[Commerce] La Taverne de la Bienveillance

[Galathée]

« C’est sans doute ridicule, je sais bien… » commença-t-il. « Mais les histoires de Mira nous montent à la tête, et elle ne cesse de parler de danger… »
Il secoua la tête et eut un sourire gêné.
« Que savez-vous de Shar ? Je sais, vous allez penser que nous devrions être bien placés, vu que nous servons sa sœur, mais… mais nos professeurs, curieusement, estiment que la déesse de la nuit doit rester dans l’ombre, et qu’il ne nous revient pas de la connaître… pas encore du moins… Mais il y a des rumeurs qui disent que… que pour monter dans leur hiérarchie, les clercs de Shar doivent tuer des Sélunites… Est-ce que c’est vrai ? »

[Taliesin]

Shar. Taliesin ne put réprimer une grimace. Décidément, tout allait de mal en pis, dans cette histoire. Mais que pouvait bien venir faire ici la Déesse Sombre ? Beaucoup de choses, en réalité. L'elfe n'était pas un spécialiste des divinités humaines, mais un barde se devait d'avoir des connaissances générales dans tous les domaines, et il savait que la Maîtresse de la Nuit détestait l'ordre, l'organisation, se vouait à la destruction de tout ce qui était. Et qu'elle raffolait des secrets, des complots ourdis dans l'ombre.
Ouais, Shar, exactement ce qu'il fallait pour fiche la pagaille à Luménis.
Mais on nageait en plein délire. Le novice était à moitié saoul, sa comparse lui avait sapé le moral avec des déclarations angoissées... Normal qu'il songe au pire. Cela ne voulait pas dire que ce pire soit la réalité.
N'empêche. Albérich enlevé, Euryale tuée, une fête de la Lune fixée une nuit... sans Lune. Il y avait de quoi se poser des questions.
-Je ne saurais vous répondre avec précision... fit-il après quelques secondes de réflexion. Shar affectionne les secrets, et on sait très peu de chose sur son culte. J'ai bien sûr entendu des histoires de meurtres rituels. Et il est évident que les Sélunites sont des ennemis à frapper en priorité, pour les adeptes de la déesse. Mais de là à penser que leur meurtre est un passage obligé pour grimper dans la hiérarchie, je ne saurais dire...

[Galathée]

Le novice acquiesça doucement, puis étouffa un bâillement.
« De toute façon, ils n’iraient pas se soucier de novices… » murmura-t-il. « Nous nous inquiétons sans doute pour rien. Je veux dire… s’il y avait des Sharites à Luménis, les autorités le sauraient, non ? Elles nous auraient prévenus. »
Il secoua la tête.
« C’est Mina avec ses prémonitions. Pas facile de la supporter. »
Il haussa les épaules.
« Je vais vous laisser, messire barde. Merci pour votre récital, et pour ces quelques mots… Je ferais mieux de rejoindre mon lit, comme le font mes condisciples. »
En effet, les Sélunites s’étaient levés et se frayaient un passage vers les escaliers qui montaient à l’étage.

[Taliesin]

Taliesin lui sourit, hésita, puis ajouta :
-Allez vous reposer, oui... Je comprends que tout cela soit minant. Mais rassurez-vous : vous êtes en sécurité, à Luménis. Et particulièrement à la Bienveillance. Le patron est quelqu'un de confiance. Alors, si vous avez un doute, même un doute qui vous paraît idiot, si vous trouvez que quelqu'un est bizarre et s'intéresse de trop près à vous, n'hésitez pas à aller lui en parler. Il connaît beaucoup de monde, saura vous dire, éventuellement, si vous pouvez faire confiance ou non... Comme je le disais, il n'y a pas de risques, mais mieux vaut effacer des soupçons, même apparemment ridicules, plutôt que de ce mettre martel en tête et de perdre le sommeil.
Il se leva.
-Dormez bien. J'espère que les visions de votre camarade seront plus fastes avant peu !
Voilà. Ses paroles ne seraient probablement pas d'une grande utilité, mais il ne pouvait pas aller plus loin dans la mise en garde, sous peine d'inquiéter véritablement le novice et, surtout, de le faire s'interroger sur ce qu'il savait, sur sa démarche de la soirée...
Et vu l'heure tardive, le barde n'allait pas non plus tarder à gagner son lit. La journée du lendemain s'annonçait rude : il devrait se rendre à la petite maison qu'on avait mise à leur disposition pour transmettre ces bribes d'information à Arya et Kasumi. Nul doute que la suite des heures serait bien remplie. Surtout si Shar était réellement mêlée à l'affaire.

[Galathée]

Quête : Sombre est la nuit

Des portes, ils parvinrent finalement devant l’auberge où Astrée devait passer la nuit. De l’extérieur, elle semblait bien calme, mais c’était peut-être un leurre, tant sa façade cossue paraissait propre à dissimuler les agapes les plus folles. Arthur mit pied à terre et prit les rênes de Moïse.
« Je vais garder votre cheval pendant que vous parlementez avec le tavernier. Je le confierai à son garçon d’écurie, puis je m’en irai. »
Pour la seconde fois en quelques jours, il était l’heure pour Astrée de dire au revoir à une nouvelle connaissance, qui s’était immiscée au plus près par surprise. Arthur était manifestement embarrassé.
« Je ne vous remercierai jamais assez d’avoir été mon escorte. » dit-il finalement, en lorgnant ses bottes. « Vous rencontrer a été une expérience salutaire pour moi. J’ai beaucoup appris. »
Il releva les yeux.
« Je voudrais juste… Pourriez-vous… Je sais que vous ne me devez rien mais… »
Son teint vira au cramoisi.
« Puis-je vous faire confiance de ne jamais répéter ce qu’il s’est produit ? » souffla-t-il à voix basse.

