Sur les bords du Golfe de l'oubli, épaves, ruines et varech sont témoins d'une agitation inhabituelle. Quelques navires ont mouillé non loin du rivage désert ; il en est descendu une armée de charpentiers qui s'active, s'agite et plante des clous. Des campements de jongleurs, des roulottes de foire ou des tentes d'organisateurs complètent peu à peu le décor... « Les olympiades de Manost », qu'ils appellent ça. Moules et zombies restent dubitatifs. Des helmites, faire la fête ?...
C'est une course d'un goût bizarre : peu importe la vitesse ! Mais à chaque étape, c'est celui qui parvient le mieux à résoudre l'épreuve farfelue qui lui est imposée qui remporte le point. Pour l'instant, vous ne voyez de la course que deux tréteaux et une planche horizontale, où un préposé au demi-sourire en coin se tient prêt à prendre les inscriptions.
HRP: cette attraction vous est donc ouverte sur inscription uniquement, et commencera un peu plus tard, quand on aura fait le plein de victimes volontaires.
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Comme personne n’avait voulu discuter avec lui au pied de la Tour, Tar’Aël avait décidé de continuer sa promenade pré-digestive dans les installations bariolées de la foire. Il gardait la taverne pour la fin (il n’avait de toute façon pas un sou pour se payer le moindre verre de bière) et il déambula, par hasard (sa spécialité, pour les distraits), jusqu’à la table d’inscription de la course d’orientation. « Vous voulez vous inscrire ! Je le vois dans vos prunelles ! Votre aura ! Dans vos... vos... Je le vois ! »lui lança le préposé. « M’inscrire à quoi ? » fit le petit Velluthra. « A la grrrrrande course d’orientation des olympiades ! Du jamais vu ! De l’effroi en perspective ! De l’aventure ! Des portes ! Des salles ! Des monstres ! Des trésors ! » (La litanie du préposé n’avait aucune valeur contractuelle, il s’adaptait au client en racontant n’importe quoi, son seul objectif étant la sacro-sainte signature). « Des monstres ? »murmura le fey’ri, inquiet. « Et de l’or ! De la magie ? De… du romantisme ? Peut-être… Je ne sais pas… De l’exotisme ! De l’alcool ! Un dragon rouge du cinquantième niveau ! Drizzt en personne ! Elminster ! Lathandre ! Peut-être même une relique helmite ! Ou bien le grand chancelier mélandien. » « C’est MON MIEN ! » « Je vous demande pardon ? » « C’est MON chancelier. » « Ah pardon. Pas lui alors. Peut-être… qui sait… hum… un demi-orque, ça vous irait ? » « Des elfes ? » « Des elfes ?! » « Ben oui, je cherche des elfes. » « Allez, d’accord, des elfes, si vous voulez. » « Alors je signe. C’est où ? » « Là. Juste là. Sous mon doigt. Voilà. Parfait. Je vous aime. » Tar’Aël fronça les sourcils et jeta un regard inquiet à ce petit monsieur « Faust », comme disait son badge. Il n’était pas certain d’avoir fait quelque chose de très intelligent, mais voilà, il avait signé. Il était inscrit à la Course d’Orientation.
Vous parler du vortex ? JAMAIS! C'est mon vortex! Bas les pattes! Du vent! Sinon je vous pulvérise à coup de boules de... poil d'écureuil, tiens... Ahum... Une noisette ?
Leur fuite effrénée de la Taverne avait conduit Taliesin et Victor a proximité des tréteaux derrière lesquels un préposé discutait avec un être au costume pour le moins étrange. Un panneau, à côté d'eux, indiquait "Inscriptions pour la Course d'Orientation". -Dis, Taliesin, on s'inscrit ? Dis, dis, dis ! -Heu, Victor... C'est peu-t-être un peu dangereux. -Allez, tu dis toujours ça, c'est pas juste !
Le gamin secoua la tête puis, tout à coup, arbora une mine des plus doctes et agita sentencieusement l'index.
-Être parent, Taliesin, ce n'est pas cela. Non seulement tu ne peux pas me protéger de tout mais, de surcroît, en me surprotégeant, en m'empêchant de me faire ma propre expérience, tu nuis grandement à mon développement psychologique. Mettre des interdits, fixer des limites, c'est important et cela apporte aux enfants un sentiment de sécurité, un cadre dans lequel évoluer. Mais il faut aussi savoir ménager des espaces de liberté, leur permettre d'apprendre par soi-même, de commettre des erreurs et d'en tirer des enseignements. Bien sûr, il faut les aider par des conseils, par une présence, les soutenir et les consoler, le cas échéant. Les aider à avancer, en somme. Les laisser s'épanouir, comme un jardinier patient avec un jeune arbrisseau. Mais ne pas se transformer en tuteur trop rigide cherchant à contrôler le destin de chaque pousse, de chaque branchette, de chaque bourgeon. Taliesin écarquilla les yeux. -C'est ta mère qui t'a raconté ça ? -Heu, non, je crois plutôt que c'est la bière. Mais ça sonnait bien, hein ? -Mouais... Allez, viens, on va se renseigner. -Youpi ! On va faire la course ! On va faire la course ! -J'ai juste dit qu'on allait se renseigner... -Youpiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ! L'individu bizarre avait passé son chemin, signant son engagement, et Taliesin et Victor vinrent prendre sa place. -Une petite signature ? fit le préposé en tendant plume et encrier. -Une minute, messire ! fit Taliesin tout en retenant la main de Victor qui se tendait déjà vers la plume. Je voudrais savoir si ce n'est pas dangereux pour les enfants. -Dangereux ? Pas du tout ! C'est ouvert à tous les enfants dès douze ans !
-Il en a huit. -J'ai dit douze ? Je voulais dire huit, bien sûr ! Six, même ! Quatre ! En fait, c'est une course avant tout faite pour les enfants. Mais les parents peuvent bien évidemment les accompagner.
-Hum, je vous ai quand même entendu parler de monstres, d'alcool et de dragons. -Pas du tout, pas du tout, vos nobles oreilles pointues vous auront trompé, messire ! J'ai parlé de montres, de babioles et... heu... d'Harpagon. Ce noble sire a ouvert sa célèbre cassette et en a fait ruisseler moult pièces d'or pour aider à l'organisation des Olypiades et doter les épreuves de mirifiques lots ! De splendides montres dernier cri, pour celle-ci. Et de nombre de merveilleuses babioles !
