[Bâtiment] Le Palais de Justice

[Folken]

Le garde dévisagea le drôle de bonhomme qui venait lui adresser la parole. Comment ? Ce singulier personnage voulait consulter les archives ? Des dossiers réservés à la garde ? Le soldat prit un ton hautain :

- Peuh, consulter les archives de la justice ? Il vous faudrait une sacrée bonne raison et un sacré appui pour ça ... On ne laisse pas rentrer n'importe qui aux archives ... peut-on savoir ce que vous voulez voir aux archives ?

[Saiko]

Ce garde etait un boulet. Au lieu de se cantonner a son role de simple garde, il debordait de son autorite. Saiko voulait garder une discretion absolue sur ce qu'il faisait, ou il encourrait le risque de se faire tuer par les phalanges pourpres ou tout autre mechant implique dans cette histoire.

- Vous etes sur que c'est a vous que je dois dire ca ? Je veux dire, vous faites aussi concierge en plus de garde ?

Saiko etait un boulet. Au lieu d'amadouer le garde ou de le soudoyer, il l'avait raille et surement vexe.

[Folken]

Le garde, à en juger par ses manières, devait être d'un sang aristocratique dont la famille devait certainement passer plus de temps à soigner les apparences que le fond des choses , et l'on comprenait vite les raisons pour lesquelles on l'avait envoyé faire le plancton dans un endroit ne craignant pas grand chose. C'était sans doute plus pour le décor, que pour l'utilité, même si on ne pouvait pas se permettre de laisser le palais sans surveillance. Mais si "on" le comprenait vite, le principal intéressé, lui, le prenait comme une mission de haute responsabilité :

- Je serai bon avec toi manant, je ne tiendrai pas compte de ta remarque, mais évite de trop traîner ici, on aime pas trop voir traîner des mendiants dans le quartier.

Un deuxième garde placé à proximité se mit alors à rire, jusqu'à ce qu'un officier descende, interrogeant les deux gardes sur ce qu'il se passait.

- Ce pauvre bougre voudrait consulter les archives, monsieur...

- Je voudrais savoir d'abord où elles se trouvent et à qui il faudrait que je m'adresse pour les consulter, mais votre garde ne semble pas très compétent pour ce qui est de me renseigner.

L'officier dévisagea d'un oeil mauvais le garde et Saïko, puis poussant un soupir, répondit :

- Bien, je vous serai gré d'éviter de vous moquer de nos gardes si ça ne vous dérange pas trop... Pour votre requête, les archives se trouvent au palais, elles ne sont accessibles que sur permission du capitaine Bacramad, chef intérimaire de la garde et de sa section d'enquête ou du procureur Hugues de Breizh en personne. Vous trouverez le capitaine Bacramad dans ses bureaux, pas très loin, le procureur Hugues de Breizh est ici mais j'ignore s'il est disponible, son emploi du temps est assez chargé en ce moment... Vous pouvez toujours essayer, mais le temps d'attente risque d'étre assez long, comprenez-vous...

[Saiko]

Saiko avait deja entendu parler de cette chose tres bordelique, lente et incomprehensible : l'administration... Enfin bon, la philosophie de Saiko etait d'aller tout droit, meme s'il fallait creuser tunnels et batir ponts.

Il se tourna vers le garde pour le remercier, de la maniere que le meme garde voudrait l'entendre. C'etait le genre a prendre tout le monde de haut, pour je ne sais quelle raison, et il etait visible qu'il n'avait pas les manieres du soldat ayant vecu le champ de bataille.

- Je vous suis tres gre de votre patience envers ma pauvre petite personne... Que le soleil brille encore longtemps sur vos armes toutes etincelantes de proprete.

Son interlocuteur avait-il compris le message cache ? Surement pas... Quoi qu'il en soit Saiko ricanait interieurement, il ricanait de ce qu'il pourrait se passer si ces deux hommes venaient a se battre...

Saiko se dirigea vers les bureaux de Bacramad, en faisant un signe de tete en remerciements sinceres aux deux autres personnes presentes.

[Hugues de Breizh]

Quête : Vol d'une Relique

Le Paladin arriva en vue du Palais de Justice. Il avait gambergé tout le trajet, réfléchissant aux différentes implications de cette attaque sur la place du Temple. Le Clergé était quasiment décapité et sur son bureau trônaient en bonne place les dossiers d’instruction des dirigeants de la cabale.

