[Commerce] La constellation des arcanes

[Calawen]

L'elfe prit la feuille qu'on lui tendit et la posa sur le comptoir.
- Asseyez-vous ! Je risque de m'absenter un bon bout de temps. Tenez, prenez cette chaise. Et ce petit, qu'a-t-il ?
Elle lui toucha le front. Entre les boucles rousses qui s'échappaient de sa capuche, quelques gouttes de sueur perlaient. L'enfant était brûlant de fièvre. Elle grimaça.
- Mais depuis combien de temps est-il malade ? s'exclama-t-elle.

[Elzen]

Elza s'assit et berça légèrement Bryan en lui parlant à mi-voix dans une langue inconnue, puis redressa sa tête vers Calawen
"Depuis toujours, en fait. C'est une maladie héréditaire, on ne peut pas vraiment en guerir. D'habitude, j'ai toujours sur moi de quoi lui préparer un remède, mais il n'avait pas eu de crises depuis longtemps, et je n'ai pas prit la peine de renouveller mes réserves la dernière fois..."

[Calawen]

Calawen porta sa main à la bouche pour étouffer un cri d'étonnement.

- Pauvre petit ! Et vous ne pouvez rien y changer ? J'imagine que vous avez consulté des prêtres ? Que vous ont-ils conseillé ?
- Mon père a déjà consulté les meilleurs prêtres et guérisseurs lorsque la maladie s'est déclarée. Je doute que vos dieux puissent faire mieux que les miens...
- Alors je vous aiderais du mieux que je peux.

L'ensorceleuse descendit à la cave, et à la faible lueur de la bougie regarda les étagères poussiéreuses.
" Bardane, Millepertuis, et ça...".
Elle passa l'index sur ses lèvres et soupira.
- Je suis vraiment désolée pour vous ! Je n'ai pas le troisième ingrédient ! cria t-elle en regardant les rayons.
- Puis-je vous conseiller une autre plante, ou avez-vous réellement besoin de celle ci ?

Personne ne répondit. Était-elle partie ? La magicienne remonta l'escalier...

[Elzen]

Elza était toujours assise et Bryan était allongé sur ses genoux. La jeune elfe, qui regardait dans une poche sur le côté de sa tenue, tourna la tête vers Calawen lorsque celle-ci remonta, et parla à mi-voix.
"Je ne voulais pas crier, il s'est endormi, et je préfère ne pas le réveiller tant que son remède n'est pas prêt. J'en ai encore suffisemment pour un remède, mais guère plus. Pensez-vous que je pourrais venir renouveller mes reserves plus tard?"

[Calawen]

Calawen s'installa derrière le comptoir pour mettre les plantes dans des sachets.
- C'est possible. Je connais quelqu'un qui se ferait une joie de nous aider. Il suffit de lui envoyer une missive et il viendra avec ce que nous désirons. Le problème est qu'il est reparti hier, et il ne sera de retour chez lui que d'ici deux semaines. Aurez-vous assez pour tenir jusque là ?
- Ses crises ne sont pas si fréquentes que ça... ça devrait aller.
- Si vous le dites. Cela vous fera 50 pièces d'or.

[Elzen]

Elza se leva, reposa doucement Bryan sur le siège et s'approcha du comptoir. Puis elle sourit, détacha une bourse de sa ceinture et la vida devant son interlocutrice.
"Il y a juste le compte... Je dois m'être mieux habituée que je ne le croyais aux tarifs de votre région."
Elle attendit que Calawen recompte les pièces, puis empocha les deux sachets, reprit Bryan dans ses bras et se dirigea vers la sortie.
"Je repasserais vous voir plus tard. Merci beaucoup!"
Elle sortit de la boutique et se dirigea vers un endroit où elle pourrait tranquillement préparer le remède.

[Althéa]

Il s’était faufilé entre les passants, emberlificoté dans sa cape noire. C’était la dernière fois qu’il se permettait ce genre de camouflage peu pratique surtout quand on était petit. La prochaine fois, il mettrait un grand chapeau de paille et il passerait inaperçu. Il jubila en voyant que la boutique était ouverte. Cette fois, il allait enfin savoir. La lampe lui paraissait tellement merveilleuse.