-Ah. Et vous êtes sûr qu'il n'y a aucun danger ? -Aucun ! Je vous assure. S'ils étaient là, j'y aurais inscrit tous mes neveux, y compris le petit dernier qui marche à peine ! -Allez, Talie, on s'est renseignés, comme tu avais dit, maintenant, on s'inscrit ! Taliesin jeta un regard au préposé souriant, au gamin impatient, aux lapins galopants qui faisaient une ronde, sur une butte voisine puis, avec un soupir, acquiesça. Victor s'empressa de récupérer la plume, de faire un monumental pâté sur le parchemin d'inscription, et l'elfe n'eut d'autre choix que de l'imiter. -Et ça commence quand ? On peut jouer tout de suite ?fit Victor. -Non, mon petit monsieur. Il faut attendre que les inscriptions soient terminées. -D'accord ! Donc ça nous laisse le temps de faire plein d'autres trucs ! Allez, viens, Talie, on a encore rien vu !
Et d'entraîner le barde déboussolé et inquiet d'avoir commis une grave erreur vers le cœur des festivités.
La suite des désastreuses aventures de Victor et Taliesin, c'est par ici !
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Kasumi avait finalement réussi à quitter les deux paladins en bon terme après quelques coups amicaux échangés dans une venelle discrète. Le rôdeur arborait maintenant sa chemise déchirée à une manche et une brochure qu’il avait subtilisée sur un présentoir. Le prospectus donnait une description des différentes attractions en plus d’une carte pour se repérer dans le dédale des toiles de tentes. Le demi-elfe fut particulièrement intrigué l’annotation 44 : « Course d’orientation ». Il dut lire un peut rapidement car lorsqu’il parvint enfin à trouver le lieu indiqué sur le plan, après avoir demandé à une dizaine de personnes de l’y aider, il demanda au préposé aux inscriptions :
- C’est bien ici le cours pour apprendre à s’orienter ? J’aurais bien besoin que quelqu’un m’aide avec ce plan. Je n’ai jamais été très doué pour me repérer. Je me perds tout le temps. Ici ça va mais on forêt, faut apprendre à boulotter les trucs qui se présentent, même s’ils ont plus de quatre pattes.
Le préposé hocha la tête avec un grand sourire :
- Vous n’avez qu’à signer juste ici.
Le rôdeur s’exécuta avant de s’enquérir de l’heure du cours. Il s’en repartit, bien décider à bachoter la carte avant histoire de ne pas paraître trop novice quand l’heure serait venue.
Le devin avançait à travers un paysage festif. Cette agitation, cette joie qui l’entourait, entendre l’enthousiasme et les pronostiques engendrée par les épreuves, c’était… c’était… comment dire, comment expliquer précisément ce que ressentait le magicien ? Il avait en quelque sorte envi de danser, de tourbillonner tout en chantant et en lançant des boules de feu sur tout ce qui bougeaient et même ce qui ne bougeaient pas. Voilà qui représentait bien l’était d’esprit du vieil homme qui arborait à présent un discret sourire et un visage ravi. -Ho, regarde Manfred, on peut s’inscrire à une épreuve ici ! -En effet. C’est pourquoi nous allons vite partir. -Maintenant qu’on est là, va falloir rentabiliser notre temps, tu sais. -Exacte. -En participant aux olympiades !!! -Je pensais plutôt aller à Manost pour visiter une bibliothèque. -Faut savoir décrocher de temps en temps. -Tu as raison mais ce temps n’est pas encore venu. Et si tu te mets à répéter d’innombrable fois « Je veux m’inscrire », je t’arrache la langue. Comprit ? Bataki ? BATAKI !!!!! Le corbeau était aller se poser face au préposé qui en fut modérément surprit. -Salut monsieur ! C’est une inscription pour quoi ? -La course d’orientation, cher piaf. -Je suis pas un piaf et j’aimerais inscrire mon maître. -Qui est donc votre maître ? -C’est lui, le veux truc moisi en robe qui à hurlé mon nom comme un goret qu’on égorge. Le volatil se tourna pour désigner le devin de son aile et il constata alors que ce dernier n’était plus là. -Mince… il me l’avait encore jamais fait ce coup là…,fit-il d’un air ennuyé en refaisant face au préposé.Je peux quand même l’inscrire à l’insu de son plain grés ? -Mais sans aucun problème ! -Ha bon ? -Mais oui ! Vous être son familier n’est-ce pas ? Et bien, selon l’article 488 451, paragraphie 558, alinéa 14-C du chapitre XIV du code alternatif des droits juridiques des familiers noirs à plumes, vous le pouvez ! -C’est génial ! Je dois signer ou ? -Ici. L’oiseau trempa son bec dans l’encrier et imita parfaitement la signature de Manfred. Ceci-fait, il salua l’homme et partit à la recherche du magicien. Quand il l’eut trouvé et annoncé la « « « « « bonne » » » » » nouvelle, il dut prendre la fuite, vite, très vite. -Non, pas le bec, pas les plumes ! Au secours ! Au secours la SPA !!!
Dirigeant de Melandis Personnage Rp principal : Silmandel Songevent – Biographie – Couleur RP : #DDDD00 Personnage éphémère :Mixtli
[LEFT]Le préposé se frottait les mains. Il n'aurait pas parié une pièce de cuivre par grand vent qu'il réussirait à aligner autant de noms en si peu de temps pour l'inscription à un truc dont il ne savait rien lui-même, sinon qu'un individu sain d'esprit aurait évité de s'inscrire. Tous siphonés, azimuthés, bons pour la casse. Et tellement enthousiastes. Il aurait dû les faire payer, tiens. Et puis signer avec leur sang. Les mages font toujours ça, les nécros, surtout. C'est quand même classe. Un contrat qui te donne tous les droits et pas de limites. Le rêve des juristes, aussi. Des démons. Des mjs. Et du préposé des olympiades. [/LEFT]
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[LEFT]"Des candidats pour la course d'orientation ? N'hééééésitez pas, c'est encore ouvert, mais plus pour très longtemps !"[/LEFT]
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[LEFT]HRP: bienvenue bienvenue... .
Edit: lancement reporté au we de la Toussaint compte tenu des disponibilités respectives.
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"Point info orientation" : c'est ce que crut lire Astrée sur la pancarte à l'entrée. La faute aux bières, sans doute.
Elle se dirigea donc vers le préposé avec un grand sourire. "Excusez-moi, je suis un peu désorientée."Elle n'arrivait toujours pas à savoir si elle était en train de rêver ou si un sort de téléportation l'avait transportée ici par erreur. "j'vous d'mande pardon?" Le préposé semblait un peu dur d'oreille. "Je cherche comment retourner à Dargyll, près de Luménis. Pourriez-vous m'y aider?" "Vous voulez vous inscrire? Signez ici." "Je suis perdue", hurla-t-elle plus fort. "Vous êtes bien là pour l'orientation des visiteurs?" "Oui, je suis là pour l'orientation. Signez ici." Elle signa, sans être certaine d'avoir bien été comprise.
