[Rencontres] Le petit jardin du Cygne...

[Banshee Sangdelune]

*Ce fut avec bonheur que l'elfe accepta l'étreinte de son amante. Ses bras lui avaient tellement manqués, et c'est maintenant qu'elle ne prenait conscience. Elle répondit avec fougue à son baiser.

Elle se sentait moins maladroite d'un seul coup, comme si les choses étaient de plus en plus claires. Elle se dégagea avec douceur et fixa de ses yeux mordorés la vampire.*

J'ai cru être victime d'une hallucination, *souffla-t-elle.* Mais je suis heureuse que ça n'en soit pas une, vraiment très heureuse.

*Elle se lova dans les bras de Perdigan. Le monde pouvait bien s'effondrer, elle s'en moquait maintenant... Tout était bien loin, la guilde, Mélandis, la vie, tout. Il n'y avait plus que sa vampire et elle dans un jardin abandonné...*

[Perdigan Foxglove]

Le ciel nocturne était clair et dégagé, la lune et les étoiles brillaient de mille feux et une douce brise soufflait sur le petit jardin silencieux. Perdigan carressait doucement les cheveux et la peau de sa chère elfe de lune, embrassait sa chevelure et ses lèvres, profitant pleinement de ce moment magique, presque irréel.

Perdigan aurait souhaité que cet instant de bonheur intense dure pour l'éternité. Banshee était si belle, si douce, et l'ensorceleuse était plus que jamais persuadé qu'elle tenait dans ses bras la femme de sa vie, celle qui ferait son bonheur pour toujours. Finalement, l'elfe vampire rompit le silence pour déclarer une nouvelle fois sa flamme à celle qu'elle aimait par dessus tout.

- Ma chérie, mon amour, je t'aime tellement, tu comptes plus que tout à mes yeux, je n'ai jamais aimé quelqu'un comme je t'aime. Je voudrais tant pouvoir vivre avec toi pour toujours, que nous ne soyons plus jamais séparées, que nous soyons toi et moi ensemble pour l'éternité. J'ai tellement envie de t'épou ...

Perdigan ne termina pas sa phrase, craignant une nouvelle réaction de doute de sa compagne qui l'entrainerait une nouvelle fois loin d'elle. Le souvenir de ce qu'il s'était passé à l'hôtel du Seigneur de l'Aube était encore très vivace dans l'esprit de la dame elfe et elle ne voulait pas que cela recommence. Elle serra un peu plus sa chère Banshee, comme si elle craignait qu'elle s'enfuie à nouveau après son envolée lyrique. La Présidente lumenienne essaya de détourner la conversation en caressant délicatement les contours du collier que Banshee portait.

- Joli collier. C'est une admiratrice qui te l'a envoyé ? :notme:

[Banshee Sangdelune]

*L'elfe de lune eu un regard amusé.*

Il semblerait que j'ai un admirateur secret, en effet, mais je n'ai aucune idée de qui ça peut être. *Elle appuya volontaire sur le masculin par pure taquinerie.

La vampire passa un doigt sur le bijou et effleura la peau de l'elfe. Banshee ressentit comme un choc. Le contact de la peau glacée de la morte vivante sur la sienne lui fit l'effet d'une gifle. Elle se demanda comment elle n'avait pas pu le ressentir avant, au cours de leurs rares baisers échangés, ou des rares fois où la vampire lui avait pris la main... peut-être parce qu'elles se trouvaient dehors maintenant et de nuit. Quoiqu'il en soit, l'elfe de lune en éprouva soudainement un sentiment d'horreur.
Son instinct, très fortement présent chez elle, et probablement exacerbé par la pleine lune, lui cria qu'elle se trouvait entre les bras d'un prédateur. Elle se dégagea violemment et fit quelques pas en arrière, visiblement déboussolée...*

[Perdigan Foxglove]

La réaction de l'elfe de lune avait de quoi surprendre la morte-vivante. En effet, si elle s'attendait à une certaine réticence de la part de Banshee par rapport à son allusion au mariage, elle était loin d'imaginer qu'elle pourrait avoir cette réaction de rejet envers elle. Perdigan ne comprenait pas ce qu'il se passait. Pendant l'espace d'un instant, elle sembla chercher ses mots, ne sachant pas comment réagir suite à ce mouvement d'humeur. Elle parvint finalement à articuler quelques mots.

