[Bâtiment] La taverne de la Taie Dorée

[Mornagest]

[Quête : spéculations]

Le capitaine Bacramad hocha la tête et enjoignit la jeune femme de leur indiquer le chemin. Toujours étroitement surveillée, Auregann ne pouvait pas vraiment faire autre chose, d'ailleurs...

Quelques dizaines de mètres plus loin, ils tournèrent à droite, et la barde cherchait des yeux une maison intégralement bâtie en briques. Elle la trouva rapidement : les autres de la ruelle étaient constituées essentiellement de pierres blanches et de bois.

La masure avait une allure un peu inquiétante. Les volets étaient tous fermés, la porte était couverte d'une peinture délavée et écaillée par le temps et les intempéries. Sur l'un des appuis de fenêtres, un reste de repas d'animal domestique moisissait au soleil, dégageant une odeur des plus sympathiques.

[Auregann]

[Quête : Spéculations]

Auregann jeta un oeil à la demeure à l'allure sinistre, puis se tourna vers le petit groupe qui l'avait suivie.
En son fort intérieur, Auregann n'avait aucune envie de s'introduire à dans cette bicoque. Après tout, elle avait fait une partie de son boulot, mené les gardes jusque là. C'était à eux de s'occuper de l'homme qui se trouvait peut-être à l'intérieur.
S'adressant au capitaine, elle déclara :

"Voilà, nous y sommes. Quel est le programme ?", ajouta-t-elle avec une pointe d'ironie.

[Mornagest]

[Quête : spéculations]

Bacramad répondit à Auregann en souriant sur le même mode :

"Ma foi, vous savez à quoi il ressemble. Si vous le reconnaissez, cela nous aidera grandement pour la suite des opérations."

Il ponctua sa phrase en heurtant la porte du poing, puis en reculant d'un pas. La jeune barde était au premier plan, désormais.

[Duo]

[Quête : La fin de la suprématie]

Ravi de constater que la tenancière en avait fini avec la jeune bardesse, le client melandien s'approcha du comptoir et tendit à la femme une note manuscrite avec une petite bourse. Sans un mot de plus, la tenancière fit signe de la suivre et tous deux montèrent l'escalier menant aux chambres. La femme s'arrêta devant une porte, s'inclina et redescendit prestement. Le mystérieux client resta dans sa chambre jusqu'au lendemain matin. Puis s'en fut dans les rues de la Cité Bénie.

[Duo]

Lorsqu'Iria arriva du centre ville de Manost, accompagnée de Chandara, elle réalisa que si la jeune femme acceptait la "mission", elle en aurait fini avec le recrutement Manostien et cela lui mit du baume au coeur. Elle reverrait bientôt Melandis. Poussant avec entrain la porte de l'Auberge, elle invita Chandara à attacher son cheval et à la suivre. Puis, elle la fit monter dans sa chambre. Une pièce meublée sommairement avec un lit, une cheminée et deux fauteuils. Se laissant tomber dans l'un des deux, Iria demanda à Chandara en lui indiquant le second fauteuil.

"Asseyez-vous, je suppose que vous avez des questions."

[Kasumi]

[Quête : la fin de la suprématie]

Durant leur périple à travers les rues de Manost, les deux femmes n’avaient guère échangé de mots et Chandara en avait profité pour observer l’étrange inconnue. Elle l’avait suivi sans broncher dans une taverne bien moins accueillante que celle qu’elle avait quittée plus tôt dans la matinée. Craignant un quelconque piège, même au sein des murs de la cité du Vigilant, elle n’avait jamais relâché son observation des alentours. Une fois arrivée dans la chambre, elle s’efforça de détecter le moindre danger en se fiant à ses capacités innées.

Chandara ---> Détection du mal ---> Chambre

Afin de masquer sa concentration, elle accepta l’invitation à parler lancée par le femme inquiétante.

- Vous avez dit venir de Mélandis si je ne me trompe ? Vous avez bien un nom ?

Même si la recruteuse n’avait pas était aussi univoque quant à son origine, elle avait par deux fois énoncé des indices allant dans ce sens et Chandara voulait en avoir le cœur net.

[Duo]

La magie de Chandara ne lui fit rien détecter dans la petite chambre d'Iria. Cette dernière plissa les yeux et répondit doucement.

