La Couronne de Cuivre

Ner-Zhul a écrit : Concernant mon périple, je viens d'occir Yxunomei avec une facilité déconcertante :s
J'essayerai de vous raconter ça ce soir!

(désolé, ça sera pas pour ce soir :s)

Mon cher Eho,

souvent je pense à vous le soir, lorsque vient le temps de me préparer à passer la nuit en ces contrées où le froid ne laisse aucun repos, hélas. Quoique... hier, je suis parvenue au village de Kuldahar, et vraiment, c'est là une magie qui ravit le coeur. Vous auriez apprécié voir ainsi la nature s'en donner à coeur joie. Le druide qui fait office de guide, de chef, dans cette petit communauté, m'a parlé de Sylvanus comme étant le Père de ce qui rend possible un été en pleine Epine Dorsale : un chêne gigantesque, majestueux ! Il irradie sa chaleur ici. Au pied de l'arbre, perdues entres ses racines, quelques maisons, des habitants qui devraient être heureux, mais ne le sont point. Et ma venue en ces contrées désolées va peut-être trouver son utilité... Puisse-t-Il me pardonner au travers ces actes que j'accomplirai...

Un mage m'a aidée à identifier quelques pièces rares et utiles. Jusqu'à présent, les gobelins et les les orcs n'ont été que piétaille et je suis ravie de voir que votre enseignement me guide à chaque instant. Heureusement, il faut savoir compter sur tout ce qui nous entoure, et si la nature et son essence m'aideront, une cape magique (ayant appartenu à un certain Glimglam je crois ; je l'ai récupérée sur le cadavre d'un orc qui en voulait à mes biens) et un ceinturon m'offrant Bénédiction et repos ne seront guère de trop. J'ai eu l'occasion de convaincre un homme sûrement honnête qui aura profité sans grande sagesse d'une situation opportuniste, et fait la rencontre d'un nain qui sait faire voler une machine, un navire ! Enfin, si j'en crois son histoire de nauvrage aérien - mais après tout, que ferait un bateau au sommet d'une crête enneigée ?

A propos, j'ai eu droit à une intéressante recette à base de baies, pour calmer les douleurs à la tête. Le pauvre ogre que j'ai aidé, j'ose espérer qu'il se sentira bien mieux. Je vous joins une petite note la décrivant, vous pourrez ainsi l'ajouter à votre grand livre ! D'ailleurs, j'ai fait la rencontre d'un gobelin parlant le Commun ! Dans ces contrées reculées cela semble si surprenant. Un de ses congénères fait office de valet pour le mage dont je vous ai parlé plus haut. Etrange, étrange, comme dirait Gorreron, n'est-ce pas ?

J'aime le calme pourtant souvent bruyant des montagnes balayées par le vent. Ces petit vallons plus sereins, à l'abri, où un ruisseau saura aider un meunier dans son office. Hélas, les gobelins ont fait fuir les fermiers, et de tristes ruines assombrissent le paysage.

Demain, j'irai pousser mes investigations plus avant dans la Valée des Ombres, d'où serait originaire le mal qui enveloppe les environs. Et je me rends compte que la fin de cette lettre devrait se trouver au début, avec les explications qui m'ont conduite à Kuldahar ! Ho, vous me trouverez bien sotte, je le crains.

Allons, je couche ces derniers mots le coeur empli d'espoir. J'espère vous revoir bientôt.

Bien à vous.

Ejahi

Ah, mon cher Eho !

Etre paralysée par le contact d'une goule, quoi de plus affreux ! Mais Lathandre soit béni, sa force en moi irradiait bel et bien encore, et ces maudites créatures mort-vivantes reculaient d'effroi malgré mon emprisonnement mental. Il n'est guère évident de progresser avec tout ce matériel sur moi... peut-être aurais-je dû suivre plus d'entrainement chez Hojpiet ! Mais enfin, un bon équipement soigneusement choisi me permet de transporter fioles, parchemins et menu butin dans mon havresac, celui que vous m'avez offert avant mon départ. Je souviens des conseils que vous m'avez donnés pour l'entretenir. Je sais à quel point vous y teniez, et je suis vous suis tellement reconnaissante.

