[Lieu] Sur les rives de la Ravissante

[Kasumi]

RP : Retour à l’abri

Kasumi acquiesça mais sans grand enthousiasme, soucieux de ne pas insulter le nain. L’idée de s’enfoncer davantage et dans des boyaux encore plus bas de plafond ne l’enchantait guère. Sa vision s’accommodait déjà péniblement à ce niveau mais il ne pouvait plus reculer maintenant. Pour le confort d’Astrée, il fit appel à la capacité de son épée à générer de la lumière et se sentit tout de suite un peu mieux.

- Cela nous convient tout à fait. Nous ne nous attarderons pas longuement et vous nous montrerez ensuite ce que vous faites du minerai extrait si vous le voulez bien.

[Voyageuse]

RP : Retour à l'abri

Le nain ouvrit de grand yeux en voyant la lumière générée par l'épée. Il ouvrit la bouche, comme pour poser une question... Mais se retint finalement d'intervenir.
Il commença à remonter alors que les rôdeurs prenaient place dans le chariot élévateur. Il s'agissait d'une simple plate-forme de bois entourée d'une solide barrière grillagée.
Quelques minutes plus tard, l'ascenseur se mettait en branle et ils descendirent. Petit à petit, la lumière du jour se résuma à un simple petit carré pâle au-dessus de leur tête. La mine était véritablement très profonde.

L'ascenseur finit par ralentir, puis heurta le sol sans brusquerie, amorti par des ressorts. Les deux rôdeurs en sortirent, s'éclairant grâce à la lumière de l'épée. Deux galeries s'ouvraient devant eux. Dans l'une d'elle, des odeurs de fourrage laissaient deviner l'écurie. L'autre paraissait sans fin.
Un bruit de roulement. Des roues sur des rails. Et bientôt un mulet apparut, tirant un petit wagonnet. Il lorgna, inquiet, presque paniqué, en direction de la source de lumière. Le nain qui le guidait s'arrêta net en apercevant les rôdeurs. C'était Le Grincheux.
- Je me demandais ce qui pouvait faire une telle lumière. C'est mon frère qui vous envoie ?

[Kasumi]

RP : Retour à l’abri

Kasumi masqua un peu la lueur produite par la gemme afin de ne pas aveugler le mulet qui se dirigeait pesamment dans leur direction. L’animal semblait voûté et accablé et la lumière, loin de lui apporter de l’espoir, semblait l’avoir paniqué à en juger par son regard affolé. Le rôdeur se sentit nauséeux une fois de plus et pas seulement en raison de l’air lourd de cette galerie pourtant aérée. Alors qu’Astrée s’approchait de l’animal, le demi-elfe répondit au nain :

- En effet, il nous a autorisés à examiner les animaux, avec votre permission bien sûr.

Le rôdeur tournait déjà son attention vers la galerie d’où provenait le léger grattement des sabots d’un animal mis au repos sans doute. Il ignorait si sa requête serait aussi bien accueillie par le Grincheux et avait tenté d’y mettre les formes même si son ton laissait soupçonner son effroi devant la condition réservée aux mulets.

[Voyageuse]

RP : Retour à l'abri.

Le nain leva vers eux un oeil surpris.
- Les examiner ? Heu... Oui, si vous voulez, mais... Pour quoi faire ? Voir s'ils ont besoin de soins ?
- Oui, répondit simplement Astrée, peu soucieuse d'enclencher un débat sur les conditions de vie des pauvres mulets.
Elle s'était approchée du mulet tirant le chariot. L'animal, plutôt âgé, était sous terre depuis si longtemps qu'il avait presque oublié tout souvenir de la lumière du jour. Celle générée par l'épée de Kasumi l'aveuglait et l'angoissait. En l'examinant de plus près, elle se rendit compte qu'il était certainement moins âgé qu'il en avait l'air. Il respirait avec peine, les poumons probablement encrassés par la poussière omniprésente. Il paraissait habitué à la chaleur moite qui régnait. Mais globalement, ce qui dominait était une pofonde tristesse, une mélancolie que rien ne paraissait pouvoir vaincre, certainement due au manque de lumière.

- Venez, je vais vous montrer l'écurie.
Le nain guida Kasumi dans la plus petite des deux galeries, éclairée par deux ou trois lanternes. Une imposante réserve de fourrage, ainsi que de la paille au sol, indiquait sa fonction.
- La galerie existait avant qu'on vienne creuser, mais on a dû beaucoup pomper pour évacuer l'eau qui s'y trouvait. On a juste laissé un petit cours d'eau au fond, pour abreuver les bêtes...