"Et ensuite?" "Attendez qu'on vous appelle. On commence bientôt." "On commence quoi?" "Ben la course d'orientation!"
Se demandant ce que pouvait bien être cette course d'orientation, et certaine de s'être fait rouler en signant l'inscription, elle décida de se diriger vers la taverne la plus proche. Pas pour y boire, non, elle avait eu sa dose. Juste pour s'asseoir et essayer de comprendre ce qui se passait ici.
en RP : Astrée,rôdeuse-druide. Co-modératrice Luméno-hélonienne
Peu disponible...
Alors qu'il était en exil dans les sinistres désert entourant Melandis, occupé à batailler avec ses anciens démons et entre la vie et la mort, Dreiyan s'était dit que finalement, il se prendrait volontiers un petit peu de bon temps et qu'il continuerait à s'occuper de ses petits tracas un peu plus tard. C'est donc avec l'envie pressante de se changer les idées qu'il se rendit aux olympiades de Manost.
Flânant dans le village olympique, il se laissa harponner par l'aguicheuse pancarte ornée des mots: "Course d'orientation". Plein d'espoir, il s'approcha du préposé qui affichait ostensiblement une certaine satisfaction derrière son stand.
- Bonjour monsieur, je vois qu'ici vous donnez des cours d'orientation? Je suis très intéressé vous savez, comment cela se passe-t-il?
- Signez ici, mon bon monsieur.
- Ah! Très bien. Super! Il s'empara de la plume et apposa un paraphe maladroit sur la feuille d'inscription. - Alors, quand est-ce qu'on commence? C'est que, voyez-vous, je me pose beaucoup de questions sur mon avenir. Vous savez, je viens de perdre mon emploi et je dois me réorienter, et j'avoue que je ne sais pas trop. J'ai d'abord commencé par pratiquer le métier de mendiant, mais il faut avouer que les conditions de travail sont franchement pas géniales. Et sans parler des risques d'accidents, de l'absence de salaire fixe et de syndicat, de la concurrence acharnée, de la baisse du pouvoir de charité des Melandiens... Pour être franc, je suis content de ne plus être mendiant. Ca peut paraître étrange, comme ça, mais toujours est-il que j'ai vite décidé de tout envoyer en l'air. Et j'ai commencé à faire des petits boulots: vols à la tire, détroussage de cadavres... mais tout cela manquait de stabilité. Donc je cherche encore, vous voyez. J'hésite entre l'archéologie - vous savez, l'étude des civilisations antiques. C'est une matière en pleine expension, l'étude de notre patrimoine historique. Je vous le dit, il y a de l'avenir dans le passé! Ou alors, je pensais me lancer dans l'assassinat. J'ai quelques relations dans le domaine, vous voyez, alors je pourrais rapidement obtenir un poste de cadre, ou quelque chose comme ça. Mais j'hésite encore: il parait que la sécurité de l'emploi n'y est pas optimale. C'est pour cela que j'aurai besoin de vos conseils en matière d'orientation, car j'ai réellement besoin de peser le pour et le contre... vous voyez?
Le préposé voyait. Il voyait cette sixième signature inscrite sur sa feuille. Il voyait sa destinée sur le point de l'accomplissement. Il avait atteint un niveau de satisfaction rarement égalé, de cette satisfaction qui remplit les êtres les plus perfides lors que leurs noirs dessins sont sur le point d'être réalisés. En d'autres termes, il avait atteint l'orgasme bureaucratique.
"C'est fait, Votre Horreur. J'ai recueilli six signatures. Librement consenties, garanties authentiques, etc." "C"est bien", répliqua une voix issue d'on ne sait où. "Cela dit, je doute qu'ils sachent à quoi ils s'engagent, mais peu importe. Je ne le sais pas non plus." "Peu importe, oui", répéta la voix comme en écho. "Je peux partir, maintenant ?" "Seulement après les avoir appelés."
Le préposé (un barde, apparemment) lança alors un sortilège d'amplification, un autre d'illusion sonore, et toutes les falaises de Bordécume se mirent à retentirent des trompettes de l'Apocalypse, version écran géant.
"Convocation immédiate des candidats inscrits à la course d'orientation ! Rejoignez-vous devant les tréteaux, le départ est imminent !"
Et, sans demander son reste, le préposé disparut dans la foule des badauds, peu désireux de voir à quelle catastrophe il avait voué ces inconnus.
Les tréteaux étaient vides, désormais. Ne demeurait plus sur la table que la liste des signatures, et, à côté, six descriptions plus ou moins évocatrices:
"Un fey'ri qui cherche des elfes.
Un elfe qui traîne un mioche (devrait se grouper avec le précédent.)
Un rôdeur perdu.
Un corbeau qui traîne son maître (devrait le garer avec le mioche.)
Une rôdeuse perdue (à marier avec le précédent rôdeur, pour une belle lignée d'incompétents.)
Un mélandien qui se cherche (lui trouver un miroir)"
Kasumi avait troqué ses vêtements trop grands de touriste pour une toge immaculée de petite taille. Sans doute le vêtement avait appartenu à un enfant de cœur. Le vêtement lui allait parfaitement mis à part la capuche qui ne cessait de retomber sur ses yeux. Le trouver là sur son chemin avait été une aubaine, presque un signe divin que le jeune demi-elfe s’était empressé de louer. Certes, il avait trouvé la tenue sur un jeune humain qu’il avait du assommer et laissé nu dans un caniveau mais le destin ne s’arrêtait pas à de si menus détails. Le jeune rôdeur se présenta donc en arborant sa nouvelle tenue sur l’aire de départ de la course d’orientation. Il sifflota et parla pour lui-même :
- Je me demande quand le concours débutera. Taliesin aura peut être le temps de m’acheter des bonbons s’il n’arrive pas en retard comme d’habitude.
La journée s’était grandement améliorée. Il avait invectivé Tymora et n’avait reçu, comme éclair pulvérisant d’en-haut, qu’une tomate encore verte. Une tomate presque intacte. Qui pourrait mûrir dans sa poche (la moins trouée des deux) et lui permettre de manger ! Enfin, il devait bien avouer qu’il n’avait plus réellement faim. Les croissants lui pesaient sur l’estomac et cette course d’orientation était le moment rêvé pour éliminer un peu de toute cette graisse d’outreplan qu’il avait accumulée.
