[Bâtiment] Domaine des Lentemort

[Galathée]

Manoir de RocheDrue, Domaine de la Famille Lentemort



Le manoir des Lentemort, baptisé RocheDrue, est une bâtisse sombre et ancienne, à l'aspect vaguement sinistre. Ses murs noirs se dressent dans un parc ascétique, derrière une rangée de sapins touffus éternellement verts. Même si les pelouses sont désertes et les massifs ornementaux rares, le grand jardin est parfaitement entretenu. Un chemin de gravier noir mène aux grandes portes, au-dessus desquelles trônent blason et devise : un bison trappu frappé de deux lances, cabrant, et les mots suivants : « Tue-moi, je t’emporterai », en rouge sombre sur fond argent. Si l’ensemble du manoir parait un peu décrépi, ce symbole est rutilant, signe qu’il a été récemment repeint.

La demeure des Lentemort abrite le seigneur Hulven, ses deux femmes et ses six enfants. Hulven se targue de descendre de l'un des premiers colons à avoir posé le pied sur l'île, et prétend que le manoir date de cette époque, avant même la fondation de Mélandis.
Hulven possède plusieurs mines dans les montagnes du Nord et des fermes dans la campagne aux alentours, où il se rend de temps à autre pour une tournée de contrôle. Richissime, il a la réputation d'être un homme difficile et peu porté sur les relations sociales.

[Galathée]

Venant de l'herboristerie, Led Shark et la jeune esclave cheminèrent quelques temps le long des grandes avenues ombragées et dans des artères plus étroites mais non moins élégantes. Ils finirent par bifurquer dans une ruelle mal entretenue, qui longeait un mur d’enceinte. L’herboriste avait la conviction qu’il s’agissait là d’un itinéraire de traverse, bien loin de celui qu’empruntaient les nobles lorsqu’ils se rendaient les uns chez les autres, mais il se doutait aussi que l’esclave n’en connaissait pas d’autre. A mi-chemin, un portail sans fioritures s’ouvrait sur l’arrière d’un parc, révélant un manoir sombre, peu élevé, au bout d’un chemin de terre. C’était sans doute une entrée de service. Une petite carriole à l’arrêt, hâtivement couverte d’une bâche, était arrêtée juste devant. Une odeur pestilentielle s’en dégageait, et les quelques éléments visibles de son chargement en trahissaient la fonction : c’était le chariot des ramasseurs de cadavres, spécialisés dans l’élimination rapide des carcasses d’esclaves. Si la plupart des Mélandiens n’hésitaient pas à se débarrasser de leurs trépassés directement dans la Houleuse, les bonnes familles du Havre Bourgeois faisaient appel aux services de cette clique de croque-morts peu reluisants, histoire de ne pas se salir les mains et conserver un vernis de respectabilité. Deux esclaves blafards étaient en train de payer le bossu appuyé au chambranle de son véhicule, un troisième sanglotant dans l’ombre du portail.
L’adolescente s’immobilisa une seconde, manifestement bouleversée, mais n’osa pas rejoindre ses pairs et ne prononça pas un mot. Levant des yeux apeurés vers l’herboriste, elle accéléra le pas, et le conduisit jusqu’à l’avenue principale, dans laquelle s’ouvraient les grilles en fer forgé monumentales du domaine, autrement plus impressionnantes pour le visiteur que la porte des esclaves.
" Nous y sommes..." murmura-t-elle.

[Led Shark]

Led Shark se laissa guider par l'esclave chétive sans un mot, l'herboriste faisait son possible pour ne pas troubler plus la jeunne fille. Une fois arrivée dans la ruelle il du faire un effort de volonté pour ne pas protester, mais il ne voyait pas de raison d'accabler d'avantage la jeune fille, qui était au bord de la panique, lui semblait-il. Il avait fini par s'habituer aux réactions des humains quand à son apparence, et si à chaque fois c'était blessant, il avait appris à ignorer les regards haineux, et à savourer la peur qu'il pouvait susciter... Il n'était pas surpris plus que ça de passer par la petite porte, c'était plus discret, il doutait seulement que la discrétion soit la raison pour la quelle l'esclave empruntait cette voie.
Lorsque qu'il arriva en vue de la carriole à cadavre il ne put maîtriser un reniflement de dégoût, pour lui des esclaves était des outils bruts qu'il fallait ajuster et polir afin d'obtenir un résulta utile et dévoué. La patience était de mise pour un bon dressage, mais tuer ses esclaves était pour lui inimaginable, il existe des châtiments plus subtils ( et plus efficaces ) et son ancienne vie lui soufflait encore que toutes les vies étaient sacrées. Bref il entrait dans le domaine d'un être peu subtil ( ou d'un sadique ) capable de racheter des esclaves quotidiennement ( donc particulièrement riche ). L'herboriste exécrait cette catégorie de de personnes soir disant nobles qui se comportait comme des pillards orcs, et leur faisait généralement payer cher ( en or et en souffrances ) leurs arrogance.
Peu après il remarqua le bandage de l'esclave et il compris que même les plus fidèles et dévoués esclaves de la maison de vivaient probablement pas vieux, si ce genre de châtiments étaient la norme ici...
Devant les grilles, le petite esclave lui annonça qu'il étaient arrivés.
Led Shark pensa un moment récompenser la petite mais il savait trop bien qu'elle se ferait tabasser et voler dès qu'elle rejoindrait les autres esclaves...
Finalement il lui glissa discrètement une petite fiole d'os dans sa main valide. En lui murmurant,

SSS'est une posssion de guérizzon, une récompenssse pour avoir fait ton devoir avec zzzèle et sssélérité, pousssser Nitriz à m'interrompre n'a pas dû être fasssile. Tu devrais la prendre tout de sssuite, sssa effasssera la douleur... Ne me remersssie pas !


