[Lieu-dit] Les rues commerçantes

[Chalindra Pharn]

Couverte de sang et souriante, chalindra étaient heureuse. Elle avait tué de nombreux esclaves et sa la comblaient de joie. Entendant leur chef crier retraite, elle poussa un cri et se rua après un esclave qui s'enfuiait. D'un coup de masse d'arme elle lui applatit le crane. Un jet de sang lui recouvrit le visage, passant sa langue sur ses lèvres, elle avala quelques goûtes de sang. Yn cavalier passa et la bouscula, hurlant de râge elle hurla et lui lança une dague dans le dos. Le cavalier tomba à la renverse, s'approchant elle lui flanqua uncoup dans les côtes. Sa lui apprandrais à vivre, recupérant sa dague elle le délaissa. Elle parti à la recherche d'autres victimes réfléchissant aux opportunités qui s'offriraient à elle après l'écrasement de cette révolution...

[Mornagest]

[Quête : le prophète gris]

L'assaut avait été victorieux. Coûteux, certes, mais couronné de succès. Tandis que les soldats réfrénaient leurs ardeurs de poursuite des esclaves, sur ordre de leurs commandants, Mornagest souffla quelque peu. Il comptait plusieurs blessures, plus ou moins superficielles, mais néanmoins gênantes. Il alla trouver un prêtre pour s'occuper de lui, tout en réfléchissant à la suite des opérations.

Il craignait une nouvelle attaque des rebelles. Certains des esclaves ne s'étaient pas encore soulevés, et si Taliesin et sa clique parvenait à les rallier à leur misérable cause, ils en auraient pour des semaines avant de définitivement mater ce simulacre de révolte, perdue d'avance.

Bien que Melandis venait d'essuyer une sanglante et destructrice bataille, elle semblait ne jamais pouvoir flancher. La Cité du Chaos n'avait jamais aussi bien porté son nom. Partout, des cadavres, des ruines, des débris, mais aussi, des blessés, des cris, de rares prisonniers... ceux-là paieraient chèrement leur audace, pour tous les soldats tombés au combat.

Le Chancelier trouva enfin un prêtre, visiblement de Talos, qui s'affaira à le soigner. Il ne prêta guère attention à son obédience, contemplant sans mot dire le tableau qui se peignait devant lui. Les pavés des rues étaient devenus rouge sombre, recouverts d'une pellicule de sang que seule un violent orage pourrait laver. Autour de lui, les hommes se reposaient enfin, après avoir combattu une journée entière sans relâche. Il fallait maintenant agir, et non pas laisser l'initiative aux insurgés. Ces maudits étaient bien trop audacieux. Tout ça à cause de ce barde...

Serrant les poings, Mornagest attendit patiemment que le clerc terminât ses pansements, puis, le remerciant distraitement, alla rejoindre le groupe de capitaines. Le général des armées, Beorn Devir, les avait rejoint, et discutait âprement avec ses sous-fifres. Apparemment, il avait de nombreux reproches à leur faire part. Bah... ils apprendraient peut-être.

"Général", le salua-t-il. "Préconisez-vous une nouvelle offensive, immédiate, ou laisserez-vous un peu de repos aux hommes ?"

ll sourit intérieurement. Au fond de lui, il connaissait déjà la réponse, mais il savait que l'ordre, venant de la bouche du drow, aurait encore davantage de poids. Il savait instiller en ses hommes, un craintif respect qui lui permettait d'obtenir ce qu'il voulait, quand il le voulait.

[Beorn Devir]

Longue avait été sa route pour rentrer dans la cité du chaos. Les derniers mois, Beorn les avait passés à diverses investigations personnelles. De grandes bibliothèques connu du public ou gardées secrètes avait été sa cible. Personne ne semblait avoir véritablement comprit le but de cette quête... Certains des érudits consultés tirèrent quelques conclusions mais jamais réellement concrète.

Lorsqu'il rentra enfin, il retrouva sa capitale au bord de l'émeute. De drôles d'histoires se propageaient telles des ombres dans les ténèbres du crépuscule. Particulièrement à propos d'esclave. Rapidement, le chancelier, ayant eut vent de son retour potentiellement secret -ce qui en soit montrait au drow que son disciple prenait véritablement en main ses fonctions- prit rapidement contacte avec Beorn. Il sortit de la réunion que l'émeute Devait être balayée, et ce au plus vite dans les intérêts de tous le monde, à commencer par ceux de Melandis et de ces dirigeants.

Faire taire les histoires compromettantes n'était en soit pas une nouveauté pour le conseil, mais l'ampleur que prenait celle-ci n'annonçait rien de bon. L'armée fut donc mobilisée pour la plus grande joie de certains et le trépas d'autres...


