[Commerce] La Taverne de la taie dorée

[Mornagest]

[Quête : rapports diplomatiques]

La vengeance... Ce mot qui lui semblait autrefois si agréable à l'oreille, résonnait maintenant dans son crâne, comme une menace implacable proférée par les âmes damnées de ceux qu'il avait tués depuis tant d'années passées à pourchasser les responsables de son désespoir...

Il fermait les yeux, tentant vainement de cacher les larmes qui continuaient à affluer à ses yeux. Il regrettait presque... toute cette énergie dépensée, tout ce temps passé... Mais aurait-il pu continuer à vivre, sans tenter ? Se regarder en face, en sachant qu'il n'avait pas bougé le petit doigt ?

Il se serait damné lui-même chaque jour de sa pathétique existence, s'il ne l'avait fait. Tandis qu'ici, c'étaient les autres qui s'en chargeaient. Comme Lothringen. Il devait être inconscient de la douleur qu'il réveillait. Nul autre que ce drow n'était au courant. Exceptés les morts, bien sûr...

"Je n'ai pu venger Helena. Les ordures... ils se sont fait passé pour des fidèles de Lathandre. Etait-ce le cas ? Je n'ai jamais pu les retrouver... j'aurais dû implorer Baine de m'aider dans mon combat, mais je n'ai pas eu la force."

Il s'interrompit, la voix brisée par les anciennes douleurs ravivées, et même, amplifiée par leur relation. Il se haïssait pour sa faiblesse, son manque de stoïcisme. Mais il ne pouvait contenir sa haine, sa douleur... qu'il avait accumulé depuis tant d'années, et qui jaillissaient maintenant en pleurs infantiles et grotesques.

"Je... je ne sais qui je hais, ou qui m'est indifférent. Mes... mes sentiments sont altérés. Vides de sens. Je ne sais plus comment agir, en présence de qui."

Il s'arrêta brusquement, et se frotta les yeux avec le bord de sa manche. Tout cet étalage le répugnait. Mais il était coincé, à présent. Lothringen savait.

Cependant, le drow ne semblait pas avoir agi par méchanceté, ou son intérêt personnel. Il avait lui-même raconté une partie de son histoire passée. Mais il avait eu la force, la décence de rester de marbre.

Mornagest se sentait, quant à lui, faible, misérable...

[Lothringen]

Quête: Rapports diplomatiques

Le semi-drow, de plus en plus ennuyé de contempler ce qu'il n'aurait manifestement pas dû voir, se sentait l'âme d'un guerrier à qui on viendrait de confier un nourrisson en pleurs qui lui réclame la têtée à grands cris. Non seulement il n'avait pas en magasin ce qui pourrait consoler Mornagest, mais il commençait de rechercher avec embarras, voire une pointe de panique, ce qu'il y avait à faire pour que cela s'arrête. C'est que certains clients se retournaient vers eux avec plus ou moins de discrétion, intrigués par la mine du mélandien. Si Mornagest se sentait faible, Lothringen n'était pas très loin de se trouver ridicule. Que faire? Se taire, attendre, l'inviter à lever le camp? Et s'il lui offrait une seconde bière, est-ce que ça passerait?

[Althéa]

Quête : rapports diplomatiques

Une des serveuses sortit de la taverne portant une pinte de bière sur un plateau. Elle passa devant Lothringen et Mornagest sans les regarder pour se diriger à la table du jeune poète. Celui-ci leva les yeux de son cahier en la sentant approcher. Leurs regards se croisèrent. La serveuse posa la boisson mais s’attarda devant la table dans une pose languissante, une main posée négligemment sur son décolleté, l’autre effleurant à peine la main de son vis-à-vis. Même de dos, on pouvait deviner qu’elle le dévorait des yeux.

