[Bâtiment] Le temple de Kelemvor

[Garfield]

Le voile nuageux qui surplombait le cimetière de Mélandis ne semblait jamais vouloir se lever, et baignait le lieux dans une nuit éternelle. Armand chassa cette pensée de son esprit, sachant très bien que la nuit, le lieu était encore pire…
Cela faisait maintenant plusieurs mois qu’il officiait dans ce temple, et il n’avait pas chômé. La ville semblait détruire tout étincelle de vie chez ses habitants. Les plus démunis avaient rarement une figure humaine à présenter au dieu des morts. Rongés par la maladie, souvent tailladés de coups de poignard, les miséreux mélandiens perdaient toute apparence humaine. Mais quelque fois, un noble à l’agonie demandait à ce qu’on accomplisse pour lui les derniers rites, afin de se présenter au jugement dans de bonnes conditions. Parfois certains tentaient d’acheter un jugement favorable, sans comprendre l’impartialité de Kelemvor. Mais au final, les gestes et les prières étaient les mêmes.

Armand détacha son regard des pierres tombales environnantes. Une partie du cimetière autour du temple était close. Ces tombes ci au moins ne laisseraient pas leur mort s’en échapper. Pour le reste du cimetière par contre, c’était autre chose. Mais les morts vivants n’approchaient jamais le temple du Juge des Damnés. Cela n’empêchait pas Armand et les autres occupants du temple d’entendre leurs grognements inhumains chaque nuit.

Car le temple, si petit soit-il, était une vraie micro-société. Armand était le dernier arrivant. La vieille prêtresse Isolde disait officier ici depuis plus de quinze hivers. Puis il y avait les jumeaux, Cyril et Adélaïde, dont la mère avait poussé son dernier soupir dans ce temple alors que les enfants n’avaient que quelques mois. Isolde se faisait vieille, et elle fut ravie d’accueillir un nouveau prêtre. Les enfants eux étaient trop jeunes, une douzaine d’années à peine, mais déjà bien matures, ce qui est peu rare vu l’environnement dans lequel ils grandissaient.

La nuit se couchait, et Armand s'arrachat à sa contemplation pour exécuter les prières du soir.

[Garfield]

Quête: miasmes et moisissures.

Rakdar venait à peine de faire ses premiers pas dans le temple du dieu des morts qu’Isolde l’accueillait d’un air avenant, avant de se rembrunir en reconnaissant son symbole sacré de Baine.

En quoi puis-je vous aider ? articula-t-elle avec froideur.

Le demi-orque la regarda avec méfiance avant de se lancer.

Vous avez entendu parler de l’épidémie. Vous avez sans doute du voir des cadavres. Qu’en savez vous ?

Alors que Rakdar s’avançait vers la vieille prêtresse pour l’intimider, Armand fit irruption.

Pourquoi devrions nous vous le dire ?

Parce que nous sommes tous touchés, et que votre dieu va vite être débordé.

Tous touchés ? Les bas quartiers souffrent toujours de la même misère, mais votre épidémie ne nous frappe pas… Peut être se transmet-elle pas votre argent sale et votre or corrompu ? Et pourquoi vos clergés tout puissants ne trouvent-ils pas la solution eux même ?

Isolde interrompit le jeune prêtre.
Dis lui ce que nous savons…

Armand avala sa salive avec difficulté.
Les morts vivants sont des plus en plus nombreux, mais aussi en moins bon état. Leur chair à eux aussi est putréfiée… plus putréfiée qu’a l’accoutumé. Mais bizarrement, tout ceux qui émergent partent aussitôt s’enterrer dans les cryptes intérieures.

[Garfield]

Quête: miasmes et moisissures.

Après une discussion relativement longue, il apparaissait clairement que personne ne savait d'où venait ni la maladie, ni les morts vivants. Selon Rakdar, le clergé de Baine lui même avait adopté une attitude équivoque fasse au problème: certains étaient convaincu d'une vengeance divine, tandis que d'autre ignorait totalement le fait.

C'est alors que Cyril revint en courant dans le temple.

