[Bâtiment] La Capitainerie du Port

[Taliesin]

[Quête : l’invasion des ombres}

(Depuis les quais militaires)

L’officier luménien salua brièvement "Terens" et l’individu qui l’accompagnait – gratifiant au passage celui-ci d’un regard appuyé – puis leur fit signe de le suivre. Il les conduisit ainsi à travers le port qui, alors que le soleil naissant commençait à jeter ses premiers rayons au-dessus de l'horizon, s’animait de plus en plus. Ils arrivèrent finalement devant l’imposant bâtiment de la capitainerie. Les gardes de faction à l’entrée ne posèrent pas la moindre question, et les trois hommes pénétrèrent sans presque ralentir à l’intérieur de l’édifice.

L’officier précéda les deux Manostiens jusqu’à une double porte devant laquelle se tenait un huissier à la mise impeccable. Le soldat lui murmura quelques mots à l’oreille : l’huissier acquiesça, poussa légèrement l’un des battants et disparut par l’entrebâillement. Il revint quelques instants plus tard et déclara :

-Son excellence va vous recevoir. Veuillez entrer, je vous prie.

Eustatius Ethelkin, qui avait récemment obtenu le poste envié de capitaine du port de Luméni (en remplacement d’un officier qui s’était montré un peu trop rétif face au changement de régime) était pour l’heure occupé à prendre un copieux petit déjeuner. Il leva la tête à l’entrée des nouveaux venus, esquissa un geste de la main pour congédier les serviteurs, puis se replongea dans la dégustation de son repas. Ce ne fut que lorsqu’ils furent seuls – et qu’il eut terminé son plat – qu’Ethelkin consentit enfin à s’intéresser à ses visiteurs.

-Oh, capitaine Terens ! fit-il en s’essuyant les lèvres avec sa serviette. Je suis heureux de vous revoir si tôt parmi nous. Heureux, et également un tantinet surpris ! Alors, ne me laissez point davantage dans l’expectative, et faites moi donc le récit de votre expédition.

[Kasumi]

[Quête : l’invasion des ombres]

Durant toute la traversée du port, Kasumi s’était tenu silencieux aux côtés de Ravestha. Il avait observé, avec le plus d’attention possible, les soldats du camp adverse. S’ils étaient manifestement très nombreux, il était tout aussi évident, pour un combattant aguerri comme l’était le rôdeur, que peu d’entre eux étaient soldats de métier. Certains signes ne trompant pas dans leur démarche, leur posture, la façon de porter leurs armes, démontrait une cruelle évidence : un bon nombre des gardes devaient avoir récemment été formés. Sans doute des milices recrutées parmi les mécontents de l’ancien régime. Les officiers les encadrant avaient plus d’aplomb mais on ne sentait pas la discipline militaire que Kasumi avait perçue dans le contingent de paladins Manostiens. Peut être des criminels et des brigands enrôlés par les séides de Morféa Nwalk.

Cependant, les soldats de bric et de broc écraseraient par leur nombre toute tentative de révolte hâtive et désorganisée. Et rien ne pouvait assurer Kasumi que les élites de la nouvelle garde n’étaient pas postées dans les quartiers administratifs de la ville. Il ne fallait pas méjuger une armée sur ses éléments les plus faibles.

En entrant dans la Capitainerie du port, ces soupçons se confirmèrent : les gardes postés là étaient autrement plus aguerris. Kasumi s’efforça de paraître naturel quand Ravestha et lui furent introduits auprès d’Eustatius Ethelkin. On leur avait laissé leurs armes et Kasumi prit soin de demeurer près de la porte de façon à défendre les arrières de Ravestha et à défendre l’unique accès de la pièce.

[Ravestha]

[Quête : l’invasion des ombres]

Ils y étaient, la première épreuve à passer. L'homme qui se tenait devant eux, les faisant patienter sans l'ombre d'une marque d'intérêt pendant qu'il finissait de manger, sentait la suffisance à plein nez. Un officier aristocrate qui devait mépriser tout autre être que lui, sauf Morféa Nwalk bien entendu. S'il ne voulait pas d'ennui, Ravestha devrait garder son ressentiment pour lui et jouer profil bas. Après tout il n'était que capitaine de navire. Lorsqu'enfin le capitaine du port daigna lui donner l'occasion de parler, Ravestha commença son court récit.

- Comme vous le savez, messire, nous avions pour ordre de rattraper les fugitifs qui étaient parvenus à s'enfuir à bord de l'un des navires de transport du port. Mon équipage et moi-même avons donc pris en chasse ce vaisseau dans le but de ramener ces traîtres et qu'ils répondent de leurs actes. Nous les avons rapidement rattrapé car ils n'étaient pas suffisamment nombreux à être aptes à diriger un navire de cette taille. Ils avaient déchiré leur voilure et nous avons donc commencé l'abordage. Mais ces traîtres ont pris les armes à bord de leur navire et n'ont pas voulu se rendre. Mes hommes ne purent faire que deux captifs avant de devoir saborder le navire. Malheureusement ces chiens s'étaient empoisonnés avec du poison à lent effet et sont morts sur le trajet du retour. Visiblement ils avaient tous trop peur d'affronter la justice de Morféa Nwalk.

Ravestha eut un petit rire de dédain.

- Ils ont eu ce qu'ils méritaient et aucun d'eux n'a pu se soustraire à sa sentence, même si nous aurions aimé gardé des prisonniers pour vous les présenter.

[Taliesin]

[Quête : l’invasion des ombres]

Ethelkin posa le menton sur ses mains jointes et resta ainsi plusieurs secondes à observer intensément Ravestha.

-Les fuyards n’étaient pas assez nombreux à savoir manœuvrer un tel navire, dites vous ? finit-il par déclarer d’un ton songeur. Etrange. Il me semblait pourtant que...

Il s’empara d’une clochette dorée posée sur la table et l’agita. Un instant plus tard, un serviteur passait la tête par l’entrebâillement de la porte.

-Votre excellence ?
-Apportez-moi le dossier concernant les traîtres fugitifs.

L’homme s’en fut aussitôt et, moins de deux minutes plus tard, il revenait, portant une fine liasse de papiers. Ethelkin le congédia d’un geste et se plongea dans la lecture des documents.

