[Lieu] Salon des naturalisations

[Galathée]

Le nain ouvrit un tiroir sans cesser de griffonner, et du bout des doigts, farfouilla à l’intérieur.
« ‘Scusez-moi mais si j’m’interromps, j’vais oublier c’te nombre et j’s’rai bon pour tout r’commencer… » grommela-t-il au fond de sa barbe noire.
Les yeux rivés à son document, une sorte de tableau aux lignes croisées, couvert de chiffres, il semblait plongé dans des calculs complexes. Sa main reparut, présentant cinq plumes en éventail à Arya.
« Fait’vot’choix ! » dit-il, puis à mi-voix : « Et je retiens 7. »

[Arya Du Varden]

Le sourire et le regard d’Arya étaient rieurs tant elle avait l’impression qu’il suffirait qu’une mouche vienne à passer entre le regard du nain et le tableau complexe de chiffres qu’il ne lâchait pas des yeux pour qu’il perde le fil de son comptage l’imaginant déjà pestant haut et fort, heureusement que le nain avait le nez plongé sur sa feuille !
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Mais, elle respecta son travail est pris délicatement la plume qui était la plus fine faisant bien attention de ne pas déranger les autres … ce n’était ni le moment, ni l’endroit de commettre un impair.
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- Je vous remercie mon brave, je la laisserai sur l’écritoire dès que j'aurai terminé.
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Munie de cette précieuse plume neuve, elle s’en retourna vers l’écritoire heureusement encore libre, ouvrit l’encrier en tentant de poser ses doigts entre les coulures tellement épaisses qu’elles donnaient l’impression de ne jamais pouvoir sécher. Mais elle réussit cette prouesse et se mit à remplir le questionnaire d’une écriture aérienne et régulière.
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Nom : Du Varen, prénom : Arya, age : 176 ans, lieu de naissance : La forêt des Elfes au confint des deux mondes …. Elle s’arrêta pensive sa plume en suspension au-dessus du parchemin … elle était incapable de situer le royaume de son peuple, elle ne se souvenait d’aucun autre nom, pourtant elle restait certaine qu’il y avait plusieurs villes …. Mais à quoi bon se torturer l’esprit, elle ne pouvait donner de renseignement plus précis que ceux qu’elle possédait et … son regard se posa sur la page où une goutte audacieuse avait quitté la plume pour venir faire un pâté disgracieux … elle marmonna quelques mots heureusement incompréhensibles avant de passer aux questions suivantes, qui étaient toutes basiques et qui devaient permettrent aux personnes devant statuer sur sa requête de le faire en connaissance de cause.
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A la profession, elle rajouta le sourire aux lèvres, qu’elle était alchimiste et qu’elle était en possession d’un document attestant son engagement au sein de l’Université de la magie. Aux raisons de sa demande de naturalisation, Arya, se souvenant de la discussion qu’elle avait eu la veille au soir à la Taverne de la Bienveillance, opta pour la plus simple et la plus courte des réponses – apporter ma contribution à la reconstruction de la cité.
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Une fois le document rempli, elle y ajouta la date et apposa sa signature avant de se diriger vers le bureau du préposé, patienta jusqu'à ce qu'il lève les yeux sur elle.
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- Voilà j’ai complété toutes les rubriques, puis-je attendre ici ou dois-je revenir un autre jour ?

[Galathée]

« C’est vraiment à vous de voir. Votre dossier… »
Le préposé baissa les yeux.
« Votre dossier me semble assez limpide… Mais nous respectons l’ordre d’arrivée des candidats et certains présentent des tableaux… »
Son visage se tordit en une légère grimace.
« Un peu plus problématiques, dirais-je. C’est donc à vous de voir. Soit vous attendez le verdict, mais il fera peut-être nuit quand nous l’aurons, soit vous repassez dans la matinée. En général, il vaut mieux être présent lors du passage de son dossier en commission, mais vu la lettre de l’université et le fait que… hé bien, que vous êtes humanoïde, je pense que vous n’aurez rien à contester. »