Des étrangers sont venus dans les bas quartier depuis la ville haute. On dirait des prêtres. Ils semblent chercher l'origine de la maladie eux aussi.

Armand ceignit son épée, et dit a Rakdar:

Tentez de savoir si votre clergé est infiltré, moi je vais a la rencontre de cet étrange groupe.

Le demi orque partit donc, pas plus avancé qu'a son arrivée, et Armand quitta le temple à son tour pour retrouver ces étrangers dans les bas quartiers.

[Ravestha]

Revenant de la cache où gît Alréac.

Il ne s'était pas trompé, la chance semblait lui sourire un peu. Pas de quoi louer Tymora cependant... En arrivant près du cimetière il aperçut le petit temple de Kelemvor. Cela faisait depuis plusieurs minutes déjà qu'il marchait, laissant derrière lui un filet de sang qu'on aurait pu suivre à la trace. Ravestha était à bout de force, tout le sang perdu l'avait affaibli au point qu'il ne tarderait pas à atteindre le seuil critique.

Il se dépêcha d'avancer vers la porte fermée du temple en claudiquant. Lorsqu'il fut devant, il tambourina la porte de toute la force dont il était encore capable, faisant trembler le bois de manière suffisamment bruyante, il l'esperait, pour attirer un prêtre à l'interieur. Mais l'effort lui avait coûté et lui redonna un nouveau vertige. Il tomba sur son séant plus qu'il ne s'assit vraiment, fixant la porte d'un regard plein d'espoir alors que ses paupières commencaient à se faire lourdes.

[Garfield]

Isolde ne dormait pas encore. Le départ d'Armand pour les cryptes lui avait mit les nerfs à fleur de peau. Avant l'arrivée du guerrier-prêtre, elle était habituée à vivre seule ici avec les jumeaux. Mais depuis qu'il était là, elle sentait la vieillesse la rattraper. Il y a quelque mois, elle n'aurait pas eu peur de dormir avec pour seule protection le verrou de la lourde porte.

Ne sois pas sotte, c'est normale d'avoir plus peur qu'à l'ordinaire avec une telle activité des mort-vivants.

Elle rajusta machinalement le col de sa tunique avant d'aller ouvrir la porte, non sans avoir jeté un oeil au lit où dormaient les deux enfants. Elle quitta ainsi la chambre et traversa le temple à proprement dit.

En ouvrant la porte, elle ne vit rien... jusqu'a ce qu'elle entende un grognement, et baisse le regard. Un homme gisait, à moitié conscient, devant la porte.
Tant bien que mal, elle le porta, ou plutôt le traîna, à l'intérieur du temple et l'adossa à un des murs nus. Elle s'en fut lui chercher un bol d'eau qu'elle lui versa sur le visage. Alors que le malade toussotait en reprenant un peu ses esprits, elle héla les enfants.

Cyril, Adélaïde, debout. Allez me chercher mon nécessaire d'herboristerie, j'ai un homme qui a besoin d'un cataplasme. Puis à l'inconnu. M'entendez-vous?

[Ravestha]

La femme n'avait pas mis longtemps à réagir mais cela avait été suffisant pour que Ravestha perde sa lucidité. L'eau versée sur son visage l'aida à reprendre ses premiers repères. La voix de celle qui tentait de l'aider raisonnait dans son esprit comme si la source n'était pas discernable mais peu a peu il put distinguer ses traits. En revanche, parler lui demandait beaucoup d'efforts, il répondit dans un souffle :

"Oui... il y a... un autre... "

Il s'interrompit, pris d'une courte quinte de toux.

"Dans une maison... pas très loin..."

Il aurait pu simplement dire, s'il était en etat d'ironiser : Vous n'avez qu'à suivre le sang...

[Mornagest]

hrp : je me permets de poster pour débloquer la situation

Un autre... dans un état comme le sien ? Cela allait lui demander un travail pour toute la nuit ! L'homme saignait abondamment, et même sous les croûtes de sang séché qui étaient apparues, il lui semblait pouvoir apercevoir les vaisseaux sanguins prêts à recommencer à déverser leur contenu par les plaies profondes que l'homme avait.