-Ah, voilà ! dit-il enfin. Je lis ici : "Les réfugiés mélandiens hébergés dans l’entrepôt réquisitionné du port ont gagné les docks peu de temps avant l’arrivée des hommes du seigneur Nwalk. Ils ont demandé à tous les capitaines s’apprêtant à fuir la ville de bien vouloir les prendre à leur bord. Tous ont refusé, à l’exception du commandant de l’Albatros. Après une longue discussion avec la vieille femme conduisant les traîtres, il s’est finalement laissé convaincre et les a fait monter avant de lever l’ancre aussitôt."

Il leva les yeux et plongea son regard dans celui de Ravestha.

-Ainsi, à moins que mon informateur n’ait été victime d’hallucinations, il s’avère que les traîtres ont pris place à bord d’un navire AVEC l’accord de son capitaine. Or, l’Albatros était connu pour être un excellent bâtiment, et son équipage pour être on ne peut plus compétent. Dès lors, je m’interroge : qu’est-ce qui a bien pu se passer pour que la voilure du navire soit à ce point ravagée ? Avez-vous la réponse, capitaine Terens ?

[Ravestha]

[Quête : l’invasion des ombres]

Ravestha se morigéna intérieurement. Terens avait mentionné le nom du navire luménien qu'il avait pris en chasse dans son journal de bord. Mais il n'avait jamais fait le lien avec le navire qui avait rallié Manost, et maintenant il devait répondre à son supérieur qui commençait à se montrer suspicieux. S'il y avait une chose qu'il devait éviter, c'était de lui donner l'impression de lui cacher quelque chose.

Puis une idée lui traversa l'esprit. Rien n'avait été calculé lorsqu'il avait inventé cette histoire de voile déchirée, mais cela pourrait bien l'aider.

"Nous avons dû faire face à une tempête extrêmement violente un peu large. Aussi bon qu'ait été leur équipage, ils ne sont pas parvenus à ranger à temps la grand voile qui s'est déchirée."

Il marqua une courte pause, simulant une certaine appréhension.

"Pour être honnête avec vous, messire, nous avons eu le même souci. Notre voilure a cédé sous les assauts du vent avant que nous puissions la maîtriser. Vous pouvez encore voir que notre voile a été raccomodée avec du tissu que nous avions réserve. Mais l'Albatros n'a pas été en mesure de reprendre la route, je présume qu'il n'avait pas de tissu en réserve. Il faut dire que leur départ fut précipité, et qu'ils n'avaient sans doute pas eu le temps d'en charger lorsqu'ils ont largué les amarres."

[Taliesin]

[Quête : l’invasion des ombres]

Ethelkin se carra dans son fauteuil et hocha la tête. Il n’avait jamais bien compris l’intérêt de l’expédition menée par le capitaine Terens. Certes, des réfugiés avaient réussi à s’enfuir. Et alors ? Nombreux avaient été les navires à quitter le port avant que les insurgés ne s’en emparent. Alors, pourquoi poursuivre celui-là en particulier ? La nouvelle du coup d’état finirait bien par gagner l’extérieur. Un peu plus tôt, un peu plus tard, quelle différence ? Pourtant, Morféa avait été parfaitement clair : sitôt connue l’escapade des compagnons de Taliesin, il avait exigé qu’on lance un bateau à leurs trousses. Malheureusement, cela prit un certain temps avant que l’ordre ne puisse être exécuté : il fallut d’abord nommer un nouveau capitaine du port (lui-même, en l’occurrence) puis trouver un équipage loyal, ainsi qu’un commandant dévoué. Terens était ainsi parti quatre jours après les fugitifs, avec pour consigne de ne parler à quiconque de sa mission. Dans le pire des cas, il fallait évoquer un transport quelconque, mais sous aucun prétexte faire mention des réfugiés.

Ethelkin, en son for intérieur, était persuadé que Terens ne parviendrait pas à les rattraper. Dans le meilleur des cas, il obtiendrait des informations les concernant dans les ports de Dorrandin… Et pourtant, à l’entendre, le capitaine les avait bel et bien retrouvés. Une tempête destructrice suivie d’un calme plat pouvait expliquer cette rencontre miraculeuse. Mais… Quelque chose d’autre le chiffonnait dans le récit de son subordonné.

-Soit, une tempête. C’est tout à fait plausible. Mais que vous n’ayez réussi à faire aucun prisonnier… Quelques hommes valides, des vieillards, des enfants… J’ai du mal à croire que vos hommes ne soient parvenus qu’à en prendre deux…

[Ravestha]

[Quête : l’invasion des ombres]

Il allait devoir jouer serré. Ils abordaient à présent la partie la plus délicate à justifier. Et son interlocuteur n'avait pas l'air d'être un abruti fini, ce qui justifiait sans doute d'ailleurs sa présence à ce poste -en plus de sa loyauté à Morféa Nwalk naturellement. Il ne lui laisserait rien passer, la moindre lacune, la moindre incohérence, et il Helm savait ce qui pouvait lui arriver, à lui et aux Manostiens du navire.

Lorsque Ravestha prit la parole pour répondre à l'officier, il n'eut cette fois pas besoin de faire semblant d'être tendu. Il commençait à sentir la transpiration dans son dos. Quelle catastrophe pour lui et ses compagnons si les Luméniens découvraient qui il était. Sans parler que le temps ne jouait pas en sa faveur. Tortures et interrogatoires musclés étaient visiblement le lot du nouveau régime.

"Eh bien... nous avons péché par excès de confiance. Certains des traîtres se sont donnés la mort avant que nous ayons pu les capturer, mais nous avons aussi fait un massacre. J'ai pensé que deux captifs seraient suffisants au seigneur Nwalk, alors je me suis permis d'ordonner la mise à mort des autres. Comprenez-moi, ces chiens ne méritaient que ça ! Le Seigneur Nwalk n'avait pas donné de quota précis, alors il n'y avait pas de raison de laisser en vie ces fumiers de traîtres. Mais je n'ai réalisé que trop tard que les deux que nous avions s'étaient empoisonnés"

HRP : Talie, en bon MJ, tu es complètement libre d'orienter le RP dans la direction que tu veux

[Taliesin]

[Quête : l’invasion des ombres]

HRP : Tu n’as absolument rien à craindre. Je suis connu pour ma gentillesse… Non ? :notme:

Ethelkin resta immobile un instant, puis un large sourire se dessina sur son visage.