Confiant son cheval à l’un des paladins du Palais (le Conseiller avait profité de sa nomination pour réorganiser la défense du Palais) et grimpa quatre à quatre les marches menant au grand hall. Dans celui-ci régnait une effervescence commune. Tous les jours les huissiers, les magistrats, les instructeurs se déplaçaient, se bousculaient, se parlaient. Une véritable cacophonie en somme.

Cependant, un silence se fit entendre quand le Conseiller à la Justice entra dans le Palais. Voir le Conseiller en armure, revenir vivant amena un long soupir de soulagement. Tout le monde savait les incidents qui s’étaient déroulés au Temple et voir Hugues de Breizh revenir vivant rassura les employés du Palais.

Il coupa court à toute discussion avec les employés, leur donnant juste le strict minimum concernant les incidents du Temple. De toute façon, dans moins de cinq minutes tout Manost saurait en détail ce qui s’était passé.

Le Paladin gagna son bureau. La première chose qu’il fit fût de retirer son armure. Il donna ensuite ordre à son greffier de ne pas le déranger dans le quart d’heure qui suivait.

[Galathée]

Quête: Vol de la relique

Cheminant depuis la Place du Temple, Galathée atteignit le Palais de Justice et s'immobilisa un instant sur les premières marches du superbe édifice. Elle était couverte de sang, de sueur et de poussière, avait derrière elle des journées en selle, des nuits de camping sauvage, de l'escalade arboricole, un plongeon dans une rivière, et puis ce dernier combat, frénétique, sur le Place du Temple. Son apparence et son odeur laissaient certainement à désirer. Avisant les six gardes en faction dans l'escalier, elle se demanda s'ils la laisseraient entrer dans un pareil état. Mais comme ils ne semblaient pas bouger, elle finit par s'avancer d'un bon pas. Au moment où elle allait franchir la porte, l'un d'entre eux s'interposa. A sa mine retroussée Galathée devina qu'effectivement, elle ne se présentait pas sous son meilleur jour.
« Et je peux savoir où vous allez comme ça? » demanda-t-il à la jeune femme.
« En fait... Je... je viens de la Place du Temple... Je suivais le Conseiller à la Justice, j'avais une question à lui poser... »
A la mention de la Place du Temple, le jeune homme sembla intéressé, mais lorsqu'elle cita le Conseiller, son visage se referma. Un peu confuse, Galathée embraya.
« J'imagine bien qu'il ne reçoit pas les gens comme ça, je n'ai pas besoin de le voir lui, spécialement... Je cherche juste... Juste quelqu'un qui pourrait me dire ce qu'il va advenir des prisonniers... N'importe qui... »
Le garde ne savait sans doute pas exactement de quoi il retournait, mais peut-être pourrait-il l'aiguiller. A moins qu'il ne la renvoie prendre un bain, ce qui n'aurait pas été incroyablement surprenant.

[Hugues de Breizh]

Quête : Vol d'une Relique

Le garde avait été intéressé par les paroles de la jeune femme. Et d’après sa tenue, elle avait du faire partie de la troupe qui avait défendu le Grand Emissaire. Certes, cette tenue laissait vraiment à désirer, et crasse et fatigue n’arrangeait pas les choses.

Le garde était bien tenté de la renvoyer dans ses pénates histoire qu’elle prenne une bonne douche. Mais dans le même temps, si le Conseiller apprenait qu’il avait refusé l’entrée à une des personnes qu’il avait engagées. Le dilemme était profond pour le garde, et il ne savait plus trop quoi faire.

"Bon, très bien, vous pouvez entrer. De toute façon, c’est le Conseiller de Breizh qui est chargé de ce dossier. En fait, de tous les dossiers ayant un rapport avec les prêtres. C’est donc lui qui sera plus à même de vous répondre."

La jeune femme salua le garde et passa la grande porte. C’est alors qu’elle entendit derrière elle sur un ton légèrement moqueur mais pas dénué de sympathie.

"Et si vous voulez vous rafraîchir, sachez que la garde en place ici a des commodités et l'eau est gratuite. Vous les trouverez dans la galerie ouest."

