[Lieu-dit] Le quartier populeux et les quais

[Beorn Devir]

Le mandiant sourit de "toutes" ses dents, se saisissant de la pièce et.... parti sans demander son reste, probalment vers la taverne la plus proche...

[Eredef]

Eredef jura: il s'était fait avoir comme un bleu (ce qu'il était d'ailleurs) et, tout en marmommant les étranges imprécations propres aux tieffelins (fils de lémure etc...) se dirigea vers une autre parti du port.

[Beorn Devir]

Le tieffelin déambula un moment dans les ruelles sordides du port de la ténébreuse cité. L'air nauséabond de la crasse qui stagnait au sol, mêlée à l'odeur de poisson sorti de l'eau depuis bien trop longtemps montait à la tête d'Ederef.

Se souvenant des paroles du nain, il réalisa qu'il n'y avait ici qu'une seule et unique taverne -si le nom pouvait s'y appliquer-. Vague établissement d'où émanait une forte odeur d'alcool et de sueur, le tout accompagné d'un brouhah éructé par la population qui fréquentait le milieu. Mais rien de bien particulier pour un port après tout.

[hop petit coup de pouce histoire que ça traine pas trop ]

[Eredef]

Eredef, entra dans la taverne (ou plutôt le tas de bois) et se dirigea vers le "comptoir".
Il dit au tenancier (un homme la face tavelée portant la marque de la petite vérole , ayant une unique dent couleur jonquille):
-Vaeren, sait-tu où il est?
Le tieffelin légèremment dérangé prenait des airs menaçants et plissait les yeux.


PS: désolé pour l'attente beorn j'ai eu un problème avec ma connection internet...

[Beorn Devir]

Le petit homme à l'allure peu atrayante pointa une main bourletteuse en direction de l'escalier.

"Par d'en haut, deuziéme étâge! Mais Gamin, v'at falloir apprendre la politesse, y en a d'ceux qu'ont perdu une main pour parler coça à n'importe qui..."

Sur quoi il n'attendit pas la réponse et servit un autre ivrogne affalé sur le comptoire

[Chaos]

La nuit était déjà tombé depuis quelques heures sur la cité lorsqu'une troupe de mercenaires arrivèrent sur les quais du port de Mélandis. Ils se dirigèrent rapidement vers un navire qui avait accosté peu de temps avant le crépuscule et qui arborait le pavillon Amnien. Ce dernier était protégé par plusieurs hommes qui servaient à tenir à l'écart la populace des docks.
Lorsqu'ils virent arriver les mercenaires, un des hommes alla prévenir le capitaine du bateau. Ce dernier était un homme assez fin qui portait sur ses vêtements l'insigne Zhentil, il se dirigea vers le chef des mercenaires qui arborait aussi le même écusson. L'échange entre le capitaine et l'homme ne dura que quelques instants avant que le premier ne donne l'ordre à ses hommes de sortir la marchandise qui attendait dans les cales du navire.
Une dizaine de minutes plus tard, une trentaine d'esclaves enchaînés - de toutes races et d’ages - attendaient au bas du bateau. Le chef des mercenaire inspecta rapidement les esclaves et sépara ceux qui avaient le plus souffert du voyage des autres. Ces derniers étant inutiles, il ordonna à quelques un de ses hommes de les tuer puis de lancer les corps à la mer. Ceci fait, les esclaves entourés par les mercenaires prirent la direction de la tour du Zhentarim alors que le capitaine remontait dans son navire.
Le lendemain matin, le bateau reprit la mer après avoir reçu son paiement et la liste de marchandises à ramener à Mélandis lors de son prochain voyage.