Quatre mulets se trouvaient là. Deux d'entre eux étaient plutôt âgés en apparence. Allongés dans un coin, ils tournèrent la tête à l'arrivée des visiteurs mais ne parurent guère s'en émouvoir, à l'exception d'une anxiété diffuse à l'égard de la lumière qui les éblouissait. Leur état d'esprit oscillait entre tristesse, résignation et indifférence. L'un d'eux respirait avec peine. Les deux autres, beaucoup plus jeunes, paraissaient perdus. Ils tournèrent vers la source de lumière avec un sentiment visible d'espoir et de soulagement. Ils avaient chaud, et n'appréciaient pas l'air moite et chargé de poussière qui les environnait.
- Ces deux-là ont été descendus hier seulement. On leur laisse toujours au moins un jour pour s'habituer à l'obscurité, à la chaleur et à la poussière. On va les mettre au travail tout à l'heure.

[Kasumi]

RP : Retour à l’abri

Kasumi ne put dissimuler plus longtemps son malaise et chancela devant l’expression de détresse des deux jeunes mulets. Les autres semblaient totalement brisés et résignés à leur sort, usés avant l’âge et condamnés à mourir sans profiter des bonheurs les plus simples de la vie. Pire que des esclaves, ces animaux étaient devenus des outils sans conscience et qui semblaient s’alimenter par habitude plus que par envie. Le contraste avec l’agitation des deux nouveaux étaient encore plus cruel. Ces deux là se souvenaient encore probablement des champs et de la lumière du soleil matinal, du souffle du vent frais et pur. Ils n’avaient pas encore oublié leur vie.

Un rapide examen des animaux leur confirma que l’état physique des plus vieux était plutôt inquiétant, leurs poumons atrophiés ne leur permettraient plus longtemps de tracter les chariots, bientôt ils accueilleraient la mort comme une délivrance. Astrée faisait preuve de courage pour ne pas afficher clairement sa mine désapprobatrice. Pourtant, il ressentait la tension qui l’habitait, faisait écho à la sienne. Finalement, au bout de moins de dix minutes, il demanda à remonter, n’y tenant plus.

[Voyageuse]

RP : Retour à l'abri.

L'ascenseur les remonta lentement, durant un temps qui leur parut infini. Apercevoir la lumière du jour, respirer l'air frais, fut pour les deux rôdeurs comme une délivrance.

Ils ressortirent de la faille, titubant un peu sous l'effet d'une enivrante sensation de liberté retrouvée. Le Prof les attendait au-dehors, près de l'attelage de mulet.
- Alors ? Quelles sont vos impressions concernant nos montures ? Bien sûr, je me doute que leurs poumons doivent s'encrasser un peu quand même, même si ce n'est pas une mine de charbon... Mais on essaie de les nourrir le mieux possible, et de les ménager en les faisant se relayer par équipes de quatre.

Astrée cherchait les mots pour répondre. Comment lui expliquer le stress des jeunes mulets, le désespoir des anciens ? Elle se tourna vers son compagnon, plus doué qu'elle pour exprimer ce genre de choses.

[Kasumi]

RP : Retour à l’abri

Kasumi n’avait pas besoin de croiser le regard d’Astrée pour savoir qu’elle pensait la même chose que lui au sujet du sort réservé aux animaux. Pourtant, le nain paraissait sincère lorsqu’il évoquait les efforts faits pour adoucir leurs conditions d’existence. Par-dessus tout, le demi-elfe ne voulait pas briser cette bonne disposition en livrant ce qu’il ressentait après son bref passage dans les mines. Il s’efforça donc de parler d’un ton calme, sans animosité ni passion :

- Les deux plus âgés que nous avons vu au repos ont vieilli avant l’âge et craignent la lumière comme si elle leur était désormais hostile et étrangère. Vous les soignez bien, étant donné leurs conditions de logement, mais je ne leur donnerais plus deux ans à vivre, surtout le plus grand. Ils me semblent avoir perdu espoir et ne lutterons pas pour vivre. Quant aux deux jeunes, peut être que les sortir régulièrement pourrait s’avérer cruel car ils ne perdraient pas l’habitude du grand air, mais ils s’en trouveraient en bien meilleure santé en définitive. N’avez-vous pas la possibilité de leur ménager une sortie et de les laisser sortir de temps en temps pendant la nuit au moins ? Les vôtres sont d’infatigables et talentueux terrassiers.

[Voyageuse]

RP : Retour à l'abri.

Astrée hocha la tête aux paroles de son compagnon, et intervint à son tour.
- Vous dites qu'ils éprouvent un très grand stress lorsqu'on les descend. Je peux sans peine l'imaginer. Peut-être pourriez-vous diminuer ce stress en leur bandant les yeux, tout simplement, et en leur faisant avaler une décoction de camomille et de passiflore. Cela les détendrait. A forte dose, c'est un somnifère efficace. Ils seraient moins paniqués en descendant, et, par conséquent, vous pourriez envisager de leur permettre de remonter à la surface régulièrement. Cela vous éviterait d'installer une telle écurie en bas, ils se ravitailleraient ici...
- Vous pensez vraiment que ce serait meilleur pour leur santé ? Je sais bien qu'ils avaleraient un peu moins de poussière, mais... Est-ce que cela augmenterait leur résistance, leur durée de vie ? parce que cela nous demanderait beaucoup de travail, de les remonter ainsi le soir.