[Voyageuse]

Astrée sourit au jeune homme.
"Je vous promets que je n'en parlerai jamais à personne. Vous pouvez me faire confiance."

Elle sentait à quel point il était gêné d'avoir eu besoin de son aide, honteux de n'avoir pas été capable de faire face seul à ses tortionnaires. Et pourtant... il était encore jeune malgré son habit de paladin, et Astrée considérait que nul n'aurait pu lui en vouloir de s'être laissé déborder par les évènements. Il manquait simplement d'expérience. Et il s'était retrouvé seul contre six.
"Je vous assure que vous n'avez pas à avoir honte de ce qui s'est passé. Je pense que peu de personnes auraient pu s'en sortir seules, vous n'avez donc pas à vous sentir gêné d'avoir eu besoin d'aide. On ne peut pas toujours se débrouiller tout seul... Et la prochaine fois, ce sera peut-être moi qui aurai besoin de vous!
Mais je ne veux pas vous retarder plus longtemps," ajouta-t-elle en se dirigeant vers l'entrée de l'auberge. "Vous avez besoin de soins et de repos. J'en ai pour une minute, enfin j'espère... Et ensuite vous pourrez retrouver vos frères d'armes au paladinat. Et je suis prête à parier que vous ferez partie de la mission qui partira éradiquer le mal dans les montagnes. Nous nous reverrons sans doute bientôt!"

Elle poussa la porte et pénétra dans la salle, cherchant des yeux l'aubergiste. Il était tôt en ce début d'après-midi, et il devait être très occupé à servir le déjeuner à ses clients.

[Galathée]

La taverne était relativement tranquille, comme un lendemain de veille. Les convives attablés devisaient à mi-voix, ils étaient une dizaine, et Astrée reconnut les symptômes de la gueule de bois sur l’un ou l’autre visage. Elle n’eut aucun mal à localiser l’aubergiste, qui avait la mine caricaturale de sa profession, rougeaud, ventripotent et la moustache fournie.
« Que puis-je faire pour vous ma p’tite dame ? » demanda-t-il avec entrain en la voyant approcher.
La salle dégageait encore les relents de la soirée précédente, vieille fumée et fumets variés, mais Astrée devinait qu’on l’avait aérée plus tôt dans la journée, car il y faisait frais et l’air était chargé des odeurs automnales ravivées par la pluie.

[Voyageuse]

Astrée sourit à l'aubergiste.
- Bonjour, dit-elle d'une voix un peu timide. Je voudrais simplement savoir s'il reste un peu de place dans votre auberge. J'aurais besoin d'une chambre pour la nuit prochaine et d'une place à l'écurie pour mon cheval.

Elle fouilla dans sa poche à la recherche de sa bourse. Elle devait avoir une vingtaine de pièces d'or, guère plus. Si les tarifs n'étaient pas trop rédhibitoires, elle resterait peut-être une nuit de plus, histoire de bien se remettre du manque de sommeil des nuits précédentes avant de reprendre le chemin du retour. Elle en profiterait pour se détendre un peu, trouver un maréchal-ferrant... Tout en gardant suffisamment d'argent pour payer l'hébergement lors du voyage retour.

Elle se tourna à nouveau vers l'aubergiste:
- Pourriez-vous me préciser quels sont vos tarifs? Pour un dîner, une nuit et un petit déjeuner?

[Galathée]

« Vous avez d’la chance d’arriver aujourd’hui. Les plus matinaux ont déjà vidé leur chambre donc j’ai de la place ! Mais les fenêtres sont ouvertes, ça vous fera un peu frisquet. Faudra penser à allumer une p’tite flambée, mais j’peux demander à un de mes gars de s’en charger. Pour les prix, c’est une pièce d’or pour le souper, la nuit, le cheval. Si vous buvez beaucoup d’alcool, je demande parfois un petit supplément. »
Il claqua des doigts et un jeune homme parut près de lui.
« Si ça vous convient, Emile ira s’occuper d’votre bête. Je présume qu’elle attend dehors. »

[Voyageuse]

- Oh, une pièce d'or, ce n'est pas cher. Ça ira très bien. Et je vous rassure, je ne bois pas beaucoup d'alcool.
Elle sourit.
- Je resterai peut-être deux nuits. Je ne sais pas encore. Et pour le cheval, oui, il attend dehors avec un jeune homme qui m'a guidée jusqu'ici. Je veux bien que vous vous en occupiez. Il y a mes bagages aussi dehors, mais je peux les monter moi-même si vous voulez. Et pour la flambée, je m'en chargerai, ne vous inquiétez pas.

Astrée se souvint soudain que l'homme qu'elle devait rencontrer au temple était haut placé dans la hiérarchie luménienne. Et que si elle voulait avoir la moindre chance qu'on la laisse entrer, elle ferait sans doute bien de se rendre un peu plus présentable...

-Par contre... Serait-il possible d'avoir une petite bassine d'eau chaude? J'aurais besoin de faire un brin de toilette pour éliminer un peu la poussière du voyage. Et je ferai sans doute un peu de lessive aussi.

