[Mer Inviolée] Quête : odyssée vers Éternelle Rencontre

[Philippin]

Pour taiseux qu'il était restés depuis l'abordage, noum'nin poussa un énorme soupir. Bien que son corps se soit petit à petit habitué aux balancements constants, son mental avait besoin de sentir le sol solide e sentir ses orteils soulever les grains de terre, la pierre; bref, il espérait bien profiter de cette halte.

Il était restés dans son coin à s'entraîner à la fronde et mélanger de drôles de mixtures tirées d'abats de fruits de mer.
Bien qu'il ait semblé renfermé et dans son coin pour ces petits chipotages, il sortit avec un sourire flottant sur son visage au cris annonçant terre.
Sa tunique comportait une nouvelle pièce de tissu prise sur le feu capitaine du bateau pirate.

Il fit trépigner ses orteils et aurait bien sauter pour nager jusqu'au rivage si ça n'avait pas été trop stupide de perdre son temps et sa vie à barboter alors qu'un long vent les rapprochait de la côte.

-c'est quand qu'on arrive!?, c'est quand qu'on arrive!?

[Sylveneïssa]

Ils approchaient donc de la Porte de Baldur, et la double enceinte de la cité commençait de se découper nettement au-dessus du port. La Porte de Baldur. La Côte des Epées. Féerune. Des noms mal dessinés sur des cartes approximatives : le bout du monde. Un monde d'hommes. Un monde de pierre et de bois taillé, si étranger au sien... Elle n'avait rien à y faire, aucune raison d'y être, et elle gardait un souvenir amer de ses escales à Melandis et à Anarelis. Ce n'était pas encore ici qu'elle pourrait réveiller la louve. Nouvelle escale, nouveau détour, et pour quel but ? A la jubilation curieuse qu'elle ressentait elle aussi tandis qu'elle dévorait des yeux la vision de la côte qui s'approchait, Sylveneïssa commençait de comprendre que le but importait finalement très peu.

Voyager. Découvrir. Apprendre. Voir. Savoir inutile. Pourtant, j'ai... soif ?

[Mornagest]

Le nain n'était pas certain d'avoir compris le message que la lythari voulait faire passer, mais il conclut rapidement qu'elle n'était pas contre une halte pour le restant de la journée.

"Restons là cette nuit. Demain, nous partirons dans la matinée, voire en début d'après-midi... le reste du voyage en bateau sera rapide. Ensuite... ce sera la marche."

Bertrand intervint :

"À ce propos, comment transporterons-nous le minerai ? À notre dos ? Il nous faut de l'équipement pour porter chacun une partie de la cargaison..."

Pendant ce temps, chacun se préparait à débarquer, d'ici une petite heure. Enfin, contempler autre chose que l'horizon infini, à peine troublé par la séparation entre ciel et mer...

[Finrod Felagund]

Une fois à terre, l'équipage décida de faire une halte méritée dans une des tavernes de la ville avant de partir en quête de l'équipement nécessaire au transport du minerai. Les aventuriers se mirent donc à la recherche d'un endroit où ils pourraient s'assouplir le gosier après cette longue et lente traversée.

[Sylveneïssa]

Ils découvrirent rapidement que les tavernes ne manquaient guère dans cette cité, au point qu'ils n'avaient pas seulement besoin de quitter le port pour hésiter entre trois d'entre elles ; une taverne pour marins, un peu beuglarde, juste en face de leur ponton, et une autre plus feutrée, sur un navire à quai, qui se nommait la Lanterne Assourdie. La première, très bruyante, grouillait de marins ivres, et à en croire le regard torve des videurs de la seconde, ils risquaient fort de se voir refoulés - la petite troupe tenta sa chance auprès d'une troisième, apparemment fermée pour cause de décontamination en cours, avant de décider de s'enfoncer plus avant en ville dans sa quête éperdue de la dive bouteille.

Ils finirent par investir le rez-de-chaussée d'une taverne relativement paisible, nommée la Lame et les Etoiles. Les marins avaient certes envie de boire, mais pas de profiter du vacarme des autres. Ils en étaient à se demander s'ils étaient encore assez nombreux pour se répartir leur cargaison. A dos d'homme, ce ne serait pas une partie de plaisir.

