La Couronne de Cuivre

[Quête : l’invasion des ombres]

Si l’ambiance dans le camp au cœur des quartiers est devenait de plus en plus détestable, il en allait tout autrement dans l’entrepôt du port. Ici, point de récriminations marmonnées, de conciliabules nerveux, de disputes prêtes à dégénérer : les seuls cris qu’on entendait étaient ceux des enfants qui pouvaient jouer à leur guise, sans craindre les douloureuses réprimandes de leurs anciens maîtres ni les mauvaises rencontres. Les personnes âgées, elles, passaient la journée sur le quai devant le bâtiment, à regarder l’activité du port, et la soirée autour des braseros, à deviser tranquillement. Elles étaient heureuses de pouvoir enfin se reposer un peu, après une vie de labeur où il fallait à chaque instant prouver son utilité, si l’on ne voulait pas être privé de nourriture ou, pire, être purement et simplement éliminé. Quant aux malades qui reprenaient lentement des forces grâce aux soins quotidiens des prêtres venant les visiter, ils étaient pleins de gratitude pour ceux qui les avaient arrachés à la mort.

L’ambiance était détendue, joyeuse, confiante et Taliesin en était surpris à chacune de ses visites. Nul, parmi la soixantaine d’anciens esclaves présents dans l’entrepôt, ne songeait à se plaindre de ses conditions d’accueil, pourtant guère plus confortables que celles que connaissaient les réfugiés installés dans le village des quartiers est. Le barde ne lisait de reproches dans aucun regard : il y voyait seulement de l’espoir, de la joie de vivre.

Cela le réjouissait grandement et, s’il ne pouvait s’attarder longtemps dans l’atmosphère légère et animée de l’entrepôt – il craignait de plus en plus de rester éloigné du camp des bas quartiers – cela lui redonnait au moins le courage d’affronter le mécontentement croissant des réfugiés qui l’y attendaient.

Des rumeurs étranges étaient parvenues jusque sous les arcades du sanctuaire de Dénéir, portées par des fidèles enclins à s'épancher sur leurs angoisses quotidiennes. Les fidèles rapportaient que des réfugiés d'une lointaine contrée avaient cherché et trouvé asile à Luménis. Il se disait que ces étrangers étaient regroupés sous la tutelle de deux individus inquiétants et mystérieux. Il se disait aussi qu'on cherchait à cacher aux Luméniens la véritable identité des gens hébergés dans différents quartiers de la ville.

Agrippa était de plus en plus intrigué par ces informations parfois contradictoires glanées auprès de personnes plus ou moins dignes de confiance. Aussi avait-il décidé d'aller voir de ses yeux ces étrangers suscitant une telle curiosité, et si possible aider les personnes dans le besoin, comme il ne manquerait pas d'en trouver.

Le clerc arriva sur les docks, où il mit quelques temps à repérer le bâtiment hébergeant les réfugiés. Il se présenta aux personnes âgées réunies autour d'un brasero, face au port, et entama une discussion des plus agréables, cherchant à apprendre leur identité et leur histoire.

Agrippa avait remarqué plusieurs gardes luméniens aux abords de l'entrepôt. Mais l'homme qui venait de rejoindre leur petit cercle, s'il ressemblait aux soldats du conseil, se distinguait d'eux par son ton humble qui dénotait un véritable intérêt pour ses interlocuteurs. Il s'était probablement présenté pendant qu'Agrippa était absorbé par une discussion en marge du groupe, et le clerc n'en avait rien entendu.

Le nouveau venu devait certainement être au service d'un des cultes de la ville, car il sembla se soucier des besoins spirituels des réfugiés. La conversation très libre et agréable se poursuivit pendant quelques minutes, lorsque, profitant de ce que l'homme quittait leur groupe pour un autre, le clerc l'interpela.

Permettez-moi de me présenter : Agrippa d'Orgeval, clerc au service du Scribe d'Oghma, et diplomate. Votre présence ici et votre discours m'ont intrigué; êtes-vous membre d'un des cultes de notre belle cité?

Iluvatar esquissa un sourire bienveillant envers le clerc et lui répondit :

Enchanté sire Agrippa, je suis Iluvatar, paladin de Lathandre, notre divnité de l'Aube. Je suis récemment revenu d'un long voyage pour une quête d'admission en ce culte justement. En ce moment, je m'inquiète pour les pauvres de notre belle cité. Vous êtes clerc au service de Dénéir... mmm intéressant.