-Ah, mon cher Terens, je vous reconnais bien là ! Effectivement, le Seigneur Nwalk n’avait pas explicitement donné de quotat… Mais avouez qu’en réalité, vous n’avez pas voulu gaspiller une occasion de vous amuser ! Je gage que vous avez vous même mis la main à la pâte, et que nombre de ces mécréants ont eu la joie de participer à vos… distractios… avant de fermer les yeux pour toujours. Soit, je ne vois rien à redire à cela. Après tout, il faut prendre du bon temps quand on le peut…

Il eut un petit gloussement qui donna la chair de poule à Ravestha et Kasumi, puis il reprit.

-De plus, vous avez de la chance : Nwalk a réussi à mettre la main sur l’un de ces renégats qui, moins futé que les autres, n’est pas parvenu à quitter la ville. Nous pouvons donc dire que cette affaire se termine pour le mieux, et je me contenterai d’adresser un rapport succin à notre maitre, sans insister sur le semi échec de votre mission.

A nouveau, son regard se riva à celui de Ravestha.

-Mais il faut que vous me compreniez bien : c’est une faveur que je vous accorde là. Si mon rapport était exhaustif, vous seriez certainement exécuté. Mais je ne vois pas l’intérêt de perdre de bons éléments quand cela n’est pas nécessaire. Nous dirons donc que vous vous êtes convenablement acquitté de vos obligations. Toutefois, cette faveur – cette IMMENSE faveur – n’est pas gratuite, mon ami. Tout ce paye, en ce bas monde. Et il se peut qu’un jour prochain, j’ai besoin de quelqu’un comme vous, qui n’a pas froid aux yeux et ne dédaigne pas les tâches… hum… délicates.

Il se rencogna sur son siège et eut un sourire entendu.

-Vous êtes libre de vaquer à votre guise en ville. Mais pas d’en sortir. Et si je vous fais quérir, j’attends de vous que vous veniez me voir dès que vous aurez reçu mon message. Quelle que soit l’heure du jour ou de la nuit. Me suis-je bien fait comprendre, Terens ?

[Kasumi]

[Quête : l’invasion des ombres]

Kasumi était demeuré silencieux durant tout l’entretien du conseiller avec le capitaine du port. Cela convenait au rôle de garde du corps ou d’aide de camp dans lequel il s’était placé; Mais une autre raison expliquait son silence : l’homme lui évoquait tant de dégoût qu’il n’était pas sûr de pouvoir le contenir s’il s’adressait à lui.

L’entretien s’était bien déroulé à son sens. Le dignitaire Manostien avait su manœuvrer pour éviter les écueils dressés sur sa course, comme tout bon capitaine de vaisseau qu’il incarnait aux yeux des Luméniens.

Le rôdeur se redressa alors que Ravestha se préparait à prendre congé. Il s’efforçait de détecter tout signe de forfaiture de la part de l’officier ennemi. Allait-on les laisser s’en aller sans plus de formalités ?

[Ravestha]

[Quête : l’invasion des ombres]

Soulagement et effarement. Tels furent les deux sentiments qui se mêlèrent en lui devant la réaction de l'officier. Il n'aurait pas à répondre de son "échec", ce qui lui permettait à présent de vaquer librement en ville et d'éviter l'exécution, comme l'avait explicitement fait comprendre son "supérieur". Mais Ravestha était aussi choqué et affolé de voir quel genre de personne contrôlait désormait les autorités de la ville. Le sentiment d'urgence grandit en même temps que les gloussements amusés de son interlocuteurs. Quels monstres étaient désormais à la tête de Luménis ? Le Seigneur de l'Aube devait jeter un regard désormais bien sombre sur ce qu'était devenu sa ville.

Ravestha fixa dans les yeux l'officier qui venait lui faire la plus grande des faveurs : lui donner l'opportunité de l'approcher de nouveau très près dans des temps sans doute proches.

"Sans aucun doute, Messire. Je suis votre obligé et resterai à votre disposition."

Si l'occasion venait à se présenter, il pourrait frapper. Le capitaine du port serait une cible idéale lorsque la résistance commencerait à porter les premiers coups.

[Taliesin]

[Quête : l’invasion des ombres]

Le sourire d’Ethelkin s’élargit.

-Je savais que nous nous comprendrions ! Vous irez loin, mon ami. Du moins, si vous demeurez dans d’aussi agréables dispositions d’esprit.

Le capitaine du port saisit à nouveau la clochete. Ses échos tintinnabulants ne s’étaient pas éteints que le serviteur était à nouveau apparu.

-Vous pouvez reconduire le capitaine : nous en avons terminé.

Ravestha et Kasumi avaient déjà salué et tourné les talons lorsque Ethelkin reprit :

-Et n’oubliez pas : à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit. Ne me décevez pas.

(La suite sur les quais militaires)

[Taliesin]

[Quête : l’invasion des ombres]
<o></o> <!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]--> Le soleil déversait un flot de lumière dorée par les hautes fenêtres du bureau. Il régnait sur Luménis un temps magnifique. Mais aurait-il neigé que les trois officiers auraient quand-même préféré se trouver à l’extérieur plutôt qu’ici, à subir le courroux du capitaine du port. Celui-ci était grand : il suffisait de jeter un regard à la mine congestionnée d’Ethelkin pour savoir qu’il ne demandait qu’à exploser.
<o></o>
L’homme les avait convoqués d’urgence et venait de leur présenter des faits qu’ils ne connaissaient que trop bien. En l’espace d’une semaine, les quartiers ouest avaient été le théâtre de quatre attaques. La première avait provoqué la mort de deux gardes qui regagnaient de nuit leurs quartiers. Les deux suivantes s’étaient soldées par l’évasion d’une demi-douzaine d’esclaves et par la mort de trois gardiens employés par des marchands pour assurer leur surveillance. Quant à la dernière…
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-Toute une patrouille ! vociféra une fois encore Ethelkin. Toute une patrouille massacrée sans avoir pu même tuer l’un de ses assaillants ! C’est intolérable !
<o></o>
Les trois officiers se recroquevillèrent sur leurs fauteuils.
<o></o>
-Ils ont dû être pris par surprise… tenta l’un d’eux.
<o></o>
-Et vous croyez que c’est une excuse ? s’écria le capitaine du port. Cela ne s’est jamais vu ! JAMAIS ! Ce sont des soldats, non ? Ils sont sensés être préparés à ce genre de traquenard ! A cause d’eux, je vais être la risée de la cour ! Et le Seigneur Morféa me fera certainement convoquer…
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Les officiers s’entreregardèrent : c’était quelque chose que de subir la colère d’Ethelkin. Mais devoir affronter celle du Seigneur Noir… Tout d’un coup, leur sort ne leur apparût pas si terrible. Mais le capitaine du port les ramena immédiatement à la réalité.
<o></o>
-Lorsqu’il le fera, je veux avoir du concret à lui apporter. Du concret, entendez-vous ? Il vaudrait mieux pour votre santé que vous ayez des choses à me dire. A-t-on au moins une idée de qui à pu faire ça ?
<o></o>
Un silence pesant s’ensuivit, aucun des trois hommes ne semblant désireux d’être le premier à prendre la parole. Cependant, leur supérieur les fixa avec une telle insistance que l’un d’entre eux finit par répondre.
<o></o>
-Pas vraiment, messire. On parle bien de prétendus résistants qui s’organiseraient…
-Ah oui, les résistants ! l’interrompit Ethelkin. Cela fait quoi, un mois ? Oui, un mois ou deux qu’on en entend parler, sans qu’ils aient jusqu’ici fait quoi que ce soit ! Comment pourrait-il en être autrement, d’ailleurs ? La ville est quadrillée par nos forces. Et ce serait par le port qu’ils auraient commencé ? Cela ne pourrait signifier qu’une chose : la sécurité y est moins bien assurée qu’ailleurs. Est-ce le cas, messieurs ? Ne faites-vous pas correctement votre travail ?
<o></o>
Les officiers protestèrent vivement. Puis l’un d’eux se racla timidement la gorge. Le capitaine du port se tourna immédiatement vers lui.
<o></o>
-Vous avez quelque chose à dire, Albrecht ?