Quant à Sylveneîssa, comme à son habitude peu attentive à ces débats, elle approfondissait sa connaissance de l'hypocras local, jugeant qu'il valait bien celui de Melandis, et entreprenait de faire tourner en bourrique une prêtresse obtuse qui avait eu la mauvaise idée de l'accoster.

"A votre avis, jeune elfe, où se trouve le secret de l'immortalité ?"
"Dans mon verre ?"répliqua la lythari, passablement éméchée déjà.
"Et que dit votre verre ?"
"Qu'il ne sait pas ?"
"Vous voilà sur la voie de la sagesse. L'ignorance est la mère de toutes les vertus... Tels sont les préceptes de Leïra, Dame des Brumes."
"Pourtant vous savez que vous ne savez pas."
"C'est-à-dire ?"
"Il faudrait ne pas savoir qu'on ne sait pas. Ne pas savoir où est l'ignorance. Ne pas prier un dieu qui n'est peut-être pas. Ne pas parler à une elfe qui n'est peut-être pas. Et flotter, dans la brume... Eurp !" Elle hoqueta. "Vous en voulez un peu ?"

[Mornagest]

La prêtresse ne sut que répondre, un instant, puis répliqua :

"Vous entrez doucement dans le domaine des brumes. Votre boisson vous y aide. Plus tard, vous arriverez à ce point de façon spontanée. Pour l'heure, vous devriez dormir... ou pas."

Elle s'en fut brutalement, comme vexée par la tournure de la conversation. Sylveneïssa le saurait-elle jamais ? Elle décida de revenir à son hypocras, un peu trop chargé en gingembre selon elle. Durant toute la conversation, elle n'avait pas remarqué - l'alcool aidant sans doute - les quelques paires d'yeux qui la scrutaient avidement, la plupart appartenant à de jeunes hommes vigoureux en quête d'affection délicate en provenance d'une digne représentante de la gente féminine.

Quant à Noumn'nin, il avait passé une partie de la soirée à lorgner sur les bourses en cuir des occupants de la taverne, mais ceux-ci n'étaient guère riches ; il avait récupéré, en tout et pour tout, dix-huit pièces de cuivre et trois d'argent, plus une petite gemme dont il avait entendu parler dans une conversation surprise au hasard ; une gemme sphène, qui sentait les égouts, et qui avait été rapportée à un type étrange par un groupe d'aventuriers à l'allure tout aussi particulière. L'un d'entre eux s'adressait même à son hamster...

Enfin, Finrod avait accepté de goûter à une bière naine que Morcar lui avait offerte. L'elfe n'ayant pas l'habitude de boire, l'effet de la dive bouteille fut immédiat, et il se mit à chanter des chants paillards nains sans même en connaître les paroles, se contentant de suivre vaguement les notes de la mélodie entonnée par Morcar.

Et la soirée se passa, sans autre incident qu'une bousculade un peu brutale entre l'elfe et une jeune fille qui tenta de lui dérober sa bourse ; elle en fut quitte pour une gifle sonore, que Finrod ne lui aurait jamais asséné s'il avait été à jeun. Mais au moins, il conservait ses biens intacts.

[Philippin]

*Noum'nin recompta et rerecompta ce qu'il avait 'emrpunté'.
Humph, pas de quoi m'acheter un hammam... par contre, quelques bonne bouteilles oui.
Fort de son idée, il changea de taverne.
Il se dirigea, tête haute vers le bar, savourant à l'avance le plaisir de s'offrir une bonne pinte turmish, en espérant qu'il en aient.

Instinctivement, il observait les gens et la configuraiton des lieux. Il serait bien resté avec les autres, se sentant un peu pls à l'abri en leur compagnie, mais bah, il n'aurait pas pu faire de récolte à leur côté.
Sur la pointe des pieds, il chercha à se faire remarquer du barman.
Après quelques piteux essais, il monta finalement sur le bar, y trouvant un point de vue à son goût,.. mais pas au goût du barman en question dont l'attention avait été attirée mais non pas la sympathie.
Sortant de mauvais poil, Noum'nin se décida à noyer cette grisaille avec sa nouvelle acquisition, reprenant le chemin du bateau en débouchant sa bouteille.*

hrp; désolé, j'avais un peu oublié,... sinon la gemme sphène, je la garde un vrai collector! wouah!

