[Bâtiment] La Mélandienne d'Argent : Dar Bella

[Mornagest]

[Quête : viscères à l'air]

Le nécromancien regarda un instant la jeune femme. Il était content d'avoir réussi à les satisfaire. Peut-être pourrait-il enfin retourner en paix à ses recherches... Il annonça au trio qu'il allait prendre congé :

"Je vais donc vous laisser enquêter plus avant. Je retourne à l'école de magie."

[Nithep]

[Quête — Viscères à l'air]

Ni'Thep hocha la tête aux dires du nécromancien.

Vous pouvez partir si mes deux associés dans cette affaire y consentent.

Puis elle réfléchit un instant.

Je vais aussi vous quitter quelques temps, je crois avoir une piste mais je ne voudrais pas dire de bêtises, et cela nécessite une furtivité toute particulière ... telle qu'une personne seule sera à même de s'accorder.
A plus tard, ne me cherchez pas, c'est moi qui vous trouverais.

A ces mots, Ni'Thep s'enroula dans sa cape et quitta la pièce d'un bon pas.

[Beorn Devir]

Hep hep hep, pas si vite... Je n'en ai pas fini avec vous!

Le regard vide d'expression du drow, aussi rouge que du sang, fit frémir le nécromant. Si Nithep semblait l'avoir mis dans ces petits souliers, le fait qu'elle soit accompagnée du conceiller rendait encore plus terrifiées les idées du mage.

Je me fou bien de savoir ce que cet espèce d'insecte a pu penser. Vous êtes un maitre en nécromancie de Melandis... pas le dernier mageot de passage dans un village. La prochaine fois que vous doutez sur un ordre impérial, vous vous comporterez comme ces morts vivants que vous aimez tant! Me suis-je bien fait comprendre? Il n'y a pas que vous qui sachiez certaines animations des morts et n'oubliez pas Qui est au conceil... Vous pouriez vite devenir un fidel serviteur.

Beorn ne regarda même pas l'homme, sur de l'effet de ses paroles. S'il existait Une chose que les nécromants redoutaient vraiment... c'était bien ça!

Bon, très bien... j'ai une idée. Nous avons ces restes. Allons dans le Templs Talos et réssucitons ce cafard. Nous en saurons plus... Bien sur, il ne devra pas s'attendre à rester en vie bien longtemps...

Nous ferons ceci pendant votre escapade

Bien Raven, suis la commanda mentalement l'elfe noir à son corbeau

[Garance Trégastelle]

- Je risque d'avoir du mal à vous répondre... Je n'ai en fait vu que très peu de Melandis, donc il va m'être difficile d'avoir une opinion arrêtée avant d'avoir visité un peu la ville. Mais le peu que j'en ai vu ne m'inspire pas vraiment, sans vouloir vous offenser. Mis à part les quartiers où nous sommes, je ne me sens pas vraiment à mon aise, et assez peu "accueilli" par cette ville, si vous voyez ce que je veux dire.
Peut-être que je verrai mieux une fois accoutumé à cette cité...

Il attaqua doucement son plat.

[Taliesin]

Taliesin émergea de sa transe une heure environ après s’y être abandonné. Cette petite sieste improvisée l’avait revigoré et il se sentait d’attaque pour parcourir la cité à la recherche d’un travail, première étape indispensable à l’accomplissement de ses projets qui, à n’en pas douter, allaient réclamer d’importantes ressources financières.

Le barde se leva et alla toquer doucement à la porte de Kerdän. N’entendant pas de réponse, il supposa que le rôdeur était parti vaquer à ses propres occupations. Il retourna donc dans sa chambre, écrivit quelques lignes sur un bout de parchemin pour informer le jeune homme de son absence temporaire et, après l’avoir glissé sous sa porte, il quitta l’établissement.

Fort des indications que lui avaient fourni le tenancier, il prit la direction du Mélandinopole. Avec un peu de chance, il y trouverait de l’ouvrage.

