[Structure] Le débarcadère

[Nynaeve]

Myrhela commenca à sentir son ventre gargouiller. Elle se dit que connaitre un pêcheur dans cette grande cité serait un début, et puis avec un peu de chance il lui offrirait un bout de poissons, et se serait l'occasion de poser quelque questions sur la cité qui lui tournaient dans la tête. Elle marcha d'un pas normal de quelqu'un qui n' rien à se reprocher, et aborda d'une voix fluette le pecheur:
"- Bonjour monsieur, je ne voudrais pas me meler de ce qui ne me regarde pas.. mais en fait si. Peut être pourais-je vous aider à décharger quelque chose..? "

Elle attendit en souriant sa réponse avec impatience et aprehension, son attitude pouvait peut etre lui paraitre bizare, voire suspecte...

[Galathée]

Le pêcheur était un homme de petite taille aux sourcils broussailleux et à la barbe fournie. Ses avant-bras, larges comme des jambons, démontraient qu’il avait une certaine habitude des déchargements difficiles. Il dévisagea Myrhela avec scepticisme, puis lui sourit.
« Z’êtes pas d’ici, vous. C’est vot’accent. » fit-il. « Et finette comme vous z’êtes, vous s’rez pas porter grand chose. Par cont’, vous pouvez déplier ces tréteaux, là, et arranger l’poisson sur la tab’, histoire qu’il ait l’air bien bon et qu’ces fichus rapaces m’en donnent plus qu’deux sous la dizaine ! »
Son sourire s’élargit comme il déposait une caisse pleine de poissons ventrus sur le sol.
« J’vous donnerai un peu d’la recette. Si vous faites ça bien ! »

[Nynaeve]

Le sourire de Myrhela s'élargit, elle s'appliqua de son mieux à son premier vrai travail après l'avoir remercié.Elle ne voulait pas déranger le pécheur qui déchargeait ses caisses, mais sa curiosité ne pouvait plus attendre:
"Comme vous l'avez remarqué je ne suis pas d'ici et .. euh pour tout vous avouer je viens d'arriver mais plutot clandestinement je dirais. Vous ne direz rien, n'est ce pas?, rajouta-t-elle en vitesse. Je me demandais si à la douane, on allait me demander de quel navire je vient de débarquer.. Et sinon il va comme cela l'étalage de poissons monsieur? "

[Galathée]

Le loup de mer s’interrompit pour jeter un coup d’œil à l’assemblage de poissons qu’avait disposé Myrhela.
« C’pas mal pour une débutante. J’aurais pas mis la rascasse près des mérous, mais c’est pas ridicule, en mêm’temps ! Original, voilà tout. »
Il posa une nouvelle caisse sur le sol, tandis qu’un premier homme, pressant un mouchoir sur son nez, faisait son apparition près de l’étal, et scrutait les poissons avec concentration.
« Z’ont une mine étrange, tes saumons, Carl. » fit-il finalement.
« Tu crois quoi ? Qu’z’ont mangé du Morféen noyé ? Sont tout c’qu’on fait d’plus saumon, Tanguy. T’les prends, t’les prends pas, c’est toi qui vois. »
L’homme et le pêcheur parlementèrent encore quelques minutes, puis l’étranger repartit en emportant six saumons dans un panier d’osier.
« C’est l’cuisinier d’la Bienveillance. Difficile comme on fait pas. » dit le pêcheur. « Mais tu disais qu’tu débarques juste ? C’est y pas un peu dangereux pour une jeunette comme toi, d’arriver d’nulle part, ainsi ? Les douaniers, peuvent plus t'attraper, mais c'est pas eux les plus dangereux, dans une grande ville. »

[Nynaeve]

"Peut-etre que je suis jeune, mais je sais me defendre s'il le faut". Son ninja-to (qui passait facilement inaperçu grâce à sa forme) apparut subitement dans ses mains puis disparut immediatement, accompagné d'un petit sourire malicieux de Myrhela.
"Et sinon je sais me cacher pour eviter les ennuis, qu'est-ce qui peut y avoir de si dangereux dans cette cité dont j'avais entendu dire qu'il n'y régnait que la paix et l'harmonie?"
Elle remarqua de nouveau des personnes en uniforme bleu dont l'attitude lui rappelait les gardes de sa ville d'origine.
"Tiens, serait-ce les gardes de la cité, ils sont là pour assurer l'orde en plus si ya besoin, non? Enfin, s'ils éprouvent des sentiments humains contrairement à ceux que j'ai un peu.. fréquentés."

