La Couronne de Cuivre

Finrod regarda la mer se calmer. Il avait déjà vécut pareil tempête pendant son voyage vers Féerune, mais la sensation n'était pas plus agréable pour autant. Pour se remettre d'aplomb, il but un peu de sa boisson préférée (après l'eau) et sortit un peu de nourriture de son sac. Il se doutait que ses compagnons n'étaient pas adeptes de ce genre de boisson, et à défaut d'avoir de la bière, il leurs tendit un peu de viande.

Prenez, cela fera un peu passer la tempête,
dit-il avec un sourire.

Finrod regarda avec animosité le navire pirate. Il détestait ces vautours des mers, et espérait bien pouvoir leurs donner une bonne leçon. Il repensa posément au sorts qu'il avait en mémoire, et se rappela qu'il ne devait pas utiliser certains sorts, car ils pouvaient endommager le navire.


- Eh bien, compagnons, il est l'heure de montrer ce que nous valons,
dit-il pendant qu'un sourire jouait sur ses lèvres.

Noumn'nin blêmit à nouveau, son estomac balancé par les flots et noué par l'appréhension de l'abordage.
Il se renversa une dernière fois derrière le bastingage, déversant majoritairement de la bile avant de demander une noisette de tabac au nain. Il comprima les plantes sèches avant de le caler dans sa joue droite en réprimant un frisson de dégoût. Ayant surpasser ses nausées par le goût aigre et fort du jus de tabac, il tenta un sourire quelque peu délavé pour finalement se rabattre sur un air résolu.
Il regarda le navire s'approcher en vérifiant sa bourse de sable, et son morceau de corde.
Il prit ensuite sa moitié de pomme de terre qu'il fit glisser le long de rambarde( la tubercule avait par ailleurs perdu toute valeur comestible depuis quelque temps déjà)
Se promettant de réfléchir à bricoler son aiguille à coudre, il jeta un coup en biais au nain avant de mettre sa fierté de côté;
-hum, euh...oh messire nain que vous avez une grande barbe...
et quelle impressionnante hache...ahem.
Voyant Morcar plutôt interloqué, devant ce silence d'incompréhension il raccourcit;

En fait, vous me voyez quelque peu embêté, il s'avère que je n'ai point d'arme qui égale la vôtre, vous n'auriez pas une dague quelconque dont vous n'auriez pas l'usage immédiat...
s'il vous plaît

Finrod fila prestement vers l'arrière du navire, là où il serait moins exposé et plus à l'abri pour lancer ses sorts. Il en choisit un rapide, efficace et précis:

Finrod-->Projectiles magiques-->Pirate attaquant les soldats.

Il entendit alors avec satisfaction un cri de douleur, poussé par le pirate qui devait être sans nul doute bien amoché.

Ah, le plaisir d'envoyer des projectiles magiques à un ennemi...

Puis il tirât son bâton de son sac pour pouvoir se défendre un minimum en cas de combat singulier.

Ayant attaché la dague à la corde, noumn'nin lança celle-ci dans les jambes d'un pirate lui tournant le dos. Allant se planter dans le gras de la cuisse, il n'eut pas le temps de récupérer sa dague que le propriétaire de la cuisse avait déjà empoigné la corde et tirait dessus. noumn'nin lâcha donc la corde sans pour autant que le pirate ne le délaisse. Le ruffian s'éclaircit la gorge d'un beuglement de circonstance avant de se ruer sur le petit-homme. noumn'nin saisi une pleine poignée de sable projeta dans ses yeux .
Le pirate à moitié aveuglé, les yeux rouges, irrités et pleurants mais ouverts balançait de grand coup de sabre vers noumn'nin, celui-ci récupéra le bout de corde et tira. la dague coincée dans l'arrière décrivit un rapide arc de sang sur la cuisse, ce qui eut l'effet de mettre un moment le pirate à moitié à genoux, avant de revenir dans les mains de noumn'nin.Celui-ci,voulut profiter de la posture semi à genoux du pirate pour lui donner un coup meurtrier.
Mais un autre forban s'interposa alors.Noumn'nin battit alors en retraite, poursuivi. Il grimpa dans les cordes,cherchant à se faire encore plus petit.