[Arya Du Varden]

La mimique du préposé fit naître un sourire sur le visage d’Arya, elle ne doutait pas que parfois, soit l’instruction, soit certains faits peu avouables souhaitant être dissimulés, des dossiers devaient être plutôt confus ou farfelus, voire les deux à la fois, et donner du fil à retordre à ceux qui les étudiaient. Mais vu que pour elle, les pronostics étaient plutôt favorable, c'était une excellente nouvelle qui s'ajoutait aux quasi affirmations déjà entendues.
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Pourtant l’Elfe hésitait à partir, car elle aurait voulu avoir la réponse dès que son dossier serait passer en commission et en même temps, demain n’étant pas un jour de cours, elle pourrait aisément repasser et profiter des heures qui lui restaient pour profiter encore de cette superbe fin de journée pour se balader dans Lumenis.
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Jusqu’à quelle heure puis-je revenir aujourd'hui ? Peu importe s’il fait nuit. J’ai confiance en ma candidature, mais …. j’ai hâte de pouvoir dire que je suis maintenant Lumenienne … mais comme je vais commencer à l’université dès demain, je souhaiterais aussi profiter des quelques heures qui restent en cette belle journée pour mieux connaître la Cité … ce n’est pas facile de choisir ….

[Galathée]

« Oh, et bien… Laissez-moi estimer… »
Il se décala pour observer la salle où bourdonnaient des conversations diverses. La plupart des personnes rassemblées étaient humaines, mais un demi-orque imposant grommelait dans un coin, discutant apparemment avec un gnome trois fois plus petit, lequel vociférait pour se faire entendre. Une myriade d’enfants de races diverses galopaient en tous sens, utilisant les écritoires et les bancs alignés contre les murs comme autant d’obstacles. Un vieux nain hirsute ronflait avec bruit, assis par terre contre une vasque d’où grimpait une plante odorante.
« Je dirais que nous serons toujours là dans trois heures. Trois bonnes heures. Nous allons bientôt clôturer les dossiers pour aujourd’hui, mais nous traitons toujours tout le jour même… Sinon nous ne faisons qu’accumuler du retard. »

[Arya Du Varden]

Arya était reconnaissante pour le dévouement de ceux qui traitaient les demandes de naturalisation, non pas qu’ils puissent prendre du retard en général, mais elle serait fixée encore aujourd’hui. Le préposé avait dit trois bonnes heures, donc cela lui laissait largement le temps pour flâner même si elle revenait avant le délai de manière à être certaine de ne pas se trouver devant une porte close au cas où les dossiers seraient moins ardus à examiner. Elle saurait toujours s’occuper le temps qu’elle devrait encore attendre pour que son cas soit traité.
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Cela me convient parfaitement, je vous remercie pour votre obligeance et vous pouvez croire que je serai de retour avant la fermeture.
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Laissant le préposé à ses tâches abondantes, légère et sereine, Arya se fraya un chemin parmi les galopins qui avaient maintenant pris la salle pour un terrain de jeux, elle ouvrit avec peine la lourde porte, laissant ainsi entrer dans la pièce le soleil qui était maintenant presque à l’horizontal.

Direction

[Manfred]

HRP Ceci se passe quelques jours après le RP d’Arya. HRP

Trouver le salon des naturalisations fut un peu plus ardu. En effet, ce dernier était assez éloigné du syndicat du commerce d’où venait le magicien. Après avoir malencontreusement prit la mauvaise direction puis, avoir été redirigé par une aimable demoiselle et enfin, avoir suivit les indications d’un soldat pour la fin du trajet, Manfred aperçu le bâtiment dans lequel il devait se rendre. Une fois à l’intérieur, il se trouva dans une vaste pièce pourvue d’une série de guichets. Il y avait là pas mal de monde et le vieillard du attendre quelques minutes que l’un des guichets se libère. Quand ce fut le cas, il s’y présenta et s’adressa au fonctionnaire qui lui faisait face.
-Bonjour monsieur, je m’appel Manfred von Rabenhaus et je désirerais me renseigner pour obtenir la citoyenneté luménienne.

