[Lieu] L'étrange bosquet des docks

[Voyageuse]

Astrée écouta d'une oreille un peu distraite les explications de Kasumi.
- Oh, tu n'as pas besoin de t'expliquer, tu as bien le droit de faire ce que tu veux, et de voir une amie si tu en as envie.
Sa voix était peut-être un peu trop tendue, le timbre un tout petit plus aigu que d'habitude.

Mais qu'est-ce qui lui prenait de réagir ainsi ? Elle tenta de retrouver son sang-froid. Tout cela n'était vraiment pas important...
Elle hésita, taraudée par la curiosité. Oh, et après tout, c'était juste une question innocente, rien de plus... Elle se lança.
- Elle a l'air très sympathique, et vous avez l'air de bien vous entendre... Tu la connais depuis longtemps ?

[Kasumi]

Kasumi rapporta ses outils dans leur cache près de l’autel avant de revenir vers Astrée avec un sourire joyeux. Il se fit la remarque qu’il souriait beaucoup plus depuis quelque temps. Il répondit à la rôdeuse sans se douter du sens caché de sa question :

- En vérité, nous nous connaissons très peu. Mais c’est une des rares personnes avec qui j’ai lié un semblant d’amitié lors de mon séjour tourmenté à Luménis. Elle m’a apporté quelques conseils sur la botanique. C’est une personne bien je crois.

Il abandonna ensuite le sujet, impatient de proposer une nouvelle découverte à Astrée d’autant qu’il n’était pas sûr de l’accueil que lui réserverait la jeune femme :

- Que dirais-tu de rencontrer un autre de mes amis ? Il a transformé sa demeure en orphelinat et elle risque d’être un peu bruyante mais on s’y sent bien. Le seigneur Artwin a recueilli beaucoup de réfugiés pendant el conflit et j’y ai moi-même passé quelques nuits.

Les deux rôdeurs se mirent aussitôt en route alors que Kasumi relatait quelques anecdotes à Astrée sur le vieil homme et sa suite. Ils firent un crochet par le fort pour y récupérer Ombrage qui ne fut guère ravi de se voir tiré de sa stalle pour supporter le poids de deux cavaliers. Se doutait-il qu’il portait également un de ses congénères ? Toujours est-il qu’il les mena tous à bon port dans le quartier prospère de la cité.

[Kasumi]

L’inquiétude et la tristesse qui avait tenaillé Kasumi lorsqu’ils avaient tous deux quitté la demeure abandonnée de Taliesin et Galathée s’était peu à peu dissipée au fur et à mesure de leur errance sans but précis dans les rues peu fréquentées de la cité. Un coup d’œil jeté en douce à sa compagne lui permit même de sourire à nouveau, reléguant au second plan les interrogations qui le taraudaient. Depuis quand leurs amis avaient disparus ? Probablement depuis l’hiver où ils avaient déjà trouvé porte close sans s’en inquiéter. Dans ces conditions, il paraissait illusoire de parvenir à les retrouver sauf s’ils donnaient à nouveau de leurs nouvelles. Cette impuissance était frustrante pour le demi-elfe qui n’avait jamais supporté l’inaction en pareilles situations. Mais il devait bien reconnaître que chercher à retrouver leurs traces était maintenant futile. Il ne restait plus qu’à espérer, à se convaincre, qu’ils étaient toujours en vie, qu’ils pouvaient se débrouiller sans leur aide.

Leurs pas les avaient menés comme prévu près de l’étrange bosquet qui dressait ses arbres improbables au milieu des pavés des docks. Kasumi fut un peu rasséréné par cette vision familière. D’autant que lui revenait en tête l’un des premiers rendez-vous qu’il avait partagé avec Astrée, avant qu’ils aient osé s’avouer leurs sentiments. Le demi-elfe accéléra ses pas en entraînant sa compagne qu’il tenait par la main sous le couvert des arbres, vers le sanctuaire de sérénité qui semblait tenir à l’écart l’agitation urbaine. D’un commun accord, aucun des rôdeurs n’avait abordé à voix haute le sujet qui les tracassait. Cela attendrait plus tard. Et quand le moment de s’épancher viendrait, chacun savait pouvoir compter sur l’autre… Au lieu de cela, ils se dirigèrent vers le petit autel que Kasumi débarrassa des débris végétaux qui s’y étaient accumulés en dépit des soins apparemment réguliers dispensés par Garance. Il invita Astrée à s’asseoir juste à côté de lui et la serra dans ses bras avant de parler enfin :

- La nuit va bientôt tomber. Je suis le plus heureux des hommes de pouvoir partager la vision d’un nouveau coucher de soleil en ta présence. Et si nous grimpions ? Le dernier en haut aura droit à un gage !

Le demi-elfe avait recouvré une part de son espièglerie et se dirigea en courant vers l’arbre le plus proche…

[Voyageuse]

Astrée avait suivi son compagnon, mélancolique, inquiète. Elle était certaine qu'il leur était arrivé quelque chose, et l'angoisse qui la minait avait assombri sa belle humeur de la journée. Elle aurait voulu en parler, mais que dire ? Alors elle s'était contentée de cheminer en silence à ses côtés, essayant petit à petit de retrouver la sérénité en se concentrant sur l'atmosphère printanière de la journée.
Elle n'avait pas vraiment le coeur à rire, mais les paroles du rôdeur ravivèrent les souvenirs des moments heureux qu'ils avaient partagés l'hiver dernier. Aussi, quand il la mit au défi d'arriver avant lui au sommet, elle décida de jouer le jeu. Après un bref instant de stupeur, le temps que ses paroles prennent sens dans sa tête, elle se précipita à sa suite.

