[Quête] Le Manoir Hanté

[Streen]

Telle fut la surprise des deux aventuriers Draion et Brus, de la manostienne Althéa ainsi que du luménien Dorian de se retrouver tous ensemble au même endroit. Ils étaient sortis de leurs occupations pour aboutir directement ici. Où étaient ils? Et comment avaient ils pu atterrir ici sans aucune explication ? Ils se trouvaient dans un lieu bien étrange. La pénombre remplissait la salle mais des cierges allumés étaient posés le long d’un escalier. Un brasero éclairait une porte en bois à coté des aventuriers. Dans la pièce, seule une horloge demeurait à coté du mur droit. La pièce n’était pas très grande mais semblait servir de point de relais entre l’escalier et la porte. Les voici obligés de trouver une issue au sein d’un endroit qu’ils ne connaissaient pas.

[phoeunix]

***
Le soleil d'hiver de cette journée de Martel se levait tout juste, transperçant les premiers rameaux des sapins couverts de neige à flanc de montagne. Le petit Draion se réjouissait d'être en vacances depuis quelques jours, il savourait de pouvoir se payer le luxe de rester entre les murs chauds de la maison jusque l'après-midi. Entre deux bouchées de pain, il pensait à ce qu'il allait faire l'après-midi : sûrement une partie de bataille de boule de neige avec les copains.

"Draion, mon chéri, tu reveux un peu de thé pour finir tes tartines ?"

Draion acquiesça en répondant au sourire enjoleur de sa mère. Tout à coup sa vision se troubla, emportant avec elle ce décor si joyeux et paisible. Un frisson lui parcourut la nuque.

"Non, maman s'il-te-plait encore cinq minutes de plus dans les draps chauds et douillets."
Hein ? Mais que faisait-il dans un lit ?
"Hé mais qui c'est qu'a piqué les draps !!!"
***

Draion se réveilla en sursaut au contact de la dalle froide, un filet de bave lui dégoulinant du coin des lèvres. Il avait la tête lourde et ne reconnaissait décidément pas la chambre de l'auberge mélandienne dans laquelle il avait trouvé le repos la veille.

Le brasero au centre de la pièce éclairait d'une lumière blâfarde les colonnes et les murs de l'espace de taille raisonnable qui s'étendait devant lui. Les ombres tressaillaient sous la danse des flammes et il aperçut une silhouette à sa droite et deux autres sur le mur d'en face, toutess trois allongées sous des alcôves identiques à la sienne. Une pointe de panique face à l'inconnu et aux inconnus lui somma de vérifier si tout son équipement était là, à commencer par son épée et son outre de vin. Tout était à sa place, même sa petite fiole discrètement cachée dans la poche intérieure de son gilet.

Le tic tac impétueux de l'horloge lui parvint aux oreilles. Il était trop loin pour en lire l'heure mais il se demanda comment ce son bruyant ne l'avait pas réveillé plus tôt. Il repéra également l'escalier et la porte occupant les deux murs restants.
Les autres personnes n'avaient pas encore vraiment bougé, elles devaient dormir, aussi préféra-t-il attendre la suite sans faire un bruit, à l'affût du moindre mouvement.

[Althéa]

Althéa dormait, couchée dans un coin de la pièce en chien de fusil. Quelques heures auparavant, elle s'était endormie à coté de Leodacya. La journée avait été longue et le sommeil long à venir. Elle s'inquiétait quant à son avenir et celui de sa fille. Pourrait-elle toujours être là pour elle, et lui apporter tout ce qu'une famille unie aurait pu lui apporter ? Ne viendrait il pas un moment où Leodacya ressentirait l'absence et lui reprocherait d'être restée seule ? Le sommeil l'avait trouvée sans qu'elle s'en rende compte, elle n'avait pas luté.

Elle s'était réveillée presque en sursaut, dérangée par un bruit entêtant et immuable qu'elle ne connaissait pas. Et elle avait froid. Elle avait pourtant tiré sur elle la courtepointe avant de sombrer. Alors, elle comprit. Elle était revenue en arrière, dans ses plus sombres cauchemars. Elle n'était plus attachée sur une chaise, mais posée sur le sol. Quelle différence ? Elle sentait presque à nouveau la puanteur de moisi presque palpable qui émanait de la cave. La peur était revenue, une peur glacée, incontrôlable. Elle s'était ramassée sur elle-même, étouffant péniblement un cri. Peut être attendaient ils qu'elle se réveille, tapis dans l'ombre, guettant le moindre de ses gestes.