Puis sans attendre l'esclave mais avec une lenteur calculée l'herboriste s'engagea sur l'allée principale, il évitait de regarder l'esclave, sachant pertinemment que ses jours étaient comptés, au moins il l'avait soulagée d'une partie de son fardeau...

Une fois devant la porte principale il actionna le heurtoir vigoureusement, attendant que quelqu'un ouvre la porte...

[Galathée]

La porte s’ouvrit dans un grincement sinistre, que l’herboriste devina calculé pour impressionner le visiteur, sur un homme de haute taille, maigre et les yeux sombres. Il avait l’air humain, mais certains de ses traits dénotaient la présence de sang orque, bien que largement dilué. Sa mise indiquait qu’il était au service du seigneur, mais probablement employé plutôt qu’esclave. Il ne parut pas surpris de découvrir un reptile sur le pas de la porte.
« J’imagine que vous êtes l’herboriste. » annonça-t-il d’une voix profonde. « Sire Hulven vous attend au premier. »
Puis avec déférence, il s’effaça pour laisser Led Shark entrer. Ce dernier pénétra dans un hall bas de plafond, aux murs de bois sombre, dépourvu de la moindre décoration et éclairé par de grands chandeliers aux bougies blafardes. Si le propriétaire était riche, il ne l’étalait en rien : on aurait dit une antichambre mortuaire. Pour ajouter à l’ambiance peu riante, une odeur de maladie flottait dans l’air, comme suintant hors des murs.

Le majordome précéda son invité dans l’escalier en bout de couloir, et le guida jusqu’à une porte noire, frappée du blason des Lentemort. Il frappa deux coups discrets, puis poussa le battant. L’herboriste put ainsi découvrir ce qui était probablement la salle de travail du maître des lieux, meublée d’un large bureau couvert de paperasses et d’épais volumes reliés, d’immenses bibliothèques chargées de documents, et de trois larges fauteuils de cuir. Une tête de bison empaillée trônait au dessus de la cheminée. Debout devant la fenêtre, le seigneur Hulven contemplait son parc. Grand et large d’épaules, il avait un visage assez fin, des yeux perçants, le nez pointu. Vêtu d’un pourpoint gris sans ornement, il fit quelques pas vers son visiteur, sans se presser, et lui tendit une main affable.
« Maître Shark. J’apprécie votre diligence. » annonça-t-il d'une voix agréable, ferme, sans émotion.

[Led Shark]

Shsss je sssuis le Led Shark, sshss au même titre que vous-zêtes le Ssseigneur Hulven de Lentemort, la confuzzzion est courante, mais je préfère corriger mes-zinterlocuteurs sshsss. Bien sssesssi étant dit, votre ssservante a insssisssté sssur le caractère urgent de la sssituation ; mais n'a pas pu me fournir de détails sssur l'état de votre enfant...
Pourriez vous détailler la sssituassion ?

La queue de l'homme lézard battait le sol régulièrement tendis qu'il parlait, signe qu'il attachait de l'importance à l'usage correct de son nom...

[Galathée]

Hulven ne sembla en rien décontenancé par la répartie de son invité, et lui désigna d’un geste ample un des fauteuils, prenant place dans un autre, que l’usure désignait comme son siège habituel.
« Bien. Willhem est une petite nature, je ne suis pas surpris qu’il ait attrapé cette maladie que les esclaves se refilent à toute vitesse. » grommela-t-il. « S’il a en lui de guérir, il guérira, avec ou sans remède. C’est un bon test de caractère. »
Il sourit pour lui-même.
« Mais j’attends deux choses de vous. La première est une potion qui me permette de protéger mon second fils. Je l’ai éloigné de son frère, mais je ne voudrais pas prendre de risques. La seconde est que vous trouviez l’origine de ce mal et que vous me débarrassiez de la source, si elle existe. »
Hulven releva alors ses yeux sombres et les plongea dans ceux de l’herboriste.
« Est-ce dans vos cordes, Led Shark ? »

[Led Shark]

Led Shark était resté debout, comment un reptile de deux mêtres avec une queue comme la sienne aurait il put se loger dans un des fauteuils de la pièce ?
Il resta immobile durant de longues minutes, a tel point que sire Hulven en vint à le croire mort, incapable qu'il était de percevoir ne serais-ce que la respiration de l'herboriste.
Celui-ci était plongé dans ses pensées, il n'avait pas beaucoup d'éléments, mais suffisamment pour élaborer des hypothèses et des scénarios sur les racines profondes des événements, il y avait manifestement une sorte d'épidémie contagieuse au sein du domaine, dont la nature et les moyens de propagations étaient à découvrir, mais les éléments semblaient désigner une malveillance particulièrement maladroite. Ce qui arrangeait bien l'herboriste, aucune des fournitures spéciales qu'il avait fourni à ses associés ne provoquait ce genre de choses, qui par ailleurs équivalaient à planter un écriteau " Empoisonnés par un idiot " sur le portail du domaine. Tous les alchimistes et les guérisseurs de la ville échangent en permanence les nouvelles sur les maladies et autres maux présents en ville, en tant que seul herboriste de la ville, Led Shark savait toujours quelles infections frappaient où et personne n'avait mentionné d'épidémies mortelles dans les quartiers bourgeois. Donc le mal était cantonné chez les Lentemort, un peu trop restrictif pour un mal naturel ou même magique...
Après un long moment passé a savourer le malaise du seigneur Hulven l'homme lézard rompit le silence

Pour protéger votre enfant je vais vous fournir ssses herbes à utiliser comme du sssavon pour ssstériliser tout ssse qui entrera en contact avec une persssonne non encore infectée, ainsssi qu'une posssion renforsssant sssa résizzssanssse aux maladies. Mais sssans-zavoir identifié ssse mal je ne pourrait pas faire grand chozze de plussss. Il va me falloir plusss d'élément pour ssse faire, quand les premiers désssès ssssont-ils-zintervenus ? Qui a contracté ssse mal en premier et quand, enfin sssi possible il me faudra exzzzaminer tous les malades du domaine.