[Eredef]

Eredef monta à l'étage et beugla d'une voie suave (ouioui pour les tieffelins c'est possible):
-Vaeren! Où est-il?
La foule se tourna vers lui comme un seul homme (normal puisqu'il n'y en avait qu'un...)
Eredef soudainemment lassé de cette mission à la vue de la tête du gaillard (la face vérolée avec plusieurs furoncles, une haleine empestant la vinasse et un chiffon dégoutant en guise de vêtement), sauta par la fenêtre (ou ce qui en tenait lieu) et attérit sur un gros homme ventripotent, tout habillé de gris, une cicatrice le long de sa joue et un septuple menton...

[Beorn Devir]

Le coup vint de derrière et le Tieffelin ne put rien voir venir... Il ne sentit que son corps devenir lourd, incapable de retenir ce poid si soudainement immense. Le sol se rapprochait innéluctablement bien que les secondes semblèrent ne plus passer, et ses membres ne répondaient déjà plus, ne pouvant prévenir la chute...

Il se réveilla avec un affreux mal de crâne. La pénombre l'empècha tout d'abord de voir quoi que se soit, à moins que se ne soit les effets secondaires d'un coup bien placer sur la tête... Mais ses facultés raciales reprirent peu à peu le dessus.

A première vue, il se trouvait dans une pièce aménagée d'un sous-sol. Un petit effort fut nécessaire pour savoir où il avait été... Peut-être étaient-ce là les sous-sol de l'auberge?

Une torche s'alluma et Ederef put voir son boureau... ou ses boureaux... l'image n'était pas encore nette. Un homme de taille moyenne, une fine barbe et une queu de cheval brunes se tenait devant lui... Les habits qu'il portait ne prétaient pas à confusion... c'était un bretteur.

Ah... le grand coq c'est réveillé. Qu'est-ce qu'un oiseau comme toi viens faire par ici? Dépèche toi je n'ai pas de temps à perdre avec les volatils de bas-étages

[Eredef]

Eredef cligna des yeux, se leva, époussetta ses vêtements et tendit sa main dans son dos. Il poussa un grand soupir de soulagemment: son épée (qu'il avait payée fort cher à l'ignoble forgeron de Mélandis) était encore en place.
-Hum... Seriez vous Vaeren sire? Bizarremment Eredef éclata d'un petit rire froid et un brin pervers.

[Beorn Devir]

Le bretteur n'eut comme réaction qu'un mince sourire froid, laissant peser un silence sur les paroles d'Ederef.

Ca se pourrait, ça se pourrait que non... Que lui veux-tu? et pourquoi tu hurlais comme le dernier des coq de bassecoure?

D'un mouvement d'une rapidité que la norme humaine ne devait pas approximer, la lame jaillit du foureau, fin fleuret aux reflets verdâtres. L'acier piqua net la joue du demi démon laissant une fine coupure sur la pommette avant de prendre place juste sous la gorge.

Et arrête de rire... ça m'irrite

[Eredef]

Eredef s'arrêta de rire, sourit, sortit une petite lime de sa poche et commença à se curer et limer les ongles.
-Un certain Aphran m'envoie et j'ai un message à lui remettre.
Eredef fit deux petites enjambées de moine en arrière tout en subtilisant la dague à son propriétaire, avant de la lui remettre au fourreau. Montrant par là même que s'il n'égalait pas la rapidité du bretteur, la sienne n'était pas mal non plus

[Beorn Devir]

Au moment ou le Tieffelin prononça le nom, le visage du Bretteur changea. D'un mouvement tout aussi rapide quoi que plus théatral, il replaça sa lame au foureau.

Alors parle, je transmettrais.

[Eredef]

Eredef prit un air légeremment etonné, il n'avait pas vu la deuxième lame sortir.
-Quelles garanties puis-je avoir messire? Dit le tieffelin d' un air suspicieux.

[Beorn Devir]

Les traits de l'homme s'assouplirent. D'un sourire narquoi il taquina le demi-démon.