Les secondes s'étaient faites minutes et les minutes des heures. Enfin, elle s'était décidée à regarder autour d'elle. Des bougies éclairaient une sorte de hall. Au centre un brasero. Non loin d'elle, des formes allongées. Non, elle n'était pas seule. Elle se redressa sur un coude. Mais où était-elle ?

N'y tenant plus, elle se leva. Son ombre se découpa sur les murs. Frêle silhouette, les cheveux détachés, en chemise de nuit et les pieds nus. Rien de bien impressionnant en somme ...

[Bat]

Dorian Cheveux-de-Jais luménien aventurier et forgeron riait et plaisantait avec ses amis Nains lorsque une sorte de voile passa devant ses yeux. Instinctivement le vampire ferma ses yeux : lorsque il les rouvrit il ne reconnut pas la taverne de la Bienveillance. Il se trouvait en un lieu inconnu, une pièce étrange située entre un escalier et une porte. Lui-même était étendu dans une alcôve à peine suffisante pour accueillir son corps massif. Se levant avec précaution, Dorian inspecta la pièce du regard. Il apperçut 3 personnes allongées comme lui : deux enfant et une jeune femme. L'un des deux enfants et l'aventurière semblaient éveillés. Pour ne pas les effrayer, Dorian leurs fit de la main un signe amical.

[Dhast]

Le contact grandissant de la pierre froide réveilla Brus en sursaut. Allongé contre le mur, sa tête heurta douloureusement les dalles. Il gémit, alors qu'une odeur d'humidité et de moisissure pénétrait ses narines. Ces sensations firent resurgir un flot de souvenirs et notamment ceux des égouts d'Athkatla, mais la vue des cierges solennellement alignés les effaça rapidement. En face de lui il vit deux silhouettes sombres, puis une troisième sur sa droite. Celles-ci n'avaient pas l'air menaçantes, elle semblait se "réveiller" elle aussi. Brus tâta son veston par réflexe et s'assura de la présence de sa dague. Tout en s'appuyant au mur il se releva lentement. Une fois que ce fut fait, il épousseta ses hauts de chausses bleus et le revers de sa veste brune. Les trois autres individus n'avaient pas l'air en meilleur état, il passa une main sur son crâne endolori en les dévisageant. L'une était déjà debout et se tenait dans l'ombre du mur, une autre bien plus petite se tenait à quelques pas, enfin, à sa droite, une silhouette en robe et à la longue chevelure semblait se relever péniblement. Des geôliers? Ils n'en avaient pas vraiment l'air et si la pièce ne lui disait absolument rien, elle ne ressemblait pas non plus à une prison, d'autant plus qu'il ne portait aucun lien et aucun effort n'avait été fait pour le défaire de son maigre équipement, sa fronde était également dans sa poche.

- Bah ça... Sa voix encore somnolente résonna dans le hall. Il lâcha un soupir. Qu'est-ce que j'fais là...

[phoeunix]

Ainsi donc ces inconnus semblaient aussi déboussolés que lui à en croire leurs mines déconfites et l'expression de surprise à leur réveil. La jeune humaine n'avait pas l'air menaçante, du moins, son air de demoiselle au saut du lit avait le don d'adoucir immédiatement les soupçons. L'homme grand comme une montagne même assis lui était déjà sympathique. Et celui qu'il soupçonnait être le plus jeune des quatre ici présent avait admis tout haut qu'il était perdu lui aussi.

Cependant, Draion ne se sentirait un peu plus à l'aise qu'en rompant le silence pesant martelé par le seul bruit de l'horloge et du crépitement des braises, brisant ainsi cette atmosphère de chien de faïence.

"Heu... Bonjour... heu."

Sa voix résonna étrangement en écho sur les murs et lui revint dans les oreilles comme si c'était la voix d'une autre personne. Il cherchait quelque chose d'intelligent à dire mais comme ça ne venait pas, il se contenta d'une question somme toute fort à propos :

"Heu... Qui êtes-vous ? Vous savez où nous sommes ?"