L’homme se tortilla sur son siège, mal à l’aise.
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-Et bien… Il y a autre chose, messire… Certains de mes hommes ont entendu des rumeurs… Des gens auraient vu… comment dire… un zombie. Ou un revenant.
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Ethelkin demeura coi un instant. Puis il rugit :
<o></o>
-Un revenant ? UN REVENANT ? Vos hommes n’y seraient-ils pas allé un peu fort sur le pichet, Albrecht ? Et quand bien même ce serait le cas, une seule de ces créatures pourrait-elle venir à bout d’une patrouille entière ?
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L’officier se mordit la lèvre. Il aurait dû se taire, il le savait. Toutefois, il avait parlé... Autant aller jusqu’au bout, à présent.
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-C’est que… Ce ne serait pas n’importe quel revenant, messire… Certains disent que c’est… hum… le prophète gris. Il serait revenu d’entre les morts pour lever une armée et se venger du Seigneur Morféa.
<o></o>
Les officiers virent les traits d’Ethelkin se contracter. Ils rentrèrent la tête dans leurs épaules, s’attendant à de nouveaux hurlements. Mais, au lieu de cela, le capitaine du port éclata d’un rire tonitruant.

-Le prophète gris, voyez-vous ça !
<o></o>
Ethelkin savait parfaitement qui se cachait sous ce nom ridicule. Et il savait aussi que son compte était bon : d’après ses contacts au Palais, le misérable avait été exécuté par Nwalk en personne. S’il avait jadis pu représenter un danger – ce dont il doutait grandement – ce n’était plus le cas.
<o></o>
-Ecoutez-moi bien, fit-il après avoir retrouvé un semblant de calme. Les gens qui vivent dans les quartiers ouest ne sont pas parmi les plus grands soutiens du seigneur Nwalk. Ils sont nostalgiques de l’époque où régnaient à Luménis le laxisme et l'anarchie. Ils aimeraient bien pouvoir à nouveau vaquer sans problèmes à la contrebande, à la dépravation… Rien d’étonnant, dès lors, à ce qu’ils s’accrochent à des chimères. Qui sait ce qu’ils raconteront demain ! Peut-être vont-il murmurer que Lathandre incarné traîne sur les quais ?
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Les officiers sourirent : leur supérieur avait raison, bien sûr. Les gens du port et de ses environs n’avaient pas accueilli le régime à bras ouvert. Ils l’avaient payé cher… Mais sans doute pas encore assez.
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-Quoi qu’il en soit, reprit Ethelkin, nous ne pouvons pas permettre qu’une telle rumeur se propage. Je pense que ce sont les résistants dont vous parliez tout à l’heure qui l’ont lancée, afin de r’attirer les faveurs de la population et de pouvoir perpétrer tranquillement leurs méfaits. Et bien, à nous de leur montrer que ces manigances sont vouées à l’échec ! Je veux que les patrouilles soient doublées, tant au niveau du nombre que des effectifs. Je veux aussi que la garde soit renforcée sur les quais militaires, autour de la prison et même près des entrepôts. Quant aux consignes… Que les soldats appréhendent quiconque leur paraît un tant soit peu suspect. Et si quelqu’un essaie de s’enfuir ou de résister, qu’il soit immédiatement abattu. Est-ce clair ?
<o></o>
Les trois officiers acquiescèrent.
<o></o>
-Bien, j’espère que je n’aurai pas de nouveau à me plaindre de vous. Pour ma part, je vais me rendre au Palais : mieux vaut devancer les attentes du Seigneur Nwalk. S’il n’est pas trop mécontent de nos efforts, je lui demanderai des effectifs supplémentaires. Avec tout cela, je pense que nous n’entendrons bientôt plus parler de ce revenant. Et avec un peu de chances, nous mettrons la main sur des résistants. Ce serait un beau présent pour notre maître !
<o></o>
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[Taliesin]

[Quête : l’invasion des ombres] <!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]--><o></o>