[Taliesin]

Ainsi qu'il l'avait déjà fait maintes fois dans la matinée - et au cours des jours, semaines et mois précédents - le jeune fonctionnaire s'empara de plusieurs parchemins qu'il fit glisser dans la direction du mage. Le geste était devenu quasiment automatique. La réponse qui s'ensuivit l'était de même. Mais, au moins, il s'efforça de sourire : midi allait bientôt sonner, la pause déjeuner se rapprochait à vitesse grand V, et la perspective le réjouissait suffisamment pour que même la routine prit un tour moins désagréable.
-Il faut que vous remplissiez ces documents aussi précisément que possible. Des écritoires sont à votre disposition ici - il tendit la main vers le mur est - et si les plumes sont trop abîmées, c'est à ce monsieur qu'il faut demander - il désigna un nain assis à un bureau. Ensuite, vous nous remettez le dossier que notre commission étudie dans les plus brefs délais... Généralement dans la journée. Si tout est bon, vous êtes citoyen. S'il y a des points obscurs à éclaircir, des oublis à pallier, vous êtes convoqué pour y remédier. Je ne peux donc que vous conseiller d'être attentif en complétant le dossier... Les conditions d'admission sont assez souples, cependant, et à moins que vous ne soyez un ancien allié du tyran, un assassin recherché par toutes les autorités de Toril ou un démon évadé des enfers, vous avez toutes les chances d'être accepté.

[Manfred]

Manfred eut un petit sourire en entendant les derniers mots du jeune homme. Il prit les parchemins et répondit.
-Je vois, c’est assez souple en effet. Bon, je vais m’efforcer de remplire ceci aussi clairement que faire se peut.
Le magicien se détourna et se dirigea vers les écritoires alors qu’une autre personne venait de prendre sa place au guichet. Bataki profita du court trajet pour reprendre une position convenable avant que son maître ne réalise qu’il avait de nouveau fait le « clown ». Après un court temps d’attente, l’un des écritoires se libéra et le vieillard put commencer à remplir le dossier, enfin, disons plutôt qu’il commença à chercher une plume correcte ce qui ne fut pas une mince affaire. Il n’eut toute fois pas besoin d’aller voir le nain car il trouva finalement de quoi écrire convenablement.
-Alors, voyons voir ce qu’on nous demande…
-Que du blabla.
-Bataki, cela tombe bien, tu va pouvoir m’aider.
Le corbeau, même s’il était loin d’en être convaincu, eut bien fait d’ouvrire son bec car sa contribution aida le magicien dans sa tâche. Manfred n’avait au final pas grand chose à cacher tel qu’il avait mené sa vie. Dans les papiers comme pour les gens qui le côtoyaient, il était un respectable devin ayant bien voyagé. Il n’y avait pas de zone d’ombre dans son existence. De sa naissance à la Porte de Baldur, jusqu’à son arrivé à Luménis, tout semblait limpide. Une fois les parchemins dûment complétés, le magicien se présenta au premier guichet libre.
-Voici le dossier remplit. Si je reviens dans la soirée, cela convint-il ?
Tout en parlant, le vieillard jeta un rapide coup d’œil à son familier qui s’apprêtait à se retourner.

[Taliesin]

Le fonctionnaire jeta un regard sur la file d'attente, derrière le mage, puis examina la masse des dossier qui s'entassaient sur un bureau.
-Oui, cela devrait être bon... C'est relativement "calme" aujourd'hui. Bien sûr, si votre candidature suscite polémique, il se peut que les choses se prolongent, que vous soyez amené à répondre à quelques questions... Mais, si je puis me permettre, je doute que ce soit le cas. Vous êtes un... humanoïde, c'est déjà un bon point. Et puis, les mages ont toujours été bien accueillis à Luménis. Nous avons accueilli une magicienne elfe il n'y a pas quelques jours... Elle enseigne désormais à l'université, si je ne m'abuse. Vous voyez, vous n'aurez aucune difficulté à vous intégrer chez nous.
Il s'empara d'une plume, inscrivit un numéro sur le parchemin du dessus de la liasse, puis alla le déposer sur le tas. La demande de Manfred avait rejoint celles des autres postulants de la journée.