__________________________


Alors que tu me parles mon cher, ces loqueteux essoufflés sont déjà en train de se reposer, accordons donc deux minutes d'avance à l'ennemi, la chasse n'en sera que plus amusante.

La Chasse, dans se mot se tenait presque toute la vie de l'elfe noir. Traquer et être traqué, retourner ce statut et vice et versa... Le plaisir que Beorn prenait à poursuivre sa proie n'avait d'égal que celui de faire vriller ses lames dans la chaire de son ennemi. Un terrible sourire se creusait sur le faciès du drow, redevenu lui-même, loin de l'administration qui gangrenait ses sens et tarissait sa patience.

Se retournant vers ses lieutenants* l'elfe noir s'écria.

Alors messieurs, on fatigue? Ces misérables ont pris assez d'avance! Que leurs têtes soient Toutes sur la place centrale avant la tombée de la nuit, ou alors se seront les vôtres que les corbeaux dégusteront au levé du jour!


Sur quoi il sourit au chancelier, rare personne dans la ville en laquelle il avait "confiance" avant de s'élancer à la poursuite des révolté, espérant voir Mornagest le suivre dans sa chasse. Un brin de compétition amusait le drow.

[Mornagest]

[Quête : le prophète gris]

Clair, net et précis, l'ordre du drow plaisait à Mornagest, qui avait pu souffler pendant que le prêtre s'occupait de ses blessures. Il attendait désormais une occasion de s'en venger avec ardeur, et, lorsque Beorn Devir se précipita à la charge, le guerrier n'eut aucune hésitation. Il dégaina sa lame et suivit son mentor.

Les révoltés avaient encore une partie du quartier commerçant sous leur contrôle, et il fallait les en déloger au plus tôt, avant de les écraser dans leur antre pitoyable qu'étaient le quartier des pouilleux, des indigents. Ils seraient acculés face au fleuve, et ne pourraient résister longtemps à l'assaut des soldats mélandiens, rompus au combat.

Les choses s'annonçaient difficiles pour les insurgés ; la surprise passée, il s'avérait finalement que malgré leur nombre impressionnant, ils ne parviendraient à assaillir le centre névralgique de Melandis. Vaine agitation qui s'achèverait dans la douleur...

Dirigeant les opérations, les deux Conseillers eurent à maintes reprises l'occasion de pourfendre du manant. L'épée de Mornagest semblait teintée d'un rouge indélébile, tant elle avait taillé dans la chair, tandis que Beorn alternait sortilèges déroutants et coups au but avec son sempiternel cimeterre.

L'exaltation avait maintenant pris place à la fureur, et l'armée mélandienne s'enhardissait à présent, refoulant avec une ardeur renouvelée les esclaves défaits par leur manque d'expérience au combat, et par leur état plus que pitoyable.

Ca et là, quelques groupes de rebelles résistaient tant bien que mal, mais ils finissaient systématiquement écrasés par les gardes, qui les passaient rapidement par les armes. Il serait temps, plus tard, de procéder à des exécutions moins sommaires.

La nuit tombait à nouveau sur la ville. Cela faisait maintenant deux jours que le soulèvement avait débuté, et il semblait devoir s'arrêter bientôt. Du moins, c'est ce que tous pensaient...

[Chalindra Pharn]

Son élant fut stopper net quand elle aperçu ce Drow. Visiblement très puissant, il donnait de ordres au grand guerrier. Il éxudait la puissance par tout les ports de sa peau, et une étrange aura l'entourait. Ce drow était dangereux et visiblement un autre dieu que Lloth avait ses faveur, sinon elle l'aurait senti. Révisant son opignon elle se dit que si beaucoup de dirigeant de cette ville étaient comme ça mieux valait qu'elle ne clament pas trop le nom de la Sombre Mère.

[Mornagest]

[Quête : le prophète gris]

Alors que tous s'élançaient à la suite de leurs dirigeants, un demi-orque, faisant partie de la garde mélandienne, s'avançait à pas mesurés, lents, avec un visage calme, froid et calculateur. Il mesurait plus de six pieds de haut, portait une armure ornée de pointes acérées sur lesquelles avaient séché depuis des années, le sang de ses victimes qu'il y avait embrochées.

Il aperçut une drow qui restait sans bouger, à contempler Talos savait quoi. Il sortit ce qui lui faisait office de dague, mais pourrait aisément servir d'épée longue pour un être humain de taille normale, et héla la prêtresse d'un ton mauvais :

"Eh, toi ! Quand tu auras fini de tirer au flanc, on pourra peut-être reluquer les autres en train de bosser, hein ? Allez, au combat, comme tout l'monde !"