[Althéa]

Les personnes alentour commençaient à s'agiter et à se réveiller. Il y avait une personne de la taille d'un enfant mais dont la voix plutôt grave lui indiqua qu'il s'agissait d'un adulte. Un halfelin donc. A coté, il y avait une personne qu'elle prit pour un humain d'assez grande taille. Et puis, il y en avait un autre et de le voir lui fit écarquiller les yeux. Bien sûr, elle pouvait se tromper. Aussi garda-t-elle le silence là-dessus pour le moment.

En s'avançant un peu, elle marcha sur un objet mou. En se penchant pour voir, elle découvrit un châle, son châle. Ainsi, c'est tout ce qu'on lui avait laissé en l'emmenant ici. Le cynisme de la situation manqua la faire éclater de rire. Mais elle se ressaisit à temps.

La question du petit homme, rompant soudainement le silence la fit sursauter. Apparemment, personne ne savait ni qui ils étaient, ni pourquoi ils se trouvaient ici. Elle ramassa son châle et le posa machinalement sur ses épaules. Puis, calmement, elle s'approcha du brasero. La lumière révéla son visage pâle et ses yeux sombres.

"Je me nomme Althéa de Lochnohan et je viens de Manost. Et non, je ne sais pas où nous sommes ni pourquoi nous sommes ici"

Elle espérait que le gamin - si c'était lui- réagirait en la reconnaissant.

[Dhast]

Brus, se massant toujours le crâne, releva la tête lorsqu'il entendit la femme en robe se présenter. Il l'a dévisagea plus attentivement. Bien sûr il ne l'avait jamais vue en chemise de nuit, mais il n'y avait pas d'erreur possible. Il se décolla du mur et s'avança à la lumière.

- M'dame... m'dame Althéa? Bah... vous aussi alors? Mince... Pourtant j'ai rien fait d'mal, direz rien à m'dame Elissa hein?

Brus avait vu sur le visage de la femme que celle-ci l'avait reconnu, seulement, ses préoccupations semblaient toutes autres. Gêné, il contourna le brasero et s'arrêta devant l'horloge, en pleine contemplation du cadran poussiéreux il ajouta à l'attention des deux autres:

- Moi c'est Brus, j'sais pas c'qu'on fait là, l'horloge non plus d'ailleurs...

En effet le gamin se demandait activement à quoi pouvait servir l'horloge, et accessoirement, où il était, comment il était arrivé ici, pourquoi, et comment sortir.

[Bat]

Dorian fut rassuré par l'attitude des autres personnes présentes dans la pièce : visiblement elles semblaient aussi surprises et sans mauvaises intentions que lui. Celui qu'il avait pris pour un enfant était en réalité un halfelin qui n'avait toujours pas donné son nom. Quand aux deux autres, leurs noms ne lui disaient rien. Cependant lui aussi trouvait les autres sympathique : il s'inclina devant Althéa, Brus et Draion :

"Bonjour ou bonsoir selon l'heureà laquelle on se trouve(comment savoir). Je vous salue citoyen. Je suis Dorian Cheveux-de-Jais forgeron et aventurier de Luménis". Le vampire s'inclina particulièrement devant Althéa et lui baisa galamment la main.

" Mes hommages Dame" dit il .

Puis se tournant de manière à s'adresser à tous :

" Je suis tout aussi surpris que vous et n'ai aucune idée de l'endroit ou nous nous trouvons ni pourquoi"

[Streen]

Jusque là, le groupe ne s’était pas vraiment intéressé aux issues de la pièce cherchant avant tout où il était, à faire connaissance et pourquoi il était là, les questions que se poserait tout être sensé se trouvant dans la même situation qu’eux. L’escalier montait au vu de la position des cierges. La porte en bois possédait une fine poignée et rien ne semblait empêcher quelqu’un de l’ouvrir. Brus s’était intéressé à l’horloge comme s’il pensait y découvrir la solution d’une énigme. Quelques secondes plus tard, le bruit du tic tac jusque là bruyant et régulier sembla s’accélérer provoquant l’attention du groupe. Bien que le cadre soit poussiéreux, on pouvait y voir les aiguilles. Le rythme s’intensifia et bientôt, les aiguilles tournèrent autour du cadran à la vitesse de l’éclair. On ne les vit plus et le bruit devint permanant. A ce moment là, le cadran se fissura et se brisa comme si quelqu’un y avait donné un coup de masse. Puis l’horloge bascula et tomba à la renverse dans la direction de Brus qui n’avait pas bougé.

