[Bâtiment] Les Services de Renseignements Lathandriens

[Zéphirah]

[Quête : le Châtiment de l'Aube]

Zéphirah passa une main sous les replis de sa cape, et en sorti plusieurs clés, dont une, elle le savait, ouvrirait les cellules.
Comme elle allait vers la première cellule, l’une des rares qu’on avait fermé à clé, son geste resta en suspend. Elle envisagea avec la plus extrême prudence de garder une valdris, au cas où on lui aurait tendu un piège. Car si son arrivée semblait les avoir prit au dépourvu, il ne fallait pas écarter, qu’en toute éventualité, ils s’attendaient à de la visite. Garder emprisonnés de pareils hôtes n’était pas sans risques.

Il lui sembla entendre des voix étouffées venant d’une cellule du fond. La cloison des portes, qui était très épaisse, ne laissait presque rien filtrer, et le seul moyen d’en juger le contenu était de le vérifier soi-même. Avec un grincement de mécanisme rouillé, le verrou glissa. La lourde porte, qu’il était si dure de faire bouger, grinça sur ses gonds, et Zéphirah l’ouvrit tout juste assez pour y glisser sa frêle silhouette.
Deux hommes se tenaient debout dans l’enclos. Au premier coup d’œil, elle reconnu d’emblé le haut conseiller Mélandien, que pourtant elle n'avait jamais vu. Et alors, seulement après les avoir tous deux observé, avec une attention non feinte, elle se hâta de leur dire ;

« Sortons d’ici, et vite ! Le temps n’est pas aux présentations, mais comme vous devez fort vous en douter, je n’ai pas de mauvaises intentions à votre égard… »

Pour le moment...

Elle fit de nouveau gronder la porte et l’ouvrit en grand, jugeant inutile de s’attarder en ces lieux.

« Je n’ai pas eu le temps d’approfondir ma visite, je n'ai pas la moindre idée de l'endroit où sont vos armes. »

[Agrippa]

[Quête : le Châtiment de l'Aube]</span>

Jamais Agrippa n'aurait pensé que la vue d'une mélandienne couverte du sang de ses victimes ne lui procurerait une sensation de plaisir aussi forte.

*Libres! Gloire à toi, Dénéir, qui n'abandonne pas si facilement à leur sort ceux qui ont dédier leur vie à ton service,* pensa-t-il.

Il allait donc vivre, et Mornagest également.

L'Ambassadeur mélandien était sorti le premier de la cellule, et contemplait d'un air appréciateur les cadavres sans vie des agents tombés sous les coups de Zéphirah. Il ne put s'empêcher d'émettre un sifflement appréciateur.

Le trio se dirigea vers la sortie, mais arrivé au pied des escaliers, Mornagest s'arrêta brusquement. D'un geste autoritaire, il fit signe à son agent de garder l'entrée du bâtiment, et monta quatre à quatre les marches vers les étages. Deux minutes plus tard, il revint avec une épée dans une main et le bâton de clerc d'Agrippa dans l'autre.

-Ceci vous appartient, il me semble...

Sans un mot supplémentaire, il s'élança vers la sortie, talonné par le clerc et la voleuse. Le groupe s'enfonça rapidement dans l'obscurité des petites ruelles désertées à cette heure de la nuit, et ne s'arrêta qu'une fois en sûreté sous un porche à quelques rues du siège des SRL.

-Votre excellence, permettez-moi de vous avertir, commença Zéphirah... <span style=\'color:#FFDAB9\'>A mon arrivée à Luménis, j'ai eu l'occasion de recueillir des informations sur le complot dont vous avez été la cible... et des Mélandiens sont impliqués dans l'affaire. Il n'est pas sûr pour nous de retourner pour l'instant à l'Ambassade.

En quelques minutes, Zéphirah relata à son supérieur ce qui c'était passé à la Taverne de la Bienveillance. Après une courte discussion, il fut décidé de se rendre dans le quartier des Docks, de manière à ce qu'Agrippa puisse récupérer les effets qu'il avait laissés dans sa chambre, et de pouvoir rechercher des informations dans les auberges louches qui abondaient sur le port.

[Ben-jXX]

En provenance de l'ambassade de Melandis [quête: le châtiment de l'Aube]

Ben-j n'eut pas le temps de se perdre dans la ville qu'il se trouvait déjà devant l'imposante bâtisse des renseignements lathandriens (par chance le bâtiment ne se trouvait pas loin de l'ambassade de Mélandis).

Bien qu'imposant, la bâtisse restait discrète, voire banalisée (aucune devanture, aucune inscription sur la porte), de ce fait, Ben-j ignorait si le lieu était tenu secret ou non.
De toute façon, ce bâtiment ne trompait plus personne, quand Ben-j avait demandé à un passant son chemin, ce dernier lui avait répondu:
"les renseignements lathadriens? C'est facile! Vous prenez la deuxième à gauche, vous ne pouvez pas vous tromper, c'est le grand bazar en face de vous où l'on voit entrer des gens avec des gardes et qui ne ressortent jamais"

Ne sachant pas quelle stratégie adopter, Ben-j décida d'entrer dans la bâtisse et de demander franco où était l'ambassadeur.