J'ai parcouru de long en large cette vallée : il s'agit d'un ancien lieu de Mort, plusieurs tombeaux s'y trouvent enchassés dans les falaises. Je dois avouer que l'architectère de certains avait de quoi surprendre, voire émerveiller ! De beaux motifs au sol, des statues de moines en méditation, et de manière générale, une riche mise en avant de sépultures qui devaient jadis accueillir de personnages importants. A dire vrai, le poids du Temps, et de Gloires passées, accompagne chacun de mes pas en ces lieux. J'avais le sentiment d'être vraiment... hors du temps. Et les ombres et goules se plaisaient à me le rappeller, vraiment.

J'ai trouvé une masse superbe, plus lourde à manier que mon marteau, mais aussi plus puissante. Chaque coup libère une énergie palpable, et si chaque attaque ne porte pas forcément, je suis au moins assurée de faire très mal si je touche ! Sans parler de mes armures qui me protègent énormément de leurs assauts répétés...

Lors d'un retour à Kuldahar afin de m'alléger les épaules et profiter d'un vrai lit à l'auberge, j'ai pu restituer à un citadin le collier de son frère perdu. J'étais désolé pour lui, mais il était en vie, c'était le principal. Je dois avouer que je suis celle qui a repoussé les yétis qui faillirent le tuer. J'ai rencontré bon nombre de ces créatures féroces, mais rien que ma Force ne saurait maitriser. Leur peau se revend très bien auprès du forgeron de Kuldahar, et j'espère que cet or pourra m'aider à acquérir de l'équipement qui pourra m'aider dans ma quête. Même s'il y a des chances pour que mes pérégrinations me fassent découvrir des trésors, tels ces bijoux dans une caverne abandonnées, infestée de yétis !

La solitude grandiose est plaisante, je dois vous le confesser mon cher Eho. Mais elle étouffe un peu parfois... Ces ombres sauvages, ce feu brûlant de puanteur dans les tombeaux. Mais tout à la fois, leur ancienneté est rassurante, à ces temoins du passé, et de la mort. L'un d'eux était même passablement abîmé : le sol s'était effondré en un endroit, et de l'eau s'y était lentement accumulée. Sa fraicheur m'a revigorée après le dur combat contre des vers charognards juste avant.

Je me tiens à présent sur un parapet qui donne sur toute la vallée : c'est splendide et sinistre. Dans mon dos, un porte béante vers un énorme tombeau, où j'entrerai demain après m'être reposée. Je frémis à l'idée de repousser plus de squelettes par ma seule volonté... c'est grisant ! Pardonnez-moi cet excès d'enthousiasme, je vous prie, Eho, mais cela ne peut que m'aider à affermir ma foi. Puisse-t-Il le croire.

Portez-vous bien mon cher mentor. Votre sagesse me soutient, quand bien même seriez-vous éloigné.

Ejahi

J’ai fait un rêve cette nuit. Il m’est très difficile de l’écrire, mais je me dois de le faire, de le faire savoir. Vous, Eho, étiez dans ce rêve, où je crois que ma solitude pourtant si appréciée s’est révélée avec douleur. Et pourtant, que ce rêve fut agréable, et doux. J’ai hâte de vous revoir, mon mentor si dévoué.

C’est après un combat que je qualifierai de titanesque, sans me vanter aucunement, que j’ai eu ce rêve. L’émotion, la tension et la peur. Après avoir parcouru quelques salles et récupéré de quoi m’aider dans plusieurs tombes, je suis tombée sur un esprit : il m’enjoignait de quitter ces lieux. J’étais là pour en apprendre plus sur le mal qui règne, et j’ai tenté, vraiment, de mettre en pratique toute ma diplomatie, mais rien n’y fit. Il lança sur moi plusieurs sbires, tandis que lui-même m’envoyait des sorts redoutables !