Il arriva donc près de la table où il s’était inscrit des éons auparavant, et découvrit une sorte de nain malingre dans une toge encore blanche (pour l’heure) qui attendait en sifflotant. Le contraste entre sa propre mise et celle de cet avorton était pour le moins saisissant. Un instant, il songea à l’assommer pour lui voler son costume, puis se ravisa avec un soupir. Il était beaucoup trop grand pour entrer dans l’aube immaculée du gosse. Il resta donc en retrait dans son paletot raidi par la crasse et, pour tromper l’ennui, commença à énumérer les décimales de pi dans sa tête.
Vous parler du vortex ? JAMAIS! C'est mon vortex! Bas les pattes! Du vent! Sinon je vous pulvérise à coup de boules de... poil d'écureuil, tiens... Ahum... Une noisette ?
Taliesin et Victor survinrent peu après de la taverne où s'étaient déroulés de bien étranges événements, lesquels avaient laissé sur eux une marque indélébile. L'elfe arborait toujours sa barbe touffue et sa carrure de bûcheron, ainsi que sa chemise à carreaux et sa hache, tandis que le gosse n'avait rien perdu de ce charisme irréel, de cette grâce surnaturelle qui le faisaient ressembler à quelque juvénile incarnation divine descendue sur Toril pour profiter des Olympiades. Ou à un petit prince astral descendu de son étoile pour protéger les roses, apprivoiser les renards et faire joujou avec des serpents venimeux.
Ils observèrent les personnes présentes - l'étrange individu qu'ils avaient vu signer son engagement quelques heures plus tôt, et le petit Kasumi qui semblait avoir trouvé la foi durant le court laps de temps qui avait suivi leur séparation - et demeurèrent à bonne distance, se demandant si les autres participants seraient tout aussi étranges...
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Bataki sortit de l’auberge en se traînant parterre tant il était ivre. Le dieu de la dense l’avait abandonné et maintenant, il se sentait mal. Mais zut, pourquoi avait-il tant bu ? Il espérait qu’il lui restait un peu de sang dans son alcool. Ha, misère, il se sentait vraiment mal. Une nausée affreuse s’empara de lui. Il aperçut un caniveau non loin, il s’y rendit et vomit copieusement, très copieusement même. Lui qui était gonflé, qui faisait glouglou au moindre mouvement, retrouva un volume conventionnel. Le corbeau, de nouveau en plaine forme, allait se détourner quand il remarqua qu’il venait de vomir sur un môme nu et inconscient. -Mais quelle idée de dormir là ? Il est fou ou quoi ? En tout cas, il a l’air appétissant maintenant que je l’ai saucé. Comment résister ? Le familier dégusta les yeux du malheureux. C’est alors que Manfred refit son apparition, une pile de livres dans les mains. -Bataki ! Il suffit que tu sois seul pour faire n’importe quoi ! -Manfred ? C’est pas ma faute, je l’ai trouvé là par hasard ! -Tu l’as salit et tué ! Abrutit ! Il doit être en bon état pour que je puisse le disséquer !!! -Il vit encore ! -Youpi ! Une minute plus tard, l’enfant avait disparut à l’intérieur d’un sac, lui-même dissimulé dans une ruelle. C’est alors que l’appel du préposé retentit. -Au fait Manfred, tu te souviens que je t’ai inscrit à la course d’orientation ? -Oui, allons-y tout de suite !répondit le mage en posant les libres à côté du sac. -Heu… vraiment ? Tu ne va pas… -Quoi donc ? M’énerver à nouveau ? Non. Il est grand temps que j’apprenne à m’amuser ! Haha ! Haha ! HAHAHAHAHAHAHA !!!Heu... pardon.
Voilà le magicien au départ de la course. D’un regard pétillant d’excitation il observa les personnes déjà présentes, un sourire peu avenant accroché aux lèvres. Il y avait un clodo, un bûcheron, un jeune garçon en toge blanche… hum… un JEUNE garçon en toge blanche !!! Le sourire de Manfred s’agrandit alors qu’il attardait son regard pareil à la visée d’un sniper sur Kasumi. Il parvint toutefois à s’en détacher et il tomba alors sur… SUR… IL EST BEAU LUI !!!!! Au bon dieu, était-ce possible ???!!! UN ANGE !!! BEAU ET JEUNE !!!! Le sourire de Manfred s’agrandit encore, comme si cela était possible. On aurait dit un crétin qui jubilait dans son coin. Une chose était sûr, c’était que Manfred allait s’amuser ! HAHAHA !!! Heu… pardon.
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Kasumi nota que Victor et Taliesin restait ostensiblement à bonne distance de lui et bouda. Il était très déçu que son nouvel ami le snobe ainsi depuis qu’il était devenu magnifique. Il n’avait pas perdu de temps pour devenir aussi prétentieux que son père modèle de barde ! Le demi-elfe réfléchissait à une vengeance appropriée lorsqu’il vit arriver un vieux monsieur accompagné d’un corbeau pour le moins perturbé. Le vieillard n’avait ni la mise ni les manières d’un rôdeur ce qui le désignait naturellement comme un mage. L’un de ce prétentieux perpétuellement affligés d’un air sévère et d’un ton supérieur. En plus, il l’avait regardé avec un sourire condescendant ! Kasumi abandonna un moment la contemplation de Victor pour tirer une petite fronde de la poche de sa toge. Il ramassa un caillou, attendit que le vieux bonhomme ait le dos tourné pour lancer la pierre en direction de son postérieur. Voilà qui apprendrait à la modestie à cette liche ! Il jeta aussitôt l’arme aux pieds de Victor pour détourner les soupçons. La correction qu’allait valoir cette farce à son rival était un bel exemple de l’adage « faire d’une pierre deux coups ».
Quoi ? Qu’est-ce que ? Une agression ? Manfred passa rapidement de la surprise à une violente rage qui empourpra son visage. Un sacrilège venait d’être commit ! Il fallait que quelqu’un paye, de sa vie au minimum, pour ça ! Mais qui avait fait cela ? QUI ??? C’était l’un des deux gosses, c’était sûr. Le magicien regarda celui en toge. Rien n’indiquait que c’était lui le coupable. Il regarda l’autre qui était BEAU et là, il aperçut l’arme du crime ! Il sut alors immédiatement que ce n’était pas lui le responsable. Aucun enfant n’était assez con pour garder à ses pieds la preuve de sa culpabilité. Mais peu importe. La vie était injuste. Manfred s’approcha de Victor si vite que son corbeau, perché sur son épaule, se retrouva su sol. -Hé, petit ?commença Manfred une fois à proximité de l’enfant.Tu crois que ta gueule d’ange va t’empêcher de te prendre une trentaine de coups de bâton pour ce que tu as fait ? T’as quelque chose à dire pour ta défense avant que je n’applique la sentence ?