Après avoir "transformé" sa toge de moine en banale tunique, Ben-j pénêtra dans le hall. Par chance, la porte n'était pas fermée. Au moment où il commença à inspecter, un mage se téléporta devant lui et lui demanda avec un ton "on ne peut plus hostile" ce qu'il venait faire dans ces lieux.
"Je viens de faire toute la ville pour trouver l'ambassadeur de Mélandis et on m'a dit qu'il était retenu ici. Voyez-vous, je suis un commerçant import-export et je viens apporter à son excellence l'ambassadeur les capes de soie qu'il m'avait commandé."
Et Ben-j de son air le plus niais possible exhiba au mage deux vulgaires étoffes trouées, une bleue et une rouge.

[Agrippa]

[Quête : le Châtiment de l'Aube]</span>

Le mage affecté à la garde du siège des SRL eut un rictus de mépris pour la tentative de Ben-j de justifier sa présence. Et la journée précédente avait été assez éprouvante pour tout le monde pour que le mage ait envie de passer sa frustration en s'exerçant sur le Mélandien.

-Ne me racontez pas d'histoires... si vous étiez réellement marchand, vous n'auriez pas pris le risque de montrer votre tête ici. D'ailleurs je serais curieux de savoir comment vous avez appris que l'ambassadeur avait été retenu ici.

Ben-j commençait à se demander s'il n'avait pas poussé sa chance un peu trop loin. Heureusement pour lui les circonstances jouèrent en sa faveur. Un deuxième homme apparut dans le dos du mage, vêtu des mêmes habits, mais portant une broche sur sa robe. *Un insigne d'officier*, pensa Ben-j.

-Laisse, Arkan. Ce "marchand" m'intéresse. Je me demandais justement combien de temps nous aurions à attendre l'apparition d'agents mélandiens...

Il reprit après une pause, s'adressant cette fois-ci directement à Ben-j.

Puisque vous en savez aussi long , vous devez bien être également au courant des circonstances troubles de la disparition de l'ambassadeur. Un coup d'Etat a été tenté au cours des dernières quarante-huit heures, et a échoué, mais les forces loyalistes ont subi de lourdes pertes, notamment ici, au siège des SRL. Parmi ces pertes se trouve malheureusement le Haut-Conseiller Garfield. Nous sommes toujours à la recherche de son corps dans les décombres fumantes d'une villa du disctrict sud.

Ben-j sentit qu'il fallait profiter de l'humeur de l'officier-mage pour jouer franc jeu... jusqu'à un certain point.

-Vous avez raison, je ne suis pas marchand. Veuillez me pardonner pour ce stratagème... mais être Mélandien n'est pas très bien vu dans votre cité. Je suis envoyé par l'ambassade pour retrouver et secourir l'ambassadeur. Vous comprendrez maintenant d'où je tiens mes informations. Puis-je espérer d'autres renseignements pour me permettre de remplir ma mission?

Il lui en coûtait d'être aussi poli avec un Luménien, mais tel était le prix à payer pour retrouver ce satané ambassadeur. L'officier fronça les sourcils, et examina encore le Mélandien avant de se décider à répondre.

<span style=\'color:aquamarine\'>-Aux dernières nouvelles, un carnage a eu lieu à la taverne de la Bienveillance. Et l'on vient de me rapporter que des troubles ont été signalés dans le district est... Chez les Ilmates, à ce qu'il paraît. Voilà tout ce que je sais.

[Ben-jXX]

"Mmm, très bien je vous remercie Monsieur de toutes vos informations."
Sinon, vous ne voulez pas non plus de superbes étoffes rouge et bleue? Pas cher! (j'arrête mon délire lol)

L'officier ne pouvait se douter que Ben-j avait des intentions plutôt malveillantes envers l'ambassadeur. Le flot de renseignements fit sourire le moine.

Ben-j pensa qu'il n'avait rien de mieux à apprendre d'une vulgaire bagarre dans une taverne, il décida donc de se rendre là où les évènements semblaient être les plus frais: dans le quartier est.

[Agrippa]

[Quête : le châtiment de l'Aube]</span>

-Ce gars m'a vraiment pris pour un demeuré, grommela l'officier mage à son subordonné une fois que Ben-j se fut éloigné d'une dizaine de mètres <a href=\'http://www.baldursgateworld.fr/lacouron ... hp?t=13165\' target=\'_blank\'>en direction du Quartier sud</a>. Voyons voir ce qu'il a dans le ventre... Arkan, suis-le et ne le lache pas. C'est probablement un espion mélandien qui prépare un sale coup. Tiens-moi au courant par les moyens habituels.

-A vos ordres, lieutenant. J'ai l'autorisation d'intervenir en cas de grabuge?

<span style=\'color:aquamarine\'>-Oui, mais seulement s'il n'y a pas d'autres solutions... file maintenant!

Le garde s'enfonça dans la nuit luménienne sur la piste de Ben-j, bien décidé à ne pas décevoir son supérieur.