[Manfred]

-Je suis heureux de l’entendre. Je reviendrais donc ce soir. Au revoir et bon courage, vous ne chômez pas ici.
Manfred quitta alors le bâtiment. Son corbeau voulut lui adresser la parole mais cette fois, ce fut lui qui le prit de vitesse.
-Tu n’apprendras donc jamais à avoir un comportement correct en public ?
-Mais je ne supporte pas ces procédures aussi inutiles que ridicules !
-Elles ne sont pas inutiles et puis, là n’est pas la question, Bataki ! On ne peut pas dire que tout ceci fut très long !
-Je sais… je ferais un effort.
-Cela fait combien de fois que tu me dis ça ?
-Une bonne centaine ? Je n’ai pas compté.
Le vieillard soupira. Il le savait, son corbeau ne changerait jamais. En tout cas, cette étrange conversation amusa grandement un soldat qui passait non loin avec l’un ses collègues. Le magicien se sentit obligé de les saluer de la main puis, il prit la direction de la Bienveillance. Il était l’heure de manger.
Le repas fut des plus agréable et une fois qu’il fut terminé, le vieillard monta dans sa chambre. Là, il entreprit de remplire, avec l’aide de son familier peu enthousiaste, la déclaration qu’il devait remettre au syndicat du commerce. Cela prit pas mal de temps mais le soir n’était pas encore là. Manfred se plongea donc dans la lecture d’un de ses grimoires pour patienter. Enfin, il jugea qu’il était temps d’aller voir s’il était oui ou non désormais citoyen de Luménis.
De retour au salon des naturalisations, il patienta un peu avant de pouvoir se présenter à l’un des guichets.
-Bonjour, je suis Manfred von Rabenhaus. J’ai rempli un dossier de naturalisation en fin de matinée. Je viens voir ce qu’il en est.

[Taliesin]

Le préposé se retourna lentement, s'empara avec un geste las d'un long parchemin déposé sur une table derrière-lui - une liste, apparemment - qu'il consulta de ses yeux rougis de fatigues.
Son souffle s'interrompit tout à coup et il releva brusquement la tête.
-Je... Je suis désolé, messire,souffla-t-il. Mais... Il s'avère que nous avons reçu des avis de recherche vous concernant, et... Non seulement nous n'allons pas pouvoir vous accorder la citoyenneté Luménienne, mais en plus, nous...
Il se dandina sur sa chaise, mal à l'aise, jeta un nouveau regard à la liste, puis rougit violemment.
-Oh, Lathandre me protège, je suis confus, je me suis trompé de ligne... Manfred von Rabenhaus, oui... Bien sûr que votre candidature est acceptée... Je... Je vais vous chercher le document attestant votre citoyenneté...
Le fonctionnaire se leva avec hâte, disparut par une porte latérale, et revint quelques instants plus tard, porteur dudit document.
-Voilà, monsieur von Rabenhaus... Ceci prouve que vous êtes luménien... Bien sûr, il faudra encore quelques jours avant que votre nom ne soit inscrit dans les registres, mais... Si vous avez des démarches à entreprendre, ce papier vous y aidera sans nul doute. Vous bénéficiez désormais de tous les droits d'un Luménien, mais tous ses devoirs vous incombant également... Puissiez vous trouver votre bonheur en notre cité, et lui apporter autant qu'elle vous apportera.

