[Lieu] Les villas des beaux quartiers

[Galathée]

Cette partie de Luménis brille par la richesse de son architecture et la beauté de ses jardins. Ses rues propres, larges et pavées contrastent curieusement avec les ruelles boueuses des taudis voisins. C’est en effet dans ce quartier que vivent nobles et bourgeois, rivalisant d’audace dans la construction de leurs demeures : on en trouve de toutes formes et toutes matières, petits manoirs, vastes chaumières, tours et maisons de maître. Si cette zone attire les convoitises, elle est aussi bien protégée : la plupart des habitants y emploient des gardes privés pour veiller à la protection de leurs biens contre la racaille de la cité. On y croise dames de la haute société, hommes politiques et carrosses rutilants, ainsi que les paladins et les clercs de Lathandre, qui y ont leurs quartiers.

[Galathée]

Quête : Dans le bain.

De retour à la surface, la jeune espionne essaya rapidement de se repérer. Elle fut sure d'une chose, elle n'était jamais venue ici auparavant, et sa connaissance du plan de la ville ne l'aida pas à savoir
exactement où elle se trouvait. Les rues qui se présentaient à elle ne suivaient pas la direction des canaux d'évacuation qu'elle avait empruntés, et ce ne fut pas sans peine qu'elle chercha la maison où s'était rendu Veldross. Elle finit trouver, tout du moins le croyait-elle, deux résidences dont l'une d'elles devait être celle qu'elle cherchait. Elle se décida pour la plus imposante. Myrhela en fit le tour discrètement. Le mur qui encerclait la demeure était vraiment haut, heureusement il n'était pas assez lisse pour l'empêcher des l'escalader.
Cependant ce n'était pas cela qui la faisait hésiter. Après avoir passé le mur elle aurait un jardin à traverser pour attendre l'habitation, et elle avait bien cru entendre quelques grognements étouffés. Peut-être son esprit lui faisait imaginait ce qu'elle redoutait.. mais peut-être pas.
Elle ramassa l'un des rares détritus qui trainait dans les rues des beaux quartiers, et le lança par-dessus le mur à l'endroit où elle avait entendu des bruits révélant peut-être la présence de quelques animaux.

***

Elle ne s'était pas trompée... Le bruit caractéristique d'un chien, peut-être deux, se ruant vers les déchets se fit entendre : course, aboiements étouffés, puis combat acharné, grognements, le jappement du perdant qui bat en retraite.
Cependant, de grands arbres dépassaient des murs : peut-être y avait-il moyen de gagner la villa sans passer par le sol...

[Nynaeve]

En effet, escalader les arbres semblait être la seule solution qui lui restait. Elle pourrait bien sur retourner dans les égouts, monter les escaliers et essayer d'entendre quelque chose, mais cela ne donnerait surement pas grands résultats. La jupe longue qu'elle portait allait la gêner pour escalader, elle la retroussa alors du mieux possible, même si maintenant elle était véritablement le contraire de longue. Mais la jeune fille n'y porta aucune attention, ce n'était pas le moment d'être pudique, surtout que de toute façon personne n'était censé la voir si elle réussissait ce qu'elle allait entreprendre. Myrhela escalada le mur près d'un grand arbre bien chargé de feuilles. Le mur n'offrait pas beaucoup de prise mais elle réussit à le grimper, elle jeta tout d'abord un regard vers la villa, ne percevant rien de suspect, elle se hissa entièrement sur le mur et monta vite dans l'arbre. Elle avança avec adresse ne se concentrant que sur l'endroit où poser ses pieds et ses mains, vu qu'ici elle était grâce aux feuilles à l'abri de tout regard. Elle s'appliqua donc à ne faire aucun bruit qui pourrait trahir. Les branches de l'arbre n'allaient pas jusqu'à la demeure. Elle dut donc changer d'arbre, et là elle n'eut pas vraiment de choix. Ce fut un conifère. Toutes ses épines empêchèrent l'espionne de se cacher au creux de son feuillage comme elle l'avait fait précédemment sur l'autre arbre. Elle se força alors à avancer rapidement, sans même se soucier de ses jambes nues qui sentaient le piquant douloureux des aiguilles de l'arbre à chaque instant.
Elle monta vers le haut sommet de l'arbre et réussit à atteindre le toit de la villa. Maintenant il lui fallait trouver une façon d'entendre ou de voir quelque chose d'intéressant. Elle n'avait entraperçu aucune lumière provenant de la demeure, elle n'avait donc aucune indication sur l'endroit où Veldross se trouvait. Lorsque son regard se posa sur la cheminée, elle s'en approcha pleine d'espoir et tendit l'oreille, espérant qu'une conversation se tenait aux pieds de la cheminée et qu'elle put en saisir quelques mots.