"Non je ne l'ai pas dit. Mais c'est le cas. Je me nomme Iria Malganis. Je travaille pour quelqu'un qui souhaite nuire aux talossiens de Melandis."

Elle marqua une pause ne détournant pas son regard de Chandara qu'elle fixait à présent droit dans les yeux.

"Et vous êtes ?"

[Kasumi]

[Quête : la fin de la suprématie]

En partie rassurée par sa divination, la jeune femme accepta enfin l’offre de son hôte et prit place sur le second fauteuil, posant son marteau de guerre sur ses genoux.

- Vous pouvez m’appeler Chandara. J’habite à la frontière des terres Mélandiennes et c’est pourquoi votre appel ne m’a pas laissé indifférente. Une action dans la capitale pourrait avoir des implications désagréables...

Dîtes-moi, pour quel motif souhaitez-vous combattre les suppôts des tempêtes ? Etes-vous une mercenaire attirée par l'or de vos commanditaires ou avez-vous une raison personnelle de le faire ? Si vous me permettez de poser la question bien entendue.

[Duo]

Ca y est. La discussion se détend, elle est intéressée.

"Je n'ai pas de motif personnel, je ne fais qu'exécuter les ordres de mon maître, que vous rencontrerez peut être, qui lui même obéit à des commanditaires dont l'identité sera tenue secrète. Disons que les Talossiens ont beaucoup trop de pouvoirs dans l'Empire Melandien et cela ne plait pas à tout le monde. Notamment aux clergés des autres divinités qui ont parfois du mal à s'imposer."

[Kasumi]

[Quête : la fin de la suprématie]

Chandara venait d’avoir la confirmation de ce qu’elle soupçonnait depuis le début. Elle n’avait manifestement pas affaire à une folle isolée et désespérée cherchant des aventuriers capables de l’aider à se venger de quelque méfait. Même si cela ne la rassurait guère sur les nobles intentions de la Mélandienne, cela laissait envisager de plus grandes chances de réussite. Chandara n’avait pas pour habitude de monnayer son aide en fonction des chances de succès mais s’attaquer au culte de Talos nécessitait un minimum de préparation que des aventuriers isolés auraient eu du mal à mener à bien. Rester à évaluer les forces et la détermination de ses commanditaires.

- Je ne suis certainement pas la première à répondre à l’appel et vous cherchez peut être d’autres recrues pour votre mission. De combien d’hommes disposez-vous et quel type d’action envisagez-vous de leur confier ?

[Duo]

Décidément, les aventuriers devenaient de plus en plus curieux de nos jours.

"Nous avons avec nous un nombre suffisant d'associés. Une petite équipe très déterminée. Mais laissons cela ! L'action envisagée est, bien qu'encore à l'étude en haut lieu, assez simple. Voyez vous, notre troupe d'aventuriers va s'introduire dans un bâtiment, prendre ce qui l'intéresse à l'intérieur, peut être engager le combat avec certains de ses occupants hostiles et y mettre le feu avant de partir."

[Kasumi]

[Quête : la fin de la suprématie]

La jeune femme remua sur son fauteuil, mal à l’aise. Dans quelle aventure l’incitait-on à se lancer ? Ses propres convictions étaient choquées à l’idée de commettre des actions malhonnêtes. Certes, porter un coup aux Talosiens en châtiment de toutes les souffrances dont ils étaient la cause était tentant mais fallait-il le faire en agissant comme des brigands ? Cela valait-il la peine de vouer son âme à la damnation ? Ses doutes transparurent dans sa voix de la jeune femme quand elle reprit finalement la parole :

- Est-ce d’un vulgaire pillage et d’une mise à sac dont vous me parlez ? Croyez-vous sincèrement que ce sont l’or et la pierre qui assoient la puissance de Talos sur Mélandis et le nord du continent ? Il sait tirer sa force des destructions et vous comptez combattre le feu en allumant de nouveaux incendies. Quel coup serait assez vigoureux pour affaiblir durablement le règne de terreur qu’imposent les prêtres du Destructeur ?

[Duo]

Iria eut un petit rire moqueur.

"Je ne sais pas si vous imaginez la portée d'un tel acte. Talos et ses serviteurs n'ont pas été capables d'empêcher la révolte des esclaves à Melandis. La confiance aveugle que le peuple portait en Talos est ébranlée. Il est temps de porter le coup fatal. Une bande de mercenaires étrangers - car ce sera la version colportée dans la ville - entre dans le temple, dérobe les artéfacts sacrés et s'enfuit après y avoir mit le feu. Ce sera enfin l'occasion pour le conseil de se débarrasser d'une loyauté surfaite au Destructeur."