[Taliesin]

[Quête : l’invasion des ombres]
<o></o>
L’homme venu du camp des réfugiés arriva devant le bâtiment des services secrets au moment où s’en éloignait, discret comme un ombre, un individu dissimulé sous un grand manteau de voyage au capuchon relevé. Le nouveau venu ne le remarqua même pas et frappa doucement à la porte. Presque aussitôt, un petit panneau ménagé dans l’huis pivota, et une voix chuchota :
<o></o>
<!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]--> <!--[if !supportEmptyParas]--> -Que voulez-vous ?
-J’ai des informations de la plus haute importance. Une révolte se prépare dans les quartiers est, murmura le visiteur.
-Chut, taisez-vous ! siffla la voix.
<o></o>
La porte s’entrouvrit, et l’homme se glissa à l’intérieur. S’il s’était attendu à se retrouver nez à nez avec un garde de forte stature, il en fut pour ses frais : l’individu qui lui faisait face était fin et élancé, du genre à cacher toute une panoplie de coutelas dans le moindre repli de ses vêtements.
<o></o>
<!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]--> -Une révolte, vous disiez ?
-Oui. Un type est venu raconter que des insurgés allaient bientôt s’en prendre aux garnisons du quartier est.
<o></o>
L’autre hocha sombrement la tête.
<o></o>
<!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]--> <!--[if !supportEmptyParas]--> -Suivez-moi, fit-il simplement.
<o></o>
Il conduisit l’ancien réfugié au premier étage, et le fit patienter tandis qu’il se faufilait derrière une porte entrebâillée. Il reparut un instant plus tard et lui fit signe d’entrer.
<o></o>
La porte donnait sur un petit bureau au mobilier plus que spartiate : des étagères s’étalaient le long des murs, recouverts d’une masse de livres et de parchemins, tandis qu’une table non moins surchargée occupait le centre de la pièce. Derrière les impressionnantes piles de paperasse émergeait un visage pâle, aux traits tirés, aux yeux cernés. Visiblement, le capitaine d’Orik, le chef fraîchement nommé des espions luméniens, n’avait pas dormi depuis belle lurette.
<o></o> <!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]--><!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]--> <!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]-->
-Dites ce que vous avez à dire, lâcha-t-il d’un ton sec, sans même prendre le temps de saluer son visiteur.
<o></o>
Celui-ci, mal à l’aise, fit le récit aussi détaillé que possible de la venue de Dorian au camp des réfugiés et de la nouvelle qu’il avait apporté avec lui. D’Orik l’écouta attentivement, sans le quitter des yeux, puis se frotta le menton d’un air perplexe.
<o></o> <!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]-->
-Pourriez-vous me dire à quoi ressemblait cet individu ? demanda-t-il après un court silence.
-Heu… Un type très grand, un peu moins de deux mètres je dirais… Avec la peau très blanche… -Etait-ce un humain ? -Je ne sais pas… L’avait pas l’air très ordinaire… J’serais tenté de dire que c’était un d’mi-elfe mais… j’suis pas sûr.
<o></o>
D’Orik griffonna quelques mots sur une feuille de papier.
<o></o>
<!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]--> <!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]--> -Savez-vous si la nouvelle se répand rapidement ?
-J’crois qu’oui. Les gens avaient l’air inquiets… Y semblaient pressés de rentrer chez eux…
-Très bien. Vous pouvez disposer.
<o></o>
L’homme demeura un instant immobile, au comble de la gêne. Il aurait aimé évoquer la question de sa récompense, mais le regard que lui lança son interlocuteur l’en dissuada. Il serait toujours temps de la réclamer plus tard…
<o></o>
Quand le réfugié eut quitté la pièce, le chef des services secrets se laissa aller contre le dossier de sa chaise. Le moins qu’on puisse dire était que la situation se compliquait de jour en jour. Il y avait d’abord eu ces histoires de monstre dévoreur de gardes sur le port – ou plutôt de résistants s’en prenant aux patrouilles et libérant des esclaves, pour ne pas souscrire à la crédulité de la populace – et maintenant ces rumeurs d’attaques… L’un de ses agents, basé au Fond de la Barrique, venait de lui faire un rapport similaire. Il fallait donc prendre la chose au sérieux.
<o></o>
Toutefois, un détail le chiffonnait. D’Orik se pencha et fouilla un moment dans une pile de documents, dont il finit par tirer un épais feuillet. Il consulta plusieurs des pages et un sourire mauvais se dessina sur ses lèvres. Oui, c’était bien ça. L’individu colportant la rumeur du soulèvement ressemblait étrangement à celui que lui avaient décrit plusieurs témoins présents aux moment des incidents à la Taverne de la Bienveillance. Il devait s’agir, à n’en pas douter, de l’un de ces résistants dont on parlait de plus en plus.
<o></o>
Mais quel était son but ? Concentrer l’attention des autorités sur le quartier est, tandis que ses complices feraient un coup ailleurs ? Ou bien prévenir la population d’un assaut bien réel ? Oui, cela correspondrait parfaitement à la mentalité de ces maudits lathandriens. Pourtant, l’autre possibilité n’était pas à écarter…
<o></o>
D’Orik se redressa et réfléchit pendant de longues minutes, ses traits crispés par la concentration. Puis il prit une décision. Il allait demander que l’on renforce discrètement les garnisons des quartiers est, tout en faisant circuler l’ordre à tous les agents infiltrés dans la cité de se tenir sur leurs gardes et, surtout, de capturer l’oiseau de mauvais augure sitôt qu’il montrerait le bout de son nez. S’ils mettaient la main dessus, ils pourraient en apprendre beaucoup, il en était certain. Et si ce trublion se terrait dans son antre, ce n’était pas bien grave : ils finiraient par l’avoir de toute façon. Quant à ses petits copains, qu’ils tentent de s’en prendre aux soldats ! Avec les renforts dépêchés sur place, ils en auraient pour leur argent.
<o></o>
Satisfait, d’Orik rédigea à la hâte quelques notes, puis quitta son bureau pour aller les remettre à ses subordonnés. On allait voir ce qu’on allait voir ! <!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]--> <!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]--> <!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]--> <!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]--> <!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]--> <!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]-->

