La Couronne de Cuivre

Legend of Grimrock 2 est sorti depuis deux semaines maintenant et je l'ai bien entamé, alors autant faire un petit test.

Donc pour ceux qui ne connaissent pas déjà, Legend of grimrock 2 est un RPG 3D à la première personne, mais où on avance par quart de tour comme les grands classiques d'il y a 25 ans : Dungeon master, Eye of the beholder, Might and magic, Wizardry, Lands of lore... ou comme les récents Etrian odyssey .On contrôle un groupe de quatre aventuriers qui doivent explorer de plus ou moins sombres recoins remplis de pièges, d'énigmes, de monstres et quand même le butin qui va avec. Les combats sont en temps réel avec un cooldown entre chaque action. Bien sûr on accumule de l'xp et on monte de niveau.

Voyons maintenant ce qui se passe spécifiquement pour Grimrock 2. On commence par une phase de création de personnages très classique, sans fioriture mais assez complète cependant. Certes on peut se lancer tout de suite avec un groupe prétiré (bien pour les débutants), mais il serait dommage de ne pas créer son groupe de A à Z. Vous choisissez donc l'une des 5 races (humain, minotaure, insectoïde, homme-lézard, ratling) chacune ayant des capacités spécifiques. Vous choisissez ensuite l'une des 8 classes : guerrier, mage, voleur, barbare, mage de guerre, alchimiste, chevalier et... fermier. Ce dernier est un cas très à part vu qu'il ne gagne pas de l'xp en tabassant les monstres comme ses copains, mais en mangeant !!! Il part également sans aucun talent et est donc très faible en début de jeu, mais peut assez vite rattraper ses camarades.
Vous choisissez ensuite un sexe, un nom, un portrait, puis vos caractéristiques : classiques, vous avez un certain nombre de points à répartir ce qui vous permet de les orienter en fonction de la classe du personnage.
Vient alors le plus important : le choix des talents de départ (2 en général) et de vos traits. Les talents sont une quinzaine, qui comportent chacun 5 degrés de maîtrise. Ils dépendent évidemment de la classe choisie, mais vous allez vite vous apercevoir que beaucoup d'entre eux sont très utiles mais comme vous ne gagnez qu'un point à chaque niveau, il sera strictement impossible de tout monter et il faudra faire des choix cornéliens. La complémentarité entre membres du groupe sera donc vitale et cela donne de la rejouabilité car il existe beaucoup de builds possibles pour réussir. Les traits sont des capacités bonus qu'on choisit en début de jeu ou qui apparaissent lorsqu'on atteint certains degrés de maîtrise de certains talents (par exemple avoir 2 points en talent armure permet de porter des armures légères sans pénalité).
Une fois votre groupe créé, il ne reste plus qu'à choisir le niveau de difficulté (facile - normal - difficile), limiter ou pas le nombre de sauvegardes, l'automap, etc. et puis on peut commencer.

Vous êtes donc un groupe de prisonniers dans un bateau qui a la mauvaise idée de s'échouer et de couler, par chance (... ou pas), à proximité de l'île de Nex. Vous vous retrouvez donc, épuisés, sur la plage.

La première chose qui frappe dans Grimrock 2 est la beauté des graphismes. Contrairement au premier, vous ne passez pas tout le jeu dans des oubliettes sombres et humides : une bonne moitié du jeu se déroule en extérieur. Les graphismes sont quasi-photoréalistes mais avec cette patte graphique qui donne une petite touche de "dessiné", les effets de transparence de l'eau sont superbes. A noter que même si vous ne vous déplacez qu'en "quart de tour", le monde est entièrement modélisé en 3D et en maintenant le bouton droit de la souris cliqué et en déplaçant la souris, vous pouvez observer le sol, le haut, les côtés et ainsi repérer parfois des détails importants. Il y a un cycle jour/nuit. Lorsque vous avez exploré toute la zone de la plage, et il est fortement conseillé de n'oublier aucun recoin, vous passez ensuite à une forêt (elle aussi magnifique), puis vous pourrez ensuite accéder à une autre zone (là je vais m'arrêter pour ne pas spoiler, je dirai juste qu'il est aussi possible d'aller sous l'eau à certains endroits), etc. Il est toujours possible de revenir dans une zone déjà visitée, on n'est pas vraiment dans un couloir. A noter que la plupart des monstres ne respawnent pas, même
s'il y a quelques exceptions.
La musique est excellent aussi, très atmosphérique, elle rajoute encore à l'ambiance : légère à certains endroits, carrément oppressante dans d'autres (cimetière, marécage...) les bruitages sont excellents aussi et permettent de détecter la présence de monstres, etc.