Il grogna encore, puis s'en fut vers la bataille, serrant la main sur la garde de sa dague, faisant ressortir ses doigts noueux. Il allait arriver à portée de quelques esclaves, dans quelques instants. Ce serait un massacre, Chalindra n'en douta pas. Mais, qu'allait-il faire ensuite, s'il voyait qu'elle restait encore en arrière ?

Le temps de se poser la question, et l'un des rebelles perdait déjà du sang, par la seconde bouche que venait de lui tailler le demi-orque, au niveau de la gorge. Les trois autres esclaves ne pouvaient fuir ; des combattants les entouraient de toutes parts, ils devaient tenter le tout pour le tout... en vain.

Un des hommes attaqua, sans réel espoir, le monstre, qui n'esquiva même pas l'assaut : la lame de l'insurgé se coinca entre plusieurs pointes hérissant son armure, et le demi-orque saisit son assaillant par la tête, pour lui écraser contre le torse, un instant après. Le sang gicla de tous côtés, les os se brisèrent, mais l'esclave ne mourut pas tout de suite, à en juger par les mouvements désordonnés dont son corps était encore parcouru. Détail horrible, l'orque avait cessé de le tenir, mais l'esclave ne touchait plus le sol... il était retenu sur l'armure, par ces pointes.

Terrorisés par le spectacle immonde qui se déroulait sous leurs yeux exorbités d'effroi et de rage ravalée depuis longtemps, les deux derniers esclaves ne réagirent même pas lorsque le garde leur brisa le cou, l'un après l'autre, un ricanement sadique entre ses lèvres vertes et répugnantes.

Non, vraiment, mieux valait ne pas se mettre ce monstre à dos.

[Beorn Devir]

Agile comme l'est un félin en chasse, l'elfe noir partait en courrant pour traquer loqueteux croyant pouvoir mettre à sac la ville en toute impunité. Se battre ainsi -bien que d'un niveau moindre- semblait rajeunir l'elfe noir qui vrillait ses lames dans les entrailles sanguinollantes de ces adversaires.

Voir Mornageste renouer avec ses racines plaisait à Beorn. Les affaires ennuyeuses du conseil Melandien n'avaient visiblement pas eu raison de l'instinct guerrier du brave qui semblait aussi heureux que le drow de pouvoir à nouveau utiliser ses armes.

L'affrontement continua jusqu'à la nuit. L'astre nocturne, voilé par un halo de sombres nuages plongeait la cité dans des ténèbres qui ne faisait qu'agrandir la tension. Les gardes ne voyaient plus aussi bien... au contraire du drow. Au fur et à mesur que la noirceur de la nuit possédait la ville, Beorn devenait de plus en plus dangereux, renouant encore d'aventage avec sa nature d'Elfe Noir.

Soudainement, une paire d'yeux, en contrebas du bâtiment dans lequel il se trouvait retinrent son attention... Un drow... ou alors Une drow? A en jugé par sa taille, il s'agissait d'une femelle. Ses poings se crispèrent sur ses armes. Moultes questions tournoyaient dans sa tête. Depuis quand était-elle là? pour quelles raisons?

Se gardant bien de se montrer, le drow se déplaça le plus furtivement possible à la recherche de Mornageste. Il en saurait peut-être quelque chose.

[Chalindra Pharn]

Souriant au grand guerrier humain, Chalindra lui souffla un baiser. Ensuite, elle se mit en marche pour tomber sur des enemis à masacrer. Prenant par surprise un esclave, elle l'égorgea avant de se tourner vers le suivant visiblement épuisé et terrifié. Elle lui dit:

Soumet toi et tu vivras

Dans un premier tant hésitant, il finit par s'agenouiller devant elle en la supliant d'épargner sa vie. D'un geste vif elle pris son fouet et l'abatis à de multiple reprise sur cet stupide esclave. Les drows méprisait la faiblesse et lui la représentais. Soudain un frison parcouru son coup. Quelqu'un la regardais..... Ce fut difficile mais elle le repéra, ce drow qu'elle avait vu plus tôt. Le voyant se crisper, elle se dit qu'il allait attaquer mais l'instant d'après, il parti dans une autre direction. Ce drow n'était pas mal non plus, puissant et intelligant. Il ferait un compagnion acceptable si il ne se montrait pas trop borner....