Sans trop savoir pourquoi, il s’imagina en faire sortir un génie qui serait sous ses ordres et exhausserait tous ses vœux. Trois pour être plus précis. Et c’était largement suffisant. En attendant, il fallait qu’il aille parler à la jolie vendeuse derrière son comptoir. Il s’approcha discrètement et murmura pour être entendu d’elle et d’elle seule bien qu’il n’y eut personne d’autre dans la boutique :

« Excusez moi. Je voudrais faire identifier un objet. C’est très important. Je suis capable d'y mettre le prix s'il le faut »

[Calawen]

"Quel homme étrange", pensa t-elle lorsqu'elle vit un petit rouquin aux yeux de fouine entrer dans sa boutique.
Calawen examina l'objet. D'apparence ordinaire, cette lampe à huile pouvait-elle avoir une quelconque propriété magique ?
- Souhaitez vous que je l'identifie ou voulez vous un parchemin d'identification pour le faire vous même ?

[Althéa]

L’homme avait regardé de nouveau autour de lui au cas où quelqu’un se soit caché dans un placard ou sous le comptoir pour l’espionner puis avait regardé la jeune elfe en face de lui et lui avait répondu :

« Je n’ais aucun don pour la magie voyez vous. La dernière fois que je m’y suis risqué, j’ai mis le feu à mon domaine. Je voulais simplement allumer ma cheminée. Je n’avais pas pensé que la boulle de feu que j’ai envoyée embraserait tout ce qu’il y avait autour »

Il eût une grimace à l’évocation de ce souvenir pénible et reprit :

« Donc je souhaiterais que vous m’aidiez à utiliser ce parchemin. Si bien sûr vous me promettez de garder le silence sur ce que la lampe risque de révéler »

[Calawen]

La magicienne eu un léger sourire. Pour qui l'a prenait-il ? Bien sûr qu'elle ne dirait rien à personne !
- Ne vous inquiétez pas, je ne dirais rien. Donc un parchemin d'identification.
Elle se retourna et chercha le dit parchemin.
- Voilà. Maintenant je vais le lire à voix haute. Ne parlez plus et laissez-moi me concentrer.

[Althéa]

L’homme regarda à nouveau Calawen, les yeux chargés d’espoir. Oui, il lui ferait confiance, peut être même qu’il la dédommagerait si elle lui apprenait une bonne nouvelle. Mieux que cela, il la couvrirait d’or et en ferait sa reine. En attendant, il lui fallait attendre et se taire ce qui n’était pas facile.

Il regarda la jeune elfe se concentrer pour utiliser le parchemin et commencer à prononcer la formule. Et tout à coup, il n’y tint plus :

« J’espère que ce n’est pas trop difficile. Ce n’est pas dangereux au moins ? »

[Calawen]

- Taisez-vous, répondit-elle avec fermeté.

Calawen -> Parchemin d'identification -> Lampe

Elle lu le parchemin devant l'homme qui se fit silencieux. Il y eut une explosion de fumée, et Calawen entendit la voix de l'homme qui lui demandait ce qu'elle allait faire. Le nuage une fois dissipé, l'homme avait disparu. Il s'était réfugié sous la table !

[Althéa]

L’homme sortit de son abri confus de s’être laissé à la panique devant la demoiselle. Il regarda la lampe. La poussière qui la recouvrait s’était évaporée découvrant de jolis motifs représentant des chiens gambadant dans une prairie mais rien de plus.

Mais peut être se laissait il abuser par les apparences et que l’ensorceleuse lui dirait que sa lampe était véritablement magique. Il se tourna donc vers Calawen les yeux remplis d’espoir et lui demanda :

« Alors ? »

[Calawen]

Calawen allait décevoir son client mais elle lui devait la vérité.