Tout en parlant Led Shark avait sorti une bourse de cuir de sa sacoche, il en extrait un poignée de feuilles imbibées d'une mixture marron, dont il se frotta énigmatiquement les mains en attendant les réponses due maître des lieux....

[Galathée]

Hulven se leva et regarda l’herboriste se frotter les mains sans sourciller.
« Je prendrai ce que vous pouvez me donner. Quant aux premiers morts... Je n’en ai pas la moindre idée, je dois dire que je ne m’occupe pas de ces choses. Mon intendant pourra répondre à vos questions. »
Il saisit un bâton qui reposait contre le manteau de la vaste cheminée et donna deux coups secs sur le plancher.
« Vous pourrez fournir vos remèdes à Siméon. Demandez-lui aussi de vous payer. »
La porte s’ouvrit sur l’homme qui avait guidé Led Shark jusqu’au seigneur des lieux.
« Menez Led Shark à Siméon. Et faites monter Dame Clarence... »
Le serviteur s’humecta les lèvres, l’air embarrassé.
« Messire, Dame Clarence est... »
« Faites monter Dame Clarence. » répéta Hulven, sans frémir.
« Bien messire. » dit l’autre, puis ouvrant la porte, il invita l’homme-lézard à le suivre.
Hulven était déjà retourné à sa fenêtre.

Le serviteur entraîna l'homme lézard dans l'escalier, puis arrivé au rez de chaussée, l'introduisit dans un couloir latéral, lui aussi peu éclairé. Led Shark put compter une dizaine de portes closes avant d'être introduit dans une réserve encombrée de victuailles et fournitures diverses, étalées sur des tables, rangées dans des étagères ou simplement en tas sur le sol. Une porte s'ouvrait sur une cour, laissant la lumière du jour pénétrer dans la salle et éclairer les quelques esclaves qui s'y affairaient, l'un transportant une jarre scellée, l'autre un rouleau de corde, une quatrième une paire de volailles mortes.
Debout dans ce capharnaüm, un vieil homme en habits froissés donnait des ordres d'une voix haut perchée tout en compulsant un parchemin qu'il anotait de coups rapides de plume. A l'entrée du majordome, il s'interrompit et leva des yeux distraits, qu'il reposa immédiatement sur son document, avant de les relever à nouveau, une grimace incrédule sur les traits.
" Par les cuisses de Sunie..." murmura-t-il à mi-voix.
" Messire Siméon, voici..."
" L'herboriste, j'en ai entendu parler." dit le vieillard, les yeux toujours braqués sur Led Shark. " Tu peux nous laisser."
Le serviteur s'effaça sans rien ajouter.
" Vous êtes le bienvenu, messire." ajouta Siméon. " Je n'ai pas de siège à vous proposer, j'en suis désolé..."

Led Shark exposa à nouveau ses questions à l'intendant.
" Oh... Mmm... Les premiers morts datent d'il y a... je dirais une grosse semaine, à présent. Nous avons perdu onze esclaves, mais surtout des inutiles: quatre enfants en bas âge, deux vieux que nous allions revendre de toute façon, un blessé, trois elfes faiblards et une femme enceinte, ça c'est un peu plus ennuyeux. D'autres ont été malades, mais à part des vomissements, ils ont pu travailler comme de coutume. " fit Siméon en haussant les épaules. "Quand les plus faibles seront tous morts, il ne nous restera que les plus costauds, et nous rachèteront ce qu'il nous manque. Finalement, c'est une forme de sélection naturelle, vous n'êtes pas d'accord ?"

[Led Shark]

Tout en suivant le serviteur, l'herboriste avait mi ses sens en alerte, et les odeurs qu'il percevait étaient inquiétantes, cadavres en décomposition, moisissures, fines poussières... L'air était vicié à un point difficilement imaginable, comment ces minables mammifères pouvaient-ils survivre dans un tel milieux ? Il était bien sûr immunisé contre ce genre de danger mais un tel milieux affaiblissait ceux qui y vivaient trop longtemps !

Une fois que les premières bribes d'informations lui furent fournies, led Shark eu du mal a retenir un soupir d'exaspération ou bien était-ce de résignation ? La situation était encore pire que ce qu'il avait imaginé avant de rencontrer le maître des lieux, l'intendant était aussi stupide que le maître...

Shsss, onzze morts en moins d'une décade, vous ne devriez pas prendre ssse genre de chzzses-zà la légère ! Sssi les premiers à en pâtir sssont les "faibles" comme vous dites, à sssette cadenssse les plus rézzissstants risssqueront leur vies d'isssi peu...
Ssse mal est trop localizzé pour être naturel, on l'a manifessstement dirigé vers ssse domaine et je doute que le ou les resssponssssables aient en tête de forssser le renouvellement de votre cheptel d'esssclaves... Sssi vous voulez contenir ssse mal il va falloir ssssuivre mes inssstructions à la lettre, mais ssse n'est pas le plus-zurgent... Dites moi combien malades avez vous ? Quels ssssont les symptômes du mal ?


La voie sifflante du druide était chargé du porofond mépris que celui ci avait à l'encontre de ces vivants trop stupides pour voir le danger mortel qu'ils encouraient...