[Taliesin]

[Quête : l’invasion des ombres]
<o></o>
En revenant à lui, Dubnium se rendit compte de deux choses. En premier lieu, il avait un horrible mal de crâne. Ensuite, quelqu’un le trimballait sur son épaule comme un vulgaire sac de pommes de terres.
<o></o>
N’osant ouvrir les yeux de crainte que ses ravisseurs s’aperçoivent de son réveil, l’alchimiste tendit l’oreille. Quelqu’un venait de frapper à une porte. Quelques instants plus tard, il y eut un bruit de glissement, comme si un panneau était lentement repoussé, et une voix demanda :
<o></o>
-Qu’est ce que vous voulez ?
-On a des prisonniers qui pourraient vous intéresser. Le sergent Desmoulins et un gnome qui tentait de l’amener on ne sait où.
<o></o>
S’ensuivit un bref silence, interrompu par le son de verrous et le grincement léger d’une porte entrebâillée.
<o></o>
L’homme qui le portait se remit en marche. A travers ses paupières closes, Dubnium perçut la chute soudaine de luminosité. Il était à présent à l’intérieur du bâtiment.
<o></o>
-Le seigneur d’Orik ne peut vous recevoir immédiatement : il tient conseil avec ses lieutenants. Il va donc vous falloir patienter jusqu’à ce qu’il en ait terminé.
-C’est qu’on a autre chose à faire...
-Comme il vous siéra. Vous êtes libres de partir.
-Et... Pour la récompense ?
-Il vous faudra revenir la chercher. Nous devons d’abord nous assurer de l’identité de vos prises.
-Hum... Alors je crois qu’on va rester et attendre que votre chef soit disponible.
-A votre guise. Suivez-moi.
<o></o>
L’on se remit en marche. Après avoir été rudement ballotté pendant l’ascension d’un escalier, Dubnium entendit qu’on ouvrait une nouvelle porte
<o></o>
-Déposez-les ici en attendant. On reviendra les chercher tout à l’heure. Vous les avez désarmés ?
-Oui, oui. Pas si bêtes, tout de même !
<o></o>
Le gnome fut étendu sans ménagements sur un plancher. Un instant plus tard, la porte claquait, et les pas s’éloignèrent. Lorsqu’un silence total se fut installé, il s’aventura enfin à soulever les paupières. Il se trouvait dans une pièce vide, sans le moindre ameublement. Une fenêtre munie de barreaux l’éclairait chichement. Quant à Desmoulins, il était couché, toujours inerte, juste à côté de lui.

[QDI]

[Quête : l’invasion des ombres]

Devant ce spectacle peu commun pour lui, Dubnium secoua doucement la tête. Malgré la délicatesse du mouvement, il ne manqua pas de réveiller un atroce mal de tête qui n'attendait que cela... Les douleurs passées, il fit le point sur sa situation : capturé par des soldats alors qu'il soignait l'un des leurs, il aurait du se retrouver en prison et l'homme à l'hôpital. Or, ils se trouvaient tous deux ensemble en prison (car Dubnium jugea légitime de supposer qu'une pièce grise possédant une porte fermée de l'extérieur par un verrou et des barreaux aux fenêtres était une cellule et que tout lieu possédant au moins une cellule pouvait être assimilé à une prison).

Qu'en déduire ? Il n'en n'avait pas la moindre idée et le sergent Desmoulins ne lui serait guère utile dans l'état où il se trouvait. Par acquis de conscience, il plongea les mains dans ses poches et y trouva un petit caillou jaunâtre ainsi qu'une espèce de gros morceau de sucre. Visiblement, les gardes qui l'avaient fouillé n'avaient pas prêté attention à ces deux trésors. Tant mieux pour lui, tout n'était pas perdu, bien loin de là. Il allait sortir d'ici et retourner tranquillement à son laboratoire qu'on se le dise ! Afin de se préparer mentalement pour la suite de ses épreuves et d'acherver de remettre son esprit en place, il calcula de tête le volume d'air contenu dans la pièce puis frappa violemment à la porte en hurlant :

" Au secours ! Au secours ! Mon compagnon se meurt ! "

S'ils ne l'avaient pas achevé, c'est qu'il possédait une certaine valeur à leurs yeux... A lui de savoir en profiter !