[Galathée]

Quête: Vol de la relique

Galathée franchit les portes du Palais de Justice et devant tant de magnificence, emprunta rapidement la galerie ouest pour trouver l’eau promise par le garde. Elle s’attira plusieurs regards interloqués, mais personne ne l’approcha, et elle s’inquiéta de dégager une aura vraiment repoussante. Mais le Conseiller avait été sur la Place, lui aussi, et il comprendrait sûrement. Elle finit par trouver ce qu’elle cherchait et se rafraîchit rapidement le visage. L’eau glacée la ramena brutalement dans la réalité, elle ressentit une brusque bouffée de chaleur, un vertige d’une seconde, puis le monde se stabilisa.
J’ai besoin de repos, songea-t-elle.
Elle retourna dans le brouhaha étouffé du grand hall. A nouveau, elle présenta sa requête aux gardes en faction. Le Conseiller avait demandé à ne pas être dérangé dans l’immédiat, mais la jeune rôdeuse était prête à l’attendre. Elle s’assit donc sur un des bancs qui couraient tout le long de la grande salle, malgré le regard désapprobateur d’un clerc qui passait, et tenta de faire quelques instants le vide, histoire d’apparaître relativement calme devant son interlocuteur. Ce n’était pas gagné.

[Hugues de Breizh]

Quête : Vol d'une Relique

Le Paladin était désormais attablé à son bureau. Il avait pu se laver et se changer, arborant désormais une tenue civile qui saillait mieux à son travail. Contrairement à la légende, les Paladins ne vivaient pas tout le temps dans leur armure, et le Conseiller en était une preuve vivante.

Hugues en avait profité pour passer dans la bibliothèque et s’être aperçu que celle-ci était occupée. Il sourit, raconta rapidement ce qui venait de se passer dans la ville à la personne qui occupait les lieux. Celle-ci s’enquit de la santé des protagonistes et le Conseiller la rassura. La personne se replongea alors dans l’étude des nombreux livres qui se trouvaient sur la table, et le Paladin referma doucement la porte, tout en la laissant entr’ouverte.

C’est alors qu’un huissier gratta à la porte. Il expliqua rapidement ce dont il retournait à son supérieur. Ainsi, une jeune femme ayant participé à la recherche de la Relique, ainsi qu’aux combats de la place demandait audience. L’huissier n’oublia pas d’ajouter que l’odeur de la jeune femme ne manquerait pas d’infester les bureaux, mais pour toute réponse, il ne reçu que le regard noir du Conseiller. Par le passé, lui-même avait été dans des états peu reluisants, et il n’admettait pas qu’un petit employé de bureau ose se moquer des aventuriers.

"Vous pouvez lui dire de monter, je vais la recevoir de suite. Et vous ne manquerez pas de présenter vos excuses à cette personne, et soyez assuré que je lui demanderais si vous l’avez fait. Dans le cas contraire, il vous en cuira."

L’huissier déglutit avec peine tout en refermant la porte. Il savait bien que ce n’était pas sa journée. Il l’avait su dès le matin quand son bol de lait s’était renversé sur lui.
Il descendit les marches et arriva à hauteur de la jeune femme.

[Galathée]

Quête: Vol de la relique

L’huissier s’excusa précipitamment, d’une manière un peu fébrile: ses mots étaient polis, son regard un rien contrarié. Galathée trouva son attitude un peu étrange mais, sans se formaliser, elle l’accompagna vers l’étage, détaillant l’environnement autour d’elle avec une curiosité teintée d’émerveillement. Elle se sentait un peu comme une vache dans un troupeau de destriers fringants, vulgaire au milieu de tant de splendeur, mais puisqu’elle avait l’occasion d’entrer, pour une fois, dans un tel lieu, autant ne rien en perdre. Qui sait quand elle en aurait à nouveau l'occasion...
Sa rêverie fut interrompue lorsqu’on l’introduisit dans le bureau du Conseiller, et qu’elle se retrouva face à face avec lui. Assis derrière son bureau, concentré, il avait eu le temps de se changer. Mais même sans armure, il avait une indéniable prestance, et Galathée sentit une boule se former au creux de son ventre. Elle resta debout, pétrifiée, craignant de salir quoi que ce soit.
« Je vous remercie d’avoir accepté de me recevoir, conseiller... » murmura-t-elle finalement, d’une voix qu’elle espérait égale.
Puis elle se tut, craignant d’avoir enfreint les règles de la bienséance en ayant parlé la première.