Aucunement plus en partant du fait que vous ne le connaissez aucunement, vous ne sauriez pas le trouver... Pas avec la discrétion dont vous faites preuve en tout cas. Si c'est Arphan qui vous envoit alors il a dû vous recommender un minumum de doigté... Ne soiyez donc pas idiot, Arphan n'est suffisemment bête pour m'envoyer de miséreux incapables

Sur quoi il sourit encore plus.

[Eredef]

Eredef se remit à rire (pour masquer sa gêne?) et tendit le rouleau de parchemin qu'Aphran lui avait donné.
-En effet ma gaucherie me fait honte.Tenez voilà le message sieur. M'est avis qu'Aphran à en effet du prendre ses précautions pour que cette missive ne tombe en de mauvaises mains...

[Beorn Devir]

Le bretteur prit la lettre et la lut rapidement. Fronçant les sourcis sur certain passage. De temps à autres, il relevait la tête jaugeant le Tieffelin, donnant l'impression de vérifier les dires de la lettre. Ce qu'il y avait d'écrit? Ederef se le demandait, de plus que les coups d'oeil de l'homme étaient de plus en plus soutenus.
Un certain sentiment de crainte envahi l'esprit d'Ederef [jet de moral = 9] était-ce de l'appréhention? de la "peur" ?? il n'aurait su le dire...

Bien on va voir ce que tu peux faire. Mais avant tout, il va falloir faire tes preuves. Es-tu capable de te déplacer silencieusement et de t'introduire chez les gens?

L'homme attendit une réponse du Tieffelin aux yeux en amandes. Sur quoi il ajouta.

Au fait, mon nom est Vaeren.

[Eredef]

Eredef de fait souffrait péniblemment. En faisant le malin avec la dague de Vaeren, il s'était planté malencontreusemment le bout de la lame dans la pomette laissant perler une goute de sang. La faible crainte qui se terrait dans le fin fond de son esprit s'endurcit.
Eredef prit la parole:

-Enchanté, je me nomme Eredef. Comme je suppose que vous l'avez constaté, ma nature est, disons...légeremment différente de la votre.

Toute trace de bizarrerie avait disparu de son comportement et Eredef avait l'air inhabituellement sérieux.

-Pour répondre à votre question première, je puis, en effet, être discret, furtif est silencieux quand il le faut. Je suis relativemment doué pour l'art de la cambriole, puisque je suppose que c'est ce que vous attendez de moi, bien que ma spécialité reste l'asassinat; en plus de me vision nocturne.

Le tieffelin passa un pouce sur la goute de sang qui coulait faiblement, enlevant la marque de sa mégarde. Il masquait ainsi sa légère appréhension

Woops désolé beorn j'avais oublié de finir l'édit

[Beorn Devir]

Le bretteur sourit. D'une certaine façon il savait qu'une réponse de ce type allait lui parvenir aux oreilles. Ahh la fougue de la jeunesse.

Bien. Voilà le tableau, dans les quartiers riches se trouve la taverne de la Melandienne d'Argent. Nos informateurs nous ont assuré qu'une rencontre entre deux factions peut désirées allait avoir lieu demain soir. Allez sur place et assister à la réunion si possible nous devons savoir ce qu'il se passe!

Vous reconnaitrez l'un des membres de la Sombre Rive par son bec de lièvre et il porte souvent un chapeau avec une plume mauve.

Pas besoin d'héroisme, juste des détails et si moyen est, des preuves. Retrouvez moi ici dans trois jour vers 22heure.

[Eredef]

Eredef saluat le bretteur les mains jointes et...disparut, ne pouvant résister à la tentation du petit coup d'esbrouffe apris au monastère.

[Mornagest]

[Quête : le prophète gris]

L'étrange duo arrivait aussi vite qu'il le pouvait du marché matinal de Melandis. La petite fille trotinait presque à côté du barde, qui portait le sac de victuailles. Peu de paroles furent échangées ; la gamine redoutait malgré tout un traquenard, même si la raison - ou la déraison ? - la laissait espérer qu'il fut sincère.