[Mornagest]

[Quête : le prophète gris]

Le combat faisait rage, et l'incursion dans les Bas-Quartiers se prolongeait. La percée allait s'élargir, et permettre aux troupes impériales de s'emparer du quartier, et se débarrasser de ces maudits rebelles.

Voyant cela, Mornagest décida de s'arrêter quelque peu pour souffler. Il avait combattu toute la journée, et la sueur se mêlait au sang, sur son visage. Du sang qui n'était pas toujours celui de ses adversaires. Il avait essuyé plusieurs blessures assez douloureuses, dont l'une à la cuisse, l'empêchant de se battre avec rapidité. Il héla un prêtre et lui demanda de le soigner, tandis qu'il contemplait la bataille, quelques dizaines de mètres plus loin, dans les rues ravagées du quartier marchand.

Les insurgés faiblissaient. Ils allaient bientôt devoir se replier, et périr dans le trou à rats qu'ils occupaient. Leurs souffrances seraient longues... Mornagest se repaissait de ces idées, lorsqu'un messager vint le trouver, haletant.

"Messire", salua-t-il rapidement, "la Salle de Justice est en feu. Et... le temple de Mask également. Les esclaves ont réussi à pénétrer le quartier et à bouter le feu...
- Silence !" hurla le Conseiller, le visage blême de rage. "Comment sont-ils arrivés là ? Personne ne les a vu ? Où était la garde ?
- Les gardes combattent ici, mon seigneur. Les... les esclaves sont venus d'on ne sait où. Peut-être ont-ils usé de magie pour...
- Balivernes ! Nos propres mages les auraient repérés, alors". Il resta un moment silencieux, tandis que le prêtre achevait nerveusement de lui panser ses plaies. Puis il reprit, à l'adresse du messager : "Découvrez comment ils ont pu arriver là. Et je vous conseille d'être prompt.
- Bien, messire !" Il déglutit péniblement, avant de s'enfuir presque littéralement.

[Folken]

[quête : pillages à répétitions]

Arrivant tout droit de l'esplanade où ils avaient laissé le garde ivre mort, Morgon et Dame Lise continuaient leur avancée dans l'obscurité. Suivant les indcations que leur avait laissé le soldat, ils arrivèrent rapidement dans une zone où la température avait été relevée par les bâtiments en proie aux flammes qui se propageaient. Quelques cadavres qui jonchaient le sol en ajoutaient aux empreintes qu'avait laissé le récent affrontement qui avait du avoir lieu ici.

Ils venaient visiblement d'entrer dans une zone plus turbulente... mais devaient de même toucher au but de leur visite : rencontrer le chancelier de Mélandis... Et s'ils n'avaient jamais été si près du but, jamais Dame Lise ne douta autant de la faisabilité de leur mission.

- Voila un sacré chantier. Si avec ça on arrive à convaincre le chancelier de nous aider... C'était déjà pas gagné d'avance, mais alors là !

Les deux manostiens s'étaient arrêté un instant, observant le carnage. Visiblement les insurgés avaient quitté la place ... soit pour fuir, soit parce que le mal était fait et qu'ils n'avaient plus rien à faire là.

[Mornagest]

[Quête : pillages à répétition]

Une rumeur se faisait entendre, dans les rues désormais dépouillées de toute vie. Le calme après la tempête, tempête qui s'était simplement déplacée plus profondément dans les Bas-Quartiers, apparemment. Les deux soldats marchaient lentement, passant parfois par-dessus un cadavre pour éviter d'y trébucher. Il règnait une lourde atmosphère dans la rue, et ils jetaient de fréquents regards nerveux tout autour d'eux, comme si toute la ville leur tendait une embuscade.

Au bout de la rue, ils virent passer, en vitesse, un groupe de soldats revêtant l'habillement de l'empire. En les suivant, ils arriveraient probablement au beau milieu du champ de bataille...

[Tar Ael Velluthra]

Tar’Ael quitta les Thermes, le chat sur l’épaule, et la fille des vestiaires aux basques : quand il s’était avéré qu’elle était chaste et désireuse de changer d’air, il l’avait accueillie avec plaisir. Il faut signaler que sa petite visite s’était mal terminée : il avait tenté de vérifier les dires d’une vierge peu crédible en jetant un petit charme révélateur, lequel n’avait rien révélé et fait paniquer les clients. Quelqu’un l’avait jeté à la rue, un pied au séant. Franchement, ça aurait pu être bien pire : les masseuses auraient pu changer de sexe, un éclair létal aurait pu zigzaguer de mur en mur et tuer les baigneurs ! Il ne s’était simplement rien passé. Rien.