HRP : cette scène se situe le jour même de l’attaque prévue par les résistants
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Midi venait de sonner aux clochers de Luménirs. Sur la vaste esplanade jouxtant la capitainerie du port, près de cinq cent soldats étaient rassemblés. Les officiers circulaient sans relâche parmi leurs rangs et tentaient de maintenir la discipline. Sans grand succès. Les hommes étaient très agités et des discussions animées éclataient sitôt que leurs supérieurs avaient le dos tourné. Un sujet était sur toutes les lèvres : l’embuscade tendue la nuit même à une patrouille par des membres de la Garde Rouge. L’incident suscitait l’indignation de tous, et certains murmuraient déjà que si aucune décision exemplaire n’était prise par les autorités, il faudrait organiser des actions punitives…
<o></o>
Un Ethelkin armé de pied en cap se tenait un peu à l’écart, au milieu de son état-major. Il avait appris la nouvelle de l’embuscade quelques heures avant l’aube, et elle l’avait tourmenté tout au long des préparatifs des représailles ordonnées par Morféa. Si tout était prêt, à présent, l’inquiétude ne l’avait pas quitté : il n’était pas sans connaître le profond ressentiment que ressentaient ses hommes, et il ne pouvait que redouter l’apparition prochaine de la Garde Rouge, aux côtés du Seigneur Noir. Les soldats accepteraient-ils de combattre de concert avec ceux qui avaient si lâchement attaqué les leurs ? Il faudrait bien, car le capitaine du port se doutait que Nwalk ne tolérerait pas le moindre signe d’insubordination. Il se demandait aussi comment lui présenter l’information : le maître de Luménis accepterait-il qu’on incrimine sa troupe d’élite ? Consentirait-il à ce que les coupables soient sévèrement châtiés ? Rien n’était moins sûr… Mais qu’adviendrait-il s’il refusait ? C’était une question insoluble, et Ethellkin ne pouvait que se perdre en vaines conjectures.
<o></o>
Plus que jamais, il commençait à regretter cette charge que lui avait confiée le tyran. Oh, certes, elle était lucrative… Mais au train où les soucis s’accumulaient, il n’aurait bientôt plus de cheveux à s’arracher. Et si les choses dégénéraient vraiment, il n’aurait peut-être même plus de tête pour les porter, de toute façon. <!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]--> <!--[if !supportEmptyParas]--><!--[endif]--> <!--[if !supportEmptyParas]--><!--[endif]-->

[Ravestha]

[Quête : l’invasion des ombres]

Liste des sorts mémorisés pour la journée de l'attaque :Rayon de givreManipulation à distanceMessageLumièreProjectile magiqueArmure de mageBrume de dissimulationMains brûlantes
Sommeil
Modification d’apparence x2Image miroirToile d’araignéeConvocation de monstre IIIImmobilisation de personne
Sphère d'invisibilitéMur de feu

Ravestha s'approcha de l'attroupement, non sans effarement. Il n'en croyait pas ses yeux : il devait y avoir au bas mot 400 hommes de la garde réunis ici ! L'esplanade était remplie de soldats et il n'avait pas eu besoin de s'approcher de trop près pour comprendre l'objet de cette agitation : c'était effectivement l'embuscade tendue par les Gardes Rouges cette nuit qui avait causé ce trouble. Leur plan n'avait visiblement fait qu'empirer la situation : avec autant d'ennemis taillés pour le combat, la résistance se ferait déchiqueter avant d'avoir pu contrôler ne serait-ce qu'un mètre carré des quais militaires.

Ravestha tentait de réfléchir posément : annuler l'attaque du port, c'était la seule alternative possible. Mais comment prévenir Agrippa si peu de temps avant le lancement prévu de l'attaque ?

Il se prit le visage dans les mains. Il ne restait qu'à espérer que la résistance ait eu vent de cette activité soudaine de la garde sur le port et ait la présence d'esprit d'annuler l'attaque. Quand aux Manostiens... ils devraient donc annuler le signal du phare, ce qui signifiait qu'Agrippa devait etre mis au courant, ce qu'esperait le dirigeant.

Le Grand Emissaire se sentit bien isolé à cet instant.<!--[endif]--><o></o>

[Taliesin]

[Quête : l’invasion des ombres]
<o></o>
<!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]--> -Bonjour, capitaine Terens !
<o></o>
Ravestha sursauta et se retourna brusquement : un officier luménien s’était approché de lui. Son visage lui était familier et, après quelques secondes, il reconnut l’homme qui l’avait accueilli à son arrivée au port.
<o></o>
<!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]--> <!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]--> -Quelque chose ne va pas ? fit celui-ci après avoir salué Ravesthé. Vous m’avez l’air d’une bien sombre humeur…
<o></o>
<!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]--> A vrai dire, l’officier lui-même n’avait pas l’air des plus détendus. Son visage était pâle, ses yeux entourés de légers cernes, et le mince sourire qu’il tentait d’afficher ne dissimulait rien de sa nervosité.

[Ravestha]

Non rien n'allait. Rien ne se déroulait comme prévu. Et la dernière chose dont Ravestha avait besoin, c'était d'attirer l'attention.

"Effectivement, les événements de cette nuit sont très troublants. On connaissait les tensions entre les gardes et les Rouges mais là, la situation est inquiétante. Et toute cette activité sur le port n'est pas pour mettre à l'aise mes hommes."

[Taliesin]

[Quête : l’invasion des ombres]
<o></o>
L’officier opina.
<o></o>
-Vous m’étonnez... Personne n’est très à l’aise ces temps-ci, surtout avec l’opération qui se prépare... Et il a fallut que cette embuscade se produise cette nuit pour rendre les choses encore plus difficiles... Je vois mal désormais nos gars et les Rouges faire ce qu’ils ont à faire côte à côte... Mais enfin, il n’y a pas vraiment le choix : le Seigneur Nwalk n’est pas du genre à tolérer la désobéissance.
<o></o>
Il jeta un regard aux troupes assemblées sur l’esplanade et poussa un soupir.
<o></o>
--Vous êtes sans doute déjà au courant, mais au cas où... Si vous avez des gens auxquels vous tenez dans les quartiers ouest... Envoyez leur quelqu’un pour leur dire de prendre le large. Va pas faire bon traîner dans les parages, aujourd’hui.

[Ravestha]

Ils préparaient un gros coup. Visiblement ce rassemblement n'avait pas simplement pour but une revue d'effectifs. Que se tramait-il ? Une rafle, une chasse à l'homme ? Il devait le découvrir, plus le temps passait, plus la situation devenait critique.

"En réalité je n'ai eu que les échos de mes hommes qui parlaient d'une revue d'effectif. Mais visiblement il se prépare quelque chose d'autre... Vous semblez être au courant, dites-moi ce qui se passe... Une attaque ? J'ai de la famille ici, et je ne veux pas qu'il leur arrive malheur."

[Taliesin]

[Quête : l’invasion des ombres]

L’officier regarda brièvement autour de lui puis se pencha vers Ravestha.
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-Alors ne perdez pas de temps et aller les mettre à l’abri en dehors du quartier. Le Seigneur Nwal a décidé de le mettre au pas d’une manière pour le moins radicale. Il n’a guère goûté les attaques qui s’y sont déroulées ces derniers temps. Vous savez, celles qu’on impute au revenant et qui ont visé des patrouilles et des esclavagistes... Bref, Morféa veut faire un exemple tel que plus personne n’ose s'en prendre à ses gens. Et ça va pas être beau à voir, je vous le dis...