Passons à un gros morceau : les combats. Les développeurs ont corrigé autant que faire se peut les défauts du premier, et en particulier la bonne vieille stratégie du "je me place en diagonale du monstre et je tourne autour". Vous rencontrerez maintenant des monstres avec des patterns surprenants, des monstres ultrarapides qui frapperont avant vous de toute façon, vous vous trouverez dans des zones étroites où la manoeuvre sera impossible, vous vous trouverez dans des situations où les monstres vous attaqueront de plusieurs côtés en même temps... Alors oui, les possibilités sont extrêmement limitées comparées à un Divinity original sin ou n'importe quel TRPG japonais, mais le problème est inhérent à ce système de jeu et les développeurs ont fait au mieux sur ce coup-là. Les combats restent donc agréables, si on a un peu l'habitude de ce système on n'a pas besoin de recommencer 20 fois chaque combat. D'autant plus que le système des cristaux bleus de régénération a été conservé, et qu'il y en a un sur chaque carte : le système n'est donc tout de même pas trop punitif (je n'ai pas dit que c'était simple non plus, hein ? De toute façon, on peut régler le niveau de difficulté : si vous débutez, mettez-vous en facile).

L'autre gros morceau du jeu est constitué par les énigmes. Vous trouverez une grosse dose de téléporteurs, d'interrupteurs cachés, de dalles qui ouvrent des portes plus loin, sur lesquelles il faudra appuyer ou pas, etc. Cela ravira les amateurs du genre, mais c'est un peu le seul véritable reproche que je ferai au jeu : il y a beaucoup d'énigmes, les indications que les statues donnent à ce sujet sont parfois trèèèèèès cryptiques, et il faut aussi parfois récupérer un objet à l'autre bout de la carte pour résoudre une énigme. Comme il y a très peu d'indications données (car oui, vous n'êtes pas dans ces jeux modernes où on vous prend par la main et où on vous indique avec un gros point d'exclamation vert où il faut aller, ici il faut vous débrouiller), ben vous vous retrouverez parfois à aller sur le net chercher une solution. Cela dit c'est quand même assez rare, on peut s'en sortir seul en général si on a un peu l'habitude.

Par rapport à Grimrock 1 on peut noter un automap très bien fait et surtout annotable, de nombreuses petites améliorations de l'interface, du système de lancer de sorts, etc. La nourriture a un rôle important, il faut en avoir en réserve pour ne pas se retrouver affamé et donc sévèrement handicapé, un système de blessures localisées qui rajoute une dose de réalisme aux combats, le système d'alchimie amélioré...

Il y aurait encore beaucoup de choses à dire mais j'ai déjà pondu un pavé suffisamment énorme que personne ne lira certainement jusqu'au bout, donc il est temps de conclure : si vous n'êtes pas allergique à ce genre de jeu alors foncez, c'est tout simplement le meilleur du genre. Vous passerez une bonne trentaine d'heures dessus (ou plus si vous cherchez vraiment dans tous les recoins) et tout ça fait par des développeurs indépendants pour moins de 20 euros, et en plus ça se trouve sans DRM chez GOG. What else ?

PRECISION IMPORTANTE POUR CERTAINS : LE JEU EST EN ANGLAIS. cela dit il y a très peu de texte et pas de dialogues, donc si vous avez des bases minimales, ça ne sera pas gênant.