[Taliesin]

Sitôt rentré du Mélandinopole, Taliesin remonta dans sa chambre. Il devait préparer sa représentation du soir et il avait fort à faire : son répertoire habituel ne conviendrait sans doute pas aux Mélandiens ou, du moins, en dirait un peu trop sur ses opinions et ses engagements. Il choisit donc un ensemble de chansons et de morceaux plus neutres : ballades, chants épiques narrant les hauts faits d'antiques héros… Pour l'heure, il ne pouvait pas faire mieux : il ajusterait son tour de chant en fonction des réactions du public et de ses préférences.

Le barde répéta une partie de la journée ces morceaux qui ne lui étaient pas toujours des plus familiers. Enfin, il se sentit prêt et attendit paisiblement le moment de regagner le complexe artistique de la cité.

[Duo]

Alors que l'étranger commençait à manger, Duorok éclata d'un rire sonore.

"Hahahahahaha ! En effet, on ne peut pas dire que Melandis soit la ville la plus accueillante des Royaumes. Bien qu'elle le soit pour certaines races souvent rejettées par les bonnes gens. J'y ai trouvé un refuge agréable et la ville est pleine d'opportunités."

Il attaqua son plat à son tour.

[Garance Trégastelle]

L'entrecôté n'était pas mauvaise, mais Kerdän sentit qu'il ne pourrait pas arriver au bout, à cause du manque d'habitude à ce genre de nourriture. Au moins sa faim s'apaisait-elle rapidement...

- Je veux bien vous croire, et compte bien visiter de toute façon... Mon contrat ne me liait que jusqu'à son arrivée ici. Enfin... il n'est pas tout à fait achevé, car je repars avec lui une fois ses affaires terminées. Mais d'ici là, je suis assez libre.
Cependant, mes finances ne sont pas au mieux, fit-il en grimaçant légèrement, sauriez-vous où je pourrais trouver un emploi pour me permettre de maintenir un rythme de vie acceptable ? Comprenez, le barde n'est plus tenu de me payer pour le moment...

Un petit mensonge, mais qui pourrait l'aider grandement... restait à voir si ça allait marcher, ce qu'il disait n'était après tout vraiment pas loin de la vérité.

[Duo]

Alors que l'étranger parlait, Duorok avait fini son assiette. Il prit une lampée de vin avant de déclarer.

"Quelqu'un de votre condition, qui cherche du travail... toujours dans le mercenariat je suppose ?

Je suis le gérant d'une modeste guilde de combattants qui effectue de temps à autre des missions pour le compte de particuliers ou du gouvernement.

Si vous ne trouvez rien, n'hésitez pas à venir me voir. Ma guilde, Zaefal, sur l'esplanade impériale, du côté de la place des marchands. Donnez votre nom au garde, il vous mènera à moi."

Il commença à se lever.

"Sur ce cher voyageur, je vais vous laissez. N'hésitez pas à venir me voir si vous cherchez du travail !"

Duorok tendit sa main à Kerdän pour le saluer.

[Garance Trégastelle]

Le rôdeur se leva à son tour, et serra la main de Duorok. Puis, une fois le demi-orc parti, il se retourna vers son assiette, encore à moitié pleine (ou à moitié vide, si l'on considérait la chose du point de vue d'un aventurier qui n'avait pas mangé depuis 3 jours, et encore son dernier repas était-il composé de trois fois rien. Bref, il en restait encore). Il appela un serveur pour demander de débarrasser, et remonta dans sa chambre.
En ouvrant la porte, il vit un mot par terre. Taliesin était donc absent... Kerdän rentra dans sa chambre, mais avant de refermer, il entendit un bruit dans celle du barde. Il prit précautionneusement son bâton, et s'approcha de la porte voisine. Effectivement, au bruit, il y avait quelqu'un.
Kerdän ouvrit grand, pensant surprendre l'intrus, et se retrouva presque face à Taliesin. Il souffla un coup, et s'expliqua devant le barde surpris qu'il pensait trouver quelqu'un d'autre, à cause du mot de Taliesin signalant son absence.

- Tu as réussi à avancer ? J'ai peut-être quelques entrées dans la ville, mais je vais voir ce que je peux en tirer en temps utile. Pour l'heure, il faut que je retrouve mon corbeau... Il montra la plume qu'il avait trouvée. Il est quelque part par ici, j'en suis sûr !

Il fit une pause, conscient qu'il monopolisait complètement la conversation.