[Taliesin]

[Quête : l’invasion des ombres]
<o></o>
Il y eut dans le couloir le bruit de pas pressés, puis ce fut celui de la porte qu’on débâclait. Celle-ci s’ouvrit en grinçant, et deux hommes jaillirent dans la pièce. Le premier demeura près de l’entrée, la main sur la garde de son épée, les yeux rivés sur Dubnium, tandis que son compagnon allait s’agenouiller auprès du corps inanimé de Desmoulins.
<o></o>
<!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]--> <!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]--> -Alors ? finit par demander le premier.
-Ben, l’est pas très gaillard, m’enfin l’a pas l’air beaucoup plus mal que tout à l'heure.…

[QDI]

[Quête : l’invasion des ombres]

Dubnium intervint dans le conciliabule que tenaient les deux hommes à grands renforts de gestes éloquents :

" - Parce que vous croyez que c'est possible d'aller plus mal ? Il a un poumon perforé, trois côtes broyés et un début de gangrène. Si rien n'est fait, cet homme risque de mourir dans l'heure ! Je suis médecin, je me nomme Helveticum Rubocrucum et je soigne les blessés sur les champs de bataille sans distinction de camps. C'est une action purement bénévole dont vous-même demain vous serez sans doute heureux de bénéficier ! Je m'occupais de cet homme sur les quais quand j'ai soudainement été pris à partie par des soldats qui m'ont assommé avant de nous amener ici. Il faut qu'on me laisse continuer à lui prodiguer des soins d'urgence et pour ce faire, j'aurais besoin de linges propres, d'eau chaude et de savon. "

Le prétendu médecin regarda quelques instans les gardes étonnés avant d'ajouter pour achever de les convaincre :

"- S'il meurt sous votre surveillance, vous serez responsables... Je doute que vos supérieurs apprécient ! "

[Taliesin]

[Quête :’invasion des ombres]

Les deux hommes dévisagèrent le gnome, échangèrent un regard puis haussèrent les épaules.

-Va pas mourir tout d’suite maintenant ! fit celui qui s’était agenouillé auprès du corps. Et pis, nos gars sont très fortiches pour t’nir les gens en vie l’plus longtemps possible...
-Ouais, m’enfin, s’il veut l’soigner, on va pas le priver, hein ? Ça sera toujours ça de moins à faire pour les autres, pourront commencer à le charcuter tout d’suite !
-Ouais, pas bête. En plus, y peut pas nous causer de tort avec juste des serviettes et du savon ! Mais crois pas que ça te sauvera, hein ! ajouta-t-il en se tournant vers Dubnium. Soigner des rebelles est passib’ de la peine de mort ! T’auras intérêt à jouer serré s’tu veux sauver ta peau !

Il suivit son compagnon à l’extérieur, referma la porte, tourna les verrous et remit les barres en place. Cinq minutes plus tard, ils étaient de retour, portant une bassine rouillée remplie d’eau, des torchons grisâtres et un rachitique morceau de savon.

[QDI]

[Quête : l’invasion des ombres]

A peine les gardes eurent-ils refermé la porte que Dubnium se mit au travail. Il commença pour la forme par bander les blessures de l'ex-sergent Desmoulins avec des linges humides enduits d'un peu de savon pour lutter contre une possible infection. Ce n'est qu'après avoir effectué ces opérations qu'il réfléchit aux possibilités d'évasion qu'il lui restait. Nombreuses étaient les solutions qui s'offraient à lui mais toutes offraient leur part d'aléas et de risque. Etant donné leur situation, il était peu probable que Desmoulins et Dubnium parviennent à s'en tirer tous deux sans casse.

N'étant pas gnome à s'étendre longuement sur un problème dès lors qu'une première idée lui avait traversé l'esprit, l'alchimiste décida de préparer au mieux ses armes sans préjuger de leur usage futur. Il agirait lorsque l'occasion se présenterait. Il s'affaira alors dans toute la pièce, frottant les vieux murs humides avec un chiffon crasseux, réduisant en poudre une petie partie du cristal blanchâtre qu'il versa dans la bassine, remuant cette même bassine afin de dissoudre son contenu... Pour finir, il enveloppa le caillou jaune, assez friable, dans le chiffon et l'écrasa doucement entre ses doigts.

Ayant tout rangé dans ses poches, il but une gorgée du contenu de la bassine et en fit avaler un petit peu plus au sergent qui reprenait peu à peu conscience. Tout était prêt. " Alea Jacta Est ! " se serait sans aucun doute exclamé Dubnium s'il avait été un grand conquérant romain et non un brillant alchimiste gnome.

[Taliesin]

[Quête : l’invasion des ombres]

Les minutes passèrent, s’étirèrent, parurent devenir des heures, et Dubnium n’aurait su dire combien de temps s’était réellement écoulé lorsque, enfin, des bruits de pas et de conversation se firent entendre dans le couloir.

-D’bout, là-dedans ! lança quelqu’un en déverrouillant la porte. L’chef est impatient d'vous voir !

Desmoulins ne broncha pas lorsque le battant s’ouvrit, sans que le gnome puisse savoir s’il faisait le mort ou s’il était réellement inconscient.

-Bon, l’sergent à toujours l’air dans les vapes. Allez l’chercher.

Deux hommes pénétrèrent dans la pièce et se dirigèrent vers Desmoulins, n'accordant qu'un regard indifférent à l’alchimiste.