[Galathée]

La villa était massive, susceptible d'accueillir au moins une vingtaine de personnes, et si la cheminée qu'avait choisie Myrhela ne crachait pas de fumée noire, ce n'était pas le cas d'une demi-douzaine d'autres aux alentours. Vu le froid piquant qui régnait au dehors, il était probable que le conduit choisi donne sur une pièce inoccupée pour l'heure, car les murs de pierre étaient bien incapables de retenir les frimas. Cependant, à force de patience, la jeune fille détecta divers sons qui trahissaient la présence d'une certaine activité. Des pas, souvent, parfois le murmure d'une conversation qui croissait, lui laissant percevoir quelques mots déconnectés de tout contexte avant de décroître. Le foyer devait être dans un lieu de passage. Depuis qu'elle avait terminé sa petite ascension, plusieurs lumières étaient apparues aux fenêtres et elle repéra aussi deux hommes loin en dessous, arpentant le jardin en bavardant. Si Veldross était dans cette demeure, il était clair qu'il n'y habitait pas seul. Si seulement il y habitait.

[Nynaeve]

Myrhela était venue sur le toit, mais elle commençait à s'en rendre compte qu'elle n'avait pas vraiment d'idée de comment agir désormais. Quand elle vit les deux hommes se promener tranquillement dans le jardin, elle douta que son choix de villa soit le bon. Il était en effet étrange qu'ils ne soient pas à guetter toute intrusion extérieure. Elle hésita alors à repartir. Bon, elle était peu discernable dans la nuit sur le toit, alors elle se permit de prendre le temps d'énumérer les possibilités qui s'offraient à elle. La cheminée? Non: trop étroite et elle ferait tomber de la suie à l'intérieur de la demeure. Une fenêtre? Peut-être.. Finalement la jeune fille écouta la voix dans sa tête qui l'incitait à la prudence. Lorsque les deux hommes eurent assez dépassés sa position, elle monta sur l'arbre, puis elle aperçut une porte-fenêtre donnant sur un balcon d'où aucune lumière sortait. Changeant d'avis, Myrhela retourna sur le toit et alla non sans peine jusqu'au balcon. D'ici elle était très peu visible du jardin. Elle essaya d'apercevoir quelque chose à l'intérieur, n'apercevant personne, elle commença à essayer d'ouvrir la porte. Elle n'était pas sure d'y arriver, et si son pressentiment s'avérait juste, elle n'aurait plus qu'à repartir comme elle avait compté le faire quelques instants auparavant.

[Galathée]

La porte-fenêtre n’était pas verrouillée, mais il fallait faire jouer le loquet de l’intérieur. C’était une manipulation assez facile, mais qui demandait une certaine force dans le poignet. Myrhela finit par y parvenir et se retrouva dans une chambre obscure. De taille moyenne, elle était pourvue de beaux meubles en bois travaillé, d’un lit à baldaquin somptueux, et d’un tapis moelleux, que la jeune fille distinguait plus ou moins dans l’obscurité. La pièce était vide et semblait inoccupée : les draps pliés étaient propres, rien ne traînait, ni vêtements, ni livres, ni la moindre trace d’un quelconque habitant. Le pot de chambre était vide, le broc de lavage tout autant. Une faible lueur filtrait sous la porte et on n’entendait pas le moindre bruit.