Le demi-elfe était agile et semblait déjà connaître l'arbre. Mais elle était plus légère. Comme la dernière fois, elle le rattrapa au moment où il s'installait sur une haute branche, persuadé d'avoir gagné. Elle le doubla sans hésiter, le corps collé au tronc, s'efforçant de peser le moins possible sur les fines branches qui lui servaient d'appui. Parvenue à une branche de diamètre suffisant, elle s'installa à son tour, et adressa un sourire narquois à son compagnon.
- J'ai gagné, il me semble ! Et tu devrais monter me rejoindre, la vue est magnifique d'ici, et le soleil va bientôt se coucher...

Elle attendit qu'il s'aventure sur les plus hautes branches, lui indiquant quelques prises solides lorsqu'il hésitait. Il s'installa juste de l'autre côté du tronc, aucune branche n'étant assez solide à cette hauteur pour supporter leurs deux poids réunis.
Ils entremêlèrent leurs doigts, se serrant l'un et l'autre contre le tronc qui les séparait. Et admirèrent silencieusement l'astre qui paraissait se noyer dans les flots, inondant le ciel de magnifiques lueurs rougeâtres.

- Bon, le dernier arrivé devait avoir un gage, non ? Alors....
Elle réfléchit un moment.
- Alors.... tu vas courir jusqu'à la mer, te déshabiller, plonger tout nu dans l'eau, et moi je t'observe d'ici !

[Kasumi]

Les deux rôdeurs admirèrent en silence le spectacle que leur dispensait ciel. Kasumi tourna son visage vers Astrée en équilibre de l’autre côté de l’arbre. Aussi magnifique soient la palette de couleurs, de rouge, d’orange et de rose se mêlant au bleu déclinant, le rôdeur ne l’appréciait vraiment car il le partageait avec la femme qu’il aimait. Le silence incitait à l’introspection et son esprit divagua vers Taliesin, vers Galathée et le petit Victor aussi. Tous trois avaient tellement souffert de la guerre. Il ne pouvait imaginer qu’ils y aient survécu pour succomber à d’autres pièges. Ce serait trop cruel.

Les paroles d’Astrée chassèrent ces pensées et il ouvrit des yeux ronds en entendant le gage qu’elle lui avait réservé. L’hilarité succéda à l’incrédulité lorsqu’il lut l’expression réjouie de la jeune femme.

- Très bien. C’est le jeu. Un véritable héros ne se dérobe pas à son devoir. Mais je prends note du goût prononcé que tu manifestes pour l’observation de mes fesses. Je ne peux pas t’en vouloir… J’espère juste que tu seras la seule à profiter du spectacle. Et aussi que tu prendras soin de moi si j’attrape un rhume.

Il surprit la rôdeuse en retirant sa tunique qu’il lui tendit avant d’entamer la descente. D’une voix espiègle, il s’expliqua :

- Je préfère ne pas laisser mes vêtements sans surveillance. Tu trouveras mes chausses et mes bottes en bas.

Quelques instants, la rôdeuse put constater qu’il n’avait pas menti et prenait même un malin plaisir à s’exposer ainsi à son regard. Il courut jusqu’à la grève toute proche, dans le plus simple appareil. Il se tourna pour faire signe à la rôdeuse avant de plonger dans la mer heureusement plutôt calme. Le rôdeur nagea et se frictionna pendant quelques minutes avant de ressortir de l’eau, toujours sous le regard amusé d’Astrée. Il dut replonger précipitamment dans l’eau pour se dissimuler au regard d’un petit groupe de dockers. Kasumi attendit qu’ils se fussent suffisamment éloignés avant d’oser ressortir de l’eau. Il ne prit pas alors le temps de se sécher et piqua un sprint vers le bosquet qu’il atteignit hilare.

HRP : Il fallait bien une petite séance d’exhibitionnisme pour fêter mon entrée dans le top 1à du classement !

[Voyageuse]

Astrée attendait le rôdeur au pied de l'arbre, hilare. Elle ne l'avait pas quitté des yeux une minute, s'amusant de son petit numéro d'exhibitionnisme qui, elle le savait, était destiné à la surprendre et la faire rire. Elle rit lorsqu'il fut contraint de rester dans l'eau un peu plus longtemps que prévu pour échapper aux regards. Et attendit qu'il se mette à courir vers elle pour se laisser glisser au pied de l'arbre.
Sa course folle avait partiellement séché le rôdeur, mais il grelottait. Astrée l'accueillit en le serrant de toutes ses forces dans ses bras. Elle se mit à lui frictionner le dos, mais se dit que le meilleur moyen de le réchauffer était encore de l'embrasser... Kasumi fut donc récompensé de son courage par un long et langoureux baiser, qui les laissa tous les deux essoufflés... et réchauffés.