[Galathée]

« Oulà, mam’zelle, j’espère que tu vas pas d’m’découper en rondelles. Va pas faire regretter au vieux Carl de t’avoir jugé sur ta bonne mine ! Mais Luménis, c’t’une ville plutôt tranquille, oui. Enfin, red’venue tranquille. Mais une ville, c’t’une ville, même si celle-ci c’est l’bon Lathandre qui veille d’sus, et plein de gens bien polis qui veulent que l’bien du peuple, qui disent. Mais dans toutes les villes du monde, y’a des gens qu’ont l’cœur plus noir, c’est sûr, qu’ce soit Luménis ou Mélandis, ou l’aut’ville du vigilant, là, Manost. P’t’être qu’ici, on fait plus attention, et la garde, oui, elle essaie d’protéger l’faible, et d’aider les démunis. Mais reste qu’une jeune fille, c’est partout une jeune fille. Mais j’te crois avec ton grand couteau tout bizarre, qu’tu pourrais t’faire respecter. »
Il leva les yeux sur l’escouade de gardes qui passait à proximité.
« Ceux-là, ils essaient d’faire régner l’ordre et la paix, oui. Ils ont pas toujours réussi par le passé, et ils sont plus très nombreux, aujourd’hui, à cause de ça. Mais ce sont des gens bien, assurément. Des gens bien. »

[Nynaeve]

"Plus très nombreux.., dit-elle tout à coup interessée, ils embaucheraient donc surement, même une jeune fille alors. Et au lieu de vous découper en morceaux je vous protegerais (elle sourit amicalement au pecheur). Il faudrait peut-etre que j'aille me faire enregistrer à la douane alors, les clandestins ne sont pas trop bienvenus n'importe où j'imagine."
Elle continua bien sur en même temps de parler avec le pecheur de s'occuper de l'étalage du mieux qu'elle pouvait, se demandant s'il allait reussir à tout vendre, vue le nombre de caisses remplies de poissons qu'il dechargeait continuellement. Bah les restes seraient pour son ventre avec un peu de chance se dit-elle.

[Galathée]

« Hum, j’pense pas qu’ce soit nécessaire. Si tu vas au Fort, que tu leur d’mandes pour en faire partie, ils te poseront quelques questions, et si tu leur plais… Bah… Y t’f’ront un papier qui suffira pour qu’t’ailles t’faire naturaliser. On naturalise plus facilement ceux qu’y’ont un travail, tu vois. Mais vu qu’t’es entrée, à présent, plus personne te d’mandera quoi qu’ce soit. Les douaniers, ici, vont croire qu’tu viens des portes, et les gars des portes penseront qu’tu viens d’la mer. Puis personne pourrait jurer qu’t’es pas née ici d’puis toujours… Sauf c’t’accent bizarre, j’dois avouer qu’ça t’trahi. Mais tu vois ce que j’veux dire. Avec tous les troubles qu’y’a eu c’t’année, y’a eu plein d’morts, plein d’disparus, plein d’clandestins qui sont arrivés pour aider la résistance... Les gouvernants, ils ont plus trop l’idée du nombre d’personnes en ville… J’m’inquiéterais pas de ça. »
Deux autres personnes s’étaient approchées de l’étal et Carl les servit en marchandant avec énergie. Ensuite, il se tourna à nouveau vers Melhyra et lui sourit.
« J’vais pas te faire attendre toute la journée, ma belle, tu m’as déjà bien aidé, et j’vais encore y rester quelques heures… »
Il fourragea dans son pantalon et lui tendit deux pièces d’or.
« Avec ça, t’as de quoi te payer une chambre et un repas. Et tu peux choisir un poisson sur l’étal. Faudra trouver de quoi le faire cuire, mais tu m’as l’air débrouillarde, ah ça oui. »

[Nynaeve]

"Deux pieces d'or! wouaa!" Myrhela était heureuse, son premier vrai travail lui rapportait plus qu'elle ne l'aurait pensé. Elle remercia beaucoup le pecheur, et elle choisi un poisson de taille normale dont elle ne savait pas le nom, mais que le hasard lui avait designé. Elle le quitta lui souhaitant des jours heureux, après lui avoir demandé où se trouvaient le fort et une auberge pas très chère.

[Arya Du Varden]

Arya était ravie de loger à la car cela lui permettait de commencer sa journée par une petite balade sur le port, lieu qu’elle affectionnait pour l’ambiance qui y régnait et les voyages qui venaient peupler sa mémoire.
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Ce matin, une effervescent bien plus importante que la veille régnait le long des quais. L’Elfe fut impressionnée par le nombre de navires qui avaient dû accoster durant la nuit et qu’une nuée d’hommes aux bras noueux déchargeaient. Les colis juchés sur leurs épaules semblaient couler comme un grand fleuve et s’entassaient en certains endroits des quais prévus à leur stockage avant que les marchandises ne soient rangées dans les hangars où immédiatement livrées à leurs destinataires.
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Tout en admirant cette fourmilière besogneuse, Arya tendait l’oreille dans l’espoir d’entendre la voix de Podrick qui devait être noyé au milieu de la foule, Mais les cris des capitaines, contre-maîtres, porteurs et charretiers étaient tels que dans le tintamare qui régnait, elle doutait pouvoir repérer le garnement de l’endroit où elle se trouvait et décida d'arpenter les quais à sa recherche.

