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Je précise à toutes fins utiles que le jeu d'infiltration, puisque c'est de ça qu'il s'agit, n'est pas ma spécialité.
C'est un genre que j'apprécie, à l'occasion, mais qui n'est pas ma tasse de thé. La principale raison est que les FPS et tout ce qui y ressemble - donc le jeu d'infiltration - me stressent.
De quoi s'agit il ?
C'est un jeu avec un scénario classique - trop - qui voit passer le héros dans la clandestinité assez rapidement, et qui va lutter pour retrouver sa place/son honneur (d'où le titre).
Il agira seul, masqué, et ne devra pas se faire voir ; il devra tuer ou fuir.
On ajoute à ça une pseudo magie avec des pouvoirs plutôt agressifs d'autres plutôt très utiles.
On a au choix un pouvoir qui permet de se téléporter, un pouvoir qui permet de prendre possession d'animaux, qui permet de convoquer une horde de rats déchainés, une "poussée de force" version SW, une vision au travers des murs, un pouvoir de saut, etc...
A ça s'ajoute une panoplie d'armes, grenades, arbalètes et autre.
Bref, rien que de très classique dans tous les sens, là encore.
Mais alors, pourquoi ce jeu a il reçu les honneurs ?
Tout simplement parce qu'il est original et il est beau.
Pas beau dans le sens réaliste (dans le sens j'ai besoin d'une carte vidéo de 180000000 GhZ pour tourner), non beau dans le sens beau.
Ce jeu est original parce qu'il se passe dans un monde imaginaire de type "steam punk" (ici petite digression sur le genre). Pour les gens à qui se mot ne rappellerait rien, le steam punk est un mouvement de science fiction uchronique. C'est à dire qu'il imagine un monde qui se serait arrêté à l'époque des machines à vapeur (d'où le steam), et qui n'aurait pas connu l'électricité. Ainsi, dans ce jeu, le principal combustible est l'huile de baleine. Cependant le steam punk se passe souvent dans le FUTUR de cette époque de Jules Vernes (qui est une des grandes références de ce genre). Ce futur uchronique a souvent permis des évolutions, même sans électricité. Ainsi, on peut se retrouver avec des machineries, des inventions très ingénieuses. Justement, il est souvent très souvent question d'ingénieries, de machines, partout. L'esthétisme de cette époque est souvent une combinaison d'éléments victoriens (haut de forme, société bourgeoise, velours piano élément rétro, anarchisme choléra, industrie lourde) et d'éléments futuriste (comme çapar exemple) toujours à base de vapeur ou autre. De nombreux films même grand public y font référence, mais je vous laisse chercher si vous connaissez pas déjà !
Comme il existe de la high fantasy et de la low fantasy ou de la science fiction dure ou épique il existe plusieurs courants l'un étant réaliste et l'autre plus fantaisiste. C'est, paraît il une dualité typique dans ce genre de récit d'imagination. Soit on appuie le récit essentiellement sur des effets imaginaires, sans trop se soucier du réalisme, du possible (exemple, star wars, avec ses explosions, son hyperespace) ; soit on essaye à tout prix de coller à quelque chose de réaliste. Regardez par exemple dans Game of Thrones à quel point le monde a finalement assez peu de magie et comment l'auteur nous rabâche de description de maison de noblesse, de féodalité; tout ça pour nous ancrer dans le réel. On peut citer, dans d'autres domaines la science fiction de Arthur C. Clarke qui est très réaliste.
Certaines branches vont au contraire faire dans le micro détail, une sorte de geekisme du steam punk. C'est un peu le cas là.
Fin de la digression.
Dans ce jeu, le niveau de détail de l'univers est très appréciable. Les cartes fourmillent d'allusion à des éléments (annonces publicitaires à moitié déchirée, pancarte d'usine par exemple), et le décors de la ville est très réaliste. C'est clairement une ville du XIXème, mais dans le style steam punk.
Exemple ici. Regardez la précision des câblages, avec des machines de l'acier partout.
Ou ici, quelques affiches dans un coin perdu
Trois choses font la beauté de ce jeu :
1- L'Univers : comme je l'ai dit, c'est un univers cohérent, et beau. L'Univers vit sans vous, et ça se sent. Les personnages discutent entre eux, les gens vivent leur vie, il se passe des trucs même si vous ne faites rien.