[Galathée]

« Disons que tous les esclaves ont été affectés, plus ou moins... Ça en fait une quarantaine. Les symptômes... Des vomissements. Des coliques diverses. Tous ne s’en sont pas vantés, je dois dire... Ils savent que le Seigneur Hulven n’aime pas les esclaves souffreteux. Mais vous pouvez... »
L’intendant fut interrompu par l’ouverture brutale de la porte, qui claqua contre le mur. Une jeune femme apparut, échevelée, dans une longue robe de brocart froissée. Sans hésiter une seule seconde, elle se jeta sur l’herboriste, le visage ravagé par les larmes.
« Dame Clarence ! » s’offusqua l’intendant.
« Je vous en supplie ! » s’écria-t-elle, sans se soucier de Siméon. « Vous devez voir Willhem ! Vous devez faire quelque chose ! »
Une femme d’un certain âge entra sur les talons de la première, la mine pincée, et la prit par le bras.
« Clarence ! Cela suffit ! » fit-elle en la saisissant par le bras, d’autorité.
Mais elle s’arracha à la poigne de sa dame de compagnie et leva des yeux larmoyants vers Led Shark.
« Je vous en prie. » répéta-t-elle.
Puis elle éclata en sanglots.

[Led Shark]

L'herboriste n'était pas au fait des subtilités de la vie familiale des humains et à ses yeux, la scène apparaissait surréaliste, dans sa tribu tous les adultes étaient égaux, seul le chaman et le chef bénéficiaient d'un statut hiérarchique, voir une relation d'autorité entre deux "dames" le surprenait toujours un peu.Comment ces mammifères grossiers, impulsifs et violents font ils pour survivre et se répandre à le surface du monde ? Celle-ci devrait se calmer, la panique ne sert jamais qu'à mourir... Pensa-t-il. Tout en repoussant fermement la "dame" cachant difficilement le dégoût que les humaines lui inspiraient l'herboriste répondit en mettant un maximum de distance dans sa voix.

Shsss Dame Clarenssse, je sssuis venu pour ssssoigner ssseux qui sssont malades afin de protéger ssseux qui ne le sssont point encore. Je verrais Willhem en temps-zutile et je ferais tout ssse qui est de mon ressssssort pour mettre fin à sssette ssssituation.

Une fois "libéré" de la larmoyante impromptue et ignorant superbement les deux femmes il se retourna vers l'intendant et repris le cours de leurs échanges.

Nous faizzons fassse à un mal qui ssse répands par contagion et qui en moins d'une décade a emporté un malade ssssur sssinq. Les ssssymptômes me font penssser à une origine alimentaire, très sssertainement une malveillance... Il faut donc parer au plus-zurgent, ssssi vous me le permettez je vais rédiger un bon pour mon magazzinier, envoyez deux ssserviteurs cherchez ssses biens au plus vite, le temps joue contre nous. J'ai d'autres quessstions comment le domaine est-il alimenté en eau et en boisssssons diversssses ? Y a t-il eu des faits particuliers dans les dizzons deux, non trois décades avant le que le premier cas ne sssse déclare ?

[hrp] je rapelle que mon perso a un serpent venimeux sur les épaules...

[Galathée]

Dame Clarence fut énergiquement escortée à l'extérieur par sa dame de compagnie, malgré la véhémence de ses cris et ses tentatives pour se libérer. Led Shark entendit cependant la bordée d'injures peu dignes qu'elle proféra en sortant, notamment les adjectifs reluisants qu'elle attribua au "monstre" qu'il était. L'intendant avait l'air passablement embarrassé mais il préféra jouer la connivence.
" Les femmes sont si sentimentales, n'est-ce pas... Tout ce drame pour un marmot... Valeurs étranges. Enfin, revenons à nos affaires." fit-il, avec un sourire peu compatissant.
" Parons, parons, vous avez raison... Que votre magasinier nous dépanne, Sire Hulven n'y verra aucun inconvénient... Mais pour répondre à vos questions, nous sommes alimentés en eau via deux puits, et le ravitaillement pour la famille de Sire Hulven est livré par trois grandes maisons spécialisées du quartier commerçant... La brasserie Feu-de-Panse, les Vins de la Côte Hostile et les Sources de Soufre. Nous n'avons à déplorer aucun incident avec ces gens. D'ailleurs, seul le petit Willhem est tombé malade dans la famille. Tous nos problèmes viennent des esclaves... "
Comme pour appuyer son discours, un homme qui déplaçait des vasques s'interrompit dans son travail pour se plier en deux, et vomir allègrement sur le sol, déclenchant un tonnerre de protestations étouffées chez ses compagnons.

[Led Shark]

Led Shark se demandait si en plus d'être cruels ( chose commune dans cette vile cité ) et stupides, ( chose commune à tous les mortels ) les habitants du domaine des Lentemort n'étaient pas aussi tout simplement des ignares des choses les plus simples de la vie...

C'est la ressssponsssabilité des femelles-zhumaines d'asssurer la protecsssion de leurs petits non ? L'inssstinct, avec l'aide du stressss aura repris le desssssus, voilà tout. Sssessssi n'a que peu d'importanssse au final, je vais vous-zemprunter de quoi écrire et ...

C'est à ce moment-là qu'un esclave de passage déposa le maigre contenu de son estomac sur le sol à quelques pas seulement de l'herboriste...

La réaction de ce dernier immédiate, en un réflexe salvateur il retint immédiatement sa respiration et se dirigea vers les substances répandues par le malheureux humain. Toujours sans respirer il incorpora quelques gouttes d'une substance mielleuse, attendit quelques secondes pour apprécier les résultats...