J’ai cru mourir Eho ! En cet instant, j’ai eu peur, que cette aventure ne cesse brutalement.

Mais j’ai tenu, j’ai eu la foi ! Lancer un sort d’imprécation, repousser ces mort-vivants, fronder les fuyards, les frapper s’ils reviennent : voilà comment ma stratégie trouve son plein potentiel. Peut-être une sorte d’intuition me l’avait-elle dictée, mais juste avant cet affrontement, j’ai eu l’idée de me protéger d’un sort d’Aide. Grand bien m’en fit.

Rêver de vos mains fut un apaisement à nul autre pareil. J’ai été récompensée plus matériellement par quelques bijoux et des parchemins. Certains me sont inutiles, car ils concernent les Arcanes que je ne maitrise point. En revanche, je suis certaine de pouvoir les revendre au mage de Kuldahar. Les bijoux, ce sera ce charmant marchand, amateur de livres et autres curiosité culturelles. Il est érudit, cela s’entends à sa manière de parler.

En tout cas, je sens vraiment la puissance venir en moi, encore et encore. Mes expériences me fortifient, et j’ai pu hier profiter d’une nouvelle assistance divine. Réciter une prière durant un combat peut sembler hasardeux ! Mais quel revirement ! J’ai également trouvé la Puissance de faire se relever des squelettes ! Et même si je répugne à cela, je dois avouer, Eho, que cela m’est d’une aide capitale. Je ne sais si ces choses éprouvent des sentiments, ou des émotions, mais peut-être que la vue de ces squelettes qui les affrontent eux, et non moi, doit les dérouter.

Je me sens épuisée. Les combats sont rudes, et sans les potions de ce nain, je ne sais si j’aurais pu tenir autant. Dans l’action, rien ne m’ébranle si ce n’est le combat et ses revirements, mais quand je marche dans ces couloirs baignés d’une lueur d’un jaune bleu cryptiques, l’angoisse me saisit. Combien de fois ai-je été réveillée par des squelettes en patrouille ! Je n’avais plus la force mentale suffisante, mais que puis-je faire, sinon lutter ? Heureusement, cela me fortifie d’avantage, et je maitrise d’autant mieux mon équipement.

J’ai trouvé de nouveaux objets, mais je n’en connais pas les sortilèges, s’il y en a. Certaines runes me sont inconnues, et d’autres irradient d’une aura que je ne peux appréhender. J’aurais besoin de l’aide du mage, derechef – et Lathandre sait qu’il est exigeant avec la valeur d’une telle aide ! Heureusement que ces tombes regorgent de richesse ; à quoi peut bien servir une poignée d’or pour une goule ?

Je suis peut-être au second niveau du tombeau : une momie en gardait l’entrée. Avez-vous déjà vu une momie, Eho ? C’est terrifiant. La putréfaction suintait de ses bandages, et j’ai attrapé quelque infection, car je me sentais bien mal ! Bénies soient ces sacoches : sans elles, je n’aurais pu m’emparer à temps de cette flasque d’anti-poison. Je saignais abondamment à la fin de ce combat, mais rien qu’un sort de soin ne puisse régler. Cette épreuve fut ardue, assurément, et je crois que toute ma force mentale s’est épuisée. Qui croirait qu’une telle créature soit si résistante ? Elle ne semble pourtant faite que de sable, de poussière et de bandages! En tout les cas, tout ceci semble me renforcer le corps : j’ai beau scruter les environs, je ne parviens jamais à éviter le moindre piège, mais je m’en sors bien en général.

Une patte de loup ornait l’entrée du tombeau : je suis curieuse de savoir qui pouvait s’en servir comme ornement ? J’ai le sentiment que ce doit être un guerrier, ou un roi combattant.