[Kasumi]

RP : Retour à l’abri

Kasumi nota que le nain était prêt à les écouter et pressa son avantage. Au fond de lui, il savait pourtant que le mineur ne serait sensible qu’à certains arguments, qu’il lui faudrait en tous cas considérer davantage que le bien être des animaux pour convaincre ses partenaires d’entreprendre les longs travaux nécessaires.

- Ce n’est pas seulement la poussière qu’ils avalent qui réduit leur espérance de vie. Quoique cela joue beaucoup. Bien entendu, en restant en profondeur, ils s’habituent en partie à leur environnement, leur organisme s’adapte au mieux. Mais ces animaux ne sont pas des rothés, faits pour demeurer éternellement sous le sol. La chaleur, l’obscurité permanente leur fait perdre leurs repères et use leur esprit au moins aussi rapidement que leur organisme. Laissez-les sortir un jour par semaine, témoignez-leur de l’amour et ces animaux vous le rendront, ce sont de braves compagnons, courageux et travailleurs, vous n’y perdrez que quelques heures à chaque roulement mais ils seront plus forts et bien plus longtemps. Voyez cela comme un investissement, et un geste de respect envers de loyaux compagnons.

[Voyageuse]

RP : Retour à l'abri

Astrée prit la parole, soucieuse de préciser encore les choses.
- La lumière est indispensable aux organismes. Sans elle, les mulets sombrent dans la mélancolie et n'ont pas goût à l'effort qu'ils doivent fournir. S'ils voient régulièrement la lumière et si on fait en sorte de diminuer leur stress, ils seront plus efficaces. Vous y gagnerez en rythme de travail, au fond de la mine...

Le nain paraissait songeur.
- Vous n'avez sans doute pas tort. Mais il faut que j'en parle au reste de clan, je ne peux pas décider seul...
Il paraissait quelque peu ébranlé. Puis finit par se reprendre.
- Voulez-vous également visiter l'usine d'extraction du minerai ? Cette fois-ci, c'est en surface et il n'y a pas de bêtes...

[Kasumi]

RP : Retour à l’abri

Le rôdeur faillit sourire nerveusement en entendant la proposition du nain. Celui-ci semblait nerveux et indécis. Manifestement, il ne s’était pas attendu à ce que les visiteurs lui demandent de modifier la façon de gérer sa mine. Il aurait peut être été plus prudent de décliner l’invitation à visiter l’usine et ainsi augmenter les chances que la communauté de mineurs tiennent compte de leurs remarques au sujet des mulets. Mais refuser de voir les problèmes et d’en parler aux nains aurait été trahir la druidesse. Partir maintenant pouvait tout aussi bien être interprété comme un désintérêt aussi le rôdeur accepta de suivre le Prof vers la mine, sans un commentaire. Il appréhendait pourtant ce que lui et Astrée allaient découvrir.

[Voyageuse]

RP : Retour à l'abri

L’usine d’extraction du minerai était une sorte de grand hangar, un peu plus bas que l’entrée de la mine. Une voie ferrée y amenait les wagonnets de minerai brut depuis l’ascenseur. Une cheminée fumait, alimentée par une impressionnante quantité de bois. Tout près, la forêt avait été largement défrichée, et les coupes récentes apparaissaient comme de larges saignées qui défiguraient quelque peu le paysage. Un petit ruisseau en jaillissait. Sans doute prenait-il sa source juste derrière le hangar…

Leur guide parut retrouver son entrain à l’approche de l’usine.
- Je vais vous faire découvrir comment on extrait l’or du minerai… Mais c’est un secret jalousement gardés par le peuple nain, ne m’en veuillez si je reste flou parfois.
Il les précéda à l’intérieur du hangar.
- Ici, expliqua-t-il en désignant une espèce de grande meule en pierre, c’est la broyeuse. Pour réduire le minerai en poudre. On a eu de la chance, une source assez abondante jaillissait juste ici : elle nous fournit toute l’énergie mécanique dont on a besoin pour le broyage. Comme vous voyez, il y a un système de roues, mises en mouvement par l’eau du ruisseau.