[Galathée]

« Emile va se charger de vos affaires et du cheval. Vous pouvez déjà monter voir. Je vais vous donner la 12. Vous serez sur la cour, c’est moins bruyant que la rue, la nuit. »
Il se retourna vers un tableau de clefs qui pendaient derrière lui, derrière un petit rideau, en choisit une et la tendit à la jeune femme.
« Nous servons le repas dès qu’il fait noir. Je vais envoyer Gilles avec un baquet d’eau chaude dès que possible. Installez-vous, détendez-vous, et à la moindre question, venez me voir. »
Il lui indiqua ensuite l’escalier qui montait vers les étages.

[Voyageuse]

Astrée saisit la clé et monta l'escalier qu'on lui avait indiqué. La chambre était au premier étage.
Elle était propre, visiblement récemment nettoyée, et meublée simplement d'un lit, d'une chaise et d'une petite table. Astrée s'empressa de fermer la fenêtre, tira les rideaux et s'assit. Elle sentait toute la fatigue du voyage accumulée dans ses membres. Le manque de sommeil l'incitait à fermer les yeux et à s'allonger un instant. Juste un petit moment...

Elle se secoua. Elle aurait tout le temps de se reposer une fois sa mission accomplie. Et puis il faisait trop froid pour dormir. Elle se releva, se dirigea vers la cheminée où ne subsistaient que quelques cendres. Saisissant une brassée de petit bois, rangé dans une alcôve juste en-dessous du foyer, elle se mit en devoir de rétablir dans la pièce une chaleur acceptable.
Puis elle s'assit confortablement en attendant qu'on lui apporte ses affaires - et surtout un peu d'eau. Un miroir accroché au mur lui ayant donné un aperçu peu flatteur de la masse brune informe lui servant de chevelure, elle commença par tenter de redonner un aspect acceptable à sa tignasse.

[Galathée]

Le premier à paraître fut le dénommé Emile, qui vint lui apporter ses fontes chargées. Il lui expliqua que Moïse occupait la troisième stalle à gauche dans les écuries, et que sur simple demande, il pouvait le lui panser, seller et brider en vingt minutes. Ensuite, il s'excusa.
Environ dix minutes plus tard, un grand dadais fit son apparition à la porte, un baquet vide dans les bras. Il le déposa au centre de la petite chambre, puis fit plusieurs aller-retours dans les escaliers, jusqu’à avoir rempli la moitié du récipient d’une eau fumante de délicieuse augure. Il prévint Astrée qu’il resterait à sa disposition en bas lorsqu’elle désirerait qu’on lui retire le matériel, puis il disposa deux serviettes sur le lit, un pain de savon qui fleurait bon le lilas, et s’esquiva avec une courbette.
L'âtre diffusait désormais une douce chaleur, repoussant les frimas loin dehors.

[Voyageuse]

Astrée soupira d’aise quand on lui apporta l’eau. Elle huma avec délice les senteurs fleuries du savon. Il y avait une éternité qu’elle n’avait pas eu le bonheur de se plonger dans un bain chaud…

Une vingtaine de minutes plus tard, vêtue de sa dernière tenue encore propre, ses cheveux bruns lavés et démêlés ondulant sur ses épaules, elle avançait d’un pas décidé vers la porte de sa chambre. On aurait à peine reconnu la jeune sauvageonne sale et dépenaillée qui était entrée dans l’auberge un peu plus tôt.
Elle fit la grimace en contemplant le reste de ses vêtements entassés au sol : une petite lessive s’imposait. Peut-être l’auberge offrait-elle ce genre de service ? Sinon, il lui suffisait de demander un lavoir… Mais cela attendrait son retour...

Elle descendit l'escalier d'un pas alerte, toute fatigue envolée.
Elle salua d'un signe de tête l'aubergiste.
"Excusez-moi de vous déranger, mais j'ai besoin d'une petite information. Je dois me rendre au Sanctuaire de Lathandre. Vous serait-il possible de m'en indiquer le chemin? Je ne connais pas du tout Luménis... Et pendant que j'y suis : j'ai un peu de lessive à faire. Y a-t-il un lavoir pas trop loin? Ou bien proposez-vous ce genre de service?"

[Galathée]

« Je peux demander à une des filles de salle si elle peut se charger de votre lessive. Certaines aiment arrondir leurs fins de mois. Mais vous devrez négocier les tarifs directement avec elle. Ce n’est pas dans les services de la maison. »
Il se retourna ensuite vers une étagère et en sortit un parchemin usé qu’il déroula sur le comptoir. C’était une carte de la ville, qui avait déjà bien servi.
« Alors, on est ici, vous voyez… Il faut remonter par ici, le long de cette rue… Là, vous avez une fontaine, vous prenez à droite, vous allez longer des entrepôts… Il y aura du passage à cette heure-ci, mais vous vous débrouillerez… Faites juste attention là, c’est le dépôt du courrier monté, ils foncent sans regarder, y’a parfois des accidents. Ensuite, vous serez sur cette rue-ci, vous verrez le parc dans le fond. Le Temple est juste à côté, à l’Ouest. Vous devrez longer le parc assez longtemps, mais c’est joli en cette saison, et vous m’avez l’air de quelqu’un susceptible d’apprécier cela… L’entrée du temple est à l’ouest du bâtiment. Vous ne pourrez pas la manquer, c’est la seule issue. »

[Voyageuse]

Astrée avait écouté attentivement les explications, et mémorisé du mieux possible la carte qu'on lui montrait.
"Merci beaucoup pour ces informations. L'itinéraire a l'air plutôt agréable, puisqu'il longe le parc. Et pour ma lessive, ne vous en faites pas, je pense que je me débrouillerai seule."

Elle s'habilla chaudement, vérifia une dernière fois qu'elle avait dans sa poche la lettre d'Erwan de Sallis, puis poussa la porte et sortit. Elle avait pris son bâton par habitude, même s'il n'était guère utile pour marcher en ville.
Suivant les indications données par l'aubergiste, elle se dirigea vers le temple.