Après quelques mètres dans la nuit, à ressasser l’événement, le fey’ri s’arrêta brusquement, et la fille le percuta, incapable de freiner le pas.
« Que se passe-t-il, messire ? » demanda gentiment la gamine.
C’était une enfant de treize ans, menue, le cheveu brun filasse, les yeux gris, sans grande chair sur la carcasse, mais avec un nez superbe, qui avait plu d’emblée à Tar’Ael.
« Il me manque un... un truc. »
« Hein ? Un truc ? »
« J’ai perdu... je ne sais pas bien... il me semble... mais qu’était-ce ? » fit le fey’ri, les yeux écarquillés sur les ténèbres.
« Dans les vestiaires des Thermes ? »
« Quelque part... mais... Ma tête me... trahit ! Mes cellules grises se délitent... Creux et vide... Je ne sais plus ce que j’ai perdu... Mais je l’ai perdu ! »
« Qu’est-ce qui lui arrive ? » demanda la fillette au chat.
Ce dernier lui jeta un regard blasé, puis sauta sur les pavés humides de Mélandis et vint se planter face au fey’ri.
« Miaw ! » fit le chat.
« Tu l’as perdu aussi ! » s’exclama Tar’Ael.
« Hey ! Faut reprendre ses esprits, maintenant... » dit Frisquette (avais-je signalé qu’ainsi s’appelait la miséreuse ?) « Fait caillant et j’veux m’arrêter, chercher un abri jusqu’à l’aube. »
Mais le fey’ri s’était assis les fesses par terre, et grattait la pierre grise de la cité avec une frénésie effrayante.
« Je cherche ! Il le faut ! Je ne puis vivre sans cet... cet élément crucial ! C’est une affaire d’intégrité ! D’unicité ! Et tu devrais m’aider ! Car tu en auras aussi l’usage ! Et plus vite que tu ne le penses !! »
« Mais que cherches-tu, parbleu ? » demanda la fille, de plus en plus interdite.
« Je ne puis le dire, puisque je l’ai perdu ! »
La gamine était heureuse de s’être fait un ami dans la grande cité putride, mais il y avait quand même des limites!
« Hey ! Y’a rien ! T’as rien perdu ! »
Mais le fey’ri n’entendait rien. Dépitée, la gamine lui flanqua brusquement le pied dans le sternum, sans retenir sa maigre puissance, espérant qu’il reprendrait la mesure de la réalité.
Surpris par cette initiative, Tar’Ael bascula en arrière.
« Ooooooooooooooooooh » beugla-t-il sans retenue.
« Je ne... » se défendit d’avance la fillette.
Mais il lui décocha un large sourire en se relevant et la gratifia d’une petite courbette.
« Gloire à toi, douce donzelle ! Ton coup de peton droit dans les côtes m’a ouvert la bouche et je retrouve, ouf, mon objet fourvoyé ! »
« Quoi ?! »
« Voilà ! Tu l’as retrouvé toi aussi ! »
Et content d’avoir recouvré toute la souplesse de son discours, le démon en loques continua sa route en sifflotant, son duo d’acolytes sur les talons.

[Tar Ael Velluthra]

Emergeant des égouts, Tar'Ael dévisagea la jeune femme. Comptait-elle sur lui pour porter ses paquets ?
" Je... cherche toujours ma chasseuse de primes. Mais j'imagine que ça ne presse pas... Si je puis vous être d'une quelconque utilité..." fit-il, d'apparence sincère et un peu niais.
Mais il devenait de plus en plus suspicieux. Il se savait extrêmement séduisant, mais avait suffisamment de conscience de lui-même (à cet instant précis, et c'était rare !) pour se douter que son état de ne le mettait pas particulièrement en valeur. Pourtant, il ne se connaissait pas d'ennemis. A moins que quelqu'un ait eu vent du vortex et de ses potentialités...
Il songea aux prêtres de Malar qu'il avait maladroitement abordés, et à toutes les fois où son esprit enfiévré l'avait amené à confier ses secrets à des taverniers peu compréhensifs ou complètement hostiles.
Il frissonna sur les pavés. Il avait froid. Il était inquiet. Il avait l'impression d'avoir oublié quelque chose au Luménien Noyé. Mais quoi ?
Il se tourna vers la jeune fille.
" Ne le prenez pas mal, mais... vous ne seriez pas vierge, par hasard ?"
Histoire de ne pas complètement perdre son temps.

[Mornagest]

La fille écarquilla les yeux. Décidément, ce frêle mais néanmoins charmant elfe recelait bien des mystères... que diable pouvait bien l'intéresser sa virginité ? Était-il descendu dans les égouts afin d'y débusquer une compagne pour la nuit ? Très peu probable... il aurait bien plus vite fait, et avec maints moins d'encombres, de crapahuter dans les quartiers chauds du port de la cité. On y trouvait à peu près de tout, même des vierges.