[Taliesin]

-Le Luménien Libéré ! Qui veut le Luménien Libéré ?
Arya finit par percevoir la voix claire de l'enfant au milieu du brouhaha ambiant. Elle se fraya difficilement un passage au sein de la cohue et, après une ou deux minutes, aperçut enfin Podrick en train de vendre l'un de ses journaux à un chaland. L'elfe remarqua qu'il avait fait de gros efforts pour se rendre un peu plus présentable : il avait tant bien que mal peignée sa tignasse crasseuse, s'était sommairement débarbouillé le visage et avait tenté de mettre de l'ordre dans sa vêture en loques. Le résultat n'était guère probant, soulignant davantage qu'il n'atténuait la misère, le dénuement et la propreté plus que douteuse du gamin. Mais il avait visiblement fait avec les moyens du bord, et l'intention était manifeste.
Lorsqu'il l'eut repérée, Podrick se porta à la rencontre d'Arya et lui sourit.
-Bonjour, m'dame ! fit-il d'un ton guilleret.

[Arya Du Varden]

Le chenapan passa entre deux colosses lourdement chargés de sacs de céréales aussi aisément que s'ils ne furent pas là et Arya le regarda avancer ravie et en même temps dépitée par l’aspect du gamin.

L’effort qu’il avait fait pour tenter d’être plus présentable donna à l’Elfe, au premier regard qu’elle posa sur lui, la réponse qu’il allait lui donner, mais dans l’apparence de Podrick, elle entrevoyait encore plus clairement l’indigence dans laquelle vivait le garçon. Cela devait faire bien longtemps qu’il n’avait pas dû se servir d’un savon, voire même s’être adonné à une toilette complète simplement avec de l'eau. Probablement que personne ne venait à s'occuper de lui même pas ses parents, à condition évidemment qu’ils les connaissent. Mais, il voulait y croire et avait fait déjà un pas, bien maladroit certes, surtout il l’avait fait seul et de sa propre initiative et cela était un signe de sa volonté à saisir l'occasion qui se présentait à lui. Il voulait sortir de la misère, vivre mieux.

Arya lui sourit amicalement et répondit d’un ton joyeux à son salut.<o></o>
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- Bonjour Pod, te voilà déjà à l’œuvre ! Tu es bien courageux et je suis certaine que tu l’es plus encore. Alors dis-moi qu’as-tu décidé ? Tu te souviens de ma question j’espère ?<o></o>

[Taliesin]

Une lueur espiègle brilla un instant dans le regard du gamin.
-Ben oui, quand même ! s'exclama-t-il. J'sais pas lire ni écrire, mais j'ai de la mémoire.
Il lui sourit à nouveau puis, soudain, se fit plus sérieux.
-Mais avant de répondre, j'voudrais savoir... Pourquoi vous me proposez ça ? Pourquoi à moi ? Et qu'est-ce que vous voudrez que je fasse, en échange ? A par les clercs, y a pas grand monde qui fait des trucs gentils gratuitement, ça, je l'ai appris et je m'en souviens... Enfin, je dis pas ça pour vous, mais...

[Arya Du Varden]

Pour l’Elfe, l’engagement dont Podrick devrait faire preuve et les efforts à fournir pour profiter de son enseignement était pour elle suffisant, mais elle comprenait qu’ici, rien n’était donné en cadeau. Arya tenta de trouver une idée dans un sens bénéfique pour lui afin que par le savoir qu’il allait acquérir, il puisse non seulement vivre mieux, mais aussi apprendre à apporter des bienfaits à d’autres.
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Pour l’instant, elle voyait qu’il scrutait, encore méfiant, ses réactions en attendant sa réponse, prêt aussi bien à refuser son offre qu’à l’accepter en fonction des mots qu’elle allait prononcer. Le regard d’Arya se posa avec amusement dans celui du garnement et dans le ton de sa voix une pointe de reproche teintait allègrement.
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- Tu ne dis pas cela pour moi ! Pourtant tu te méfies de moi, je pourrais en prendre ombrage !
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Un sourire amical vint immédiatement éclairer son visage, le ton de sa voix se fit sérieux et sa main se posa doucement sur l’épaule du garçon.
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- C'est une qualité de ne pas accepter tout ce que l'on te propose, cela t'évite de te retrouver dans des situations compromettantes. Alors continue ainsi .... mais pas avec moi !