[Arya Du Varden]

Sur le chemin qui les amenaient depuis le temple, Arya avait expliqué à Astrée le secret de leur mission et également que logeant à l'Auberge depuis son arrivée quelques mois auparavant, elle avait donné comme raison de son absence, une invitation pour la fête de la lune. Celle-ci étant passée et comme elle y passerait la nuit, il fut convenu entre elle, qu'Asrtée était une amie venue la chercher pour partir quelques jours en expédition ce qui expliquerait leur tenue du lendemain matin.

Une fois arrivée, chacune monta dans sa chambre. Elles avaient convenu que dès qu'elles auraient terminé Astrée avec son cheval et Arya avec l'acquisition des flêches pour tous, elles se retrouveraient dans la salle pour y manger leur repas ensemble.

A peine une heure plus tard, les emplettes nécessaires faites, la Magicienne fraîchement changée dans une robe bleu nuit avec quelques broderies vint prendre place dans la salle et profita de l'animation en attendant la rôdeuse.

[Voyageuse]

Astrée, sitôt arrivée, avait prévenu l'aubergiste qu'elle ne resterait finalement qu'une nuit.

Elle remonta dans sa chambre quelques instants. La fatigue ses jours précédents, ajoutée aux révélations d'Arya, lui coupait les jambes. Elle s'assit quelques minutes pour faire le point. Elle venait de s'engager dans une mission périlleuse, suicidaire même. Elle avait encore présente en mémoire l'image du vallon obscurci, les ondes maléfiques qui semblaient en émaner, l'affolement des animaux, l'impression que la nature toute entière rejetait ce phénomène, la terreur du chat quand il avait entraperçu mes morts-vivants...
Et voilà qu'à eux cinq, avec un seul prêtre parmi eux, ils s'apprêtaient à pénétrer dans ce vallon maudit. Bien sûr, il y avait une dizaine de paladins qui les attendaient sur place. Mais face à une telle puissance maléfique... Elle se demandait si ses compagnons ne sous-estimaient pas le danger présent là-bas. Après tout, ils n'avaient rien vu. Elle, si.

Elle soupira. Il était trop tard pour faire marche arrière. Et le plus urgent était de s'occuper de Moïse. Elle jeta un vague regard sur ses vêtements, qui avaient souffert des cinq jours de voyage passés. Tant pis, la lessive attendrait...

Elle redescendit l'escalier, s'enquit auprès de l'aubergiste de l'endroit où étaient parqués les chevaux, et alla récupérer sa monture. Moïse semblait reposé, parfaitement heureux d'avoir retrouvé un abri et du fourrage frais.
Mon pauvre vieux... On reprend la route demain. La bonne nouvelle, c'est qu'on va te trouver un nouveau fer.

Elle le saisit par la bride, et se dirigea vers la Forge qu'on lui avait indiquée.

[Arya Du Varden]

En attentant Astrée, la Magicienne profitait de l'ambiance enjouée et entrainante de la Taverne. Elle n'avait pu assister à la fête de la lune, profiter des feux d'artifices, et même elle dû le reconnaitre que cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait assisté à une fête quelconque tant elle s'était investie à l'université de la magie.

Arya se sentait reposée et les attractions proposées emplissaient son âme de bonheur. Elle n'oubliait pas ce que serait demain, mais elle savait profiter de l'instant présent et celui-ci lui apportait bien plus qu'une nuit de sommeil pourrait apporter aux humains.

Parfois son esprit allait vogué vers des souvenirs récents qui auraient pu l'attrister si elle n'avait pris le parti de croire en leur victoire. Peut-être ne reviendrait-elle jamais en ce lieu où en l'instant elle se réjouissait, mais pourquoi vivre demain alors qu'aujourd'hui suffisait.

Les attractions se succédaient et l'elfe était attentive à toutes et participait de son humeur joyeuse à l'ambiance chaleureuse qui régnait dans la taverne en cette fin de journée.

[Voyageuse]

Le chemin entre la Forge Flamboyante et la taverne n'était pas très long, et Astrée eut tôt fait de parvenir à destination. Elle laissa Moïse aux bons soins du garçon d'écurie, et poussa la porte.

L'ambiance à l'intérieur était chaleureuse, bon enfant. En cette fin d'après-midi, de nombreux clients entraient se réchauffer l'âme et le corps, à grand renforts de boisson, de nourriture et de rires.
Astrée avait prévu de monter directement dans sa chambre pour prendre un peu de repos avant l'heure du repas, mais l'atmosphère conviviale de la pièce la fit hésiter. Finalement, il serait bientôt l'heure de dîner, donc pourquoi ne pas rester dans la salle en attendant? Elle aurait tout le temps de se reposer ensuite.
Apercevant Arya, qui semblait profiter pleinement de l'animation de la salle, elle décida finalement de la rejoindre.

Elle la salua d'un sourire et s'assit à sa table. Ses gestes un peu hésitants trahissaient sa timidité. Elle se contenta de sourire, ne sachant comment entamer la conversation. Arya était tellement... elfique. Le village où Astrée avait grandi ne voyait jamais passer d'elfes, et même si depuis elle avait eu l'occasion d'en croiser souvent, elle restait un peu intimidée : face à leur grâce naturelle, à la finesse de leurs traits, elle se sentait parfois un peu trop quelconque, insignifiante.