[Manfred]

En entendant les premiers mots du fonctionnaire, Manfred et Bataki échangèrent un regard. Tous deux étaient surprit et ils se demandaient s’ils avaient bien entendu. Ce pouvait-il que leur secret ait déjà été percé ? Faudrait-il s’enfuir de la ville à peine un jour après y être entrée ? Non, ils avaient bien entendu mais c’était leur interlocuteur fatigué qui s’était trompé. Le soulagement gagna le magicien et son familier. Heureusement qu’ils n’avaient rien fait de fâcheux sous le coup de la surprise car en fait, tout allait bien, le vieillard était désormais luménnien.
-Et bien, on peut dire que vous m’avez fait peur, cher monsieur. On n’est jamais à l’abri d’une erreur administrative et se retrouver en prison pour cela aurait été regrettable. Enfin…. Merci bien. Au revoir et bon courage pour votre fin de journée.
Manfred s’éloigna du guichet et regarda le document attestant de sa citoyenneté puis il le rangea soigneusement. Voilà une bonne chose de faite. Son intégration ne pouvait pas mieux débuter. Le magicien quitta le salon des naturalisations. Une fois dans la rue, il s’adressa à son corbeau, une pointe de malice dans la voix.
-Tiens, Bataki, pour une fois, tu n’as pas fait le pitre.
-C’est un scandale ! Il faudrait parler au supérieur de cette personne pour la faire renvoyer ! J’ai cru que mon cœur allait lâcher !
-Ho, vraiment ? Tu exagère. Aller, réjouis-toi plutôt. Tout se passe pour le mieux.
-Oui, sans doute…. En tous cas, je me demande qui est l’individu concerné par les avis de recherches.
-Moi aussi mais cela ne nous concernes pas. Ce qui va nous concerner bientôt, c’est un repas à la Bienveillance.
-Miam.
Joignant le geste à la parole, le vieil homme prit la direction de l’auberge.

[Taliesin]

Tout au long de son trajet depuis leur maison, Taliesin avait tourné et retourné dans sa tête le discours qu'il allait tenir aux fonctionnaires du Salon des Naturalisations, la manière dont il allait présenter les choses.
Et alors même qu'il attendait qu'un guichet es libère, il continuait d'y réfléchir, sans grand succès. Par quel bout qu'il prît l'affaire, elle lui semblait mal engagée. Enfin : le plus simple était sans doute de dire la vérité. Jusqu'à un certain point, du moins. L'issue ne pouvait qu'être heureuse... Non ?
Enfin, ce fut son tour. L'elfe s'approcha d'un pas qui se voulait tranquille, salua poliment le proposé, hésita.... puis se jeta à l'eau.
-Ma démarche va peut-être vous sembler un peu inhabituelle, mais je ne sais pas auprès de qui d'autre la tenter... Voilà : je suis revenu depuis peu à Luménis. J'aimerais pouvoir m'y installer et il m'a paru nécessaire de me mettre à la disposition des autorités, vu le rôle involontaire que j'ai joué dans les troubles qui ont récemment agité votre cité. Mon nom est Taliesin. C'est moi qui ait conduit les réfugiés mélandiens jusqu'en vos murs, il y a plus d'un an.
Il l'avait dit. Peut-être un peu maladroitement, un peu brutalement. mais au moins, c'était fait. Il ne pouvait plus se défiler, à présent.

[Galathée]

Le préposé le dévisagea avec incrédulité. C’était un jeune homme à peine adulte, les doigts tachés d’encre, et de grands cernes sous les yeux.
« Vous quoi… ? » balbutia-t-il.
Puis il haussa les sourcils de manière mélodramatique, et se leva brusquement, renversant au passage sa chaise, laquelle émit un son qui se répercuta sur les parois de pierre de la salle. Tout le monde se tut une seconde, puis les conversations repartirent.
« Vous… Heu… Attendez une minute, d’accord… Je… Je reviens tout de suite… » fit-il, puis il détala vers une petite porte qu’il franchit rapidement, non sans jeter un dernier coup d’œil à l’elfe, avant de disparaître.