On sentait sa fierté dans son ton. Il leur avait dit la veille que c’était lui qui avait conçu toute l’usine. Suivant leur guide, ils arrivèrent à une grande cuve métallique.
- Une fois que le minerai est broyé en poudre très fine, on le mélange à un bain de mercure. Il se produit alors un étrange phénomène, il se forme une espèce d’amalgame entre l'or et le mercure, qu'on sépare de la terre et des débris de roche. Il suffit ensuite de faire chauffer cet amalgame à haute température pour que le mercure s’évapore, laissant un résidu d’or au fond du récipient, ajouta-t-il en leur montrant une sorte de grand alambic. Bien sûr, on récupère le mercure par refroidissement du gaz, à l'aide de l'eau du ruisseau. Dans l’alambic, rien ne se perd… Et nous prenons garde à ce que les cuves où nous formons l’amalgame soient étanches. Le mercure est un produit assez toxique…

Il se tourna vers les deux rôdeurs.
- Je ne sais pas si j’ai été clair, c’est peut-être un peu compliqué… La technique permet de récupérer près des deux tiers de l’or présent dans le minerai. J’ai entendu parler d’une technique plus complexe, qui est encore en phase de test chez de lointains cousins, et qui permet de récupérer la totalité du minerai, en utilisant du cyanure, du zinc, et d’autres produits compliqués à obtenir. Pour l’instant on a préféré faire simple, mais peut-être que je moderniserai l’usine plus tard. Si leur technique s’avère viable, bien sûr. Je crois qu’ils tâtonnent encore et ont fait appel à des alchimistes.
Il parut se souvenir qu’il avait affaire à des novices et eut un sourire embarrassé.
- Est-ce que vous avez des questions ?

HRP Vive google ! Et je précise que la technique de l'amalgame avec le mercure date de 2000 ans...

[Kasumi]

RP : Retour à l’abri

Avant de suivre le nain à l’intérieur du hangar, le regard du rôdeur s’était attardé sur la friche qui entourait l’usine, là où les arbres avaient été abattus avant d’être débités. Le terrain retourné laissait voir par endroit la base des souches que les nains n’avaient pas pris la peine d’extraire. L’ensemble montrait que les bûcherons ne s’étaient pas non plus donner la peine de choisir les arbres qui leur serviraient de combustibles. Ils s’étaient le plus souvent contentés d’arracher ceux qui leur étaient le plus facilement accessible, sans laisser de jeunes plants qui pourraient un jour renouveler la forêt ainsi exploitée. Le rôdeur se promit d’en toucher quelques mots à la fin de la visite.

Mais déjà le prof s’était précipité à l’intérieur d’une démarche que l’on aurait pu qualifier de joyeuse s’il n’avait été nain. Il écouta avec une attention polie les explications détaillées du nain, sans toutefois tout comprendre. En tous cas il faisait de son mieux pour ne pas le laisser paraître. Il finit cependant par hasarder une question, répondant à l’invite du concepteur de l’usine :
- Vous dîtes que vous employez l’eau du torrent pour récupérer le mercure. Y a-t-il un risque que les deux se mélangent et que vous rejetiez ce produit dans l’eau ?

Le sujet n’était pas forcément des plus diplomatiques mais le rôdeur avait manifesté un intérêt sincère pour la question.

[Voyageuse]

RP : Retour à l'abri

Le Prof hocha négativement la tête.
- Non, bien sûr ! Le mercure gazeux est confiné dans ce tube en verre, là, et il passe au milieu de ce serpentin, alimenté par l'eau fraiche du torrent, qui le fait se liquéfier. Il n'y a pas de contact entre les deux liquides. On ne veut pas risquer de perdre du mercure, c'est un produit difficile à trouver... On en a toujours un peu qui disparait quand même. Lorsque le minerai a été mal broyé et que l'amalgame se forme mal, il reste des résidus d'or avec les déchets du minerai, et je pense qu'il peut y avoir aussi quelques résidus de mercure, mais c'est infime.
- Et que faites-vous des déchets ? intervint Astrée.
- Il y a un grand tas de débris de roches juste à côté de l'usine, vous le verrez en sortant. Principalement des roches pulvérisées, avec l'or qu'on n'a pas pu extraire.

[Kasumi]

RP : Retour à l’abri

Le rôdeur inspecta avec curiosité l’assemblage de tuyaux métalliques et de serpentins qui permettait la réaction chimique. Ses maigres connaissances dans le domaine mécanique ne lui permettaient pas d’en comprendre le fonctionnement exact mais les paroles sincères du nain le rassurèrent. Visiblement, par soucis de ne pas perdre leur précieux mercure, les mineurs avaient déjà mis en place des mesures pour éviter qu’il ne se mélange à l’eau rejetée ou ne filtre dans le sol. Par acquis de conscience, les deux rôdeurs demandèrent néanmoins à voir l’endroit où était entassée la roche concassée. Le nain les mena jusqu’à un petit ravin où la pierre était méticuleusement vidée en strates successives. D’après la configuration des lieux, le ruisseau ne devait pas risquer de s’y infiltrer et de faire effondrer l’amoncellement instable ou de dissoudre le mercure rejeté par erreur.

En fait, le principal sujet de préoccupation restait la combustion nécessaire à chauffer la chaudière de l’usine. D’une part, la forêt en pâtissait et d’autre part, la fumée épaisse qui s’échappait de l’unique cheminée du bâtiment formait un nuage sombre et retombait en suie sur la végétation environnante. Kasumi réfléchit à plusieurs moyens de limiter ces dégâts sans pour autant nuire au rendement des nains. Trop leur demander pourrait les braquer malgré la bonne volonté que manifestait leur guide.