[Ravestha]

[Quête : l’invasion des ombres]

La situation était effectivement terrible. La question de l'attaque ne se posait plus, il fallait annuler d'urgence. Pire, il fallait que tous se mettent à l'abri, car visiblement c'était une expédition punitive d'envergure qui se préparait et le moindre résistant trouvé serait victime des tortures les plus violentes, la soif de vengeance de Morféa Nwalk semblait atteindre des sommets de sauvagerie.

"Merci de m'avoir prévenu. J'y cours de ce pas !"

Ravestha aussi comprit que plus le temps passait, plus la situation devenait urgente. C'est un coup de marteau qui s'abattait sur Luménis en cet instant, et la poigne de fer avec laquelle la ville était tenue par son tyran se voulait toujours plus forte. Le Manostien courut donc en direction du Parc, espérant pouvoir contacter Kasumi et ses gardes.

[Taliesin]

[Quête : l’invasion des ombres]
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Il était désormais une heure de l’après-midi, et Ethelkin s’était mis à faire les cent pas. Toujours aucune nouvelle de Morféa. Ce n’était pas inquiétant en soi – il – le Seigneur Noir avait probablement été retenu par des affaires urgentes – mais plus le temps passait, plus le rassemblement de troupes paraîtrait suspect aux habitants. De plus, on avait autorisé les quelques soldats résidant dans le secteur à mettre leurs familles à l’abri. D’ici peu, les résidents comprendraient que quelque chose de grave se préparait, et si l’on agissait pas vite, on n’aurait plus à faire qu’à des maisons vides, ce qui mécontenterait à coup sûr Nwalk…

Le Capitaine du Port attendit encore quelques minutes, puis il se décida.
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-<!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]--> <!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]-->Que les hommes se mettent en mouvement,, lança-t-il-il aux officiers qui l’entouraient. Qu’ils se positionnent autour du quartier d’habitation. Personne ne doit en sortir ou y rentrer. Sous aucun prétexte. Et si certains tentent quand même de passer, qu'ils soient abattus sans somation.
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Les hommes saluèrent et s’en furent donner leurs ordres. L’esplanade commença aussitôt à se vider. Bientôt, il n’y restait plus qu’Ethelkin et sa garde rapprochée. L’opération de représailles venait d’entrer dans sa première phase. <!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]-->

[Ravestha]

[Quête : l’invasion des ombres]

Ravestha avait guetté avec inquiétude les premiers mouvements de troupe. Il s'etait ecoulé un peu plus d'une heure depuis qu'il avait laissé son message. Il n'avait pas imaginé que les soldats lanceraient l'attaque si tôt dans la journée.

Lorsqu'Ethelkin donna l'ordre, il fut le plus prompt à quitter les lieux. Ils n'avaient desormais plus le loisir d'attendre le début de soirée. Il devait rencontrer les autres, et ce maintenant. Ravestha pria pour que Kasumi ait vu son message, mais plus encore, pour que le rôdeur soit au parc quand il arriverait.

[Taliesin]

[Quête : l’invasion des ombres] <o></o>

Ethelkin venait de recevoir un message l’informant que le quartier d’habitations était bouclé lorsque Morféa apparut enfin sur l’esplanade. Il chevauchait à la tête de ses Gardes Rouges au grand complet, une centaine d’hommes dont les armures et les capes écarlates resplendissaient sous les rayons du soleil de l’après-midi.
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Le Capitaine du Port s’avança à la rencontre de son maître.
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<!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]--> <!--[if !supportEmptyParas]--><!--[endif]--> <!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]--> -Bienvenue, monseigneur. Tout est prêt pour l’opération : j’ai placé mes hommes tout autour de la zone ciblée. Personne ne pourra en sortir vivant.
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Le demi-elfe eut un sourire mauvais.
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<!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]--> <!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]--> -Très bien. Nous allons donc pouvoir comencer. Vous êtes convié à la fête, Capitaine. A moins bien sûr que vous ne préfériez vaquer à vos occupations... -Oh non, monseigneur ! fit Ethelkin en s’inclinant. Je me joindrai à vous avec joie !
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Il s’éloigna de quelques pas, enfourcha la monture que tenait prête son écuyer puis, entouré de sa propre garde personnelle, il s’engagea à la suite du tyran. Quelques instants plus tard, ils avaient pénétré dans le quartier résidentiel. Le massacre allait débuter. <!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]-->

[Morfea Nwalk]

[Quête : l’invasion des ombres]

Le massacre qui suivit alors fut de ces génocides qui pouvaient marquer une population et sa terre durant des siècles et des siècles. L'ancien bourreau avait repris l'espace d'une heure son hobbie dantan ; écrivant les lignes les plus sombres de l'histoire de la Cité de la Lumière sur des pages rougies par des marques de sang désormais indélébiles. Un génocide durant lequel personne n'avait été oublié : hommes, femmes, enfants, vieillards... nourrissons... Nul n'échappait à la soif de sang de Morfea en cette sombre journée...

Les patrouilles se divisaient, se subdivisaient, se répandaient dans les demeures comme un mauvais virus dans l'organisme...se multipliant, se démultipliant, frappant partout, inexorablement, accomplissant la justice d'un être sanguinaire qui voulait célébrer de la plus belle des façons son retour à la vraie vie, et montrer à qui de droit qu'il ne tolèrerait aucun affront.

Le Seigneur Noir lui-même prenait part au massacre, éventrant , démembrant les habitants ... qu'ils soient armés ou non... Une petite heure et tout un quartier et ses habitants venait de disparaître, rasés au sens le plus littéral du terme, par la soif de sang d'un être guidé par sa folie, et son envie de montrer à tous ce qui attendrait quiconque s'opposerait à lui.

Tout un quartier sacrifié sur l'autel de la violence pour le seul plaisir d'affirmer son autorité à qui avait osé la mettre en doute. Le message avait le mérite d'être clair... Dans les rues, certains habitants, en majorités femmes et enfants que des pères étaient parvenus à faire fuir, couraient, poursuivis par des meutes de gardes accomplissant les pires méfaits une fois leurs proies saisies. Viols, tortures... si Lathandre avait encore les yeux sur sa cité, ils devaient être emplis de larmes.... larmes de colère, de tristesse : à tout jamais sa cité avait été profanée...