Puis, devinant qu'il s'apprêtait à lui rendre la pareille, elle s'écarta et fit, espiègle :
- Oh, je suis désolée, je crois bien que j'ai laissé ta tunique en haut de l'arbre... Et j'ai vu un gosse qui piquait tes chausses et tes bottes pendant que j'étais en haut de l'arbre...
Elle éclata de rire devant son air outragé, et alla chercher quelque chose derrière l'arbre. Elle lui tendit sa tunique, qu'elle lui enfila d'autorité malgré ses protestations. Elle poussa même la malice jusqu'à l'aider à enfiler ses chausses, s'amusant de la rougeur qui lui montait soudain aux joues.

Puis, sous les menaces de représailles méritées et de terribles vengeances, ils reprirent la route de la taverne de la bienveillance. En approchant, Astrée songea fugacement qu'elle n'entendrait sans doute jamais Taliesin exercer son métier de barde... Par un effort de volonté, elle chassa cette pensée de son esprit, et se lova contre son compagnon pour y puiser un peu de sérénité.

[Taliesin]

Deux bons mois plus tôt...

Quête : Les squelettes du placard, chapitre 6, suite

Taliesin avait dû accélérer le pas pour éviter d'être trop distancé par Victor alors que celui-ci s'était mis à cavaler comme un jeune poulain depuis les quais. Le barde ne s'était cependant pas autorisé à courir : ç'aurait par trop attiré l'attention. Il franchit donc les limites touffues du bosquet bien après l'enfant, se retrouvant aussitôt dans un univers particulièrement étrange de grands arbres, d'arbustes, de fougères... On se serait vraiment cru en pleine nature, à mille lieues du port environnant. Impression déroutante mais pas désagréable...
Restait néanmoins à retrouver le petit garçon au milieu de ce fouillis végétal, ce qui ne serait pas des plus évidents. Il fallait espérer qu'il l'aurait attendu un tant soit peu...

[Galathée]

C'était un bosquet, pas un bois touffu, et l'hiver l'avait passablement dénudé : il ne fut pas difficile à l'elfe de retrouver l'enfant. Pourtant, ça et là, les bourgeons avaient colonisé les branches sombres, certains buissons épineux étaient demeurés verdoyants, des fleurs, déjà, ouvraient leurs corolles blanches et roses sous les rayons du soleil. L'endroit semblait à la fois sauvage et organisé, comme si une main humaine s'était occupée d'y glisser un peu de mesure, tout en en respectant l'ordre naturel. Victor arpentait la clairière, le nez levé dans les hauteurs. Le tapis herbeux était encore un peu brun, mais les graminées ne tarderaient pas à retrouver toute leur vigueur. Les oiseaux chantaient, féroces, couvrant pratiquement les clameurs de l'extérieur. Seul le ressac de la mer, impérieux, semblait se frayer un passage, presque surnaturel, jusqu'au coeur de ce coin de forêt. Un écureuil pointa son nez sous la ramure dense d'un sapin victorieux parmi les feuillus arachnéens, avant de remonter rapidement sous le couvert de son protecteur.
Taliesin eut le regard attiré par un petit autel. On louait quelqu'un en ces lieux, temple improvisé, vestige de guerre. Tellement paisible en dépit de son origine.
" Alors, c'est quoi la petite histoire ?" demanda le gosse.

[Taliesin]

-Et bien, avant, cet espace était occupé par un entrepôt, fit l'elfe en s'asseyant dans l'herbe. Il contenait du bois pour la construction des navires : des planches, des poutres, des troncs élagués... Et il en était rempli lorsque deux membres de la Résistance s'y sont rendus. L'un d'eux était un gnome alchimiste très doué - je sais de quoi je parle : j'ai eu l'occasion de lui parler et de bénéficier de ses talents -, l'autre, une bretteuse débarquée avec le contingent manostien. Je peux même te dire qu'elle s'appelait Althéa : il y e bien longtemps, je l'avais rencontrée alors qu'elle était mousse sur le bateau de son père. Plus tard, je l'ai retrouvée à Manost, Galathée aussi l'a côtoyée un certain temps...
Plus tard, avec la rôdeuse, elle ferait partie du trio venu capturer le Monstre... songea-t-il, sans le dire toutefois : c'était hors de propos.
-Je n'ai aucune idée de ce qu'ils avaient en tête à ce moment là, s'ils voulaient porter un coup aux Morféens en les privant d'une partie de la matière première nécessaire à la constitution d'une flotte ou en leur faisant croire que la nature était contre eux, s'ils voulaient simplement tenter une expérience, tester l'une des réalisations de l'alchimiste... Je n'en sais rien. Toujours est-il qu'ils sont entrés dans le bâtiment et qu'avant qu'ils n'en ressortent, le bois qu'il contenait avait retrouvé vie. En seulement quelques minutes, planches et poutres se sont transformées en arbres vigoureux, en buissons touffus... Le bosquet était né.
Il sourit : c'était sans doute là l'un des vestiges les plus incongrus de la guerre civile.
-Très peu de gens connaissent sa vraie origine. Mais le gouvernement provisoire a décidé de le laisser en l'état, y voyant peut-être un signe... D'après le tenancier de la Bienveillance, on y a déposé Kasumi après la chute du Tyran. Il était dans le coma suite à une très grave blessure reçue durant l'assaut du Palais présidentiel. Une blessure qui aurait dû être mortelle... Mais il était seulement inconscient, sans que son état ne s'améliore ou ne se dégrade durant de longs mois. Les clercs, ne sachant que faire, l'ont amené ici en pensant qu'il y serait sous la protection de sa déesse, Mielikki, a qui il avait voué le bosquet... Ils venaient souvent prendre soin de lui, le nourir... Et un beau jour, il s'est éveillé. Un miracle dû à sa divinité tutélaire ? Peut-être. Mais d'aucun prétendent qu'il aurait plutôt reçu un baiser de quelque damoiselle enamourée... C'est un peu la version locale - et inversée ! - de la "Belle au bois dormant"... Enfin bref : quoi qu'il advint en réalité, notre rôdeur marchait à nouveau parmi les vivants, et il a décidé d'entretenir ce lieu. C'est sans doute à lui que l'on voit ces traces d'aménagement.