[Finrod Felagund]

Finrod ne se sentait pas très bien. C'était même un euphémisme. En fait, l'elfe n'était pas très loin de tomber à la renverse. Cette bière naine était décidément plus corsée que les grands crûs elfiques, et elle lui avait laissé un drôle de goût dans la bouche. Maudissant cette dernière ainsi que les voleuses impertinentes, le magicien décida de ne pas forcer sa chance, se cala contre le dossier de sa chaise, et entra en méditation elfique afin de cuver l'alcool qui embrumait son cerveau.

HRP: Désolé pour le retard. Problèmes d'ordinateur.

[Mornagest]

La soirée était donc bien arrosée, et l'équipage se changeait les idées avant la suite du voyage, qui s'annonçait assez pénible mais plus courte que leur interminable odyssée marine. La mi-nuit arriva rapidement, et, au beau milieu de la nuit, Finrod fut interrompu dans son semi-sommeil par un claquement sonore. Ouvrant les paupières à demi, il aperçut Sylveneïssa face à un jeune gars qui se tenait la joue en dardant un regard assassin vers l'elfe sauvage. Visiblement, il avait laissé traîner ses mains là où il ne fallait pas...

Les choses s'envenimèrent rapidement, et une bagarre éclata, aidée par l'alcool et la fatigue. Les marins s'y mirent à cœur-joie, et les quelques blessés qui furent dénombrés n'avaient rien de bien grave.

Finalement, tous purent se retirer vers le bateau, qui semblait tanguer anormalement malgré le fait qu'il fût amarré au quai...

Seul Noumn'nin put dormir correctement. Finrod et Sylveneïssa vomirent sang et tripes à longueur du reste de la nuit, quand enfin l'aube pointa à l'horizon.

"Debout tout l'monde ! On se remet en route !", beugla Morcar avec un sadisme certain.

[Finrod Felagund]

Finrod se remettait doucement de sa nuit pour le moins agiter. Il songea que, décidément, les races non-elfiques avaient une passion pour les querelles de tavernes.
Il but quelques gorgées d'eau dans la gourde qu'il venait d'acheter à la Porte de Baldur, et regarda autour de lui. L'équipage s'affairait pendant que Sylveneïssa récupérait un tant soit peu elle aussi, et que Noumn'nin remontait sur le pont.
Finalement, le navire mit les voiles, et continua à naviguer sur la rivière Chiontar, laissant derrière lui la Porte de Baldur.

[Philippin]

*Voila, ils étaient maintenant tous repartis en mer.
Entrouvrant un œil hors de son sommeil, Noum'nin contempla le soleil se lever quelques minutes avant que Morcar ne leur remue les membres; il n'y avait pas de temps pour feignasser.*

Ca y est, nous voilà reparti...

*Après un rapide casse-croûte, Noum'nin se lança dans les voiles pour prêter un coup de main. Du haut du ciel, il aperçut Finrod et Sylveneissa qui semblaient avoir eu une nuit agitée, souriant pour le reste de la journée, l'halfeling commenca une journée ensoleillée avec un léger sourire.*

[Sylveneïssa]

Pliée en deux contre le bastingage, Sylveneïssa regardait défiler les flots avec l'inquiétante conviction de venir d'y égarer la majeure partie de sa personne. Elle essuya un filet de bile au coin de ses lèvres. Si cela continuait, elle allait y vomir ses tripes.

