[Commerce] La Taverne de la Bienveillance

[QDI]

"- Probablement pas malheureusement, répondit le gnome d'un air dépité en rangeant l'onguent dans sa poche et en pestant intérieurement contre ces humains si peu excités par la grande aventure de la science, je souhaite juste une pièce suffisamment vaste pour y loger mes affaires. Disons, 15 pieds sur 15.
- Alors j'ai votre bonheur, répondit l'aubergiste, pour sept pièces d'or par nuit.
- Sept ? je payerai quatre pièces d'or, pas plus !
- Sept, c'est sept ! Bon, si vous restez longtemps, je pourrai sans doute vous faire un prix... Disons six pièces, cela vous va ?
- Cinq, et je répare votre serrure !
- Vous savez faire ça vous ?
- Et bien, si l'on s'en réfère au fameux "Essai sur la stabilité des murs de pierre et sur la sécurité de leurs serrures", il existe un moyen de déboucler le cliquet rotatif en amorçant...
- Bon, bon d'accord je vous crois. va pour cinq pièces d'or."

Mis en confiance par la renommée des gnomes en matière de mécanique (et celui-là bien que sans doute à moitié fou paraissait assez érudit), le patron lui donna la clef de sa chambre et fit monter ses affaires par les aides.

[Ildieren Corsonnant]

[Quête : L’invasion des ombres]

Arrivant de la maison de Closfleuri, Ildieren était revenu chercher le chariot garé devant la taverne de la Bienveillance. Durant tout la durée du trajet, le drow avait pesté tout les diables de Toril contre Dorian qui n'avait pas averti Hector, le cocher du chariot, de leur départ. Il parcouru les ruelles de Lumenis menant au Quartier Ouest dans l'ombre afin d'éviter d'attirer l'attention. Mais à cette heure tardive de la nuit, peu de gens osaient encore arpenter les rues...

Ildieren arriva devant la taverne, restant cepandant caché. Il soupira quand il vit que le chariot était toujours à son emplacement, apparemment, il n'avait pas attiré les regards à outre mesure. Il ramassa un bâton traînant par terre et avança vers le chariot : simulant une blessure à la jambe droite, il faisant semblant de boîter...

Hector, l'assistant de la forge, s'était assoupi, las de devoir attendre son maître... Le drow lui flanqua un coup de bâton dans les côtes, le faisant sursauter:

"Hein, quoi?"

"Hola, jeune homme, laisseriez vous monter un veil homme?"

"Euh... Je dois attendre mon maître, je suis désolé."

Ildieren rajusta sa capuche pour faire apparaitre ses cheveux blancs et une partie de son visage.

"Je connais votre maître, il vous en seras gré de ne pas l'avoir attendu."

Sur ce, l'elfe grimpa aux côtés d'Hector et lui indiqua la route à prendre afin d'effectuer la livraison, puis il se glissa sous la bache destiné à cacher l'équipement devant être livré à la résistance. Hector ne semblait pas rassuré de savoir qu'un drow, aussi civil qu'il fut, était dans son dos. Il pria le ciel qu'il ne lui fasse rien jusqu'a ce qu'il soit descendu du chariot...

[QDI]

Chose promise, chose due. :fleur: J'espère que ça vous plaira !

Le lendemain de son arrivée à Lumenis la belle, alors qu'un chaud soleil brillait haut dans le ciel et que des colonnes de prisonniers enchaînés étaient battus et torturés dans les geôles de Morféa, Dubnium Nikelkadmium descendit avec entrain dans la grande salle de la taverne de la Bienveillance en se réjouissant de la belle journée qui commençait. Comme il l'avait promis à l'aubergiste, il s'apprêtait à réparer la serrure de la porte principale, tout en lui apportant quelques améliorations de son cru. Celles-ci n'étaient d'ailleurs pas encore bien nettes dans son esprit car il n'avait pas pu arrêter le modèle qu'il préférait bricoler et avait en conséquence décidé de démonter intégralement le mécanisme afin de savoir ce qui serait le plus adapté.

Sous l'oeil curieux de quelques clients matinaux, le gnome tira une table à côté de la porte qu'il ferma afin de disposer d'un point d'appui, et monta sur un petit banc pour arriver à hauteur de la serrure.

« A nous deux ! », pensa-t-il et il poussa une exclamation de joie...
« - Cela va être plus facile que prévu ? demanda l'aubergiste.
- Heureusement que non ! , s'exclama le gnome. Mais regardez, c'est remarquable. »

Et il désigna un point trop petit pour que les hommes présents ne le distinguent depuis le comptoir. Ils s'approchèrent donc, suivis du tavernier qui se demandaient ce que sa serrure pouvait bien avoir de si intéressant et si ça pouvait se revendre. Quand un cercle se fut formé autour de l'alchimiste toujours perché sur son banc, celui-ci montra un clou rouillé qui dépassait du pêne :

« Avez-vous donc vu ça ? Voici la preuve de la grandeur de la science ! Monsieur l'aubergiste, savez-vous donc ce que ce clou a de si extraordinaire ? » lança le gnome à l'adresse de l'homme qui se demandait maintenant s'il s'agissait d'un clou rouillé magique qui lui apporterait fortune et pouvoir ou bien s'il s'agissait d'un bête clou rouillé qui prouverait définitivement que son client était fou.

« Et bien ce clou n'a pas la couleur d'un clou rouillé normal car il a été oxydé selon la loi d'Arrhénius du fait de la proximité de la mer. »

Enthousiasmé par l'observation d'un phénomène célèbre qui ne lui avait encore jamais été donné de rencontrer, Dubnium saisit une pince et s'attaqua au clou pendant que les clients retournaient s'asseoir en se disant que non, il était inutile d'appeler la garde, et que le gnome semblait inoffensif.

Celui-ci continua tranquillement son travail, mais lorsqu'il arracha la dernière cheville se produisit un évênement qu'il n'avait pas prévu : la serrure, que plus rien ne retenait désormais et suivant en cela les lois de la gravité, qu'il connaissait pourtant bien, se détacha de la porte, chut, et s'écrasa sur le sol de la taverne où elle se brisa en mille morceaux. Rien n'aurait pu réjouir d'avantage le gnome qui s'épargnait ainsi le temps du démontage.

Il voulut alors ouvrir la porte privée de verrou afin d'obtenir un peu de lumière et de ne perdre aucun ressort. Mais le pêne, désolidarisé du restant du mécanisme, était resté sagement dans la gâche si bien qu'en l'absence de serrure pour le faire coulisser, on ne pouvait plus ouvrir la porte. Sans se démonter, Dubnium annonça alors à la cantonade :

« Ce n'est pas grave, il suffira de démonter également la porte ! »

En attendant, il se fit apporter une lampe, réunit les morceaux du mécanisme et commença à le reconstituer à sa manière. Il remonta alors grandement dans l'estime des clients, et surtout de l'aubergiste qui s'était déjà résigné à racheter une nouvelle porte. Avec une rapidité et une dextérité incroyable, il assembla les morceaux, en ajoutant certains qu'il avait descendu de sa chambre et en en retirant d'autres qu'il faisait ensuite passer dans l'assemblée pour montrer à quel point ils avaient été mal conçus et mal adaptés, se satisfaisant pleinement des hochements de tête convaincus des consommateurs à ses paroles.