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Observant la scène avec détachement, Tar’Aël se félicita de n’être ni un gosse, ni un vieillard. Ces deux excroissances de l’espèce humaine (misérable, c’est bien connu) semblaient se vouer une haine digne des plus grandes oppositions mythologiques de l’histoire, l’eau et le feu, Shar et Séluné, Irenicus et Charname, ce genre de choses. Leurs combats étaient cependant généralement moins épiques et plus lamentables. Or le fey’ri cherchait toujours à observer des personnes plus lamentables que lui : c’était une nécessité vitale. Il savait qu’il était un Draglareth, de cette espèce supérieure vouée à dominer le monde (et surtout ces crétins d’elfes du soleil), mais il aimait se rassurer de temps en temps. Il fit donc un pas de côté, puis un autre, encore un autre, pour se rapprocher de la source du conflit. Il resta cependant à distance : il ne voulait pas disperser les protagonistes à cause de son odeur.
Mentalement, il récita cette petite litanie ancestrale bien connue : « Du sang, des boyaux, de la rate et du cerveau ! »
Mais extérieurement, il conserva une mine impassible.
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Astrée arriva en courant sur l'aire de départ, essoufflée, en retard. Mais soulagée de voir que la course ne semblait pas encore commencée. Elle n'avait rien manqué. Mais peut-être n'y avait-il rien à manquer. Elle ignorait toujours ce qu'elle était venu faire dans cette galère...
D'un regard circulaire, elle fit le tour de l'assistance, observant les autres concurrents : Un enfant de chœur; un bucheron accompagné d'un autre gosse - ou plutôt non, pas un gosse : elle resta un moment les yeux écarquillés devant la beauté surhumaine de cet être semi-divin que nul n'aurait traité de simple "gosse" à moins d'être aveugle. Et un vieillard accompagné d'un corbeau qui osait, l'impudent, menacer l'enfant-dieu ?! Quel sacrilège! N'écoutant que sa conscience, elle s'avança vers l'odieux personnage. Remarquant au passage un dernier concurrent, mal habillé, paraissant sortir tout droit d'un égout, qui lui parut un peu... étrange. Il faut dire qu'elle n'avait jamais vu de fey'ri et n'avait pas la moindre idée de ce que c'était.
Au dernier moment, elle réalisa que l'odieux personnage en question était sans doute un mage, au moins de niveau 50 vu son âge avancé, et qu'elle ne ferait donc pas le poids si elle osait l'attaquer. Alors que l'enfant-dieu, lui, étant un dieu, était sans doute parfaitement capable de se défendre.
Hésitant sur la conduite à tenir, elle resta lâchement un peu en retrait - s'éloignant tout de même de l'odeur nauséabonde du fey'ri.
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Victor baissa les yeux sur l'arme, à ses pieds, puis s'empourpra brutalement. -Je.. Je... Ce n'est pas moi, monsieur...bafouilla-t-il. Sa gêne et sa confusion ne le rendaient que plus adorable, et s'il y avait eu une once d'humanité, de gentillesse dans le cœur rassi, asséché et gelé de Manfred, celui-ci aurait fondu comme neige au soleil face à cette attendrissante vision. Mais voilà, humanité et gentillesse étaient aussi étrangers au magicien que les rayons du soleil à la nuit.
-Je vous assure, m'sieur... Je me serai jamais permis de faire ça, on m'a toujours appris à respecter les personnes âgées... ajouta le gamin, incarnation vivante de l'innocence et de la sincérité. Parce que les personnes âgées sont sages. Et fragiles. Une pierre, ça aurait risqué de vous tuer ! Et comme un homme qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle, et que les bibliothèques c'est bien parce que tous les gens sérieux et ennuyeux s'y retrouvent et que comme ça ça laisse le reste de la ville aux gens marrants...
Taliesin se tenait immobile à côté de l'enfant. A part le fait qu'il s'était un peu embroiullé sur la fin, Victor s'était plutôt bien défendu, de l'avis de l'elfe. Il lui laisserait donc sa victoire sans intervenir - son discours ne pouvait que convaincre ce magicien acariâtre ! Personne ne pouvait résister à un Victor désolé !
Bref, il lui laisserait sa victoire. Et après, lui-même se ferait un plaisir de dénoncer Kasumi. puisque Victor était trop droit pour le faire.
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Comment ne pas être touché par la sincérité de ces mots ? Comment poursuivre ces accusations parfaitement infondées envers l’incarnation de l’innocence et de la beauté ? Comment ne pas fournir à l’instant même des excuses complètes ? Les idées de Manfred s’embrouillèrent, sa détermination vacillait. Peut-être y avait-il quelque par dans son cœur emplit de noirceur une once de lumière, une petite flamme de chaleur humaine qui ne demandait qu’un mot pour devenir un brasier de bonté. Victor avait-il atteint cette flamme, avait-il vaincu le Mal armé seulement de sa parole ? Le magicien tomba à genoux. Il ne pouvait détacher son regard du visage angélique. Un immense sentiment de culpabilité l’envahissait. Tant d’horreurs qu’il avait commit pour un rêve inaccessible, tant de vies brisées pour en sauver une seule qui ne méritait pas d’exister. Le vieil homme ouvrait enfin les yeux sur ce qu’il était : un monstre. -Pardon,dit-il avec autant de sincérité qu’il était capable.
Puis il fondit en larmes en répétant sans cesse «pardon».
Vous y avez cru ? J’espère que non par-ce que la vérité fut tout autre.
En entendant la réponse de Victor, Manfred eut une réaction très simple. Son bâton alla heurter avec force le visage du môme qui fut envoyé au sol. -Petit CON ! Tu m’insulte en plus ?! Je vais t’apprendre la politesse même si tu dois en crever !!! Et oui, dire au devin « personne âgé » était en effet une insulte. En plus, les derniers propos de l’enfants avait contribué à attiser la rage du magicien. Celui-ci s’avança, près à porter un nouveau coup de son bâton. -Vas-y Manfred ! Casse-lui la gueule à ce morveux ! Mais laisse-moi ses yeux !!!hurla Bataki, tout excité.