[Nynaeve]

Maintenant qu'elle était entrée, Myrhela se sentait presque obligée de continuer. Après avoir refermé la porte-fenêtre de façon à ce que les deux hommes dehors ne remarquent rien de son intrusion, elle colla son oreille contre la porte. N'entendant rien, elle commença à tourner la poignée, entrouvrit la porte. Elle ne vit personne, la jeune fille s'aventura donc dans le couloir, et en longeant les murs elle s'approcha de l'endroit d'où venait la lumière, tout en observant scrupuleusement la pièce à la recherche d'une quelconque cachette qui pourrait peut-être lui servir ensuite.
Son cœur battait de plus en plus vite, surement en parti dû au fait que sans s'en rendre compte elle retenait sa respiration. Elle jouait gros, et s'en rendait compte plus elle avançait dans le couloir. Elle commença à entendre des bruits de voix. Le doute la tenait toujours, la phrase « et si ce n'était pas la bonne maison.. » tournait en boucle dans sa tête. Elle tenta d'exclure de telles pensée de son esprit, et s'appliqua à ne pas faire de un seul bruit, et à être attentive à tout ce qui l'entourait.

[Galathée]

Tout en cheminant dans le couloir, Myrhela n’avait pu manquer de remarquer que les portes étaient numérotées. Si elle avait seulement appris récemment à lire, elle connaissait les chiffres depuis plus longtemps. Elle était sans doute dans une sorte d’hôtel ou de pension. Le corridor était rectiligne et n’offrait pas beaucoup de cachettes, sinon l’ombre elle-même. Tout au bout s’ouvrait une pièce plus vaste, dans laquelle débouchaient deux escaliers, l’un montait sous les combles, l’autre descendant vers le rez-de-chaussée. Un âtre y rougeoyait et deux hommes jouaient aux échecs sur une table basse, profitant de sa lumière. Aucun des deux n’était le fossoyeur que pistait Myrhela. Un autre couloir s’ouvrait de l’autre côté de la salle, et de nombreux meubles disséminées ça et là permettaient de se rendre plus ou moins vers n’importe quelle issue, pour peu qu’on soit silencieux.

[Nynaeve]

Des chiffres sur les portes.. Ce serait un hôtel? Le fossoyeur aurait-il une raison d'aller dans un pareil endroit où il y a toujours du monde..? A moins peut-être que le propriétaire de la demeure ne soit impliqué dans le trafic.. Cela pouvait tenir debout pensa-t-elle quand cette idée lui vint à l'esprit. Cependant, c'était bien beau de mettre au point des hypothèses, mais pas utile alors qu'elle se trouvait au milieu d'un couloir, visible de toute personne l'empruntant. Elle voulait éviter à tout prix qu'on suspecte la moindre intrusion dans la villa. En effet même si ce n'était pas celle où s'était rendu Veldross, lui et toute personne mêlée au trafic feraient vite le rapprochement, et changeraient donc le lieu de rendez-vous. Prise entre son envie de réussir et sa peur d'échouer, Myrhela choisit finalement de repartir. Elle refit donc le chemin inverse, tenta de re-verrouiller la porte de l'extérieur, et dans la plus grande discrétion possible escalada le toit, puis les deux arbres la séparant de la rue. Elle n'avait pas revu les deux hommes qui se promenaient dans le jardin, alors elle espérait qu'il ne réapparaitraient pas avant qu'elle ne saute du mur. Elle voulait vraiment ne pas avoir à raconter un échec à Kérun quand elle le reverrait dans son quartier général.