- Mais, que t'arrives t'il ? Que se passe t'il ? Pourquoi réagis-tu comme cela ?

La dame vampire se leva à son tour et fit quelques pas en direction de l'elfe de lune.

[Banshee Sangdelune]

*Banshee n'arriva pas à se départir de cette effroyable sensation de froid contre nature. La sensation lui rappelait le froid mortel qui accompagnait toujours les apparitions de la demi-liche Alchra Diagoth à Mélandis.
Alors que Perdigan tentait de comprendre ce qui pouvait bien se passer, l'elfe recula encore, ses bras serrés autour de sa poitrine dans une tentative de retrouver un peu de chaleur et de se protéger.

Son instinct de survie semblait avoir pris le dessus de façon incontrôlable, la poussa à protéger sa vie face à l'un des plus redoutable prédateur de la nuit, au même titre que la créature qui hantait les égouts de Mélandis des années auparavant. Il fit clairement la relation entre les deux non-vivants, les assimilants comme des dangers mortels.

Alors que la vampire tentait de s'approcher en voulant rassurer l'elfe, cette dernière posa sur elle un regard de pure terreur. Ses pupilles étaient totalement dilatées et il était évident qu'elle n'entendait absolument pas ce que Perdigan lui disait...*

[Perdigan Foxglove]

Devant la réaction aussi étrange qu'inattendue de l'elfe de lune, la dame vampire finit par se retourner. Y aurait-il un danger inconnu en train de s'approcher ? La morte-vivante scruta les alentours mais ne vit rien, strictement rien. Elle se retourna alors vers Banshee qui la regardait avec terreur. Aucun doute n'était permis, c'était bien d'elle-même que l'elfe de lune avait peur. Voila qui était plutôt étrange après tout ce qu'il s'était passé entre elles depuis quelques temps. Il y avait d'ailleurs bien longtemps que Perdigan n'avait plus suscité ce sentiment de peur chez quelqu'un. L'ensorceleuse était abasourdie et en colère, elle voulait avoir des explications.

- Tu pourrais m'expliquer ce qui te prend ? Ca fait un moment maintenant que nous nous fréquentons et jamais encore tu n'avais réagit de la sorte ! C'est le fait que je sois une elfe vampire qui t'effraye ? Pourquoi maintenant ? Ca ne t’avait jamais dérangé auparavant ! Ca ne t'a jamais dérangé de te marier avec un vampire ! Alors pourrais-tu m'expliquer pourquoi tu réagis de la sorte ? J'ai plus l'impression que notre relation te dérange, que tu as peur de ce qu'on pourrait en penser et que tu as inventé cette petite mise en scène pour en finir ! J'en ai plus qu'assez !

La Présidente de Lumenis se détourna avec colère.

- Et bien soit, qu'il en soit ainsi. Je ne vois pas l'intérêt de poursuivre une relation avec une femme qui a peur de moi, ou tout du moins qui essaye de me le faire croire parce-qu'elle a peur de reconnaître qu'elle s'est attachée à une femme !

L'elfe vampire se tourna une dernière fois vers l'elfe de lune.

- Je pars ! Je ne te dérangerai plus désormais ! Je te laisse continuer ta vie et je retourne continuer la mienne. Nous aurions pu être heureuses ensemble, mais puisque tu en as décidé autrement, qu'il en soit ainsi ! Je ne chercherai pas à te revoir, notre histoire s'arrête ici !

Sur ces dures paroles, Perdigan décida d'en finir là avec cette conversation, ou plutôt avec ce monologue, remonta sur son cheval, et partit au galop en direction des portes de la ville. Elle avait désormais hâte de quitter Manost et de retourner chez elle, à Lumenis, et d'oublier cette histoire une bonne fois pour toute.

La belle Perdigan n'avait décidément pas de chance en amour ...

[Banshee Sangdelune]

*Il fallut un certain temps à la bretteuse pour retrouver ses esprits. A sa grande surprise elle se trouvait dans le jardin qui bordait le port. Ce dernier était désert. Une lune brillante éclairait la scène d'une lumière rasante depuis la limite de l'horizon.