Finrod vit Noumn'nin et le pirate dans l'eau, et décida de faire en sorte que ce dernier ne puisse plus en sortir. Après peu passé de temps à incanter, il lâcha son sort:

Finrod-->Flèche acide de Melf-->Pirate dans l'eau à proximité de Noumn'nin

La flèche décochée avec précision atteignit le pirate dans le poitrail. Le pirate coula en hurlant de douleur.
Finrod regarda autour de lui avec un triste sourire: bien qu'il y ait plus de victimes du côté pirate que du côté des soldats, il y en avait quand même.
Il se dépêcha alors vers Noumn'nin et lui tendit son bâton afin que celui-ci remonte plus facilement. Une fois qu'il fût de nouveau sur le bateau, des ennuis se profilèrent: deux pirates arrivèrent, avec la ferme intention de leurs faire rejoindre les Neuf Enfers.

Alourdi, les vêtements mouillés, il prit sa dague par la lame tout en cherchant des yeux un tonneau ou un cordage à faire tomber sur les mécréants.
-mrrrpphhhhgrrr pas mon jour...
Ne trouvant rien, il s'élança en mimant le lancer de couteau pour en fait ne lancer que sa bourse inutile de sable mouillé.
Cherchant à faire diversion pour frapper le pirate de droite au genou.

Se sachant incapable de soutenir un corps-à-corps à deux contre un, il voulait surtout les occuper pour laisser à l'elfe le temps d'invoquer ses sorts.

Finrod se déplaça le plus vite qu'il lui fut possible en cherchant l'angle de tir parfait. Après quelques secondes passées à incanter, le sort partit de sa main:

Finrod-->Incinérateur d'Azgannar-->Le pirate le plus près de de Noumn'nin

Finrod avait conscience des risques qu'il prenait en lançant ce sort, mais la vie de Noumn'nin était peut-être en jeu.
Le deuxième pirate, situé juste derrière le premier selon l'angle de tir de Finrod, fut lui aussi touché.
Les deux pirates hurlèrent de douleur, et tombèrent sur le sol.
En un instant, ce fut le drame ! Le navire commença à prendre feu.
Finrod vit qu'il fallait l'éteindre immédiatement, faute de quoi il faudrait rentrer à la nage. Il se précipita vers les flammes, et selon une technique dont il avait entendu parler, il jeta sa gourde ouverte au coeur de l'incendie. Puis il se précipita pour l'éteindre.

Noumn'nin, vient m'aider à l'éteindre !

Finrod commença tout de même à s'inquiéter. Le combat faisait toujours rage autour de lui, et il n'avait plus que deux sorts de niveau 1.
Sans parler du feu...

Finissant le pirate à sa portée d'un coup de dague dans le ventre, noumn'nin entendit le cri au et enleva rapidement ses vêtements mouillés pour taper les flammes et étouffer l'incendie.
D'un coup, la gourde implosa, cassant le cœur de l'incendie. Noumn'nin étendit son vêtement mouillé par dessus et jeta un regard alentour où le combat continuait.
-au fait, merci lâcha-t-il

De rien,dit Finrod avec un sourire, mais maintenant, il va falloir que je rachète une gourde. Et maintenant, retournons au combat.

Puis il se concentra:

Finrod-->Projectiles magiques-->Pirate attaquant Morcar

Le pirate s'effondra.


Allons-y, dit il en se précipitant vers le groupe.

Après s'être remis de la descente d'adrénaline via un retour à la rambarde.
Noumn'nin questionna Morcar;

pourquoi avoir laissé dériver leur voilier. Qui sait si outre de l'or, des vivres, ou des fournitures, nous n'aurions pas pu trouver des informations ou que sais-je encore.

Bien qu'anticipant la sagesse de son aîné, noumn'nin était curieux de cet amertume mal placée.