[Galathée]

Victor avait écouté Taliesin raconter son histoire sans l'interrompre, intéressé. Il sourit à l'évocation du rôdeur qui avait traversé sa vie un peu plus tôt, dans des circonstances pourtant difficiles.
" Peut-être que si on attend un peu, Kasumi va arriver, alors ? On pourrait lui demander de nous aider. Je suis sûr qu'il le ferait. Et c'est un bon guerrier, il lui montrerait à ce Kanter, qu'on ne peut pas se faire justice comme ça !"
Il jeta un coup d'oeil autour de lui, comme s'il cherchait un endroit où se poser. Mais l'herbe jaunie sous leurs pieds était humide et il releva les yeux avec une grimace.
" Où alors on lui laisse un message ?"

[Taliesin]

Taliesin secoua la tête.
-Lui laisser un message serait trop dangereux : d'autres que lui pourraient tomber dessus, ce qui nous mettrait dans une position très délicate...
Il fronça les sourcils, pensifs.
-Pour être franc, je ne suis pas sûr que lui demander de l'aide soit une bonne idée. Evidemment, il pourrait nous être d'un grand secours, et il vous aime bien, Galathée et toi. ce qui fait qu'il n'hésiterait sans doute pas à vous porter secours. Mais... il me connait peu, moi : nous avons effectué ensemble une mission difficile, c'est vrai. Mais c'est aussi vrai que je n'étais pas heureux de me lancer dans cette aventure, que je ne me suis pas présenté sous un jour très favorable, pour le moins. Et même s'il m'apprécie, je crois, même s'il se fiera au jugement que gal et toi portez sur moi, il pourrait... Je ne sais pas. Se demander si je ne joue pas la comédie, si je ne vous ai pas trompé, au cas ou Kanter lui révélerait ce que j'ai fait, d'une façon ou d'une autre...
Il soupira.
-Les Merlus me connaissent mieux. Ils ont pu voir qui j'étais, au quotidien et ce durant de longues semaines. J'ai bon espoir qu'ils acceptent la vérité, qu'ils acceptent le fait que j'étais fou, alors, et que je ne le suis plus, à présent...

[Galathée]

Victor fronça les sourcils mais finit par acquiescer.
" Hmm... D'accord." fit-il. " Tu crois que Mathieu et Valaellyn vont nous accompagner ? Je pense qu'ils seraient bien utiles. Valaellyn elle peut lancer des sortilèges et Mathieu il tire super bien à l'arc, un peu comme Galathée. Peut-être qu'il pourrait retrouver sa trace juste en suivant les empreintes sur le sol... ou avec son écureuil, je ne sais pas."
Il croisa les bras.
" Jehan est doué au lance-pierres, mais j'imagine que tu seras pas d'accord qu'il vienne avec."

[Taliesin]

Taliesin fit la grimace. Il songea à répondre à l'enfant qu'il ne voudrait pas non plus qu'il vienne, mais songea que ce n'était peut-être pas le meilleur moment..
-Oh que non, et je pense que son père sera du même avis. Il est hors de question qu'on embarque des adolescents dans pareille aventure, aussi valeureux soient-ils..
Il soupira.
-Tu sais, si je pouvais, je n'impliquerais personne dans cette affaire. Ou alors, je recruterais des mercenaires : c'est leur métier, courir des risques pour de l'argent. Mais... Je n'en ai certainement pas assez pour payer ne serait-ce qu'un seul homme d'armes, et malheureusement, comme l'a dit Emeraude, je ne pourrai pas m'en sortir en solitaire. Alors, même si ça me coûte beaucoup de les mettre ainsi en danger, je suis obligé de recourir à nos amis... Et encore veilleirais-je à ce qu'ils ne s'exposent pas plus que nécessaire.
Il secoua la tête.
-Et rien ne nous dit qu'ils accepteront. C'est une aventure plus que délicate, et nous ne pourrions pas leur en vouloir s'ils décident de rester en dehors. D'autant que j'ai plus que largement ma part de responsabilité dans ce qui arrive... Je ne pense pas que je le leur dirai d'emblée... Enfin, je n'en sais rien.