[Hugues de Breizh]

Quête : Vol d'une Relique

C’était bien une des personnes qui était du combat sur la place. Il l’avait vu participer aux évènements au moment de sa charge. Quant à savoir si elle avait pris part à la recherche de la Relique, le Paladin aurait mis sa main à coupé que oui.

Hugues fit signe à la jeune femme de savoir. Galathée n’osa pas, sur le moment, bouger, de peur de salir les tentures du siège, mais le geste répété du Conseiller lui fit comprendre qu’il serait préférable de suivre le mouvement.
Galathée s’assit avec soin sur le fauteuil, tout en essayant de ne pas trop remuer. Son attitude fit esquisser un sourire au Conseiller, qui n’avait toujours pas ouvert la bouche depuis l’entrée de la jeune femme.

"Tout d’abord, veuillez recevoir mes excuses pour le comportement de mon greffier. Il ne sait pas ce qu’est une vie d’aventure, et encore moins un combat. Quant à la politesse envers une jeune femme, je crois qu’il s’est trompé de manuel."

Se faisant, le Conseiller à la Justice referma le dossier qui était devant lui et se redressa sur son fauteuil. Saisissant machinalement une plume, il commença à jouer avec.

"Que puis-je pour vous ma dame ? D’ailleurs, cela me fait penser que je ne connais même pas votre nom."

Ce qui était fort embarrassant pour mener une discussion.

[Galathée]

Quête: Vol d'une relique

« Oh, excusez-moi... Je suis... Galathée Dullahan... de Valbrume. Je suis à Manost depuis peu de temps, et j’ai été recrutée par le Conseiller Lothringen pour... enfin, pour la Relique... »

Elle frotta un instant ses mains sur le cuir de son pantalon, puis esquissa un léger sourire.

« Je ne veux pas vous déranger longtemps, en fait, simplement... Je me demandais ce qu’il allait advenir des hommes que nous avons fait prisonniers sur la Place du Temple... Je sais... ou plutôt je ne sais pas bien... de quoi ils sont coupables, et je comprends qu’ils doivent être jugés et punis, mais... Je voulais juste savoir ce qu’ils risquent. Ça doit vous sembler un peu ridicule, j’imagine. Mais disons que... c’est important pour moi. »

Elle releva les yeux vers lui. Elle le devinait endurci et sage, probablement peu susceptible de s’émouvoir du sort de traîtres. Mais elle ne lui demandait pas cela, elle avait juste besoin de savoir si elle avait sauvé un homme ou si elle l’avait irrémédiablement perdu.

[Hugues de Breizh]

Quête : Vol d'une Relique

Une ancienne habitante des Vaux. Voilà qui était étrange, il semblait pourtant au Paladin que les natifs des Vaux étaient très attachés à leur ville. Mais de toute façon, cela ne regardait pas le guerrier saint.

Ce qui intéressait Galathée, c’était le sort qui était réservé aux prisonniers. Cela l’étonna, car la jeune femme semblait couverte du sang de certains des traîtres, et elle avait risqué sa vie pour défendre Manost. Mais en même temps, voilà quelqu’un qui avait l’air de faire preuve de compassion. A moins qu’il se plante complètement, et que la jeune femme voulait postuler pour devenir le nouveau bourreau de la ville.

"Les traîtres, puisqu’il faut utiliser ce mot dans leur cas, seront jugés au cas par cas. Chaque traître verra son cas étudié avec attention et en toute impartialité, comme l’exige la Justice. Des preuves devront être apportés et tout le monde aura le droit à un procès équitable, j’en suis le garant. Sachez, chère Galathée, que la justice expéditive ne résout rien, bien au contraire. Quant aux procès à grande audience, c’est pire que tout. Je ferais tout pour éviter que ces procès se transforment en pugilat et mise à mort."

Il avait fixé la jeune femme pendant tout son monologue, essayant de savoir le pourquoi de cette demande. Mais finalement, il jugea que le plus simple serait de lui demander.

"Et puis-je savoir pourquoi cette demande Dame Dullahan de Valbrume ?"