Saviez-vous que les billes de céramique enrobée de ronces sont très efficaces contre les squelettes ? Le forgeront m’a dit qu’elles étaient « plus de », mais je ne sais pas plus de « quoi » ? Je n’ai osé lui demander, je ne voulais paraître idiote à ce point. Le savez-vous ?

A tout bientôt, cher ami.

Ejahi.

Ha, Eho,

La méditation est quelque chose de vraiment important, ne croyez-vous pas ? Lors de mon passage à ce temple du Dieu oublié (et vraiment, comment un dieu pourrait-il être oublié ?), j’ai été frappée par ces statues colossales de personnages en robe. En fait de temple, on aurait plutôt dit une suite de couloirs ne contenant que quelques commodités pour la vie courante : j’en ai profité dans leur bibliothèque pour parfaire ma culture… Je crois que vous vous seriez fâché, mon si cher ami ! Mais il était vraiment beau, avec certaines salles ayant la roche pour murs, et le tout discrètement décoré.

Mais rassurez-vous, j’ai lutté tout mon saoul également ! Des Verbeeg, des sortes de géants à l’air abruti, mais frappant fort, très fort ! J’ai dû ruser encore et encore pour vaincre : des glyphes posés aux passages stratégiques, des sorts d’enchevêtrement dans les couloirs, des squelettes envoyés en avant afin de dévier les tirs, puisé dans la force de Lathandre, me protéger, encore, encore et encore. Frapper de loin puis ne plus avoir à sortir ma masse que pour achever.

Une arme impressionnante. Décidément, si je m’étais attendue à cela : ces lieux regorgent de richesses à n’en plus finir. Certes, une partie de ce butin disparaît en potions, en lits, et en munitions, mais enfin… J’espère économiser assez pour acheter au forgeron une partie de son équipement magique ! Et j’espère aussi que personne ne viendra me le prendre avant. Mais en attendant, je trouve des choses puissantes, et cela m’aide énormément.

Je suis étonnée des pouvoirs que je me découvre chaque jour un peu plus. Telle cette impressionnante force de terreur qui repousse bon nombre d’ennemis. C’est réellement utile, un peu comme la force mentale qui repousse les mort-vivants. Cela m’a sauvé bien des fois, notamment contre deux mages qui me guettaient dans un long couloir. Je peux invoquer plus de squelettes, et il m’est même arrivé de voir surgir un zombie ! Il était vraiment cocasse de voir ces stupides Verbeeg courir après mes squelettes, tandis que je les frappais de ma fronde.
Et il y a ce feu venu du ciel, qui est comme une colonne venue frapper mes adversaires ! Il m’a été particulièrement contre les géants de ce temple, et je pense qu’il le sera par la suite. Mais j’en ai découvert le potentiel seulement ici.

Je suis allée à ce temple après qu’Arundel le druide m’ait appris qu’un artefact pourrait m’aider dans ma quête : un joyau qui permet de voir au travers. Ce joyaux se trouvait donc dans ce temple, mais une sorte de pressentiment au fond de moi s’est révélé juste : on m’avait devancée !

D’ailleurs, j’ai été fâchée et d’autant plus frustrée du carnage qui ensuivit mon arrivée : le prêtre à l’entrée du temple m’a attaquée à vue ! Manifestement, on m’avait précédée, et l’on me prenait, en dépit de mes paroles, pour la suite de cet agresseur. Je comprends mieux à présent sa réaction, et de chaque homme rencontré par la suite… mais c’est tellement… Absurde ! mais enfin… je n’ai eu que peu de mal à les repousser, tous.

Donc, plus de joyau. Je suis en route pour Kuldahar, et écris cette lettre dans une petite caverne à mi-chemin. Je n’aurais jamais autant marché que depuis mon arrivée dans le Nord. Et je crois bien que je ne sois pas au bout de mes peines.

Ejahi, à qui vous manquez

Lesquelles sont peu lisibles ?