[Duo]

Après avoir réglé les frais de repas pour Kerdän et lui-même, Duorok s'en fut. Content de son repas et de sa rencontre.

Il se dit qu'il était fatigué et prit la route de la guilde Zaefal.

[Taliesin]

Le barde sourit à Kerdän.

-Et bien, il semblerait que nos premières heures mélandiennes soient plutôt fructueuses ! Je me suis effectivement absenté, mais les choses sont allées plus vite que ce que j'aurais cru : j’ai été embauché par le directeur du Mélandinopole. Je donne un premier concert ce soir. C’est une bonne chose de faite : maintenant, je vais pouvoir songer à mes recherches.

[Garance Trégastelle]

- Bien... Vu tout ce qu'il y a à faire, cela risque d'être plutôt délicat de trouver des moments fixes pour se tenir informés l'un l'autre des avancées.
Enfin je prévois le pire, mais si on ne déménage pas on trouvera toujours un moment ici où on pourra discuter. Mais je pense que pour l'heure nous avons tous deux des choses plus ou moins urgentes à faire, alors je te laisse, si tu permets, je vais me retirer pour essayer de résoudre mes affaires. Passe un bon concert, tu as mes encouragements...

Kerdän se dirigea vers la porte pour regagner sa chambre.

[Taliesin]

-Merci et bonne chance à toi ! lança Taliesin.

Lorsque le rôdeur eut refermé la porte derrière lui, l’elfe commença à se préparer. Quelques minutes plus tard, il quittait la Mélandienne d’Argent en direction du Mélandinopole.

[Garance Trégastelle]

Une fois sorti de la chambre de Taliesin, Kerdän rentra dans la sienne afin de finir de mettre en place ses effets. Environ une demi-heure après, tout était prêt. Il avait entendu son compagnon sortir un peu après leur discussion, et en fit autant.

Arrivé dehors, il passa voir son cheval, et après s'être assuré auprès du lad que tout allait bien, il partit en direction de la place des marchands.

[Ben-jXX]

Ben-j poussa la porte de la Mélandienne d'Argent. Cétait la première fois qu'il y mettait les pieds, l'animation de la taverne lui fit dire qu'il s'agissait là du lieu de sortie du citoyen mélandien lamda.

Le moine alla s'assoir dans un coin sombre. La capuche sur la tête, en se faisant le plus discret possible, il scruta du regard tous les clients. Cependant, comme Duorok ne l'avait pas renseigné sur l'identité de ce Kerdän, ni sur son apparence physique, il n'apprit pas grand chose.

Ben-j se déplaça au bar et commanda une bière. Il incita alors le serveur qui la lui apportait à se rapprocher de lui et lui souffla à l'oreille:
"Dites-moi mon brave, connaissez-vous un certain Kerdän qui serait client dans votre auberge? J'ignore tout de son apparence, mais il a peut-être été vu en compagnie de messire Duorok le patron de la guilde des mercenaire, cela vous dit-il quelque chose?"

[Mornagest]

L'employé derrière le bar regarda un instant le nouveau venu avec une pointe de méfiance, mais l'évocation du nom de Duorok dissipa ses craintes.

"Oh, vous êtes une connaissance de messire Duorok ? Certes, il est venu dans notre auberge voici quelques jours déjà, il était accompagné d'un soldat, ou d'un guerrier, je ne sais trop. L'homme est sorti de l'auberge, mais je ne sais exactement où il est allé. Peut-être messire Duorok pourrait vous le dire ?"

[Taliesin]

[Quête : le prophête gris]

Sitôt rentré du Heroes Stadium, le barde avait commandé un solide repas. Tout en mengeant, il songeait au gladiateur qu’il avait rencontré dans l'arène et aux informations qu’il lui avait fournies. Mornagest… Rencontrer cet homme constituerait sans doute la prochaine étape de ses recherches, mais le chemin pour y parvenir était loin d’être évident. Comment rentrer en contact avec l’un des dirigeants de la ville ? Taliesin s’interrogeait ferme, ne voyant pas véritablement de solutions dans l’immédiat. A part peut-être espérer que Mornagest vienne un jour assister à l’un de ses concerts… Mais cela pouvait prendre du temps, beaucoup de temps, avant que sa notoriété n’atteigne les hautes sphères mélandiennes. Et encore fallait-il espérer que ce dernier ait un intérêt pour la musique…

L’elfe se questionna ainsi pendant les deux journées suivantes, sortant parfois de la Mélandienne pour aller explorer le quartier avoisinant, tendant l’oreille afin de récolter des informations sur la ville, les événements récents, les dernières rumeurs… Puis arriva le jour de sa deuxième représentation au Mélandinopole, et, après s’être préparé pendant une bonne partie de l’après-midi, il en prit tranquillement la direction.

