[RP : la Quête] Une demeure un peu chère à Follywood

[Galathée]

Quête : Telle est ma quêêêêête...


Les cuisines bouillonnaient d’effervescence : au moins 174 kobolds de maison (du type longues oreilles et peau rouge) s’activaient autour de grands chaudrons fumants, y précipitant des lapins vivants et encore poilus en poussant des cris d’excitation bon enfant. Le tout était supervisé par l’œil vigilant (et unique) d’un nain cyclopéen, campé, les bras croisés, sur un empilement hasardeux (mais audacieux) de marmites de tailles décroissantes. De temps à autre, le chef coq vagissait depuis son perchoir, beuglant des ordres dans une langue incompréhensible, ce qui faisait rire les kobolds. A moins que ce ne soit leur manière de manifester leur accord, on ne sait jamais avec ces graines d’hyène.
Le nain brandissait une cuillère en bois à l’aspect répugnant, aspergeant ses ouailles d’une liquide visqueux aux couleurs automnales (sans doute la sauce chasseur) au rythme de ses vociférations.
« Je crains que le grand maître des cuisines n’apprécie pas tellement notre présence, mon brave. » fit Borgporkniel, extrêmement lucide (pour une fois) tandis qu’il essayait de camoufler son imposante carcasse au milieu d’un empilement de casseroles (lesquelles présentaient des ressemblances frappantes avec son armure, il faut bien l’avouer).

[Kasumi]

Quête : la Quête

Il se passa alors trop de choses pour être citées lorsque trois cent quarante neuf yeux se pointèrent sur les intrus. Mais puisque le temps se figea (pour les besoins du récit) prenons le temps de les raconter par le menu :

Tout d’abord, le nain se figea au contraire de la substance animée de sa volonté propre qui pendouilla à sa cuillère avant d’entamer une lente chute vers le sol où elle se fora rapidement un trou en quête d’une terre plus hospitalière.

Un kobold sursauta, surpris par la voix de rogomme du paladin. Il glissa sur une flaque de soupe. Perdant totalement l’équilibre, il alla percuter un de ses congénères absorbé par sa tâche (au sens propre désormais) Un autre kobold, avisant la disparition du marmiton, se précipita pour ajouter du poivre à la marmite dans laquelle celui-ci surnageait. Il y plongea le bras et se le lécha avant de rajouter une autre pincée de poivre : « Trop de viande ! » aboya-t-il en guise d’explication.

Un certain nombre de kobolds s’agenouillèrent devant le groupe et se mirent à psalmodier en chœur « Dieux Xvart ! Dieux Xvart ! » avant que le nain ne les menace de son sceptre.

Celui-ci se tourna ensuite avec humeur vers les importuns. Il reconnut Niiber et lui lança avec mépris :

- Je croyais t’avoir dit de ne plus amener tes poursuivants ici ! Ils font peur aux kobolds et on ne peut plus rien en tirer de la semaine. Toi et tes potes allaient devoir rester donner un coup de main, il y a un banquet ce soir !

[Bellatrix]

Quête : Kate, Sue Helen et les autres

Bellatrix était entrée derrière les autres et avait regardé autour d'elle d'un air plus que ravi. Et puis soudain, elle avait écarté les bras en hurlant :

"Je sais, je sais, je suis le chapelier toqué ! Un jour, j'ai fait une crotte octogonale mais personne ne m'a crû. Mais c'était peut être bien un parallélépipède rectangle. Oh, vous savez-moi et les mathématiques, nous avons fait un long chemin ensemble mais nous avons divergé face à la dichotomie. J'en rie encore ! Oh, mais faites comme si je n'étais pas là et appelez moi Proust, ça nous évitera de perdre votre temps"

[Galathée]

Cuisiner, quelle sainte horreur ! Tyr ne pouvait pas lui imposer ça ! Cuisiner était la chose que Borgporkniel redoutait le plus au monde, avec le lavage des chaussettes du grand maître de l’Ordre, le général de Grise-Cognée. Il faut dire qu’il avait en mémoire quelques épisodes particulièrement humiliants, impliquant notamment deux oignons pourris, une marmite de soupe à l’ortie, une demi-douzaine d’œufs de caille et le manche d’une hallebarde magique, sans parler du petit cousin de son mentor qui jouait à cache-cache dans le garde-manger sans en avoir averti personne.
« Je… Je ne peux pas ! » glapit-il (ce qui donnait à sa voix, il faut le dire, une consonance presque elfique) (mais presque, seulement).
Puis il baissa les yeux sur la troupe de kobolds qui s’était éloignée, non sans leur jeter des œillades appuyées, à la fois respectueuses et démentes.
« Ils ont raison ! Je suis un Dieu Xvart ! Le grand, heu, Raxivort ! Vous ne pouvez pas me faire cuisiner ! Sinon… sinon je vous transformerai en chauve-souris ! »
Un paladin ne ment jamais, souffla la voix bien connue de Bobby-Too Zenobi dans son oreille, mais Borgporkniel savait que pour le Bien, parfois, il faut faire des petites entorses à la règle.

[Mornagest]

Le petit barde s'empressa de réparer les bredouillements du paladin :

"Mais mais mais ? Pas du tout ! Je suis certain que vous pourrez accommoder ces succulents lapins avec des herbes aromatiques, ainsi qu'un peu de poireaux, d'oignons et de carottes... ça ferait un bon ouat-herzôhi de lapins, non ? Bon, je sais, en général, c'est avec du poulet, mais faute de grives, on chante. D'ailleurs, si vous ne voulez pas cuisiner, je chanterai à toute l'assemblée comment vous reluquez la belle... euh enfin, la demoiselle Proust. Ne serait-ce point un délicieux sujet de ballade ?"