[Galathée]

" Moi je pense que tôt ou tard, tu dois apprendre à faire plus confiance aux gens." lâcha simplement Victor. " A force de ne jamais rien raconter à personne, tu es toujours méfiant et jamais vraiment toi-même."
Puis il se tut, presque surpris d'avoir prononcé ses paroles, et se mit à rire.
" Le soleil est déjà en train de se coucher, on devrait rentrer."

[Taliesin]

Taliesin, pris au dépourvu, regardait l'enfant avec des yeux ronds.
-Ce n'est pas exactement le genre de choses que l'on peut raconter à la légère... murmura-t-il. Et j'ai été trahi plus d'une fois... Mais je me soigne : j'ai bien parlé à Emeraude. Enfin, un peu...
Se demandant d'ailleurs si la vieille femme et le petit garçon n'avaient pas longuement discuté durant le voyage, il se releva.
-Mais tu as raison : il est l'heure de rentrer au bercail.

[Galathée]

Victor prit la tête pour remonter vers l'intérieur des terres et leur auberge. Les rues étaient toujours encombrées en dépit du soir tombant, et les ombres s'allongeaient sous leurs pas comme ils tournaient le dos au soleil couchant, magnifique sur la mer. Le quartier du port semblait ne jamais dormir, tout spécialement en cette fin d'hiver qui voyait un brusque regain de l'activité commerciale, après des mois d'hibernation.
Mais les deux compagnons se faufilèrent sans difficulté dans la foule en mouvement, malgré les chariots, les porteurs, les animaux, les manants, et regagnèrent la petite ruelle où se trouvait le Crabe qui Bulle.

[Voyageuse]

Eldrina s'éloigna lentement du marché permanent du débarcadère, quittant sans regret la bruyante marée humaine qui s'y trouvait.
Le bruit des voix s'estompant, elle eut tout le loisir d'apprécier celui des vagues en contrebas des quais, qui par contraste lui paraissait de plus en plus fort. Il faut dire que le sol, s'abaissant en pente douce, rejoignait sans doute le niveau de la mer plus loin.
Le bosquet dans lequel elle pénétra ne semblait différer en rien d'un quelconque bosquet de la campagne. A cela près qu'il se trouvait au beau milieu d'entrepôts et d'entreprises de construction navale, au coeur d'une grande ville, loin de tout autre grand espace de verdure - elle n'avait pas encore eu l'occasion de visiter le grand parc situé au centre de la ville. Il semblait par sa simple présence un défi lancé aux constructeurs de tout poils, petit morceau de nature résistant encore et toujours à l'oppression urbaine... En tout cas, il fit à la rôdeuse l'effet d'un véritable havre de paix.

Démentant les avertissements de la vieille femme, elle n'y ressentit nulle influence maléfique. Son esprit était tourné vers la mer, cette étrange étendue d'eau qui lui paraissait, à elle, plus surprenante que la présence d'un bosquet. Au reste, celui-ci était peu étendu : Il ne lui fallut que quelques dizaines de pas pour le traverser, et se trouver face à une large bande de sable : la plage. Elle aperçut sur sa gauche quelques barques de pêcheur, et plus loin une jetée de bois avec un ou deux chalutiers à quai. Et surtout, juste au-delà de la bande de sable : la mer...

[Voyageuse]

Quête : Chercheurs de sens

Le débarcadère était peu fréquenté à cette heure-ci -même si l'émotion du moment ne laissait guère à Eldrina le loisir de compter les passants-, et personne ne semblait faire le moins du monde attention au jeune couple enlacé qui s'éloignait. Maël enserrait sa taille et l'entraînait lentement vers les arbres du bosquet. Vers un peu plus d'intimité.
Quelque part au milieu des arbres, dans un lieu désert à des années-lumières de la ville et de l'agitation, il s'arrêta. Et recommença à l'embrasser, encore plus passionnément que la première fois, tandis que ses mains se glissaient presque timidement sous sa tunique.

HRP... oui, je sais, je fais durer mais faut bien que je laisse une chance à ta rôdeuse d'échapper à ce beau piège o (enfin, surtout, fallait que je change de lieu )

[missElder]

HRP: Hum, je n'ai pas l'impression qu'elle soit partie pour y échapper... :p (sauf si tu veux que tout cela dégénère en course-poursuite effrénée bien sûr)

Quête : Chercheurs de sens

Elle l'avait suivi comme dans un rêve, avec, toujours, cette impression d'irréalité. Marcher un peu l'aida à retrouver le cours de ses pensées, même si elle sentait toujours son cœur palpiter bien trop vite dans sa poitrine. Elle sourit légèrement quand elle comprit à quel endroit ils se dirigeaient. Le petit bosquet de ce matin... Non loin de l'endroit où elle l'avait rencontré, d'ailleurs. Il devait sans doute bien le connaître – peut-être même le fréquenter souvent, peut-être même en bonne compagnie. Mais peu lui importait en ce moment, le bosquet était un bel endroit, ce moment était un beau moment... et le jeune homme était un beau jeune homme.
Elle frissonna lorsqu'elle sentit ses mains se poser sur elle. Elle frissonna, puis elle tendit doucement ses mains à elle vers le torse de Maël, le toucha timidement, puis s'enhardit et ses mains se faufilèrent à leur tour, toujours un peu hésitantes malgré tout, sous la tunique du jeune homme.