Avant même qu'il ne parle, tous dans la salle ne purent se tromper sur sa réaction, malgré ses traits de reptiles, c'était la peur qui était clairement visible sur le visage du vieux druide...

Après quelques secondes de battement, l'herboriste eu un mouvement de recul et, toujours sans respirer alla droit sur l'intendant.

Nous devons sssortir de sssette pièsssse et vite !

Et joignant le geste à la parole il saisit le serviteur par la manche et en un seul bond les deux humanoïdes avaient rejoint le couloir...

[Galathée]

Si l’odorat du vieux druide ne l’avait pas trahi, et ce n’était que très rarement arrivé, l’origine de la soi-disant maladie qui affectait les esclaves Lentemort était toute trouvée : un des puits devait abriter un agent infectieux particulièrement virulent, qui avait ensuite voyagé de proche en proche... Il y avait cependant peu de chances que cette source de mort soit arrivée là toute seule.
« Mais qu’est-ce qui se passe ? Qu’est-ce qu’il a ? » fit l’intendant, encore commotionné. « Ils vont en profiter pour chaparder de la nourriture, si je n’y retourne pas ! »
Disant cela, il posa la main sur la clenche de la porte, mais dévisagea l’homme reptile avec un peu d’appréhension.
« Est-ce si dangereux ? »

[Led Shark]

J'ignore sssi on peut qualifier le plus formidable des poizzons jamais inventés par les sssserviteurs de Loth de dangereux, mais qu'ils volent la nourriture de la rézzzerve est le cadet de mes ssssousssis ! Ils sont probablement promis à une mort sssertaine et nous ausssssi ! Le ssseul antipoizzzon connu au vin de Loth ne sssauve qu'une vie ssssur sssinq ! Ssss'est un mal que transsssportent des sssspores, ssssi par malheur nous les-zavons resssspirés ...

De longues secondes de silence s'écoulent alors que l'herboriste semble perdu dans ses esprits. Le silence de l'homme lézard était tout sauf rassurant...

Le mal était désormais identifié, ceux qui étaient encore vaillants s'en sortiraient peut-être, les malades étaient déjà morts, le petit héritier devenait dangereux pour tous ceux qui le veillaient, une chance que l'herboriste ai été appelé si vite, quelques jours plus tard et il n'y avait plus que des cadavres dans le domaine...

Faites ssstériliser cette pièssse dès que possible ! que tousss mettent un linge imbibé de vinaigre devant leur nazzzeaux et faites condamner les puits !

Il n'y avait pas plusieurs méthodes pour lutter contre le vin de loth, il eut alors une idée, c'était tellement simple ! Le vin de loth, qui comme tout ce qui proviens d'ombreterre porte mal son nom, se sont de minuscules spores qui se logent dans l'estomac de la victime, alors ils deviennent des champignons, qui en quelques jours ou quelques semaines arrivent à maturité et répandent leurs spores dans tous l'organisme, une fois les poumons atteints c'est fini, la mort frappe dans les deux heures... les spores se répandent via la respiration et contaminent les alentours ou le "poison" reste vivant quelques mois en dehors du corps. Mais en tapissant de gel l'estomac et en expulsant ce gel via les déjections les chances de survies seraient bien meilleures...

[Galathée]

Le ton dramatique du druide remplit son office. Blême, l'intendant héla un serviteur qui s'était immobilisé en bout de couloir, alerté par le fracas.
" Rassemble les hommes en bonne santé. Appelle Sire Hulven..." commença-t-il. " Que devons-nous faire des malades ? Ils sont disséminés un peu partout dans le domaine... Certains... certains sont même sortis... Vous êtes certain que c'est... que c'est bien cette substance ?"
Mais le regard de Led Shark ne laissait plâner aucun doute.
" Suivez-moi à la cuisine... Nous trouverons du vinaigre..." ajouta-t-il en se mettant en mouvement.

[Led Shark]

Du vinaigre, pourquoi pas, l'herboriste ne croyait pas vraiment à l'efficacité de simples mouchoirs imbibés de vinaigre, mais au moins l'air respiré serait à peu près sain, le vinaigre pourrait au mieux filtrer le plus gros des spores... L'urgence était de stériliser le domaine et de condamner les puits... Il avait plusieurs heures avant que les spores qu'il avait malheureusement ingérées ne commencent à se développer... D'ici là il aurait le temps, espérait il de rendre sûre au moins une parte du domaine...

Le plus délicat serait de traiter le garçon, sa méthode était dangereuse, car elle pouvait être mortelle, mais d'un autre côté si les premiers symptômes ne sont pas trop vieux, l'enfant s'en sortirait....

Sa seule préoccupation pour le moment était de n'en respirer qu'un minimum, il remercia silencieusement Sylvanus d'avoir doté sa race d'un souffle long et économe, les hommes lézards avaient en effet la chance de pouvoir retenir leur souffle de longues minutes, même sous l'effort, dans la situation présente c'était heureux...

Voici la teneur des pensées du vieil herboriste alors que lui et l'incompétent qui servait d'intendant au domaine se rendaient à aux cuisines du domaine...