[Kol Dan'Metil]

Kol poussa d'une main lasse la porte de l'auberge. Celà faisait bien trois jours qu'il n'avait pu se prélasser dans un lieu digne de ce nom ni déguster un repas plus évolué qu'un ragout malodorant et innomable. Fourbu il s'emapra d'une chaise libre et s'installa séance tenante à une table.

Aussitôt une serveuse vint s'enquérir de ce que désirait le "seigneur". L'aventurier ne fut pas dupe quant à l'hypocrisie de la serveuse. Son regard dégouté à la vue du Nécromancien en disait bien plus long qu'un discours. D'une voix méprisante le Mage au crâne chauve l'envoya lui chercher un plat copieux et lui ordonna de mettre à sa disposition un bain dans une chambre cossue qu'il comptait louer pour une période indéterminée.

Il jetta sur la table une pièce de platine accompagnée d'un commentaire acide dont la teneur apprximative devait être : " voilà qui devrait suffire pour couvrir mes frais ici..."

L'humeur du Mage s'améliora grandement alors que la serveuse déposa quelques minutes plus tard une volaille bien grillée. Sans se soucier de la bienséance, il dévora le volatile comme un affamé qu'il était, tassant les monticules de viande par une bière légère et goutue.

Son repas exterminé, il s'intéressa à la sacoche qu'il avait récupéré sur le cadavre chaud d'un mage quelques heures auparavant. Des babioles sans intérêt, quelques potions aux odeurs inconnues mais surtout.... un livre de sortilèges... Fébrilement il ouvrit ce dernier et feuilleta rapidement son contenu. Kol fronça les sourcils... Un imbécile... voilà ce qu'avait été le propriétaire de ce grimoire... Il était désormais bien plus heureux encore d'avoir tué cet être. Les sortilèges étaient approximatifs et de bien faible puissance. Mais celà suffirait amplement au mage pour se reformer une base solide de sortilèges de son cru... De plus, un tel grimoire serait une bien belle couverture pour se faire passer pour un apprenti pataud à l'école du Necronomicon.... Finalement la journée n'avait pas été si mauvaise que celà.

Il monta dans sa chambre pour se défaire de la ocuche de crasse qui l'assaillait et passer des atours digne de ce nom. Finalement, fumant une pipe, il se mit en devoir de reconstituer son propre grimoire.

Des jours durant, les serveuses de la melandienne d'Argent ne virent point l'étrange locataire de la chambre ormis pour lui porter ses repas.

HRP :

sortilèges du grimoire de Kol :

level 0

détection de la magie
manipulation à distance
signature magique
lumière
ouverture/fermeture

level 1

armure du mage
charme personne
corde animée
identification
orbe de feu mineur

level 2

invisibilité

[Garance Trégastelle]

Kerdän se reposait dans sa chambre quand on frappa à la porte... Il marmonna un oui étouffé et un employé entra, un mot à la main. Kerdän le remercia d'un petit pourboire et l'homme prit congé après avoir donné la note.

Elle était assez courte, signée de Daelc, l'intendant, et demandait simplement à Kerdän de se rendre au bâtiment de la guilde aussi tôt que possible. Il rassembla son équipement et sortit en direction de la place des marchands où se trouvait le siège de Zaefal.