"Reposez-vous. Et indiquez-moi le chemin pour cette maison. J'irai le chercher, pendant que les enfants s'occuperont de vous. M'entendez-vous ?"

[Ravestha]

Ravestha faisait beaucoup d'efforts pour se faire comprendre de la femme et vu son état chaque mot lui coûtait. Au moins était-il en sécurité à présent dans le temple de Kelemvor, mais si la prêtresse ne se dépêchait pas, on ne pourrait pas en dire autant de Vergil.

"La rue qui longe le cimetière... dans les quartiers pauvres... il y a une maison discrète, la porte est encore ouverte... des corps partout..."

[Mornagest]

Isolde se mit aussitôt en marche. Le discours haché de l'homme, son état, et la mention de plusieurs cadavres l'avaient vraiment inquiété. Elle songeait avec raison que si l'inconnu avait réussi à marcher jusqu'au temple, et rester conscient, il devait être moins urgent de le soigner, lui, plutôt que son camarade resté sur place...

Elle arriva rapidement sur les lieux. Une porte encore ouverte, à cette heure de la nuit, c'était facile à repérer. Elle entra... et vit le massacre. Elle comprit rapidement qu'elle ne pourrait rien pour les malheureux qui gisaient devant elle, sinon apaiser leur âme...

Elle chercha le camarade de l'inconnu. Une autre porte était ouverte, plus loin. Elle se précipita, inconsciente du danger éventuel. Isolde trouva alors le corps sans vie de Vergil. Elle s'en approcha... le guerrier vivotait. Sa respiration était lente, saccadée. Mais il vivait encore. Décidant de lui prodiguer quelques soins avant de l'emmener au temple, Isolde incanta :

Isolde --> Soins des blessures critiques --> Vergil
Isolde --> Soins des blessures graves --> Vergil

Elle apposa ensuite les mains sur les endroits les plus touchés, notamment à la tête. Les plaies s'étrécirent, se refermèrent. Le sang cessa d'en couler. Mais il était encore très faible. Il lui faudrait beaucoup de repos afin de récupérer tout le sang qu'il avait perdu...

Afin de le transporter plus facilement, la prêtresse lança un nouveau sortilège :

Isolde --> Puiser dans la force divine --> Isolde

Elle put alors ramener le corps de Vergil au temple sans encombres.

A son retour, elle constata avec satisfaction que l'inconnu était alité, les enfants en train de panser ses plaies, non sans les avoir enduites de baume cicatrisant auparavant. Restait sa blessure à la gorge qui était préoccupante... Elle plaça Vergil sur une autre couche, puis incanta :

Isolde --> Soins des blessures graves --> Ravestha

La prêtresse s'assit alors à terre, épuisée.

[Ravestha]

Ravestha n'était plus vraiment conscient de son environnement. On avait soigné ses plaies et la prêtresse avait refermé la blessure à sa gorge. De fait la douleur s'en était allée en partie, laissant la place à une incroyable fatigue. Seul le repos pourrait lui permettre de récupérer désormais. Ils avaient frôlé la mort et la mission avait été un échec total.
Les abymes d'un sommeil qu'il espérait sans rêve étaient un refuge idéal loin de ces sombres considérations. Le Manostien ne mit pas longtemps à s'efnoncer dans le sommeil, se laissant aller avec plaisir.

[Mornagest]

Les soins prodigués à Ravestha ne furent pas de tout repos, mais ce n'était rien par rapport à ce qui attendait Isolde pour venir à bout des plaies dont Vergil était atteint... On aurait pu penser qu'il s'était fait charruer le corps à trois reprises. Le sang continuait de couler alors qu'elle plaça le corps inconscient sur une paillasse.

Plusieurs sortilèges de soins plus tard, les blessures étaient en voie de guérison. Il ne leur restait qu'à se reposer quelque temps ici, le temps de récupérer leur sang perdu.