"Je suis désolée de vous décevoir, mais je ne puis plus m'en targuer..." susurra-t-elle en souriant. "Mais, j'ose espérer que cela ne brise pas votre élan séducteur ?"

Elle baissa légèrement la tête. Ses joues rougissaient quelque peu, malgré son ton badin, elle n'en restait pas moins intimidée face au visage maintenant bien visible de Tar Ael. Même s'il était parsemé de plusieurs traces de substances à l'origine par trop évidente, il n'en conservait pas moins une certaine aura de puissance... du moins au niveau du visage.

[Tar Ael Velluthra]

« Tant pis. » fit Tar’Ael en haussant les épaules. « Mais menez-moi donc sur les lieux de vos affaires… Il me semble que je dois retourner au Luménien Noyé, je ne sais plus trop pourquoi, et je ne peux pas m’éterniser… D’autant que le jour se lève. Incroyable. Je n’ai même pas dormi. Enfin. Si ma maman savait ça ! »
Il sourit.
« Reculez-vous une seconde. »
La jeune femme s’exécuta, interdite, et sous ses yeux médusés, le fey’ri s’ébroua comme un chien mouillé, projetant moult substances visqueuses sur les étals alentours et sur le pavé crapuleux de Melandis.
« Je suis à vous. » annonça-t-il enfin.

[Mornagest]

Ils reprirent donc leur chemin... dans le calme tout relatif des activités aurorales du quartier. Ils durent se faufiler entre quelques étalages, le long de la rue principale du marché du jour, mais globalement, cela se passa sans encombres. Excepté le moment où un malotru siffla après la demoiselle, mais l'inopportun se ravisa lorsque Tar Ael se tourna vers lui en lui dardant un regard des moins amènes.

Pour ne pas rester silencieux tout le long du trajet, la fille demanda :

"Que faisez-vous, dans la vie ? A part traquer des femmes dans les égouts, et en ressortir... presque bredouille, et tout couvert de fange ?"

[Tar Ael Velluthra]

« A vrai dire… » commença-t-il. « Je fais de la prospection immobilière pour ma tante Moline. Elle a entendu parler de Melandis et comme elle se cherche un lieu de villégiature bien situé, elle m’a envoyé en éclaireur… »
Il frissonna. Dans l’aube naissante, ses vêtements trempés le restaient, et il commençait à avoir sérieusement froid. D’autant qu’il n’était pas exactement l’être le plus résistant de la ville. Il finit d’ailleurs par s’immobiliser pour éternuer avec bruit, une dizaine de fois.
« Mais actuellement, je cherche cette chasseuse de primes, oui. Vous n’auriez pas une idée d’où on pourrait me renseigner ? »

[Mornagest]

Elle partit d'un éclat de rire léger.

"Vous êtes bien étonnant. Une maisonnée dans les égouts, vraiment... quel sens de l'humour... décalé."

Puis, elle se fit brusquement sérieuse. Elle fixa son regard dans le sien, ses grands yeux verts d'une douceur presque effrayante.

"Une chasseuse de primes ? J'en connais. Mais elles ne vivent guère dans les égouts. Les égouts sont plutôt pour les mercenaires que l'on engage pour en nettoyer les conduits de sa racaille mort-vivante. Et les dieux savent qu'ils ont du travail."

Elle soupira. "Si vous voulez en rencontrer, les tavernes semblent être le meilleur endroit... y dépenser son argent et recevoir l'un ou l'autre contrat, que voilà l'atmosphère rêvé pour cela !"

Elle s'approcha de Tar Ael, puis, lui saisissant promptement la mâchoire inférieure, l'embrassa fougueusement. Visiblement, l'état de propreté tout relatif du fey'ri ne gênait guère la jeune fille cavalière.

[Tar Ael Velluthra]

La fille n’était pas vilaine mais c’était une humaine, et le fey’ri fut traversé malgré lui par un spasme de dégoût qu’il tenta de travestir de son mieux en un tremblement de désir. Il s’arracha cependant rapidement à cette étreinte imprévue, et jeta un regard tremblant derrière son épaule. Si jamais sa vieille mère le surprenait à embrasser un individu d’une sous-race, aussi ravissant soit-il, c’était le bâton garanti. Rien que d’y penser, il en eut un haut-le-cœur.
Croisant le regard de la belle, il tenta de retrouver sa contenance. Les humains étaient fous, et leur goût pour la promiscuité incroyablement développé. Il commença à songer que la demoiselle était simplement une prostituée. Pourtant, elle devait bien deviner qu’il n’avait pas un sou vaillant.
« Ahum… » finit-il par balbutier. « Faites vos courses, je chercherai ma tueuse au dragon rouge plus tard. »

[Mornagest]

Elle lui décocha un regard amusé. Aussi timide qu'elle, apparemment. La situation l'embarrassait, mais il brisa le silence et tous deux se remirent en marche.

