[Commerce] Tout ce qui brille - Or & Pierreries

[QDI]

[Quête] La mort dans l'âme

Bellatrix trouva facilement la clef attachée à une petite chaîne autour du cou du mort. Elle ouvrit sans mal la trappe et descendit à la cave. Plusieurs coffres se trouvaient là, tous fermés, mais aucune serrure n'apparaissait... L'un des murs était occupé par une étagère sur laquelle des outils étaient posés. S'y trouvait également un petit coffret ouvert renfermant des pierres précieuses de petite taille et de mauvaise qualité, ainsi que des éclats : sans doute les rebuts du travail des bijoutiers.

Bellatrix parcourut toute la pièce sans rien trouver d'autre.

[Bellatrix]

Quête : la mort dans l'âme

Elle avait sautillé tout le long de la pièce. Un observateur doué de bonnes oreilles aurait pu l'entendre chanter alors qu'elle s'approchait du bureau :

"J'ai du bon grabat, dans ma grabataire ..."

Elle s'interrompit soudain, le menton dans la main.

"Ah mais non, je ne suis pas folle. Ah non tu n'es pas folle ma petite Bellatrix, même si c'est ce qu'ils disent tous. Mais quand j'aurai trouvé, ils ne diront plus ça. Hein, ils ne diront pas ça ma petite Bellatrix ..."

Elle se caressa les joues avant de pousser un soupir ravi.

"Notre petit monsieur a peut être laissé quelques livres de comptes. Et peut être d'autres papiers qui auront quelques histoires à raconter"

Et sans plus tarder, elle entreprit de fouiller le bureau.

[QDI]

[Quête] La mort dans l'âme


La jeune femme se rendit rapidement compte que quelqu'un d'autre était passé avant elle. Tous les tiroirs avaient été ouverts et répandus sur le sol. Elle eut beau tourner et retourner les montagnes de papiers divers avec l'aide plus ou moins enthousiaste de Vel Cheran, aucun document ressemblant de près ou de loin à un livre de compte ou même à une facture, un reçu, un bordereau ou une quittance ne tomba entre leurs mains. Le secrétaire et les armoires avaient subi le même traitement et ils ne trouvèrent rien d'autre que des catalogues et des ouvrages techniques traitant de l'orfèvrerie ou de la taille et la nature des pierres.

En désespoir de cause, Bellatrix remonta voir Mme Eudes qui s'était fort heureusement quelque peu calmée. Elle lui exposa l'objet de ses recherches et résuma leur échec par une expression pour le moins expressive que nous ne reproduirons pas ici mais qui signifiait à peu près qu'ils n'avaient rien trouvé...

" Vous n'avez pu mettre la main sur aucun document comptable ? s'étonna la veuve de fraîche date. Voilà qui est pour le moins étonnant car mon mari la tenait avec beaucoup de précision et en conservait l'intégralité dans son bureau.
- Peut-être son ou ses assassins ont-ils emporté les livres de compte, hasarda Foulques Nerra. Pourquoi ? je n'en ai pas la moindre idée !
- Quoi qu'il en soit, s'ils souhaitaient en faire disparaître toute trace, ils ont manqué leur coup. Mon mari conservait un second livre de compte qu'il tenait aussi régulièrement à jour. Il est moins précis car il ne détaille pas toutes les opérations de bijouterie mais il est plus complet : il tient compte de toute la maisonnée. Il était sous la garde de Foulques. Pouvez-vous le descendre Foulques ?
- Tout de suite Madame Eudes "

L'ancien soldat quitta prestement la salle et on l'entendit monter les marches d'un escalier, faire quelques pas à l'étage supérieur puis redescendre auprès d'eux. Il tenait un grand livre de cuir brun décoré avec art et dont la reliure craquait agréablement lorsqu'on l'ouvrait. Bellatrix commença par la dernière page écrite : le 13 Tarshakh 1380 CV, la date d'hier. Il s'agissait de comptes simples, la cuisinière avait été payée, on avait réglé les honoraires d'un clerc et refait une provision de bois. Pour tirer du registre des informations intéressantes, il faudrait l'étudier longuement au calme et en sachant ce que l'on recherchait.

" - Si vous désirez l'emmener, j'accepte de vous le confier, proposa Mme Eudes "

[Vel Cheran]

Sentant que peut-être, enfin, ils allaient pouvoir progresser dans leur enquête, Vel’Cheran hocha la tête à la proposition de Madame Eudes.

Nous vous en serions très reconnaissants : si votre époux était si consciencieux que vous nous le dites, il aura probablement répertorié toutes ses activités dans ce registre, illégales ou pas. C’est même fort probable, si les coupables se sont donné la peine de dérober tous ses papiers dans son bureau. Bien évidemment, nous vous le restituerons dès que possible.

Soudain, Vel’Cheran haussa les sourcils, comme une idée lui traversait l’esprit.