Mais alors que le massacre semblait toucher à sa fin, des cris lointains commençaient à se faire entendre...et la confusion commenàait à régner au sein des rues du quartier... comme si des cris étaient venus petit à petit couvrir ceux des innocents que l'on exécutait...

[Taliesin]

[Quête : l’invasion des ombres]
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Deux heures environ après leur départ, Ethelkin et sa garde personnelle reparurent sur l’esplanade. Noirs de suie, rouges de sang, ils avancèrent lentement en direction de la capitainerie du port.
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Ethelkin avait fini par en avoir assez du massacre. Certes, au début, il s’était bien amusé à poursuivre et à occire joyeusement ces misérables qui l’avaient, par leurs langues trop bien pendues, mis dans une situation périlleuse. Mais la répétition presque infinie des gestes l’avait progressivement lassé, puis même dégoûté : de toute sa vie il n’avait jamais vu autant de sang et de tripailles répandus sur les pavés ! Prétextant la nécessité de retourner au quartier général pour voir si l’ensemble de l’opération se déroulait bien, il avait donc abandonné le Seigneur Noir, qui lui semblait toujours autant se divertir. A présent, l’officier n’avait plus qu’une envie : prendre un bon bain ! Et puis, pourquoi pas, un petit en-cas. Tous ces efforts l’avaient affamé !
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Mais il comprit sitôt entré dans la capitainerie qu’il ne pourrait ni se délasser ni se sustenter avant longtemps, car une foule de messagers l’assaillit. Il écouta donc, résigné, les nouvelles dont ils étaient porteur. La plupart étaient bonnes : la moitié du quartier d’habitation avait été nettoyée sans incident notoire, et les gardes positionnés à la périphérie nord et ouest n’avaient eu à repousser que quelques survivants. Rien d’étonnant à cela : les Gardes Rouges étaient venus de ces directions, et rares étaient ceux a avoir pu leur échapper, tant l’assaut avait été brutal.
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Par contre, il y avait du grabuge aux limites sud et est de la zone. Là, les citoyens fuyant l’avancée des troupes d’élite étaient une multitude, et les soldats de la garde rechignaient souvent à les abattre. Pire : des barrages entiers avaient été annihilés. On parlait d’attaques menées, selon les cas, par un paladin de Lathandre et sa troupe, par un mage ayant invoqué un azer et... par des soldats manostiens.
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Le capitaine du port se fit répéter deux fois la dernière information, incrédule. Mais les témoins s’étaient révélés sûrs de ce qu’ils avaient vu. L’explication vint quelques instants plus tard, lorsqu’une estafette dépêchée par le capitaine d’Orik vint l’informer de l’évasion de l’Ambassadeur manostien et de ses hommes.
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Son étonnement céda la place à la stupeur lorsqu’un soldat épuisé fit irruption dans la salle.
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-Excellence... Les quais militaires sont attaqués...
-Attaqués ? Mais par qui donc, tudieu ?
-Des Manostiens, excellence... Une trentaine... Quarante peut-être. Ils ont un mage, ou un truc comme ça : un mur de flammes barre l’accès aux portes...
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Ethelkin demeura muet un instant, puis la colère flamboya dans son regard. Les résistants avaient profité du massacre pour avancer leurs pions... et à l’évidence, Manost avait décidé de les soutenir. Soit ! Ils trouveraient à qui parler !
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-Que les soldats positionnés au nord et à l’est du quartier rompent leurs barrages et se rassemblent sur l’esplanade sans tarder. Cela nous fera 250 hommes, cela devrait être suffisant pour balayer les Manostiens, sur le port. Que les troupes positionnées au sud et à l’est abandonnent leur poste et remontent le long des rues en massacrant tous ceux qu’ils croiseront. Et qu’ils se rassemblent en groupes d’importance, pour éviter les mauvaises surprises. Peu importe si quelques chanceux en réchappent : il faut réagir avec diligence ! Quand il seront à leur sur l’esplanade, nous pourrons songer à rechercher les petits groupes de résistants... Ah oui, et que quelqu’un aille prévenir le Seigneur Nwalk de ce qui se passe.
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Avec un sourire épanoui, Ethelkin regarda les messagers quitter la pièce au pas de course. Les résistants avaient signé leur arrêt de mort. Et Manost... Son sourire s’élargit encore : Morféa allait être dans une colère noire quand il apprendra ça, et la cité de Helm ne tarderait pas à affronter sa fureur... Une fois, bien sûr, que toutes les affaires domestiques seraient réglées. Ce qui ne prendrait pas très longtemps...

[Taliesin]

[Quête : l’invasion des ombres]
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Lorsque Morféa Nwalk regagna les abords de la capitainerie, le rassemblement des troupes était bien engagé. Trois cent hommes étaient déjà massés sur l’esplanade, et de petits groupes de soldats – qui formaient encore quelques minutes auparavant les barrages emprisonnant les malheureux citoyens dans le quartier d’habitation – débouchaient régulièrement des rues venant du sud.
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Ethelkin se porta à la rencontre de son maître sitôt qu’il l’aperçut et lui fit un bref compte rendu de la situation.
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-<!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]--> <!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]--> <!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]-->Nous pouvons partir pour les quais militaires dès que vous le désirerez, monsienguer, conclut-il. Il y a peu de manostiens sur là-bas ; même si des rebelles les ont rejoints, nous sommes déjà bien assez nombreux pour les balayer.
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Nwalk hocha la tête.
<!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]--> <!--[if !supportEmptyParas]-->
-Nous nous mettrons bientôt en route, capitaine. J'attends juste quelques... renforts. Ils devraient arriver d'ici peu.

Ethelkin ne put retenir un frisson. Le ton qu’avait employé l’ancien bourreau ne laissait présager rien de bon quant à la nature desdits renforts.

[Morfea Nwalk]

[Quête : l’invasion des ombres]
Placé en tête de la troupe avec laquelle il avait massacré une grande partie des habitants du quartier, Morfea observait les quais militaires, pressé d'aller s'y engouffrer, la lame à la main. Non pas parce que la situation était urgente, mais plus par excitation. Retrouver le champs de bataille, le chaos de la guerre, la vraie… Toutes ces choses qui lui avait manqué durant tant d’années. Et aujourd’hui un petit groupe osait, au sein de sa cité, le défier ! Il allait lui en coûter !