[Kasumi]

Quête : la Quête !

Le nain observa le barde et la chanteuse foldingue sans aménité :

- Qu’est-ce que ceci ? cracha-t-il.

- Une troupe de clowns à en juger par votre apparence. Ce n’est pas ce qui manque ce soir. Les pires du genre sont là : tout Follywood à voir tout ce qu’ils engloutissent. Encore une heure à ce train là et ma réserve sera vide. Vous n’avez qu’à les rejoindre, bande de gougnafiers. Mais pas toi, Niiber, ni ton ami le muet avec la camisole, vous semblez apaiser mes kobolds. Je pense que ça vient du fait qu’ils ne se heurtent pas à une intelligence supérieure en votre présence.

Diabolo profita de l’aubaine pour attirer le reste du groupe vers les escaliers. Il s’empara d’un plateau couvert d’amuse gueules surmontés de figurines ridicules. Il en mangea une avant de voleter vers le haut des marches. Avec un peu de chance, il se ferait passer pour un serveur. Il adressa une dernière recommandation à ses troupes de choc :

- Souvenez- vous, votre but est d’approcher Sally Tin. Elle est méfiante alors soyez prudents. Moi, elle risque de me reconnaître, alors on se retrouve à la sortie. Bonne chance !

Ses encouragements furent noyés dans le brouhaha venant d’une grande salle festive. La réception bâtait son plein et comportait nombre d’invités parmi les plus célèbres de l’industrie du RP.

[Galathée]

Borgporkniel fit quelques pas dans la salle, aveuglé par la lumière. Il n’était pas persuadé que leur clique passerait inaperçue, mais désormais, il était trop tard pour reculer. Et un paladin ne craint jamais l’adversité, même si elle a la forme d’un troupeau de personnes en costumes chatoyants sous des lustres de cristal illuminés de feux follets.
Il s’immobilisa avant de percuter les invités les plus proches. Devant lui, un grand guerrier hirsute, engoncé dans une jolie armure de velours rouge sang, discutait avec un drow au visage sombre (logique, me direz-vous). L’armoire à glace portait une casquette noire « I :l: Mélandis », ce qui permit à Borgporkniel de le classer parmi les infréquentables de la soirée. Bon, l’elfe noir était un elfe noir, il ne fallait même pas y penser.
« Quelqu’un sait à quoi elle ressemble, cette Sally Tin ? Parce qu'il y a du monde, dans cette salle. » fit-il alors, se tournant vers ses compagnons.

[Kasumi]

Quête : la Quête !!!

La description du paladin était bien en-dessous de la vérité : la salle de réception gigantesque et ses trois cent quarante six alcôves étaient bondées anarchiquement par un foule chamarrée et bruyante. Malgré le vacarme assourdissant et la surabondance d’invités, l’entrée du groupe ne passa pas inaperçue. Très vite, les compagnons furent séparés et pris dans la presse des lieux. Chacun put ainsi nouer connaissance avec quelques-uns des fêtards réunis pour la manifestation.

Borgporkniel fut accosté par trois accortes jeunes femmes aux robes scandaleusement décolletées et moulantes qui se pressèrent tout contre lui en lui lançant des œillades entrecoupées de commentaires concupiscents sur sa force brute.

Led Shark fut rapidement entouré par un groupe de jeunes binoclards lui tendant des affiches à dédicacer. Celles-ci représentaient un lézard difforme et visiblement très méchant tenant entre ses griffes énormes une jeune femme courtement vêtue. L’affiche annonçait, à grand renfort de lettres sanglantes, le titre d’un des succès de l’année : Dogzilla.

Bellatrix se retrouva coincée dans un groupe de vieux monsieurs aux costumes stricts et à l’air pincé qui lui demandèrent avec insistance ce qu’elle pensait de l’évolution des derniers taux d’emprunt et des spéculations quant au rachat de tel ou tel studio Follywoodien.

Enfin, Pip joua des coudes pour profiter d’un miraculeux espace dégagé de toute cohue en plein milieu de la salle. Bien vite, il comprit pourquoi par une odeur de poisson avarié qui précéda de peu, un cri dans son oreille :

- BONJOUUUUUR, JE M’APPÊÊLLE FABIAAAA L’HARRENG, ET VOUUS ? J’AI LA PLUS BELLE VOIX DE FOLLYWOOD MAIS JE SAIS RECONNAÎTRE UN CONFRERE.

[Galathée]

Borgporkniel était un être immensément droit, incroyablement juste, extraordinairement bon, et totalo-compléto-absolument naïf. Il ne vit rien de mal à ce que de plantureuses midinettes frottent leur anatomie à son armure. Il se dit qu’il s’agissait simplement là d’usages culturels dont il n’avait connaissance, et qu’il devait respecter pour se montrer délicat.
On peut dire, curieusement, que son sang orque et son sang elfe s’étaient annulés l’un l’autre, supprimant toute tendance concupiscente de son esprit. Sa libido était sous-marine. C’était génétique, pas du tout professionnel, mais ça tombait plutôt bien.
« Excusez-moi, mesdames. Vos attentions et vos compliments me comblent, sans nul doute, je vous suis reconnaissant de tant de… tant de clairvoyance… Mais… je cherche une dénommée Sally Tin… Vous la connaissez ? »