[Galathée]

Quête: Vol de la relique

Le Conseiller semblait interloqué mais plutôt réceptif. Galathée rougit quelque peu, puis se lança. Après tout, elle n’avait pas grand chose à perdre.

« Vous allez sans doute trouver ça ridicule... Simplement... Au coeur de la bataille, il y avait ce jeune prêtre, et il avait l’air tellement perdu... J’ai pensé que le convaincre de se rendre était la meilleure chose à faire... Ils étaient submergés, sur le point d’être tous tués. Sur le moment, ça m’a semblé tellement inutile de verser du sang, encore, il y en avait déjà tant, tant de morts... »

Elle eut un maigre sourire pour elle-même.

« Alors il s’est rendu. Parfois, on arrive à faire ces choses avec des mots, simplement. Et maintenant, je réalise que... que... qu’à présent, il va sans doute croupir dans une cellule pendant des mois pour finalement être exécuté... Qu’il sera seul, qu’il aura peur, et que finalement, si je l’avais tué, là, sur la Place, comme j’aurais pu le faire... Je lui aurais épargné ça. »

Elle releva les yeux.

« Je sais, ce n’est pas glorieux, c’est peut-être même risible, et vous devez me trouver bien sentimentale de me mettre dans de pareils états pour quelqu'un que je ne connais même pas, et qui de surcroît, a trahi la cité. Mais j’ai juste besoin de savoir... Juste pour moi... »

[Morgana LeFay]

Assise à une longue table couverte de livres divers, la sorcière tournait les pages de deux livres différents tout en traçant des signes étranges dans l'air avec un air perplexe. C'est à peine si elle entendit Hugues entrer dans la bibliothèque. Elle écouta le bref résumé qu'il lui fit du combat sur la place et de l'issue de la trahison des prêtres. Puis il la laissa pour aller travailler dans son bureau.

Morgana se replongea dans son étude, goûtant au silence des lieux, quand des voix la tirèrent de sa concentration. Intriguée, elle prêta l'oreille et reconnu la voix de son compagnon, ainsi que celle d'une jeune femme, plutôt timide à en croire son ton. La mention du Valbrume la fit se lever et s'approcher doucement de la porte entrouverte.

Elle vit le paladin, de dos, assis à son bureau, et une jeune femme à l'air épuisé, sans doute l'une des personnes qui avaient participé à la bataille sur la place. Elle entendit la fin de sa requête et ses explications. Doucement, Morgana poussa la porte et se faufila dans le bureau, sous le regard étonné et atterré de la jeune fille, et sans autre forme de procès qu’un léger signe de tête et un sourire elle embraya :

A mon avis, même si la justice est la justice, je crois qu'il faut parfois épargner une vie que de punir, même si le crime est grave. Nous pouvons tous faire des erreurs. Si ce jeune prêtre a accepté de se rendre là où ses "camarades" ont préféré continuer le combat, peut-être est-ce parce qu'il a été entraîné dans cette histoire malgré lui... la jeunesse et la peur nous rendent parfois faibles et influençables... et puis peut-être sait-il des choses qui pourraient vous être utiles.

La sorcière sourit doucement :

Enfin... j'outrepasse légèrement mes prérogatives, mais je crois que parfois un avis extérieur à la raison d'Etat et un peu de compassion féminine peuvent faire du bien.

[Galathée]

Quête: Vol de la relique

L’apparition de Morgana laissa Galathée pétrifiée sur son siège, les yeux légèrement écarquillés, le pourpre aux joues. La rôdeuse n’avait jamais vu quelqu’un comme elle, si blanche et si parfaite, superbe dans ses vêtements noirs rehaussés d’or. Qu’une personne de ce genre puisse s’intéresser à son problème, et même le comprendre, la surprit et la toucha, bien qu’elle eut encore plus conscience de sa jeunesse, de son ignorance et de sa médiocrité. A la manière dont la sorcière était intervenue, Galathée supputa qu’elle devait bien connaître le Conseiller. Elle reporta son regard sur ce dernier, curieuse de voir comment il allait réagir à pareille déclaration.

[Hugues de Breizh]

Quête : Vol d'une Relique

L’apparition de sa compagne ne surprit pas outre mesure le Conseiller. Il avait laissé entr’ouvert la porte à dessein, il faut dire, et un avis extérieur était toujours le bien venu, surtout venant de quelqu’un avec l’expérience de Morgana.