Parles moi un peu de vous, d'où venez vous? Vous êtes aussi diplomate? Un poste intéressant...

Les deux hommes parlaient avec enthousiasme.

Je suis née dans les steppes et j'ai vécu un peu à Manost au service du vigilant, mais je suis partit et j'ai donc été déchu de mon poste. J'ai alors ressenti le désir de redevenir paladin et je suis arrivé ici à Luménis, Lathandre m'a ouvert sa voie...

Le clerc écouta le paladin raconter son histoire avec des accents de passion et de fierté, ce qui ne manqua pas de faire naître un sentiment de sympathie envers le Lathandrien chez Agrippa. Il avait appris à se méfier de l'aile fanatique du culte lors de ses mésaventures liées au complot du châtiment de l'Aube, mais le jeune homme qui se trouvait devant lui semblait digne d'estime.
Il semblait être venu de lui-même pour tenter de soulager les souffrances des réfugiés récemment arrivés, et Agrippa eut envie d'en savoir plus.

C'est une heureuse rencontre, Iluvatar. J'avais l'intention de me rendre au campement des quartiers Est pour me rendre compte des difficultés que les réfugiés rencontrent. A ce qu'en disent les personnes hébergées ici, les conditions là-bas sont bien plus difficiles. Que diriez-vous de faire le chemin ensemble?

[Quête : l’invasion des ombres]

Les anciens assemblés devant l’entrepôt avaient répondu de bonne grâce aux questions des visiteurs. Certes, ce n’était pas la première fois qu’on les leur posait, loin s’en fallait. Cependant, raconter leur histoire ne les gênait pas du tout, bien au contraire. Ils n’étaient pas habitués à ce qu’on leur prête attention, sauf pour leur donner des ordres ou les réprimander. et l’intérêt poli, attentionné des luméniens les touchait. Ils prenaient peu à peu conscience qu’une nouvelle existence s’offrait à eux, que les années sombres avaient pris fin.

Ils ne se privèrent donc pas de narrer les événements qui avaient changé le cours de leur vie : l’arrivée du Taliesin, la révolte des esclaves qu’il avait bien malgré lui contribué à provoquer, les combats sanglants qui s’en étaient suivis, la fuite de Melandis, sous la conduite du barde et enfin le long périple jusqu’à Lumenis, pendant lequel avait émergé un deuxième meneur au sein du groupe. Un dénommé Morfea Nwalk.

Lorsqu’ils eurent terminé leur récit, les anciens remercièrent leurs visiteurs pour l’accueil qui leur était fait. Puis ils se turent et écoutèrent en souriant les lumeniens discuter. Décidément, ces gens étaient bien différents des Melandiens ! Quelle chance de pouvoir s’établir parmi un tel peuple !

Iluvatar adressa un large sourire à Agrippa :

Avec plaisir allons donc vers les fameux "taudis" . Les gens ont besoin d'une aide extérieure, ils ne peuvent pas s'en sortir seuls.

Ils partirent donc tranquillement en discutant avec intérêt l'un pour l'autre et observant les lueurs de la ville...

[Quête : l’invasion des ombres]

Si depuis longtemps l’ambiance était délétère au camp du quartier nord, ce n’était pas du tout le cas dans l’entrepôt. Les réfugiés logés ici étaient surtout des vieillards et des enfants : leurs conditions de vie étaient meilleures que celles de leurs concitoyens hébergés au camp et nombre de Luméniens, dès les premiers jours, étaient venus leur apporter soins et réconfort. Il n’y avait donc ici nulle colère, nulle rancœur, nulle velléité de révolte : au contraire, les réfugiés, heureux de leur sort, étaient reconnaissants envers la cité de Lathandre de son bienveillant accueil.

De ce fait, Morfea n’avait acquis aucune emprise sur ces anciens esclaves : ceux-ci restaient profondément attachés à Taliesin qui, depuis le départ de Melandis, n’avait cessé de veiller sur eux. Durant la terrible traversée du désert entourant la cité du chaos, il s’était opposé avec fermeté aux propositions de ceux qui, sans doute déjà sous l’influence de Morfea, avaient proposé d’abandonner les plus faibles afin d’accélérer la marche. Et depuis l’installation à Lumenis, Taliesin était venu quotidiennement leur rendre visite : il trouvait ici la chaleur humaine qui lui faisait de plus en plus défaut au camp. Il avait d’ailleurs demandé à certains de ses plus proches amis, dont les derniers survivants de son peuple, de demeurer à l’entrepôt : il savait qu’ils y seraient en sécurité. Cela leur avait sauvé la vie, du moins pour l’instant.