[Arya Du Varden]

La clientèle de la taverne était hétéroclite, pourtant, marins, marchands, badauds, voyageurs et Lumeniens se côtoyaient chaleureusement, animés par le même désir de prolonger la fête de la lune à laquelle la majorité avaient assisté, tout comme celui d’oublier la température hivernale et le temps maussade qui régnait au dehors. <o></o>Pour la magicienne c’était un peu le repos du guerrier, elle partait sur l’idée que rien ne servait de penser à demain matin et aux jours qui suivraient. A part son bagage qu’elle aurait largement le temps de faire durant la nuit, elle avait récupéré ses quelques affaires à leur repaire et fait les achats dont elle était responsable, elle n’avait maintenant plus qu’à laisser se perdre dans les chants et la musique les tensions vécues depuis la veille et puiser dans l’ambiance présente l’énergie dont elle aurait besoin.<o>

</o> Lorsqu’Astrée vint s’assoire, Arya répondit chaleureusement à son sourire ravie de pouvoir faire un peu connaissance avec cette nouvelle venue dans leur groupe. La timidité de la jeune femme était aussi palpable que la fatigue qui pesait sur ses épaules et l’elfe se réjouit que malgré cela, elle ait eu le courage de la rejoindre. <o></o>Les conversations étaient animées autour d’elles ce qui finalement leur permettait de discuter sans que les autres consommateurs n’entendent leurs paroles tant le brouhaha rendait inaudible les mots échangés par ses voisins. <o>

</o> Dans l'émotion du moment, je ne sais plus si je me suis présentée, Arya Du Varden, je suis à Lumenis seulement depuis quelques mois et j’enseigne l’alchimie à l’université de la magie.Son regard se fit enjoué.Je suis ravie d’une autre présence féminine dans notre groupe, cela me manquait un peu.
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L’elfe n’avait pas particulièrement envie de parler de ce qui les avaient amené à faire connaissance, mais elle pouvait comprendre que l’humaine puisse avoir des interrogations. Elle posa sa main doucement sur celle d’Astrée et continua d’une voix qui laissait paraître son optimisme et la foi qu’elle avait en leur réussite. <o>

</o> Il ne faut pas surtout pas vous inquiéter, si vous avez des questions, j’y répondrai volontiers même si je pense qu’il serait plus profitable de nous laisser aller à la bonne humeur qui règne ici, nous aurons tout le temps d’en parler demain. Mais je ne voudrais pas vous laisser dans l’inquiétude ce qui ne pourrait que nuire à votre repos.
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Pour laisser libre choix à la rôdeuse, lui permettre de passer outre sa timidité, Arya choisit de l’inviter à parler de sa monture, ainsi elle pourrait en venir au sujet qui lui paraissait important que ce fut simplement parler de l’animal que des questions concernant la recherche du conseiller.<o>

</o> Vous êtes bien vite revenue, cela me laisse à penser qu’à la Forge Flamboyante, l’on s’est immédiatement occupé de votre cheval. C’est une excellente chose, cela nous laissera un peu de temps pour bavarder et pour profiter d’un bon repas avant d'aller se reposer.

Le ménestrel qui animait la salle entama une chansonnette grivoise et l'ambiance monta encore. Les rires fusaient de tous côtés et certains reprenaient en cœur quelques paroles un peu osées.<o></o>

[Voyageuse]

Ainsi, l'elfe était bien magicienne, comme Astrée l'avait pressenti à sa tenue. Elle-même ne connaissait rien à la magie. C'était un domaine qui lui avait toujours paru, peut-être à tort, à l'opposé des lois de la nature, et qui ne l'avait jamais attiré.

Elle répondit à la dernière question de la magicienne.
- Oui, ils ont été vraiment très efficaces à la forge. Et l'accueil était très sympathique. Moïse a maintenant de nouveau quatre fers, et c'est tant mieux : il commençait à boitiller, et je pense qu'il aurait souffert s'il avait dû faire le trajet retour sur trois fers.

Elle soupira, et continua en baissant un peu la voix pour ne pas risquer d'être entendue.

- Vous savez, je ne m'attendais vraiment pas à me retrouver embarquée dans une telle aventure. Je venais simplement signaler à des clerc qu'il y avait un grand rassemblement de morts-vivants dans une obscurité permanente. Je pensais qu'ils allaient prendre le problème en main et que j'allais simplement rentrer tranquillement chez moi... Au lieu de ça, me voilà partie pour libérer un homme, retenu par des ennemis probablement supérieurs en nombre et en puissance. Heureusement que nous pourrons compter sur l'aide des paladins qui sont déjà sur place... D'ailleurs, si je compte bien, ils n'y sont pas encore, ils devraient arriver là-bas demain soir.

Elle eut une petit pensée pour son amie Alice, qui guidait la compagnie de Sire Erwan jusque là-bas et qui devait avoir hâte de terminer sa mission pour pouvoir rentrer chez elle.

- Enfin, le point positif de tout ça, c'est que cela m'aura permis de faire de nouvelles connaissances. Je ne connaissais personne sur Hélonna.

Un serveur s'approcha et lui demanda ce qu'elle désirait. Elle commanda un verre de cidre, et laissa à Arya le soin de passer sa commande.