Isolde, quant à elle, était exténuée. Elle s'allongea sur sa couche et s'endormit aussitôt, tandis que les deux manostiens dormaient maintenant à poings fermés.

[Ravestha]

Lorsqu'il reprit ses esprits, Ravestha etait incapable de savoir combien de temps il s'etait repose. La fin de son sommeil avait ete agite, encombre de sombres images. La vision du cadavre d'Alreac hantait encore son esprit.

Le Manostien s'assit sur son lit, non sans reveiller quelques douleurs. Il revenait de loin et etait conscient qu'il devait son salut a la generosite de la pretresse. Ils avaient eu de la chance de s'en tirer vivant. Il se sentait encore febrile mais visiblement la femme avait veille sur eux pendant leur sommeil.

Ravestha vit la pretresse s'affairer allant d'une piece a l'autre. Il eut un petit sourire. Tout n'etait pas noir dans cette ville...

[Mornagest]

Isolde était réveillée depuis plusieurs heures déjà quand le Grand Emissaire ouvrit les yeux. Elle ne le vit pas tout de suite, et continuait à vaquer à ses tâches quotidiennes. Alors qu'elle nettoyait les traces de sang laissées par les deux hommes, elle vit que Ravestha s'était un peu redressé sur sa couche.

"Reposez-vous. Vous avez perdu beaucoup de sang, mais vous vous en êtes tiré. Kelemvor ne vous a pas encore appelé une seconde fois."

Elle lui fit boire un peu d'eau, lui proposa du pain qu'il engloutit rapidement, puis alla s'enquérir de l'état de Vergil. Ce dernier s'agitait quelque peu dans son sommeil, mais il semblait hors de danger lui aussi. Un véritable coup de chance. Ces deux hommes devaient avoir une détermination hors du commun pour avoir ainsi résisté à de telles blessures.

Mais la prêtresse se garda bien de questionner Ravestha. La curiosité n'était pas parmi ses défauts, et ce qui motivait ces gens les regardait.

[Ravestha]

Une seconde fois... La prêtresse de Kelemvor était capable de savoir ce genre de chose, avait-elle pu deviner qui il était ? Qu'importait, si elle leur avait voulu du mal, elle n'aurait rien eu à faire. La surprise passée, Ravestha sourit avec une chaleur retrouvée, malgré le coeur très lourd. Il aurait tout le temps pour gamberger et culpabiliser plus tard, il voulait profiter de ce moment simple.

"Helm vous bénisse, prêtresse. Vous nous avez sauvés la vie. Y a-t-il une quelconque manière dont je pourrais vous remercier de ce que vous avez fait pour nous ?"

[Mornagest]

La vieille prêtresse sourit simplement à Ravestha. Elle se détacha un instant de ses occupations, puis murmura simplement :

"Je ne vous ai pas soignés pour obtenir quoi que ce soit en échange, messire. Que vous soyez en vie est déjà une bien grande récompense."

Puis elle retourna à ce qu'elle faisait, préparant le prochain office.

[Ravestha]

Ravestha eut un faible sourire en voyant s'éloigner la prêtresse. Kelemvor n'était visiblement pas pressé de retrouver le Manostien.
Les deux Manostiens restèrent encore un certain temps à se reposer et profiter de l'hospitalité de leur hôte pour se refaire une santé suffisante pour rentrer à Manost. Lorsque Ravestha jugea qu'ils étaient suffisamment rétabli pour prendre la longue route qui les séparait de la Cité Bénie, il ne manqua pas de renouveler ses remerciements à la prêtresse de Kelemvor qui leur avait littéralement sauvé la vie.

Juste avant de partir, ils ne manquèrent pas de faire un détour par le temple en lui même pour remercier le Dieu des Morts qui avait repoussé leur échéance. Mais Ravestha en profita surtout pour glisser une grosse partie de sa bourse dans le réceptacle prévu pour les dons. Une manière de remercier la prêtresse pour ce qu'elle avait fait.