Le jeune homme la regardait, figé comme devant un basilic. Sa plume tomba avec un bruit sourd mais il n’y fit pas attention. On le voyait, les traits tirés comme s’il souhaitait pouvoir l’atteindre du regard, la déshabiller avec les yeux. Cela ne dura que quelques intenses minutes car déjà, la serveuse s’était reprise et était retournée dans la taverne sans regarder autour d’elle. Le jeune poète resta figé durant de longues minutes avant de laisser entendre un soupir. Durant quelques longues minutes, il eût l’air d’hésiter. Il but quelques gorgées de sa bière mais ne lui trouva aucun goût. Alors, il se leva et disparut dans l’obscurité de la taverne.

[Mornagest]

[Quête : rapports diplomatiques]

Entre les larmes qui embuaient ses yeux mi-clos, Mornagest aperçut à peine la tavernière passer devant eux et jouer son petit manège devant l'adolescent qui resta bouche bée face au spectacle sans doute attrayant.

Une telle débauche le répugnait. Il n'avait jamais été attiré par les filles de joie, et en voir une se dévergonder sous ses yeux fit rejaillir sa mauvaise humeur. Il serra les dents, et refit face à Lothringen, afin de ne plus voir cet affligeant spectacle.

"Peut-être devrions-nous quitter cet endroit mal fréquenté", laissa-t-il tomber en indiquant d'un mouvement de tête ceux qu'il visait.

L'homme se levait déjà pour suivre la courtisane. Quelle déchéance...

"Ou préférez-vous rester ?", ajouta-t-il, certain de la réponse du drow.

[Lothringen]

Quête : rapports diplomatiques

Lothringen ne fut pas long à réagir. A situation bloquée, besoin de mouvement. Acquiesçant aussitôt à la proposition de l'ambassadeur, il se leva le premier, bientôt imité par Mornagest qui séchait ses pleurs à grands revers de manche.

- A votre guise.

Il laissa quelques piécettes sur la table sans calculer trop en détail et se détourna de l'édifice, dont il prit soin cependant de mémoriser l'enseigne. Inutile de préciser que la taverne de la Taie Dorée risquait d'avoir quelques ennuis dans un proche avenir. Si la prostitution volontaire et le trafic de lotus noir ne lui semblaient pas les crimes les plus graves dont on puisse se rendre coupable en ce pays, il ne pouvait pas non tolérer qu'on s'y livre impunément sous son nez pourtant fort reconnaissable de semi-drow.

Il ne savait encore où aller, peut-être sur la promenade du port? Les pleurs pourraient encore passer pour des embruns.

Comme ils allaient quitter la rue, une sorte de petite vieille particulièrement tenace s'agrippa aux frusques de Mornagest et ne voulut plus s'en détacher. Elle tendait la main en réclamant un peu d'argent pour lui dire la bonne aventure. Lothringen fronça les sourcils mais ne dit rien. Après tout, la mendicité n'était pas interdite dans la cité du Vigilant...

[Mornagest]

[Quête : rapports diplomatiques]

L'ambassadeur n'avait pas vraiment la tête à écouter les complaintes d'une mendiante radoteuse. Mais celle-ci s'accrochait à sa manche, comme si celle-ci lui permettait de ne pas tomber dans un abîme profond.

Décidé de ne pas lui découper le poignet pour qu'elle le lâche - il était en présence d'un membre de l'autorité manostienne, tout de même - Mornagest se contenta de fixer la femme dans les yeux, et de lui dire froidement :

"Je n'ai cure de mon avenir, mais si vous insistez, je peux d'ores et déjà vous prédire le vôtre..."

Il désigna sa garde de la main, et se dégagea brusquement, tout en continuant à fixer la femme.

[Lothringen]

Quête : rapports diplomatiques

La vieille regardait Mornagest en retour, avec l'air de ne pas avoir vu le geste qu'il venait de faire. L'ambassadeur ne tarda pas à comprendre qu'elle devait être aveugle ou à peu près, et la menace qui couvait dans sa voix rude ne l'avait pas effrayée outre mesure. Sans doute y était-elle quelque peu habituée... Faisant mine de ne pas entendre, elle n'hésita pas à insister encore:

- Si l'avenir ne vous intéresse pas, seigneur, j'accepte aussi les dons gratuits... Pour une pauvre vieille sans ressources... Helm vous le rendra...