Dirigeant de Melandis Personnage Rp principal : Silmandel Songevent – Biographie – Couleur RP : #DDDD00 Personnage éphémère :Mixtli
L'enfant-dieu était à terre!! Comment était-ce possible? Sans doute avait-il voulu offrir une dernière chance de repentir à ce vil mage. Oui, c'était sûrement ça. Il allait réagir...
A moins que... Peut-être était-ce une épreuve qui lui était destinée, à elle? Un test que les dieux lui faisaient passer pour évaluer sa droiture et son courage? Allait-elle assister sans réagir au martyre de cet petit être innocent? Allait-elle rester simple spectatrice d'un tel drame? Si tel était le cas, nul doute qu'elle serait maudite cent fois pour sa lâcheté... Alors qu'au contraire, si elle sauvait l'enfant-dieu, la récompense serait sûrement à la hauteur de son acte. Au moins cinq points de plus dans toutes les compétences! Ce qui lui donnerait un charisme semi-divin, à elle aussi... Elle pourrait enfin espérer retrouver un mari!
Elle crut entendre une voix divine. "Ce que tu fais au plus petit d'entre tous, c'est à moi que tu le fais" Oui. Elle devait agir... Sauver l'enfant-dieu, probable incarnation de Lathandre en personne.
Alors, sans écouter la voix de la lâcheté - ou de la sagesse - qui l'enjoignait de ne pas se mêler d'un combat qui ne la concernait en rien, elle fit un pas en avant. Puis un deuxième. Silencieuse.
Et saisit soudain le corbeau par le cou, et, reculant d'un pas, lui appliqua son couteau de chasse contre la carotide - enfin, ce qui fait office de carotide chez les corvidés, peu importe le nom.
Elle s'adressa au vieillard d'une voix grave, menaçante : "Un geste de plus, un seul, et votre corbeau est mort. Ce qui comme chacun sait vous fera perdre deux points de constitution, de façon irréversible. Cela serait très certainement néfaste à votre santé physique, vous en conviendrez. Alors, soyez raisonnable. Jetez votre bâton et rendez-vous sans discuter. Les mains en l'air!"
en RP : Astrée,rôdeuse-druide. Co-modératrice Luméno-hélonienne
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HRP : un fey’ri est une engeance de démon et d’elfe, mais dont l’apparence habituelle est totalement elfique. Tar’Aël, ce joyeux luron, a, de plus, un charisme de 18. C’est donc un elfe très très très beau (autant que Taliesin, na !) mais aussi extrêmement sale, pour l'heure.
La mièvrerie crasse du discours du gamin avait donné la nausée à Tar’Aël. Comment pouvait-on aligner autant de miel en si peu de temps, c’était tout simplement écoeurant ! S’il avait été le vieux, il l’aurait rossé jusqu’à ce qu’il pisse le sang par les oreilles. Une bibliothèque qui brûle. N’importe quoi. Le morveux savait sans doute à peine lire. Ces petits gosses aux grands cils le rendaient malade, comme les faons et les lapereaux, les chatons et les petits oiseaux. Il n’avait qu’une envie, lui donner des gifles. Il fut donc soulagé de voir le croulant agir avec discernement en frappant cette infâme petite créature radieuse. Mais soudain une gueuse, une gueuse !, surgit de nulle part et saisit le corbeau, menaçant l’ancêtre en vociférant. C’en était trop pour le fey’ri. Comment les Manostiens avaient-ils pu accepter d’accueillir des êtres aussi révoltants sur leurs terres ? C’était tout simplement incompréhensible. Et il allait devoir les côtoyer. Quelle horreur.
N’écoutant que son courage, l’entropiste fit alors un pas en avant, un second, et se mit à marmonner dans sa barbe (au sens figuré), histoire d’ajouter un peu de piment à l’affaire.
Une seconde plus tard, il se mit à pleuvoir des grenouilles. Beaucoup de grenouilles.
Vous parler du vortex ? JAMAIS! C'est mon vortex! Bas les pattes! Du vent! Sinon je vous pulvérise à coup de boules de... poil d'écureuil, tiens... Ahum... Une noisette ?
Taliesin était demeuré immobile, pantois, perdu, la bouche ouverte, les yeux écarquillés.
Comment une telle chose avait-elle pu se produire ? Comment ce vieux croûton décati et décadent avait-il pu frapper son pupille ? Comment qui que ce soit pouvait-il ne serait-ce qu'imaginer porter la main - ou en l'occurrence le bâton - sur un tel symbole de beauté, de bonté ? Qui s'était excusé de si charmante manière, de surcroît ? Cela lui paraissait impossible, impensable, inadmissible, inconcevable. C'était comme... Comme un sacrilège. Un blasphème. Une infraction aux lois les plus sacrées du monde. -Il n'y a que moi qui ait le droit de toucher Victor !voulut-il dire. Mai son indignation était telle qu'aucun son ne sortit de sa gorge asséchée.
Les choses, alors, s'accélérèrent très vite. Une jeune femme courageuse s'approcha, s'empara du corbeau du vieillard cacochyme et menaça de le tuer s'il martyrisait encore Victor. Un elfe à la beauté dissimulée sous une couche de crasse sans doute millénaire - celui-là même qui s'était inscrit juste avant eux - s'approcha à son tour, se portant aux côtés du magicien, signe indéniable de son soutien impie. Il grommela d'inaudibles paroles - probablement des choses aussi impies que son soutien impie au papy impie - et des grenouilles se mirent à tomber du ciel, en groupe, en ligue, en procession.D es grenouilles par millions.
Alors, pour Taliesin, ce fut la révélation. -Les sept plaies de Dorrandin ! hurla-t-il, les yeux brillants, les bras écartés. Les sept plaies envoyées par l'ire divine. Par sa profanation, ce mage païen et son païen compagnon ont apporté le malheur sur ces terres, ont déchaîné sur elles l'enfer ! Bientôt, l'eau se changera en sang, la mort viendra pour emporter vos enfants, du ciel tombera un feu incendiaire, on arrêtera de produire de la bière ! Apaisons-les dieux, faisons cramer le vieux ! Excomunions-le, lui et son complice marmonneur ! Jetons l'anathème sur les profanateurs ! Brûlons-les, brûlons-les sur l'heure !
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Dreiyan courrait, tout en fixant avec anxiété le sablier qui pendait autour de son cou, en direction du stand de la course d'orientation. Et il arriva à la hauteur de la petite assemblée, sans doute composée de ses futurs collègues qui semblaient en pleine discussion.