- J’ai remarqué que vous utilisez essentiellement du bois pour chauffer votre installation. N’avez-vous pas pensé à d’autres moyens de le faire ? En remontant les écuries à la surface, vous pourriez aisément utiliser le crottin des mulets mélangé à leur paille souillée. En enfermant le mélange dans une cuve, il fermentera et dégagera des gaz chauds que vous pourrez récupérer pour chauffer le métal de vos cuves. Cela vous permettrez d’abattre moins d’arbres et de gagner du temps par la même occasion. Par ailleurs, Astrée et moi pourrions vous apprendre à reconnaître quels arbres peuvent être abattus et lesquels doivent être préservés afin que votre ressource en bois se renouvelle naturellement. Certaines espèces se sèment aussi très facilement et permettent un bon rendement grâce à leur croissance rapide.

[Voyageuse]

RP : Retour à l'abri.

Le Prof grimaça.
- Non, je ne pense pas que cela marche, votre histoire de crottin. La chaleur dégagée ne serait pas suffisante, il faut vraiment chauffer le mélange à haute température. Quant à n'abattre que certains arbres... Je ne sais pas... C'est tellement plus simple pour nous de tout abattre, on n'a pas à se poser la question de "viser" lorsqu'on fait tomber l'arbre, pour épargner les autres. Par contre, oui, ce serait une bonne chose si vous pouviez nous montrer quelles espèces replanter, et comment, pour renouveler nos coupes plus rapidement.

Il se tut un instant, puis, fronçant les sourcils, ajouta :
- Mais pourquoi vous me dites tout ça ? Pourquoi tous ces conseils ? On gère notre mine depuis au moins 10 ans, et on s'est très bien débrouillés jusqu'ici !

[Kasumi]

RP : Retour à l’abri

Le rôdeur sentit la suspicion dans l’invective du nain. Celui-ci devait commencer à se douter que la druidesse était à l’origine de cette démarche. Ou alors il se sentait blessé dans sa fierté que de simples voyageurs ignares dans l’art du forage et celui de mener une mine se sentent en droit de critiquer la façon dont les mineurs avaient géré leur exploitation. Kasumi chercha donc à apaiser la situation sans se dérober :

- Ne pensez pas que nous cherchons à mettre en doute vos compétences. Vous avez fait merveille pour tirer parti d’un milieu difficile et vous avez des raisons d’être fiers de vos réalisations. L’habileté de votre peuple est légendaire mais il faut voir vos créations pour vraiment s’en rendre compte. Cependant, Astrée et moi sommes des rôdeurs et il est dans notre nature de chercher à préserver la nature dans la mesure où cela ne nuit pas aux communautés qui en vivent.

Le demi-elfe espérait que ses compliments avaient suffi à apaiser le nain car, dans le cas contraire, il pouvait très bien décider de ne tenir aucun compte de leurs avis. L’habileté des nains était de notoriété publique, tout comme leur entêtement.

[Voyageuse]

RP : Retour à l'abri

Le nain ne parut guère apaisé. Il tourna vers Kasumi un regard presque suspicieux.
- Vous voulez dire que vous êtes un peu comme la druidesse, alors… Vous êtes du genre à faire passer la nature avant les besoins des races qui y vivent ? Pour elle, peu importe si on ne parvient pas à vivre du produit de notre travail, pourvu qu’on ne touche à rien… Et pourtant, nous ne faisons guère de mal ! Nous utilisons la nature pour satisfaire nos besoins et gagner notre vie, elle est aussi là pour cela après tout ! Mais voilà, elle ne connait rien à l'art des mineurs et voudrait tout changer de notre façon de travailler. Qu'elle vienne, qu'elle essaye !

Il se radoucit légèrement.
- Je sais bien que vous ne pensez pas à mal, mais... Tout cela n'est pas évident à accepter. Certaines des idées que vous proposez nous permettront d'être plus efficace, et nous les adopterons sans problème, mais nous ne pouvons pas non plus faire n'importe quoi, mes compagnons refuseraient de toute façon qu'on sabote notre travail...

[Kasumi]

RP : Retour à l’abri

Kasumi ne s’était pas offusqué de la tirade du nain et se permit même un sourire aux dernières phrases prononcées par leur hôte. Il reprit d’un ton sincère et diplomate, tentant d’expliquer et de convaincre :

- Nous ne sommes pas vraiment comparables aux druides. Le premier rôle des rôdeurs est de défendre les communautés qui choisissent de s’installer à proximité des forêts et de vivre en bonne intelligence avec la nature. Nous ne cherchons pas à vous étouffer, bien au contraire. Mais si nous avons réussi à vous aider à envisager des solutions plus avantageuses à tout point de vue, j’estime que nous y gagnons tous. C’est à vous de choisir de réaliser ou non nos conseils. Nous sommes prêts à vous y aider avant de reprendre notre route.