[phoeunix]

Draion était le plus près du plat pour saucer et son attention s'était mise en exergue dès les premiers signes d'affolement de l'horloge. Il avait pris le peu d'élan qu'il pouvait pour bondir avec la grâce du pachyderme moyen, percutant le jeune Brus avant l'impact avec l'horloge pour l'écarter du danger.

Si le remède fut meilleur que le mal ? Difficile à dire car l'opération de sauvetage se termina par le choc des deux joyeux lurons contre le mur d'en face.
L'horloge, quant à elle finit sa course comme prévu, sur les dalles cramoisies de la pièce, dans un bruit de bris de verre et de machinerie qui se déboulonne. Le vacarme assourdissant s'était tu par la même occasion.
Draion se releva en se massant la tempe qui venait de faire connaissance avec la roche et s'approcha avec méfiance de l'horloge pour constater l'heure du décès.

"C'est malin, comment on va faire pour avoir l'heure maintenant ?" fut la première question qu'il se posa, bien avant de se demander ce qui était passé par la tête d'une horloge pour qu'elle décide de son propre chef de se suicider sur le premier être vivant à portée d'aiguilles.

"Au fait, je ne me suis pas présenté, quel impoli je fais. Je m'appelle Draion VilPurin et j'aurais bien du mal à me réclamer comme étant de Melandis vu que je n'y ai mis les pieds que depuis quelques jours et que je ne comprends décidément pas grand chose à cette ville... Mais l'avantage, c'est que je savais à peu près où je posais les pieds alors que là... Quel étrange endroit que celui-ci !"

[Althéa]

La main froide qui avait enserré brièvement la sienne. Le visage trop pâle pour appartenir à quelqu'un de vivant. Un vampire. Dorian cheveux de jais était un vampire. Et il lui avait embrassé la main. L'horreur avait envahi ses souvenirs et la peur s'était emparée d'elle comme un feu glacé. Son fiancé vampirisé, l'entraînant dans les ténèbres d'où elle ne croyait plus ressortir. Elle réprima un hurlement avant de s'écarter brusquement de Dorian, manquant percuter le braséro.

C'est alors que les aiguilles s'étaient emballées. Puis, comme dans un cauchemar, elle avait vu la pendule tomber sur Brus. Elle s'était mise à courir vers lui, consciente qu'elle était bien trop loin pour l'atteindre. Elle le voyait déjà disparaître sous l'horloge, incapable de bouger. Mais l'halfelin avait bondi sur lui, lui évitant de justesse d'être écrasé.

L'halfelin s'était redressé et s'était présenté. Visiblement, personne n'avait été blessé. C'est à peine si elle avait fait attention à son nom malencontreux, au fait qu'il venait de Mélandis. Il l'avait sauvé.

"Et bien, je crois que nous vous devons une fière chandelle"

Elle se pencha sur eux, offrant une main pour l'aider à se relever.

"Aucun de vous deux n'a rien ?"

Son regard se porta sur Brus. Depuis son arrivée à la guilde, il avait apporté une pointe de légèreté, une pointe d'innocence et de douceur. Elle, comme les autres personnes de la guilde avaient tôt fait de s'attacher à lui.

"Toi, il faut que je te ramène sain et sauf. Sinon, Elissa va me tuer."

Elle avait essayé de sourire mais n'y parvint pas. Ce qu'elle voyait était un univers hostile dans lequel on les avait emmené sans qu'ils sachent pourquoi. Sa plaisanterie tomba à plat.