Banshee n'avait aucune idée de ce qu'elle faisait là. Elle ne se souvenait plus de comment elle y était arrivée, ni de ce qui s'était passé. Elle avait juste très froid, alors que l'air était tiède. Son esprit était sérieusement embrumé. Et il lui semblait se souvenir de... Non, c'était imossible. Elle ne pouvait pas être là...

Tu perds la raison ma fille, c'est clair... Tu perds la raison...

L'elfe de lune regarda autour d'elle. Le jardin était déserté depuis longtemps maintenant. Il avait été le rendez-vous des amoureux avant la grande famine, mais maintenant les gens lui préféraient les docks fraichement aménagés. Si Banshee venait ici c'était pour des raisons de solitude. Il n'y avait aucune raison pour que quelqu'un se trouve ici en même temps qu'elle à cette heure.

Avec la vague impression qu'un pan entier de la soirée lui échappait, elle se dirigea vers sa demeure dans l'intention de se reposer...*

[Lothringen]

Quête: Rapports diplomatiques

Le port de Manost abritait les quartiers populaires de la cité; il pouvait donc paraître dans un premier temps l'endroit le plus impropre à toute conversation un peu discrète. Mais quand on commençait de connaître la ville aussi bien que Lothringen, on pouvait y repérer quelques espaces inaccessibles, oubliés de la populace.

Le petit jardin du cygne était de ce nombre. Quelques bancs, une fontaine, quelques arbres, le tout coincé entre deux bâtiments aveugles; on y accédait par une venelle étroite dont les nombreux détours laissaient croire à plusieurs reprises qu'elle n'aboutirait nulle part. On venait ici pour respirer le grand air salé sans risquer d'être dérangé. Et c'était là exactement ce dont l'ambassadeur et le conseiller avaient besoin.

La place était heureusement déserte. Lothringen en appréciait l'ombrage, si important pour lui alors que la lumière allait croissante. Il s'adossa à un tronc d'arbre, les bras croisés, et se tourna vers le melandien. Ils avaient à peine parlé en chemin, occupés qu'ils étaient à se frayer leur route au mileu des badauds.

- L'endroit vous convient-il? Il esquissa un sourire un brin provocateur. En appréciez-vous l'intimité? Plus de prêtres, plus de paladins, plus de mendiants. Rien que vous et moi. Oh, et l'avenir des relations commerciales manosto-melandiennes, bien sûr.

[Mornagest]

[Quête : rapports diplomatiques]

Mornagest sourit franchement à la boutade du conseiller. Un peu d'humour après cette discussion sérieuse sur la situation de Manost, et avant d'entamer ces ennuyeux palabres économiques le mit de bonne humeur.

"Certes, je n'aurais pas trouvé plus privé... mais nous sommes bien là pour parler de commerces, si je ne m'abuse. Non que cela m'enchante. Mais il faut bien achever ces corvées et profiter pleinement ensuite des résultats."

Il examina distraitement l'endroit. Il n'était pas très sensible à la nature, mais appréciait le calme régnant ici. Nul autre bruit que le vent venant secouer les feuilles des arbres, et, très loin, feutré, le bruit de la ville.

Les yeux de Mornagest croisèrent ceux de Lothringen. A vrai dire, il n'était guère impatient de commencer les négociations, mais plus tôt débuté, plus tôt terminé.

Puis il projeta la tête en arrière, frotta son visage des mains, et alla s'asseoir sur le banc, en face du conseiller.

"Bien. Par quoi commençons-nous ? Les mesures à prendre pour faciliter les échanges ? Les échanges proprement dits ? Les quotats ?"