[Eredef]

Eredef pénétra de son pas de moine (qu'il avait appris rappelons-le pour ceux qui ne suivent pas les formidables peripéties de cet aventurieux hors du commun, au monastère du corbeau noir dans l'épine dorsale du monde) dans l'auberge luxueuse et chère de Mélandis. Il avait légeremment peur de ne pas rentrer dans ses fraits: Vaeren était bien gentil mais toujours était-l que la bourse du tieffelin était vide.
Eredef tendis au serveur venu le débarrasser sa cape de fuligine et se laissa conduire tranquillement vers une petite table dans un coin, où il était tout à fait tranquille. Le serviteur bien qu'étrangemment mal à l'aise, ne fit aucune remarque quant à la nature du planaire, ce dernier ayant chaussé ses petites lunettes teintées; cachant ainsi ses yeux de chat.
Il se mit discretemmet à observer l'integralité de la pièce, cherchant du regard les factions et la personne que le bretteur lui avait indiqué

[Beorn Devir]

[Quête : les rivaux]

Ederef s'assit donc à une table. Et attendit... Rien de véritablement spécial ne semblait se produire ici. Les aristocrates bien aisés, bourgeois et autres parvenu de Melandis venaient se repaitre ici de mets plus ou moins fins, déguster les grands vins d'importations de Toril ou simplement, montrer leur bourse...

Dès son arrivée, le tieffelin avait attiré l'attention. Son habiement faisait un peu tache au milieu de tout ce beau linge de noblieaux. Presque tout le monde avait remarquer l'individu et les critiques fusaient déjà bon train.

Et toujours rien.... pas le moindre homme s'apparentant à la description de Vaeren.

[Eredef]

Se sentant légeremment déplacé dans ce décors et voyent les regards converger sur lui et sa tenue miteuse sentit qu'il était temps de se faire discret.
Il se laissa très lentement glisser de sa chaise vers le coin sombre derrière lui et finalemment semblat disparaître aux yeux de ces nobles arrogants et maniérés.
Remarquant que les personnes attablées retournaient à leurs conversations, il enjamba discrètemment la chaise se trouvant devant lui et partit vers l'entrée de la pièce.
Il se dirigea vers le vestiaire, et attendit, caché entre pourpoints, pardessus, capes et houppelandes luxueuses.

[Taliesin]

[Quête : le prophète gris]

Sitôt passé les portes de l’auberge, le barde monta s’enfermer dans sa chambre. Etendu sur son lit, le regard fixant un plafond qu’il ne voyait pas, il tenta de se ressaisir. Mais il n’y parvint pas : sans cesse, la scène qui s’était déroulée dans les geôles du Stade revenait le hanter et amplifier la douleur qui lui meurtrissait l’âme. C’était surtout le visage du gladiateur, ses yeux emplis d’abord d’un espoir insensé, puis d’une terreur folle, qui lui broyait les entrailles.

N’y tenant plus, Taliesin se releva et descendit au rez-de-chaussée. Il revint dans la pièce dix minutes plus tard, porteur d’un flacon de liqueur elfique qu’il déboucha et commença derechef à vider à grandes goulées. Le liquide corsé enflamma sa gorge et son ventre, fit tourner sa tête lourde. Bientôt, il s’affala sur sa couche : le monde autour de lui vacillait. L’alcool avait momentanément anesthésié son esprit déchiré par les remords, et, lentement, il sombra dans un sommeil lourd, sans rêves.

Quand il se réveilla, son crâne palpitait d’une douleur profonde ; mais ce fut son estomac noué qui se fit le plus pressant. Titubant, le barde se leva et alla, pitoyable, régurgiter la boisson patiemment préparée par les brasseurs elfes, et gâchée en un instant par un Taliesin aux abois.

Lorsque les convulsions eurent cessé, et qu’il ne resta que le mal de crâne, atroce, Taliesin se traîna sur son lit. Il n’avait pas menti à Mornagest : il devait le soir même donner un concert au Mélandinopole, mais il doutait fort de pouvoir assurer la représentation. Il s’admonesta vertement pour s’être ainsi laissé aller. A quoi l’avait-ce avancé ? Avait-il ainsi rendu la vie au malheureux esclave ? Avait-il atténué la culpabilité qui le rongeait ? Non : il l’avait juste endormie, et à présent elle revenait, pire encore qu’auparavant.