[Kasumi]

[Quête : la fin de la suprématie]

Chandara se leva et fit les cent pas dans la petite chambre. Elle se pencha par la fenêtre ouverte pour respirer l’air frais et observer un instant les rues paisibles de la capitale Helmite. Sans se retourner, elle poursuivit sa discussion.

- Je n’ai pas confiance en vous, je n’ai aucune raison de vous l’accorder car je perçois bien que vous me cachez l’essentiel de vos plans.

Prenant le temps d’une pause pour ponctuer sa remarque, la jeune femme poursuivit sur une voix plus grave, toute trace de sa gaieté envolée.

- Cependant votre action contre les fidèles Talossiens a de bonnes chances de déstabiliser son culte dans les régions septentrionales. Je vous suivrai et n’exigerai aucun paiement pour mes services. Sachez cependant que je ne commettrai aucun acte en votre nom que je jugerai indigne. Si je puis me permettre une dernière question, avez-vous l’intention de livrer ces mercenaires étrangers à la populace une fois leur mission accomplie pour conforter votre position ? Ne répondez pas !

La jeune femme observait un enfant courant après son père dans la rue avec un chapeau dans les mains. L’homme se retourna, prit le chapeau dont il se vêtit avant d’embrasser le petit garçon et de reprendre son chemin. Mélandis serait-elle un jour le théâtre de telles scènes d'amour simple et sans condition ? Peu probable mais cela valait le coup d’essayer.

[Duo]

Quelle excitée celle là. On peut même plus discuter tranquillement.

"Je vous ai dévoilé l'essentiel du plan. Vous n'avez rien d'autre à savoir. Et non, nous ne livrerons pas à la populace des gens qui nous ont aidé à affaiblir Talos. Ce serait un manque de savoir-vivre. Il n'est de toute façon pas question de paiement direct. Vous pourrez vous servir dans les caisses du temple avant de l'incendier. Cette mission requière de vous de la patience, du sang-froid et une certaine propension à vous entendre avec des gens... très différents de vous."

[Kasumi]

[Quête : la fin de la suprématie]

La jeune humaine s’éloigna de la fenêtre pour faire à nouveau face à son interlocutrice.

- M’entendre avec des gens… différents de moi, je pourrai faire avec un temps s’ils ont le bon goût de ne pas trop s’approcher. Si vous avez quelque inquiétude concernant mon incapacité à me tenir tranquille quitte à faire échouer une mission aussi essentielle à mes yeux, je ferai en sorte de lever vos doutes. Je ne monnaye pas ma participation à votre cabale. Porter un coup aux chiens de Talos est un paiement suffisant. Si toutefois nous trouvons des reliques volées à des cultes opposés, j’exigerai qu’elles soient remises à leurs propriétaires légitimes comme unique rétribution. Et enfin, vous avez tort sur un dernier point : il me reste une dernière chose à savoir, quand partons-nous ?

[Duo]

Iria se leva et s'approcha de Chandara. Elle lui dit alors en plongeant son regard dans le sien.

"Vous exigerez ce que bon vous semblera. Il faudra juste convaincre vos compagnon. Si nous en avons fini, rendez vous dans deux jours aux portes de la ville."

[Kasumi]

[Quête : la fin de la suprématie]

Loin de fuir le défi imposé par son employeuse, Chandara soutint un instant son regard tout en lui répondant :

- Très bien. Je n’y manquerai pas.

En se retournant pour ouvrir la porte, elle ne précisa pas si elle faisait référence au rendez-vous ou à la défense de ses exigences. Ce n’était pas nécessaire.

Les deux femmes se quittèrent ainsi. Chandara avait obtenu ce qu’elle voulait. Avant de rentrer profiter de l’hospitalité de Titœil et de la chaleureuse ambiance du Loyal Paladin, elle entendait bien mettre à profit le délai qu’elle s’était vue accordée pour effectuer un pèlerinage qu’elle avait trop longtemps repoussé. Une halte spirituelle qui trouvait tout son sens avant de se lancer dans l’aventure hasardeuse.