[Galathée]

Mais la chance était avec elle. Si l'un des chiens de garde sembla la repérer et suivit son parcours aérien alors qu'elle tentait d'atteindre le mur d'enceinte, il se contenta de grogner à voix basse, incapable de la localiser précisément ou de déterminer si ce qu'il entendait était autre chose que le vent, un oiseau de nuit ou un chat vagabond. Une fois en équilibre sur le mur, elle n'eut aucun mal à rejoindre la rue obscure, où ne brûlait qu'un réverbère blafard, une vingtaine de mètres sur sa gauche. Même s'il était encore tôt dans la soirée, la nuit était tombée rapidement, comme toujours en cette saison glaciale, et les bourgeois du quartier riche semblaient terrés chez eux.

[Nynaeve]

Avant de quitter le quartier Myrhela mémorisa précisément l'apparence des deux villas qu'elles soupçonnaient se trouver au-dessus du quai où Veldross avait accosté. Ensuite, elle retourna dans les égouts mais pas dans l'un des canaux qu'avait emprunté le fossoyeur. Après plusieurs minutes de marche, Myrhela se retrouva devant la porte d'entrée de sonquartier général.

[Galathée]

Venant d’ici…
Le secteur où vivaient les nobles et les riches se trouvait au sud de la ville, et ses deux lieux-dits les plus marquants étaient le gigantesque parc verdoyant, morceau de nature au coeur de la métropole où les citoyens aimaient se promener, ainsi que le Sanctuaire de Lathandre, dont le dôme doré dominait les maisons alentours. Pour le reste, les Luméniens fortunés semblaient s’être lancés dans une compétition officieuse à celui qui habiterait dans la ville la plus somptueuse, et l’architecture des demeures était pour le moins disparate. Elle révélait aussi les origines multiples de ceux qui y résidaient.

[Eawyne]

Elle avait craint les ardeurs des foules portuaires, mais fut ravie de voir que la bienséance prévalait ici. Elle se rendait bien compte que les foulards attisaient d'avantage la curiosité, mais bien assez souvent, l'incertitude de son visage voilé était bénéfique.
" Et l'effet est toujours aussi irrésistible, quand on les retire devant un homme, qu'il soit d'affaires ou non " s'avoua-t-elle avec un petit rire.

Maaïsie soupira d'aise en voyant l'abondante verdure qui égayait le quartier riche. Il était rare de voir autant de plantes dans une grande ville, et ce n'étaient pas les rares petits squares aux buissons chétifs qui pouvaient lui rappeler les frondaisons de son foyer.

Néanmoins, la nuit tombait, et elle doutait que se retrouver à errer dans ce quartier serait une idée qui la rapprocherait du Seigneur Marronnet. Aussi entreprit-elle de s'enquérir de son chemin auprès de ce qui semblait être un garde en patrouille.

[Galathée]

Le garde faisait partie d'une patrouille de quatre hommes, qui s'arrêtèrent à proximité, aux aguets, pendant que le premier répondait à la jeune femme. Elle put noter que se trouvaient parmi eux une femme et un elfe. Les deux autres étaient humains.
" Marronnet... Ça me dit quelque chose..." murmura le garde. " Marronnet, c'est pas le seigneur de la maison qui a brûlé le mois dernier ?"
" Non, tu confonds. Sire Marronnet, il habite dans le manoir qui fait le coin avec la commanderie des paladins."
" Ah oui, t'as raison. J'confonds."
" Jamais entendu ce nom, moi." fit la jeune fille en haussant les épaules.
" Voilà, madame. Si nous pouvons faire autre chose pour votre service ? "

[Eawyne]

Maaïsie ôta les foulards derechef : peut-être valait-il mieux avoir l'air honnête en ces lieux, et de toute manière, cela serait sans doute plus approprié à la porte du Seigneur Marronnet.

" Rien qui ne puisse m'aider pour le moment, je vous remercie " Elle fit une légère révérence mais eut soudain l'air embarassée. " A dire vrai, je ne sais pas où se trouve la commanderie non plus...