Lorsque l’ombre commença a envahir Mélandis, Taliesin, à peine remis, prit sa harpe et quitta l’auberge pour rejoindre le Mélandinopole. Ce serait probablement un piètre concert… Tant pis. Là n’était plus l’important. Il devait reprendre au plus vite ses recherches et retrouver les siens. Mener sa quête à son terme était la seule manière qu’il voyait pour que son crime ne soit pas vain. Oh, il en porterait toujours le poids ; les lugubres images continueraient à harceler ses rêves.... Mais, s'il parvenait à sauver quelques autres victimes de la barbarié mélandienne, peut-être pourrait-il s'en vouloir un peu moins. Peut-être.

[Taliesin]

[Quête : le prophète gris]

Sitôt revenu de l'inquiétante masure de l’esclavagiste, Taliesin fit demander que l’on prépare de quoi se laver et surtout se sustenter pour les deux malheureux qu’il avait achetés et qui était dans un état pitoyable.

Même propres et rassasiés, leur épuisement sautait aux yeux et, malgré leur incertitude face à ce qui les attendait, ils ne se le firent pas dire deux fois lorsque le barde leur proposa de prendre un peu de repos dans les chambres qu’il avait louées pour eux.

Ce n’est qu’en toute fin d’après-midi, alors que le soleil frôlait l’horizon, que la jeune humaine et le gnome illusionniste se réveillèrent. Après un nouveau repas, ils se retrouvèrent face au barde, dans sa propre chambre.

Celui-ci, debout, les mains croisés dans le dos, les examina un moment. Ils paraissaient un peu reposés… Un petit peu. Cependant, leur inquiétude était flagrante, et il brûlait de les rassurer. Pourtant, il ne le fit pas. Il ne savait rien d’eux et ne pouvait prendre le risque de leur révéler quoi que ce soit sur lui avant d’avoir appris certaines choses. Comme toujours depuis son arrivée dans la cité du chaos, la plus extrême prudence était de rigueur.

-Très bien. fit-il après un moment de silence. J’aimerais que vous me parliez un peu de vous. Que vous me racontiez votre histoire et, si ce n’est point trop douloureux, ce qui vous a conduits à être retenus, asservis, en ces murs. Parlez à cœur ouvert : je vous assure que vous n’aurez pas à le regretter.

Il leur adressa un sourire encourageant, et attendit qu’ils se lancent, en espérant que les bons traitements qu’il leur avait dispensés les pousserait à parler honnêtement. Et que ses observations attentives lui permettraient de découvrir certains aspects de leur personnalité.

[Mornagest]

[Quête : le prophète gris]

Les deux malheureux, même s'ils avaient grandement apprécié ces repas et ce repos qui leur manquaient depuis si longtemps, hésitaient. Ils avaient peur. Cela se lisait sur leur visage, à travers leurs gestes maladroits, leurs regards baissés vers le sol, sans oser lever les yeux plus haut que le niveau des pieds du barde.

Que leur voulait-il ? Qui était-il, pour ainsi leur demander de narrer leur douloureux passé de ces quelques semaines en ville ? Eux-mêmes ne se connaissaient pas entre eux, à peine de vue.. dans l'obscurité de cette chambre de douleur qu'était la prison aux esclaves. Ils avaient eu, en l'espace de quelques jours seulement, le temps de regretter mille fois d'être venu au monde, et n'osaient croire que cet elfe serait toujours aussi affable tout le reste de leur détention, qui s'achèverait probablement par leur mort prématurée.

Voilà tout ce qui traversa leurs esprits, tandis que le barde parlait. Qui allait commencer à parler ? Car il attendait certainement une réponse, et vite. Mais que lui dire ? La vérité ? Cet être était-il doué de détection du mensonge ? Cherchait-il à les sonder afin de les exécuter cruellement, en cas de mauvaise réponse ?

La jeune fille bredouilla :

"Je... je m'appelle Rhéa. J'ai seize ans, je suis entropiste. Mes parents m'ont encouragée à entamer un apprentissage de la magie, voici plusieurs années déjà. Ils me trouvent... me trouvaient précoce. Mais j'ai sans doute irrité un voisin... je ne sais pas. On m'a dénoncé, mes parents... sont morts, et j'ai été vendue voici une éternité à notre ancien maître."

Elle rougit tout en parlant, et se cacha le visage sous son épaisse chevelure. Elle avait l'impression de s'être vendue... cruelle ironie. Qu'avait-elle à perdre ? Entravée, orpheline, déchirée pour le restant de sa vie, elle n'espérait plus qu'une mort rapide et sans douleur. La liberté était un terme dont elle avait oublié le sens.