[Voyageuse]

Quête : chercheurs de sens

Les couleurs pourpres du crépuscule avaient disparu, remplacées par un beau clair de lune. Eldrina aurait été bien en peine de dire depuis combien de temps elle était allongée dans cette clairière, dans les bras de Maël. Bien sûr, elle ne s'était pas attendue à aller aussi loin avec un parfait inconnu... Mais comment résister à autant de charme ?
La passion torride avait fini par faire place à l'alanguissement, et le jeune homme semblait lui aussi un peu ailleurs, comme étourdi par tant de flamme.
Il s'assit et la couvrit de sa veste, avec un doux sourire :
- Tu vas prendre froid...
Lui-même fouilla dans une de ses poches et en sortit une quelque chose ressemblant à une sorte de papyrus très fin, qu'il roula autour d'une pincée d'herbes sèches, avant d'en allumer une extrémité. Une drôle de fumée bleutée, à l'odeur douceâtre, en émanait : il porta l'autre extrémité à ses lèvres pour l'inhaler profondément, avec un air d'extase. Jetant un coup d'oeil aux étoiles, il sourit :
- A cette heure-ci, d'habitude, je suis avec des amis sur la plage... On bavarde, parfois quelqu'un joue de la musique ou invente un poème... Peut-être qu'on pourrait y ailler ensemble pour finir la soirée ? je serais très honoré d'avoir ta compagnie...
Le tutoiement lui était venu naturellement dès le premier baiser.
Il lui tendit l'étroit cône dont il venait de tirer une nouvelle bouffée. Il avait le regard un peu rêveur, ailleurs.
- Tient, goûte...

[missElder]

Quête: Chercheurs de sens

Elle eut un sourire vague, un peu ailleurs, un peu rêveur, à la proposition de Maël. Oui... Oui, des poètes et des musiciens, pourquoi pas... Une belle manière de finir la soirée...
- D'accord, avec plaisir, fit-elle simplement. De façon peut-être un peu étonnante elle se sentait toujours aussi peu encline à bavarder - elle n'était plus vraiment intimidée, et pour cause, mais elle n'avait pas plus de facilité qu'avant à meubler la conversation. Et puis, après tout, il s'en chargeait très bien seul. Il parlait bien, pourquoi vouloir autre chose?

En revanche, elle jeta un regard intrigué au papyrus qu'il entreprit de rouler. Elle avait essayé de reconnaître les herbes en question mais il s'était montré trop rapide, et elle trop peu attentive. Ce devait être une de ces herbes qu'on fumait pour se détendre, vu son attitude - elle n'avait jamais eu l'occasion d'en avoir entre les mains mais cela lui rappelait une de ces histoires qu'elle aimait, enfant, une histoire où un vieux magicien avait accoutumé de fumer de "l'herbe à pipe" en formant de jolis nuages de fumée. Aussi saisit-elle avec beaucoup de curiosité le cône de papyrus. A vrai dire elle mourait d'envie de l'ouvrir et d'observer ces herbes de plus près, mais elle se retint pour ne pas gêner Maël. Elle hésita un moment, puis se dit qu'après tout cela avait l'air relativement inoffensif - un hallucinogène léger peut-être, vu le comportement du jeune homme; et puis, rien que pour faire comme ce vieux magicien, pour essayer de faire des ronds de fumée comme elle en essayait enfant, avec la buée de l'hiver, cela vaudrait le coup. Oui, une expérience de plus, ce soir, pourquoi pas...
Elle porta donc finalement la chose à sa bouche, tira une petite bouffée, curieuse de voir si elle percevrait la ou les plantes utilisées. Elle réprima un petit toussotement et attendit de voir si cela provoquait une réaction - et surtout, guetta le moment où Maël se déciderait à y aller. Elle ne savait trop si elle voulait que ce moment arrive vite, partagée entre l'espèce de plénitude tranquille qu'elle ressentait, et son envie de découvrir ces amis musiciens dont il parlait.

[Voyageuse]

Quête: Chercheurs de sens

Le goût laissé par l'étrange fumée bleutée était étrange, à la fois un peu âpre et sucré. Elle ne parvint pas à identifier les herbes utilisées, mais elle ne s'était pas trompé dans son analyse : quelques bouffées la firent se sentir encore plus relaxée qu'elle ne l'était, un peu détachée de la réalité aussi. Une petit effet euphorisant également. Bref, il n'avait pas tort, l'ensemble était plutôt agréable.
Maël se leva, lui tendit la main pour l'inviter à le suivre, et elle prit conscience que ses gestes étaient plus malhabiles qu'à l'ordinaire, comme s'il lui fallait davantage se concentrer pour les coordonner. pas très assurée sur ses jambes, elle dut s'appuyer légèrement sur le bras du jeune homme, qui se fit un plaisir de l'enlacer langoureusement tout en avançant en direction de la plage. Lui, apparemment, était moins sensible aux effets de l'herbe.

[missElder]

HRP: Arf, j'étais persuadée d'avoir déjà répondu! Désolée...