Il allait se présenter à la dite assemblée lorsque soudain, un batracien céleste d'un auguste vol plané se planta dans son gosier. Ce qui, d'un point strictement sonore, donnait:
"Bonjour à tous, chers a... ZVLOURF*.. crunch, crunch, crunch, BURP"
Suite à cela il s'accorda quelques secondes de réflexion avant d'affirmer, à Taliesin qui venait de terminer une splendide tirade, qu'il était absolument d'accord avec lui, ou plutôt avec ce qu'il avait compris de son discours.
"Tout à fait très cher, je pense qu'un peu de cuisson ne nuirait pas à ces excellentes grenouilles. Quelqu'un n'aurait pas un peu de sel, d'ailleurs?" rajouta-t-il en attrapant au vol un malheureux animal verdatre avant qu'il ne s'esclaffe au sol.
* "ZVLOURF" est le bruit d'une grenouille finissant son vol dans l'orifice bucal d'un passant. Ne pas confondre avec le bruit de la mouette se faisant aspirer par le réacteur d'un avion de ligne, qui serait plutot "ZBROUF".
Non mais où va le monde ?! On ne peut même plus martyriser un gosse tranquillement ? Un petit coup de bâton et c’est un drame ? Intolérable ! Manfred n’osait pense à ce que la mort des DEUX morveux allait susciter comme réaction mais peut importe. Le mage les tuerait aussi atrocement que possible même s’il devait pour cela abattre toutes les personnes qui se mettraient au travers de son chemin, même s’il devait brûler toutes les bibliothèques du monde ! Le magicien se redressa et évalua la situation. Son familier était prit en otage par une femme qui se prenait pour une héroïne. Il pleuvait des grenouilles à cause du clodo. Le bûcheron déblatérait des conneries. Et pour couronner le tout, un abrutit gobeur de grenouille fit son apparition. -Au secours Manfred ! On menace mon intégrité physique ! Le devin réfléchit. Personne ne le menaçait directement. Son corbeau, il s’en foutait. Personne ne s’était interposé entre lui et Victor. Conclusion : Manfred se retourna vers l’enfant à terre, enleva d’une main une grenouille tombée sur son chapeau puis il brandit de nouveau son bâton. -Vas-y ! DIS PARDON !!!hurla-il en commençant à battre le beau malheureux sans retenu.
Bataki, lui, devait sans sortir seul. Il fixa la femme qui le menaçait, lui fit des yeux doux et s’adressa à elle. -Chéri, tu me fais un bisou ?
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En entendant le fey'ri marmonner dans sa barbe, Astrée avait craint une minute qu'il ne soit en train de jeter un sort puissant. Elle fut interloquée devant la pluie de grenouilles, n'ayant jamais entendu parler de sort offensif de la sorte. Mais devant la réaction du bucheron, la lumière se se fit en son esprit. Oui, il avait raison, ce phénomène ne pouvait qu'être un signe des dieux, emplis d'une juste colère devant le martyre de l'enfant. Il fallait brûler les responsables!
Elle se précipita sur-le-champ à la recherche de bois pour le bûcher. Sans lâcher le corbeau, bien sûr. Elle ne prêta aucune attention à sa pitoyable tentative pour adoucir son sort. Il brûlerait, lui aussi. C'était une punition beaucoup plus adaptée qu'une banale décapitation.
Un gros tas de bois se trouvait justement devant l'aire de départ. Parfait. Elle commença à allumer le feu, faisant naître quelques flammes aux quatre coins du bûcher improvisé. Mais hésita au moment d'y attacher le corbeau. N'était-elle pas en train de commettre une grossière erreur, en condamnant elle aussi un innocent? Après tout, les corbeaux naissent avec un esprit pur, comme tous les animaux de la nature. Il ne devait sa méchanceté actuelle qu'à ce vil magicien qui avait perverti tout jeune son esprit. Au fond, il était une victime de la société... Un innocent, lui aussi. Avait-elle le droit de le tuer? Avait-elle le cœur suffisamment insensible pour ça?
Pourtant, il le fallait. Elle assomma le corbeau d'un coup sec sur sa tête de piaf sans cervelle. Mais elle n'avait pas l'âme d'un tueur sanguinaire. Son bras refusait de lui obéir, refusait de lancer le volatile dans les flammes. Peut-être qu'un autre membre de l'assemblée serait plus apte qu'elle à procéder à cet indispensable sacrifice rituel? Pas l'enfant de chœur, certainement. Ni le fey'ri, qui avait choisi ostensiblement l'autre camp. Le nouveau venu? Il semblait enthousiaste à l'idée de faire griller quelque chose, mais elle n'était pas certaine qu'il eut bien compris les enjeux de la situation. Restait le bûcheron.
Oui, elle le sentait : celui-ci était capable de faire couler un sang innocent sans hésiter, celui-ci avait l'âme d'un tueur sanguinaire. Capable de cruauté, et peut-être même de prendre du plaisir à tuer.
Elle mit le volatile inanimé dans les mains du bûcheron et lui désigna le bûcher improvisé :"A vous l'honneur!"
en RP : Astrée,rôdeuse-druide. Co-modératrice Luméno-hélonienne
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Kasumi n’en revenait pas de ce qu’une petite blague avait provoqué comme calamité. Il observait la scène, aussi impuissant qu’un enfant - ce qu’il était techniquement - en clignant des yeux d’incrédulité devant le monde courant à sa perte. Il se faisait l’effet d’un gamin donnant un coup de pied dans un caillou déclenchant une réaction de domino dans un magasin de cristal et de porcelaine. Heureusement, un signe tomba du ciel – littéralement. Le rôdeur se sentit galvanisé par un profond sentiment d’injustice, sentit les barrières du possible céder sous la pression, lança toutes ses forces dans la bataille. Il projeta son esprit dans l’esprit faible et croassant des millions de nouveaux venus, surpris par la facilité avec laquelle il imposait sa volonté à la multitude. Il aurait préféré une charge de bœufs pour l’aspect spectaculaire mais le sort avait déjà été utilisé plus tôt dans la journée. Pris d’une idée subite, il ordonna aux crapauds de se montrer plus impressionnants et de se retourner contre les ennemis de Victor. Ce qui devait arriver arriva et bien vite, alors que les batraciens se gonflaient avec zèle, les premiers se virent plus gros qu’ils ne pouvaient devenir et bien vite les explosions sanguinolentes se succédèrent alors que les bêtes se lançaient sur le mage et son indigent allié.