En effet, alors que le sang commençait à couler dans le quartier nord, la situation était encore calme dans le port. Les enfants jouaient à proximité de l’entrepôt. Les vieux, comme à leur habitude, étaient assis à l’entré du bâtiment, profitant du chaud soleil qui illuminait la cité. C’était donc une journée agréable, comme celles qui l’avaient précédé. Mais l’agitation qui gagnait la cité n’épargna pas longtemps le quartier : bien avant l’arrivée des insurgés, des rumeurs commencèrent à circuler, des personnes courraient dans les rues et annonçaient le soulèvement à ceux qu’ils croisaient. Les réfugiés, désireux de comprendre ce qui se passait, arrêtèrent l’un d’entre eux.

-Et qu’est devenu Taliesin, le barde qui nous a conduits jusqu’ici ? demanda l’une des réfugiés. C’était une femme d’un âge avancé, au port altier, à la longue chevelure d’un blanc immaculé, avec un visage dont les injures du temps et les épreuves de la vie n’avaient pu ternir la beauté.
-L’elfe, c’est ça ? Ben si j’en crois ce qu’on m’a dit, il a tenté de s’opposer aux révoltés et s’est fait capturer… Apparemment, ils le trimballent dans une cage, à présent.

Sur ces mots, l’homme s’en fut ailleurs propager ses nouvelles. Les réfugiés, abasourdis par ce qu’ils avaient appris, s’entreregardèrent un moment en silence.

-Il faut aller l’aider ! s’écria finalement un vieillard.
-C’est trop tard, répondit la femme qui avait interpellé le passant. Si Taliesin n’est pas parvenu à les retenir, ce n’est pas nous qui réussiront. Quant à ce Morfea… C’est un monstre, il n’y a plus de doutes à présent. Mais il est loin d’être idiot : il devait préparer son coup depuis longtemps, et il l’aura lancé au moment opportun… Je crains que tout cela n’aille très loin.
-On ne peut pourtant pas abandonner le barde ! lança quelqu’un.
-On ne peut rien faire pour l’instant. Il faut espérer que la garde parvienne à mater la rébellion.

Anxieux, tous les réfugiés se rassemblèrent à l’entrée de l’entrepôt et attendirent de nouvelles informations sur les événements en cours. Elles ne tardèrent pas : de plus en plus de personnes affolées courraient dans les rues, clamant à qui voulait les entendre que l’insurrection gagnait du terrain. Des groupes entiers de soldats avaient été massacrés. Déjà, de la fumée s’élevait dans le ciel bleu. Bientôt, on annonça que les premiers insurgés se rapprochaient du port.

Les réfugiés, paniqués, commencèrent à se disputer sur ce qu’il fallait faire. Le femme aux longs cheveux leur intima le silence : tous obéirent, rassurés par l’aplomb et l’autorité dont elle faisait preuve.

-Nous devons fuir. A ce rythme là, la ville tombera cette nuit. Et si Morfea nous met la main dessus, il ne faudra espérer de lui aucune clémence : il sait que nous ne trahirons pas Taliesin.
-Mais fuir, c’est renoncer à lui porter secours !
-Si nous sommes morts, nous ne pourrons plus l’aider du tout. Alors qu’en restant vivants…
-Et où irions-nous ?
-Allons sur les quais : je gage que nombre de navires vont appareiller sous peu. Nous gagnerons Dorrandin et nous chercherons à obtenir de l’aide. Les Lumeniens qui s’opposerons au coup d’état en auront bien besoin. Si je ne m’abuse, Taliesin a quelques connaissances à Manost : nous commencerons par là.

Beaucoup n’étaient pas très enthousiastes à l’idée d’affronter un nouveau périple : mais ils n’avaient pas de meilleure idée et se rangèrent donc à l’avis de celle qui s’imposait à présent comme leur nouveau chef. En quelques minutes, ils rassemblèrent leurs maigres possessions et prirent la direction des quais.

Ils abandonnèrent derrière eux une demi-douzaines de personnes, trop faibles encore pour pouvoir marcher seules. On leur avait proposé bien sûr de les transporter : mais elles avaient opposé un refus catégorique. Le temps pressait et, à cause d’elles, les autres risquaient de perdre toute chance de s’enfuir. Ces malheureux furent donc laissés en arrière et, tandis que leurs compagnons courraient vers une hypothétique échappatoire, ils attendirent la venue des séides de Morfea. Dans leurs doigts, ils enserraient le manche de couteaux : ils ne se laisseraient pas capturer vivants.