C'est ainsi que les deux Manostiens prirent le chemin de la taverne de la Gorgée d'Orge afin d'y récupérer leurs chevaux et de quitter la ville pour rallier Manost. Le trajet fut long et le silence qui l'accompagna pesant. Peu de mots furent échangés entre les deux hommes pendant ces semaines qui les ramenèrent chez eux, Ravestha s'emmurant dans un mutisme témoignant du poids qu'il portait.

[Garfield]

Depuis l’aventure dans les cryptes*, Armand s’était retiré dans le temple de Kelemvor pour y vivre une vie plus contemplative. Il y célébrait les messes avec la Grande Prêtresse Isolde et veillait à l’éducation des jumeaux orphelins. Cyril n’envisageait rien d’autre que la prêtrise, mais la jeune Adelaïde avait très tôt montré un intérêt des plus vif pour la magie profane. Armand s’assurait donc que les livres qu’elles trouvait en ville n’étaient pas de sombres ouvrages de nécromancie. A son grand soulagement, c’est vers la divination que se portaient les efforts de la jeune fille.
Et ainsi s’étaient écoulés plusieurs mois, durant lesquels le temple s’était retrouvé dans une autarcie presque irréelle, au milieu des tombeaux et des sépultures mélandiennes. Mais Armand continuait à sortir en ville assez régulièrement, n’était-ce que pour subvenir aux besoins du temple. Isolde se faisait vieille et sa santé déclinait. Elle-même savait qu’il n’était plus pour elle qu’une question de mois, peut-être d’une année tout au plus, avant qu’elle n’aille rejoindre celui qu’elle avait révéré toute sa vie durant.

Cette relative tranquillité se vit interrompue lorsqu’un soir, Armand vit le ciel rougeoyer. Il était assis sur les marches menant au perron du temple lorsqu’il vit la lumière chatoyante qui s’élevait au dessus du centre ville. Un flamboiement ardent nimbait les nuées, se mêlant aux volutes plus noires de la fumée qui trahissait un incendie. Le spectacle n’était pas inhabituel à Mélandis, mais le fait que la fumée s’élève des hauts quartiers fit réagir Armand*. Au mieux, c’était une querelle de familles fortunées, ce qui aboutirait à une guerre plus ou moins ouverte dans les hautes sphères. Au pire, c’était un édifice public qui brûlait, et les flammes dévoraient peut-être en ce moment même des citoyens innocent, à la condition que l’innocence existe dans la cité Talosienne. Cessant toute considération d’ordre philo-sociologique, Armand rentra prestement dans le temple, ceignit un petit poignard à son ceinturon et revêtit une cape légère. Il ressorti aussi vite, et se dirigea à grandes enjambées vers le centre ville.

[Garfield]

Armand revint à toute vitesse du cimetièreoù il venait d'enterrer les victimes du massacre de la nuit dernière. Il s'attendait au pire, croyant déja sentir la puanteur des corps putréfiés de la prêtresse et des jumeaux.

Mais lorsqu'il rentra dans le temple, il s'aperçut que les querelles religieuse étaient restées en dehors de ces murs sanctifiés. Isolde vint à sa rencontre. Elle paraissait plus fatigué que jamais.

Je sas ce que tu va me demander. Oui, nous sommes courant du massacre d'hier. Cyril était dans le cimetière quand les malarites sont arrivés. Il nous a prévenu a temps et nous avons pu nous cacher dans un caveau funéraire.

Kelemvor soit loué vous êtes saufs!

Oui, mais l'endroit n'est plus sur pour aucun d'entre nous. nous devons partir Armand. Je n'ai plus longtemps a vivre, et je sais que malgré toute ta bonne volonté, tu ne pourra t'occuper seul des jumeaux. Nous partons donc pour Manost dès que possible, libre à toi de nous suivre.

Comme Isolde l'attendait, Armand décida de rester à Mélandis malgré la situation chaotique actuelle. Il accompagna donc la vieille femme et les enfants jusqu'aux portes de la ville et revint au temple. Seuls ses pas y résonnaient maintenant. Il faisait confiance à Isolde pour s'assure que les enfants rejoignent la cité du Vigilant sans encombre. Mais lui, qu'allait-il faire à Mélandis?