Pourquoi toi ? Le hasard de la vie qui fait que j’aime à me balader sur les quais et que toi tu vendes tes journaux sur ces mêmes quais. Un pas maladroit qui te fait me bousculer et qui me permet de déceler chez toi un caractère volontaire et un œil pétillant. Vois-tu, cela aurait pu être ailleurs, un autre garçon … mais ce fut ici et avec toi !
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Pod, partager mon savoir est pour moi important et fait partie intégrante de ma vie, j’ai immédiatement compris que tu es intelligent et honnête. Alors j’ai eu envie de t’aider en t’offrant quelques cours sachant que tu respecteras ton engagement si tu acceptes mon offre.
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Maintenant ce que je vais te demander en échange …. pour l’instant, je n’ai pas encore décidé, ce ne sera pas directement pour moi, mais je peux t’assurer que ce ne sera ni au-dessus de tes possibilités, ni contraire à la loi. Je ne suis à Lumenis que depuis deux jours, laisse-moi un peu de temps, si ce que je te demanderai ne te convenait pas, tu pourras toujours changer d’avis. Qu'en penses-tu ?
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[Taliesin]

Podrick fronça un instant les sourcils puis demeuré silencieux, le traits marqués par le débat intérieur auquel il se livrait. Enfin, il finit par hausser les épaules.
-J'en pense que je peux toujours essayer. Que vous avez pas l'air bien méchante, même s'il faut jamais se fier aux apparences et que vous êtes une magicienne et que vous pouvez donc me changer en truc bizarre. Et si ça va pas, ben, j'pourrais toujours filer. Je cours vite.

[Arya Du Varden]

Arya ressentait le désir profond de l’enfant de profiter de cette aubaine que lui offrait une inconnue, il voulait y croire même si son regard ne cessait de la scruter comme si sur son front allait venir se dessiner la réponse «ange ou un démon» quant à ses intentions sur la demande qu’elle allait lui faire en contre-partie de ses cours. Pour une fois, pensa-t-elle, Podrick ne serait pas trompé. Une question vint à l’esprit de l’Elfe, Podrick avaient-ils encore ses parents et le cas échéant ceux-ci n’allaient-ils pas s’opposer à ce qu’elle lui donne des cours ? Le mieux était donc de lui proposer d’aller chez lui, ainsi elle serait déjà fixée sur ce point par la réponse qu’il lui donnerait.<o></o>
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- Si tu cours vite, alors tu n’as rien à craindre… tu peux toujours essayer. Je te propose de commencer déjà aujourd’hui. On pourrait se retrouver en fin d’après-midi, reste à fixer l’endroit. Je t’apporterai de quoi écrire et si je peux également un livre. Si tu es d’accord, le mieux serait de travailler chez toi, nous y serions au calme.<o></o>
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[Taliesin]

Le gamin blêmit et recula d'un pas. Il avait l'air paniqué.
-Je... C'est pas un endroit pour vous, m'dame... C'est pas chez moi, et pis y a du bruit et des gens pas très recommandables... Enfin, vous êtes une magicienne et vous risqueriez rien, mais eux le sauraient pas et ils viendraient vous embêter, et ça ferait du grabuge. J'crois qu'c'est pas une bonne idée si vous viendez... Vaut mieux trouver un autre coin.

[Arya Du Varden]

La réaction du gamin surpris Arya tant celle-ci fut soudaine et démesurée. Elle ne comprenait pas pourquoi une peur presque panique venait de s’emparer de tout son être et regretta quelques instants de lui avoir fait la proposition d'aller chez lui. Mais elle finit par se dire que c'était une aubaine pour mieux cerner le galopin. Que ce passait-il pour qu'un enfant qui traînait toute la journée sur le port où un mauvais coup pouvait lui tomber dessus à tout moment, qui n’avait aucune peur à invectiver plus grand et fort que lui, se transforme en un instant en enfant craintif. Sous le regard interrogateur de l’Elfe, il semblait terroriser par sa proposition. Pourtant il semblait indépendant, donc il ne devait pas être exploité par quelques adultes sans scrupules. Où pouvait-il bien loger pour que cet endroit fut si peu recommandable et générer tant de rétissance ?
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Elle s’approcha de lui et se baissa pour être à sa hauteur, elle posa son regard dans le sien qui se fit fuyant, elle prit doucement son menton pour qu’il la regarde et mit beaucoup de douceur dans sa voix.<o></o>
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Je ne sais où tu vis, ni dans quelles conditions, si c'est dangereux ou bruyant, ce n'est pas le plus important. Dis-moi ce qui te fait si peur Pod, je ne comprends pas et ce serait bien si tu m’expliquais. Il y a toujours une solution à un problème, mais pour la trouver, il faut savoir où chercher. Fais-moi confiance ! ... Je t'écoute Pod.<o></o>