[Taliesin]

L'ancien barde jeta un regard machinal autour de lui, mais la plupart des citoyens postulants et des fonctionnaires paraissaient déjà avoir oublié l'incident. Sans doute les esclandres n'étaient-ils pas rares en ces lieux ou bien des destins se jouaient...
Quant au sien, de destin, la réaction du jeune préposé ne lui avait pas appris grand chose. Il n'était visiblement pas recherché avec assiduité, mais ses quelques mots avaient suffi pour impressionner le fonctionnaire.
Bref : il fallait attendre son retour. S'il était accompagné d'une vingtine de gardes armés jusqu'aux dents, cela ne serait pas bon signe.

[Galathée]

Quelques minutes plus tard, le jeune fonctionnaire reparut, trottinant dans l’ombre d’un homme plus âgé, la mine froncée. Ce dernier sourit à l’elfe, un sourire mielleux qui n’avait rien de très chaleureux, sans se rasseoir.
« Messire, je vais devoir vous demander de me suivre, si vous voulez bien… » souffla-t-il à mi-voix. « Quelques formalités… Vous le comprendrez aisément. »
Taliesin nota que deux gardes s’étaient approchés, apparemment nonchalants, mais venant très clairement dans leur direction. Ils s’immobilisèrent cependant à quelques mètres, détournant leur attention vers les autres quémandeurs qui attendaient sur les bancs voisins.

[Taliesin]

Deux, c'est dix fois moins que vingt... songea Taliesin en adressant un sourir affable au nouveau venu. Au delà de l'ironie, le nombre et surtout l'attitude des gardes étaient rassurants. Un tout petit peu. S'il sa tête était mise à prix, ils ne se seraient pas souciés d'éviter un incident. A moins, bien sûr, qu'ils ne le jugent trop dangereux pour l'attaquer en présence de civils...
Il n'avait aucun moyen de le savoir et, plutôt que de se perdre en tergiversations qui ne feraient que retarder l'échéance, il se dirigea dans la direction qu'on lui indiquait, les maisn bien en évidence. Autant faire montre de toute la bonne volonté possible...

Par ici...

[Arya Du Varden]

<o></o>L’astre lumineux avait totalement disparu, la nuit à peine troublée par les faibles lumières des lampadaires enveloppait maintenant Lumenis lorsque le Salon des naturalisation fut en vue. Arya avait couru tout au long des ruelles qui l’amenaient depuis de crainte que celui-ci fut déjà fermé et un sourire se fit lorsqu’elle put constater que les lumières brillaient toujours dans le bâtiment bien que cela ne garantissait pas qu’il fut encore ouvert.
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L’Elfe eut un soupire de soulagement lorsque poussant l’imposante porte, celle-ci s’ouvrit lentement, laissant glisser faiblement la lumière qui s’enfuit vers l’extérieur. Sans attendre, elle pénétra d’un pas rapide dans la pièce où étaient encore présents de nombreux candidats et s’approcha de l’imposant bureau derrière lequel le préposé était encore afféré.
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Son sourire et le ton de sa voix laissait voir l’impatience qui l’habitait à connaître l’issue de l’étude de son dossier.
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Arya Du Varden, je suis passée tout à l’heure, je viens m’enquérir du résultat de ma demande de citoyenneté.

[Galathée]

Le préposé était toujours le même, et il sourit à l’elfe, même s’il semblait bien en peine de se souvenir exactement de qui elle était. Baissant les yeux, il se mit à fureter dans ses dossiers.
« Dagobert… Devorian… Dors-Sans-Bruits… Du Varden, voilà. Arya Du Varden. »
Son regard s’éclaira et il hocha la tête avec un sourire.
« Comme je vous l’avais dit, mademoiselle. Votre dossier a été accepté sans aucune difficulté. Il faut dire que vos références étaient sans discussion… Et Luménis vous remercie d’avance pour le travail que vous allez fournir à notre prestigieuse université ! »
Il lui tendit un parchemin.
« Voici le document qui atteste de votre citoyenneté. Mettez-le en lieu sûr. On ne vous le demandera pas souvent, mais à des moments clefs, comme lors des élections. Si vous avez des ennuis avec la justice, il sera également utile. Vous en aurez aussi besoin pour acheter une maison. Ce genre de choses. »
Il se redressa ensuite.
« On organise une sorte de cérémonie une fois par mois, pour ceux qui désirent que leur citoyenneté soit fêtée avec les honneurs. Malheureusement, celle de ce mois-ci n’aura pas lieu, à cause de la Fête de la Lune, mais si vous le désirez, je peux vous inscrire pour le mois suivant. Sinon, il ne me reste qu’à vous féliciter, vous souhaiter la bienvenue, et à espérer que Luménis vous apportera autant que vous lui apporterez. »