En sortant de la Taverne de la taie dorée, elle récupéra son cheval et se dirigea donc vers le Temple de Helm.

[Duo]

Les quatre jours étaient passés. Iria avait vécu avec beaucoup de curiosité son séjour à Manost mais elle était plus qu'heureuse de repartir pour Melandis. Après avoir réglé sa note auprès de la tenancière, elle s'en fut dans Manost pour aller quérir sa monture laissée dans une écurie non loin de là.

Puis, elle se dirigea vers les portes de la ville.

[Althéa]

Elle avait regardé la carte, trouvé de nombreux lieux de culte où elle aurait pu aller se recueillir si elle avait été helmite et où donc elle n'irait probablement jamais au moins d'y être obligée. Elle avait relevé certaines informations sur son carnet de croquis. Elle était ensuite revenue à la Vierge d'Argent pour demander qu'on vienne la chercher à la Taie Dorée si on ne la voyait pas revenir après minuit. Et elle était partie, pas tout à fait tranquille. Elle avait glissé une dague dans sa manche pour le cas où. Le magicien apprécierait peut être ce tour si les choses tournaient mal.

Elle avait un mauvais souvenir de l'endroit. Aussi, ne put elle réprimer un frisson quand elle ouvrit la porte. L'enfant qu'elle portait la gratifia de nouveau d'un coup de pied bien envoyé comme pour lui demander si elle voulait vraiment l'emmener là dedans. Elle se rendit directement au comptoir, en essayant de ne pas prêter attention aux allées et venues de quelques filles entrainant leurs clients dans les chambres. La gérante de la taverne était toujours égale à elle même, aussi, se serait elle bien passé de la voir.

"Bonsoir, pourriez vous me dire où je pourrais trouver Salgissran de Veldur ?"

[Lothringen]

Accoudée au comptoir dans une pose aussi élégante que son tablier tâché de mille graisses, la tenancière de la Taie dorée lui décerna un crachat pour toute réponse : preuve que cette dernière aussi devait avoir bonne mémoire.

« Premier étage, la grande suite », souffla la fille de salle, pas trop fort de crainte de s’attirer les foudres de son employeuse.

A l’adresse indiquée, Althea n’eut pas à frapper longtemps à la porte pour que le serviteur qui lui avait rendu visite à la Vierge d’Argent vienne lui ouvrir. Il avait le teint jaunâtre, maladif. Une voix appela d’une pièce attenante :

« Hé bien Hugo, qu’est-ce donc ? »

« La… la jeune femme qui est allée faire la recherche, Maître. »

Un mage apparut dans l’encadrement d’une porte. Il toisa Althea d’un air certes arrogant, mais guère agressif.

« Hé bien ! Nous vous écoutons. Qu’avez-vous trouvé ? »

[Althéa]

Elle avait eu un haut le coeur devant le crachat de la pétulante tavernière et réussit à se reprendre juste avant de vomir pour répondre au crachat. Visiblement, elle n'aurait pas bien apprécié ce bon échange de procédés. Elle était montée à l'étage et avait attendu qu'on lui ouvre. Ainsi, il s'agissait bien d'un magicien, et sûr de sa supériorité de surcroît. Un monde vraiment à part celui de la magie ...

"Hé bien ... commença-t-elle le visage dépourvu de toute expression, la statue vient d'une chapelle qui se trouvait au golfe de l'oubli, du temps de Artryl. Il reste peu de trace de l'endroit qui a été envahi par la végétation. Elle était sur une falaise, près de l'endroit où ont débarqué les premiers colons. C'était un temple helmite et il est fort probable que ce soit Helm que la statue représente. On suppose que l'artiste qui a édifié la statue venait de Sembie. Voila ... Autre chose ?"

[Lothringen]

Le mage, sans doute interrompu dans quelque opération alchimique, se nettoyait distraitement les mains sur un linge souillé. Le bleu acier de son regard se figea, le temps qu’il enregistre les nouvelles.

« Ah, la milice de Sembie, oui… en cela j’ai fait erreur ; nos deux pays ne sont guère éloignés et les costumes se ressemblent. »

Il reporta son attention sur la bretteuse, et ajouta d’un ton égal.

« Il me faut encore la localisation exacte de la chapelle. Vous avez bien dû trouver une carte indiquant son emplacement.»