[Bat]

Les choses s'étaient mal présentées pour Dorian : d'abord dame Althéa s'était reculée à son contact, en découvrant sa nature de vampire. Ensuite cette maudite horloge s'était mise de la partie en tombant sur le sol dans un grand fracas. Et finalement pour sauver Brus Draion le halfelin et Dorian lui-même avaient dû se jeter l'un sur l'autre au risque de s'entre-assommer. Finalement il y avait plus de peur que de mal. Dorian se leva en grognant un peu. Il s'assura que Brus et Draion allaient bien puis se tourna vers Althéa :

"Dame Althéa, je comprend vos craintes envers moi étant donné ce que je suis, mais rassurez-vous je uuis luménien et même Sharessien. Pensez-vous que je pourrais être mauvais dans ces conditions ? Pardonnez-moi si ma vue vous effraye à ce point" fit le vampire. En même temps il sortir de sa poche un médaillon portant le symbole de la Dame Chat ç'est à dire deux lèvres féminines rouge sang. C'était un bijou porté par les membres du culte de Sharess pendant certaines cérémonies...festives. Dorian montra ce bijou à Althéa :

"Voyez ceci dame ç'est le symbole de mon culte. On n'y admet pas d'adeptes d'alignement mauvais. Au nom de tout cela je vous supplie de croire en ma bonne foi" acheva le vampire-forgeron.

[Dhast]

Brus gémit. Cette fois il avait mis plus de temps à se relever. Deuxième choc à la tête, ça n'allait pas fort pour le jeune humain, ce qui ne l'empêcha pas de remercier chaleureusement le semi-homme qui grâce à son action et son nom peu commun avait acquis son indéfectible sympathie. Toutefois Brus ne se rappelait de rien avant le choc contre le mur provoqué par la charge du halfelin. Il regardait simplement les aiguilles tourner, puis sa vision s'était brouillée, ses membres s'étaient alourdis, il n'avait plus distingué qu'une ombre croissante le dominant. Puis était intervenu le semi-homme. Il sourit brièvement à Althéa pour sa remarque, laissant échapper un "c'pas faux...". Éberlué il regardait les restes brisés de l'horloge, sans pouvoir s'expliquer sa chute, pas de mécanismes visibles, de la magie? Le gamin frissonna en époussetant ses pauvres vêtements.

Son regard migra vers le grand personnage face à Althéa, ses yeux s'écarquillèrent. Il reconnut le teint cendreux et blême de la créature qui aurait pu passer pour maladif mais Brus reconnut les traits qu'il avait enfoui dans sa mémoire d'enfant. Sa main s'était instinctivement rapprochée de sa dague, sur la défensive, écoutant attentivement les paroles du vampire. Lorsque celui-ci eut fini, il lâcha un simple:

- Mouais... Merci quand même...

Avant d'éloigner ses doigts de son arme et fourrer ses mains dans ses poches. Il se retourna vers le seuil de l'escalier. L'examina, puis se dirigea vers la porte, même manège, il colla ensuite son oreille contre la porte. Rien.

- Bon, on bouge?

[phoeunix]

Draion ne comprenait pas tout à ce qui passait. Pourquoi Althéa avait-elle repoussé ainsi la galanterie de Dorian ? L'individu lui semblait somme toute sympathique bien que capable de l'écraser d'une seule main. Il ne comprenait pas vraiment de quoi il devait se justifier.

Et le jeune Brus qui semblait déjà connaître Althéa... Ca remettait en question l'éventualité d'un pur hasard : les quatre individus ici présents avaient été choisi avec soin et devaient avoir un point commun somme toute difficile à pointer du doigt. Plein de questions se bousculaient dans sa tête mais pour l'heure il préféra se focaliser sur le plus urgent. Il devrait faire confiance à ces gens pour le moment, il n'avait guère le choix.

"Moi, je propose qu'on regarde derrière la porte. Les escaliers, je me méfie... Ca glisse et si on tombe on se fait très mal ! La porte c'est moins risqué. Et c'est pas comme si un dragon allait se cacher derrière. Héhé..."

Il émit un ricanement étrange, peu convaincu de détendre l'atmosphère avec sa blague.

[Althéa]

"Hé, hé"

Althéa avait imité l'halfelin sans vraiment y penser. A vrai dire, sa plaisanterie l'avait plus effrayée qu'autre chose. Et s'il y avait vraiment un dragon derrière ? Non pas un dragon véritable mais un danger ? Mais Brus avait raison, ils fallait qu'ils bougent. Rester dans le hall c'était mourir peu à peu de faim, de soif et de malemort. Qui savait quel danger se tapissait dans l'ombre si même les horloges les plus inoffensives commençaient à attaquer ?

