La Couronne de Cuivre

Je trouverais étrange qu'on puisse romancer un moine sans lui faire perdre sa classe, encore plus qu'un moine puisse être "bi".
A mon avis ils vont faire ça avec la blonde. Le saphisme plaît autant au public mâle (majoritaire) qu'une romance hétérosexuelle, ça passe mieux.

En cas de romances homosexuelles homme-homme (ou même femme-femme si ça dépasse un certain point), je me demande s'ils ont prévu des réactions du groupe et des autres pnj. Je doute que ce soit banal et accepté dans les RO, surtout dans la région où se déroule BG1 et qui est inspirée de l'Europe occidentale médiévale. Encore en Amn, ça rejoindrait certains fantasmes orientalistes (je n'ai jamais pu déterminer si le modèle était l'Europe du sud (ibérique) ou plus franchement arabo-musulman)...

Dans l'antiquité il n'existait pas d'homosexualité au sens contemporain du terme (vie en couple, volonté de "reconnaissance" voire de fonder une famille...)
C'était très encadré et hiérarchique : on sodomisait le jeune adolescent que l'on encadrait dans le contexte de la pédérastie (et encore, le côté "physique" est probablement exagéré), des esclaves... C'est une sexualité récréative ou religieuse. A côté de cela, on épousait bien une femme pour en avoir une descendance naturelle. Et si l'amour (physique) entre jeunes hommes pouvait être "encouragé", une fois adulte il était de très mauvais goût de continuer à pratiquer et de ne pas s'en tenir à la simple amitié virile. Dans tous les cas le membre passif était déconsidéré, quand on a dit de César qu'il était "la femme de tous les hommes", c'était l'une des injures les plus graves qu'on pouvait lui adresser.

Si on n'avait pas théorisé l'hétérosexualité exclusive comme comportement normal et seul acceptable, l'homosexualité (au sens exclusif toujours) ne l'était pas non plus. C'était une tout autre approche des relations physiques (ne serait-ce que parce que le couple et la fidélité masculine n'étaient pas non plus des concepts très répandus...) Deux hommes libres se mettant à vivre ensemble, sans famille chacun de leur côté, je ne crois pas que ça aurait été accepté, voire faisable.

Pour les Royaumes Oubliés, mis de côté l'aspect polythéiste, c'est du Moyen Âge/Epoque moderne revisités pur jus. A mon avis dans l'esprit des créateurs de cet univers, la morale sexuelle y est celle du christianisme.

Malgré tout l'aspect fantastique/magique/mythologique qui rend ce monde irréaliste et incohérent, il existe quand même des villes, des traditions, une économie, des mouvements de population, etc. qui empruntent à l'histoire européenne réelle, en s'accrochant comme le romantisme à un "Moyen Âge" monolithique et fantasmé (en débordant sur la Renaissance avec les histoires de conquête du nouveau monde, de républiques oligarcho-ploutocratiques, etc.)

Même le polythéisme de D&D est fortement christianisé (on peut réduire les divinités à plusieurs avatars découlant selon des degrés divers d'un bien et d'un mal absolus).

Certains mages peuvent peut-être arrêter le temps (c'est d'ailleurs difficile à se représenter), mais 99% des gens vivent de manière crédible, qu'ils soient nobles ou roturiers. Quand on fait un mod, on essaie bien de "coller" à ce background, même si c'est de la soupe et que l'idée même de construire un château-fort est débile si le premier mage venu peut invoquer un démon à l'intérieur, voir ce qui s'y passe par divination, ou transformer la pierre en eau.

Et je maintiens que l'homosexualité contemporaine, ou la tolérance à l'égard de couples homosexuels s'affichant comme tels, ça fait appel à tout un fond anthropologique qui n'a rien à voir avec cette ambiance. Si je devais intégrer une romance gay à un tel univers, je me sentirais obligé d'insister sur sa marginalité et son caractère "clandestin", rendus possibles par le statut d'aventurier de toute façon marginal. Ou alors miser sur l'aspect "décalé" pour faire un truc second degré de bout en bout. Après, l'idée même d'inclure un contenu homosexuel est assez démagogique (faut faire "ouvert d'esprit" et queer, dixit le tweet...)

Je laisse mon jeton sur l'elfette et le flirt lesbien.

Umbre a écrit :et d'ailleurs, pourquoi les mages hommes comme femmes sont en robe??

La robe/toge masculine est liée à une certaine dignité et une proximité avec le sacré dans notre imaginaire (ne serait-ce que la soutane du curé, sans aller chercher trop loin). Le pantalon est un vêtement pratique.