Au détour d'une ruelle au tout-à-l'égout d'où refluaient des odeurs de cadavre en décomposition, la fille s'arrêta brusquement. Elle prit la parole, d'une voix effrayée.

"C'est... c'est là. Dans la rue suivante. J'y... vais pas, m'sieur. J'ose pas voir cette maison. J'ai peur !" couina-t-elle de sa voix fluette. Elle se serra contre Taliesin, instinctivement, puis relâcha immédiatement son étreinte, comme honteuse de son acte. Elle murmura un "pardon" à peine audible, par habitude, sans doute.

[Taliesin]

[Quête : le prophète gris]

Le barde posa une main légère sur l’épaule de la fillete.

-Pourquoi t’excuses-tu ? Tu n’as rien fait de mal, voyons ! Mais ne traînons pas ici : l’heure avance, et si nous ne nous hâtons point, tu seras en retard chez tes maîtres.

Il fit demi-tour et entraîna la petite en direction du marché.

-Merci beaucoup pour ton aide, lui dit-il lorsqu’ils se furent éloignés de la rue où se situait la maison de sinistre mémoire. Grâce à toi, je vais pouvoir pousser plus avant mes recherches et, qui sait ? Peut-être m’approcher de leur terme… En tout cas, je n’oublierai pas ce que tu as fait pour moi, et je trouverai un moyen de te prouver ma gratitude, tu peux me faire confiance.

Il ne savait pas comment il s’y prendrait, mais il lui paraissait impossible de laisser l’enfant dans sa situation actuelle, surtout après qu’elle eut pris de gros risques pour lui rendre service. Peut-être tout simplement la rachèterait-il à ses maîtres ?

Pour l’heure, cependant, il fallait qu’il l’escorte chez eux avec diligence, afin qu’elle ne fut pas punie. Puis il irait voir d’un peu plus près Cet endroit qui effrayait tant la gamine.

[Mornagest]

[Quête : le prophète gris]

Le barde revint après une bonne heure, devant l'immonde bâtisse que lui avait indiqué la fillette, du bout de son bras fébrile et agité de tremblements. Objectivement, la maison était tout simplement affreuse, et si l'on ajoutait les horribles souvenirs qui hantaient l'esprit de la gamine, on pouvait aisément imaginer le profond malaise qui l'avait tétanisée plus tôt. Son séjour dans cette sinistre masure avait dû comporter des séances de mauvais traitements, entrecoupées de jeûnes forcés et de corvées éreintantes à réaliser.

L'imagination du barde suffisait-elle pour se rendre compte de ce que pouvait être la vie d'un esclave à Melandis ? Il ne le savait, et peut-être en était-il mieux ainsi.

Il s'approcha de la porte, et réfléchit alors à un moyen d'entrer dans ce bâtiment, et à ce qu'il pourrait y faire sans attirer les soupçons sur lui.

[Taliesin]

[Quête : le prophète gris]

Après quelques hésitations, le barde toqua discrètement à la porte de la bâtisse. Le plus simple était de s’annoncer clairement, et de faire immédiatement part de son intention de se procurer des esclaves. Cela ne paraîtrait sans doute pas trop surprenant : il avait très bien pu entendre parler de cet "établissement" chez les nobles qui l’invitaient fréquemment à dîner. Après tout, les maîtres de la fillette qui l’y avait conduit étaient pour le moins aisés, et s’ils s’étaient procurés leurs esclaves ici, c’est que l’endroit avait une certaine renommée, au moins parmi les initiés.

Taliesin se recula d’un pas et observa l’huis crasseux, attendant qu’il s’entrouvre. Si les résidents voulaient bien se hâter, il leur en serait gré : patienter, le cœur battant, sans savoir s’il était sur le point d’avancer dans sa quête ou de se retrouver face à une nouvelle impasse, n’était pas à proprement parler une activité qui lui convenait.