[Galathée]

Peu après l’arrivée de l’herboriste et de l’intendant aux cuisines, Sire Hulven fit son apparition, d’apparente mauvaise humeur.
« Que me raconte-t-on ? Que mon domaine est infesté d’un germe purulent ? Potentiellement mortel pour l’ensemble de mes gens ? Qu’est-ce ? Comment cela se peut-il ? » s’emporta-t-il avec virulence, fixant tour à tour Siméon et Led Shark.
Comme son serviteur restait blême et l’homme lézard imperturbable, Hulven finit par se calmer.
« Dites-moi ce qui doit être fait et finissons-en. » grommela-t-il. « Ensuite j’irai trouver le chien qui a introduit ce poison en ma demeure, et je lui arracherai le coeur. »
L’herboriste réitéra ses instructions et Hulven donna ses ordres, envoyant bien des hommes au coeur de l’épidémie, munis tout juste d’un chiffon imbibé de vinaigre sur le nez.
« Je vais envoyer ma famille auprès de ma soeur pendant que nous nettoyons ce foutoir... » fit-il ensuite et s’apprêta à quitter la pièce.
« Sauf votre respect... » commença alors Siméon.
Hulven fit volte-face, sinistre.
« S’ils sont déjà infectés... »
Les deux humains se tournèrent alors vers Led Shark.
« Maître herboriste ? »

[Led Shark]

Hulven ravalait son mépris, le "maître herboriste" savourait la scène en connaisseur. Ce béotien parvenu de noble et son incapable d'intendant commençaient à appréhender le sérieux de la situation... Il dû réprimer un sourire avant de reprendre le cours de ses pensés et ses instructions

Nous sommes tous infectés, le domaine y compris, les puits devront être condamnés jusqu'à ce qu'ils soient assainis, ce domaine et tous ce qu'il contiens devront être évacués et copieusement enfumé au tirus Herëistae puis lavé à grandes eaux et au savon d'huile de saradone, il nous faudra également subir le même traitement, les plus atteins n'ont déjà plus les poumons suffisants pour survivre au seul traitement connu, il nous faudra enfin prendre un contre poison basé sur la même plante. Vous auriez dû me faire mander dès le premier décès, le vin de Loth est un poison rapide à retardement, quelques jours de plus et il n'y avait plus que des cadavres dans cette maison. Je doute que plus du tiers des sujets ne survive, le contre poison est d'autant moins efficace que le mal est bien implanté dans le sujet.

[Galathée]

Hulven semblait prêt à rétorquer quelque chose, mais il se contint, les bras croisés, sa grande carcasse voûtée.
« Très bien. J’imagine que vous avez ce qu’il faut pour préparer cet antipoison dans votre boutique. Ainsi que de l’huile de saradone... » commença-t-il à l’intention de l’herboriste. " Votre prix est le mien. »
Il apostropha ensuite son intendant.
« Rassemble les hommes en état et condamne les puits. Trie ce qui reste des esclaves. Rien ne sert de perdre son temps avec les plus atteints. Les autres, mets-les dans l’écurie en attendant... »
Il s’interrompit et se tourna vers Led Shark.
« Qu’en est-il des bêtes ? Sont-elles également sensibles à ce poison ? »

[Led Shark]

Led Shark n'en supporta pas davantage, la bêtise crasse des humains soulevait le coeur du vieux druide. Bien sûr que les bêtes étaient aussi contaminées !

Nerveusement il rédigea un bon de commande pour Nitirz. Il fallait faire vite et les quantités astronomiques des produits présageaient d'un paiement des plus appréciables. Le prix annoncé par l'herboriste avait fait vaciller même le stoïque Hulven c'était une belle somme même pour les Lentemort, mais l'herboriste, un sourire sadique aux lèvres, avait rétorqué au « maître » des lieux qu'il venait de vider des stocks qui avaient mis des années à se constituer et qu'il ne trouverait personne à Mélandis ou à même à Manost qui puisse lui fournir de quoi purifier son domaine en quantités suffisantes à temps... Le seigneur n'avait pas le choix il dû payer l'herboriste qui exigeait, comme à l'inaccoutumé, un paiement intégral avant de délivrer les biens commandés. La somme exigée tenait dans une lourde bourse de la taille d'un choppe naine, l'herboriste se faisait payer en gemmes comme toujours...

Le reste de la journée fut consacré à l'assainissement du domaine et au traitement des malades que le maître des lieux désirait sauver. Les autres durent être achevés et incinérés au plus vite pour prévenir toute contagion. Tous durent prendre le seul antidote connu et l'état de l'enfant préoccupait l'homme lézard, sans rien dire à personne il avait fortement réduis la dose de la première prise du jeune homme, il espérait ainsi combattre le mal progressivement en augmentant les doses petit à petit.

Ce qui ne l'avait pas empêché de prescrire le traitement pour une période bien plus longue que ce qu'il était nécessaire... Hulven de Lentemort était riche à mourir et Led Shark n'avait eu aucun scrupules à lui prescrire un traitement trois fois trop long, ce laps de temps lui permettait de soigner progressivement le jeune Willhem qui semblait se porter un peu mieux mais s'était mis à délirer vers le milieux de l'après midi, l'herboriste ne pensait pas pouvoir le sauver, mais au moins de cette façon ses chances de survies étaient meilleures, Led Shark ne lui donnait qu'une chance sur deux, mais le vieil homme lézard ne partagea pas ces spéculations...


Durant toute la journée et une bonne moitié de la nuit des esclaves durent arpenter les couloirs empestés de poison avec des sortes d'encensoirs qui répandaient une épaisse fumée verte que l'herboriste avait garantie « mortelle pour poison. » Le lendemain matin il leur faudrait presque inonder le domaine et cela impliquait d'aller chercher de l'eau au puis commun le plus proche. La corvée d'eau devait se prolonger au moins deux ans car l'herboriste affirmait que les puis et la terre alentour seraient contaminées pour au moins dix-huit mois. Durant les opérations l'herboriste avait ordonné, au grand dam des Lentemort, l'évacuation des bâtiments. Toute la noble famille assistait donc au spectacle depuis le jardin, fulminant sous l'affront d'être chassés de leur demeure par un vulgaire empoisonneur de pacotille ! Ça allait se payer, d'autant que l'herboriste affirmait que seuls des amateurs particulièrement ignorants des usages du meurtre oseraient user d'un poison aussi voyant...