Et quand la porte fut remise sur ses gonds et la serrure à nouveau fixée (avec des clous apportés par Dubnium qui, expliqua-t-il, ne rouilleraient pas grâce à son procédé de galvanisation) chacun voulut tester le verrou qui coulissait merveilleusement bien et paraissait d'une solidité à tout épreuve (au contraire de certaines épaules éprouvées), mais que l'aubergiste refusa de revendre malgré les prix qu'on lui en offrit.

[Taliesin]

[Quête : l’invasion des ombres]

Les étranges incidents du soir précédent n’avaient pas manqué d’être rapportés aux oreilles des autorités. Quelques minutes seulement après le départ des derniers résistants, une vingtaine de soldats avaient débarqué, interrogeant toutes les personnes présentes et fouillant de fond en comble l’établissement.

Leurs recherches se révélèrent vaines : ils ne trouvèrent rien de louche, en dehors du tenancier ligoté et des dégâts qu’il avait causé, et s’en repartirent faire leur rapport auprès de leurs supérieurs.

Lesquels ne le trouvèrent pas à leur goût. Un homme qui devenait subitement assez fou pour tenter de ravager son auberge, des va-et-vient incessants malgré le couvre-feu… C’était pour le moins étrange, et enquêter là-dessus de manière minutieuse était la moindre des choses.

C’est ainsi qu’au matin, peu après que la porte de la taverne eut été remise en état, les clients virent débarquer deux hommes en longs manteaux sombres, escortés par une poignée de soldats. Le plus âgé des hommes, un vieillard au crâne chauve et au nez chaussé de binocles, alla droit vers le propriétaire.

-Capitaine Stiéphanus d’Orik. Le seigneur Morfea N’Walk m’a personnellement demandé de venir enquêter sur les étranges événements qui se sont déroulés ici hier soir.
-Mais… J’ai déjà répondu aux questions de vos collègues.
-Je le sais parfaitement. J’ai lu vos déclarations. Mais je veux entendre de vive voix ce que vous avez à dire. Conduisez-nous à l’arrière salle afin que nous puissions discuter tranquillement.
-Mais… Et les clients ?
-Ne vous inquiétez pas pour ça. Si vous continuez à vous montrer revêche, vous n’aurez plus jamais l’occasion de servir une pinte. Je vous le garantis.

Le tenancier pâlit brusquement et, d’une main légèrement tremblante, il indiqua une porte qu’il s’empressa de franchir, suivi des sbires de Morféa.

Il ne reparut qu’une heure plus tard. A voir sa mine défaite, on comprenait tout de suite que l’interrogatoire avait été rien moins qu’agréable. D’Orik, son adjoint et leur escorte quittèrent l’auberge sans adresser un mot au pauvre homme, le laissant se tordre les mains d’angoisse derrière son comptoir : avait-il dit des choses qui pourraient être retenues contre lui ? Serait-il bientôt exécuté ? Il n’aurait su le dire : il avait expliqué la même chose qu’aux soldats qui étaient venus le voir la veille… Mais D’Orik était plus coriace. Il avait une manière de vous observer en se taisant, de laisser le temps passer... Bref, d’installer un silence tel qu’on avait qu’une hâte : y mettre un terme en racontant quelque chose. N’importe quoi. Tout plutôt que de subir plus longtemps ce regard scrutateur qui semblait lire en vous comme dans un livre ouvert…

Il avait donc décrit en long, en large et en travers ce qui lui était arrivé, l’impulsion étrange qui s’était emparée de lui… Sur son origine, il n’avait rien pu avancer, sinon évoquer une crise de surmenage.. Qu’est-ce que cela pouvait être d’autre ? D’Orrik l’avait écouté sans broncher, sans l’interrompre. Puis, lorsque le malheureux tenancier avait commencé à se répéter pour la troisième fois, il avait simplement échangé un regard avec son adjoint – un certain Harold Qlein – et tous deux s’étaient détournés pour quitter la pièce.

L’aubergiste, pour se calmer, s’empara d’un torchon et se mit en devoir d’essuyer des verres qui traînaient. Avant que midi n'ait sonné, il en avait brisé quatre.

[Elkantar]

HRP : Désolé pour l'interférence avec la quete mais bon vous devriez vous en sortir quand meme !! :notme2:


[L'Université de la Magie]

Les deux professeurs entrèrent dans la taverne un peu avant l'heure de rendez-vous . Ils n'avaient pas prévenus le gnome de leur venue mais espérait quand même qu'il soit présent . Ils se dirigèrent vers l'aubergiste

Bonjour ! Nous cherchons un gnome dénommé Dubnium Nikelkadnium . Vous le connaissez ?

Le visage de l'aubergiste pâlit soudainement et fit mine de lever les yeux au ciel en sifflotant et montra l'escalier qui menait aux étages supérieurs

Les professeurs de l'université de la magie se regardèrent et se mirent à sourire . Leur curiosité était plus grande que tout et ils se décidèrent, ensemble , d'aller voir l'homme qui les avait invité.

En montant au deuxième étage ils croisèrent un homme , la main sur la bouche , descendant l'escalier à toute vitesse . Une épaisse fumée sortait de la chambre 23 et était bloquée par le plafond du couloir . L'odeur dégagée était horrible mais heureusement sans gravité pour les humains

Ils s'approchaient de la porte . Des bruits en sortaient " Blou Blou , Burp , Tschhh ,poup , poup , glou, glou ,Baaaammmmm. Une deuxieme fumée sortit de la chambre . Des toussements se firent entendre avant que la porte s'ouvre et que le gnome apparaisse ...

La Chambre 23

[Arya Du Varden]

[Quête : L’invasion des ombres]

[Le Parc verdoyant de Lumenis]

Lorsque Phylacrypte pénétra dans l’établissement le Tavernier et la clientèle présente virent en elle une jeune femme fragile et timide d’une grande beauté dont la tristesse était palpable, habillée sobrement mais avec goût laissant penser qu’elle eut reçu une excellente éducation sans être pour autant d’un milieu très aisé. Son bagage et quelques cernes sous ses yeux laissaient penser qu’elle était fraîchement arrivée en ville et n’avait pas dû dormir depuis de longues heures.

Affichant un sourire délicat, elle se dirigea directement vers le comptoir, faisant mine d’ignorer les nombreuses paires d’yeux qui suivaient ses pas. Elle ne fut qu’à moitié surprise de voir le tenancier plus que nerveux en train de ramasser les restes d’un verre cassé et sans que ce fut une animosité directe contre sa personne, ni qu’il eut reconnu en elle la jeune femme amoureuse de la veille, elle ressentait que l’homme aurait préféré être bien loin d’ici … les sbires de Morfea avaient dû passer par là et peut-être étaient-ils encore là à les épier !