[Taliesin]

Le petit garçon fit d'abord mine de se dégager, comme s'il avait l'intention de s'enfuir en courant. Mais il resta finalement tranquille.
-Y a pas de problème, m'dame... fit-il d'une petite voix. Moi, ça me convient très bien. C'est juste que... Vous allez pas trouver ça bien, vous.
Il grimaça puis secoua la tête.
-Mais puisque vous voulez savoir... Ma mère, elle travaille à la maison close des bas quartiers. Normalement, les dames qui travaillent là ont pas d'enfants, mais des fois, il y a des accidents. La patronne, elle veut pas qu'on entre dans le bâtiment. C'est pas un coin pour les moutards, qu'elle dit. Elle dit que c'est "un établissement respectable", même que. Mais elle est d'accord pour qu'on crèche dans l'écurie. Parce qu'il y a une écurie :des fois, des gens viennent à cheval, et faut bien les mettre quelque part. Les chevaux, pas les gens. Donc voilà, moi et les autres accidents, on va où un veut la journée, y a personne pour s'occuper de nous, et on dort dans l'écurie le soir. Il fait bien chaud. Mais y a pas d'endroit où qu'on peut être tranquille pour travailler, donc c'est pour ça que je trouve que c'est pas une bonne idée d'aller là.

[Arya Du Varden]

La vérité crue que lui servait Podrick n’ébranla pas Arya, elle s’attendait à bien pire et si la vie de son petit protégé ne devait pas être des plus enviables, elle était bien loin des craintes que le gamin lui avaient fait appréhender. Mais avait-il dit toute la vérité ? Là restait une question importante. Mais l’Elfe ne voulait pas le tarauder avant d’avoir gagner totalement sa confiance. A cet instant, elle ressentit en elle l’entité Drow qui l’habitait bien contre son gré d’ailleurs. Jusque là, celle-ci ne s’était manifestée que pour la maudire et se lamenter d’avoir empêcher son âme de rejoindre celle de son défunt époux, mais en l’instant, l’Elfe ressentit un sentiment de tristesse et de compassion bien plus profonde que celle qu’elle portait au garçon. Heureusement, ce sentiment disparut aussi vite qu’il s’était présenté et Arya regarda Pod en souriant tout en parlant d’une voix douce et rassurante.
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Pourquoi tant de frayeur Pod ? Il n’y a là rien de dangereux pour que je ne puisse y venir et qui pourrait bien vouloir m’embêter dans un tel endroit ? Ta maman travaille comme bien d'autres femmes, elle a un métier que tous insultent, mais dont beaucoup ne pourraient se passer. Ma place est partout où mes pas me guident, alors ici ou là quelle importance. L’automne vient d’arriver et les pluies seront probablement abondantes d’ici peu et aussi le froid qui suivra, pour apprendre à lire et à écrire sous les flots incessants ou dans un vent glacial ce n’est pas possible. Comprends-tu ? Il faut que nous te trouvions un endroit bien calme et à l’abri des frimas à venir. A nous deux, sois en assuré, nous trouverons. Si tu es d’accord, nous irons voir là où tu vis si l’on peut trouver ce petit coin qui sera celui qui te permettra de modeler de ta destinée. Es-tu d’accord ?<o>.</o>

[Taliesin]

Le gamin acquiesça.
-Je veux bien vous montrer, fit-il. Mais je crois pas qu'on aura de la place dans la maison, même si la patronne nous laisse entrer. Au rez-de -chaussée, y a les salons ou les messieurs discutent avec ma mère et les autres dames. Pis à l'étage, c'est les chambres. Dans l'écurie... Ben, au dessus des stalles, y a du foin, c'est bien pour dormir mais je sais pas si ça ira pour travailler. Mais je veux bien vous montrer, oui.

[Arya Du Varden]

A défaut d'un endroit plus propice, un épaisse couche de foin pourrait déjà accueillir Podrick pendant qu'il s'exercerait à la lecture, il serait au chaud et à l'abri des intempéries, pour l'écriture ne serait pas l'idéal, mais à défaut de mieux, peut-être pourrait-elle lui improviser une table et un siège en déplaçant quelques bottes de foin. Finalement, Arya pensait que les appréhensions du galopin dépassaient largement la réalité.