Elle s'avança d'un pas décidé vers la porte mais s'arrêta à quelques centimètres des battants. Ses années passées au service de la Vierge d'Argent lui avaient appris à crocheter bon nombre de serrures mais aussi à repérer un bon nombre de pièges. Regardant attentivement la porte, elle regarda si elle pouvait en détecter.

Althéa ==> détection des pièges ==> porte

[Streen]

La détection des pièges d’Althéa ne révéla rien concernant la porte. Logiquement, elle ne comportait pas de piège, à moins que celui-ci soit vraiment difficile à détecter. L’horloge à terre, les escaliers se dirigeant vers le haut, la porte qui semblait inoffensive, les cierges toujours aussi lumineux, qu’allaient ils décider de faire ?

[Bat]

Dorian se recula un peu effrayé et attristé par la réaction de dame Althéa mais pas vraiment surpris. Il se tourna vers la porte puis vers l'escalier, espérant avoir plus tard une occasion de montrer aux autres occupants de la pièce ses bonnes intentions. Dans l'immédiat il s'approcha de la porte d'entrée fixant la poignée de ses yeux perçants espérant y trouver quelque chose. Si on décidait de l'ouvrir mieux valait faire ça à quelques distances et avec un maximum de précautions.

[Dhast]

- 'ttendez, écartez-vous...

Brus avait ramassé une planche de bois qui faisait partie des débris de l'horloge. Elle était suffisamment longue pour se tenir à une distance raisonnable de la porte tout en pouvant faire pression sur la poignée. Une gouttelette de sueur perlait sur son front alors que l'adrénaline montait lentement dans ses veines. "A l'ancienne!" pensa-t-il. Les trois autres s'étaient écartés à bonne distance, les horloges pouvaient causer la mort, alors une porte avec une poignée...

- Bon j'y vais, c'parti... prononça-t-il à voix basse.

Il appuya avec lenteur l'extrémité de la planche sur la poignée, mais le bois ripa sur le métal, et la planche heurta le sol, première tentative manquée. Pour la seconde il cala le bout de la planche contre la porte pour s'assurer une meilleure stabilité. Cette fois-ci la poignée s'abaissa et la porte coulissa sur ses gonds. Brus avait déjà lâché la planche et s'était collé au mur.

[Streen]

Les quatre aventuriers restèrent à distance de la porte qui s’ouvrit petit à petit. Le grincement qu’elle émit augmenta leur angoisse. Néanmoins, aucun piège ne se déclencha. Rien ne se produisit. Le calme régnait. Pas un bruit ne se manifestait. La porte donnait sur un couloir. L’obscurité totale y régnait et aucune chandelle n’avait été disposée dans cette salle. En revanche, le brasero qui auparavant éclairait la porte illumina le début du couloir. Ils purent apercevoir une petite ouverture encastrée dans le mur de droite du couloir. Ceux qui possédaient le don naturel d’infravision pouvaient y voir. Par contre, ceux qui en étaient privés seraient plongés dans le noir.

[phoeunix]

Draion s'approcha à tâtons de l'encadrement de la porte pour jeter un œil dans le couloir. Ses yeux pourtant habitués à l'obscurité n'arrivaient pas à percer bien loin le manteau de noirceur qui semblait s'étendre à l'infini dans ce couloir sans fin.

Pas un bruit. Ses pieds lui dictaient cependant de ne pas avancer plus. Il se retourna vers ses compagnons nommés d'office.

"Dites, vous y voyez quelque chose vous ? Dommage qu'on ait pas de torche... Je pourrais bien lancer un p'tit enchantement pour qu'on y voit mieux, mais je préfèrerai garder mes sortilèges pour plus tard."

Son intuition le tourna vers le grand Dorian.

"Vous seriez pas un demi-elfe par hasard ? Vous autres avez un truc qui s'appelle l'infravision si je ne me trompe ?"