A son tour, le gnome prit la parole, de sa voix rauque de fatigue et de poussière accumulée dans ses poumons.

"Je suis Albus. Je viens de Féérune. Je travaillais dans un théâtre, dans la mise en scène. Je réalisais des effets sonores et visuels à l'aide de ma magie. Mais une erreur dans l'un de mes sortilèges a tué une spectatrice, l'épouse d'un noble amnien. Il m'a fait exiler sur Dorrandin, et j'ai erré seul pendant quelques jours, mourant de faim et de froid. Une troupe de mélandiens m'a capturé et j'ai fini ici. C'est tout..."

Il y avait comme une note de fin dans sa phrase, comme si sa vie ne pourrait jamais redémarrer, comme si l'espoir était mort depuis ce jour où il avait été fait captif.

[Taliesin]

[Quête : le prophète gris]

Un court silence s’ensuivit, pendant lequel Taliesin continua à examiner les deux individus qui lui faisaient face. Il pensait également à leur récit : ces destins brisés, semblables en certains points à ceux de ses concitoyens, l’avaient touché. Si horribles, et pourtant si courants dans les parages de cette cité maudite. Des milliers de malheureux semblables à ces deux là souffraient à Mélandis, et il n’y avait visiblement personne pour leur venir en aide…

Lui revinrent alors à l’esprit les visages des esclaves, pressés derrière les barreaux de leurs cages, là-bas dans l’antre du monstrueux commerçant… L’elfe secoua la tête pour chasser ces sinistres images, et poussa un profond soupir.

-Je vous remercie pour votre franchise, dit-il. Et croyez bien que je compatis à ce que vous avez enduré.

Il tenta d’accrocher leur regard, mais ils gardèrent la tête baissé, comme ils l’avaient fait depuis le début. Cependant, Taliesin en avait assez vu (et entendu) pour croire qu’ils s’étaient montrés sincères. Il poursuivit :

-A mon tour de me présenter : je me nomme Taliesin, et je suis barde. Si je suis venu à Mélandis, c’est que j’ai tout lieu de croire que certains de mes amis, comme vous, y ont été réduits en esclavage. Je veux bien sûr tout faire pour les retrouver : mais la cité est vaste, et les personnes asservies par les mélandiens nombreuses… Même si je voudrais venir en aide à tous les esclaves, je crains de ne pas en avoir les moyens, et je dois me hâter d'accomplir ma tâche, avant d'éveiller les soupçons...

Il soupira à nouveau puis reprit la parole.

-Vous pouvez dors et déjà vous considérer comme des gens libres : il est hors de question que je sois le maître de quelqu’un. Il faudra cependant conserver les apparences : je doute que mon attitude plaise aux autorités. Mais dès que j’aurai accompli ma quête et retrouvé les miens, nous quitterons la ville, et je demanderai qu’on vous ôte ces maudits colliers. La seule chose que je vous demande est de me dire tout ce que vous savez sur les esclaves. Les lieux où on les rassemble, ceux où on les vend, les individus qui sont les plus influentes dans ce commerce… Mais aussi si vous avez entendu parler de personnes qui, envers et contre tout, venaient en aide à ceux qui, comme vous, sont victimes de la barbarie mélandienne. Si vous pouvez me donner ne serait-e qu’une once d’information susceptible de m’aider dans mes recherches, alors nous serons quitte, et même plus : je serai votre débiteur.

[Mornagest]

[Quête : le prophète gris]

De nouveau, les deux esclaves se méfiaient, malgré la sincérité apparente du barde. Mais les complots, les tricheries, ils en avaient déjà subi, ailleurs qu'en ville, déjà, mais plus encore ici. Ils avaient peur de souffrir encore, de le voir éclater d'un rire sarcastique en leur annonçant qu'il s'était moqué d'eux, pour le simple plaisir de voir leurs mines dépitées à la suite de cet aveu sadique. Que n'avaient-ils pas enduré ?

Albus prit cependant la parole.