[Arya Du Varden]

Un sentiment de réconfort se fit en l’Elfe à la vue du parchemin, elle n’avait pas doute … mais sait-on jamais ce qui peut justifier un refus ? Cette appartenance ne remplaçait certes pas sa communauté qui lui manquait de plus en plus, mais elle faisait maintenant partie intégrante de Lumenis et ne se sentait plus autant déracinée que lors de son arrivée dans ce monde. Elle prit le document et le regarda avant de répondre le regard brillant.
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- Merci, j'en prendrais le plus grand soin. Elle glissa le parchemin entre les pages du livre qui se trouvait dans sa sacoche. Vous pouvez être assuré que je ferai de mon mieux pour faire profiter l’Université de mon savoir. Quant à avoir des ennuis avec la justice, j’espère bien que cela ne soit jamais.
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Les fêtes étaient toujours l'occasion de faire de nouvelles connaissances et de voir des spectacles, Arya était ravie de la proposition qui venait de lui être faite.
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- Je veux bien que vous m’inscriviez pour la cérémonie du mois prochain, cela me permettra probablement de faire connaissance avec nos notables et également d’autres citoyens. Pouvez-vous me dire quand et où se déroulera-t-elle ?
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[Galathée]

Le préposé sourit.
" Vous verrez, vous ne le regretterez pas. Le buffet est généralement bien achalandé." commença-t-il. " Alors, ça aura lieu le 3ème jour de la troisième veille, au mois de Nuiteuse, donc. Je vous inscris."
Il sourit.
" Cela se passe au Palais Présidentiel, dans le quartier du gouvernement. Vous ne pouvez pas le rater. A la tombée de la nuit."
Il étouffa un bâillement dans la paume de sa main.
" Excusez-moi. La journée a été longue."

[Arya Du Varden]

Le lieu et la date furent immédiatement notés dans la mémoire d’Arya et il était certain qu’elle s’y rendrait. Une réception au Palais Présidentiel pour les nouveaux citoyens, la ville savait recevoir ceux qui venaient apporter leur force vive à Lumenis et s’y rendre s’était aussi une manière de les remercier de leur offrir l’opportunité d’une nouvelle vie.
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Elle sourit au préposé et répondit d’un ton compatissant
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Vous êtes tout excusé, je comprends que vous soyez fatigué et pour ma part, je ne vous retiendrais pas plus longtemps. Au revoir Monsieur.
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L’Elfe ne s’attarda pas, elle serrait contre sa hanche la sacoche qui y pendait et qui contenait en quelque sorte le fruit de sa journée qui avait été bien remplie et fructueuse. Tout son être laissait paraître sa satisfaction lorsqu’elle quitta le Salon des Naturalisations pour s’en retourner à la où elle pourrait une fois encore regarder le parchemin que le préposé lui avait remis et surtout se plonger dans la lecture du livre emprunté à la bibliothèque.

[Nynaeve]

Après avoir quitter le quartier génaral des services secretspar les égouts, desquels elle était ressortie dans une petite ruelle, Myrhela chercha le Salon des naturalisations, cela lui permit de decouvrir un peu plus Luménis. Elle finit par trouver le batiment recherché, grace à une passante sympatique qui lui indiqua son emplacement. Elle entra dans le salon des naturalisations et s'adressa à la personne qui lui parraissait être un responsable. "Bonjour, je m'appelle Luaryne, mentit-elle, et je souhaiterais avoir le nationalité luménienne." Elle attendit ensuite qu'on lui passe un questionnaire à remplir ou qu'on lui pose quelques questions.