Non que je dénigre les morts de notre côté, mais un bien reste un bien; peut-être aurions-nous pu garder quelque chose pour les familles.
Je ne voudrais pas passer pour un détrousseur, mais je n'ai aucun respect pour ces ruffians, et je leur aurais bien retirés quelque armes légères au cas où nous aurions encore à rencontrer leurs semblables.

S'apprêtant à rajouter quelque chose, noumn'nin reconsidéra la situation, les coeurs étaient encore trop lourds, son argumentation était forcément déplacée pour l'instant.

excuse-moi, je,... je te laisse.

Montant dans le gréement où le balancement du bateau se faisait curieusement moins resssentir dans on estomac, il commença à bricoler un tuyau et à y ajuster l'aiguille trouvée, chipotant et retaillant pour mieux équilibrer.

Il mâchonnait un bout de cuir en une boulette compacte en rêvassant vers l'horizon et réfléchissant à cette bataille, la première pour lui. Il avait déjà tué à deux reprises avant cela, dont une involontairement, mais pas dans une confrontation directe. Quoiqu'il en soit, c'était le même vide ensuite, un écœurement et une peur de ne plus ressentir ce malaise un jour. Peut importait dans qui on plongeait la lame, c'était toujours une part de nous même qui saignait.

Sur le moment, il était à la fois apeuré et courageux. En colère contre cette violence qui lui faisait peur, contre la mort à fuir, cette incapacité de discuter, cette non liberté de tuer ou mourir.
Plus pragmatique que philosophe, il avait développé de par sa débrouillardise une écoute des éléments infimes, ceux imperceptibles qui reliaient et formaient une nasse compacte...
poussant un soupir il eut un soupir las,

à quoi bon s'en faire pour ces malandrins, ils n'allaient pas en plus lui pourrir la vie même mort!

Perdu et divaguant, il s'aperçut que les étoiles brillaient maintenant et que la nuit était tombée en même temps que la température, il redescendit sur le pont.

Finrod resta silencieux après la bataille. Il savait qu'il avait le bon choix en tuant les pirates, mais il aurait préféré ne pas avoir à le faire. Il soupira doucement, puis alla à l'avant du navire, où il resta seul perdu dans ses pensées. Il sortit alors son miroir de dessous de sa robe. Ce fut son père qui portait le miroir de l'autre côté. Finrod se mit alors à lui conter les évènements de la journée, ce à quoi son père lui répondit:

- Bravo, je suis très fier de toi. Tu as eu raison en faisant ce que tu as fait, car si tu n'avait pas tuer ces pirates, ton compagnon serait peut-être mort à l'heure qu'il est, et les pirates auraient peut-être pris d'autres vies. Chasse donc tes noires pensées, et dis-toi que parfois, nous n'avons pas le choix.

- Merci, dit Finrod avec un sourire. Je pense que nous allons bientôt arriver à Annarelis. Embrasse maman de ma part, et dis-lui que je pense à elle. A bientôt.

- Au revoir, Finrod, à bientôt.

Finrod descendit alors voir Morcar:

Dans combien de temps arriverons nous à Annarelis ?

Finrod s'approcha alors de Morcar:

Je m'excuse de vous déranger, mais je vois à l'expression de votre visage que ce sont des amis que vous avez perdu, et que vous la tristesse vous a envahie. Je ressens moi aussi de la tristesse, certes moindre que la votre car je les ai fréquenter bien peu de temps. Je ressens de la tristesse car des vies amies ont été prises, et que cela aurait peut-être pu être évité. Je ne puis vous offrir plus que ma compassion et mes condoléances, et si vous avez besoin de quoi que ce soit n'hésitez pas à me demander.

Il vit alors la lumière du phare d'Annarelis, qui fut annoncée à grands cris par Noumn'nin.
Il se dit alors que, vu que Annarelis était en territoire Mélandien, l'aventure risquait très vite de se compliquée.

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

Kasumi demeura un moment muet d’étonnement en comprenant que Prince des Frelons avait une nouvelle fois fait la preuve de son espièglerie. Rien n’y avait fait des cajoleries et des injonctions de la rôdeuse. Le cheval était parvenu à quitter les écuries du Fort pour suivre sa maîtresse.