[Galathée]

Les gardes la dirigèrent du mieux qu'ils purent, puis finirent par se diviser en deux groupes, et l'un d'entre d'eux accompagna la jeune femme jusqu'à l'adresse en question. C'était un petit manoir de pierre grise derrière une grille d'allure sinistre, fermée pour l'heure. On distinguait de la lumière au premier étage, derrière une longue fenêtre aux rideaux clos. Le jardin était bien entretenu, une fontaine glougloutait devant la porte, sur un tapis de gravier blanc. Une grosse cloche permettait au visiteur tardif de se faire introduire.
La patrouille luménienne abandonna Maaïsie à ses affaires et s'éloigna.

[Eawyne]

Maaïsie remercia chaleureusement son escorte, et leur offrit à chacun une pièce d'or pour leur gentillesse. Sans attendre qu'ils ne soient partis, elle entreprit alors de sonner la cloche, espérant que l'on vienne lui ouvrir - ou qu'on ne la chasse pas pour heure tardive. Après tout, elle n'avait répondu au Seigneur Marronnet que tardivement, et lui annonçait sa venue pour "le plus rapidement possible".

Peut-être qu'ils pourraient l'aider, si jamais elle devait rester à la rue cette nuit.

[Galathée]

La cloche résonna dans le crépuscule, provoquant l'envol d'une nuée de corneilles perchées dans un arbre voisin, qui s'ébattirent un instant sur le ciel sombre avant de gagner le parc voisin, que l'on devinait derrière de hauts murs. Le Temple était visible lui aussi, à côté d'un fortin plus sévère sur la façade duquel pendaient des oriflammes endormies. Pendant quelques minutes, il ne se produisit rien d'autre. Rien ne semblait venir de la villa, sinon le silence.
Puis une lumière fit son apparition à hauteur du porche, et une silhouette s'approcha à pas pressés. A sa livrée, Maaïsie reconnut un serviteur. Il avait un certain âge, les cheveux gris coupés impeccablement et un petit regard sombre qu'il posa sur la jeune femme, sans aménité.
" Madame ?" demanda-t-il, sans ouvrir pour autant la grille.

[Eawyne]

La jeune femme avait toujours eu du mal à accepter l'idée de valets, laquais, serviteurs, si cela ne leur était pas directement profitable, comme un écuyer ou un apprenti... Elle se remémora ces durs moment à l'Ordre... où il n'était pas toujours facile d'être une femme - et où être l'écuyère d'un chevalier bourru l'était encore moins.

" Bonsoir monsieur, je suis Maaïsie Luune. Le Seigneur Marronnet m'a contactée il y a de ça quelques temps " (tout en disant cela, elle sortait la lettre de sous ses vêtements, soigneusement pliée), " pour une affaire requérant mon savoir-faire. "

Elle tendit la lettre au travers la grille.

" Je suis terriblement navrée de venir sonner à une heure si tardive, mais comme il m'était impossible de prédire mon arrivée, j'ai préféré me manifester tant que le soleil ne s'était pas totalement couché ".

Après tout, il est bien rare d'aller se coucher pour dormir tant que le soleil ne le fait pas, se dit-elle en souriant.

[Galathée]

Le serviteur la regarda, interloqué, et prit la lettre entre ses doigts.
" Vous voulez dire le Seigneur Moraney, je suppose... " fit-il. " Il ne m'a pas averti d'une telle visite, et il est en ce moment parti inspecter ses terres dans le sud... Il ne reviendra pas avant au moins deux veilles..."
Il baissa les yeux sur le pli et en parcourut l'adresse.
" Marronnet ? On a dû mal vous indiquer. Vous êtes chez le Seigneur Moraney, ici. Je n'ai jamais entendu parler d'un Seigneur Marronnet. Vous êtes certaine du nom ?"