Une mission lui avait été confiée et elle avait bien l’intention de la mener à bien. Son regard vert émeraude se posa avec douceur dans celui de l’homme et sa voix fut comme une douce mélodie à peine audible.

- Bonjour brave homme, auriez-vous une chambre de libre ?

Le tavernier posa sur elle un regard où se mêlait le désir de satisfaire à sa demande et celui de dire que tout était complet tout en tournant nerveusement les pages d’un cahier qui laissaient entrevoir que l’établissement possédait plusieurs chambres encore libres. La matinée avait été rude pour l’homme et il voyait dans le jeune femme le risque que des clients enivrés ou peu scrupuleux s’en prennent à elle et que ….. ce fut à nouveau la venue des sbires de Morfea.

Baissant son regard, il répondit d’un ton sec manquant toutefois de conviction.

- Désolé, mais tout est complet.

Laissant monter des larmes dans ses yeux, elle s’apprêtait à insister lorsqu’elle sentit une présence toute proche d’elle et une voix teinta désagréablement à ses oreilles.

- Fichtre poupée, t’occupe pas du vieux … viens donc chez moi !

Phylacrypte eut une folle envie d’envoyer valdinguer le soûlard pour lui apprendre le respect, mais elle se devait de rester dans son rôle. Elle emprunt son regard d’un mélange de peur, de pudeur, d’outrage, de détresse en regardant l’Aubergiste, puis faisant mine de prendre son bagage qu’elle avait posé à ses pieds elle se mit à bégayer.

- Mais …. mais Monsieur … que croyez-vous ….

Elle n’eut pas à en dire plus, le Tavernier venait de poser sa main sur la sienne.

- Ach, je n’avais pas vu qu’un client qui devait arriver ce matin à finalement décommandé. Vous pouvez prendre sa chambre. Combien de temps comptez-vous rester ?

Son regard ne fut que reconnaissance pour l’homme et essuyant une larme dont elle n’avait plus besoin, elle répondit laissant au ton de sa voix un trémolo de crainte.

- Je ne sais, quelques jours …. Peut-être plus …. Mais j’ai de quoi vous payer.

Au soupir que poussa l’Aubergiste, l’Elfe noire comprit qu’il regrettait déjà son geste, mais elle fit mine de n’avoir qu’un souhait, celui de pouvoir aller se reposer. Elle prit la clef qu’il lui tendait et suivant les indications qu’il lui avait données monta l’escalier et disparut dans le couloir.

La jeune femme était ravie par la fraîcheur de la chambre qui serait son domaine les jours à venir. Le décor était sobre, mais la propreté était visible et ceci était suffisant. Par chance pour elle, la fenêtre située à l’est ne laissait pénétrer que peu de clarté. De plus, située près d’un arbre centenaire dont les branches étaient accessibles depuis la fenêtre, elle y vit une manière discrète d’entrer et de sortir de l’auberge sans être vue. Après avoir verrouillé sa porte, elle se laissa tomber sur le lit, les yeux mi-clos détaillant la pièce, l’esprit léger …. rien n’était gagné, mais les éléments étaient avec elle pour l’instant.

Satisfaite de ses premiers heures de résistante, sachant que la nuit prochaine serait longue et que cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas dormi et elle décida de s’accorder quelques repos jusqu’au crépuscule. Gardant une parcelle de son esprit en éveil pour s’assurer de ne point être surprise par un opportun aux mauvaises intentions, elle se laissa glisser dans le sommeil réparateur.

Alors que le soleil ne tarderait plus vraiment à rejoindre l’horizon, elle rouvrit les yeux, s’étira longuement comme le ferait un chat, puis sans attendre se prépara.

C’est une Elfe noire en pleine forme qui descendit dans l’estaminet sous les traits d’une jeune femme encore plus fragile et quelque peu effarouchée que celle qui était montée, les yeux rougis par un chagrin trop lourd qu’elle avait laissé s’exprimer dans la solitude de sa chambre, tenant à la main un cahier, une plume et un encrier.

Timidement, passant devant le comptoir, elle commanda de quoi se sustenter avant d’aller s’asseoir à une table libre qu’elle choisit bien située pour pouvoir observer toute l’assemblée, mais vers laquelle elle se dirigea d’un pas timide comme si ce fut pur hasard.

[Arya Du Varden]

[Quête : L’invasion des ombres]

Peu après que Phylacrypte fut installée, le tavernier lui apporta son repas ainsi qu’un pichet d’hydromel dont il remplit un verre avant de s’en retourner à son comptoir.

Sans se départir de sa profonde affliction, la jeune femme se mit à manger très lentement, elle paraissait plongée dans ses pensées, le regard posé sur un point imaginaire à gauche non loin de la porte d’entrée, alors qu’elle était en train d’épier les quelques clients encore présents pour non seulement tenter de découvrir chez eux des parcelles de leur comportement dont elle pourrait déduire qu’une approche prudente devrait être faite, mais également pour les repérer s’ils venaient à se présenter une nouvelle fois à la taverne sous un autre accoutrement pour ne pas se faire remarquer qu’ils fussent des résistants à la recherche d’un groupe ou des sbires de Morfea.

Le couvre-feu approchant, peu de clients étaient encore attablés. Trois hommes, probablement des marins venu ici prendre un dernier verre dans l’attente de leur prochain départ qui ne saurait tarder, un homme solitaire semblait attendre quelqu’un portant son regard sur la porte à chaque fois qu’un client pénétrait dans l’estaminet, une poignée d’hommes qu’elle put sans aucun doute possible catalogués comme un groupe de scélérats de bas étage, deux tables avaient été réunies et tout autour étaient assis une poignée d’hommes et de femmes semblant fêter un événement, puis, un jeune couple d’amoureux roucoulaient comme s’ils furent seuls au monde, ainsi que trois pochards qui n’avaient de cesse de se chamailler et d’invectiver le reste de la clientèle.

L’heure était déjà fort avancée et le couvre-feu proche fit qu’à part les ivrognes et elle-même, les consommateurs quittèrent la taverne à quelques minutes d’intervalle. Le tavernier dont la nervosité était toujours palpable se mit à nettoyer frénétiquement les tables frottant plus que de nécessaire pour tenter de calmer ses angoisses ... pourvu que la nuit soit calme !

Phylacrypte termina lentement son repas qui était maintenant presque froid buvant de temps en temps une rasade d’hydromel. Dès que le tavernier eut retiré son assiette et donné un coup de chiffon sur la table, la jeune femme prit la liasse de papier et commença à écrire un poème aussi triste que l’apparence éplorée qu’elle avait prise.