Le demi-elfe jeta un regard à Astrée, un regard où elle pourrait lire l'impatience de reprendre la route mêlée à l'envie d'aboutir à ce que les nains respectent davantage leur environnement.

[Voyageuse]

RP : Retour à l'abri

Astrée rendit son regard à Kasumi. Elle avait hate de partir, de reprendre la route avec celui qu'elle aimait, de profiter du bonheur d'être seuls au monde. Mais ils avaient promis à la druidesse d'essayer, ils devaient tenir parole.

Le nain se frotta un instant le menton, caressant sa barbe grisâtre.
- Ecoutez, il faut que j'en parle à mes compagnons. Il sera bientôt midi, ils ne tarderont guère. Nous en parleront pendant le repas. Voulez-vous déjeuner avec nous pour leur expliquer un peu mieux vos idées ?

[Kasumi]

RP : Retour à l’abri

Kasumi agrippa la main de sa compagne en une promesse de tendresse et en un signe de résolution. Ils devaient rester pour le déjeuner au moins, et exposer leurs idées, sans savoir quel accueil leur serait fait par la communauté minière. Midi approchant, les deux rôdeurs n’avaient aucune raison de refuser l’invitation polie, malgré leur impatience mutuelle. Ce fut à nouveau le demi-elfe qui répondit :

- Nous serons ravi d’accepter votre invitation et d’exposer nos suggestions. Si vos partenaires le souhaitent, je pourrais vous montrer après déjeuner quelles semences sélectionner en fonction du terrain environnant. Replanter de jeunes pousses devrait sembler enfantin à des travailleurs aussi persévérants que vous. Si vous choisissez de préserver une partie des plants lors de vos abattages, votre travail n'en sera que facilité car la nature se régènera d'elle-même. Ma compagne n’a pas son pareil en ce qui concerne les animaux et pourrait vous donner de judicieux conseils pour apaiser et maintenir la volonté de vos mulets.

Kasumi adressa un sourire tendre et fier à Astrée en prononçant ces compliments.

[Voyageuse]

RP : Retour à l'abri

Le Prof, faisant visiblement office de cuisinier pour le repas de midi, entraîna les deux rôdeurs à sa suite dans la grotte servant de salle commune et s'activa un moment aux fourneaux, refusant toute aide de ses invités.

Les six autres nains reparurent peu après, couverts de poussière. Ils déposèrent dans un coin leurs vestes poussiéreuses et leurs casques avant de s'attabler. Et le repas commença, silencieux.
Le Prof semblait hésiter à présenter les choses à ses compagnons. Ou peut-être ne trouvait-il pas les mots... Mais il finit par prendre la parole... pour mieux la transmettre aux rôdeurs.
- Nos jeunes amis m'ont proposé quelques idées qui pourraient améliorer peut-être notre travail. Mais je préfère les laisser les expliquer eux-mêmes...
Astrée se tourna vers Kasumi, certaine qu'il saurait bien mieux qu'elle présenter les choses.

[Kasumi]

RP : Retour à l’abri

Kasumi dut faire un effort pour dissimuler sa nervosité. Faire des propositions au Prof avait été facile mais il se retrouvait maintenant au centre de l’attention de toute la communauté naine, sachant déjà que certains de ses conseils seraient certainement mal accueillis par les plus bougons s’ils n’y voyaient pas leur intérêt ou s’ils jugeaient tout simplement les rôdeurs trop présomptueux. Le demi-elfe choisit de commencer prudemment son discours :

- Evidemment, vous devez vous demander à raison ce que deux forestiers sans aucune expérience de la mine peuvent avoir à vous dire sur la gestion de votre patrimoine. Nous ne prétendons pas détenir des solutions incontestables et vous serez les seuls juges de l’efficacité de nos propositions…

Certain d’avoir capté leur attention, le rôdeur enchaîna en parlant de la façon d’économiser leurs ressources en bois en préservant des îlots d’arbres destinés à servir de base à la repousse et sur les meilleures essences à replanter pour un bon rendement. Il insista sur le temps que les nains pourraient gagner s’ils n’avaient pas à poursuivre de plus en plus loin leurs recherche de combustible et sur les risques d’éboulement et de fuite du gibier qu’ils risquaient à trop déboiser les environs. Après quelques questions polies, il aborda enfin le sujet des mulets, de leur santé et des bénéfices que les nains pourraient tiré à leur construire une écurie de surface pour les laisser respirer l’air frais de temps en temps. Sentant les regards cette fois-ci encore plus hésitants, il encouragea Astrée à intervenir à son tour, la sachant bien plus experte que lui dans ces domaines.

[Voyageuse]

RP : Retour à l'abri

Les nains avaient écouté avec attention les propositions concernant la gestion de leurs essources en bois. D'abord réticents à l'idée de devoir sélectionner les arbres qu'ils abbattaient, ils furent convaincus sans effort de la nécessité de replanter des arbres pour éviter des transports de plus en plus longs, et, par conséquent, finirent par accepter aussi l'idée de laisser sur pied une partie des arbres, qui donneraient naturellement des rejets.
Le sujet des mulets était un peu plus délicat. Visiblement, leurs interlocuteurs étaient convaincus que les remonter régulièrement serait une perte de temps sans aucune contrepartie.