- Et bien je suis désolée pour vous, mais... ce n'est qu'une simple lampe. Elle est de bonne facture certes, vous devriez pouvoir la vendre sans problème, mais vous ne pouvez plus vous attendre à un miracle de sa part !

L'homme leva ses yeux sur elle, il était visiblement très déçu...

[Althéa]

L’étranger avait regardé Calawen durant quelques secondes l’air totalement effaré et avait éclaté en sanglots. Des hurlements désespérés ressemblant à s’y méprendre au hululement de la chouette, montant dans les aigus et descendant vers les graves, baissant jusqu’à s’interrompre puis reprenant crescendo.

Et les larmes coulaient, coulaient sans pouvoir s’arrêter. Des larmes de déception et d’amertume provoquées par la blessure de la réalité qui se rappelle à vous trop durement et vous renvoie à votre dure routine.

[Calawen]

L'homme était dans tout ses états et Calawen mal à l'aise, devait trouver une solution pour l'apaiser.

- Oh mon pauvre monsieur ! Mais ne pleurez pas ! Si cela peut vous consoler, je vous fais cadeau de ce parchemin.

Il sourit et essuya d'un revers de manche ses larmes.

[Althéa]

Un grand sourire fleurit sur son visage.

« C’est vrai, vous feriez ça ? »

Il poussa un cri de joie en voyant la jeune elfe hocher la tête. Il faillit lui sauter au cou mais se ravisa juste à temps dans un soucis de décence.

« Je ne saurai jamais vous remercier assez. Oh si, je sais comment ! Vous m’avez offert un parchemin. Je vais donc vous acheter un autre article de votre boutique. Mais qu’avez-vous à me proposer ? »

[Calawen]

L'ensorceleuse sourit à son tour.

- Mais j'ai beaucoup de choses à vous proposer !, dit elle en montrant de la main les étagères derrière elle et à ses côtés.
- Etes vous souvent malade ? Je connais des tisanes qui aident à prévenir les rhumes.

[Althéa]

L'homme avait secoué la tête et croisé les bras.

"Non, je ne suis jamais malade, grimaça t'il, ma santé est la seule chose sur laquelle je peux compter. Vous n'auriez pas plutot quelque chose pour m'attirer la chance ? Jusqu'à présent, Tymora m'a toujours fait défaut ..."

Et il porta sur l'ensorceleuse un regard plein d'espoir.

[Calawen]

« Cet homme est amusant », pensa t-elle. « Il me fait penser à moi, moi qui suis si changeante dans mes humeurs... ». Elle étouffa un soupir.

- Ne jamais être malade est une forme de chance, vous ne pensez pas ? Sinon, j'ai ce qu'il vous faut. Au choix : un parchemin, une potion. Je peux aussi vous proposer une amulette, mais le prix sera plus élevé. Que choisissez-vous ?

[Althéa]

L’homme hocha la tête :

« Je donnerai n’importe quoi pour avoir de la chance, dit il après un léger silence, j’ai toujours connu la guigne voyez vous. Jusqu’à cette lampe que je croyais enchantée et qui bien sûr ne l’était pas. Si cela continue, elle ne me laissera plus rien sur le dos et sans aucun espoir. Pensez vous que votre amulette marchera vraiment ? »

Il eût un regard soupçonneux.

[Calawen]

La magicienne se retint d'exprimer son mécontentement, mais afficha tout de même une moue contrariée.

- Bien sûr que cela fonctionne ! Si vous n'êtes pas satisfait vous pourrez toujours me la rapporter et vous serez dédommagé. Alors qu'en dites-vous ?

[Althéa]

L'homme sourit satisfait et tendit la main :

"Toppez la, l'affaire est dans le sac"

Puis, il regarda la jeune ensorcelleuse un long moment avant de lui demander :

"Mais dites moi, vous n'êtes pas propriétaire de la constellation des arcanes depuis longtemps, n'est ce pas ? Cette boutique de magie est magnifique. C'est ce qui vous a poussé à la reprendre ?"

[Calawen]

Elle serra la main du client, un large sourire illuminant son visage.