La nuit s’annonçait calme, mais qui sait la chance lui sourirait peut-être. Dans sa tête, elle faisait défiler les rencontres opportunes qu’elle avait faites et qui de fil en aiguille l’avait amenée ici dans l'espoir d'y rencontrer des hommes et des femmes qui viendraient grossir les rangs des résistants.

[QDI]

Après avoir accueilli les deux magiciens dans sa chambre, Dubnium les invita à descendre dans la grande salle de la Taverne de la Bienveillance. Celle-ci était à peu près déserte : les habitués préféraient quitter les lieux avant le passage de la patrouille et la plupart des clients faisaient livrer leurs repas à leurs chambres. Dubnium remarqua néanmoins un peu à l'écart une jeune femme à la peau sombre qui écrivait avec mélancolie. Après un instant d'espoir, il s'aperçut qu'il ne s'agissait nullement de calculs mais plutôt de littérature, genre qu'il appréciait à sa juste valeur (du moins selon lui) tant que ces satanés poètes ne se préoccupaient pas du fonctionnement du monde, du pourquoi et du comment qui le regardaient exclusivement.

Les deux hommes et le gnome prirent ensemble un excellent repas et trouvèrent un accord pour les cours de Dubnium : 2 h trois fois par semaines après les travaux pratiques d'illusionnisme et dans la même salle. Cela, le vin aidant, pour une somme raisonnable. Les trois convives se séparèrent peu avant le couvre feu car les deux hommes, bien que fonctionnaires, devaient rentrer chez eux.

Après leur avoir fait ses adieux, Dubnium commanda une chope de lait et regagna sa chambre, non sans avoir jeté un dernier coup d'oeil à la mystérieuse cliente. Etant gnome, il n'était guère sensible à sa beauté mais le savant en lui admirait la perfection esthétique qu'aucune de ses créations n'avaient encore atteinte. Cette jeune femme était, par sa simple existence, un défi à la mesure de son talent.

[Arya Du Varden]

[Quête : L’invasion des ombres]

Alors que le couvre-feu était prêt de tomber, l'attention de Phylacrypte se porta sur trois inconnus descendant l’escalier venant des chambres, deux d'entre-eux quittèrent prestement la Taverne, le troisième, un gnome, se dirigea vers le comptoir, probablement un des rares clients ayant prit une chambre, pensa-t-elle. Elle ne changea pas de position continuant à écrire avec une langueur particulière des vers plus tristes les uns que les autres au cas où un opportun ou pire … ne viendrait à lire ces écrits.

Pourtant, dans l’indifférence qu’elle semblait porter au gnome, elle l’épiait discrètement afin qu’il ne puisse nullement penser qu'elle lui porte un intérêt si minime soit-il. La curioisité de l'Elfe noire était vive et elle le surveillait discrètement. A part le regard qu’il porta sur elle avant de s’en retourner dans les étages, rien ne vint satisfaire la jeune femme qui pourtant eut un sourire en le voyant quitter le comptoir avec une chope de lait.

Les heures qui s’égrainaient lentement n’apportèrent pas plus de satisfaction. Phylacrypte ne vit défiler que quelques clients, pour la plupart des marins ou des petits malfrats venus se désaltérer et se restaurer. Le milieu de la nuit arrivait à grands pas, lorsque pour ne pas perdre sa couverture de jeune femme éplorée, Phylacrypte se décida à regagner sa chambre espérant que nul possible résistant ne vienne durant son absence. Mais à choisir, elle préférait rester prudente.

Elle réunit les quelques feuilles couvertes de son écriture souple et arrondie, les plaça délicatement sur les feuilles encore blanches, puis prit la plume, l’encrier et le fusain et d’un pas qui laissait comprendre qu’elle fut lasse par sa longue journée, s’approcha du comptoir pour saluer le tavernier et toujours sans se presser regagna sa chambre.

Après avoir prit soin de verrouiller sa porte, elle plaça l’unique chaise de la pièce sous la poignée afin que nul ne put entrer, surtout lorsqu’elle sortirait par la fenêtre avant l’aube pour se rendre à son rendez-vous, car elle ne pouvait sans éveiller les soupçons sortir avant le petit jour par la porte de la taverne.

Evidement, elle n’avait pas sommeil et décida d’occuper une partie de son temps à vérifier ses armes tout en gardant une oreille attentive aux bruits qui montait de la taverne qui lui parvenaient de manière feutrée et en maugréant contre des bruits sourds qu'elle percevait de temps en temps et qui venait probablement de la pièce située au dessus de la sienne.

[Arya Du Varden]

[Quête : L’invasion des ombres]

Nul bagarre cette nuit-là n’eut lieu à la taverne, à part quelques éclats de voix de clients enivrés, rien ne semblait être venu troubler le calme retrouvé du tavernier. Il y avait nettement plus de tapage parvenant de la pièce au-dessus de celle où Phylacrypte logeait. Certainement une chance pour le client peu scrupuleux du sommeil d’autrui qui y logeait que l’Elfe noire n’eut pas besoin de se reposer. Cela lui occupa même l’esprit dans les heures qui la séparaient encore du prochain rendez-vous essayant d’imaginer ce qui se passait juste au-dessus de sa tête, malgré une imagination débordante, elle n’en avait aucune idée.

La nuit n’était pas finie lorsqu’elle entrouvrit sans bruit sa fenêtre et écouta attentivement les éventuels bruits extérieurs. Le silence régnait en maître et elle décida, bien qu’il fut encore tôt, de quitter la taverne pour se rendre dans le parc. Elle avait besoin d’air et surtout la nuit était son domaine, elle serait plus en sécurité pour faire le trajet.

Après avoir vérifié que nul ne pourrait pénétrer dans sa chambre, non pas qu’elle craigne les voleurs, mais plutôt de peur d’être démasquée, vêtue de sombre, emportant une partie des provisions provenant de chez le Professeur Elkantar, la jeune femme ne pouvant expliquer une sortie nocturne en passant par la taverne, ouvrit en grand sa fenêtre, se glissa telle une ombre sur un petit rebord juste au-dessous, tira sur les battants de manière que la fenêtre paraisse fermée de l’extérieur, d’un bond silencieux atterri sur une des plus grosses branches de l’arbre qui semblait l’attendre.

Elle s’approcha du tronc afin de descendre aisément, attendit quelques instants pour s’assurer que tout était calme, puis rassurée descendit de trois branches avant de sauter silencieusement sur le sol et de n’être plus qu’une ombre parmi les ombres, aussi silencieuse qu’un félin.

Elle ne se pressa pas prenant moult précautions, se tapissant dans la faille d’un mur ou se confondant avec une haie lorsqu’elle entendait des bruits de pas. Mais la nuit sombre n’abritait que peu de courageux osant braver tant les scélérats qu’une possible patrouille de gardes de Morfea, et sur le chemin qu’emprunta Phylacrypte pour se rendre au Parc verdoyant, nul véritable alerte ne vint troubler ses pas.