Il en profita également pour poser la question qui lui brûlait les lèvres, mieux valait crever l'abcès dès à présent car il sentait une certaine tension résiduelle entre ses camarades, et ce n'était pas que le fait de l'horloge déglinguée. Aussi, lança-t-il un regard vers Althéa.

"Au fait, c'est quoi le problème avec Dorian ? Je n'ai pas bien compris ce qu'il s'est passé entre votre cri et ses justifications."

[Althéa]

L'espace d'un instant, Draion vit la colère passer dans les yeux d'Althéa. Devait elle se justifier, déballer son passé devant tout le monde sous prétexte qu'elle avait eu un mouvement de recul ?

Après tout, était-ce leur problème ? Et pour qu'on lui réponde quoi ? Que c'était regrettable mais qu'il n'était pas de ces vampires là ? Elle avait failli ne jamais se relever de la mort d'Angelo. Le manque était trop lourd. Peu à peu, tout en se jetant à corps perdu dans les missions de la guilde, elle avait pallié la douleur de l'absence par la haine des vampires et c'était endurcie.

Non, elle ne parlerait pas. Un vampire restait un vampire quel qu'il soit. Et ce n'était pas le fait qu'il vénère la déesse de la luxure qui allait arranger quoi que ce soit à l'affaire. Elle ne changerait pas d'avis. Et une mise au point dans le manoir n'arrangerait pas les choses.

"Désolée, mais ça ne regarde que moi. Mais ne vous en faites pas, je coopérerai jusqu'à ce qu'on sorte d'ici"

*A part s'il me touche. Oh, faites qu'il ne me touche pas ...*

[Bat]

Dorian fit semblant de ne pas remarquer l'attitude d'Althéa .Il lui jeta un regard triste et préféra répondre à la question de Draion sur ses capacités de vision.

"Effectivement" dit il "je possède l'infravision. Je vais donc regarder ce couloir en détail...mais sans trop m'avancer..."

Tendant le cou et accessoirement le reste de son corps massif de 1m95, Dorian regarda avec attention le couloir qui s'ouvrait devant le groupe afin d'apercevoir le moindre détail utile.....

[Streen]

Dorian s’avança légèrement dans la pénombre. Son infravision lui permettait de voir autant que si le couloir était éclairé. Le couloir possédait bien une petite ouverture. Celle-ci ne menait nulle part. Le couloir était assez long et rien de s’y trouvait. Seule une ouverture à gauche au fond de celui-ci prouvait qu’il continuait dans cette direction. Mais alors qu’il prit son temps pour examiner ce couloir, il entendit un bruit étrange qui s’amplifiait de plus en plus : pam, pam, pam,…
Le groupe l’entendit à son tour et comprit qu’il s’agissait d’un bruit de pas émanant du couloir, et étant donné l’intensité du bruit, ceux-ci venaient vers eux.

[Dhast]

Lorsque la porte s'était ouverte sans aucun incident, Brus s'était senti stupide avec sa planche de bois, il aurait sans doute dû faire confiance à l'expertise d'Althéa. Ils avaient tous pu constater qu'ils n'y voyaient rien. Sauf Dorian. La question de Draion à son sujet le surprit, puis regardant mieux le vampire, il dût reconnaître que son métissage elfique masquait quelque peu son autre nature, surtout au regard de quelqu'un qui n'avait jamais eu l'occasion de rencontrer un vampire. Alors que Dorian s'enfonçait de quelques pas dans le couloir obscur, Brus s'approcha de Draion et se baissant lui murmura à l'oreille:

- C't un vampire... Si...

Brus se redressa et observa avec un sérieux inhabituel la réaction du semi-homme. Toutefois il fut interrompu par un écho régulier provenant du couloir. Il sourit de toutes ses dents:

- Bah tiens, on dirait qu'on vient pour le p'tit déj'![...] Sa blague fit visiblement un flop. Le gamin qui n'était pas un adepte du combat frontal avait déjà pris la direction de l'escalier. Il se retourna pour savoir la décision de ses compagnons de fortune. Bah alors, faites quoi?

Sa main s'était refermée sous sa veste sur le manche de son poignard.

[phoeunix]

"Un vent pire... Pire que quoi ?" Il se gratta la tête quelques instants, pas sûr de comprendre. Puis, son expression changea du tout au tout. Yeux exorbités, lèvres tremblantes, il ne pouvait réprimer un petit rire nerveux en portant un regard neuf sur Dorian.