Aujourd'hui, à l'évocation de son passé, elle n'était plus vraiment triste. La douleur s'estompait avec le temps, même si elle ne disparaitraît jamais."Les souffrances sont comme une plaie qui ne se referme jamais. On croit être guéri, mais finalement ce n'est pas le cas, et ce ne le sera jamais...".

- Oui vous avez raison. Cela fait tout juste une semaine que j'ai repris la boutique. Quant à la décoration, je n'ai pas eu le temps de changer grand chose, mais je suis ravie de voir qu'elle vous plaît. J'ai quitté ma forêt pour commencer une nouvelle vie, pour goûter enfin à la liberté. Je suis arrivée à Manost et la boutique avait besoin d'un tenancier et moi d'un travail. Je connais très bien la magie, je la pratique depuis tant d'années. Je suis ensorceleuse mais jamais je n'avais imaginé un jour faire ce que je fais aujourd'hui, tenir un commerce. Ce n'est pas que j'ai toujours fuis les responsabilités, non au contraire ! J'ai toujours aimé être responsable de mes actes et des autres, mais on ne m'a pas vraiment donné de responsabilités dans le passé.

- Et vous ? Etes-vous natif de Manost ?

[Althéa]

L'homme secoua la tête amusé :

"Oh moi, vous savez, reprit il, je suis de partout et de nulle part, je suis tout le monde et à la fois personne. On croit me saisir mais je me suis déja échappé. Cherchez qui je suis et vous ne trouverez que le vide. Mes sandales m'emportent plus vite que le vent. Je suis l'homme sans racines. Et demain, peut être ne serais-je désormais qu'un lointain souvenir. Ou peut être m'aurez vous déja oublié. Et peut être suis je en fait déja mort et je ne le sais même pas. Nous ne sommes que des ombres qui passent sur Thoril. Qu'en dites vous ?"

[Calawen]

- J'en dis que vous êtes un mystérieux bonhomme ou bizarre... sans vouloir vous offenser bien entendu. Je pense que nous avons tous plus ou moins une vision du monde qui nous entoure, pour ma part je me contente de vivre au mieux ma vie, de faire plus de bien que possible.
Mais demain je ne vous oublierais pas, je n'oublie pas les gens si facilement. Je suis trop jeune pour ça, dit-elle sur un ton enjoué. Ma réponse vous satisfait ?

[Althéa]

Le petit bonhomme avait hoché la tête d'un air pensif.

"Oui, votre réponse me satisfait, murmura t'il, mais je vous trouve bien jeune justement pour reprendre une telle boutique. Pourquoi ne partez vous pas battre la campagne et profiter de la vie ? Mais peut être avez vous déja voyagé avant ... pardonnez mon indiscrétion"

[Calawen]

« Un homme de plus qui pense que je suis jeune... ».

- Je ne suis pas aussi jeune que j'en ai l'air, répondit-elle sur un ton qui se voulait neutre.
J'ai battu cent années la campagne comme vous dites. Aujourd'hui je n'ai qu'une envie, c'est d'aller de l'avant. Je ne supporte pas les échecs. Avoir ma demeure, une occupation, c'est pour moi un juste retour des choses. Après ce que j'ai vécu... Cette vie me plaît et je ne changerais pas de conduite si tôt. Un jour peut être, mais il me faudra une bonne raison pour cela.

[Althéa]

L'homme fronça les sourcils : ce que lui avait dit Calawen l'avait troublé. Elle avait l'air d'avoir beaucoup vécu et beaucoup souffert. Plus que lui en tout cas.

"Mais qu'avez vous vécu avant de venir vous installer à Manost ? Un amour perdu ? J'espère que je ne suis pas trop indiscret"

[Calawen]

Calawen prit une grande inspiration. La conversation prenait une tournure déplaisante.

- J'ai tout vécu : j'ai vu la vie, la mort, j'ai senti la douleur, la souffrance. Le bonheur, je l'ai connu pendant un bref temps... puis ma vie est devenue une succession de bonheur et de malheur. C'est ainsi. Aujourd'hui je suis très heureuse dans mon commerce !