Il observa la réaction de Galathée. Celle-ci venait de virer au pourpre, ce qui faisait ressortir ses traits fatigués. La jeune femme avait besoin d’un bon lit et d’une bonne nuit de sommeil et le Conseiller n’allait pas lui refuser ça.

"Ma compagne a exactement le même avis que moi Dame Dullahan. Je vous l’ai dit, je vais personnellement étudier les cas de toutes les personnes arrêtées et je tiendrais bien évidemment compte de la place qu’ils occupaient dans la conspiration. Bien entendu, ce que vous me racontez sur ce jeune prêtre lui servira comme preuves à décharges, comme circonstance atténuante. Le fait qu’il se soit rendu pourra même nous être très utile.
N’ayez donc aucune crainte sur le devenir de ce prêtre."

Le paladin reposa la plume avec laquelle il avait joué. Cette manie ne le quittait plus depuis longtemps, et il se souvenait encore la cause de cette manie.

"Je vais vous laisser vous reposer Dame Dullahan. Si vous n’avez pas d’endroits où loger, sachez que je vous offre l’hospitalité, et que vous trouverez tout le nécessaire ici.
Sinon, je vous souhaite un prompt repos et je pense que nous serons amenés à nous revoir très rapidement."

[Galathée]

Quête: Vol de relique

Galathée se leva et s’inclina poliment devant les deux notables.

« Merci de m’avoir reçue, Conseiller, et merci à vous ma Dame, pour votre intervention. Vous ne pouvez pas imaginer comme... C’était important pour moi... »

Elle s’interrompit, frissonna une seconde, puis sourit.

« Quant à votre proposition... Je vous en remercie, mais je pense que je vais aller rejoindre mes compagnons au Loyal Paladin... »

Elle s’inclina une fois encore, consciente des légers tremblements de fatigue qui lui animaient les genoux, et fila dans le couloir. Libérée, elle descendit les escaliers en courant, passa sans ralentir devant l’huissier, puis déboula à l’extérieur. Elle décocha un sourire au garde qui l’avait accueillie, juste comme ça, puis reprenant sa course, elle mit le cap sur le Loyal Paladin. Bien sûr, elle savait qu'elle suivrait le procès, peut-être de près, peut-être de loin, mais elle avait confiance en la bienveillance et en l'humanité de ceux qui y présideraient. On ne lui avait rien promis, on l’avait juste rassurée, et à cet instant-là, rien n’avait davantage de valeur.

[Lathiriel]

Il était arrivé ici habillé en clandestin, après avoir fait un détour par Féerune. Depuis son arrivée dans la cité du vigilant, il avait changé de vêtements, afin de revêtir des autours plus conforme à la mission qu'il devait accomplir.
Il était attifé comme un noble ordinaire, c'est a dire d'étoffes richement décorées:un pantalon de légère toile écrue, une chemise de soie couverte d'un pourpoint de cuir et d'une cape de la même matière.

Il entra d'un pas décidé dans le palais de justice de Manost...

S'adressant a un garde:


Bonjours a vous, j'aurais aimé savoir si vos juges traitent des affaires en dehors de Manost? Ce serait, de plus, assez urgent...

[Hugues de Breizh]

Le garde observa le nouveau venu. Habillé de riches atours, il passait parfaitement un des théocrates de la cité. Mais visiblement, selon ses dires et ce que put en déduire le garde, c'était un étranger.

"Bien sûr, nos juges sont habilités pour juger des affaires extérieures. Mais si c'est vraiment urgent, je pense que le mieux serait d'en parler au Conseiller de Breizh. Il jugera par lui-même de ce qu'il convient de faire.
Vous le trouverez dans son bureau au premier étage."

[Lathiriel]

L'homme monta les larges escaliers de marbre sur lesquel un tapis était déroulé. Suivant la direction que le garde lui avait adressé,il quitta le colossal escalier au niveau du premier palier.
Nul besoin d'avoir des dons divinatoires pour deviner quel était le bureau du conseiller De Breizh, les gardes en armes devant la porte massive en chêne sculptée était une garantie suffisante.