Sa voix chevrotait mais sa main tremblottante flottait toujours étonnamment près du visage du melandien. Après avoir un instant repris sa route quand il avait vu Mornagest se dégager, Lothringen revenait rapidement sur ses pas, devinant que l'humeur du mélandien n'était certainement pas à la patience.

[Mornagest]

[Quête : rapports diplomatiques]

Le guerrier constata que la vieille femme devait être aveugle. En revanche, soit elle était de plus sourde, soit elle aimait user ses victimes jusqu'au bord de l'éclatement. Peu enclin à la charité, et encore moins en ce moment précis, Mornagest retenait à grand-peine son envie de gifler la femme, à défaut de l'étriper.

Mais le regard de Lothringen était là. Il devait bien s'amuser, au passage... Il ne pourrait rien tenter de violent contre la mendiante, mais son attitude le révulsait proprement.

Il décida d'employer un ton moins glacial mais tout aussi univoque.

"Je n'ai pas d'argent à vous donner. Et je ne prie pas Helm. Allez-vous en, vite."

[Lothringen]

Quête : rapports diplomatiques

La vieille le lâcha mais sembla hésiter encore un peu, cherchant comme à son habitude s’il n’y avait pas à proximité de cette bourse obstinément close une autre victime potentielle attendrie ou plutôt culpabilisée par la scène. Elle avait entendu approcher Lothringen et c’est vers lui qu’elle se tourna comme pour le prendre à témoin. Sa main agrippait la manche tandis que l’autre cherchait à reconnaître les contours de la cible. Le conseiller mit un malin plaisir à laisser son oreille à portée. La mendiante la suivit tout au long jusqu’à la pointe, puis son visage fripé s’éclaira aussitôt tandis qu’elle retirait sa main.

- Oh, messire elfe, vous…Mae govannen si…

- Vel'bol xun dos ssinssrin dal uns'aa, zhuanth klez? alu tarthe 'zil dos inbal l' draeval ulu dofith !

Le semi-drow avait pris soudain un ton tranchant et menaçant qui n’était pas sans rappeler celui qu’il avait durant la sortie qu’il avait faite à Mornagest quelques minutes plus tôt, à propos de ses cousins d’ombreterre… Les yeux figés de la femme semblèrent se révulser en l’entendant; elle se recula en tremblant, puis se détourna et s’enfuit à toute allure, en expirant un cri strident de terreur pure qui fit se retourner quelques passants sur son passage.
Quant au semi-drow, il riait doucement devant la mine dépitée de l’ambassadeur.

- Ne faites pas cette tête. Vous avez raison, j’ai triché.

Et il ajouta encore, comme pour lui-même, tout en se détournant :

- Ces mendiants vous harcèlent jusqu’à ce que vous cédiez d’exaspération… Et pourtant, le temple les nourrit…

Il sifflotait déjà tout en marchant, l’esprit ailleurs, reparti vers d'autres pensées.

- Alors, vous venez?

[Althéa]

Quête : le saut de l'ange

C’est l’odeur de moisissure mêlée aux vapeurs de lotus noir qui agressa en premier le fin odorat de Lathiriel. Dès le premier regard, l’elfe devina qu’il ne s’agissait pas de la taverne respectable qu’on lui avait indiqué aux portes. La sale commune était un amas de tables et de chaises disposées anarchiquement. Autour, des gens jouaient aux cartes. Un tripot. Pire que cela : des jeunes femmes à moitié nues vaquaient autour des hommes et parfois partaient avec l’un d’eux. Partout, on entendait des rires gras, les insultes des perdants et parfois même, des cris de plaisir.