[QDI]

Ce matin là, alors qu'un nombre déjà respectable de clients étaient en train de siroter leur chope d'hydromel quotidienne en levant l'auriculaire, Dubnium descendit à toute allure de sa chambre et annonça à la cantonade :

"J'aurais besoin d'un cobaye pour une expérience "

Les Lumeniens possédant par nature les deux qualités essentielles du cobaye, à savoir la curiosité et le courage (un mélandien aurait dit la stupidité et l'inconscience), les hommes se pressèrent autour du gnome pour participer à ses tests. Il choisit finalement deux personnes (ce qui ne manqua pas d'inquiéter la première) et demanda à ce qu'on leur laisse un petit peu de place au cente de la grande salle.

Un large cercle se forma instantanément autour des trois personnages tandis que Dubnium exhibait une petite fiole remplie d'un liquide jaune qu'il tendit au premier cobaye. Celui-ci salua l'assistance sous les applaudissements des clients et, plein de confiance envers les talents de l'alchimiste, il avala d'un trait le contenu de la fiole...

C'est alors que rien n'arriva. Dubnium fronça les sourcils : visiblement, ce n'était pas l'effet attendu. Mais après quelques instants passés dans un silence tendu, l'homme poussa un gémissement, pâlit sévèrement et s'écroula au sol, évanoui. Dubnium défronça les sourcils. En fait, ce n'était toujours pas l'effet attendu, mais au moins, il se passait quelque chose, ce qui était quand même rassurant.

"Je ne comprends pas, dit-il, ce n'est pas ce que je m'étais promis !"

Désireux d'entendre de la bouche même de son cobaye le récit de ce qu'il avait ressenti (le meilleur moyen de comprendre ce qui pouvait bien clocher), il prit dans sa poche une pastille rose qu'il le força à avaler. L'homme reprit rapidement des couleurs, mais restait sous le choc. Deux personnes se proposèrent pour le raccompagner chez lui tandis que le gnome se grattait la tête en cherchant une solution. Soudainement, il se frappa le front :

"Je suis stupide ! s'exclama-t-il à l'attention du second cobaye, qui aurait bien voulu être oublié. En fait, ce produit est sensé anesthésier complètement la douleur, mais il faut s'en enduire le corps, pas l'avaler ! Tenez, ajouta-t-il en tendant à l'homme, à son grand effroi, une seconde fiole identique à la première, étalez vous ça sur les mains. Aubergiste, faites chauffer de l'eau."

Le second cobaye ne pouvait plus reculer, tous avaient les yeux braqués sur lui. Il versa donc un petit peu de produit au creux de sa paume et frotta vigoureusement ses deux mains entre elles. Et lorsque le tavernier déposa sur le comptoir une marmite d'eau bouillante, il les plongea dedans sans rien ressentir qu'un léger picotement.

Dubnium fut salué par un tonnerre d'applaudissement, et promis à l'aubergiste de lui en fournir régulièrement car, je cite :

"Ca doit être bien pratique pour retirer les pommes frites de l'huile bouillante."

Et le premier cobaye, vous vous demandez ce qu'il est devenu ? Et bien, on s'est rendu compte qu'après ce que son estomac avait subi, il avait acquis la rare et utile capacité de pouvoir avaler n'importe quelle substance sans en ressentir de désagrément quelconque. Il put plus facilement supporter la cuisine de son épouse, ce qui améliora grandement sa vie de couple, puis devint goûteur itinérant auprès des princes et des rois et fut invité dans les cours les plus prestigieuses de Féérune. Mais ceci est une autre histoire, qui sera contée une autre fois.

[Agrippa]

Agrippa avait quitté le refuge des égouts marins à contre-coeur, sachant la relative sûreté qu'offrait la base de la résistance, mais étant tout aussi conscient de la nécessité de venir en première ligne trouver les ressources utiles à la lutte contre l'oppresseur.

Ses lieutenants avaient été efficaces, et la structuration du réseau avait bien avancé; mais le petit nombre de résistants rendait l'immobilisation d'Agrippa au Quartier général vaine, d'autant que ses compétences pouvaient rendre bien des services dans le recrutement de nouveaux éléments.

Le clerc franchit les portes de la Bienveillance avec un léger pincement au coeur, ne sachant si sa dernière visite dans l'établissement avait laissé un quelconque souvenir au propriétaire des lieux. Il avait revêtu pour l'occasion sa robe du clergé de Dénéir, laquelle complétait avantageusement le reste de ses vêtements de clercs, et venait confirmer l'appartenance que proclamait la bague qu'il portait fièrement au doigt. Se recommandant à sa divinité tutélaire, il s'assit du plus tranquillement qu'il put à l'une des tables les plus éloignées de l'entrée, relativement à l'écart de la foule des personnes affairées à étancher leur soif et leur appétit.

[QDI]

Au premier coup d'oeil, la taverne parut au prêtre semblable à toutes les autres tavernes, et au souvenir qu'il en gardait dans sa mémoire : nombreux petits groupes affairés à boire ou à manger, bruit des cartes qu'on abat et roulement des dés, chants des buveurs et même une ou deux femmes du demi monde pas encore en quête d'un client à cette heure de la journée.

Néanmoins, son oeil attentif remarqua rapidement plusieurs phénomènes pour le moins inhabituels. Ainsi, la bière (par ailleurs étrangement fraîche pour la chaleur du dehors) n'était pas servie depuis un tonneau mais coulait d'un petit conteneur en métal lorsqu'on tirait un levier. Les serviettes, quant à elles, restaient d'une blancheur immaculée... même après avoir épongé une demi bouteille de vin renversée. Et enfin il observa un énigmatique rituel qui ne manqua pas de le plonger dans une profonde réflexion sur l'impunité du vice : avant de partir, chaque client avalait une petite pilule rouge et même ceux qui paraissaient ivres morts un moment auparavant rentraient alors chez eux en marchant droit !

Cela ne manqua pas d'étonner Agrippa et il se proposa d'interroger à ce sujet l'aubergiste. ce serait d'ailleurs plus prudent que de rester seul à l'écart à observer furtivement la salle. L'aubergiste justement, extrêmement affairé, se frottait les mains de satisfaction : on n'avait pas vu pareille affluence depuis la révolte et s'il avait craint un temps que ses affaires périclitent, il était maintenant pleinement rassuré et remerciait le Dieu du Soleil (il ne connaissait pas son nom, mais il devait bien en avoir un) pour le beau temps qu'il lui accordait, synonyme de forte clientèle assoiffée.

Il vit alors le signe que lui fit le prêtre de Dénéir. En temps normal, il aurait envoyé l'une de ses serveuses, mais l'homme imposait le respect, ainsi vêtu des attributs de sa fonction. En se déplaçant lui-même, il pourrait en outre lui demander le nom d'un éventuel Dieu solaire dont il pourrait faire la divinité tutélaire de son auberge, et surtout de sa cave.