Tu fais le bon choix Pod, nous allons trouver une solution, rien n'est jamais simple d'apparence, mais avec un peu de volonté, un peu d'idées .... et une bonne dose de courage, on peut arriver à tout. Peux-tu me situer la maison où tu habites, je ne connais pas encore Lumenis et selon où elle se trouve, nous trouverons un endroit pour nous retrouver qui nous arrange tous les deux.

[Taliesin]

-C'est dans le quartier est, dans l'coin qu'on appelle les Taudis... répondit l'enfant. Normalement, y a pas grand monde qui vient par là, à part les habitants... et les clients. Parce qu'il y a rien à voir, et puis c'est un peu... dangereux. Mais la maison close, elle est pas dure à trouver : c'est une grosse maison avec une lanterne rouge qui pend, dans la rue principale où qu'y a aussi le Fond de la Barique.... L'écurie, elle est juste à côté. Vous devriez pas avoir de mal à trouver, mais on risque de vous embêter. Des dames comme vous, ou des magiciens, y en a pas beaucoup qui passent par là...

[Arya Du Varden]

Arya ne laissa pas paraître sa stupeur, pourtant lorsque Podrick localisa sa maison dans « les Taudis », elle fut quelque peu attristée. Mais elle devait se rendre à l’évidence que chaque ville avait ses quartiers défavorisés, pas qu’elle s’y soit rendue dans le peu de cités non-Elfe dans lesquelles ses pas l’avaient conduite, mais les oui-dires l’avaient toujours laissée songeuse sur ce que pouvaient être les conditions peu avouables qui étaient maîtres dans ces quartiers, que chacun décrivait avec quelques dégoûts tout en s’abstenant au maximum de reconnaître leur existence. Les seules paroles qu’elle avait entendues sur les habitants : des bons à rien, des soûlards qui ne méritaient même pas qu’on les regarde avant que le narrateur change rapidement de conversation.
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Il n’a peut-être rien à voir pour les autres, mais pour moi, il y a toi et cela est une raison des plus importantes. Dangereux, on verra bien, je ferai bien attention avant de m’engager et puis, elle murmura comme si ce fut une confidence, moi aussi je cours vite. Alors si j’ai bien suivi tes explications, dans le quartier est, la rue principale, je me repère sur la lanterne rouge et l’enseigne du Fond de la Barrique, probablement un estaminet mal famé, pensa-t-elle, et l’écurie est juste à côté, cela me semble simple et puis pour l'écurie, les chevaux m'indiqueront le chemin. <o></o>

[Taliesin]

-Oui. Sinon, suivez les messiers avec de beaux manteaux à capuchon, ceux qui ont l'air pressés et qui veulent pas trop qu'on les remarque. En général, c'est à la maison close qu'ils vont.
Il jeta un coup d'œil au soleil.
-Heu, par contre, je vais devoir filer, je crois, sinon j'aurai jamais tout vendu et le type du journal, il me payera pas beaucoup... Vous voulez qu'on se retrouve où, alors ?

[Arya Du Varden]

Arya hésita se demandant s’il n’était pas préférable de donner rendez-vous à Podrick hors des « Taudis » et de s’y rendre avec lui ce qui lui éviterait de chercher, mais les explications lui semblaient suffisantes pour qu’elle puisse se repérer d’autant qu’elle avait un sens de l’orientation fort développé et seule elle pourrait ainsi mieux comprendre les craintes qui avaient tant secoué le garçon. Et puis, si d’aventure, elle ne trouvait pas, elle aborderait un de ces messieurs venus s’encanailler à la maison close et cette pensée la fit sourire.
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- Attend-moi vers l’écurie où dans les abords directs, je saurai t’y retrouver. Elle sorti une pièce de bronze de sa poche. Avant de partir, n’oublie pas que je suis aussi une fidèle cliente car je dois me tenir informée des nouvelles et potins. Tiens voilà pour mon journal.
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Le chenapan prit la pièce, tendit un journal à l’Elfe et après un bref salut disparut dans la foule en lançant haut et fort les titres aguicheurs du jour pour appâter les éventuels clients et rattraper son retard.
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Arya le regarda s’éloigner, contempla encore une fois l’activité démesurée qui régnait sur les quais qui étaient maintenant de plus en plus encombrés de caisses et de sacs, puis d’un pas décidé se dirigea vers les ruelles du port où elle avait repéré une échoppe, dans la devanture de laquelle étaient exposés des besaces.
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[Arya Du Varden]