Bonjour à vous, je suis Leonard Ilberan, et je désirais m'entretenir avec le conseiller qui se trouve derrière cette porte. Puis, mettant la main a sa poche, il tira un rouleau de papier cacheté du sceau des autorités luméniennes. C'est une affaire des plus urgentes et des plus privées. Si vous pouviez lui faire savoir que j'aimerais lui parler, je vous en serait gré.

Puis le noble remit prestement la missive cachetée dans sa poche, en attendat une réaction des gardes

[Hugues de Breizh]

Le Paladin avait eu le temps de voir le sceau sur le parchemin. Ainsi, c'était donc un envoyé de Luménis qui se trouvait devant eux. Il était certain que le Conseiller aimerait rencontrer le plénipotentiaire de la ville lathandrienne.

"Veuillez patienter quelques instants, je vais voir de ce pas si le Conseiller de Breizh peut vous recevoir."

Le Paladin gratta à la porte et entendant le signal de son supérieur, pénétra dans le bureau de celui-ci. Dans le bureau, une cheminée crépitait et apportait de la chaleur qui faisait du bien en ces premiers frimas. Le Conseiller était attablé devant son bureau, celui-ci étant chargé de nombreux dossiers d'instructions.

Le Paladin présenta la requête de la personne qui attendait devant le bureau. Le Conseiller accepta de le rencontrer sans tarder et permis au garde de le faire pénétrer dans le bureau.
C'est donc ce que fit le paladin.

"Le Conseiller de Breizh accepte de vous recevoir monsieur. Vous pouvez entrer."

[Lathiriel]

Les gardes poussèrent les lourdes portes et laissèrent rentrer Léonard. Son atitude évoquait maintenant sa noblesse, un port altier, une démarche grandiloquente. Il était loin le vagabond clandestin que l'on avait jetté sur les quais en arrivant à Manost.

Arrivé devant le bureau du conseiller De Breizh, il posa un genou à terre et baissa la tête

Mes hommages messire de Breizh... Puis il leva la tête. Je suis Leonard Ilberan ici au nom du conseil de Lumenis, a savoir de Dame Lathiriel, régente de Lumenis. Je souhaiterais m'entretenir avec vous d'une affaire judiciaire assez complexe, si vous y êtes disposé, bien entendu...

[Hugues de Breizh]

Un homme à la prestance noble entra dans le bureau du conseiller et s’agenouilla. Hugues n’eut pas le temps de lui dire de se relever que déjà l’homme lui demandait son aide. Ainsi, c’était un proche de la régente de Luménis. Hugues avait eu un rapport sur le départ du Conseiller et la mise en place d’une régence.

"Relevez-vous mon brave et prenez place", fit le Conseiller en lui présentant de la paume un fauteuil.

L’homme se releva et s’assit dans un des luxueux fauteuils en velours pourpre. Il fixa des yeux le feu qui crépitait derrière le bureau du Conseiller en attendant la réponse de celui-ci.
Le Conseiller était étonné que les Luméniens viennent demande de l’aide aux Manostiens pour une affaire judiciaire. D’ordinaire, ils n’aiment pas, d’ailleurs, qui aimait vraiment, que l’on vienne mettre le nez dans leur problème.

"Messire Ilberan, je suis prêt à vous écouter. Que puis-je pour Dame Lathiriel ?"

[Lathiriel]

Lord Ilberan sorti alors à nouveau le rouleau de papier de sa poche, et le posa sur le bureau du conseiller.

Ceci devrait vous aider a mieux comprendre

Le conseiller décacheta la missive et commença à la dérouler et à la lire:

A la magistrature manostienne,

J'ai donné cette lettre a Sire Léonard Ilberan en toute confiance, et je sais qu'elle ne sera lue que par qui elle doit l'être.
Excusez le manque de politesse d'usage, mais notre situation est plus que délicate.
Un assassin mélandien s'est glissé sur le territoire de Lumenis afin d'y tuer l'ambassadeur mélandien, Sire Mornagest. Le nom de Lumenis ne doitpas être traïné dans la boue, et nous devons réparer cet affront, puisqu'il a eu lieu sur notre sol.
Mais dans un souci de neutralité, je vous demande humblement de nous envoyer un juge, afin d'éviter que l'affaire ne soit jugée par une des deux cités les plus concernées.