[Mornagest]

Comme pour lui apporter un élément de réponse, un homme vint trouver Armand en fin de matinée. Il semblait harassé, sa barbe dure et ses cheveux hirsutes indiquaient qu'il n'avait probablement pas fermé l'œil de la nuit.

"Messire", commença-t-il "je viens implorer votre aide. Melandis devient folle ! Les membres de la plupart des clergés sont en train de se mettre en pièces, chacun prétendant être le successeur de Talos... toute la cité va crouler sous les combats, si cela continue ! Et sous les morts... Kelemvor peut-il nous aider ? Le chaos va être trop important. Certains y voient une vengeance de Talos lui-même, qui anéantira la cité avant de s'en retirer... oh, par Leïra, même moi je n'y comprends plus goutte !"

Il fallait dire que son discours n'était pas des plus clairs, même si le prêtre avait brutalement constaté les dégâts que pouvaient avoir des batailles entre clergés.

[Garfield]

La visite de l'homme surprenait Armand, mais l'objet de la visite était nettement moins étonnant pour le prêtre. Il était maintenant le seul représentant du clergé de Kelemvor dans la cité, et il s'était efforcé de rester neutre. Il était donc logique qu'au bout de quelques jours quelqu'un vienne s'adresser à lui.
Mais voilà, Armand ne savait pas bien quelle aide il pouvait offrir au pauvre hère, ou à la cité elle-même.

Du calme, Sire. Je suis au fait de la situation en ville. J'ai beau y réfléchir, je n'y vois pas d'issue, ou du moins aucune qui puisse me faire intervenir en personne ou faire intervenir mon église. Mais si vous êtes venu me trouver au fin fond de ce cimetière, peut-être avez vous quelque chose à me proposer? D'ailleurs, avant toute chose, à qui ai-je l'honneur?

Armand songea que ses questions amènerait sans doute des réponses à la véracité plus ou moins douteuse, mais en l'état chose, cet homme était son seul contact avec cette ville dans laquelle il était tout sauf intégré. Il allait donc falloir passer par l'entremise de ce Leiran, ce qui impliquait de rester sur ses gardes et de ne lui accorder qu'une confiance limitée.
Il ne restait plus à Armand qu'à espérer que son interlocuteur était un homme ayant plus de pouvoir que lui en ville. Même si en cette période de chaos, aucun pouvoir clérical, nobiliaire ou hiérarchique ne pouvait être considéré comme acquis.

[Mornagest]

L'homme considéra Armand d'un œil étrange avant de sembler comprendre ce qu'il lui demandait.

"Oh ! Oui, pardon... je m'appelle Vardis. Je ne suis qu'un suivant de Leïra... pas un prêtre. Son culte n'est pas très populaire, en ville. C'est sans doute pour cela qu'aucune action n'a encore été tentée sur nous... je... j'imagine que les clergés les plus puissants cherchent d'abord à éliminer leurs rivaux les plus coriaces. Là... par les dieux, j'ai assisté à un combat rangé entre cyrinishades et bainites, c'était une véritable boucherie ! Melandis va disparaître..."

Il cessa son monologue, pendant lequel il s'était remis à s'affoler et à sembler vouloir tourner en rond, comme pour souligner l'aspect capharnaümesque de la situation.

"Si tout le monde meurt, qu'adviendra-t-il de la cité ? Il faut que vous empêchiez un carnage généralisé ! Kelemvor ne saurait accepter qu'autant d'âmes le rejoignent ! Tempus lui-même frémit sous la violence des combats... du moins, c'est ce qu'un de ses prêtres m'a affirmé ce matin. Je ne sais plus où aller. Et je crains que la situation ne dégénère pour affecter tout le monde... que... que feriez-vous, vous ?"