D’un pas léger et alerte, Phyrra avait quitté la et s’était dirigée sans détours vers le débarcadère où son petit protéger devait se trouver à cette heure de milieu de journée. Dès qu’elle fut sur place, elle le chercha du regard le cœur battant, déambulant entre les porteurs qui pliaient sous de lourdes charges, les voyageurs aux mines fatiguées qui arrivaient d’un long voyage ou ceux fringants et excités qui se rendaient à l’embarquement vers les cités lointaines<link rel="File-List" href="file:///C:/DOCUME%7E1/AMETHY%7E1/LOCALS%7E1/Temp/msoclip1/01/clip_filelist.xml"><!--[if gte mso 9]><xml> <w:WordDocument> <w:View>Normal</w:View> <w:Zoom>0</w:Zoom> <w:HyphenationZone>21</w:HyphenationZone> <w oNotOptimizeForBrowser/> </w:WordDocument> </xml><![endif]--><style> <!-- /* Style Definitions */ p.MsoNormal, li.MsoNormal, div.MsoNormal {mso-style-parent:""; margin:0cm; margin-bottom:.0001pt; mso-pagination:widow-orphan; font-size:12.0pt; font-family:"Times New Roman"; mso-fareast-font-family:"Times New Roman";} @page Section1 {size:612.0pt 792.0pt; margin:70.85pt 70.85pt 70.85pt 70.85pt; mso-header-margin:36.0pt; mso-footer-margin:36.0pt; mso-paper-source:0;} div.Section1 {page:Section1;} --> </style> Arya avait vainement déambulé sur le quai d’embarquement cherchant Podrick du regard tant dans l’allée principale que dans les recoins où il aurait pu être tenter de s’abriter pour échapper quelques instants aux affres du vent qui s’engouffrait sournoisement dans chaque interstice des vêtements mal fermés, elle avait été attentive aux voix qui montaient se mêlant les unes aux autres dans un brouhaha assourdissant essayant désespérément de déceler celle du garçon hélant les clients potentiels.<o></o>

Parfois s’arrêtant pour être plus attentive, d’autres moments avançant pour couvrir tout le quai, elle fut maintes fois bousculée par des porteurs aux visages rougis par les attaques du froid, des passagers frigorifiés encombrés de bagages qui étaient en partance ou venaient juste d’arriver et qui ne faisaient pas plus attention à elle qu’elle-même ne les voyait s’approcher tant elle était préoccupée et son esprit porté sur sa recherche.<o></o>

La magicienne tenta de demander à ceux qui travaillaient sur le quai s’ils avaient vu l’enfant, elle s’enquit également auprès des marchands ambulants qui les avaient souvent vus ensemble venir acheter un petit pain frais ou quelques friandises, mais nul ne put la renseigner comme s’ils ne portaient aucune attention au va-et-vient qui se déroulaient sous leurs yeux, uniquement préoccupés par leur travail ou leur commerce. Ils ne savaient plus si le petit vendeur de journaux avait été présent aujourd’hui, hier ou les jours précédents. Ils se ressemblaient tous disaient-ils surtout maintenant avec les températures hivernales, ils avaient tous des écharpes qui couvraient leurs visages jusque sous les yeux et des bonnets qui descendaient jusqu’aux sourcils, ils étaient impossible de les différencier.<o>
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Ne sachant que faire, l'elfe décida de faire encore une fois l'entier des quais, si elle ne le voyait pas, elle irait le cherchait dans les taudis où il logeait.<o></o>

[Taliesin]

Quelqu'un, enfin, finit par donner quelques informations à Arya. Il s'agissait d'un marchand qui avait déjà eu recours aux services du gamin pour quelques commissions, et il lui apprit qu'il n'avait pas beaucoup vu Podrick ces derniers temps. Apparemment, il avait profité des grands froids pour débuter une carrière de ramoneur, et s'il continuait à distribuer le Luménien libéré le matin, on ne l'apercevait plus guère le reste de la journée, sinon courir de ci et de là pour trouver des clients. L'homme croyait l'avoir entendu dire qu'il officiait pour l'heure dans la partie sud du port, non loin des limites des Beaux Quartiers. Il engagea donc Arya à parcourir le secteur.... Sans garanties, toutefois.
Mais la chance fut du côté de la magicienne : elle était en train de suivre une rue transversale reliant deux artères plus larges lorsqu'une porte claqua devant elle. Elle entendit des imprécations rageuses sur le thème "maudits radins de bourges", puis une petite silhouette noire comme du charbon déboula du croisement et manqua la percuter.
C'était Podrick. Du moins, il semblait bien que c'était lui sous l'épaisse couche de suie qui le maculait de la tête aux pieds. Le petit garçon leva les yeux, furieux, mais son expression changea du tout au tout lorsqu'il reconnut la jeune elfe.
-Ben ça... murmura-t-il, incrédule
Puis il secoua la tête et un large sourire illumina son visage crasseux.
-Bonjour, m'dame ! Et ben, pour une surprise, c'est une surprise ! Content d'vous voir, vraiment ! Vos affaires s'sont bien passées ?