[QDI]

[Quête : l’invasion des ombres]

Le sergent ouvrit un oeil vaseux et balbutia quelques mots incohérents : " Mon fils... tête... armée... " puis il retomba inconscient entre les bras des soldats. Ceux-ci se regardèrent, tout de même quelque peu inquiets, et se penchèrent sur le corps inanimé, cherchant des traces de vie.

" - Y respire encore, c'est bon !
- Qu'est ce qu'on fait ?
- Y reste toujours le gnome, va prévenir le chef. "

[Taliesin]

[Quête : l’invasion des ombres]

Le garde jeta un regard à Dubnium et acquiesça.

-Ouais, j’y vais, grommela-t-il. Mais il va pas être content C’est Desmoulins qu’il voulait interroger.
:
Il quitta la pièce et repoussa la porte derrière lui, sans toutefois la clore. Le deuxième garde se redressa en haussant les épaules.

-Pas très efficaces, tes soins, l’gnome. T’es pas très doué comme méd’cin, ‘spas ?

[QDI]

[Quête : l’invasion des ombres]

Le gnome eut un sourire satisfait. Si habituellement passer pour un idiot aux yeux d'un imbécile le vexait profondément et déclenchait chez lui une frénésie pédagogique destinée à élever l'interlocuteur à son niveau de connaissance (le contraire n'étant même pas envisageable pour lui), cette fois-ci il allait pleinement profiter de la naïveté du garde. Il eut même un peu pitié pour lui, mais bon hein, c'est pas comme s'il allait en mourir !

" Vous savez, je n'avais rien pour préparer une potion de soin. Je me suis contenté de lui donner un extrait de potion de force pour que cela l'aide à tenir. Oh juste un petit peu car elle est très concentrée et ses effets durent extrêmement longtemps. Je devrais jeter ce qu'il reste avant qu'un rat n'en boive d'ailleurs ou vous allez avoir des problèmes de rongeurs ! "

Dubnium se dirigea vers la bassine et s'apprêta à la renverser...

[Taliesin]

[Quête : l’invasion des ombres]

-Touche pas à ça, avorton !

Le garde avait déjà avancé jusqu'au gnome et soustrait la bassine à ses mains tendues Il en contempla un instant le contenu, la mine songeuse.

-Une potion de force, hein ? C’est vrai qu’le Desmoulins, tout amoché qu’il est, il tient l’coup… T’es p’t’être plus doué qu’t’en a l’air… Hum… Si ton truc marche, t’as une chance d’t’en sortir. On est pas du genre à gâcher les talents, par chez nous. Mais voyons voir c'que ça donne… Si j’peux soul’ver ton sergent avec l’p’tit doigt, ça s'ra bon signe !

Et, portant le récipient à ses lèvres, il avala une gorgée du breuvage.

[QDI]

[Quête : l’invasion des ombres]

Cette gorgée à peine avalée, le garde eut un violent hoquet et chancela un instant avant de s'appuyer contre le mur, un voile devant les yeux.

" Pfiou, l'est forte ta potion ! "

Et en effet, même s'il ne s'agissait pas de l'hydromel pur malt 50 ans d'âge de la Taverne Nordique que l'homme appréciait tant, le breuvage vous brûlait les entrailles et vous tournait la tête. Il pouvait déjà en ressentir les merveilleux effets. Il se sentait bien, parfaitement bien malgré ce feu dans son ventre et prêt à soulever tous les Desmoulins de Toril. L'esprit un peu embrouillé, il fit un pas vers le corps inanimé du sergent et d'un mouvement rapide, il le jeta sur son épaule comme s'il s'agissait d'une plume. Que faire maintenant, il ne savait plus trop : de toutes façons ce n'était sûrement pas bien important...

C'est alors qu'il entendit la voix de Dubnium comme à travers un rêve :

" - Dites-moi Messires, vous pourriez m'emmener vers la sortie avec mon ami ? "

Il jeta un coup d'oeil au gnome qui lui souriait. Et pourquoi pas ? Il faisait ce qu'il voulait maintenant qu'il avait bu cette potion, non ? Il se sentait fort, si fort...

[Taliesin]

[Quête : l’invasion des ombres]

-Ouais, j’peux !répondit-il d’un ton joyeux en prenant derechef la direction de la porte.

A travers la brume euphorisante qui avait envahi son cerveau, le vague souvenir des ordres reçus parvint, un bref instant, à se frayer un passage. Mais il le balaya sans vergogne. Il pouvait faire sortir les deux prisonnier ; il pouvait aussi les forcer à rentrer. Rien qu’avec le petit doigt.

Le sergent sur l’épaule, il avança à grands pas dans le couloir, obligeant le gnome à trottiner ferme pour ne pas se laisser distancer. Ils ne croisèrent personne au cours de leur bref périple, entendant tout juste, parfois, des sons de voix s’échapper de l’intérieur des pièces fermées qu’ils dépassaient.

Finalement, ils débouchèrent dans un corridor fermé d’un lourd huis de bois renforcé de métal. La sortie, songea Dubnium. Ils l’avaient presque atteinte lorsque quelqu’un émergea d’une petite salle, derrière eux.