"Je n'ai pas de courses à faire, j'ai simplement préféré sortir au plus tôt des égouts afin d'éviter d'y faire de mauvaises rencontres. Vous savez, des créatures bien plus dangereuses que vous s'y promènent. J'ai déjà croisé des rats... "

Voyant la mine étonnée du fey'ri, elle éclata de rire :

"Je suis combattante. Et chasseuse de primes. C'est ce que vous cherchiez, je pense ? À mon actif, je n'ai pas que des rats, je vous rassure, mais des monstres. Des vers charognards, des zombies. Un espèce d'élémentaire d'eau, également, bien qu'il puait la fange. Et des humains, bien sûr", ajouta-t-elle avec un regard brusquement sinistre. "Alors, que voudriez-vous de moi ? Je peux vous proposer ma lame, ou mes charmes. Décidez."

[Tar Ael Velluthra]

« Oh. Et… si vous aviez un dragon rouge tatoué sur le sein, vous me l’auriez dit, n’est-ce pas ? Ou bien faut-il que je choisisse de m’abandonner à vos charmes pour m’en assurer ? »
Il eut une grimace.
« Je ne sais pas ce que vous imaginez en me voyant, mais… J’imagine que vous ne serez pas surprise d’apprendre que mes seules possessions sont ce vieux manteau que j’ai d’ailleurs emprunté à un cadavre et cette baguette tordue qui a des propriétés magiques pour le moins intéressantes, mais peu utiles dans l’exercice de votre fonction. Tout ça pour dire que je ne peux me payer ni vos rondeurs, ni vos feintes. Juste vous prier de me dire si vous avez un dragon rouge dans cet endroit charnu et délicieux qui décore votre buste. »

[Mornagest]

Elle tendit vers lui un doigt accusateur, en fronçant les sourcils, lui donnant une apparence menaçante.

"Et quand bien même cela serait le cas, croyez-vous réellement que je vous en ferais état ? À moins que vous ne souhaitiez vérifier par vous-même..." Elle sortit à demi son épée du fourreau. "Mais ne pensez pas m'abattre facilement, si tel est votre désir."

Elle crachait presque sa colère, désormais, et son visage était crispé.

"C'est vous, qui avez démoli la voûte au-dessus de mes consœurs ?" Elle venait enfin de faire le rapprochement avec la baguette du fey'ri. "Misérable. Vous ignorez l'impact de ce que vous avez commis !"

La lame maintenant tirée au clair, elle fulminait de rage et s'apprêtait à sauter sur Tar'Ael, mais non plus pour les mêmes desseins que quelques instants plus tôt...

[Tar Ael Velluthra]

Le fey’ri fut pris au dépourvu par la remarquable démonstration d’agressivité de la petite demoiselle si charmeuse une seconde plus tôt. Il ne se souvenait pas avoir eu de mot menaçant à l’égard de la belle au dragon rouge, mais sans doute était-il un piètre dissimulateur. Il recula d’un pas, rapide, se mettant juste hors d’atteinte de l’arme.
« Moi qui étais… si impatient de contempler cette œuvre d’art… Voilà que l’on me menace d’une lame meurtrière ! Quant aux doppelgangers des égouts… Je n’avais aucune intention de leur faire du mal. Simplement… Simplement, le plafond s’est effondré sur eux ! Je n’y suis pour rien ! Enfin, je porte parfois la poisse, mais jamais exprès. Et puis avouez qu’il est un peu scandaleux qu’une jolie fille comme vous fricote avec des monstres gris et métamorphes ! A moins que vous en soyez également, auquel cas, je dirais… que pour changer, les apparences sont trompeuses ! »

[Mornagest]

Cette fois, la fille fut réellement surprise. Soit l'animal était extrêmement doué pour la comédie, soit il disait la vérité... et cela ne lui plaisait nullement.

"Des métamorphes ? Quelle histoire abracadabrante allez-vous me raconter, cette fois ? Votre tante, toujours ?"

Elle commençait à se demander s'il n'était pas simplement fou, et n'était vraiment innocent dans cette histoire. Que ne minaudait-elle ! Elle en aurait égorgé un autre sans la moindre hésitation... certes, il était impressionnant, en son genre, mais tout de même...