Mes hommages,
Dame Lathiriel Dizathir

[Hugues de Breizh]

Le Conseiller lut attentivement la lettre de la régente. Il la relut même plusieurs fois pour en saisir toute la substance. Ainsi un Mélandien avait voulu en tuer un autre. C’eut été sur le sol Mélandien, l’assassin aurait probablement reçu des éloges, encore faudrait-il qu’il ait réussi dans sa mission. Mais là, il avait échoué, et en plus, il avait commis son infâme acte sur le sol de Luménis. Aucun doute que les relations Luméno-mélandiennes soient au plus bas suite à cela.

"Ainsi votre maîtresse aimerait que j’envoie un de mes juges pour l’aider dans rendre justice. Malheureusement, vous avez peut-être entendu parler des soucis que nous avons actuellement à Manost et de la grande instruction que nous sommes en train de mener dans la ville. De fait, tous nos juges sont pris."

Le regard de l’homme sembla s’éteindre. Sa maîtresse semblait porter beaucoup d’attachement à la justice et savoir que les Manostiens ne pourraient venir allait envenimer la situation.
Hugues s’aperçut du désarroi de son interlocuteur. Une idée lui vint alors à l'esprit. Il avait lui-même besoin de changement et ela luii permettrait d'instruire une autre affaire que celle de la Relique. De plus, il avait mis ses meilleurs hommes sur l'affaire, et il était sûr que celle-ci serait instruite en toute impartialité.

"Cependant, j’ai une proposition à vous faire. Je pourrais moi-même me rendre à Luménis pour instruire et mener à terme ce procès. Bien sûr, si vous n’y voyez point d’objection !"

[Lathiriel]

Lord Ilberan refléchit rapidement. On venait de lui faire la meilleure offre qui aurait pu lui être faite. Il s'empressa donc de répondre.

Soit, vous pouvez partir quand vous le désirez, je vais envoyer unemissive a Dame Lathiriel afin qu'elle fasse préparer vos quartiers a l'Ambassade de Manost dans la cité de Lumière. Ce sera pour nous un grand honneur de vous voir juger une telle affaire, et nul doute que l'ambassadeur melandien appréciera ce geste.

[Hugues de Breizh]

Le Paladin acquiesça. Il connaissait déjà Luménis pour y avoir séjourné. Celui ferait certainement plaisir à sa compagne de retrouver sa demeure Luménienne pour quelques temps. Cette affaire semblait très intéressante et permettre de mettre à jour la vérité était toujours bénéfique. Il ne doutait pas que le Vigilant lui viendrait en aide, ainsi la divinité tutélaire de la Justice, Torm.

"Qu’il en soit ainsi alors. Je me rendrais le plus rapidement possible auprès de Dame Lathiriel, le temps de mettre en ordre mes affaires et de prévenir le Conseil Manostien. Avez-vous un endroit pour vous loger Lord Ilberan ? Si non, veuillez accepter mon hospitalité. Je pense qu’il serait bon que nous arrivions ensemble à Luménis, et vous pourrez peut-être, ainsi, m’en dire plus sur cette tentative d’assassinat."

[Lathiriel]

Lord Ilberan regarda le conseiller avec un léger étonnement, sachant que la sympathie n'était pas l'apanage des magistrats. Cependant, il avait raison: il devait connaitre tous les détails de l'histoire avant de se lancer dans le jugement du procès.

Je suis honoré d'accepter votre invitation. Je vous en dirais donc plus sur cette affaire. Merci infiniment d'avoir accepté de nous aider pour cet épineux problème.

[Ravestha]

Quête : Vol d'une Relique

Le garde approcha avec un peu de nervosité de la porte du conseiller. Le message était simple, la tâche facile, mais c'était la première fois qu'il rencontrait un personnage de cette importance, sa nomination au palais administratif étant toute récente. Il frappa donc un peu avec timidité quand un "Entrez" lui répondit. Le procureur se trouvait là, assis derrière son bureau.

- Je... euh, Bonjour Messire, le Grand Emissaire a demandé à réunir le conseil de manière exceptionnelle suite aux derniers événements. Il aimerait que vous le rejoignez dès que vous êtes le pouvez.

Le garde soupira de soulagement, il n'avait rien oublié et n'avait pas été trop maladroit dans ses propos.