[Taliesin]

Etait-ce les premiers frimas annonciateurs de la morte saison ? Difficile à dire. Mais toujours était-il que la vaste pièce était quasiment vide, et que le préposé pouvait tout entier se consacrer à la nouvelle venue.
-Et bien, mademoiselle, la démarche est relativement simple : je vais vous demander de prendre ce questionnaire et d'aller le remplir là-bas, sur les écritoires. Ensuite, il sera examiné par une commission et s'il n'y a aucun souci, vous obtiendrez la nationalité luménienne dans la journée. Si la commission trouve que vous avez été trop vague, ou que quelque chose la chiffonne, vous serez convoquée et interrogée. Mais rassurez-vous : normalement, ce genre de chose arrive assez rarement.

[Nynaeve]

Myrhela pris le questionnaire dans ses mains et vit tous pleins de caractères incomprehensibles pour elle."Merci bien, mais c'est à dire que je ne sais ni lire, ni ecrire, fit-elle timidement, donc je ne saurais remplir votre questionnaire sans aide.." La maniere dont le préposé avait présumé cette connaissance pour acquise de quasiment tous, la mis mal à l'aise d'avouer ignorance dans ce domaine...

[Taliesin]

Le préposé s'empourpra légèrement.
-Oh, veuillez m'excuser... Normalement, je signale toujours aux postulants que quelqu'un peut les aider à remplir le formulaire, parce que beaucoup n'ont pas eu l'occasion d'apprendre à écrire, mais... Enfin...
Il se racla la gorge.
-Je vais le remplir pour vous, si vous êtes d'accord. Normalement, ce n'est pas moi qui m'en charge, mais comme c'est désert aujourd'hui... Et puis, peut-être ainsi me pardonnez vous mon indélicatesse...
Il récupéra le questionnaire avec empressement puis s'empara d'une plume et d'un encrier.
-Alors... Vous vous appelez Luaryne, c'est bien ça ? D'accord... Hum, pourriez-vous m'indiquer vos lieu et date de naissance ? Votre nom de famille ? Votre profession et les endroits où vous l'avez exercée, le cas échéant ?
Myrhela semblait bonne pour une longue - et passionnante... - série de questions.

[Nynaeve]

Myrhela commença à repondre aux questions posées: "Mon nom de famille est Féhrno, j'ai environ 18 ans, mentit-elle de nouveau, donc je vous laisse faire le calcul.. Sinon avant de venir ici j'ai vecu dans une cité portuaire proche de la cote des épées. Je n'ai jamais exercé vraiment exercé de métier à proprement dit, mais là je compte bien faire des travaux d’aiguille de première qualité..."
Myrhela allait comme ça continuer de repondre aux questions du préposé en s'inventant un passé, n'appreciant pas trop le fait que l'histoire de sa vie puisse être ainsi conservée sur de simples feuilles.

[Taliesin]

Le préposé nota scrupuleusement les éléments que lui fournissait Myrhela. Parfois, il levait un sourcil lorsqu'une réponse lui paraissait vague, mais il ne lui appartenait pas de juger du contenu du questionnaire, et il ne chercha pas à en savoir plus. Finalement, après une petite vingtaine de minutes, ils en eurent terminé.
-Bien ! fit l'homme en déposant sa plume. Je crois que c'est tout bon... Je vais maintenant remettre ce document à la commission qui statuera sur votre admission à la citoyenneté. Comme nous ne sommes pas débordés, loin s'en faut, je pense que votre dossier sera traité d'ici une ou deux heures grand maximum. Vous pouvez soit attendre ici, soit vaquer à vos occupations et revenir lorsque vous en aurez le loisir.

[Nynaeve]

Myrhela n'était guère de nature patiente, et ne se fit pas prier pour sortir du batiment où elle avait dû repondre à d'ennuyeuses questions. C'était l'occasion de bien visiter la ville, de s'impregner de la culture d'ici. Elle salua le préposé puis parti à la decouverte de sa nouvelle cité le temps de quelques heures.