Les régions méridionales de Dorrandin présentent d'immenses plaines fertiles mais peu peuplées, jalonnées de villages et de quelques unes des plus importantes cités d'obédience manostienne, telles Cojum, Graëlon ou Aghoralis. Non loin de la mystérieuse forêt du Bosquet, le voyageur croisera ruines, ermitages, devins tortueux et peuplades oubliées ; alors que plane, sur la côte sud, le souvenir des anciennes tempêtes, des naufrageurs et des vaisseaux fantômes...
L'opulente cité du vigilant, fondée par le Grand Emissaire Ravestha bénéficie des plus grands atouts existant en matière de sécurité, de par sa situation géographique. En effet, le voyageur désirant fouler le sol de Manost la glorieuse, ou même tout commerçant avide de faire affaire dans l'un des plus grand centres économiques de l'île, se doit, avant tout, de franchir la Cordillère du Faucon, seul accès terrestre à la ville bénie. Si ce massif d'altitude moyenne, fortement escarpé semble tout de même franchissable sans trop de difficulté, il convient de préciser qu'il abrite un avant-poste assurant le passage des personnes et denrées, et seul garant de l'accès à la ville de Manost.
Ainsi, nichée au creux de la roche la plus inaltérable, réputée pour sa résistance incroyable au vent glacial venant de l'est du Royaume, s'élèvent, majestueux et à l'architecture sobre, les remparts de la très renommée tour de vigie, les banières frappées à l'effigie du gantelet de Helm flottant dans la brise. Celle ci fut le théâtre de maintes batailles contre les hordes de créatures les plus malfaisantes, le dernier assaut en date étant la fameux affrontement avec les ombres de feu Méboth. Mais, quelle que fût la fureur des affrontements, l'enceinte est demeurée inviolée, aussi bien grâce à la solidité exceptionnelle des fortifications élaborées par les plus grands architectes helmites qu'aux hommes chargés de surveiller en permanence les entrées et sorties, la crème de la garde manostienne dirigée avec sérénité mais fermeté par Ariel de Vadennay.
Dire le nombre exact des factions de soldats résidant dans la forteresse, ainsi que leur composition précise, serait révéler trop d'éléments sur un bâtiment dont le simple nom suffit à intimider nombre d'ennemis potentiels. Il est vrai qu'un observateur ne peut-être qu'impressionné par la hauteur des crénaux des tourelles qui se dressent par delà les pics de la cordillère et donnent une vue perçante sur les alentours, aussi bien en amont qu'en aval de la chaine de pitons rocheux. Quant aux archères, elles sont situées de chaque côté de tourelles, assurant une possibilité de riposte immédiate à toute intrusion imprévue, en attendant l'armement des catapultes.
Sans compter que les tours de garde s'enchainent sans pause et qu'il n'y a jamais une absence de surveillance.
Enfin, une herse d'acier massive, retenant un pont-levis de taille impressionnante, constitue à la fois la terminaison d'un long sentier tortueux venant du pied de la cordillère, parsemmé de blocs de pierre cachant souvent la vue sur le chemin sablé, et l'unique entrée dans la tour de vigie. Quiconque souhaitant poursuivre son chemin devra pénétrer l'enceinte, attendre l'accord du capitaine de la garde après moultes vérifications et sortir par le second portique ammenant sur la pente descendante de la Cordillère. Il se peut qu'ici et là, soit croisé un bataillon parti jeter un oeil dans les environs extérieurs.