[Garfield]

Que ferait-il lui? Voila une bonne question... Et avec la pression que lui mettait Vardis, Armand avait du mal à réfléchir calmement. Mais après tout, il était peut-être temps pour lui de s'établir et de prendre quelque responsabilité pour la ville dans laquelle il résidait depuis un certain temps déjà. Il allait par contre devoir être prudent et méthodique. Si la religion avait mit le feu au poudre, il faudrait bâtir la nouvelle unité de Mélandis sur d'autre fondation. Le prêtre de Kelemvor préféra ne pas s'imaginer quelles valeurs les mélandiens choisiraient: argent, force, etc...

Bon, il doit bien y avoir d'autres personnes que nous dans cette ville qui tiennent à rester en vie.Nous devons faire front et stabiliser la situation. Nous devons trouver à la fois des personnes de pouvoir pour nous appuyer, mais aussi des personnes actives dans chaque strate de la société.

Armand marqua une pause, en cherchant par qui commencer.

Je vois pour l'instant deux solutions évidentes. La première est de réunir tous les cultes "mineurs" à Mélandis qui ne se sont pas engagés dans la guerre qui fait rage. La seconde est de réunir une poignée de personnages influent à Mélandis et de les rallier à notre cause. Nobles, gradés de l'armée, professeurs d'université, et ainsi de suite. Vous connaissez sans doute la ville mieux que moi. Par où commence-t-on?

Armand n'aurait sans doute pas de mal à rallier à sa cause les quelques églises neutres et bonnes de Mélandis. Vardis pourrait peut-être faire quelque chose pour les cultes chaotiques. Mais le mélandien pourrait surtout être utile pour rencontrer les diverses pointures de la ville.

[Mornagest]

Hrp : mais euh, Leïra est chaotique neutre ! mais ça ne fait rien

L'homme applaudit des deux mains la première idée d'Armand.

"Rallier les gens non impliqués, voilà une bonne idée. Il faut faire pression sur les clergés en train de combattre, et leur montrer qu'ils ne font que mettre la ville en cendres. Oui, bonne idée ! Je connais des membres d'autres clergés... des tempusiens. Enfin, euh, je ne suis pas sûr que nos arguments les intéressent, à bien y réfléchir." Il tirait une mine dépitée. Tempus, dieu des guerres, devait au contraire être pleinement satisfait de l'actuelle situation de crise dans laquelle était plongée la bien nommée cité du Chaos. Il faudrait certainement viser une autre divinité..

"Aurile ? J'en connais également. Et des suivants de Shar également. Umberlie... ma foi, avec le jeu des relations, on devrait pouvoir arriver à les toucher, non ? Quoiqueeeeuh elle est alliée à Talos, évidemment. Rha, c'est compliqué, ces disputes entre dieux, parfois... bon, par contre, pour les notables de la ville, pour ma part, je n'en connais strictement aucun. Des prêtres, ce n'est déjà pas mal..."

[Garfield]

HRP: My bad

Armand se méfiait encore de Vardis, mais leurs efforts combinés pouvaient les aider a sauver une poignée de vie. Il faudrait donc lui faire un tant soit peu confiance.

Bien, mettons nous en route alors. Nous devons inspecter tout les temples et toutes les chapelles, ouvertes ou clandestines, qui n'ont pas encore pris part à la guerre qui déchire la cité.

Le prêtre de Kelemvor espérait surtout que son action auprès des prêtres se propage auprès de leur fidèle. Armand sourit à cette image épidémique, reconnaissant là une ironie toute mélandienne: c'est en manipulant les gens et en utilisant son pouvoir que l'ont gagne la plupart des guerres, pas par les armes. La cité du chaos se sauve elle même en appliquant ses propres principes de corruption et de jeux d'esprit.
Il mit une cape sur ses épaules et invita Vardis à sortir.

Alors, par quel temple voulez-vous commencer?

[Mornagest]

Le mélandien hocha la tête, puis réfléchit tout haut.

"Je pense que la plus urgente est Aurile. Elle est alliée de Talos, et si les prêtres décident de se lancer également dans les combats, la surenchère sera énorme... par les dieux, c'est abominable !"