[Althéa]

Avec un petit sourire, elle avait sorti son carnet de croquis. Ne pouvant emprunter la carte, elle avait recopié la zone qui englobait l'emplacement de la chapelle. En espérant que cela suffise au mage.

"Voila, dit elle en montrant du doigt l'emplacement, c'est ici qu'elle se situait"

[Lothringen]

Salgissran de Veldur observa attentivement le croquis, en homme qui cherchait assez visiblement à le mémoriser ; mais cela ne dura pas très longtemps, car le mage avait l’œil observateur (du genre que l’on sait particulièrement bien reconnaître dans les docks d’Athkatla, selon le dicton). Il acheva de se frotter les mains sur le linge couleur caca d’oie avant de se détourner brusquement de leur visiteuse.

« C’est parfait. Bon travail, et bon vent à vous. Hugo, paie-la, qu’on en finisse. »

Le serviteur s’exécuta, paya les vingt pièces d’or convenues, et raccompagna un peu fermement la bretteuse à la porte.

[QDI]

[Quête] La mort dans l'âme

Un vieil homme trapu, dont les cheveux coupés en brosse et le port excessivement droit laissait deviner à des lieues à la ronde l'ancien soldat, pénétra dans la salle principale. De l'air mal assuré de celui qui ne se sent pas à sa place, il dévisagea les gens qui se trouvaient là, puis s'avança vers le tavernier qui s'efforçaient de déboucher une flasque recouverte d'une épaisse poussière.

" Bonjour Monsieur, veuillez m'excuser de vous déranger dans votre travail mais je cherche une certaine Bellatrix s'il vous plaît. On m'a dit que je pourrais la trouver ici. "

Le tenancier secoua la tête et sans mot dire, ce qui aurait été difficile avec un bouchon entre les dents, désigna une porte derrière le comptoir. Décidément, pensa-t-il en son for, cette fille avait vraiment de drôles de fréquentations...

L'ancien soldat poussa la porte et se retrouva dans une seconde salle, plus petite où quelques bons clients pouvaient siroter tranquillement leur hydromel ou se livrer à des conversations plus personnelles. Il n'y avait qu'une seule femme aussi se dirigea-t-il vers elle et s'adressa-t-il à elle :

" Mme Bellatrix ? On m'a dit de venir vous trouver. Il paraît que vous pourriez m'aider dans une affaire très... sensible "

[Bellatrix]

Quête : la mort dans l'âme

Bellatrix, le nez dans sa choppe ne prit pas la peine de se retourner vers son interlocuteur, du moins, pas tout de suite.

"Tiens, un cheveu, murmura-t-elle comme plongée dans ses pensées, il n'y a plus qu'à espérer que le tavernier n'est pas chauve ..."

Elle se tourna vers l'homme et le considéra un long moment avec un petit sourire.

"Si vous recherchez votre balai, j'ai peut être une réponse à vous donner. Mais je ne crois pas que c'est pour cela que vous venez me voir en plein sirotage d'hydromel"

Sur ces paroles, elle cracha dans son verre, considéra l'effet obtenu avec un sourire béat et se retourna vers son interlocuteur.

"Alors ? C'est à quel sujet ? Si tu continues à rester comme ça, mon chou, tu vas prendre racine"

[QDI]

[Quête] La mort dans l'âme

" Il s'agit d'élucider un crime. L'assassinat d'un homme riche, soit disant tué par des voleurs. Les gardes n'osent pas mener de véritable enquête mais il semble que ces choses là ne vous inquiètent pas trop... Vous serez grassement payée si vous découvrez qui a monté cette affaire, en pierres précieuses. Et n'hésitez pas à recruter des gens pour vous aider, tous vos frais seront à notre charge. Cela vous convient-il ? "

Il avait dit cela d'une seule traite, en se raidissant encore plus devant cette femme étrange. Complètement dingue à n'en pas douter. Au moins ne serait-ce pas une grosse perte...

[Bellatrix]

Quête : la mort dans l'âme

D'un geste ample, Bellatrix vida son verre sur le sol.

"Oh, il neige" laissa-t-elle échapper d'un air ravi avant de reporter son attention sur l'ancien soldat.

"Monté cette affaire en pierres précieuses ? Hé ben, ça doit être joli tout ça. Pour votre crime ..."

Elle regarda autour d'elle comme si elle craignait qu'on puisse l'entendre, fit signe à l'homme de s'approcher. Et une fois qu'il eut incliné sa tête pour l'entendre, elle se mit à crier.