[Quête : l’invasion des ombres]

Iluvatar venant des égouts marins, il arriva sur les docks, toujours sous son apparence peu recommandable, avançant discrètement sans trop se faire voir par les passants.

Il se retrouva donc sur les docks, les entrepôts surplombant tout les autres bâtiments. Le paladin s'avança lentement derrière les entrepôts et découvrit les deux compagnons attendant à côté d'un petit chariot. Iluvatar s'approcha discrètement et leur adressa la parole, à voix basse.

A nouveau bonjour, désolé pour le retard mais ce sont les aléas de l'organisation. Je vois que vous avez amené ce que j'avais demandé, cela me rassure fortement. Finalement je suis le seul à être venu, les autres dirigeants étant trop occupés. Je vais prendre le chariot et me débrouiller seul pour l'emmener à notre lieu de rassemblement.

Ca va peut être vous frustrer, mais je ne suis pas autorisé à vous dévoiler ce lieu, et au vu des évènements récents, je dois vous avouer que vous m'avez surpris car lors de notre mission ensemble, vous étiez tous les deux discrets, et maintenant, surtout toi Dorian, vous avez fait une erreur assez impardonnable, surtout vu la situation. Je ne sais pas si vous avez remarqué mais la résistance n'est pas en position de force, alors évitez tous débordements à l'avenir, et faîtes ce que l'on vous demande, après nous verrons.

Je peux paraître dur comme ça, mais je préfère être clair et vous faire comprendre ce que les dirigeants de la résistance, moi même et d'autres, pensons de vous après vos actes un peu... étranges.

Enfin bref, j'ai une tâche pour vous qui devrait vous permettre de prendre l'air et de jouer justement sur la discrétion et la prise d'informations avant l'action, et là dessus encore je vous fais confiance.

J'aimerais que toi Dorian tu recherches des informations sur des possibles prisonniers de l'ordre lathandrien, c'est à dire mon ordre. Tous les membres apparemment ont tenté de résister aux insurgés mais ils sont finis morts ou emprisonnés. C'est sur ces derniers que je veux que tu t'attardes, il faut trouver où ils sont retenus, les plans, les tours de garde... Prend toutes les informations que tu peux sur ce sujet là.

Cependant vous n'allez pas rester ensemble, Ildieren j'ai une autre tâche pour toi, ça concerne aussi un emprisonnement, mais une seule personne cette fois, et très importante. Tu dois te renseigner sur Taliesin, l'un des grands dirigeants de l'ancienne Luménis, il est retenu prisonnier dans une place forte, très bien gardée à mon avis. Va chercher partout où tu le peux, les prisons, les bâtiments importants... Tout les détails sont bons à prendre.

Ces informations seront cruciales pour les prochaines actions de la résistance, dont vous ferez parti si vous allez me trouver ces informations.

Séparez vous, et cherchez, comme vous le pourrez mais cherchez. Tenez vous en à votre objectif c'st tout ce que je veux, pas de folie, pas d'excès, de la prise d'informations purement et simplement. Le lieu de rendez vous sera toujours ici désormais jusqu'à nouvel ordre. On se revoit d'ici trois jour, je vous propose. Des questions?

[Quête : l’invasion des ombres]

Appelle moi par mon nom en entier si possible Bat (Iluvatar).

Le paladin répondità Dorian : Cherche dans les prisons et dans les places fortes, comme les garnisons et casernes, je ne sais pas, essaye de trouver. Et un autre détail, appelez moi Belred désormais, considérez que c'est mon surnom et qu'il est impératif de m'appeler par celui-ci surtout devant des personnes étrangères.

Une question Ildieren?

Iluvatar regarda le drow d'un air interrogateur...

[Quête : l’invasion des ombres]

Ildieren soupira, retrouver le haut-conseiller Taliesin ne sera pas une mince affaire. Néanmoins, la perspective de faire cavalier seul le soulagea, il n'aurait pas supporté que Dorian commette à nouveau une gaffe impardonable en sa compagnie...

*La partie renseignement ne devrait pas poser trop de problème, pensa t-il. Il faut juste savoir poser les bonnes questions aux bonnes personnes! Si je ne trouve pas ces personnes, je pourrai toujours épier les gardes bien que ce soit plus risqué...*

Il finit par adresser la parole à Iluvatar:

"Oui j'ai bien une question: pourrait tu me faire parvenir dans les jours à venir une liste d'informateurs probables afin de rendre plus aisée la localisation du haut conseiller?