Astrée vint à la rescousse de son compagnon, cherchant des arguments convaincants.
- Nous avons pu examiner vos mulets.Leur âge réel, qu’on obtient en examinant la mâchoire, ne correspond pas à leur âge apparent. Pas seulement à cause de la poussière qui leur obstrue les bronches, mais aussi à cause du manque de lumière et d’air frais qui cause chez eux une profonde mélancolie. Cela les fragilise, les rendant plus vulnérables à toutes sortes de maladie. Mais surtout, ils perdent toute volonté, et cela entraîne une forte baisse de tonus. Vous avez certainement pu constater par vous-mêmes combien, en quelques mois, vos mulets perdent d’efficacité au travail. Si vous les laissiez remonter régulièrement à l’air libre, la nuit par exemple, le plus souvent possible, cela apaiserait en patie leur mélancolie. L’idéal seait qu’ils revoient aussi la lumière du soleil, au moins une fois par décade, pour retrouver tout leur allant et le concerver plus longtemps. Vous y gagneriez beaucoup, car ils vivraient plus longtemps et pourraient porter des charges plus lourdes.

- Mais non, si on les remontait toutes les nuits, ou même une fois par semaine, ils mourraient de maladie cardiaque tellement cette descente les stresse.
- Je peux vous donner des herbes qui apaiseront cette anxiété, cette panique. Il suffira de leur faire mâcher, ou boire une infusion, de quelques simples bien choisis, et ils seront beaucoup plus calme pendant la descente, surtout si vous leur bandez les yeux.
- On leur bande déjà les yeux !
- Oui bien sûr, je le pensais bien… Mais croyez-moi, avec les herbes que je vous donnerai ils ne paniqueront plus pendant la descente, ils seront un peu groggy, certes, mais n’auront plus peur. Et croyez-moi, ils gagneront plusieurs mois, voire plusieurs années de vie en bonne santé et vous serviront plus longtemps.

La discussion se poursuivit un long moment avant que les nains ne consentent à accepter de faire quelques efforts pour le bien-être de leurs bêtes. Ils les remonteraient deux fois par décade, une fois pour une nuit seulement, une autre fois pour la journée entière.
- Ca nous apprendra à héberger des amis de la nature, ils veulent toujours nous faire changer nos habitudes... On croirait la druidesse !
- Oui, elle, cela faisait longtemps qu'elle nous disait d'arrêter d'abattre du bois...Mais vous au moins, vous ne nous y obligez pas...

[Kasumi]

RP : Retour à l’abri

Kasumi fut soulagé par l’intervention de sa compagne. Il n’aurait pas su expliquer aussi simplement qu’elle le problème des mulets et son intervention lui parut convaincre certains des nains les plus sceptiques. Malgré leurs protestations, le rôdeur sentait que la partie était en bonne voie d’être gagnée et que les mineurs feraient sans doute preuve de bonne volonté pour peu qu’il presse son avantage. Le repas s’était poursuivi pendant leurs discussions et il serait bientôt temps de montrer aux nains intéressés comment reconnaître les arbres et les plantes nécessaires à leur entreprise.

- Nous ne vous obligeons à rien. Nous ne sommes que vos invités. Nous vous devions bien ces conseils pour votre chaleureux accueil et vous serez libre d’en tenir compte ou non. Je crois sincèrement que vous aurez beaucoup à y gagner à la longue.

[Voyageuse]

RP : Retour à l'abri

La discussion se poursuivit encore un moment, mais le repas touchait à sa fin, et les mineurs devaient redescendre.

- Nous ne couperons pas de bois avant l'hiver prochain, fit Le Prof, mais peut-être pourriez-vous nous montrer dès maintenant, avant que nous nous remettions au travail, le type d'essence qu'il vaut mieux couper, les arbres qu'il faut conserver pour avoir des rejets, et aussi comment reboiser en essences plus productives ? Je suppose que vous avez hâte de repartir...
Astrée acquiesça, avec un sourire.

Certains des nains se renfrognèrent un peu à l'idée de perdre une heure de travail, mais ils finirent par se ranger à l'avis de leur doyen.
Ils reprirent leurs vêtements poussiéreux, et suivirent Le Prof et les deux rôdeurs en direction de l'usine et de l'imlmense zone de coupe qui la bordait.

[Kasumi]

RP : Retour à l’abri

Kasumi espérait bien que les nains accepteraient de le suivre sans attendre mais fut tout de même soulagé d’être entendu par la communauté naine sans avoir à trop s’attarder davantage. Il était pressé de reprendre la route en compagnie d’Astrée, loin des préoccupations des nains et des druides.