Avec effort, elle se retourna et se laissa tomber sur le pont, en position assise, pour cligner des yeux sous un soleil impitoyable. Ses tempes lui vrillaient le crâne. Elle n'avait qu'un souvenir très vague de ce qu'il s'était passé la veille. Quelques verres d'hypocras, et puis des hormones mâles tournicotant autour de ses mamelles, et des échanges de gnons ralentis par l'alcool... Elle portait quelque contusions bleuâtres disséminées un peu partout sur sa personne, du reste. Bah. Cette brève escale lui avait tout de même fait du bien, après tant de temps à tanguer, rouler, tanguer, rouler, sur l'infini de la mer morne. Même si le fleuve était de beaucoup moins remuant que la mer inviolée, elle avait hâte d'être en vue d'Eastings afin d'y débarquer plus définitivement.

Décidée à se ménager, elle fit un rapide aller-retour en cabine avant de reprendre sa place au soleil et de se mettre à avaler, bouchée par bouchée, une grosse miche de pain salvatrice. Elle se sentait si faible qu'elle croyait entendre des hurlements de loup sur la rive... La louve – la forêt – l'humus – la meute – par Corellon, qu'ils lui manquaient.

[Mornagest]

Le navire avançait bon train, et ils remontaient sans problème le fleuve calme et peu enclin aux rapides ; le vent suffisait, ce qui était une chance. Ramer dans leur état aurait achevé de retourner leur estomac, à vrai dire.

La petite cité d'Easting serait vite atteinte, à ce rythme. Morcar et Bertrand en profitèrent pour réfléchir à la suite des opérations. Le nain n'avait jamais navigué jusque là, et encore moins franchi à pied la bande de terre qui les séparait de Proskur, et donc de la mer des Étoiles. Et le chargement devrait être transvasé dans une charrette, ce qui impliquait d'en trouver une sur place.

"Enfin, du moins, c'est ce qui me semble être le plus logique pour ne pas perdre trop de temps. Ça nous prendra sans doute déjà une semaine de trajet sur terre...", expliqua-t-il aux autres.

Mais il y avait un problème. Arrivés sur place, ils ne parvinrent pas à trouver quiconque pour leur céder une charrette, même à un prix exorbitant. Y avait-il une pénurie à Easting ?

"Que faire ?" grommela Durangaud.

[Finrod Felagund]

Finrod réfléchit à une solution. La situation n'était guère brillante:

- Si seulement nous disposions d'une charette... Je pourrais alors faire surgir par magie un cheval pour la tirer. Je propose que nous fassions quelques recherches en ville. De plus, je ne me suis guère tenu au courant dernièrement des évènements ayant agité Faerûn.
Qui sait ? Peut-être quelque évènement récent a-t-il provoqué la disparition des charettes de la ville ?

[Philippin]

*Noum'nin rebondit directement sur la proposition:*

-oui, oui, faire un tour en ville; je me dévoue d'ailleurs.
Rien de tel qu'un plus petit que soi, pour trouver une charrette.

Tiens, ça veut dire qu'on va aussi changer encore de bateau ça...

*Se balançant d'un pied sur l'autre, le halfelin n'attendait rien d'autre que de mettre pied à terre, avec l'envie sous-jacente de faire un tour sur le marché.
Autour de son cou était maintenant constamment attaché une gourdinette dans lequel baignait un curieux mélange d'huile et de différents morceaux stagnants.*

Il me faudrait trouver ce drôle d'animal à pics, il semblait bien efficace, si je pouvais le rajouter à ma tambouille, plus quelques billes pour essayer ma fronde, il faudrait que je jette un coup d'oeil au rivage.

[Mornagest]

Ils partirent tous deux, laissant Sylveneïssa tenter sa chance de son côté, seule ou accompagnée. Les deux aventuriers arpentaient les quais ; c'était jour de marché, et les échoppes proposaient de tout : nourriture, tissus, bijoux divers, animaux de compagnie, équipement pour la pêche, armes légères... mais des marchands de charrettes, nul. Tout juste tombèrent-ils sur un vendeur de chevaux.

[Finrod Felagund]

Finrod engagea la conversation avec le marchand de chevaux:

- Dites-moi, mon brave, nous n'avons point vu de charrette à vendre. Connaîtriez-vous les raisons de cette pénurie, et un endroit où nous pourrions nous en procurer ?