Tous les regardas convergèrent vers l’elfe et son fardeau quand celle-ci s’avança dans la pièce. Deux hommes si massifs qu’on aurait pu les prendre pour des semis orques marchèrent dans sa direction pendant que d’une voix peu aimable l’aubergiste lui lança :

« On est fermés ! Si vous n’avez pas une bonne raison pour entrer ici, vous feriez mieux de déguerpir »

hrp : il va falloir négocier

[Lathiriel]

Quête: le saut de l'ange.

Lathiriel commençait en avoir assez de cette soirée. Si elle avait eu plus de force, elle aurait rué dans les brancards. Mais il lui faudrait visiblement négocier, si les gorilles en face d'elle parlaient le même langage qu'elle. Tiens, la voila son idée! Prenant son plus bel accent elfique, Lathiriel dit alors dans sa langue d'origine:

Je t'en pose moi des questions?

Le son de langue elfique fit un drole d'effet à Lathiriel qui ne l'avait pas parler depuis longtemps. En espérant que ça les retienne suffisamment longtemps.

[Althéa]

Quête : le saut de l'ange

La tenancière regarda d'abord l'elfe qui venait de lui adresser la parole. Un joli brin de femme qui plus est qui aurait pu attirer plus de clients que toutes ses filles réunies. Le cheveu propre, les vêtements taillés avec soin, brodés avec du fil de soie et un bon sens de la répartie. Et en plus, elle lui parlait en elfique pour lui manquer de respect. Vraisemblablement, elle s'était trompée d'adresse. Quoi qu'il en soit, on ne s'adressait pas à ainsi à une gérante de taverne comme cela. Un signe et un homme dont l'allure indiquait qu'il servait à la fois de videur et d'assassin le cas échéant s'approcha d'elle et, la regardant de toute sa hauteur lui tint ce langage fort aimable :

"Continues de parler comme cela et nous te servons comme plat du jour et crois moi, il y aura des amateurs. Bon, maintenant, si tu veux une chambre et que tu as de quoi le dire, il vaudrait mieux commencer par avancer la monnaie"

Curieusement, il n'avait jeté aucun coup d'œil à la jeune femme pesant sur son épaule et dont le sang dégoûtait doucement sur le col de sa chemise.

[Lathiriel]

Quête: le saut de l'ange.

Lathiriel se mordit les lèvres. Soit, autant donner de la constance à son personnage. Elle poursuivit donc, toujours en langue elfique:

Oui je veux une chambre, sinon pourquoi serai-je rentrée? Combien?

Garder son assurance, garder son assurance... pensa Lathiriel alors que le gorille la lorgnait de son regard torve. Au pire, elle pourrait attrapper une des lames à la ceinture de la jeune femme qu'elle trainait, mais après, les utiliser serait plus dur...

[Althéa]

Quête : le saut de l'ange

La patronne de la taie dorée eût le grognement caractéristique d’une personne dérangée en pleine activité mégalotricopalmaire avant de se diriger à petits pas vers une armoire à clefs. Elle sembla hésiter quelques secondes avant de se décider pour une petite rouillée au fuselage compliqué. Elle l’agita sous le nez de Lathiriel avec un air goguenard.

« Hé bien voila ma petite dame, ma plus belle chambre. Bien sûr, il va falloir y mettre le prix fort. Pour dix pièces d’or, tu as le gîte et le couvert. Les draps sont propres et changés tous les jours. Pour vingt, je te fais monter un peu de quoi égayer ta soirée. Et pour trente de plus, je fermerai les yeux sur ce que tu as fait au cadavre que tu trimballes. A mon avis, tu as de quoi t’acquitter de cette petite formalité n’est ce pas ? Sinon, déguerpis et plus vite que ça. Je ne voudrais pas avoir à appeler le guet »

[Lathiriel]

Quête : le saut de l'ange

Lathiriel se doutait qu'elle allait devoir payer un prix exorbitant. Mais elle n'avait pas le choix. Heureusement qu'elle avait emmené avec elle un bourse relaivement bien garni. Après déboursé la somme demandé, elle prit les clefs et monta dans la chambre.

Ho, vous pouvez garder votre "compagnie" pour ce soir...