-Hey, mais qu’est-ce que tu fais ? s’exclama le portier, éberlué.

Le garde se tourna vers lui.

-C’que j’veux !brailla-t-il.

Et de reprendre son chemin, talonné par le portier qui, déjà, avait tiré son épée.

[QDI]

[Quête : l’invasion des ombres]

Bigre ! La situation se compliquait. Ils n'étaient plus qu'à une dizaine de pas de la porte mais derrière eux accourait le portier furieux et éberlué, brandissant une épée plus longue que Dubnium n'était haut... Pire encore, il s'était mis à hurler dans le couloir étroit et ses cris résonnaient, propageant l'alarme dans tout le bâtiment. Une autre porte s'ouvrit derrière eux à la volée et trois hommes en sortirent. Comprenant rapidement la situation, ils les prirent en chasse.

Le garde qui portait Desmoulins avait atteint la porte mais déjà les quatre hommes étaient sur eux quand Dubnium avisa un brasero sensé chauffer le corps de garde, vide, de l'entrée. Des braises et du charbon de bois, exactement ce dont il avait besoin. Il sortit le petit paquet préparé en cellule de sa poche et le brandit au-dessus du brasero. Les hommes s'arrêtèrent alors qu'il leur intimait :

" Pas un geste ou je fais tout sauter ! "

[Taliesin]

[Quête : l’invasion des ombres]

Tous les gardes – y compris celui qui portait le sergent Desmoulins – observèrent le gnome avec attention, l’incrédulité le disputant au doute sur leurs visages concentrés. Finalement, le portier sourit en hochant la tête.

-Allons allons, messire gnome, il n’est nul besoin d’en venir à de telles extrémités ! Je ne crois pas réellement que vous soyez en mesure de nous faire exploser. Toutefois, si vous vous rendez bien gentiment, nous étudierons ce que vous tenez. S’il s’avère que vous disiez vrai, nous aurons du travail, pour vous. Les bons alchimistes sont une denrée rare ! Vous auriez votre laboratoire, vous travailleriez à votre guise… Bénévolement, bien sûr, le temps que nous nous soyons assurés de votre loyauté. Mais ensuite, rien n’empêche d’imaginer une… rémunération.

Il jeta un coup d’œil à ses acolytes.

-Et si, par hasard, vous aviez menti, nous pourrions quand même avoir recours à vos services. Un semblable bluff pourrait nous aider à faire parler les prisonniers, sans que nous ayons besoin de recourir aux tenailles et autres fers portés au rouge qui sont parfois d’un ennui…

[QDI]

[Quête : l’invasion des ombres]

Comment ! Qu'avait-il entendu ?! On osait lui faire une proposition aussi indécente. Abandonner son beau laboratoire pour celui, vieux et minuscule par manque de crédits sans aucun doute, dont ces grandes gens se contentaient. Ils pouvaient toujours rêver, d'ailleurs, c'était sans aucun doute un procédé inqualifiable pour lui voler son métériel...

" Autant me passer à vie de tartes bananes-cerises, tueurs à la noix ! Et si vous ne me croyez pas capable de faire ce que je dis, vous n'avez qu'à avancer ! "

Dubnium regarda le garde qui portait Desmoulins, il fallait à tout prix qu'il ouvre la porte rapidement. Il irait jusqu'au bout si cela s'avérait nécessaire mais il préférait tout de même éviter des victimes inutiles. D'autant plus que son esprit, quelque peu embrumé par la petite gorgée de drogue qu'il avait lui aussi avalée pour se prémunir contre une éventuelle torture, n'était absolument pas certain du dosage exact de sa poudre. Il craignait d'en avoir mis trop, beaucoup trop...

[Taliesin]

[Quête : l’invasion des ombres]

-Vous vous passerez de ces tartes… et de votre vie… si vous nous faites tous sauter. susurra le portier. Où serait pour vous l’avantage ? Et qu’escomptez-vous faire, si nous n’avançons pas ? Vous enfuire ? Soit, vous pourrez sortir d’ici, mais vous n’irez pas au delà du premier coin de rue. Vous êtes dans le quartier du gouvernement. Nulle part dans la ville on ne trouve plus forte concentration de soldats. Non, franchement, vous rendre comme un bon petit gnome reste la seule et unique solution viable.

[QDI]

[Quête : l’invasion des ombres]

La justesse du raisonnement frappa le gnome encore plus cruellement que la perspective d'abandonner sa tentative d'évasion. Le portier avait mille fois raison : il n'avait pas la moindre idée de ce qu'il allait faire une fois dehors, s'étant concentré uniquement sur le moyen de sortir du bâtiment... Il était dans une impasse.

Ou plutôt, ils étaient dans une impasse. La seule solution qui s'offrait à lui était d'attaquer le problème à l'envers : les gardes n'avaient aucun moyen de l'empêcher de sortir. Il fallait donc trouver un moyen de les empêcher de le suivre tout en distrayant les patrouilles du quartier. Un moyen tout simple s'offrait à lui...

" Ouvrez la porte, cria-t-il au garde qui portait Desmoulins, et écartez-vous un petit peu de l'entrée ! "

L'homme commença à s'exécuter.