En provenance de : http://www.baldursgateworld.fr/lacouron ... post305361

Quête: Chercheurs de sens

C'était impossible. Ce n'était pas réel, elle ne pouvait pas être dans une situation aussi horrible, ce n'était pas vrai, ce ne... Ses pensées devenaient confuses. Sa mâchoire qui la faisait souffrir, cette étrange intervention, et soudain elle s'était sentie soulevée, ballotée, comme un paquet, et cette histoire de grotte, et puis... Elle remua violemment, essayant de se dégager, mais l'homme était trop fort et elle trop affaiblie, il resserra sa prise et elle comprit qu'elle ne pourrait pas s'échapper. Elle ne put contenir un cri, de rage, d'impuissance, de peur. Comme un cauchemar, elle était là, trimballée comme un objet, sans rien pouvoir faire, et ces hommes qui...

Non, il fallait qu'elle se calme. Qu'elle réfléchisse, qu'elle trouve un moyen, quelque chose, n'importe quoi, qu'elle ne commence pas à abandonner ou tout était perdu. Ne l'était-elle pas déjà, avec ces deux types bien trop forts, emmenée dans un endroit qu'elle ne connaissait pas et sans pouvoir espérer aucun secours ? Mais malgré sa peur et son sentiment d'impuissance, son instinct de survie fut le plus fort ; elle réalisa soudain qu'elle était armée. Elle avait toujours son épée, et puis son poignard caché sous sa tunique – elle les avait, n'est-ce pas ? Et elle n'y avait pas pensé ! Mais presque aussitôt elle eut une nouvelle vague de découragement : elle avait beau être armée, cela ne lui servirait à rien tant qu'elle n'aurait pas sa liberté de mouvement. Et elle ne l'aurait pas. Et puis ils pourraient tout aussi bien lui retirer son épée. Et rien ne garantissait qu'elle soit capable de s'en servir. Elle ne put s'empêcher de frissonner. Tant pis, elle essaierait quand même tout ce qu'elle pourrait. Avait-elle le choix ?
Tout en remuant ces pensées, elle essayait de garder un œil sur le trajet qu'ils empruntaient. Dans sa position, dans l'état de peur qui était le sien, et vu l'heure qu'il était, elle ne verrait pas grand-chose, mais c'était toujours plus rassurant, bêtement rassurant, que de ne rien faire du tout. Peut-être cela lui serait-il utile. Elle en doutait mais ne voulait pas le reconnaître.

[Voyageuse]

Quête: Chercheurs de sens.

Le chef de la bande avait pris quelques dizaines de mètres d'avance sur eux, pressé d'échapper à leurs poursuivants, et son "porteur", dans sa hâte à ne pas se laisser distancer, n'était sans doute guère attentif à l'endroit où il posait les pieds... Elle le sentit basculer en avant, la lâcher pour pouvoir amortir sa chute ; elle eut le réflexe de rouler sur le côté, atterrissant sans dommage, tandis qu'il s'affaissait en poussant un cri de douleur.
- Dame Eldrina ? Debout, vite, courez, les gardes sont juste par là !
C'était la voix d'Enzo, juste au-dessus d'elle, qui lui tendait la main pour l'aider à se relever. La chute de son agresseur n'était donc pas seulement due à l'obscurité. Elle le vit se redresser, prêt à se relever.

[missElder]

Quête : Chercheurs de sens

C'était Enzo? Mais que faisait-il là, que... Elle interrompit presque aussitôt ses interrogations. Elle n'avait pas le temps. Elle saisit la main du garçon et se releva, un peu laborieusement, mais sentant avec plaisir que son corps répondait à nouveau normalement. Cependant elle n'était pas la seule à reprendre ses moyens, constata-t-elle aussitôt, et l'homme n'avait sans doute pas été beaucoup plus affecté qu'elle par sa chute. Elle réprima une violente envie de le frapper pour se défouler, et écouta sa raison et son instinct: elle n'aurait guère de chances en combat singulier et l'aide inespérée d'Enzo n'était pas de celles qu'on refusait. Elle s'élança donc dans la direction qu'il indiquait, espérant que l'homme ne se relève pas trop vite et qu'ils puissent prendre de l'avance.

[Voyageuse]

Quête : Chercheurs de sens

Elle vit du coin de l'oeil Enzo ramasser un bâton et l'utiliser pour déséquilibrer l'homme qui se redressait, puis s'élancer à sa suite.
- Les gardes sont juste là, répéta-t-il, veillant à parler suffisamment fort pour que les deux hommes l'entendent... et renoncent peut-être à les poursuivre. Mais ils ne perdirent pas de temps à vérifier si c'était bien le cas : Enzo semblait avoir des ailes aux talons, et même si l'effet de la drogue s'était estompé, Eldrina avait besoin de toute son énergie pour se maintenir à sa hauteur. Son don d'infravision se révélait un précieux allié.

Ils ne virent aucune trace de garde... Mais Enzo ne s'arrêta qu'en arrivant sortant du bois, rejoignant les quelques promeneurs nocturnes attardés.
- On les a semés, fit-il simplement... Mais... je pense qu'il ne serait pas prudent pour moi de retourner dormir sur la plage ce soir.
Il lança un regard inquiet à la rôdeuse.
- Et vous, est-ce que... est-ce que ça va ?