L'assaut qui allait suivre avait été entièrement planifié. S'il le fallait, il ferait voler le rempart en éclat, mais il récupérerait les docks perdus par Ethelkin.

Au loin, des bruits de pas lourds commençaient à se faire entendre...puis sentir... bientôt accompagné d'une info qui circulait de soldat en soldat...

- Seigneur Nwalk, la milice de l'université et ses golems sont arrivés.

- Des golems ?

- de fer... Ca plus quelques parchemins...j'espère que nos adversaires n'ont pas la facheuse habitude d'écouter aux portes... elles vont voler en éclat.

Et il ne fallut dès lors que quelques courtes minutes au Maître Ombrage, directeur de l'université, pour venir se présenter au Seigneur Luménien, pour annoncer fièrement.

- Votre Seigneurie... Voici les golems demandés.

Attendant d'être accueilli comme un sauveur, le directeur de l'université de magie reçut pour toute réaction de son supérieur, une douche froide.

- Ombrage. Vous êtes définitivement radin, vous comptez garder nos forces pour un éventuel siège du palais, ou vous êtes vraiment incapable ? Je compte en tout et pour tout 3 golems de fer.|/color]

Quelque peu inquiété par le regard noir avec lequel Nwalk le dévisageait, le magicien répondit.

- C'est que ce n'est pas évident... Vous ne nous avez pas commandé les petits modèles... et en plus à l'université, on a eu des soucis...je suspecte un sabotage.

- Je reviendrai sur votre incapacité plus tard crétin. Placez moi deux de ces jouets sur le front de la porte... et faites-moi péter ça avec vos parchemins.Le troisième au nord, pour ouvrir une brèche.

S'inclinant respectueusement, Ombremage fit un signe de la tête à trois de ses accolytes. Chacun déroula un parchemin, et tous le lirent en même temps. Ce qui tomba alors sur la porte du rempart donna au paysage des docks un aspect cataclysmique : boules de feux, orages, la zone allait être nettoyée, et il faisait désormais très mauvais être archer sur le haut des remparts. Morfea venait de sonner la charge, et déja lma porte semblait prête à céder à sa folie

[Kasumi]

[Quête : l’invasion des ombres]

La capitainerie du port avait été transfigurée depuis la dernière fois que le demi-elfe avait franchi sa porte. Peut être était-ce du à l’absence d’Ethelkin pour en assombrir les lieux ou alors cela venait-il du fait qu’il s’agissait du premier bâtiment ne portant aucune trace de combat que le rôdeur voyait depuis la veille. Quoiqu’il en soit, à son retour du parc où il avait pu se reposer, on lui avait indiqué que ce bâtiment accueillait ceux souhaitant se restaurer. Kasumi avait beaucoup de personnes à voir mais il accepta de bon cœur cette invitation : il n’avait pris que de bien maigres repas ces derniers jours et la faim commençait à le vider de ses forces.

Lorsqu’il pénétra dans le hall marbré, son nez perçut immédiatement les effluves provenant d'une pièce attenante. Les lieux n’étaient pas déserts loin de là, mais il ne reconnut personne parmi les convives assis sur des bancs encadrant une longue table nappée de blanc. De petites tables autour de la pièce présentaient des victuailles de toutes sortes. Le rôdeur salua la cantonade qui lui répondit courtoisement. Il avait déjà l’eau à la bouche quand il se saisit d’une des nombreuses assiettes propres empilées sur le premier présentoir. Le demi-elfe se laissa guider par son appétit pour se composer un imposant petit déjeuner : son assiette croula vite sous les tranches de pain chaud, de fromage et les confitures de toutes sortes. Tenant la dite assiette dans un équilibre précaire il s’empara d’un bol généreusement rempli d’une compote de pommes à l’aspect délicieux. Il posa ses trouvailles à la première place libre autour de la grande table puis s’en alla remplir une grande tasse de thé fumant au doux arôme de bergamote. Alors qu’il s’installait douloureusement sur le banc, un convive le regarda avec un sourire pour lui lancer :

- Vous allez vraiment manger tout ça ?

Le rôdeur releva la tête en arborant un sourire mutin :

- Et comment ! Manger en si bonne compagnie ouvre l’appétit !

Et comme pour prouver ses dires, le rôdeur attaqua avec ardeur l’entassement de nourriture, étalant avec dévotion les confitures sur le pain chaud avant de s’en délecter. Bien plus tard, il avala le thé encore tiède dans un soupir de contentement sentant la chaleur pénétrer jusque dans ses os. Il se remit finalement sur ses pieds et se dirigea nonchalamment vers la sortie, repu. Devant la bâtisse il interpella un soldat :

- Bonjour ! Sauriez-vous m’indiquer où je pourrais trouver le Conseiller Ravestha ?

[Taliesin]

[Quête : l’invasion des ombres]
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Le soldat secoua la tête.
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-Désolé, messire, je l’ai pas vu, ce matin. Mais le commandant Grégoire doit savoir où il est. Vous le trouverez dans le bureau du capitaine Ethelkin, je pense.
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Kasumi le remercia et retourna à l’intérieur de la capitainerie. Il se fit indiquer la direction dudit bureau et, parvenu sur les lieux, toqua discrètement à l’huis.
<!--[if !supportEmptyParas]--><o></o>
-Entrez !
<!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]--><o></o>
Le petit homme chauve qu’il avait rencontré la veille était assis derrière une imposante table de travail jonchée de documents. A l’entrée du rôdeur, il se carra dans son fauteuil et lui adressa un sourire chaleureux.
<!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]--><o></o>
[font=&quot]-Content de vous revoir, sire Kasumi ! Asseyez-vous… Désirez-vous boire ou manger quelque chose ?[/font]

[Kasumi]

[Quête : l’invasion des ombres]

Le rôdeur accepta avec un sourire chaleureux l’invitation à s’asseoir. Il avait un air bien plus présentable que la veille lorsqu’il avait fait al connaissance de l’homme qui lui faisait maintenant face derrière une pile conséquente de dossiers. Kasumi lui répondit sur un ton enjoué :

- Le plaisir est partagé. Par ailleurs, j’ai déjà plus qu’abusé de votre convivialité en prenant un solide petit déjeuner en bas. Je ne voudrais pas vous retarder plus que de raison mais je souhaitais savoir si on avait besoin de mes services pour une tâche particulière et j’espérais aussi que vous sauriez me renseigner sur l’endroit où se trouve le Conseiller Ravestha. Je l’ai perdu de vue après la bataille.