Ils se mirent alors en route vers, laissant derrière eux le cimetière, qui risquait sous peu d'afficher complet...

[Mornagest]

En provenance des allées du cimetière

La prêtresse aveugle les accueillit sans poser de questions. Les blessés étranges étaient monnaie courante en ville, et elle avait pris depuis longtemps l'habitude de ne pas être indiscrète. Du reste, peu lui challait. Elle entreprit d'effectuer les soins adéquats sur la fracture du guerrier, qui grimaça à nouveau pendant l'opération quelque peu délicate. Il s'en tira avec une cicatrice et un souvenir sympathique de ce combat à l'orée de la crypte.

"Et toi ?" demanda-t-il à Lothringen. "Pas de casse ?"

[Lothringen]

Lothringen releva sa manche en grimaçant.

"Juste cette estafilade à l'avant-bras..."

Rien de bien terrible, n'était que son bras gourd peinerait à manier la hache et incanter rapidement. Un sort de soin mineur, et il n'y parut plus...

Quand la prêtresse se fut un peu éloignée d'eux, leur "offrande" dans les mains, Lothringen reprit à voix basse.

"Et maintenant, que faisons-nous ? Retour à l'ambassade ?"

C'était encore l'endroit le plus sûr où passer la nuit, et un bon quartier général pour collecter les informations. Restait à l'atteindre indemnes, cependant...

[Mornagest]

Il jouait un peu avec son épaule afin d'en récupérer la souplesse et la sensibilité, tandis que Lothringen se faisait soigner et panser la plaie. Ils s'en étaient bien tirés ; à peine blessés, un rival écarté pour un temps à déterminer... restait cette incertitude à lever concernant l'identité réelle des deux autres conseillers. Mais avant, repos.

"Ce me semble être plus sûr. Les personnes de l'ambassade sont certainement plus fidèles que ceux qui traînent pour l'instant à l'antichambre." Il avait encore très nettement en mémoire le souvenir de ce trait d'arbalète fusant vers lui, le heurtant, le renversant... "D'autant que la disparition de Dargor va rapidement se faire savoir. Et, qui sait, peut-être auront-ils pu récolter quelques renseignements pour défricher le terrain ? Reste à savoir comment on s'y rend. Il y a bien les égouts..." Il surprit un regard mi-horrifié, mi-surpris sur le visage de son compagnon, puis poursuivit en riant : "... qui sont probablement l'endroit le plus dangereux de la cité. On écarte donc cette idée farfelue. L'ambassade n'est pas si loin, à pied. En un quart d'heure, on peut y être. Il suffit d'être vigilants. Enfin, je ne vois pas vraiment d'autres solutions. Nous déguiser... je garderai toujours ma taille, et toi ton teint..."

[Lothringen]

"Hum, non, maintenant que tu en parles... Je peux encore cacher ma splendide carnation."

Lothringen = => déguisement = = > Lothringen

Le semi-drow venait de prendre l'apparence d'un humain quelconque, vêtu d'une cuirasse quelconque, et porteur de deux épées courtes.

"C'est tout ce qu'il me reste... Bon, tu as sans doute raison, vigilance et pas de course devront suffire. Partons."

Sur ces mots, il tourna les talons. Il n'était pas tranquille, cependant. Il ne le serait plus tant que les coupables resteraient en état de leur nuire...

[Mornagest]

Ils se mirent donc en route. Le chemin le plus court n'était pas le plus couvert, aussi prirent-ils le temps de dévier de la route principale, se fondant dans les ruelles moins fréquentées. De temps en temps, ils s'assuraient que personne ne les suivaient. Peine perdue ; un bon espion ne se montrerait pas, ou serait lui aussi déguisé en noble ou en garde mélandien. Cependant, ils s'efforçaient d'éviter ces derniers, qui connaissaient évidemment la description de Mornagest.

Le trajet fut mortellement long ; ils avaient l'impression de ne pas avancer, et la fatigue était pesante. L'attention qu'ils devaient porter sur l'environnement mettait leurs réserves à rude épreuve, et ils arrivèrent, exténués, à.