"Je n'ai pas eu l'occasion de voir d'autres... d'autres tortionnaires que le mien. Et il nous interdisait de parler entre nous, même par gestes. Il a placé des yeux partout dans la pièce, ce monstre. C'est...". Il s'interrompit. Rhéa prit le relais :

"Je tentais d'écouter quand il reçoit de la visite, comme avec vous. Je n'espérais plus sortir de là, vous m'en voyez reconnaissante. Je ne sais si je pourrai un jour vous remercier suffisamment, mais je vais tenter de vous aider dans votre quête, messire."

Elle releva les yeux, et vit pour la première fois le visage de leur bienfaiteur. Elle avait de beaux yeux bleus clairs, étincellants d'intelligence et de vivacité, même si un voile de tristesse immense semblait les envelopper. Mais peut-être allait-il pouvoir disparaître un jour ?

"J'ai entendu quelques noms, quelques clients qui venaient le voir. Souvent des nobles, des riches désireux d'acheter des filles comme moi pour leurs immondes orgies. Des combattants aussi, pour le stade de Melandis. Des serviteurs pour des tâches moins répugnantes... le plus étonnant c'est que je n'ai jamais entendu parler du Conseil. Je ne sais où ils se fournissent. Quant à nous... je ne connaissais Albus que de vue jusqu'il y a quelques minutes, messire."

Le gnome enchaîna :

"Apparemment ils font des esclaves tous ceux qu'ils trouvent et qu'ils peuvent dominer par la force ou la magie. J'ai vu plusieurs gaillards qui auraient aisément pu rivaliser avec un ogre, à mains nues. J'ai aussi l'impression que certains sont là par châtiment. Mais, nous pourrons sans doute essayer de contacter d'autres esclaves, dans les quartiers pauvres. Il doit y en avoir, nettoyant la ville, travaillant pour le Conseil. Nous pouvons leur parler, si nous nous joingons à eux !"

[Taliesin]

[Quête : le prophète gris]

Taliesin observa le gnome et la jeune femme. Ils n’avaient pas pu lui apprendre grand chose mais étaient apparemment disposés à l’aider. C’était plutôt encourageant.

-D’accord. Je crois que vous aurez moins de difficultés que moi à les rencontrer, et de plus cela attirera moins l’attention. Je vous demanderai donc de vous rendre en ville et d'interroger les esclaves pour savoir où j’aurais le plus de chances de retrouver les miens… Vous pourrez également leur demander s’il n’ont jamais, par hasard, entendu parler d’une certaine Cité Idéale. Il y a peu de chances, mais on ne sait jamais. Et si des Mélandiens vous questionnent sur vos fréquentes allées et venues, vous n’aurez qu’à répondre que je vous envoie faire des courses de toutes sortes. On devrait alors vous laisser tranquilles : mes concerts marchent plutôt bien, et on se dira que je commence à avoir des goûts de luxe.

Il leur adressa un sourire amical et ajouta.

-Il faudra peut-être aussi que vous participiez à mes représentations : c’est sous le prétexte d’enrichir mes spectacle grâce à vos compétences magiques que j'ai négocié avec l'esclavagiste. Mais il n’est pas question que vous travailliez immédiatement : vous vous reposerez jusqu’à ce que vous vous sentiez en pleine forme. Et après, vous garderez bien entendu votre liberté d’action et de mouvement, et je ne vous imposerai jamais de faire quoi que ce soit. Il faut certes que nous préservions les apparences, mais comme je vous l’ai dit, en ce qui me concerne, vous êtes libres.

[Mornagest]

[Quête : le prophète gris]

Les deux esclaves se regardèrent un moment sans trop savoir s'ils devaient être heureux, ou se donner des coups pour se réveiller et sortir de ce rêve si sympathique. Libres ? Reposés ? Nourris ? Ils n'avaient plus entendu de mots aussi doux que ceux-ci, depuis si longtemps... Ils en avaient presque oublié le sens.

Finalement, Albus balbutia :

"Mer.. Merci beaucoup, messire, de nous aider. Je ne sais si nous pourrons un jour vous remercier assez pour ce que vous faites pour nous, mais nous ferons de notre mieux."

Rhéa acquiesça :

"C'est à notre tour de vous aider, à retrouver vos compatriotes. Nous tâcherons de vous honorer."