L'aubergiste s'approcha donc de la table où se tenait Agrippa.

[Agrippa]

Le clerc vit avec satisfaction l'aubergiste se déplacer jusqu'à lui.

Dites-moi, je ne me souviens pas avoir vu autant de mystères dans votre auberge la dernière fois où j'ai eu la chance d'y vider une choppe... Quelle mouche vous a donc piqué? Depuis quand vos meilleurs clients quittent-ils l'établissement sobre comme des moines?
Cela risque de tuer votre commerce mon ami. Allons, dites-moi ce qu'il en est, vous pouvez faire une confidence à un clerc intrigué au plus au point. D'autant que les membres de mon ordre sont réputés pour leur curiosité...

[QDI]

"- Je la satisferai avec plaisir, Monsieur. L'un de mes hôtes est le fameux alchimiste gnome Dubnium Nikelkadmium, et il a concocté cette étrange mixture qui supprime les effets à court terme de l'ivresse. Je crois qu'il travaille encore à son amélioration pour supprimer également le contrecoup du réveil, le lendemain matin. Il m'avait donné son nom : c'est de l'acide... de l'acide acét... acétyl... Hum, impossible de retrouver, il faudra que je lui redemande !
- Un alchimiste gnome à la Taverne de la Bienveillance ? Je n'en n'avais certes pas entendu parler. Que fait-il à Lumenis ?
- Il prend des cours de magie à l'université, mais il continue néanmoins ses travaux et nous fait bénéficier de ses dernières trouvailles. Evidemment, ce n'est pas toujours très... sûr de loger un alchimiste tel que lui, mais la contrepartie vaut que l'on prenne quelques risques.
- Vous piquez ma curiosité ! Peut-on rencontrer ce savant ? Peut-être serait-il intéressé par le culte de Dénéir.
- Bien entendu, c'est la chambre 23, deuxième étage. Frappez fort et ne vous laissez pas inquiéter par l'atmosphère du laboratoire, on s'y fait très vite.
- Je vous remercie, je monterai sans doute le visiter tout à l'heure.
- Je vous en prie. Moi même j'aurais un petit renseignement à vous demander.
- Faites.
- Quelle est la divinité régnant sur le temps de Lumenis ?"

[Althéa]

[Quête : l'invasion des ombres]

En provenance d'ici

Ils étaient arrivés à la taverne de la Bienveillance. Althéa connaissant déjà le lieu, ils l'avaient trouvé sans mal. Cette taverne ... Elle regorgeait de souvenirs. Des souvenirs de joie ... La première nuit avec Agrippa. Tout avait commencé ici ... Son regard parcourut la taverne. Et soudain, elle le vit. Non, ce ne pouvait être lui. Mais si ... Là, assis à une table. Et il portait la robe, comme au tout premier jour. Non ... Elle rêvait sûrement. Elle se pinça. Non ... Et si ... Agrippa d'Orgeval était bel et bien là.

Elle fit mille efforts pour ne pas courir à lui et se jeter dans ses bras. Un mousse pendu au cou d'un prêtre de Dénéir. On aurait jamais vu ça ... Pour le moment, il était en grande conversation avec l'aubergiste. Mais allait il la voir ? Non ... Il ne pouvait même pas supposer qu'elle était là. Attirer son attention ? Un geste, un cri, un regard. Non, c'était manquer de se trahir. Attendre, simplement attendre que son regard se pose sur elle et qu'il la reconnaisse. Le regarder. Et être heureuse de le trouver vivant ...

[Ravestha]

[Quête : l'invasion des ombres]

Il suffit au Manostien de voir le regard illuminé d'Althéa pour deviner l'identité de l'homme qu'elle dardait, un clerc de Dénéir. Agrippa était donc vivant et mieux, il se tenait tout près d'eux. Cependant, Ravestha se demanda comment les personnes présentes allaient réagir à l'entrée d'un officier de la marine luménienne dans l'auberge. Il s'installa à une table de manière à pouvoir embrasser la salle du regard, Althéa près de lui. Observant la réaction des clients divers, il attendit que le tavernier en ait terminé avec Agrippa.

Puis une pensée l'effleura. Il avait l'occasion rêvée de rentrer en contact avec la résistance. Si toutefois bien sûr Agrippa avait fait le choix de s'opposer à Nwalk, ce dont il doutait à peine. Il se pencha vers l'oreille d'Althéa et lui souffla :

"Je pourrais profiter de cette occasion pour lui demander de venir soigner un de mes hommes à bord du navire. Nous aurions ainsi le loisir de discuter."

HRP : sauf si tu as autre chose de prévu, Agrippa

[Althéa]

[Quête : l'invasion des ombres]

Les pensées d'Althéa allaient à toute vitesse, au rythme de son cœur battant la chamade comme un tambour. Apparemment, Ravestha s'était rendu compte de la présence du clerc et l'avait reconnu. Mais comment attirer son attention. En même temps, il fallait que leur rencontre passe pour la plus normale possible.

Une idée lui vint, une idée farfelue certes mais qui risquait de marcher. Du moins, si Agrippa se montrait égal à lui-même et réagissait comme elle le prévoyait … Elle se leva lentement.

"Mieux encore. Ce n'est pas n'importe quel matelot qui a besoin de lui … Mais moi ... La chaleur …"

L'instant d'après, elle s'affaissait sur le sol et roulait sur le dos, les yeux fermés. Personne dans la salle n'aurait pu dire s'il s'agissait d'une simulation ou d'un véritable évanouissement.

[Agrippa]

[Quête : l'Invasion des Ombres]

L'attention d'Agrippa fut détournée par le bruit de discussions vives dans le dos de l'aubergiste, où des clients formaient un cercle, l'objet de leur attention visiblement sur le parquet de la salle.

Euh... la divinité? Vous disiez? essaya-t-il de continuer, sans prêter une plus grande attention à l'attroupement, probablement dû à un habitué ayant forcé sur l'alcool. Mais son interlocuteur, lui, avait réagi bien différemment, et alla s'enquérir de la cause de la perturbation, laissant le clerc seul et plus assoiffé que jamais.

En désespoir de cause, Agrippa décida qu'il n'avait rien de mieux à faire que de rendre une visite impromptue au surdoué ayant élu domicile à la Bienveillance. Contournant soigneusement le groupe afin d'éviter d'être mêlé à une quelconque rixe qui aurait été malvenue pour homme recherchant l'anonymat et la clandestinité, il monta du plus rapidement qu'il put vers la chambre 23.

Mes agneaux, on n'attrape pas aussi facilement un homme sur ses gardes... :notme:

[Ravestha]

[Quête : l'Invasion des Ombres]

Ravestha avait observé dans un premier temps le petit manège d'Althéa avec surprise. Ce qui ne manqua pas d'ajouter à la crédibilité de sa réaction. Le plan de la jeune femme n'avait pas fonctionné comme prévu cependant, puisque, et cela n'échappa pas au Manostien, le clerc était monté sans s'intéresser le moins du monde à ce qui venait de se produire. La façon convaincante dont Althéa faisait l'inconsciente lui laissait encore un peu de temps pour tenter de palier ce premier échec.