Non sans penser que si la patronne elle-même profitait plus de ces genre de services elle serait sans doute plus aimable...

[Althéa]

Quête : le saut de l'ange

Lathirieil était donc montée péniblement dans la chambre. Contrairement à ce que la gérante de la taverne lui avait dit, de vieilles marques de crace couvraient la surface des draps, des toiles d’araignées décoraient allégrement la charpente et les coins. Quelques sympathiques cafards courraient sous le lit avec une souris. Mais elle n’avait pas beaucoup le choix.

Elle posa donc la jeune femme sur le lit pour l'examiner. Au premier coup d’œil, elle se rendit compte que non seulement elle n’avait pas repris connaissance mais qu’aucun souffle n’animait sa poitrine. Depuis combien de temps était elle dans cet état là ? Impossible de le savoir. Sa seule circonstance fut que le pouls battait encore. Peut être arriverait elle à la réanimer.

Dans le même temps, elle entendit distinctement des pas sur le toit. Des pas feutré, tel un voleur ou un assassin voulant entrer doucement par une fenêtre pour lui rendre visite.

[Lathiriel]

Quête: le saut de l'ange

Lathiriel poussa un soupir... Bon, dans l'état de la jeune femme, quelques secondes de plus ou de moins...
Lathiriel tira l'épée de la jeune femme de son fourreau. Elle failli choir à cause du poids de l'arme, mais finit par réussir à se tenir debout.
Elle se plaça à côté de la fenêtre, prêtre à attaquer ou incanter à la moindre menace...

[Althéa]

Quête : le saut de l'ange

La jeune elfe s'approcha donc de la fenêtre. D'abord, elle ne vit rien. Soudain, un bruit, un saut agile. Elle recula en désordre en levant son épée. Protection dérisoire. Si l'assassin marchait avec autant de facilité sur les toits, il entrerait dans la pièce sans encombre. Et s'il était aussi bon pour le maniement des armes … A coté d'elle, la jeune fille ne bougeait toujours pas.

Et soudain, deux yeux rouges apparurent brièvement devant elle. Un énorme chat roux tigré se posa sur le rebord de la fenêtre. Il fit mine de la regarder quelques secondes avant de sauter sur un autre toit d'un bon peu gracieux. Fausse alerte ….

[Lathiriel]

Quête: le saut de l'ange

Une fois la frayeur passée, Lathiriel retourna vers la jeune femme. Toujours aucun souffle.

Lathiriel posa donc une main sous la poitrine de la jeune femme, puis sa seconde main par dessus la premier et se mit à exercer quelques pressions. Elle se penchait de temps à autre pour capter la moindre trace de souffle qui pourrait indiquer que la jeune femme n'est pas définitivement perdue.

[Althéa]

Quête : le saut de l'ange

Le bateau naviguait sur une mer de brume. Aucun souffle dans les voiles, aucune vague mais le bateau avançait. Aucune destination. Mais elle savait où elle était.

"Bonjour Althéa"

Une voix calme et douce. Elle n'eût pas besoin de se retourner pour savoir qui lui parlait. Angelo. Ses boucles rousses et ses yeux rieurs. Plus humain que jamais.

"Suis-je morte ?"

Elle s'accouda au bastingage. Après tout, si sa vie devait se terminer ainsi, ce n'était pas si désagréable.

"Non, tu rêves. Ou du moins tu es inconsciente et tu vas te réveiller. Je voulais juste te dire au revoir. Ou du moins nous sommes nous donnés rendez vous pour un adieu, qui sait ?"
Une larme roula sur le visage de la jeune femme.
"Je voudrais rester avec toi"
Il secoua la tête avec un sourire.

