[Lieu] Près de la place des temples

[Mornagest]

Ils marchaient, Taliesin et lui, d'un pas souple, tout en devisant tranquillement sur l'aspect architectural de la Cité du Chaos. Le quartier des temples était d'ailleurs un excellent exemple des prouesses possibles dans ce domaine ; la moindre chapelle dédiée à une divinité mineure était richement décorée d'arcades, de frises, et de colonnettes finement gravées.

Que dire du temple de Talos, dont la splendeur n'avait d'égal que la puissance du dieu des Tempêtes ?

Le barde contemplait, fasciné, les différents lieux de culte que l'on pouvait voir depuis cette petite place. Toutes les divinités mauvaises étaient présentes, et chacune avait son lot de fidèles devait le temple qui lui était dédié. La matinée s'achevait, et la chaleur devenait lourde, mais cela n'empêchait nullement les pélerins à s'amasser aux porches des temples. La dévotion était la plus forte.

"J'imagine que vous devez être perdu, ici. Les dieux elfiques sont minoritaires, et Melandis ne laisse guère la place aux dieux dont la sphère d'influence n'est pas suffisante..."

Il parlait sans mépris. Il était réellement convaincu que les divinités non représentées n'avaient rien à faire en ces lieux, car les véritables puissances, tel Talos ou Cyric, auraient tôt fait d'ordonner la destruction de leurs temples. Le Chaos était une bonne chose, mais ne pouvait se généraliser à toutes les couches de la société ; les prêtres devaient se consacrer à autre chose qu'aux conflits.

[Taliesin]

Le barde acquiesça aux derniers propos de Mornagest.

-Il y a tant de dieux qu’il n’est pas possible de réserver une place à tous, d’autant que les Grandes Puissances sont parfois ombrageuses… Cependant, je vous avoue ne pas être trop dépaysé : mes longues pérégrinations m’ont familiarisé avec nombre des divinités humaines, et je reconnais sans peine la plupart de celles présentes ici.

Il jeta un regard circulaire sur les orgueilleux monuments entourant la petite place.

-Un tel déploiement de magnificence et d’ingéniosité ne peut être que l’œuvre de grands architectes ! Et je n’ose imaginer le temps et les efforts qu’il a fallu pour bâtir de telles merveilles.

Son ton était admiratif et appréciateur. Si en secret il pensait aux malheureux esclaves affectés à cette tâche titanesque, il n’en laissait rien paraître.

[Mornagest]

L'air candide du barde était presque touchant. Mornagest lui sourit à nouveau.

"Certes, cela demande du temps, et des hommes. Et encore, telle que vous la voyez, la place n'est pas achevée : il manque un temple dédié au Fléau, Baine, le Seigneur des Conflits."

Alors qu'il prononçait son nom, le Chancelier avait pris une intonation empreinte d'un respect admiratif. Baine, son dieu, celui qui l'avait guidé au travers de ses multiples épreuves, de ses pérégrinations en territoire étranger. Sans lui, aurait-il pu avoir trouvé la force de vaincre ses batailles philosophiques ? Il en doutait fortement.

"J'ai ordonné la construction du temple, elle débutera d'ici quelque temps. Il faut qu'il soit digne du glorieux retour de Baine."

Il parlait désormais avec une ferveur presque inquiétante pour son interlocuteur, comme s'il se parlait à lui-même, sans attendre de réponse. Puis, soudain, il se tourna vers Taliesin.

"J'ai hâte que le temple soit érigé. Je demanderai à ce qu'il soit construit dans les plus brefs délais. Un tel chef-d'oeuvre ne peut souffrir aucun retard. Peu importe les cris de colère des esclaves."

[Taliesin]

Le barde garda un silence respectueux pendant que Mornagest parlait, visiblement enflammé par une foi intense. Lorsqu’il conclut en parlant des esclaves, l’elfe sentit les battements de son cœur s’accélérer insensiblement : le Mélandien lui offrait l’ouverture qu’il attendait, et il décida de saisir la balle au bond.

-Je souhaite sincèrement que tout ce passe selon vos désirs, et je ne doute pas un seul instant que le Temple de Baine devienne un fleuron dont votre ville pourra longtemps s’enorgueillir ! Quant aux esclaves, ils devraient être honorés de participer à si noble tâche ! Et s’ils se plaignent… Je suis certain que vous gens sauront les remettre à leur place. C’est d’ailleurs là l’un des atouts majeurs de votre cité : là où d’autres états rechignent et interdisent, Mélandis encourage… C’est appréciable, cela rend de grands services, et, à dire vrai, c’est l’une des choses qui m’a attiré vers vos murs. Rares sont les lieux où l’on a accès à une offre aussi abondante et diversifiée d'esclaves !

Taliesin s’interrompit, le visage éclairé par un enthousiasme non feint. Il n’était pas besoin de jouer la comédie : il cherchait vraiment des esclaves. Restait juste à espérer que Mornagest l’interroge à ce sujet, afin qu'il puisse enfin aborder le sujet qui l'importait réellement.