Il remarqua que le tavernier s'était joint au cercle des clients pour observer ce qui se passait. Ravestha, alors penché sur le corps faussement inerte du "mousse" se releva et s'approcha de l'aubergiste. Usant au maximum de l'autorité que son identité usurpée lui conférait et surtout de la peur qu'il pouvait inspirer, il prit un air irrité et attrapa l'homme à l'épaule.

"Il y avait un prêtre dans cette salle il y a quelques secondes ! Où est-il ?! Dépéchez-vous de me répondre car si jamais l'un de mes hommes venait à mourir ici, je vous en tiendrai pour responsable. Vous ne voulez pas laisser ce jeune homme mourir n'est-ce pas ?"

Le ton qu'il avait utilisé était volontairement menaçant. Ravestha supposait que les officiers luméniens étaient suffisamment craints pour que son interlocuteur n'hésite pas sur la conduite à tenir dans ce cas de figure.

[Taliesin]

[Quête : l’invasion des ombres]

L’aubergiste déglutit péniblement. Il commençait à croire que le destin s’acharnait contre lui. Sinon, comment expliquer le fait que depuis quelques jours, il se retrouvait au cœur de situations de plus en plus épineuses ? Alors qu’il ne faisait rien d’autre qu’essayer de faire son métier comme à l’accoutumée ? Il avait dû offenser les dieux d’une quelconque manière. Ou bien un concurrent lui avait jeté un mauvais sort…

Quelle que soit la réponse à ces questions, il n’était point temps de la chercher. Le malheureux aubergiste sentait peser sur lui le regard hostile de l’officier et avait l'intuition que cet homme était autant dénué d'aménité que de patience. Il tenta donc de rassembler ses pensées et de fournir une réponse cohérente.

-Un prêtre… oui… Heu… Il n’est plus... Ah… Je vois... Il est probablement monté à l'étage… il voulait rendre visite à l’un de mes clients… Heu… Voulez-vous que j’aille le quérir ?

Voilà une bonne idée. Quitter la salle commune et aller prévenir ledit prêtre. Ensuite, rester hors de vue jusqu’à ce que tout soit réglé. Le tenancier de la Bienveillance se sentait dangereusement à cran, et il ne tenait absolument pas à être à nouveau victime d’une dévastatrice crise de folie…

[Ravestha]

[Quête : l’invasion des ombres]

L'aubergiste avait réagi exactement comme il l'avait escompté. Visiblement la crainte de la "nouvelle" armée luménienne était réellement très forte. Helm seul savait à quel genre d'exaction elle s'était adonnée depuis l'arrivée de Morféa Nwalk. On était loin de la digne armée de la cité de lumière qu'il avait pue connaître. La terreur qu'il lisait sur le visage de l'aubergiste lui fit un pincement au coeur. La population vivait sous l'oppression, et la cruauté de l'autorité était devenu un quotidien à laquelle elle n'arriverait jamais à se faire. Il imaginait ce que le tavernier avait pu endurer comme pressions et menaces de la part des nouveaux maîtres de la ville. Pourtant il devait continuer dans cette voie.

"C'est exactement ça. Et vous devez bien avoir une chambre de libre, je vais y monter ce jeune homme, il se rétablira mieux dans un lit que sur votre plancher. N'oubliez pas, revenez avec le clerc !"

Il était inutile d'en rajouter en terme de menaces. Le tavernier était visiblement suffisamment terrifié pour remplir sa mission.

[Taliesin]

[Quête : l’invasion des ombres]

Une lumière fugitive brilla dans les yeux du tenancier, comme une pensée traversait son esprit. "Une chambre de libre, hein ? Et je suppose qu’il s’agit d’une réquisition, pas d’une location..." songea-t-il. Il était loin d’être pingre et, à l’occasion, il lui arrivait d’héberger gratuitement un client dans une mauvaise passe. Mais devoir offrir le gîte (et qui sait, le couvert) à des gens aussi peu recommandables que les sbires de Morféa Nwalk le mettait hors de lui.

Cependant, il n’avait d’autre choix que d’obtempérer. Ravalant sa rancœur, il se dirigea vers le tableau des clefs, en prit une et revint la tendre au capitaine luménien.

-Voici, messire. C’est la 13, au premier. Je gage qu’elle vous offrira entière satisfaction. Quant au prêtre, je vais le chercher de ce pas.

Il se détourna et gagna à grands pas l’escalier menant aux chambres. Tout en gravissant les marches, il songea à tous les désagréments qu’allaient lui causer la présence en ces murs de marins de la flotte. A n’en pas douter, cela ferait fuir une partie de la clientèle… Il ne pouvait qu’espérer qu’ils s’en iraient au plus vite, et tenter de se détendre en nourrissant des idées de vengeances aussi irréalistes qu’agréables. Oh, certes, il n’aurait jamais le cran de verser de l’arsenic dans le petit-déjeuner du mousse, mais rien que d’imaginer, en pensée, la possibilité de le faire le réconfortait. Et, après tout, pourquoi ne le ferait-il pas, si par malheur une crise de folie l’emportait à nouveau ?

HRP : je vais attendre un tout petit peu pour poster dans la chambre de Dubnium, afin de lui permettre d’échanger quelques mots avec Agrippa.

[Ravestha]

[Quête : l’invasion des ombres]

L'urgence dans laquelle Ravestha se trouvait n'était qu'à moitié feinte. Il savait que son temps sous cette fausse identité était compté. Une grosse demi-heure tout au plus. Et il devrait retourner sur le navire avant que le sort ne prenne fin, car il n'était pas en sécurité dans cette auberge pour se reposer. Or il devait absolument dormir s'il voulait pouvoir être prêt à répondre à sa convocation à l'aube.

Après avoir saisi les clés que lui avait tendu le tavernier, il se pencha et attrapa Althéa en glissant un bras sous ses jambes et l'autre sous son dos. Ordonnant aux clients qui les entouraient toujours de retourner à leurs occupations, arguant qu'il n'y avait désormais plus rien à voir, il gravit les marches qui allaient le mener à l'étage. Une fois arrivé devant la chambre 13, il déverrouilla la porte - entreprise difficile avec un corps inerte entre les bras - et déposa Althéa sur le lit avant s'assoir au bout en attendant qu'on amène Agrippa. Le tavernier n'avait pas menti : la chambre était d'excellente facture : propre, rangée, et coquettement décorée. Un joli cadre pour discuter somme toute...