Par ailleurs, je ne crois pas vous avoir déjà demandé si votre époux possédait de proches amis en ville, qui pourraient être susceptibles de connaître, ne seraient-ce que quelques indications sur les probables affaires que faisait votre époux avec ces personnes qu’il rencontrait le soir. Il pourrait également s’agir d’une source d’informations assez intéressante.

[Bellatrix]

Quête : la mort dans l'âme

Bellatrix avait observé la scène sans ciller, un petit sourire au lèvres. Puis soudain.

"Vous savez, il n'y a pas si longtemps, j'ai voulu voir si les poissons respiraient hors de l'eau. Je suis allée en pêcher un moi-même. Une truite arc-en-ciel si je me souviens bien. Je l'ai mise dans une assiette, dans ma cuisine ... et figurez vous qu'elle est morte ..."

Un petit sourire à Vel'Cheran et elle se tourna vers madame Eudes pour poursuivre.

"A quand remonte l'arrivée des hommes bizarres ? Peut être trouverons nous une notule qui y fait référence. L'apparition d'une tubercule peut être, ou un rutabaga ... J'adore le rutabaga. Et comme le demandait mon ami, mon beau, mon tendre, mon merveilleux ami ... votre mari avait il des amis ? Parce que les amis de votre mari sont aussi nos amis. "

[QDI]

[Quête] La mort dans l'âme

Mme Eudes répondit rapidement à la première question de Bellatrix :

" - Ils sont là depuis le début de l'année environ je dirais. C'est à ce moment que nos revenus ont commencé à croître sans que je me l'explique, même si je n'ai vu ces gens que vers la mi Marteau. "

Elle réfléchit ensuite quelques instants, cherchant visiblement à retrouver des informations enfouies dans sa mémoire. Elle finit par répondre en ces termes à la double interrogation de Bellatrix et Vel Cheran :

" Quant à ses amis, je ne les connais pas tous, mais je peux vous indiquer deux noms : il s'entendait très bien avec l'un de ses confrères, Gilles Enitalp et nous avons reçu plusieurs fois chez nous son ami d'enfance Ronan D'Andlau qui est armurier et ancien officier de la Citadelle de la Lame d'Argent. Vous pourrez les trouver tous les deux sur les arcades. "

Elle leur sourit doucement, en avaient-ils fini pour le moment ?

[Bellatrix]

Quête : la mort dans l'âme


"La mi marteau, comme c'est intéressant ... Ils doivent être à demi timbrés. A la mi-molette, ils sentent le fromage. Avec des mi-gnons, leur visage se couvre de bleus. Ils apparaitront peut être dans le livre de comptes ... Au moins que votre mari ne se soit pas apperçu qu'ils étaient là"

Un petit regard en coin à la veuve et elle lui lança :

"Oui, nous en avons fini avec vous pour le moment. Vous pouvez prendre congé. Ah non ... vous êtes chez vous donc c'est donc nous qui prenons congé. Dans peu de temps, les congés seront payés et l'on débattra sur le nombre trente-cinq. Mais je ne vous ai jamais dit ça, revenons en à nos moutons. Arrêtez donc de nous embarquer dans des disgressions Vel, vous nous menez en terrain glissant. Vous êtes en train de passer les bornes des limites mon cher. Je disais donc - avant que vous nous parliez des trente-cinq heures - nous allons partir musarder quelque temps, le temps de trouver quelque indice. Et nous reviendrons. Tâchez de ne pas vous faire tuer vous aussi, ça serait du gâchis"

Sur ce, elle prit Vel Cheran par le bras et lançant un poignant : ce n'est qu'un au revoir à qui voulait l'entendre, elle sortit en chantant :

"Il est pas rond, pas rond, il est pas carré, pas carré. Il est oval. Mon trou de ..."

Et le bruit de la rue couvrit heureusement ses dernières paroles. Puis, se tournant vers Vel Cheran, elle lui murmura :

"Je sais que vous vous languissez de moi nuit et jour depuis le temps où nous ne nous sommes pas connus. Je vais vous donner une occasion de me conquérir. Il serait peut être judicieux de nous faire passer pour un couple versé dans l'industrie du diament ... Pas avec ses amis ... Mais les autres ... S'ils nous entendent parler d'argent, ils pourraient peut être se délier la langue. Qu'en pensez vous ?"

[Vel Cheran]

Il se mit à rire en entendant la proposition de Bellatrix. Décidément, elle ne faisait rien comme les autres.

Je n'y connaît rien en diamant et autres pierres précieuses, leur seule propriété qui m'est familière est qu'ils se vendent bien une fois volés. Ca m'a permis de survivre, à une époque, mais je ne peux pas franchement me vanter de connaître le cours exact du diamant : à mon avis, à l'époque, je me suis souvent fait arnaquer en les revendant ! Enfin si vous estimez que vous êtes capable de jouer une telle comédie, ma foi pourquoi pas. Après tout, un bon barde se doit de savoir embobiner son monde !