"Mais je vais vous le dire moi : tout le monde est suspect. Toi, toi, et même moi ! Tout le monde"

Elle se leva en désignant un à un les gens dans la salle. Puis, elle sembla retrouver son calme et se rassit.

"Mais cela me convient oui ... Enfin, si vous ne m'en racontez pas plus, on est pas sortis de l'auberge"

[Vel Cheran]

Vel'Cheran errait dans la ville helmite. Il ne connaissait rien ni personne ici, mais il ne désespérait pas de trouver un endroit où gagner quelque menue monnaie. Il n'était pas tenté de reprendre son rôle de voleur de bas étage, mais il savait que les deux seules autres options qui lui restaient alors seraient de chanter dans une taverne ou bien de s'engager dans la garde de la ville. Il pouvait aussi décider de devenir mercenaire, ce qui impliquerait une certaine liberté qui n'était pas pour lui déplaire.

Perdu dans ses pensées, il failli ne pas voir l'enseigne de la taverne. Cependant, celle-ci était suffisamment saugrenue pour attirer son attention : « Taverne de la Taie Dorée ». Cela promettait la possibilité de louer des chambres confortables, mais toutefois, le terme de « taverne » impliquait plutôt un endroit où les clients venaient exclusivement pour oublier leurs soucis quotidiens dans le fond d'un verre de rhum ou dans une bagarre sans queue ni tête. C'était vraisemblablement dans ce genre d'établissements que Vel'Cheran avait le plus de chances de trouver des personnes susceptibles de lui proposer un travail de mercenariat. Le jeune homme poussa donc la porte de la taverne et entra.

Le tavernier semblait occupé à ouvrir une bouteille poussièreuse. Manifestement, sa clientèle n'était pas des plus importantes à cette heure de la journée. Le barde s'approcha de lui et s'éclaircit discrètement la gorge.

Excusez-moi, mon brave, je recherche des gens qui seraient prêts à payer pour pouvoir louer les services d'une personne sachant manier l'épée aussi bien que vous les verres. Existe-t-il ce genre de personnes ici ?

Le tavernier leva les yeux de sa bouteille, jeta un regard morne au jeune homme et désigna de la tête une porte située derrière le comptoir.

Vous trouv'rez plein d'illuminés dans c'genre-là derrière c'te porte. Par contre, c'sont des habitués pour la plupart, alors pas d'bagarres, compris ? Sinon j'appelle la garde.

Vel'Cheran hocha la tête et remercia le tenancier, qui venait enfin de réussir à déboucher sa bouteille ; le bouchon parti d'un coup, et, emporté par son élan, le tavernier tomba à la renverse, fracassant la bouteille sur le comptoir. Le barde passa précipitament la porte sous les jurons qui emplirent la taverne.

La salle semblait effectivement remplie d'habitués, qui, assis à leur table, buvaient tranquillement. Vel'Cheran ne les enviait pas : comment pouvait-on passer sa vie dans la même taverne sans se lasser ? Lui-même ne pourrait pas. Même s'il envisageait, dans un premier temps, de s'installer à Manost, il savait qu'il n'y resterait pas plus d'un an. Il lui faudrait impérativement, un jour ou l'autre, changer d'air. Jamais, dans sa vie, il n'était devenu réellement sédentaire, et abandonner une vie de nomade lui semblait impensable.

Parcourant les clients du regard afin de trouver un potentiel client, il avisa un couple des plus singuliers : une femme aussi pâle qu'un cadavre, avec une lueur étrange dans le regard, s'adressait à un petit homme trapu plutôt mal-à-l'aise. La situation était d'autant plus étrange que, bien que la bouche de la femme soit à quelques pouces de l'oreille de son interlocuteur, elle hurlait à tue-tête, comme s'ils étaient séparés tous deux de deux ou trois encablures. Forcé d'entendre ce qui se disait, comme toutes les personnes présentes dans la pièces, il comprit rapidement que l'homme cherchait à demander les services de la cinglée. Celle-ci se leva soudain et désigna tour à tour tous les clients présents, avant de se calmer brusquement et de se rasseoir.

Alors que Vel'Cheran la dévisageait, le regard de la femme se braqua sur lui. Cela n'était en outre pas très étonnant, puisque le barde était resté debout, en plein milieu de la salle.