[Arya Du Varden]

L’inquiétude d’Astrée était bien naturelle, elle ne savait rien ou plutôt juste le pire. Mieux valait apaiser ses craintes avant qu’elle n’aille se reposer pour lui éviter de faire des cauchemars. Mais le tavernier s’étant approché, Arya commanda un nouveau verre de cidre tout comme sa voisine et parla de tout et de rien jusqu’à ce qu’elles furent servies. Dès que l’homme s’en fut à d’autres tables, elle se mit à rire en posant un regard calme et confiant sur l’humaine bien qu’au fond d’elle-même elle n’était pas aussi rassurée que ses mots le laissaient entendre, car elle avait quelques craintes ne sachant le nombre de morts-vivants qu'ils trouveraient, de quelle magie se servaient les Sharites et surtout la puissance dont ils disposaient.<o>

</o> Je comprends que la magie puisse vous effrayer, mais n’ayez crainte, Taliesin est barde et moi-même, tout comme probablement Belenn, nous pouvons aussi invoquer les morts-vivants, ce n’est que poudre aux yeux pour écarter les curieux qui auraient eu envie de venir voir de plus près ce qui se passe dans la tour. Ce ne sera certes pas facile, je vous l’accorde, mais nous avons la détermination et Lathandre est avec nous,elle sourit alors que dans son regard pouvait se lire la confiance qu’elle avait en son dieu.Et Corellon aussi, il n’aura pas guider mes pas pour me faire échouer.
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La Magicienne espéra que ces quelques mots banalisant la magie comme si ce fut quasi sans risque, mais impressionnant pour les non-initiés apaiseraient l'âme d'Astrée et elle tentant de partir sur un sujet qu’elles avaient en commun.<o>

</o> Vous avez raison, cela nous permet de faire de nouvelles connaissances, moi non plus, je ne connais guère de personnes, car je ne suis sur Hélonna que depuis mon arrivée ici et avant j’ai toujours vécu parmi les miens,elle se mit à rire,et la magie qui était omniprésente. Et puis je suis tellement prise par mes recherches qu’en dehors de mes étudiants et de mes collègues, ne j’ai guère eut le temps de faire de nouvelles connaissances. Je vous avouerais que c'est la première fois que je prends du bon temps ici, en général je rentrais si tard que je montais directement dans ma chambre où le Tavernier m'apportait mon repas.L’Elfe dit sur un ton amical et offrant un sourire encourageant.Nous pourrions nous tutoyer, cela ferait moins cérémonial, nous sommes trop jeunes pour jouer les vieilles bourgeoises ?<o></o>

[Voyageuse]

- Oui, c'est vrai, on devrait se tutoyer.
Astrée n'était pas certaine d'y arriver tout de suite. Elle connaissait Arya depuis peu de temps, et était encore un peu intimidée. Mais puisqu'elles allaient passer plusieurs jours ensemble, et affronter sans doute de nombreux dangers, il était absurde de continuer à se vouvoyer.

-Vous êtes... Tu es professeur à l'université? Tu dois être un mage de bon niveau, alors, et je comprends que notre mission te paraisse moins impressionnante qu'à moi. Mes connaissances personnelles se limitent à la nature : je connais tout ce qui concerne la montagne, la forêt, les animaux qui y vivent, les plantes qui y poussent. L'avantage c'est que je ne dépends de personne pour vivre, je suis autonome et je n'ai quasiment pas besoin d'argent. Mais face aux dangers qui nous attendent là-bas, je me sens plutôt démunie. Heureusement que je ne serai pas seule.

Elle se tut, écoutant les chants qui s'élevaient dans la salle et la ramenaient à une époque révolue. Une époque où elle suivait son compagnon, barde, de taverne en taverne, de village en village. Elle connaissait par cœur presque tout son répertoire....

Elle poussa un soupir, le cœur serré, et s'empressa de revenir à l'instant présent. La soirée avançait doucement, et la faim se faisait sentir : elle se souvint qu'elle n'avait fait qu'un rapide repas sur le pouce à midi.
- Que dirais-tu de passer commande? proposa-t-elle à sa compagne de table, tout en cherchant des yeux l'aubergiste.

[Arya Du Varden]

Les paroles d’Astrée semblaient indiquer qu’elle ne savait pas se battre et l’Elfe regretta qu’elle-même ne fut pas plus douée qu’une défense correcte mais sans plus. Les hommes auraient à faire, mais leur rôle n’était-il pas de protéger les femmes ? Cette idée fit sourire Arya et elle accompagna sa réponse d’un ton léger.<o>

</o> Les dangers seront réels, mais nous ne savons quels ils seront. Alors tu nous sera aussi précieuse que chacun de nous peut l’être aux autres. Dans son regard, il y avait de l’amusement, tu sais nous sommes tous si différents, même mon congénère et moi avons fort peu de points communs, parfois j'ai l'impression qu'il ressemble plus à un humain qu'à un elfe. Je dirais que Belenn est une soupe au lait, Taliesin un grincheux, personnellement, je ferais parfois mieux de me taire, Kasumi est certainement le plus posé d’entre nous. Dans le groupe, je dois être la plus optimiste, mais je suis consciente des risques, le barde, lui c’est différent, on ne lui a pas laissé le choix et puis il a une compagne et un enfant, alors je comprends qu’il ne soit pas très enthousiaste. Arya posa un regard confiant sur celui d’Astrée, je leur fais entièrement confiance pourtant je ne sais presque rien d'eux et à toi aussi. Nous sommes maintenant cinq pour ...<o>

</o> Elle ne continua pas sa phrase, le Tavernier passait à côté de la table et la magicienne le héla.

Nous souhaiterions manger, pour moi ce sera comme d’habitude, le plat du jour avec un pichet d'ambroisie, je vous fais confiance les yeux fermés c’est toujours excellent. Arya se tourna vers l’humaine. Je ne sais si tu as des préférences, notre ami tavernier peut te mijoter ce que tu veux et tu ne pourras qu’être satisfaite, mais si tu manges de tout, alors fait comme moi, la surprise du plat du jour, je n'ai jamais été déçue.