[Galathée]

HRP : Bon, on va considérer qu’Hulven a fait mander Mornagest le lendemain matin, sinon je ne vois pas bien comment le Conseiller aurait pu mettre 10 heures pour parvenir jusqu’à un domaine qui se trouve dans le même quartier que l’Antichambre !

Le Conseiller et son escorte parvinrent au domaine Lentemort alors que celui-ci bouillonnait d’effervescence. Ils furent arrêtés aux grilles par deux hommes en armes aux mines éreintées et purent tout juste observer un étrange manège par delà le portail : apparemment, on lavait la demeure à grandes eaux. Dans la cour se trouvaient Hulven, ainsi que la silhouette dégingandée d’un homme-lézard. Ils étaient cependant trop loin pour que Mornagest puisse saisir leur conversation.

« On ne passe pas ! » s’exclama le premier homme.
Le second, apparemment plus circonspect et impressionné par la mise des visiteurs, s’empressa d’ajouter :
« Le domaine est sous quarantaine. »

Hulven avait passé une mauvaise nuit, debout dans son parc, à diriger ses gens tandis qu’ils assainissaient son domaine. L’odeur pestilentielle des bûchers où ils avaient brûlé les esclaves flottait dans l’air, se mêlant aux effluves infectes du contrepoison. Si l’homme-lézard était a priori le sauveur du jour, Hulven avait quand même beaucoup de mal à supporter son air supérieur et son éternel rictus qu’il trouvait un peu trop réjoui à son goût. Mais il fallait supporter l’herboriste tant que le problème n’était pas réglé.
Ce dernier avait pu découvrir une partie de la famille Lentemort, exilée sur les pelouses, deux femmes, deux filles, deux fils, dont l’aîné était toujours entre la vie et la mort. Hulven avait l’air de peu s’en soucier, à vrai dire, tant que le cadet ne s’en approchait pas. La mère, par contre, négligeait les conseils de prudence dispensés par Led Shark pour veiller le gosse avec diligence.
« Je pense que nous avons suivi vos directives à la lettre, Led Shark. » disait Hulven. « Quand pouvons-nous rentrer ? »
Il jeta un regard sur sa famille qui errait dans le gazon ras, puis revint sur l’herboriste.
« Les petites nuits au grand air me rappellent ma prime jeunesse, mais je pense que les dames apprécient moins le confort. »

[Led Shark]

Je vous conssseille d'attendre que les vapeurs ssse sssoient dissspersées, mais dans l'absssolu vous pouvez réintégrer vos pénates dès ssset insssstant, notez bien que vos puis resssstent contaminées par le vin de Loth, il vous faudra les-zabandonner pour au moins deuzz ans, une fois ssse délai écoulé, faites vérifier l'état de vos puits par moi ou par un guérissssseur compétant. Je vous ssssignale enfin que l'uzzzage de ssse poizzzon est prohibé dans toutes les sssités du contient et que tous les cas doivent être ssssignalés aux-zautorités de la Ssssité. Ssshhssss à ssse propos je vois que nous-zavons de la vizzzite...

Tout en parlant l'herboriste arborait un large sourire du non pas à la lourde bourse de gemmes qu'il venait d'ajouter à ses réserves, mais la satisfaction profonde et cruelle d'avoir initié la noble et respectable famille Lentemort aux joies de la nuit à la belle étoile. Il se déambulait vers la sortie du domaine accompagné d'un Hulven de moins en moins amical lorsqu'ils aperçurent le petit attroupement à la grille...

[HRP] Mornagest là c'est à toi...

[Mornagest]

Le chancelier avait conservé sa mauvaise humeur le trajet durant. Il se rembrunit davantage en voyant la silhouette d'Hulven Lentemort. Dommage, pensa-t-il à part lui, que ce crétin n'a pas été touché en premier lieu...

Il avisa les gardes d'un air non moins maussade, et leur déclara vertement :

"J'ai été convoqué par votre "maître", et s'il ne me laisse pas entrer sur-le-champs, il risque de rencontrer bien plus de problèmes que ce qu'il en a pour l'instant."

Les gardes de l'escorte de Mornagest esquissèrent un sourire en voyant la déconfiture de ces mercenaires au ventre rebondi par les orgies et le manque d'exercice régulier. Rien à voir avec les troupes impériales, dont l'entraînement martial donnait une réelle rigueur de corps et d'esprit - dans la plupart des cas bien entendu.

[Galathée]

Les gardes jetèrent un regard inquiet sur leur employeur, lequel descendait dans leur direction.
« Laissez-les entrer. » lança Hulven en s’immobilisant.
S’il y avait bien une chose que le noble détestait, c’était bien les parvenus mal dégrossis comme ce Chancelier. Qu’un homme aussi rustre ait pu s’élever jusqu’à ce poste était bien la preuve que Mélandis filait un mauvais coton. Mais il fallait faire avec, comme toujours. Les précédents n’avaient pas été des cadeaux non plus, à bien y réfléchir.
Les gardes s’effacèrent donc, laissant l’escorte de Mornagest pénétrer sur les lieux en voie de décontamination.
« Bienvenue en mon domaine, Chancelier. » fit Hulven comme le guerrier s’approchait.