[missElder]

Quête : Chercheurs de sens

Elle mit un moment avant de répondre; elle commençait seulement à prendre la pleine mesure de ce qui venait de se produire et à réaliser ce qui s'était passé. Elle était encore sous le choc mais elle sentait qu'elle recommençait à penser de façon cohérente, et que les battements de son coeur - comment n'avait-elle pas remarqué jusqu'alors à quel point ils étaient rapides? - se calmaient peu à peu. Est-ce qu'elle allait bien? Bonne question. A laquelle elle se sentait encore incapable de répondre. Oh, elle allait certainement bien plus mal qu'elle ne le pensait, mais elle préférait ne pas trop y réfléchir pour le moment. Elle se palpa légèrement la mâchoire et grimaça; c'était douloureux, mais finalement pas si grave, et, sur le plan physique, elle s'en remettrait vite.
- Disons que... il va falloir que j'évite de manger de la viande dans les prochains jours, esquiva-t-elle en lui lançant un pauvre sourire.

Puis elle prit soudain conscience de ce qu'impliquaient la présence du garçon à ses côtés et les mots qu'il venait de prononcer. Il vivait sur les docks? A même le sable? Au milieu de ces gens? Grands dieux, il devait avoir de sacrées motivations, pour refuser de rentrer chez lui.
- Mais... Elle avait la bouche pâteuse, et se sentait soudain très fatiguée, ce qui rendait ses phrases un peu hésitantes. Enzo... Que fais-tu... Ici... et... pourquoi... Elle s'interrompit à nouveau, finissant enfin de tirer toutes les conclusions. Il n'y avait aucun garde, le garçon était intervenu tout seul, avait pris des risques, pour elle, et il avait ce faisant abandonné le logement de fortune qu'il s'était trouvé. Décidément, entre cela et son intervention de la veille, elle ne lui apportait que des ennuis. Et lui l'avait sauvée. Elle renonça aussitôt à le questionner et le regarda dans les yeux, confuse de n'avoir pas commencé par là. Merci, dit-elle simplement.

[Voyageuse]

Quête: Chercheurs de sens

Le jeune garçon avait rosi.
- De rien, balbutia-t-il. C'était la moindre des choses... J'avais une dette envers vous, vous m'avez aidé sur le marché, vous n'étiez pas obligée... Je... Je vais vous raccompagner jusqu'à votre auberge...

En chemin, prit d'une subite envie de se confier, ou peut-être pour meubler le silence et éviter à la rôdeuse de sombres pensées, il se révéla étonnamment loquace. Elle apprit qu'il dormait sur la plage depuis son arrivé en ville, abrité sous une vieille barque de pêche. Il avait eu la chance de croiser Asna aux portes de la ville, avant qu'elle ne rentre chez elle, et elle avait promis de le rejoindre dès que sa soeur irait mieux. Depuis, il l'attendait. Ils s'étaient donnés rendez-vous "un jour en fin d'après-midi sur la plage", ce qui expliquait qu'il y passe tant de temps, craignant de manquer sa bien-aimée... surtout après avoir découvert le genre de personnes fréquentant les lieux la nuit.
Il avait reconnu de loin Eldrina au bras d'un jeune homme, se dirigeant vers le groupe que lui-même évitait soigneusement chaque soir, et il avait eu peur qu'il lui arrive malheur. Il était donc intervenu.
Leurs pas les avaient conduits à travers les ruelles jusqu'à la porte de l'auberge. Une flamme de bougie, à l'intérieur, semblait indiquer que tout lemonde ne dormait pas malgré l'heure tardive.

HRP : je sais, j'ai un peu accéléré le rythme, juste pour essayer de caler la rencontre prochaine avec Soraes

[Streen]

En provenance de l'Ombre de l'arbre:

http://www.baldursgateworld.fr/lacouron ... post313774

Sylveneige et Streen arrivèrent au bosquet comme promis à l’heure indiquée pour rencontrer Enzo. Dehors, le soleil battait de plein feu, les badauds s’occupèrent de leurs activités. Le temps était idéale pour toute activité marine. Ils attendirent l’arrivée d’Enzo.

[Féérune]

Bon sang, attendre attendre attendre !!! qu'elle en avait marre d'attendre !

Sylveneige n'était déjà pas patiente de nature - sauf quand il fallait surveiller quelque animal en forêt - alors quand ce grand dadais de Streen était allé faire ses courses, elle avait déjà tant attendu...

C'était impossible, enfin, ces gens qui n'étaient pas fichus de choisir une arme toute simple ! encore, il aurait dû choisir une belle arme chez Dorian, on pouvait comprendre que la décision soit difficile, mais là !!!

Oh bon sang de bois de bonsoir de tudieu ! m'enfin !

Et le gamin qui n'arrivait pas ! comme si on faisait attendre les gens comme ça !

Streen, lui, avait l'air absolument angélique. Ce qui avait pour effet d'agacer Sylveneige encore plus.

- Streen, soyez gentil, arrêtez d'être aussi bon garçon. Vous ne pourriez pas vous énerver un peu, histoire que je ne sois pas la seule à m'énerver comme un troupeau de poux ?