[Lothringen]

Quête: Rapports diplomatiques

Lothringen ferma fugitivement les yeux. On approchait des heures les plus chaudes. Une brise marine faisait bruisser légèrement les feuillages des saules, apportant un peu de fraîcheur dans l’air alourdi de cette fin de matinée. Tout cela l’inclinait davantage à la paresse ou au badinage – surtout s’il y avait du répondant – qu’à de fastidieuses discussions sur la circulation des caravanes. Mais il fallait bien en passer par là…

- Tout cela est lié, bien sûr. A l’heure actuelle, la circulation des marchandises entre nos deux cités est sporadique, pour ne pas dire quantité négligeable. Les caravanes manostiennes ne s’aventurent jamais en territoire mélandien qu’escortées de compagnies entières de mercenaires sans lesquelles elles se verraient assurément pillées une bonne demi-douzaine de fois avant d’atteindre la capitale… ce qui augmente considérablement leurs frais… Quant aux marchands mélandiens, ils restent souvent bloqués aux frontières par les montants à dessein prohibitifs des taxes d’importation établies par le conseil manostien - des taxes dont nous passons d’ailleurs une part importante à lutter contre la contrebande.

Un état de fait relativement absurde, à y bien regarder… A mesure qu’il brossait ce tableau peu reluisant de la situation, Lothringen s’était mis à déambuler avec lenteur, la marche paraissant lui faciliter la réflexion. Son débit demeurait soutenu – il y avait de quoi donner le tournis à toute personne n’ayant pas étudié le dossier de près.

- Cette situation ne fait les affaires de personne. Nous sommes prêts à abaisser ces taxes, mais ce ne sera pas sans contreparties. Et notamment, que vous éleviez les vôtres jusqu’à une valeur commune dont elles ne pourront varier que suivant un « tunnel » de plus ou moins cinq pour cent - ce qui devrait ôter à la contrebande une bonne part de sa raison d’être. Nous attendons aussi, comme nous en avions convenu au festival, une protection des convois assurée conjointement, après un premier essai sur Aghoralis.

Un soupir. Il avait étudié les arcanes, puis consacré un temps non négligeable à l’apprentissage et à la pratique des armes. S’il s’était jamais attendu, à son âge, à disserter de tels sujets…

- Quant aux quotas, il faudra probablement les prévoir très bas au début, en prévoyant de les réviser à la hausse par trimestre.

Sur ces mots, interrompant sa marche au terme d’un première révolution autour du banc de Mornagest, il tourna brusquement son regard vers ce dernier.

- Nous pourrons discuter par la suite des montants en long et en large, mais nous accordons-nous déjà sur ce principe ?

[Mornagest]

[Quête : rapports diplomatiques]

L'ambassadeur fermait les yeux pendant le discours de Lothringen. Sa démarche de lion en cage l'empêchait quelque peu de se concentrer pleinement sur le contenu de ses paroles. Un moyen de le distraire, ou simplement un tic nerveux ?

Mornagest balaya mentalement ces pensées absurdes pour se focaliser sur le futur accord. Sa paranoïa risquerait de lui jouer des tours, un de ces jours... Il rouvrit les yeux et répondit :

"Ma foi...", commença-t-il. Il hésita un instant. Il ne savait quoi rajouter à la proposition presqu'exhaustive de Lothringen.

"... une période d'essai sur une région confinée ne peut être que bénéfique. Nous pourrons ensuite expanser les échanges à tout le continent, chacun dans notre juridiction. Mais il est certain qu'il nous faudra en premier lieu débarrasser les chemins des pillards. Trop nombreux... les voyages sont dangereux, même pour les simples voyageurs comme moi. Heureusement que j'étais escorté, d'ailleurs. La tentation de voler un convoi plein de marchandises rares est d'autant plus forte, évidemment."

Il s'interrompit pour reprendre son souffle. Il n'avait pas encore les talents de beau parleur diplomatique requis pour son poste, mais cela viendrait avec le temps, sans nul doute.

"Concernant les taxes, il faudra bien sûr les harmoniser. Sans cela, l'une des cités s'enrichira tandis que l'autre sombrera dans le gouffre. Je devrai prendre les mesures pour les hausser, dès mon retour en ville."

Nouvelle pause. Il réfléchit quant aux mesures nécessaires à fournir pour permettre le bon acheminement des marchandises. Et supprimer en grande partie la contrebande... Il savait qu'en commerçant davantage avec Manost, Melandis s'enrichirait mieux que par la voie malhonnête. Mais il y aurait sans doute une période de transition assez difficile à vivre pour certains commerçants.