[Arya Du Varden]

Sur les informations du marchand, déjà rassurée que l’enfant ne fut point malade et malgré qu'elle fut frigorifiée, Arya n’avait pas hésité à arpenter les ruelles à la recherche de Podrick, sans trop y croire certes, mais gardant l’espoir que bien que son nouveau travail l’occupe plutôt à l’intérieur et sur les toits que dans la rue, le destin lui offrirait de le revoir déjà aujourd’hui. <o>

</o> Alors, lorsqu’elle put constater, plus par la voix et le regard que par son apparence, que le jeune garçon méconnaissable sous l’épaisse couche de suie qui recouvrait ses traits et qui faillit la percuter était bien de son petit protéger, son visage s'éclaira d’un large sourire et sa voix fut douce et enjouée.

Bonjour Podrick, comme tu le dis, c’est une surprise de te trouver ici, c’est surtout un bonheur de te revoir. Je t’ai cherché sur les quais et là, j’ai appris que tu avais déniché quelques maudits radins de bourges qui voulait bien t’inviter chez eux et j’ai tenté ma chance par ici. <o>

</o> Le regard de Podrick qui pétillait de vie et son sourire que semblait plus éclatant l’amusaient tant cela donnait un air burlesque au gamin, car tous deux auréolés de noir par l’épaisse couche de suie semblaient agrandis et plus vivants que jamais, et tout en riant, elle s’adressa à lui sur un ton qui aurait voulu être réprobateur, mais qui était remplit de tendresse.<o>

</o> Ce n’est pas bien d’avoir profiter de mon absence pour ne plus te laver et te balader en jurant comme un charretier, je comprends pourquoi tu as été si surpris de me voir. <o>

</o> Elle posa sur le gamin un regard qui était admiratif. <o>

</o> Pourtant, je suis obligée de constater que tu débrouilles comme un chef pour débusquer toutes les occasions de travailler, tu es vraiment courageux, je suis très fière de toi. J’espère juste que tu ne seras pas trop déborder et que tu continueras à apprendre, ce serait dommage de renoncer. Peut-être as-tu un peu de temps pour me raconter comment t’es venue cette idée d’être ramoneur et si tu as pu faire un peu de lecture et d’écriture, à moins que le prochain client t’attende déjà.<o>

La magicienne espérait qu'elle pourrait profiter encore un peu de la fraîcheur de caractère de Podrick, elle y était attachée et si il ne fut pas de la tête aux pieds couvert de suie, elle l'aurait sans aucun doute serré dans ses bras bien qu'elle sache que tout en appréciant qu'elle lui démontre un peu de tendresse, </o>le jeune garçon<o> en était gêné,
</o>

[Taliesin]

Podrick se fendit d'un sourire lumineux.
-Ben, se laver, déjà j'trouve pas ça très utile en temps normal, parce qu'on se resalit tout d'suite après, pis l'eau froide, c'est pas agréable, en hiver. Mais alors quand on est ramoneur... Qui voudrait un ramoneur sans suie tout partout ? Ça ferait pas très sérieux, non ? Personne m'embaucherait ! Et pour les maudits radins de rupins...
Il prit un air penaud.
-J'sais, c'est pas très poli. Mais c'est la vérité, en même temps. La mère Lebec, elle a plein d'argent, suffit d'voir comme que c'est, chez elle. Et elle m'a filé qu'une pièce. Une seule pièce alors que j'ai tout bien nettoyé sa cheminée ! En plus, elle a dit que c'était déjà "très généreux". Tout ça parce que j'ai foutu de la suie sur la peau d'ours qu'elle a d'vant sa cheminée. J'pouvais pas savoir qu'elle avait une peau d'ours devant sa cheminée, moi ! Pis si elle valait si cher, l'avait qu'à l'enlever, sa fourrure... Ça salit, quand on ramone !
Il sourit à nouveau.
-Mais à cause de ça, j'ai tout l'temps que vous voulez, maintenant. Elle va faire rien qu'à répéter aux voisins que je salis tout, et je trouverai plus de boulot ici. C'est bête, c'était un bon travail, ramoneur. Me suis dit que ça pourrait rapporter gros vu qu'y en a toujours besoin, en hiver. Et pis j'avais trouvé une brosse - trouvée, hein, pas volée - alors c'était parfait ! Mais voilà, va falloir que j'trouve un nouveau quartier... Pis pour la lecture et l'écriture, j'ai continué, bien sûr. J'suis bien crevé en rentrant à l'écurie, mais j'ai un peu avancé sur ce que vous m'avez demandé...