Etant Lumenien depuis peu, je n'ai pas encore fait la connaissance de suffisamment de personne pour pouvoir recevoir des rumeurs tangible.

Quand tu auras la liste, dépose la chez Closfleuri, j'irai régulièrement me reposer là bas."

Le paladin hocha la tête tête positivement, il devait connaître assez de monde pour en tirer des informateurs fiables. Le drow pousuivit

"J'aurais aussi besoin de récupérer dans le chariot un armement et un équipement discret, en l'occurence une dague, un arc court, que je dissimulerais sous ma cape, une armure de cuir simple et du matériel d'escalade au cas où je devrais fuir la garde par les toits de Lumenis.

Cet équipement me servira dans le mesure où je crains les guet-apens... N'ai craint quant à la recherche de renseignement autre que part des informateurs. Tout sera effectué dans les règles de l'art: Nous autres drow sommes formés à ce genre d'activité en Ombre-Terre, je m'acquitterais donc de cette tâche sans trop de problèmes

Je placerais ensuite tout l'équipement dont je n'aurait plus besoin chez Closfleuri."

Ildieren attendit l'approbation du paladin à sa requête, l'équipement devait aussi servir aux agents de la Résistance mais n'en était-il pas un?

[Quête : l’invasion des ombres]

Iluvatar fournit à Ildieren ce qu'il avait demandé, et pour l'escalade, il avait jugé qu'une simple corde suffirait, de toute façon il n'y avait pas grand chose d'autre pour l'escalade.

Non Dorian, je prends le chariot avec moi pour entreposer les armes au lieu de rassemblement des dirigeants de la résistance.

Pour ce qui est des informatuers, pour le moment je vais en parler à mon supérieur, qui doit bien connaître la cité. Je t'informerais par l'intermédiaire de Closlfeuri.

Allez, au boulot, il n'y a pas une minute à perdre. Si j'ai besoin de vous, je vous attendrais chez Closfleuri.

Le paladin fit avancer le petit chariot qui en apparence ressemblait à un transport de foin. Il retourna aux égouts marins avec sa nouvelle acquisition, passant dans les ruelles sombres et évitant les endroits trop fréquentés.

[Quête : l’invasion des ombres]

Iluvatar venant tout droit des égouts marins avança prudemment vers les entrepôts. Il entra dans l'obscurité, découvrant Dorian qui l'attendait sagement.

Tiens tu tombes bien, alors quelles sont les nouvelles?

[Quête : l’invasion des ombres]

Iluvatar esquissa un petit sourire quand il apprit les nouvelles. Morfea tenait absolument à garder le plus possible tous les résistants en prison ou à les réduire au silence, mais il ne se doutait pas qu'un mouvement de résistants se mettait en place au fur et à mesure.

Bien merci beaucoup Dorian, ces informations nous seront très utiles. Nous allons chez Aldebert maintenant, Ildieren doit nous y attendre avec des informations j'espère aussi intéressantes que les tiennes, suis moi.

Iluvatar marcha en direction de la maison de Closfleuri, espérant y trouver Ildieren.