[Althéa]

[Quête : l'invasion des ombre]

Ne pas bouger, ne pas ouvrir les yeux jusqu'à ce qu'on l'emporte ailleurs. C'est ce qu'avait fait Ravestha. Mais Agrippa était parti sans se retourner. Elle se sentit déçue par l'attitude du prêtre. Il n'avait pas remarqué qu'elle se trouvait là, à deux pas de lui. Elle aurait tant voulu qu'il devine sa présence au milieu de la foule ! La réussite du plan était mitigée. Au moins que l'aubergiste ne vienne le chercher …

Althéa écouta attentivement pour s'assurer qu'il n'y avait personne dans la pièce. Non, ils n'étaient plus que tous les deux. Maintenant, elle pouvait lui montrer qu'elle n'était pas réellement inconsciente.

Au moment où le conseiller Manostien la déposait sur le lit, elle entrouvrit discrètement les paupières et lui fait un clin d'œil. Elle allait parfaitement bien. Elle se sentait simplement inquiète à l'idée qu'il ne vienne pas.

[Taliesin]

[Quête : l’invasion des ombres]

On frappa bientôt à la porte demeurée entrouverte, et le tenancier, arrivant tout droit de la chambre de Dubnium, apparut sur le seuil.

-Le prêtre que vous m’avez envoyé chercher est ici, messire, dit-il.

Puis il s’effaça pour laisser entrer Agrippa. Lorsque celui-ci le dépassa, il lui adressa un "bonne chance" presque inaudible, avant de battre en retraite vers la salle commune.

[Ravestha]

[Quête : l’invasion des ombres]

Une fois que le tavernier eut quitté la pièce, Ravestha s'approcha d'Agrippa. Le prêtre était tendu, ce qui était plutôt bon signe en présence d'un officier luménien. Mais avant de lui dire la vérité, il devait être certain qu'il avait rejoint la résistance.

"Approchez vous de lui et examinez le."

En disant cela, il avait montré Althéa qui n'avait toujours pas bougé, allongée sur le lit. Pendant que le prêtre se portait au chevet de la manostienne, le Grand Emissaire ouvrit la porte et vérifia que le couloir était vide. Lorsqu'il se fut assuré que personne ne pouvait les écouter, il referma la porte derrière lui.

Agrippa était maintenant juste à côté d'Althéa. Connaissant le caractère imprévisible de la jeune femme, elle risquait de lui sauter dans les bras et de tout débiter. Il ne devait pas la laisser trahir sa couverture sans qu'ils ne soient certains qu'il était du bon côté de la barrière, quelque soit sa relation avec Althéa.

"Vous la reconnaissez n'est-ce pas, Agrippa d'Orgeval ?"

Ravestha s'approcha d'Agrippa et lui attrapa le cou de sa main droite pour le maintenir sous pression. Il se pencha et lui souffla à l'oreille.

"Nous savons tout deux que vous complotez contre Morféa Nwalk aux côtés de la résistance. Et comme par magie, cette Manostienne que vous connaissez bien, et qui vous connaît bien d'ailleurs, débarque de nulle part. Je veux savoir ce qu'elle fait ici !"

Puis il marqua un court silence pour appuyer ses propos d'une menace implicite.

"Ne me mentez pas, vous risqueriez de ne pas être le seul à souffrir."

[QDI]

[Quête : l’invasion des ombres]

Alors qu'il prononçait ces mots, la porte s'ouvrit sur un jeune gnome visiblement pressé et qui tenait à la main une petite malette. Embrassant la scène du regard, Dubnium (car c'était lui) s'exclama :

" Mais lâchez-le donc, vous lui faites mal ! "

Interloqué par son apparition, Ravestha resta un moment coi. Dubnium reprit avant de lui laisser le temps d'en placer une :

" Lâchez-le, je vais m'en occuper. J'ai là une excellente pommade pour les douleurs cervicales. Je l'ai testée sur l'aubergiste il y a quelques semaines et il en a été très satisfait. Par la même occasion, je pourrais peut-être jeter un coup d'oeil à votre malade, j'ai amené deux, trois potions."

Mais le Grand émissaire de Helm ne lâchait toujours pas Agrippa. Il s'apprêtait à répondre quand le gnome lui coupa à nouveau la parole, maintenant courroucé par ce simple humain qui n'obéissait pas incontinent aux commandements que la science exprimait par sa bouche d'alchimiste.

" Bon, cela suffit maintenant ! Vous allez le lâcher sinon... je pourrais appeler la garde, ou même me fâcher si vous persistez !"

[Ravestha]

[Quête : l’invasion des ombres]

Ravestha était resté sans réaction, trop supris qu'il était, à l'entrée du gnome. Cette irruption n'était pas prévue du tout et risquait de compromettre le plan prévu. Intérieurement, le Manostien gémit : chaque minute comptait et voilà que cet espèce de feu follet débarquait. Et non content de semer le trouble, il comptait en plus prendre la direction des opérations.
Ce fut avec une colère non feinte que Ravestha lâcha Agrippa et se dirigea d'un pas rapide vers Dubnium pour attraper ce dernier au col et le tirer vers le lit.

"Si vous continuez ainsi c'est vous qui aurez besoin de votre pommade. Je suis capitaine de la marine luménienne alors vous pouvez bien appeler qui vous voulez, mais vous le ferez quand j'en aurais terminé."

Puis il tourna sa tête vers Agrippa.

"Est-ce qu'il fait aussi partie du complot ? Est-ce l'homme que vous êtes censé rencontrer aujourd'hui ? Je veux des réponses, maintenant !"

En prévention, Ravestha dégaina son épée dont il plaça la pointe à quelques centimètres de la tête de Dubnium.

"Vous avez la langue bien déliée. Il serait avisé qu'elle reste dans votre bouche close quelques temps si vous ne voulez pas la voir coupée."

[Agrippa]

[Quête : l'Invasion des Ombres]

Agrippa avait immédiatement mis un nom sur les traits du marin étendu en travers du lit de la chambre 13, et son sang s'était glacé en sentant la main de l'officier s'abattre sur sa nuque. Il était piégé, et la personne qui comptait le plus à ses yeux se trouvait prise avec lui au milieu de la trappe. Son pire cauchemar était en train de se matérialiser, et, tels les rouages d'une machine inexorable, chaque personne dans la pièce avait sa part de responsabilité dans la catastrophe imminente.

En l'espace d'une seconde, le clerc prit sa décision.

Je ne connais pas cette femme. Vous me dites qu'elle est manostienne, peut-être m'a-t-elle croisé lors de mes déplacements à Dorrandin; toujours est-il que son visage m'est inconnu.
Quant au gnome, il vient de m'être présenté à l'instant, sur la fois de quelques rumeurs le présentant comme un inventeur d'un certain talent.

Enfin, en ce qui concerne mon identité, je ne nierai pas être celui que vous venez de nommer. Je sais que les autorités me recherchent activement pour mon rôle au sein de l'administration précédente, et je suis prêt à répondre aux accusations qui pourraient m'être adressées.