"Nous devrons nous occuper de la contrebande. Inutile de vous cacher qu'elle constitue une importante part de revenus à la cité... Néanmoins, le Conseil sait où se trouve ses intérêts. Traiter avec vous l'avantagera plus qu'avec de minables voleurs."

[Lothringen]

Quête: Rapports diplomatiques

- Je suis d'autant plus heureux de vous l'entendre dire que si l'on y prête garde vos paroles témoignent de frontières assez floues entre les revenus de Melandis et ceux du Conseil. Je vois assez mal comment la contrebande pourrait enrichir l'état melandien, remarqua Lothringen d'une voix railleuse. Mais passons. Soyez certains que vos efforts en la matière seront observés avec le plus grand intérêt.

Il se tut un moment, resongeant à ce que le mélandien venait de lui dire. Pour lui aussi, cela faisait beaucoup d'informations en peu de temps. Mais ils avaient eu tout loisir de préparer le dossier, et le semi-drow commençait d'avoir un peu de pratique.

- Pour le reste, nous tombons d'accord. Je ne pense pas qu'il y ait lieu de revenir sur le choix d'Aghoralis pour expérimenter le système, nous trouverons difficilement une ville aussi importante placée suffisamment près de la frontière. Sans doute savez-vous que c'est essentiellement une cité marchande qui tire profit de sa position centrale aussi bien vis-à-vis de Melandis que des autres cités d'allégeance manostienne. Beaucoup de petits commerçants... mais aussi beaucoup de garnisons en stationnement, dans lesquelles nous n'aurons pas scrupule à puiser pour les premiers convois.

Des garnisons qui se trouvaient là au moins autant pour prévenir toute velléité d'invasion mélandienne que pour protéger le petit commerce, mais cela allait sans dire.

[Mornagest]

[Quête : rapports diplomatiques]

L'ambassadeur ne releva pas la pique. Tous deux savaient très bien ce qu'il en était de l'enrichissement de l'Empire mélandien... Non pas que cela ne dégoûtait pas Mornagest... L'argent était l'une des choses qu'il ne parvenait pas à aimer, contrairement à beaucoup d'êtres sur Toril, semblait-il.

"Aghoralis a le profil idéal. Nous ferons notre possible pour permettre l'acheminement des premières marchandises, dans les deux sens. J'espère qu'une relation de confiance mutuelle pourra bientôt s'établir, du moins, sur le plan économique."

Mornagest n'avait personnellement rien contre le demi-drow. Il n'était pas effrayé par sa sombre nature, et par ailleurs, il estimait que bien des humains étaient capables d'être plus fourbes qu'un drow. Cependant, sa position de sbire du Conseil Mélandien lui imposait une ligne de conduite, qu'il ne pourrait quitter sous peine de lourdes représailles. Un jour pourrait-il peut-être agir sans risques...

"Je pense que nous sommes d'accord. Je présume qu'il faudra coucher tout cela sur parchemin nous-même, étant donné les compétences de nos subordonnés..."

Il secoua la tête. Les fonctionnaires n'étaient que des bons à rien.

"Mais je propose d'en arrêter là pour l'instant. Je vois que le soleil vous gêne..."

En réalité, il était surtout las de parler d'affaires si ennuyeuses. Mais autant faire preuve de diplomatie ; c'était son rôle, après tout.

[Lothringen]

Quête: Rapports diplomatiques

La luminosité croissante le gênait à peine, filtrée par les feuillages, mais il devinait bien que ce n'était qu'un prétexte, et que le mélandien se lassait déjà. Lothringen aurait volontiers poussé plus loin le débat, mais il faudrait compter avec le peu de dispositions de son interlocuteur pour les longues discussions techniques. Ce n'était pas forcément une mauvaise nouvelle... A ce jeu, Mornagest s'userait plus rapidement que lui.

- Bon, c'est sans doute l'heure idéale pour une pause déjeuner... Le Loyal est généralement assailli de clients à midi, mais nous trouverons bien une autre taverne disposée à nous servir. Une taverne où je serai moins connu, cela me conviendra aussi bien...

Et Lothringen entraîna Mornagest hors du square, en quête d'une taverne anonyme. En débouchant de la ruelle, il put vérifier que les gardes en civil les suivaient toujours.