Avec un sourire en coin, Vel'Cheran glissa :

Faut-il que j'adapte mon comportement au vôtre pour pouvoir faire croire aux gens que j'aie pu réellement vous épouser ? Comme pousser des cris à quelques pouces de l'oreille de mon interlocuteur, par exemple, ou me mettre à faire des vocalises ? Je devrais pouvoir y arriver.

[Bellatrix]

Quête : la mort dans l'âme

Bellatrix regarda Vel'Cheran, les yeux écarquillés durant quelques secondes avant de s'exclamer.

"Veaux, escarbilles, escarmouches, exquis escarres, escalopes, esquilles, cochons carnivores, babioles branlantes, charmant chou-rave, polluant passiflore, douloureuse dichotomie ... ça ne veut rien dire hein ? Pas plus que légion d'honneur. Pour ça, mon petit monsieur. Et moi donc. D'autant plus que je n'y connais rien non plus en diamants. Tout ce que je peux dire, c'est que ça brille et que c'est gros ou pas. Mais le reste ... Je vous demandais simplement de devenir mon époux ... et éventuellement de faire comme si vous vouliez m'acheter un gros diamant. Certes, je vous autoriserai à me l'offrir au bout du compte. Et je sais que tu le feras, mon beau. Parce qu'on dit toujours "femme à peau d'albâtre, couleur de l'emplâtre, en amour toujours folâtre". Nous ne nous prétendons pas diamantaires mais diamanphages : attirés par les belles pierres. Et l'argent délie les langues, croyez-moi ... Ensuite, les gens en confiance, le loup sort du bois pour manger la chèvre et nous belons vous et moi. Enfin, vous l'avez compris : nous ferrons le gardon"

Elle posa ses mains sur les épaules du barde et, le regardant dans les yeux :


"Quand tu seras plus grand, tu pourras m'appeler Arthur, s'il te sied. Si m'agrée et salamalecs, s'il te plait"

Elle pirouetta sur elle-même avant de revenir à son point de départ :

"La musique des sphères est toujours la plus belle. Mais dis-moi, très cher. Quel ami de notre cher feu, défunt, mort, cadavre ... allons nous gratifier de notre petite visite ?"

[Vel Cheran]

Quête : La Mort dans l'âme

Eh bien... si nous voulons nous faire passer pour des acheteurs, autant commencer par aller voir son collègue, le dénommé Gilles Enitalp si ma mémoire est bonne. Enfin, il vaudrait mieux qu'elle le soit : un barde qui perd la mémoire n'a plus qu'à changer de métier... Bref, nous pourrions prétendre avoir une affaire en cours avec la victime, qui nous dit qu'en cas de problème, il fallait contacter un certain Enitalp.

Jetant un coup d'oeil à sa bourse, Vel'Cheran poursuivit :

Par contre, désolé de vous décevoir, mais acheter des pierres précieuses n'est actuellement pas vraiment dans mes moyens. Je n'ai même pas assez d'or pour acheter des faux. Je pourrais toujours en dérober un, ce qui est plus dans mes cordes, mais cela risquerait de déplaire à notre employeur... En même temps, il ne serait pas nécessaire que cela s'ébruite ! ajouta-t-il avec un sourire en coin.


HRP : Non, Vel'Cheran n'a pas un sourire de canard

[Bellatrix]

Kate : La mort dans l'âme

Bellatrix écarquilla de grands yeux.

"Oh, voleur ! Tu veux voler de l'or et des pierreries pour moi. Je te vois déjà masqué, vêtu de cuir avec un fouet à la main et me donnant des fessées. Cette vision me poursuit dans mes rêves les plus fous de mes nuits les plus ardentes. Et je t'offrirai, des perles de pluies venues de pays, où il ne pleut pas ..."

Elle s'interrompit, le temps de balayer de ses mains des bouffées de chaleur imaginaires. En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, elle lui attrapa les mains et y déposa deux tendres baisers.

"Comme un ouragan, qui passait sur moi, l'amour a tout emporté ... Je t'aime, comme un fou, comme un soldat, comme une star de cinéma. J'aime tes yeux, j'aime ton odeur, tous tes gestes en douceur. Tu es mon autre. Ouvre tes yeux, je suis vers toi. Quand tu chantes, je chante avec toi liberté. Tu es le soleil de ma vie. Mais avant tout : les sirènes du phare de Mélandis font naufrager, les papillons, de ma jeunesse"

Sans prévenir, elle tournicota autour de lui et lui refit face comme si rien ne s'était passé.

"Je peux acheter une pierre précieuse. Une chaine de pierres précieuses. Et tu les porteras autour de ton cou. Tu seras beau, je serai belle, nous serons beaux. Ils seront laids. Mais nous allons porter nos pas chez ce cher Gilles, la perfection au masculin après toi bien sûr. Allez, ne trainons pas"

Elle lui attrapa et le tira en avant jusqu'à la boutique du bijoutier.