[Tar Ael Velluthra]

Tar’Ael profita de la surprise de la jeune femme pour reculer de quelques pas. Mais bientôt, il rencontra la pierre glacée d’un mur mal avisé, qui avait décidé de se placer justement derrière lui. Tymora n’était pas une déesse fe’yri, c’était un fait avéré.
« Des trucs gris, quoi. Qui changent de forme. Et ça n’a rien à voir avec ma tante ! Je ne prospecte pas dans les égouts, quelle horreur ! Elle cherche quelque chose d’un peu plus distingué ! »
Si seulement elle pouvait elle aussi s’adosser à un mur… Sa baguette destructrice pourrait avoir une deuxième minute de gloire dans la même journée. Il était désormais persuadé d’une chose : si la jeune femme était aussi agressive, ça ne pouvait être que pour une seule et unique raison… Un dragon gravé sur une zone charnue et délicieuse de son anatomie.

[Mornagest]

Elle cessa un instant de le menacer, et paraissait réfléchir aux propos de l'elfe timbré. Des métamorphes, au sein de leur organisation ? Voilà qui pouvait expliquer bien des choses...

"Je ne sais que dire. J'avais remarqué quelquefois des comportements particuliers chez l'une d'entre nous, mais jamais je n'avais imaginé... comment cela se peut-il ? Et maintenant, elles sont toutes mortes... ou l'étaient-elles déjà avant, et vous avez tués ces dopplegangers ?"

Elle se frotta les yeux.

"Vous voulez savoir, pour ce tatouage ? Il signifie simplement que nous faisons partie de la même organisation. Un signe distinctif. Je..." Elle eut une idée subite. "Les avez-vous dénudées ?"

[Tar Ael Velluthra]

« Dénudées ? »
Tar’Ael se demanda où la belle essayait de l’attirer, vers quel piège, mirage, songe, désastre.
« J’ai… tenté de venir en aide à l’une d’entre elles, ce qui a peut-être malencontreusement déchiré son corsage, mais… à cet instant fatidique… sans doute choquée par mon impudent comportement, maladroit pourtant, rien de plus, il faut me comprendre, je ne suis pas très habile de mes mains, elle a repris sa forme immonde et grise, répugnante, baveuse, pleine de sang, de morve, d’atrocités sans noms qui traînent dans les méandres obscurs de la créativité dépravée de nos dieux les plus fous. »
Il tenta de sourire.
« Rien de plus. Je ne suis pas nécrophile du tout. Je ne cherche que des vierges. Et même pas pour ce que vous croyez. »

[Mornagest]

Elle renifla.

"Peu importe ce que vous faites avec vos vierges, ça vous regarde. Mais ce que je veux savoir, c'est ce que vous avez vu, sous son corsage. Un tatouage, ou non ? Combien en avez-vous... explorées ?"

S'il s'avérait qu'elles avaient toutes été "remplacées", la survie de leur organisation ne tenait plus qu'à un fil : elle-même.

[Tar Ael Velluthra]

Tar’Ael la regarda, ahuri.
« Mais je vous dis qu’elle s’est transformée en doppleganger ! Je n’ai rien vu ! Rien du tout ! Pas le plus petit morceau de chair ! Juste de la grisaille ! Et pas de tatouage bon sang ! Si j’avais vu un tatouage de dragon rouge, pensez bien que je ne vous harcèlerais pas de questions ! Je serais rentré chez moi, dépité mais comblé en même temps, si vous me suivez ! »
Il se gratta le crâne, qu’il avait poisseux suite à son bain de fange imprévu. Il savait les humains peu futés, les humaines étaient encore pire, mais à ce point-là, il y avait une palme à distribuer. A moins qu’elle ne fut simplement troublée par la disparition de ses camarades. Pauvre fillette sensible. Il ne se sentait pas ému du tout.
« Vous m’écoutez ou quoi ? Je dois vous l’écrire ? Je suis pas certain de savoir comment on écrit doppelganger, cela dit… »
Il secoua la tête.
« Ecoutez, retournons-y, vous pourrez compter, explorer, palper, tout ce que vous voulez. »

[Mornagest]

La fille le regarda d'un air à nouveau suspicieux. Mais avait-elle le choix ? Seule, elle ne pourrait plus agir, et sans voir les corps, elle ne pourrait savoir si ses consœurs ont survécu à ces monstres...

"J'imagine que c'est ce que j'ai de mieux à faire... mettons-nous en route."

Elle paraissait résignée sur son sort, désormais.