[Eawyne]

Maaïsie ferma les yeux un court instant. Que les gardes ce soient trompés, pourquoi pas. Une telle similitude pouvait encore se produire par coïncidence. Mais à moins qu'elle n'ait vraiment très mal lu l'entête, le Seigneur Moranay se serait-il trompé dans son propre nom ?

" Le nom sur la lettre est-il mal écrit, ou est-ce moi qui ait mal lu ? " suggéra-t-elle poliment, en ajoutant hâtivement : " Je suis marchande d'Art, et l'auteur de cette lettre exprimait le souhait que je l'aide à trouver plusieurs petits objets précieux... Serait-ce dans les habitudes de votre... maitre ? "

La situation la mit très mal à l'aise. C'était la première fois qu'elle se déplaçait aussi loin sans avoir une meilleure connaissance de son client. D'habitudes, c'étaient des amis d'amis, des relations rencontrés lors d'un bal ; les gens venaient vers elle... Peut-être avait-elle cédé trop facilement à cette demande ? Mais elle essaya de ne rien laisser paraître de son trouble.

[Galathée]

Le serviteur secoua la tête.
" Heu... Mon maître est plutôt du genre sanglier empaillé, peau d'ours et bois de cerf montés sur une planche... Je ne crois pas que c'est de ce type d'art dont vous parlez... J'imagine."
Il regarda à nouveau la lettre.
" Marronnet, c'est bien ce qui est écrit..."
Il approcha sa lanterne de l'enveloppe.
" Jamais entendu parler d'un Marronnet à Luménis... Oh mais... Ces armoiries, je les connais... Ce sont celles du baron de Percival. Pourquoi il signerait Marronnet, je ne sais pas, mais ce sont bien ses armoiries. Il habite un peu plus loin dans la rue, si vous remontez vers la fontaine, par là... Un manoir cossu, beaucoup plus gros que celui-ci. Il y a des licornes en marbre à l'entrée, de part et d'autre du portail."

[Eawyne]

" Hé bien, voilà qui est rassurant ", maugréa Maaïsie. Elle reprit sans brusquerie la lettre des mains du serviteur. " Des licornes dites-vous ? C'est original... enfin, je vous remercie, et vous prie de m'excuser encore. J'espère ne pas frapper à la mauvaise porte à nouveau, les jeux de pistes au clair de lune, c'est moins passionnant quand les pas résonnent sur de la pierre, et encore moins seule ".

La jeune femme fit une petite révérence. " Bonne nuit à vous ". Puis elle s'éloigna sans hâte.

Le soleil dardait ses derniers rayons sur les toits de la ville ; quelques passants, souvent en couple, passaient sans prêter attention à ce qui les entourait. Plusieurs fois, le pas mesurés et presque sinistres d'une patrouille résonnaient entre les arbres ou les murs des ruelles. Elle appréciait le contraste mesuré de cet énorme parc et ces manoirs entourés de grilles ou de murs, de petits jardins privés...

Mais enfin, je côtoie ces gens depuis si longtemps à présent ! Après tout, c'est grâce à eux que je peux exprimer ma passion et mon plaisir pour l'Art.

Finalement, deux grandes licornes lui annoncèrent son arrivée au manoir qui, elle l'espérait, serait cette fois le bon. Elle tira sur une chainette qui ne fit visiblement rien retentir dehors, et attendit.

[Galathée]

Quête : Les Squelettes du Placard, Chapitre 6. Pistes (suite).

Venant des Portes, le coche s'engagea dans les allées larges et bien entretenues du quartier sud de la capitale. Par la fenêtre, Taliesin découvrit un paysage qu'il connaissait bien, pour avoir été le théâtre d'événements récents et moins récents. Le Parc Verdoyant, ses grands arbres, ses recoins touffus où se perdre et reposer... Le Temple de Lathandre, son dôme étincelant sous les rayons du soleil, les chants qui s'en échappent... Un petit manoir abandonné, la demeure d'un juge déchu, mort, une seconde alors que le coche continue sa route, disparu au coin d'une rue...
Le véhicule s'immobilisa enfin, devant une auberge que le barde ne connaissait pas, mais qui semblait desservir les visiteurs que la Bienveillance aurait choqués. Adelin leur annonça qu'ils étaient arrivés à bon port, avant de commencer à décharger leurs effets.