"Il est temps pour toi de vivre ta vie. Je ne te demande pas de m'oublier mais de continuer à vivre. Il faut que tu remontes à la surface. Ici et maintenant, sinon, il sera trop tard. Alors bats toi. Après, il sera trop tard. Quelqu'un t'attend là bas"

Althéa eût un mouvement de panique.
"Comment dois je m'y prendre ?"
Un dernier sourire. Angelo la prend dans ses bras et la sert tendrement contre lui. Dernière étreinte, dernier baiser. "Tu connais la réponse"

La jeune fille monte sur le bastingage. Il suffit d'un plongeon. La chute semble durer une éternité. Vient ensuite la morsure de l'eau froide, l'appel des abysses. Mais il lui fallait vivre. Elle battit mains et jambes pour remonter. Vite, le manque d'air. Et enfin la lumière, là, tout près. Elle aspira l'air à grandes goulées. Elle était à l'air libre.

Une immense lumière dans laquelle elle distingua une forme incertaine penchée au dessus d'elle. Althéa venait de reprendre connaissance.

[Lathiriel]

Quête : le saut de l'ange

Enfin la jeune femme venait de reprendre connaissance. Lathiriel lui intima de ne pas bouger. L'étrangère al regardait avec des yeux grands ouverts, elle semblait plutôt désorientée.

Vous m'êtes presqus tombée dessus alors que je passait dans une des rues de Manost, et une équipe de gorille à vos trouses on bien failli nous avoir toutes les deux. Pardonnez ma brutalité, mais qui êtes vous et comment vous êtes vous mise, et m'avez mise par la même occasion, dans un tel pétrin?

Lathiriel avait sans aucun doute bon fond, mais ça patience était limitée, limites allègrement franchise au cours de cette soirée mouvementée.

[Althéa]

Quête : le saut de l'ange

Une douleur fulgurante à la tête. Elle ne se souvient de rien. C'est comme si on avait jeté un voile opaque sur ses souvenirs. Qui est elle ? Qui est la femme à son chevet ? Que fait elle ? Pourquoi a-t-elle si mal ? Elle voudrait hurler, appeler à l'aide mais aucun son ne sort de sa bouche. Trop faible.

Althéa regarda la jeune femme d'un air hébété. Que pouvait elle faire d'autre ? Peut être l'inconnue pourrait elle lui dire ce qu'elle faisait là et surtout lui rendre son identité. Apparemment, ce n'est pas le cas. Le mal de tête s'accentua quand elle essaya de se souvenir. C'est comme si l'on fouillait sa cervelle avec une épée pour y trouver quelque trésor. Elle manqua replonger dans l'inconscience. Et soudain, un prénom lui revient. Du moins une bride.

"Je m'appelle Angel … Ange … Du moins je crois. Je ne me souviens pas du reste" parvient elle simplement à murmurer. Elle était épuisée. Sa main relâcha doucement un objet qui tomba aux pieds de Lathrieil en tintant sur le sol : un médaillon.

[Lathiriel]

Quête: le saut de l'ange.

Le jeune femme semblait retourner dans les limbes. Lathiriel ramassa discètement le médaillon au sol. Malgré le peu d'envie qu'elle avait de laisser la jeune femme seule ici, il fallait qu'elle aille chercher de l'eau dans la salle commune... Elle se surprit à se demander combien la tenancière lui ferait payer le pichet.

Lathiriel fut rapide, de peur que quelqu'un s'introduise dans la pièce ou que la jeune femme tente de fuir. Ele versa un peu d'eau dans la bouche de la jeune fille qui se força inconsciement à avaler, puis humecta un morceau de drap qu'elle posa sur le front de l'amnésique.

Elle pouvait maintenant examiner le médaillon.

[Althéa]

Quête : le saut de l'Ange

Le médaillon ressemblait à n’importe quel médaillon relié à une chaîne dorée. Une structure étrange, sans doute un symbole que la magocrate n’arriva pas à identifier du premier coup d’œil. A priori, aucune serrure ni aucune jointure. Un objet monté d’une pièce. Rien de bien intéressant n’en somme. Rien qui vaille qu’on saute par les fenêtres pour se l’approprier dans tous les cas.