2 - Les lumières : Ici, beaucoup de belles lumières. Cela me fait un peu penser à certains films noirs, avec des lumières rasantes, des beaux contre-jour, des clairs obscurs.
Exemple ici, ici, ici ou typiquement ici ou même là(pour adulte).
3 - Les batiments : Beaucoup d'effort ont été fait pour coller à l'époque. Si vous aimez l'époque de l'exposition contemporaine de Paris avec des bâtiments comme ça, vous allez aimer.
Au niveau du jeu, à présent les combats sont bien fait, rapides (violents, toutefois). La première fois qu'on voit un mec se faire déchiqueter par les rats, c'est violent.
J'ai bien aimé qu'on ne soit jamais obligé de tout défoncer pour gagner, qu'il y a plusieurs voies différentes pour arriver au même point, que la magie soit bien faite. Exemple, un petit détail le principal pouvoir pour se déplacer c'est une téléportation. Mais si il y a un bruit en même temps, on entend l'effet doppler du bruit qui se déforme au moment où on se téléporte. Idem lorsqu'on prend le contrôle d'un rat, l'effet est bien.
J'ai bien aimé aussi le fait de pouvoir jouer en détail maximum (puisque le jeu se concentre sur la beauté, et pas le réalisme) sans que ça rame une seule seconde, alors que ma machine a déjà deux ans et demi.
Passons aux choses qui fachent.
1 : La liberté de jeu.
Je sais que c'est impossible à organiser, mais merde quand on fait une ville aussi jolie, on devrait laisser plus de liberté au joueur ! Bref, ça n'est pas le plus grave, mais on fait quête après quête, hop, on se fait déposer sur une carte qu'on traverse (parfois certaines sont assez grandes, quand même, mais pas toujours), et paf quête finit, la suivante. Sans compter que bien qu'optionnel, on a quand même une petite flèche pour nous dire où aller pour continuer la quête, et idem pour ramasser les "runes" qui permettent de débloquer des pouvoirs supplémentaires.
2 : Les choix moraux.
Régulièrement présenté comme "le point positif" de Dishonored, j'ai été au contraire frappé par le fait que ça soit très peu intéressant. En gros, soit on défonce tout, et dans ce cas il y a des gardes partout, des rats partout, la peste partout (oui, car la ville est frappée d'une maladie terrible, et en gros les gens malades deviennent des zombis, zombis qui font assez peur quand vous savez pas où ils sont et que vous les entendez), et le jeu finit mal ; soit on fait le jeu en mode infiltration, et dans ce cas on peut finir le jeu bien. D'autant que régulièrement on a '"L'Outsider" une sorte de diable mais en version anarchiste qui vient commenter nos choix passés et à venir. Super.
Bon, à côté Kotor 1 passe pour un jeu psychologique. C'est vous dire à quel point c'est pourri, sur ce côté là.
3 : Le scénario.
Alors rien à dire. Logique, y'en a pas.
Je vais le résumer en une phrase.
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Finalement, je crois que j'aurais préféré un jeu d'enquête policière dans un univers spécial genre tex murphy (marrant d'ailleurs les méchants s'appellent les Overseer, et marrant aussi j'ai appris qu'il allait en sortir un nouveau financé via kickstarter) ou Sherlock holmes. Au moins, l'univers servi de support à une histoire. Mais non, tout respire le manichéisme, la simplicité, la limpidité. Comme les effets de lumière magnifique digne des grands films noir du jeu(je pense aux lumières rasantes du "3ème homme", par exemple), le scénario également se conjugue en noir et blanc. Hélas pour moi, ça me laisse un arrière goût grisâtre...
Bref, dommage ! Mais ça vaut le coup d'oeil quand même. Notamment si vous aimez les jeux d'infiltration.
). Tout d'abord, je dois avouer que j'ai acheté le jeu simplement parce qu'il était ultra soldé et qu'on m'en disait beaucoup de bien, car mon aversion personnelle pour les FPS, jeux d'infiltration et autres jeux à la première personne (non que je trouve cela inintéressant, simplement, je suis bien trop angoissée pour arriver à y jouer) m'aurait empêchée de l'acheter sans ça. C'est comme Bioshock quoi. Je sais qu'il paraît que c'est une tuerie et je suis très triste de ne jamais pouvoir y jouer, mais c'est comme ça.