[Taliesin]

Le plus dur fut de ne pas se hâter. De ne rien changer à ses habitudes. D'attendre qu'on lui remette son sac, plutôt que d'aller le prendre lui-même sitôt qu'Adelin l'eut déchargé ; de saluer, aussi froidement que de coutume, ses compagnons de route...
Il ajouta cependant quelques mots de remerciement pour le cocher, mesurés, strict minimum de la politesse attendue des bien nés. Puis, enfin, sans accorder d'importance à l'établissement, il s'éloigna à pas mesurés, assurés, vers une destination qu'il connaissait parfaitement.
Quelque lieu prisé des elfes en déplacement, des elfes peu désireux de se mêler aux autres races davantage qu'il n'était absolument nécessaire, se dirent peut-être les observateurs.
Une simple impasse, en réalité... Prisée des agents du gouvernement. Et, en l'occurrence, des individus qui ne savaient à qui ils pouvaient se fier dans l'immense capitale...

[Kasumi]

Quête : Traque et matraque

Galariel avait suivi consciencieusement les indications de l'aubergiste qui lui permirent de marcher à la périphérie du parc en évitant la foule des grandes rues. L'itinéraire lui permit aussi d'éviter d'éventuelles mauvaises rencontres. Elle arriva donc sans encombre largement en avance pour son rendez-vous. Elle avait donc tout le loisir d'examiner la demeure de sa future employeuse. Comme toutes les demeures des environs, elle était solidement bâtie sur trois étages et son jardin était entouré d'une clôture et de haies soigneusement taillées. La façade, quoique bien entretenue, était moins ornementée que ses voisines mais elle appartenait manifestement à une famille aisée. Le portail n'était pas gardé mais deux hommes se tenaient de par et d'autre de la porte d'entrée de la demeure.

[Ugo]

Quête : Traque et matraque

Elle n'hésita qu'un seul instant avant de se présenter aux deux hommes , des gardes manifestement, en leur précisant qu'elle venait de la part de l'aubergiste pour une offre d'emploi.

[Kasumi]

Quête : Traque et matraques

Les deux gardes toisèrent la jeune femme avec un regard critique, jugeant manifestement la menace qu'elle représentait. Le garde le plus âgé s'exprima après un instant de réflexion :
- Vous devez être Galariel. Vous êtes en avance. Je ne sais pas si maîtresse Ravny pourra vous recevoir. Vous allez devoir nous laisser vos armes avant d'entrer.

[Ugo]

Quête : Traque et matraques

Galariel s'exécuta, elle retira le fourreau contenant son épée de son ceinturon, décrocha son arbalète de poing, et souleva le bas de son armure pour prendre la dague accrochée à sa cuisse. Elle tendit les trois armes au garde puis attendit calmement.

[Kasumi]

Quête : Traque et matraques

Pendant que le garde qui avait parlé restait pour barrer l'entrée à la guerrière, le plus jeune entra et referma rapidement la porte derrière lui, ne laissant pas à Galariel le loisir de voir le vestibule. il fut de retour quelques minutes plus tard et échangea quelques mots à voix basse avec son collègue qui se chargea de transmettre le message.

- Maîtresse Ravny va vous recevoir à l'étage.

Il s'écarta pour laisser le libre passage à Galariel qui put ainsi pénétrer dans un hall dallé bien éclairé. La pièce était peu meublée mais avec goût. Quelques tapisseries décoraient les murs entre les fenêtres et les deux portes sur chacun des deux murs latéraux. En face de la guerrière, un escalier à double révolution menait à l'étage.