[Philippin]

*Loin de se tracasser, Noum'nin laissait son oreille traîner pour réceptionner la réponse du quidam tandis que ses yeux furetaient dans l'étal proche après des armes de jet, des huiles, des animaux de mer aux propriétés spéciales. Quelque chose à découvrir, débrider sa curiosité; voilà qui convenait bien au halfeling.
Dans sa bourse pendue autour du cou,, à l'abri dans les replis de sa veste, il tâtait toute sa fortune, se sentant tout heureux d'être capable de s'acheter quelque chose.*

[Mornagest]

L'homme parut ennuyé par la question, mais il répondit :

"Plus de charrettes. On m'a acheté les dernières que j'avais, et les fabricants ne sont pas capables de suivre les commandes. Je regrette."

Le sourire qui avait accueilli les deux aventuriers s'était mué en une expression fermée et qui n'engageait plus aux négociations. Le marchand semblait irrité, ou mal à l'aise...

[Finrod Felagund]

Finrod pesta intérieurement. L'aventure prenait à nouveau un tour des plus désagréables. Après les problèmes d'équipage manquant et de nécromancien vindicatif, voilà que se manifestait une pénurie de charrettes. On avait déjà vu plus glorieux.
Néanmoins, l'expression de l'homme ne correspondait pas à celle d'un marchand heureux d'écouler sa marchandise.
L'elfe n'insista pas, ce qui, au vu de l'expression du vendeur, n'aurait servi qu'à faire empirer les choses.
Il le remercia, puis se retira et entreprit de discuter avec le reste de la troupe:

- Il y a quelque chose d'étrange dans toute cette affaire. Je propose que nous allions boire un verre à la taverne. Peut-être pourrions nous y apprendre quelque chose ?

[Philippin]

Oui bien sûr.

*Après avoir tourné au coin de la rue, Noum'nin accrocha la manche du mage;*

Va à la taverne laisser traîner tes longues oreilles, moi, je vais essayer d'en savoir plus au sujet de ces charrettes.

*Après s'être donné un point de rendez-vous, le halfling fit demi-tour à labri des ombres. Furtif, il revint vers le marchand de charrette, regardant alentour pour trouver une place d'observation discrète et proche.*

[Mornagest]

L'homme s'était remis à ses affaires, recevant un autre client qui s'informait sur la valeur d'un de ses bourrins de trait. Il semblait nerveux, mais il s'entretint normalement avec son client potentiel. Quelque chose le tracassait, mais quoi ? Il jetait régulièrement un coup d'oeil alentour, puis se replongeait dans ses affaires.

Finrod trouva rapidement une taverne dans laquelle il entra. Un épais nuage de fumée lui agressa aussitôt les narines, et il laissa passer la première vague qui se dissipa au dehors avant de pénétrer dans la salle embrumée. Le bruit était assourdissant ; un équipage complet de navire marchand était apparemment descendu afin de boire un dernier coup avant de lever l'ancre...

[Finrod Felagund]

Finrod s'approcha du comptoir de la taverne. Il héla le tavernier, et lorsque celui-ci s'approcha, l'elfe entreprit d'apprendre ce qu'il souhaitait:

- Bien le bonjour. Je suis arrivé ici il y a peu, et je ne suis pas au courant des événements récents de la région. Dites-moi, s'est-il passé quelque chose d'important récemment ? De plus, j'ai été étonné de ne voir aucune charrette en ville. Que s'est-il donc passé pour qu'elles aient toutes disparues ?

En même temps qu'il prononçait ces mots, l'elfe sortit ostensiblement trois pièces d'or de sa poche qu'il posa sur le comptoir, tout en gardant la main dessus.

[Mornagest]

L'homme dévisagea l'elfe d'un regard torve, mais lorgna sur les pièces. Un petit pourboire n'était pas de refus, mais l'"oreilles pointues" souhaitait vraiment avoir une réponse...

"Pas entendu parler d'un problème récemment. Enfin, rien que la routine. Quelques crimes, c'tout... pourquoi vous manqueriez d'charrettes ? Y a de quoi en faire dans le coin. Z'avez pas dû tomber sur le bon marchand, j'ai l'impression... aut'chose ?"