[Voyageuse]

- Oh, le plat du jour, ça ira très bien. Ces derniers temps j'ai surtout mangé des provisions de voyage, viande séchée et pain plus ou moins rassis, donc à côté ce sera forcément excellent. Avec encore un peu de cidre, s'il vous plaît, ajouta-t-elle à l'adresse de l'aubergiste.

Elle attendit qu'il se soit un peu éloigné pour poursuivre la conversation.

- Oui, le peu que j'ai suivi de la conversation m'a donné un aperçu des caractères de nos compagnons. Kasumi m'a semblé en effet le plus posé, le plus concret. J'ai cru comprendre qu'il était proche de la nature, comme moi, sans doute un rôdeur lui aussi. Je me réjouis de faire équipe avec lui, il a probablement plus d'expérience que moi dans ce genre de mission, et j'apprendrai sans doute beaucoup à ses côtés. Taliesin m'a paru passablement découragé, mais je le comprends mieux maintenant que vous m'expliquez sa situation... Le pauvre... Être obligé de laisser sa famille pour une mission dangereuse, dont il pourrait ne pas revenir.... Je crois que j'en serais incapable. Quant à Bélenn, c'est un clerc, et vu ce que nous aurons à affronter, je pense que son aide nous sera indispensable. Pour l'instant je ne l'ai pas trouvé soupe au lait, mais je suppose que ça viendra!, ajouta-t-elle en riant.

Le tavernier revenait déjà avec les boissons, et la discussion s'interrompit, laissant à Astrée un peu de temps pour réfléchir à ce qu'Arya venait de lui raconter. Si elle-même avait une famille... Si elle avait encore son homme et sa fille... Jamais elle ne les laisserait pour partir ainsi. Jamais. Mais sans doute n'est-ce qu'une fois qu'on a tout perdu qu'on comprend la valeur de ce qu'on avait. Peut-être irait-elle parler au barde, si l'occasion se présentait. Et si elle osait.

- En tout cas, vous avez raison, ajouta-t-elle une fois que le tavernier se fut éloigné. Nous formons une équipe de personnes très complémentaires. Et j'espère pouvoir vous être utile moi aussi. Je me bats sans doute moins bien que Kasumi, mais je suis bonne tireuse à l'arc, et je sais me défendre honorablement avec un bâton. Simplement, contre des morts-vivants, des mages et des prêtres, ce ne sont sans doute pas les compétences les plus utiles. Je ferai de mon mieux.... Et puis, j'ai l'avantage de bien connaître la région. Ils sont en quelques sorte sur mon territoire...

Elle sourit à Arya, et décida de changer de sujet de conversation : après tout, ils auraient tout le temps de découvrir les compétences des uns et des autres dans le feu de l'action.
- Vous dites que vous n'êtes pas ici depuis très longtemps. D'où venez-vous donc? Enfin, si ce n'est pas trop indiscret...

Le tavernier revenait déjà pour apporter leur commande.

[Arya Du Varden]

Le Tavernier revenait déjà apportant deux assiettes remplies à raz bord de légumes fraîchement cueillis et cuits pour qu’ils restent croquants saupoudrés d’herbes aromatiques qu’il cultivait lui-même, comme pour leur faire concurrence, trois belles tranches de rôti à peine rosé en son centre recouvert de sa sauce maison qu’il réussissait à merveille et quelques pommes de terre venaient complété le menu. Il apporta également une corbeille de pain et les boissons que les deux jeunes femmes avaient choisies avant de s’en aller vers les nombreux clients qui l’attendaient.<o>

</o> Ce bref instant permis à Arya de cacher ce voile qui se faisait lorsque la question de sa terre natale lui était posée et lorsqu’elle répondit à Astrée, il n’y avait qu’un soupçon de regret qui filtrait dans ses yeux et dans sa voix. Si elle ne posait jamais la première la question de la provenance de ceux qu'elle rencontrait, c'était simplement pour ne pas avoir à se remémorer qu'elle ne savait pas pour elle-même.<o>

</o> Eh bien … en fait … je ne sais pas. Je suis amnésique et je ne puis te dire d’où je viens. Seuls quelques souvenirs me sont revenus, bien maigres pour combler un tel vide. Un sourire de bonheur brilla dans son regard. Mais je peux dire que cette mission m'a déjà permis de retrouver le visage et la sagesse de mon père, alors tu vois que j'ai de quoi être optimiste. Elle fit un haussement d'épaule comme pour expliquer la suite de ses mots. Pourtant lorsque l’on me pose une question sur ce que je suis ou ce que je sais, je peux répondre … enfin c’est oui ou non, je ne peux dire pourquoi, ni comment j’ai appris telle ou telle chose, mais si je dis oui, c’est que je suis vraiment capable de le faire et si je dis non, c’est que je ne le peux pas. Ce n’est pas toujours évident surtout avec mes confrères, parfois ils cherchent à démolir ce que j’avance … Elle soupira, mais ne perdit pas son sourire. Il faut que j’accepte, c’est ainsi, je dois attendre que la mémoire revienne d’elle-même. Et toi ? D’où viens-tu ? As-tu une famille qui t'attend quelque part ? <o></o>

[Voyageuse]

- Oh, je suis désolée, je ne savais pas. Ça ne doit pas être facile pour toi...
Astrée rougit de sa maladresse. Bien sûr, elle ne pouvait pas savoir qu'Arya était amnésique. Elle n'aurait jamais pu le deviner à voir l'allant dont elle faisait preuve. Ça devait être terrible de n'avoir aucun passé, de ne pas savoir d'où on vient. Comment se projeter vers l'avenir quand on n'a plus de racines?