[Quête : l’invasion des ombres]
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L’esclavage était à peine instauré à Luménis que, déjà, les premiers contingents de malheureux asservis avaient fait leur apparition sur le port. Bien sûr, cela n’était pas allé sans provoquer un certain émoi, cette pratique n’ayant jamais eu cours dans la cité de Lathandre, mais personne n’aurait songé à contredire les ordres du Seigneur Nwalk. Certains y avaient même souscrit avec enthousiasme : de riches marchands avaient racheté un bon prix les opposants que le pouvoir n’avait pas jugé bon d’exécuter et les employaient à présent à charger et décharger leurs marchandises. Il fallait engager quelques gardes pour surveiller les esclaves, mais cela revenait toujours moins cher que de payer toute une troupe de dockers.
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L’entrepôt qui, quelques mois plus tôt, avait accueilli une partie des réfugiés mélandiens avait été promptement réaménagé et contenait à présent des monceaux de sacs et de caisses. Trois hommes entravés étaient pour l’heure occupés à apporter des ballots et à les entasser dans les rares espaces encore dégagés. Un quatrième homme, revêtu d’une armure de cuir et la main reposant sur le manche d’un fouet, surveillait le moindre de leurs faits et gestes. Ces esclaves de fraîche date n’étaient pas encore très dociles, et beaucoup tentaient de s'évader. Une sévérité sans faille était donc de mise.
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Et de la sévérité, le soudard allait visiblement devoir en user sous peu. L’un des esclaves, au fond de l’entrepôt, venait de pousser un exclamation étouffée. S’il avait renversé un sac, ça allait barder ! Et s’il s’était fait mal ça barderait encore plus. Ce ne serait pas le première fois que l’un de ces fainéants essayerait de se mutiler pour pouvoir lambiner un peu…
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L’homme rejoignit le malheureux et constata qu’il était indemne et n’avait rien renversé. C’était déjà ça. Mais s’il n’avait pas une bonne excuse, il goûterait quand même du fouet.
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-Qu’est-ce qui t’a pris de brailler comme ça, espèce d'idiot ?
-Je… Je suis désolé. J’ai cru voir quelqu’un là derrière…
-Quelqu’un ? Tu te fous de ma gueule ?
-Non, je vous assure..
-T’as intérêt. Sinon…
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Le soudard disparut derrière un imposant empilement de caisses, bousculant au passage l’esclave. Ce dernier fut rejoint pas ses deux compagnons d’infortune : l’oreille tendue, ils perçurent le bruit des pas de leur gardien sur le sol te terre battue. Ceux-ci s’interrompirent brutalement, et une exclamation retentit.
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-Qu’est-ce que… ?!
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S’ensuivit un bruit de lutte, un tintement métallique. un grognement étouffé. Puis le silence retomba.
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Les trois esclaves s’entreregardèrent, ne sachant ce qu’ils devaient faire. Ils n’avaient aucune envie de savoir ce qu'il était arrivé au soudard : au contraire, ils auraient bien aimé profiter de l’aubaine pour prendre leurs jambes à leur cou et fuir les lieux. Malheureusement, les gardes patrouillaient sur les docks : ils les intercepteraient et, s’ils ne les exécutaient pas sur l’heure pour tentative d’évasion, ils ne manqueraient pas de se rendre à l’entrepôt. Et s’il s’avérait que leur gardien était mort…
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Des pas traînants se firent entendre. Ils se rapprochaient.
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Les trois esclaves jetèrent des coups d’œil éperdus autour d’eux, cherchant quelque chose susceptible de leur servir d’armes. Mais bien entendu, il n’y avait rien.
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Une silhouette émergea entre les rangées de sacs et de caisses. Dans la pénombre de l’entrepôt, elle était indistincte, mais ce que les esclaves parvenaient à en voir suffit à leur nouer l’estomac. L’homme – si c’en était un – paraissait couvert de sang de la tête aux pieds. Ses vêtements n’étaient plus que des loques informes. Et une épée à la lame rougie pendait à son côté.
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-Qui êtes vous ? demanda d'une voix blanche l’un des esclaves.
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Le nouveau venu avança d’un pas et posa sur lui des yeux étrangement brillants. Il découvrit ses dents en une parodie de sourire Lorsqu'elle parla, ce fut d'une voix basse [font=&quot]rocailleuse, hachée. En l’entendant, les trois hommes furent parcourus de frissons.[/font].
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-Qui je suis ? Cela n’a aucune importance... pour l’instant. Mais je peux vous assurer d'une chose : vous n'avez rien à craindre de moi. Du moins, si vous vous tenez tranquilles...

Les esclaves échangèrent des regards où se mêlaient la peur et l'incrédulité. Finalement, celui qui s'était déjà exprimé reprit la parole.

-Qu’est-ce que vous nous voulez, alors ?
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La silhouette s’avança à nouveau et ils purent mieux distinguer ses traits, ce qui ne fut pas pour les rassurer. A leurs yeux, il aurait tout bonnement pu être un revenant, tant son teint était maladif et ses traits creusés.

-Je veux juste que vous m’écoutiez quelques instants. Si ce que j’ai à vous dire ne vous intéresse pas, vous serez libre de partir. Il y a une porte, tout au fond de l’entrepôt. Elle donne sur une ruelle déserte. De là, vous pourrez aller où vous voulez sans crainte de la garde.
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Les trois hommes hésitèrent. Mais après tout, qu’avaient-ils à perdre ? La vie ? Aucun d’entre eux n’était sûr d’y tenir encore vraiment. Alors…
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-Parlez. Nous vous écoutons.
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[font=&quot]Le sourire de l’apparition s’élargit et elle se rapprocha lentement.
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