" Et vous, reculez ! Ca va sauter. Désolé, mais vous m'avez fait comprendre que c'est le seul moyen dont je dispose pour avoir un peu de répit dans ma fuite. "

Il respira un grand coup, heureusement qu'il courrait vite... pour un gnome.

[Taliesin]

[Quête : l’invasion des ombres]

Le garde portant le corps inanimé du sergent déverrouilla la porte, l’ouvrit en grand, et fit un pas de côté en regardant Dubnium avec un large sourire.

-J’ai ouvert la porte, tu voix ? Et personne a pû m'en empêcher ! Avec ta potion, je peux tout faire ! Je vais devenir le maître du m...

Il n’acheva pas sa phrase. L’alchimiste avait lâché son paquet et s’était précipité à l’extérieur, sous le regard médusé des hommes des services secrets. Il ne se passa rien, dans un premier temps, et, las de fixer le brasero ou la porte béante, certains s’apprêtèrent à poursuivre le fuyard. Mais, alors qu’ils s’élançaient, il y eut une énorme détonation. Un souffle brutal les jeta à terre, tandis qu’une blancheur intense aveuglait leurs rétines. L’air devint soudain brûlant. Le plâtre brut des murs et du plafond tombait en poussière, tandis qu’huis et fenêtres explosaient dans des gerbes d’esquilles de bois et de morceaux de verre.

A moitié assommé, les gardes s’étaient recroquevillés sur le sol, redoutant le moment où les étages supérieurs s’effondreraient. Ils ne songeaient plus, pour l’heure, au gnome qui, déjà, cavalait loin du sinistre repaire des équarrisseurs.

[QDI]

[Quête : l’invasion des ombres]

Malgré sa course éperdue, le gnome ne parvint pas à s'écarter suffisamment pour éviter d'être jeté au sol par le souffle de l'explosion. Loin de s'en facher, il se félicita bien au contraire pour la réussite de sa poudre noire de fortune, constituée d'un vieux morceau de soufre pas même pur, d'un peu de salpêtre (et de saletés) des murs humides de la cellule et du charbon du brasero. La chaleur des braises avait elle suffi à enflammer le mélange.

Cependant, il n'était plus temps de se congratuler pour ses exploits physico-chimiques : il fallait fuir. Il se releva promptement et avisant une ruelle sombre non loin, il se précipita dans sa direction, rasant les murs et faisant signe au garde de le suivre. Ils devaient absolument se mettre à couvert avant que les gardes alertés par la conflagration n'affluent vers le bâtiment sinistré.

[Taliesin]

[Quête : l’invasion des ombres]

Le garde, toujours sous l’emprise de l’étrange potion décoctée par l’alchimiste, se releva, épousseta distraitement ses vêtements couverts de plâtre et de poussière, ramassa le corps du sergent Desmoulins et courut à la petite ruelle où l’attendait Dubnium.

-Hé hé, joli coup, l’ami ! s’exclama-t-il. Me demande si je peux faire pareil…

A cet instant, un craquement retentissant monta du bâtiment des services secrets, et un nouveau nuage de débris s’échappa par ses ouvertures béantes. Des cris ne tardèrent pas à se faire entendre, en provenance de l’intérieur mais aussi des alentours : des patrouilles devaient se hâter sur les lieux du sinistre. Heureusement, la ruelle dans laquelle les fuyards étaient réfugiés demeurait déserte.

Pour l'instant...

[QDI]

[Quête : l’invasion des ombres]

En s'orientant par rapport au soleil qui tombait petit à petit et en suivant le bruit sourd des combats qui s'achevaient sur le port, Dubnium tenta de diriger le petit groupe vers le quartier Ouest où il pensait retrouver des résistants dans les égoûts. Avant de sortir de la ruelle, ils virent passer plusieurs gardes qui se précipitaient vers le bâtiment qu'ils venaient tout juste de quitter.

La voie paraissait libre quand ils traversèrent rapidement une allée plus large pour rejoindre une rue étroite qui descendait vers le port. Ils continuèrent ainsi de progresser pendant une vingtaine de minutes, avec une discrétion rendue superflue par l'absence complète de soldats. Tous étaient sur le port ou auprès des services de renseignements...

[Taliesin]

[Quête : l’invasion des ombres]

Les fuyards avaient presque atteint les limites du quartier nord lorsque retentit, devant eux, le bruit d’une cavalcade effrénée. Les nouveaux venus étaient invisible, sans doute engagée dans l’une des branches du croisement que Dubnium voyait à quelque mètres devant lui. Mais il n’était nul besoin d’avoir les arrivants en ligne de mire pour deviner qu’ils étaient nombreux.

Jetant un regard alentour, l’alchimiste constata qu’il n’y avait à proximité aucun endroit où se dissimuler : nul porche profond, nulle impasse. Quant à rebrousser chemin, il n’y fallait pas compter : le carrefour précédent était trop loin, ils seraient repérés avant d’avoir fait la moitié de la distance les en séparant.

Les hommes qui s’approchaient, quels qu’ils fussent, allaient émerger dans la ruelle d’un instant à l’autre. Peut-être n’y tourneraient-ils pas, continueraient-ils simplement sur leur lancée sans un coup d’œil de côté. Peut-être, oui. Mais s’ils n’en faisaient rien…