"Un vampire !" s'emporta-t-il.

C'était un peu trop pour ses petits nerfs fragiles. Jusqu'à maintenant, il avait réussi à contenir ses craintes à l'intérieur de lui, faire bonne figure mais là c'était la goutte d'eau. Il restait planté là, atone, devant la porte grande ouverte, tandis que les bruits de pas commençaient déjà à résonner depuis le couloir. Il ne pouvait pas fuir et il n'arrivait plus à aligner deux idées l'une derrière l'autre. Alors il fit ce qu'il faisait habituellement en situation difficile.

Lentement il sortit la petite fiole cristalline remplie d'un liquide transparent, en versa quelques gouttes dans son outre et commença à boire, à boire et à boire, se fichant complètement du monde qui l'entourait et de la menace qui approchait. Il s'arrêterait quand il ne saurait même plus pourquoi il buvait.

[Bat]

Dorian remarqua les deux phénomènes : la peur ressentie par Brus et Draion à son encontre et le bruit de pas qui venaient du couloir. Ce phénomène là, il l'entendit d'autant plus que son ouïe elfico-vampirique surdéveloppée lui permettait (ou presque) d'entendre un rat détaler à 3 kilomètres). D'un geste il fit signe à Althéa, Brus et Draion de se plaquer contre les murs afin d'être-autant que possible' invisibles, tandis que lui-même se concentrait sur les bruits qui se rapprochaient....

[Althéa]

Elle avait regardé avec effarement le petit homme boire, boire et reboire. Et visiblement, ce n'était pas que de l'eau. Tout ça alors que quelque chose s'approchait lentement d'eux dans le noir. Quelque chose dont on n'entendait pas d'autre bruit que le martellement qui se rapprochait d'eux.

Le vampire s'était mis devant eux, scrutant les ténèbres. Il leur avait fait signe d'attendre, en rang d'oignon contre le mur. ça, c'était trop pour elle. Regagnant à petits pas l'endroit où l'horloge n'était plus qu'un fatras de férailles éparses. Là, elle avisa le tas et se penchant plusieurs fois ramassa tout ce qu'elle trouva de pointu, lourd et transportable. Puis, revenant vers la porte, elle se cacha dans les ombres.

L'adversaire pouvait être grand et fort. Il chargerait sans doute les plus proches de la porte. Mais elle aurait au moins l'effet de surprise ...

[Streen]

Les pas se firent de plus en plus entendre. Puis, la forme d’une silhouette devint visible. Lorsqu’elle pénétra dans la pièce, le groupe put la voir distinctement. Il s’agissait d’un homme âgé d’une cinquantaine d’années. Ses cheveux étaient gris et des rides sur son front étaient présentes. Il portait des une veste avec des rayures noires et jaunes verticales ainsi qu’un pantalon noir. Dans sa main droite, il tenait un chandelier comportant trois cierges allumés tandis que sa main gauche transportait un plateau. Lorsqu’il pénétra dans la pièce, il constata que l’horloge en lambeaux était tombée mais cela ne semblait pas le gêner. D’ailleurs il ne s’en souciait pas. Le groupe s’était caché contre les murs mais il était difficile de rester inaperçu dans une pièce éclairée d’autant plus que l’homme portait un chandelier. D’ailleurs il put voir le groupe facilement hormis Althéa qui se trouvait juste à sa gauche avec un morceau de bois pointu. Il poussa un cri de surprise en apercevant Dorian et Draion.
-Heu…bonsoir articula t’il.
Il ramassa son plateau qu’il avait fait tomber et reprit la parole.
-Bienvenue dans le manoir du maître.

[Bat]

Dorian se redressa de ses presque 2 mètres de haut, cachant ses griffes vampiriques (qu'il avait prestement enfilé juste avant l'arrivée de l'autre).

"Euh bonsoir" dit le vampire aussi naturellement qu'il put.

"Pourriez-vous nous dire s'il vous plaît où sommes-nous et qui est le maître ? Nous sommes arrivés ici sans savoir comment ni pourquoi en fait" acheva poliment le forgeron.