Les nains se révélèrent doués pour retenir les conseils du rôdeur et reconnaître les arbres d’après leur feuillage et leur stature. En moins d’une demi-heure, le petit groupe avait parcouru les bois alentours et le demi-elfe avait marqué les arbres qui ne devaient pas être abattus. Pour le reste, il les jugea capable de se débrouiller par eux-mêmes lors des prochaines coupes. Il leur enseigna aussi à reconnaitre les meilleurs sols pour ressemer les jeunes pousses et leur donna des recommandations qu’ils notèrent scrupuleusement sur les meilleures conditions d’ensoleillement et la quantité d’eau dont ils auraient besoin pendant les premières semaines. Un système d’irrigation sommaire et un bassin pourrait facilement accroître l’efficacité de l’ensemble.

Astrée profita de leur parcours pour désigner les plantes destinées aux infusions qu’il faudrait donner aux animaux et insista sur les bons dosages. En revenant vers la mine, les deux rôdeurs étaient plutôt fiers du résultat. Les environs de la mine seraient bien vite plus agréables si les nains suivaient leurs conseils. Mais la vision de Kasumi fut à nouveau attirée par le nuage émanant de la cheminée de l’usine. Il n’osait pas trop aborder cette question, au risque de braquer les nains mais une idée lui traversa l’esprit. Faisant appel à la fierté de l’ingénieur, il s’adressa au Prof :

- Pardonnez-moi de vous ennuyer avec ça, Prof, mais ne pensez vous pas que vous pourriez appliquer un procédé similaire à celui que vous avez ingénieusement inventé pour récupérer le mercure à la récupération des fumées ? Une sorte de filtre très fin ou de toile permettrait de récupérer la cendre chaude. L’air serait plus respirable alentours, pour vous comme pour les arbres.

[Voyageuse]

RP : Retour à l'abri

Le nain parut réfléchir.
- Non, je ne peux pas utiliser le même genre de procédé qu’avec le mercure, cela n’a rien à voir. Mais un filtre, oui, pourquoi pas… Mais ça me prendrait du temps, il faut que je ménage un bac pour récupérer les cendres, que je le vide régulièrement. Qu’y gagnerai-je ?

- Les arbres ont besoin de lumière pour leur croissance, répondit doucement Astrée. Vous aurez un meilleur rendement de vos plantations. Sans compter que l’air sera plus sain à respirer, vous et vos compagnons y gagnerez également : vous respirez déjà bien assez de poussière dans la mine…

Le Prof hocha la tête, songeur, contemplant l’épaisse fumée qui s’échappait de l’usine et retombait en une fine couche de cendres.
- Je vais y réfléchir…

[Kasumi]

RP : Retour à l’abri

La réponse était élusive mais Kasumi perçut une lueur dans le regard du nain… D’amusement peut être ? Ou alors de défi, il n’aurait su le dire avec exactitude tant les visages barbus semblaient peu expressifs pour lui. Même si les nains ne suivaient pas tous leurs conseils, le rôdeur se sentait rasséréné et pensait sa promesse envers la druidesse largement tenue. Il se promit de repasser à l’improviste dans quelques mois pour constater par lui-même des changements qui seraient intervenus. Mais pour l’heure il n’avait plus en tête que l’idée de repartir et de reprendre la route de l’abri d’Astrée. Un dernier détail lui revint en tête alors qu’il s’apprêtait à saluer les nains :

- Pourrions-nous voir le tigre que vous êtes parvenus à abattre ? Qu’avez-vous l’intention de faire à sa carcasse ? Nous pourrions vous en débarrasser si vous le souhaitez.

L’animal sauvage avait été un adversaire valeureux et sa mort avait été cruelle. Peut être qu’il en ressortirait du bon si les nains apprenaient à respecter davantage la forêt et ses trésors. Kasumi ne savait pas quelles étaient exactement ses intentions pour le félin mais il savait qu’il se devait de contempler sa dépouille.

[Voyageuse]

RP : Retour à l'abri

Le Prof haussa les épaules.
- Ce que nous comptions en faire ? Et bien, pas grand-chose à vrai dire. La laisser pourrir ici, ou peut-être la recouvrir de terre si l'odeur de charogne devient gênante. Mais si vous voulez vous en occuper, je n'ai rien contre, bien au contraire ! Je ne pense pas que vous ayez besoin de moi là-bas, et je ferai sans doute mieux de retourner à mon usine. Sauf bien sûr si vous avez encore besoin de moi...

- Non, ne vous en faites pas, répondit Astrée. Et susrtout, si vous avez besoin de conseils concernant l'utilisation des herbes que je vous ai montrées, ou si vous n'en trouvez plus, n'hésitez pas à aller demander conseil à la druidesse, elle s'y connait mieux que moi... et elle serait certainement prête à vous aider...

Le nain lança un regard suspicieux aux deux rôdeurs, faillit répondre. Il semblait hésiter à formuler une pensée qui le taraudait.