[Mornagest]

Ils entrèrent, le Chancelier et ses deux gardes, et s'immobilisèrent à un mètre d'Hulven. Mornagest n'aimait décidément pas ce noble imbu de lui-même. Et son accueil faussement courtois ne laissait rien présager de bon. Il attendait probablement quelque chose de lui, mais ne pouvait se permettre d'être trop insultant... cependant, par là même il donnait tout simplement l'envie au guerrier de l'étrangler de ses propres mains. Ce serait pour plus tard, sans doute...

"Seigneur Lentemort. J'ai cru comprendre que la situation était urgente, c'est pourquoi j'ai décidé de prendre les devants. Me voilà donc à votre entière disposition."

Il avait gagné en expérience des discours obséquieux, mais ne parvenait pas toujours à y glisser une pointe de cynisme. Il espérait que Lentemort prenne ce formalisme pour ce qu'il était : un masque sous lequel bien d'autres choses se cachaient.

[Galathée]

Hulven croisa les bras et sourit. Ainsi le Chancelier semblait s'être quelque peu discipliné. Comme quoi, on pouvait dresser même les plus galeux des chiens.

" J'apprécie votre diligence, Conseiller. Mais j'étais sur le point de me rendre à l'Antichambre, il ne fallait pas vous déranger..."

Il sourit, mielleux.

"Puisque vous êtes là, cependant..."

Il se tourna vers l'herboriste.

" Mon domaine a été victime d'une attaque sournoise, à l'aide d'un poison rare et violent. Plus de la moitié de mes esclaves sont morts et mes puits sont contaminés. Apparemment, cette substance est à ce point dangereuse que les Autorités doivent en être informées. Mais peut-être Led Shark pourra-t-il vous en dire davantage... Ma requête personnelle est que le Conseil intervienne pour trouver le responsable de ce... gâchis."

[Led Shark]

Led Shark avait suivi Hulven de Lentemort dans l'espoir de voir le nobliau se faire remettre à sa place par quelque officier prétentieux. Mais la livrée des gardes, lui rappelait le corps d'élite de l'antichambre du conseil, où il se rendait régulièrement déclarer ses stocks... Le Personnage qu'ils escortaient lui était inconnu. Il ne lui fallut pas longtemps pour identifier le nouveau venu comme Mornagest le Haut Chancelier en personne ! Lentemort avait fini par déranger quelqu'un d'un peu trop puissant pour lui semblait-il... Le spectacle n'en serait que meilleur...

Perdu dans ses pensées l'homme lézard remarqua à peine que cet incapable de Lentemort se défaussait sur lui ! Pitoyable comportement, qui appelait à une petite leçon de choses pour le sieur Hulven...

Shsss Chanssselier, le domaine a été infecté à l'aide d'exsstrait de ssssuc de drider, ou "vin de Loth", poizzzon passsé de mode et peu uzzité, car trop voyant, fasssile à identifier et trop inssstable. Le délai d'incubasssion est d'une décade, et sss'il est traité dès les premiers cas, la menassse s'arrête là. Toutefois, je n'ai été mandé que tardivement, après plus d'une décade de contagions ! Shsss ... Par conssséquent je ne ssssaurais être tenu pour resssponsable de posssibles contagions-zet morts qui ssssurviendront hors du domaine. Les proporsssions prizzzes par la contagion et donc par les-zopérasssions d'asssainisssement sssont comme vous pouvez le voir, importantes...

L'herboriste désigna du chef l'indescriptible chaos du va et viens des esclaves qui finissaient à peine de laver les bâtiments. À Hlven d'assumer son incurie !

[Mornagest]

Le guerrier fixa sur Hulven un regard chargé de reproche et de noirceur. Tout à fait comme il se l'imaginait ; cet imbécile prétentieux avait probablement refusé d'admettre que ses esclaves étaient malades, et ensuite, venait geindre pour qu'on fasse le travail à sa place - et plus délicat par sa faute. Mornagest aurait préféré le laisser se débrouiller seul, tandis qu'une quarantaine lui serait imposée dans son domaine, afin d'éviter la contagion au reste du Havre Bourgeois.

Le chancelier ne manqua pas l'occasion de fustiger Lentemort.

"Il semblerait que vous ne soyez pas en mesure de diriger votre maison, très cher... vous me demandez de trouver le responsable, certes, mais je pense en avoir déjà trouvé un, au moins."

Il parla ensuite aux deux personnages :

"A votre avis, qui avait la possibilité d'épandre ce poison dans le domaine ? Où a-t-il été placé ? Dans la nourriture ? L'eau ?"

Le plus élémentaire consistait à comprendre comment cela s'était produit. Ensuite, voir qui avait intérêt à ce que cela se produise. Le chancelier pourrait facilement fournir une liste de plusieurs dizaines d'ennemis jurés des Lentemort, mais cela ne leur servirait pas pour l'heure...

[Galathée]

Hulven fulminait. Ainsi le Chancelier et cette créature se permettaient de mettre en question la manière dont il gérait son domaine. Ils avaient un sacré culot. Un culot typique de ceux qui n’avaient jamais eu ce type de responsabilités, une maisonnée à diriger, des esclaves paresseux et pathétiques à encadrer. Mais protester n’aurait servi à rien. Ni l’homme-lézard ni le Chancelier n’étaient capables de comprendre sa situation. Et ils n’en avaient manifestement pas envie.
« N’importe lequel des esclaves, je suppose. » fit Hulven. « Mon domaine n’est pas un moulin, on n’y entre pas comme ça... Contrairement à ce que vous imaginez certainement. Mais les puits sont accessibles lorsqu’on y pénètre. S’il y avait eu infraction, mes gardes l’auraient vu. »
Il fixa Mornagest sans aménité.
« Quant à savoir où ils se sont procuré ce poison... »
Il se tourna vers l’herboriste.
« Peut-être chez vous ? »