[Mornagest]

Mornagest toisa le barde avec un air surpris. Il ne s'était pas imaginé que Taliesin fut si gourmand en pratiques aussi chaotiques et illicites. Après la soirée chez Iélée, le voilà qui manifestait son désir d'acquérir des esclaves, pour autant que ce fut son réel désir. Le Chancelier s'étonna que le barde ait mis autant de temps avant de formuler sa demande, comme s'il craignait que le marchandage d'êtres humains était mal vu à Melandis...

"J'ignorais que vous pourriez avoir besoin d'esclaves. Mais, pour ma part, je n'en possède pas. J'ai bien quelques serviteurs à l'Antichambre, bien sûr, mais je préfère mille fois ma liberté de mouvement. Cela dit, si, j'en possède un... un seul. Un gladiateur."

Le conseiller afficha soudain une sombre mine. Son visage se ferma, et il semblait en proie à un brusque changement d'humeur, un mauvais signe ? Le barde avait-il franchi une limite qu'il n'avait su percevoir ?

En réalité, Mornagest était souvent en proie aux questionnements, toujours liés à la gestion de la Cité du Chaos. Et cette affaire d'esclaves l'ennuyait. Il avait récemment eu des soucis avec ce gladiateur, et réfléchissait à la question, au moment même où il parlait avec Taliesin.

"Peut-être cela vous tente-t-il ? Je ne sais trop quel usage vous voudriez en faire, à vrai dire."

[Taliesin]

Taliesin, quelque peu troublé par le changement d’humeur du Mélandien, reprit contenance en entendant c’lui-ci évoquer le cas de son gladiateur. Décidément, les choses lui étaient facilitées. Trop, peut-être. Il devait jouer finement. Très finement.

-Et bien… Comme vous l’avez vu sur la place des marchands, j’essaie de créer des spectacles originaux, en recourant à des effets magiques. Mais je ne suis pas archimage, et j’ai beau m’entraîner, je crains ne jamais pouvoir égaler les merveilles dont ils sont capables. Il me faut donc recourir à d’autres stratagèmes, comme lancer moult sorts par l’entremise d’un esclave versé dans les arts occultes, ou bien essayer d’autres formes de spectacle. J'avais d'ailleurs déjà envisagé la possibilité d’organiser des combats de gladiateurs : cela a beaucoup de succès en bien des lieux ! Mais il faut trouver le... personnel.

Il s’interrompit un moment et observa Mornagest. C’était le moment de tenter le tout pour le tout.

-Ainsi, si je ne me suis pas mépris sur votre proposition, vous seriez prêt à me vendre votre esclave ? Cette perspective me tente beaucoup ; cependant, je ne voudrais en aucun cas vous priver, ou vous causer quelque désagrément que ce soit.

[Mornagest]

Le Chancelier sortit de son sombre passage dans le monde des pensées obscures que seul un tel individu pouvait ressasser, puis répondit au barde :

"Je vous le cède volontiers. Je n'ai que faire d'un gladiateur. Et je n'ai pas besoin d'argent. En vérité, vous me soulageriez d'un grand poids, ce faisant. Mais je ne voudrais pas vous l'imposer. Accepteriez-vous de lui rendre visite ?"

Mornagest avait visiblement envie de s'en débarasser, sans doute parce qu'il ne disposait pas suffisamment de temps pour en tirer un quelconque amusement. D'autant qu'un esclave coûtait, malgré tout, pour le nourrir, le loger...

"Je crois que cela lui fera plaisir, en fait. J'ai cru comprendre qu'il ne m'appréciait pas beaucoup. Même si cela peut se comprendre, vu son statut."

[Taliesin]

Le barde poussa un profond soupire.

-Il est vrai qu’un esclave apprécie rarement son maître, aussi auguste celui-ci fut-il, et je doute que l’on puisse changer cela… Mais pour en revenir a votre proposition, je l’accepte bien volontiers et vous en serai grandement redevable. Qui sait ? Peut-être ce gladiateur est-il le premier membre d’une future grande troupe !

L’elfe semblait déjà rêver avec envie aux perspectives que lui ouvrait la possessions de tels esclaves.

[Mornagest]

Mornagest sourit intérieurement. Il allait pouvoir ôter cette préoccupation de son esprit. Etrangement, personne n'avait jusqu'ici accepté de s'occuper de ce gladiateur, alors que la tâche n'était somme toute pas insurmontable. Mais cela permettait au Chancelier de s'assurer de la franchise du barde : il s'intéressait réellement aux esclaves. Restait à savoir pourquoi il acceptait un combattant comme esclave...

"Fort bien, je vais vous le présenter sur-le-champ. Je suis heureux de vous voir aussi enthousiaste à cette idée, mon cher. Suivez-moi."

Il indiqua la direction du Heroes Stadium.

[Chalindra Pharn]

Alerte à tous danger après mon passage dans le quartier assez agité des marchands, je me retrouvai dans le quartier religieux. Ce lieux semblait plus calme et avec raison, personnes ne souhaites vraiment affronter des prètres capable de faire tomber des tempètes de feux pour un oui ou pour un non. Le calme me permis d'admirer l'architecture des Temples, à mon grand étonement, ils n'avaient rien à envier aussi bien en termes de beauté que de puissance, aux temples de Menzoberranzan, oui Lloth aura sa place dans cette ville, le chaos embiant lui plaira surement beaucoup. Je désidai de me rendre au buraux des nouveaux venu