Au milieu des dernières explosions croassantes et de véhémentes protestations coassées (ou bien l'inverse, hein !), quelque chose tomba du chêne auquel étaient adossés les tréteaux, en rendant un son mat puis un gargouillis stomacal, à la façon d'un fruit trop mûr. Au milieu d'un chaos à faire pâlir Talos lui-même, quelque chose s'étala donc comme un coing dans la flaque de boue la plus proche.
La petite fille se redressa en deux ou trois glissades pour tenter en vain d'essuyer la boue sur sa salopette originellement rose, ce qui n'eut pour unique effet que de l'étaler davantage.
"Oh, et puis merde, quoi."
Elle se mit à regarder la brochette des candidats, en les comparant à la liste généreusement abandonnée par le préposé et en repliant consciencieusement les phalanges au fur et à mesure. Une main et un doigt. Six. Tous là ! Youpi. On pouvait commencer. Enfin presque.
"Désolée de vous déranger au milieu de vos c... euh, occupations, mais en fait j'étais là avant vous d'abord, et je voulais commencer par voir à qui j'avais affaire. Je suis pas déçue d'ailleurs."
Comme on la regardait avec l'air de se demander de quoi qu'elle s'mêle, celle-là, elle poursuivit.
"Vous êtes les candidats à la course d'orientation, non ? Je suis vot' guide, si l'on peut dire. Je dois m'assurer que vous vous perdrez, quoi."
Elle fit mine de se grattouiller le menton, ce qui n'aurait été de son âge que si elle avait visé un peu plus haut, du côté des narines: le mouvement était le même.
"Six, c'est sans compter le vieux grincheux et le gamin. Six plus deux, huit, ça commence à faire trop. Si vous voulez bien déposer vos bagages ici, ou vous grouper, au pire ?"Elle acheva en un sourire. "C'est pas obligé, hein. C'est juste que ça m'arrange."Un sourire qui s'élargit pour révéler quelques rangées de dents assez noires pour laisser présager la proximité d'une indigestion de mûres."Vous entretuer est aussi une option, évidemment... C'est le résultat qui compte."
Oooh... Ça, un guide?
Pourquoi pas après tout. Il ne faut pas se fier aux apparences. On avait bien déjà un dieu déguisé en gamin - ou peut-être bien l'inverse d'ailleurs. Alors pourquoi pas un guide de course d'orientation déguisé en gamine?
En ce cas, mieux valait faire bonne impression.
Astrée fut la première à réagir à l'étrange apparition. Elle laissa tomber Bataki inanimé au sol, sans plus lui prêter d'attention qu'à un mouchoir sale, et se précipita à l'endroit qu'on venait de leur indiquer. Gratifiant au passage de son sourire le plus charmeur la gosse en salopette rose délicatement marbrée de marron. Elle faillit glisser sur quelques restes de grenouilles mais parvint à maintenir son équilibre de justesse. "Je suis prête!"
Le corbeau, lui, atterrit dans une flaque d'eau boueuse et glacée, ce qui eut pour effet de le ramener à un état proche de la conscience, à en juger par les gargouillis étouffés s'échappant de son bec.
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Bon sang, c’était plein de mioches. Un moinillon, un espèce d’angelot, et maintenant une gamine. Tar’Aël essaya de se souvenir si le préposé aux inscriptions avait mentionné quelque chose comme « attraction familiale », « réservé aux moins de 12 ans » ou « pubères s’abstenir » au moment de le faire signer. Il était encore très jeune, lui aussi, mais ce n’était plus un môme ! Les attractions enfants admis étaient fatalement plus ennuyeuses que les autres. Il soupira, jeta un regard circulaire sur la foule aujourd’hui, et songea un instant à se défiler pour rendre service à la morveuse en rose (en rose en plus, mais quelle horreur, décidément, les stéréotypes de genre avaient la vie dure), puis se ravisa. On lui avait promis des elfes, il les aurait ! Puis avec un peu de chance, la grande bringue massacreuse de corbeaux était vierge (Tar’Aël avait tendance à oublier qu’il n’avait jamais de chance). Il s’approcha de la gosse. « Je fais pas équipe avec les gamins. Pas question. »grommela-t-il.
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Taliesin détesta d'emblée la gamine. Elle était tombée du ciel - où, plus prosaïquement et par souci d'exactitude précise, de son arbre - juste au moment où il s'apprêtait à accepter l'offrande sacrificielle de la jeune femme qui avait pris le parti de Victor. Il aurait déplumé le corbeau puis l'aurait fait rôtir - avec quelques grenouilles, cela aurait constitué un repas des plus agréables. Mais, surtout, il se serait servi de son plumage pour constituer une coiffe indienne que Victor aurait pu porter fièrement et qui aurait manifesté, aux yeux de tous, qu'il était la réincarnation du grand Nanabozo. Sans nul doute, il aurait attiré des centaines de fidèles, ce qui aurait marqué la naissance d'un nouveau culte dont lui-même, saint Taliesin, aurait été le grand prêtre. Avec ces armées de croyants fanatiques, il aurait pu lancer des croisades, conquérir le monde, établir un empire multiplanaire qui aurait duré des millénaires Mais non, il avait fallu que la pisseuse face son apparition et réduise à néant tous ses rêves de grandeur. Même réaliser la coiffe était désormais hors de propos : qui aurait vénéré un dieu au chef couronné de plumes boueuses et froissées ? Qui, je vous le demande ?
Avec un soupir théâtral, il se pencha sur le petit dieu inconscient et le palpa rapidement pour s'assurer qu'il n'avait pas de fractures. Mais non, bien sûr : il était quasi indemne, en dehors de quelques bleus, bosses, contusions, ecchymoses et autres broutilles du genre. Pas étonnant : même armé d'un lourd bâton, ce n'était pas cette parodie de magicien et ses petits bras maigrichons qui auraient pu faire quoi que ce soit ! Côté positif : Victor était dans les vapes. Il avait donc des chances d'être tranquille un moment.
Prenant l'enfant dans ses bras musclés - il le trouva aussi léger qu'une plu... (non non et non ! , pas d'histoires de plumes ! Ce mot était banni ! Il lui rappelait son culte mort-né !) que... heu... qu'un truc léger, quoi- , puis s'avança vers mademoiselle l'empêcheuse de fonder un culte en rond. -Je fais équipe avec le petit ! dit-il. C'est lui qui voulait s'inscrire et, en adulte responsable, je me dois de veiller sur lui. Par contre, si vous avez des problèmes de surefectif, je propose de faire brûler le vieux chnoque et le mendiant elfique. Et les grenouilles, aussi. Après les avoir soigneusement assaisonnés et rapidement dégustés, nous aurions assez de forces pour participer joyeusement à votre course de m... de merveilleux augure !
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