A coté d’elle, la jeune femme avait de nouveau fermé les yeux sans pour autant reperdre connaissance. Elle se reposait. Au bout d’un long moment de silence, elle lui demanda faiblement :

« Pourriez vous me dire où je me trouve et ce qui m’est arrivé ? »

[Lathiriel]

Quête : le saut de l'Ange

Enfin quelques paroles, pensa Lathiriel.

Vous êtes dans une taverne des portes de la ville. Je n'en connais pas le nom. Vous avez failli m'écraser en tombant d'un fenêtre au dessus de ma tête, puis avez failli me faire tuer par vos poursuivant, par la garde qui poursuivait vos poursuivants, et par les gorilles à l'entrée de cette même taverne.
Avouez que ce serait plutôt à moi de poser les questions...

Lathiriel passa la main dans ses cheveux. C'était la première fois qu'elle les remettait en ordre depuis que la jeune femme lui était littéralement tombée dessus.
En tant qu'érudite, prêtresse et magicienne, elle était assez peu habituée à courir les rues en portant sur son dos ce qui ressemblait de plus en plus à une voleuse.
Et en plus, toute cette histoire ne ferait pas avancer sa recherche de son bateau perdu...

[Althéa]

Quête : le saut de l'ange

Althéa n’eût pas la force d’ouvrir les yeux. Trop faible, trop meurtrie. Il lui semblait qu’elle allait tomber en morceaux au moindre mouvement. Et elle ne se souvenait toujours de rien.

« Je ne sais pas, murmura-t-elle faiblement, je serais bien aise si vous pouviez m’apprendre quoi que ce soit sur ce que je faisais et ce que je suis. Pourquoi n’essayiez vous pas de faire parler ce médaillon au lieu de me demander ce que je ne sais pas. Si c’est une blague, elle n’est pas très drôle. Et ne parlez pas si fort, vous me faites mal à la tête »

[Lathiriel]

Quête: le saut de l'ange

Bon, la jeune femme semblait réellement amnésique, elle ne pourrait donc pas aider Lathiriel.

Vous venez de me dire vous appeller Ange quelque chose. Angelique? Angela? Essayez de vous rappeller. Pardonnez ma brutalité, mais vous m'avez tout l'air d'une voleuse. Vu votre chute en tout cas, vous n'êtes pas du type acrobate. Essayez de rassembler vos souvenirs, je m'occupe du médaillon.

Lathiriel parcouru une nouvelle fois le morceau de métal de ses doigts fins. Cela n'évoquait rien dans ses souvenirs... Aux grands mots le grands remèdes.

Lathiriel-->Identification-->Médaillon

[Althéa]

Quête : le saut de l'ange

Mais Althéa ne répondit pas. Fatiguée par la douleur et les questions pressantes de l’elfe, elle s’était endormie. Mais cette fois, elle respirait normalement et tout indiquait qu’elle n’était plus en danger de mort.

Lathiriel examinait donc le médaillon. Grâce à son sort, elle pu voir une sorte de fermoir sur une des extrémités de l’objet. Mais était il prudent pour la magocrate de l’ouvrir ? Qui sait ce qu’il pouvait y avoir ? Une glyphe de garde peut être …

[Lathiriel]

Quête: le saut de l'ange.

Lathiriel devait être prudente avec l'objet qu'elle manipulait. Elle ne tenait pas a se faire désintégrer ou quoi que ce soit d'autre. Heureusement pour elle, elle restait prêtresse d'Isis, déesse de la magie.

Elle se mit donc en prière.

Lathiriel-->Détection de la magie-->Médaillon.

Puisse Isis éclairer son esprit.

[Althéa]

Quête : le saut de l'ange

Lathiriel avait bien fait de détecter la magie. Une glyphe de garde avait été insérée dans l’objet prête à exploser, tuer celui qui oserait l’ouvrir mais surtout de détruire ce que renfermait le médaillon.

Et le pire, cela risquait de créer un horrible désordre dans la pièce que même la gérante de la Taie Dorée ne lui aurait jamais pardonné. On était jamais trop prudent …