[Mornagest]

[Quête : le prophète gris]

La porte grinça lourdement sur son battant mal graissé, et une silhouette massive apparut dans l'encadrement. Y aurait-il eu une troupe de nymphes toutes plus agréables à regarder les unes que les autres, dans la pièce que le barde devinait derrière l'homme qui se tenait devant lui, qu'il n'en aurait absolument rien remarqué, tant la répugnante apparence de l'inconnu fascinait et dégoûtait à la fois Taliesin. Jamais encore il n'avait eu l'occasion, et c'était heureux, de contempler pareil amas de graisse et de bourrelets exubérants du pantalon de l'homme... si on pouvait encore appeler cette chose un homme. Les cicatrices qui labouraient son visage lui donnait une apparence de démon issu des abysses, et ses yeux rougis par l'alcool ne faisaient rien pour améliorer sa face couturée.

Tenté de prendre les jambes à son cou, le barde resta un moment sans rien pouvoir faire d'autre que recouvrer son calme, alors que l'homme lui adressa un large sourire, défigurant encore davantage ses traits innommables.

"Monsieur ? Que puis-je faire pour vous ?" lui demanda-t-il aimablement. Le contraste entre la parole et l'apparence choqua presque autant Taliesin que sa première impression sur l'inconnu.

[Taliesin]

[Quête : le prophète gris]

Revenu de sa surprise, le barde s’empressa de saluer poliment son inquiétant interlocuteur.

-Bonjour, messire. Je suis à la recherche d’un type particulier de marchandises, et certaines de mes connaissances m’ont conseillé votre adresse, vantant la qualité de ce que vous vendiez. Je me suis donc empressé de venir voir par moi-même, ne doutant pas que ces louanges soient méritées.

[Mornagest]

[Quête : le prophète gris]

Le bonhomme continua à sourire et répondit de but en blanc :

"De la chair à travailler, hein ? Pas de problème, monsieur. Entrez donc, je vais vous montrer ce que j'ai en stock. J'ai justement un nouvel arrivage..."

Il s'effaça tant bien que mal pour laisser le barde entrer. A l'intérieur règnait une odeur composite qui saisit Taliesin aux narines, un mélange de sueur, d'urine et de paille en putréfaction. Pourtant, nulle trace d'esclaves dans la pièce, mais plusieurs portes qui laissaient supposer qu'elles cachaient des cellules, ou du moins, un endroit où les esclaves étaient parqués en attendant de trouver un acquéreur.

"Alors, que cherchez-vous comme type d'esclaves ? De jolies filles pour égayer vos soirées entre amis ? Des musiciens ? Des illusionnistes pour un spectacle ? De simples soubrettes ? Vous avez le choix !"

Il parlait toujours de sa voix sympathique, comme s'il proposait de vendre des légumes. Taliesin avait du mal à imaginer qu'un homme puisse tant dédaigner la dignité de ses semblables.

[Taliesin]

[Quête : le prophète gris]

Les choses avaient le mérite d’être clairement posées, et si Taliesin ne voulait pas susciter de soupçons chez l’esclavagiste, il se devait de répondre sans plus tarder. Cependant, qu’allait-il demander ? Même si ce qui l’intéressait vraiment était la manière dont cet homme se procurait les malheureux qu’il revendait, il devait continuer à jouer le jeu, se comporter comme l’un de ses acheteurs de « chair à travailler ». Mais la question demeurait la même : quel type d’esclave demander ? Les habitants de la Cité Idéale étaient de toutes les races, et s’ils étaient érudits et versés dans tous les arts, notamment magiques, ils ne présentaient cependant pas de caractéristiques telles qu’il fut possible de les distinguer des autres malheureux asservis.

Bah, peu importait. De toute manière, les chances pour que l’un de ses concitoyens se trouve derrière ces portes étaient si minces qu’il ne servait à rien de tergiverser. Autant continue avec le motif qu’il avait utilisé jusqu’ici. Au moins, sa couverture serait cohérente.