Loyauté ou esprit de mulet, l’animal inspirait plus d’amusement que de colère et d’abattement à la rôdeuse bien aidée par l’hilarité à peine contenue de son compagnon. Le premier moment d’incrédulité passé, Kasumi s’efforça de réfléchir aux implications de la présence du cheval sur le navire de guerre. S’il apparaissait sous sa forme habituelle et se mettait à piller la cambuse, il serait difficile voire impossible de dissimuler sa présence. Dès lors, il valait peut être mieux prendre les devants pour prévenir toute réaction guidée par la surprise. Cependant, le demi-elfe n’avait pas le cœur à dévoiler les secrets de l’animal d’Astrée. Sa voix était un peu indécise lorsqu’il prit la parole :

- Je préfère attendre un peu et voir si ton écureuil parvient à rester discret. Sous cette forme, nous ne devrions pas avoir trop de difficulté à garder pour nous sa présence. Mais s’il devient trop gourmand, il faudra sans doute avertir le capitaine.

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

Le navire était lentement gagné par une certaine animation. Les marins, matinaux, émergeaient un par un de leurs quartiers, tandis que le coq, un homme jovial reconnaissable entre tous, avec son perroquet sur l'épaule et sa jambe de bois, servait les premiers petits déjeuners.
Autour du bâtiment, ce n'était que les vastes étendues de la mer, agitées par une houle modérée. Nulle part, on ne voyait de vestiges de la terre. L'horizon était en grande partie dégagée, même si, au nord, de gros nuages gris s'étaient amassés. On avait cependant l'impression qu'ils s'effilochaient, dispersés par le vent, impression que confirma le capitaine lorsqu'un matelot attira son attention sur la chose.
-Ce devait être un gros grain... Mais il est terminé, on n'a rien à redouter de ce côté là. Pour nous, ce sera beau temps !
De fait, le soleil s'élevait dans un ciel d'azur encore profond. Une agréable journée en perspective...
Pour ceux, du moins, qui ne souffriraient pas trop du mal de mer.

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

Streen se retourna et aperçut Damant qui l’avait suivi.
-Bonjour Arya et bonjour Damant, bien dormi j’espère.
Arya avait lancé cette réplique après avoir examiné l’environnement. Il savait qu’elle était d’humeur optimiste mais il serait invraisemblable de penser le contraire actuellement. Pour le moment, la mer était plutôt calme. Il se tourna vers elle :
- J’ai clairement réfléchi à ce que vous m’avez révélé la veille, je dois avouer que j’ai du mal à m’y faire mais il faut bien commencer par là si je ne veux pas devenir panaoïaque.

Elle avait vite vu qu'il n'y avait pas grand chose à faire sur un navire. Durant la dernière traversée qu'elle avait faite, elle s'en était vite rendue compte, accroupie derrière des caisses dans la cale.

Myrhela aperçut Joon le lendemain sur le pont avec son louveteau qui ne semblait toujours pas très à l'aise sur le bateau. Joon était l'une des deux personnes à qui elle avait parlé. C'était l'occasion de faire connaissance et surtout de s'occuper. Regarder l'horizon, les poissons qui suivent le navire et les marins à leur travail, cela va un temps mais pas indéfiniment.
Il s'occupait de son animal et ne l'avait pas encore vue. Elle lui adressa alors un timide "Bonjour".
Lorsque l'elfe se retourna et qu'il la reconnut, elle eut l'impression que l'expression de son visage changea. Le dérangeait-elle?

"Il n'a pas l'air très emballé par les voyages en bateau on dirait, continua-t-elle en parlant du louveteau, vous ça va?"
A la lueur du jour, la peau de l'elfe paraissait beaucoup plus pâle qu'elle ne l'avait cru quand elle l'avait vu la veille. Soudain intéressée, elle demanda: "D'où venez-vous, Joon?"
Elle ne se rendit compte qu'après que cette question pouvait être déplacée..
"Tant pis, se dit-elle, il y répondrait seulement s'il le souhaitait.."