Le système français est un système à deux tours, après lesquels la majorité absolue est donc élue par le peuple (pour résumer), ceci aussi bien au niveau des élections présidentielles que législatives, régionales, cantonales et municipales (arrêtez-moi si je me trompe

).
À mon sens, c'est une absurdité double. Pourquoi ?
Premièrement, le système à deux tours ne favorise que les "grands" partis (entendez la "droite" et la "gauche"). À part quelques exceptions dans les élections plus locales, on ne retrouve à la tête du pouvoir que des membres du PS et de l'UMP. Rares sont les élus EELV, MoDem, FN ou autres. La faute à ce système de "vote utile", qui s'est dégagé à mesure que le temps passe : plutôt que d'avoir un extrême au gouvernement, on préfère voter pour un modéré qui aura plus de chance de passer au second tour et faire face à celui qu'on aime le moins (ou qu'on déteste le plus, c'est selon). Ceci fausse complètement la donne et ne donne qu'une réalité très faussée de l'opinion publique réelle...
Deuxièmement, le vote n'étant pas obligatoire, on retrouve pour 2007 par exemple un taux de participation moyen d'environ 75 % pour le premier tour, et 70% pour le second (ce qui constitue pour ainsi dire un record historique, c'est dire...). On se rend compte que là aussi, la représentativité du peuple n'est pas assurée (d'autant qu'il s'agit bien sûr de 75% des gens sur les listes électorales, et non 75% des Français

).
Enfin (mais ce n'est pas une particularité française), le fait de ne pas prendre en compte le vote blanc est également un biais très important quant à l'avis du peuple. Les gens n'ont pas à être obligés de se reconnaître dans un des candidats...
Le fait d'être "obligé" de choisir entre cœur et raison pour voter lors du premier tour me paraît une arnaque sans nom, un manquement grave au système démocratique. La démocratie est entre autres censée permettre d'exprimer son opinion réelle, or ici, on constate facilement que ce n'est pas souvent le cas... combien de gauchistes souhaitent voter Hollande, sérieusement ? Idem de l'autre côté de l'hémicycle...
La solution serait simple, si évidemment les gouvernants souhaitaient s'y pencher (mais ce ne sera pas le cas de sitôt puisque le système actuel favorise ceux qui dirigent déjà depuis 40 ans, depuis la Ve république) : un vote à un seul tour, proportionnel, et pour lequel le vote blanc serait décompté du total de sièges à distribuer. Au niveau du gouvernement même, c'est un peu plus compliqué : on ne peut pas laisser un portefeuille ministériel sans personne pour s'en occuper. Il faudrait alors prévoir un système qui autorise les candidats sans étiquette politique, par exemple, ou un système de démocratie plus direct.