-Et bien… je suis artiste, et j’organise toutes sortes de spectacles. Ainsi, je suis à la recherche de rareté, d’originalité, de jamais vu, ou du moins rarement. Alors, j’aimerais que vous me présentiez vos plus belles pièces, celles qui vous paraissent avoir le plus de valeur, que vous pensez avoir le plus de mal à vous procurer à nouveau.

[Mornagest]

[Quête : le prophète gris]

L'homme réfléchit quelques instants. Il avait de tout à proposer à l'inconnu, mais sa demande se précisait : de la rareté, du surprenant. Il avait cela disponible.

"J'ai une prêtresse elfe noire, difficile à attraper. Elle a été investie d'un sortilège de domination, elle est donc sans danger. J'ai aussi un aasimar assez hargneux, méfiez-vous de lui... c'est tout ce que j'ai de plus exotique. Sinon, bien sûr, des elfes, des humains... des artistes, j'en ai aussi. Mais pas des phénomènes de foire, comme vous semblez en chercher. Peut-être un tour d'horizon vous intéresserait-il ?"

[Taliesin]

[Quête : le prophète gris]

Taliesin acquiesça.

-Et bien, je vois qu’on ne m’avait pas menti : vous avez vraiment de la marchandise intéressante ! Et j’accepte volontiers votre proposition : donnez moi donc un aperçu de vos réserves. L’individu en tant que tel est très important pour attirer le spectateur : mais ses capacités, ses compétences peuvent l’être encore d’avantage ! Alors, si vous possédez des esclaves doués pour les arts, la magie ou tout autre domaine exploitable, je pense que nous arriverons sans mal à faire affaire !

[Mornagest]

[Quête : le prophète gris]

L'homme tapa amicalement sur l'épaule de Taliesin, qui tressaillit sous le contact de cet homme répugnant tant par son aspect que son absence totale de morale.

"Fort bien ! Suivez-moi, je vais vous montrer tout cela."

Il sortit un trousseau de clé de sa poche, en choisit une et l'inséra dans la serrure de la porte de gauche, qu'il ouvrit sans bruit. L'obscurité règnant à l'intérieur donnait froid dans le dos au barde, et surtout, le souffle humide qui vint lui fouetter le visage, apportant des effluves encore plus nauséabondes que celles qui l'avaient agressé lorsqu'il était entré.

L'homme se saisit d'un bâton d'une cinquantaine de centimètres, posé contre le mur, quelque part dans le noir, et incanta rapidement.

Homme --> boule de feu mineure --> torche

Et la lumière fut. Aussitôt, quelques gémissements se firent entendre. La clarté aveuglante de la torche avait incommodé plusieurs esclaves maintenus prisonniers dans les différentes cages disposées de part et d'autre du couloir. Chacun disposait d'environ quatre mètres carrés pour survivre, avec un bol d'eau en terre cuite pour seul compagnon, il n'y avait qu'un seul esclave par cage.

Des regards suppliants, des regards haineux, pour certains, mais tous avaient une lueur abominable de désespoir qui enveloppait leurs yeux habitués à la morbide obscurité de cet endroit inhumain. Comment pouvait-on imaginer pareille chose ? Le barde sentit son coeur se serrer et dut contenir des larmes de colère et de tristesse. Puis il parvint, avec difficulté, à reprendre un masque impassible sur son visage d'elfe naguère souriant.

"Voilà une partie de ce que j'ai à disposition. Vous voyez, cela va du plus jeune serviteur humain au plus expérimenté magicien elfique, neutralisé par mes soins bien sûr."

Il devait y avoir environ trente créatures dans la pièce, trente âmes à jamais brisées par ce monstre difforme qui se tenait à peine sur ses deux jambes sans s'écrouler sous son propre poids...