Juste retour de bâton, la magicienne l'interrogeait à son tour sur un sujet sensible. Puisqu'Arya avait été franche avec elle, elle se devait d'en faire autant. Mais cela lui coûtait de remuer ses souvenirs, et elle se savait incapable de dissimuler sa douleur.
- Moi, je viens de Dorrandin. Et je n'ai nulle famille qui m'attend. Sa voix s'enroua. Avant, j'avais... j'avais un mari et une petite fille. On habitait près d'un petit village de pêcheurs. Mais il y a eu une épidémie l'an passé... Aucun clerc n'a pu les sauver... Aurore avait cinq ans...

Elle sentit les larmes perler à ses paupières, et les cacha de son mieux en buvant quelques gorgées de cidre. Elle inspira une grande goulée d'air et continua d'une voix plus ferme.
- C'est pour ça que je suis partie. C'était trop dur de rester là-bas. J'avais besoin de solitude, et je savais que vivre en pleine nature me ferait du bien. Mais il m'a fallu des mois pour retrouver un peu de goût de vivre. Maintenant, ça va mieux, ajouta-t-elle avec un sourire un peu forcé. Je me sens bien dans mes montagnes.

[Arya Du Varden]

Le visage d’Arya devint aussi triste que celui de la rôdeuse étant en entière empathie avec elle. Au fond d'elle-même, elle ressentait de la tristesse de ne pas pouvoir retrouver les siens, mais elle savait qu’ils étaient en vie. Astrée, elle avait des souvenirs, mais elle ne reverrait jamais sa famille.<o>

</o> La Magicienne passa tendrement sa main sur les épaules de la jeune femme, il ne regrettait pas sa question, il valait mieux qu’elle sache la douleur qu’elle devait supporter à chaque instant et qui était bien pire que la sienne qu’elle arrivait à oublier.<o>

</o> Cela m’est triste que la vie t’ait réservé tant de peine. J’ai au moins l’espoir de retrouver un jour les miens ou au moins de savoir qu’ils sont toujours en vie. Ton cœur doit être bien lourd, mais si tu as déjà trouvé la paix dans les montagnes, c’est que le bonheur reviendra, il n’effacera jamais ceux que tu as perdu, mais il t’ouvrira d’autres portes de la vie.<o>

</o> Il ne fallait pas qu’elles partent dans ces souvenirs qui ne pourraient que prendre leurs forces, mais comment fuir les tristes souvenirs sans paraître se désintéresser de la souffrance d’autrui. L’Elfe sourit et regarda Astrée avec compassion tout en cherchant de quoi changer le cours de leur conversation.<o></o>

Chez moi, il n’y avait que peu de montagne, cela doit être difficile de vivre ainsi lorsque la neige et le froid viennent tout enserrer de leur manteau glacial. Elle continua avec un demi-sourire. Je ne crains pas pour l’expédition, je te fais confiance pour la route et j’ai acquis à la fin de l’été une tenue de cuir épais à l'extérieur et en fourrure à l'intérieur.Une grimace traversa son visage. que je pensais ne jamais mettre tant je trouve qu’elle fait homme des neiges, c’était juste pour aider un pauvre bougre, pour qu’il ait quelques pièces que je l’ai achetée. Aujourd’hui, je me dis que le destin était là, j’aurai chaud et je serai à l’abri des intempéries …. Mais je serai vraiment laide.

[Voyageuse]

Astrée fut reconnaissante à Arya de changer de sujet de conversation, et se mit à rire à la mention de sa tenue d'hiver.
- J'ai du mal à imaginer qu'une elfe puisse paraître laide! Même dans une tenue affreuse... Alors j'ai hâte de voir ça de mes yeux!

Tout en bavardant, elles dégustaient le rôti et ses petits légumes. Le tavernier leur apporta ensuite une délicieuse tarte aux pommes, au miel et aux noix, à laquelle elles firent honneur. Astrée n'avait pas mangé de desserts depuis longtemps, et songeait sérieusement à se bricoler un four près de sa caverne. Si elle survivait à cette aventure, bien sûr.

Cependant, la soirée avançait, et la fatigue se faisait sentir. L'ambiance était toujours aussi conviviale, l'alcool contribuant à délier les langues et les rires. Astrée sentait la somnolence l'envahir. Elle était fourbue, et avait accumulé tant de retard de sommeil qu'elle préféra abréger la veillée.

- Je crois que je vais aller me coucher, annonça-t-elle à Arya. La route sera longue demain, et j'ai besoin de reprendre des forces. Passe une bonne fin de soirée. Et à demain matin au petit déjeuner!

Sur un dernier geste d'adieu, elle se dirigea vers l'escalier et monta dans sa chambre. Elle soupira en voyant le désordre qu'elle avait réussi à y semer en quelques heures de présence. Décidément, elle était incorrigible de ce côté-là...
Mais il ne lui fallut que peu de temps pour ranger ses affaires dans son sac. Elle était prête pour le départ, et pourrait s'offrir le luxe de se lever un peu plus tard, n'ayant plus que son déjeuner à avaler avant de prendre la route

Epuisée, elle s'endormit à peine couchée. Le lit était si confortable pour quelqu'un habitué à vivre à la dure...

Edit : HRP : J'ai pensé qu'il était temps de conclure : ça évite de retarder les autres... Et on pourra toujours bavarder un peu au petit dej' si on sent qu'ils ne sont pas encore prêts. Comme ça ils débarqueront quand ils veulent.