[Finrod Felagund]

Finrod jeta à l'homme un regard perçant et un discret sourire:

- Allons, vous êtes tavernier. Ceux de votre profession sont souvent au courant des rumeurs des alentours. Faites un effort, et sollicitez votre mémoire. Je suis sûr que vous avez entendu parler de choses sortant de l'ordinaire.

Il avait repris en main ses trois pièces d'or, auquel il en avait rajouté deux, et en faisait tournoyer une dans un mouvement hypnotique.

HRP: Comment amener un tavernier peu loquace à parler en images .

[Mornagest]

Le tavernier hésita un instant, cherchant à envoyer paître l'elfe, puis se ravisa. Ses yeux étaient étranges et... et il regardait maintenant chacune des pièces, comme autant de promesses de récompense s'il donnait quelques menues informations. Après tout, qu'est-ce que ça pouvait faire ?

"Euh..." hésita-t-il, avant de poursuivre : "Maintenant que vous le dites... on a eu ces types en rouge, l'autre jour. Ils cherchaient à savoir où se trouvaient tous les lieux de commerce d'Easting. Ils avaient pas l'air bien commode, et j'avais pas trop envie de leur chercher des noises..."

[Philippin]

*Noum'nin commençait sérieusement à la trouver longue. SI le commerçant avait de fait l'air nerveux, il n'en était pas plus avancé pour autant.
Prenant son mal en patience, il se décida à passer derrière, faire le tour pour vérifier qu'il n'y ait aucune trace de charrette. Se mouvant discrètement en calculant les obstacles visuels et els zones d'ombre, il fit lentement le tour de l'établissement, laissant soigneusement ses yeux parcourir le sol et les équipements alentour.*

[Mornagest]

Le halfelin eut tout le loisir d'écouter la conversation qui se tenait maintenant entre le client et le marchand. Ce dernier était toujours aussi nerveux, mais l'autre s'emportait aussi :

"Comment ça, plus de charrettes ? Qu'est-ce que c'est que cette histoire ?
- Je n'en ai plus, voilà. C'est indépendant de ma volonté, croyez-le bien, et je n'y puis rien.
- Qu'est-ce qui peut bien faire que vous n'en ayez plus ? C'est tout de même incroyable, ça !
- Je... écoutez, je comprends que ça vous mette dans l'embarras, mais... c'est au-delà de ma volonté. Quelqu'un d'autre a fait en sorte que je n'en aie plus...
- ... hein ?
- Oubliez, messire. Repassez plus tard. Dans une semaine, peut-être...
- Allez en enfer !"

Et le client s'en fut, furieux de n'avoir pu être servi comme il l'attendait légitimement.

[Finrod Felagund]

Les sourcils de l'elfe se froncèrent pendant que ses traits s'assombrissaient. Des hommes en rouge ? Cela ne voulait peut-être rien dire, mais il avait appris au cours de ses voyages à se méfier des coincidences comme de la peste. Ils ne devaient rien laisser au hasard, sous peine de passer l'arme à gauche.
Finrod sortit de l'établissement, en laissant les cinq pièces d'or sur le comptoir, et se dirigea rapidement vers le point de rendez-vous. Mieux valait ne pas traîner dans les environs.

[Sylveneïssa]

Sylveneïssa avait elle aussi déambulé dans les marchés, du côté des vendeurs de terroir, et cette pénurie soudaine lui avait paru, comme aux autres, plus que suspecte. Les paysans avaient peur, cela se sentait jusque dans leur sueur.

En entendant le récit de Finrod, elle ne douta plus que la malveillance ne fût à l'oeuvre. Ils auraient donc les Thayens ou des types qui voulaient se donner pour tels aux trousses, et leur "petit" détour n'aurait en rien servi à les semer ?! Que de mauvaises nouvelles en une seule.

Ils pouvaient à présent tenter de "forcer" une charrette à devenir leur propriété, mais ils étaient trop peu nombreux pour pouvoir prendre un tel risque.

"Il faut partir", trancha-t-elle. "Partager les pierres sur les dos. Partir sans faire de bruit. Trop d'yeux et trop d'oreilles dans les villes."