[Tourments à Point-lÂ’Espoir] Bibliothèque

[Manfred]

Clafoutis, qui allait enfin pouvoir poursuivre son enquête, Sciprien, « le Frankenstein de petit copain » de Clafoutis et seul CE2 au milieu des CM1, Guillaume, l’aimable petit géni, Pauline, l’amie de Guillaume, et Grégory, le deuxième ami de Guillaume et seul non-accros de la lecture du groupe, se dirigèrent donc à travers les rues ensoleillées du vieux Point-l’Espoir en direction de la bibliothèque. La marche dura environ dix minutes et fut majoritairement occupée par un débat passionné sur la place du livre dans les loisirs. Gregory eu bien du mal à défendre son opinion qui se résumait à « les livres c’est nul. » Néanmoins, une fois arrivé à destination, il décida tout de même de rester avec les autres. L’aide de Guillaume valait bien le silence imposé de la bibliothèque.

Cette dernière n’était pas très grande. Elle se trouvait à l’étage d’un bitument de pierre très semblable à tout les autres édifices de cette moitié de la ville. Au rez-de-chaussée se trouvait, entre autre, la salle réservé pour le catéchisme. Après avoir gravit le grinçant escalier de bois qui, à lui seul, était responsable d’une grande partie du bruit qu’on entendait ici, on se retrouvait dans la bibliothèque en elle-même. Elle était formée d’une seule et vaste pièce pourvu de nombreuses fenêtres assurant une abondante luminosité. Les rayonnages s’alignaient de partout et les livres qu’elles supportaient étaient parfaitement classés. Un coin de la salle avait été aménagé en espace de lecture. On y trouvait des fauteuils disposés autour d’une table-basse sur laquelle trônait un pot de fleurs. L’ambiance feutrée qui régnait ici était agréable, comme toujours. C’était madame Lassiol qui gérait l’endroit. Cette septuagénaire était des plus agréables tant que, bien entendu, on ne nuisait pas à la tranquillité du lieu. Elle était secondée par sa fille, une jeune femme fort charmante. Légèrement plus sèche que sa mère, elle restait une excellente conseillère en matière de livre.

En cette fin d’après-midi, la bibliothèque n’accueillait qu’une poignée de visiteur. Par ses fenêtres entraient les doux rayons du soleil qui baignaient l’endroit dans une chaude lumière, le rendant particulièrement accueillant. La mère et la fille Lassiol se trouvaient non loin de l’entré et discutaient ensemble. Quand elles aperçurent le groupe d’enfants, presque exclusivement composé d’habitués, entrer, elles le saluèrent aimablement et poursuivirent leur discret bavardage. Le groupe s’immobilisa rapidement. Il était temps que chacun aille vaquer à ses occupations. Grégory s’éloigna vers l’espace de lecture afin de s’en servir d’espace de travail. Guillaume et Pauline, quand à eux, disparurent bien vite entre les rayonnages.

[Armand]

Sciprien éprouvait un certain malaise à l'idée de rentrer ici avec d'autre gens de son age. C'était un sentiment très nouveau pour lui. Être toujours tout seul et ne parler à personne ça il savait comment faire mais savoir réagir quand il y avait du monde c'étais déja plus délicat....

Il entreprit alors de fouiller dans son sac pour en tirer les livres qu'ils devaient rendre; il avait besoin de se racrocher à quelque chose. Il en ressortit 3 spooksville et un espéce de petit livret de la taille d'une bd qui portait l'inscription en grosse lettre doré : "Mythes et legendes d'afrique". Il rassembla les différents volume de sa main fébrile puis se les cala sous les bras. Enfin il releva péniblement la tête vers clafoutis et lui dit :

- Bon je dois rendre mes livres ça nous fera une excuse. On y va ?

[Ailyn]

Clafoutis aimait l'atmosphère silencieuse et mystérieuse de la bibliothèque. Cette odeur et cette lumière présageaient des aventures extraordinaires au delà du papier, au delà du réel.

Alors que ses camarades se dispersaient, elle se retrouva seule avec Scirprien qui s'agitait fébrilement avec ses livres à la main.
Elle sortit à son tour le livre des "contes du compte".

La fillette se pencha vers Scirprien et lui glissa tout bas :

"Rends tes livres à la vieille, je tente ma chance avec sa fille, paraît qu'elle est plus réceptive."

C'est ensemble qu'ils se dirigèrent vers le bureau, côte à côte, livres à la main.

[Manfred]

Les deux enfants allèrent donc rendre les livres. A leur approche, les adultes interrompirent leur conversation sur les anecdotes météorologiques et les observèrent avec bienveillance. Ha, si seulement tous les jeunes pouvaient être comme eux : sage et passionné de lecture ! Sciprien s’adressa à la mère Lassiol, nous l’appellerons ainsi, qui débuta alors les quelques petites manipulation à faire sur l’ordinateur pour enregistrer le retour des ouvrages et mettre à jour le compte du garçon. Elle n’était pas très rapide mais au moins elle pouvait se vanter de savoir utiliser l’informatique. Nombre de personnes de sa génération étaient totalement dépassés. Pendant ce temps, sa fille attendait. Il n’y avait qu’un seul ordinateur.

Quelques minutes plus tard, Courtet fut invité à aller remettre les livres en place dans la bibliothèque. On lui faisait confiance, on savait qu’il allait respecter la classification soigneusement établie. Ce fut ensuite le moment de s’occuper du fameux « Les contes du comte. » Puisque la mère Lassiol était déjà devant l’ordinateur, elle y resta. Sa fille lui dicta simplement le numéro de l’ouvrage.

-357… tu es sûr que c’est 357 ? demanda la vielle femme en tapotant le clavier.
-Oui, 3….5...7, 357, pourquoi ?
-Il est déjà de retour celui-là.
-Tu as dut faire une erreur.
-Non. Regarde : 357, Alice au pays des merveilles, disponible. Il n’y a pas d’erreur.

La fille Lassiol rejeta un coup d’œil sur la couverture du livre. Même numéro mais le tire ne correspondait pas.

-Ha, si, y’en a une, mais elle est ailleurs.

La mère observa à son tour l’ouvrage.

-C’est ton écriture, fit sa fille en indiquant du doigt l’étiquette portant le numéro.
-Oui, on dirait bien. Ah, l’informatique, ce n’est pas fiable.

La fille Lassiol quitta le bureau et alla vers un rayonnage. Peu de temps plus tard elle revint, un autre livre dans les mains. Il s’agissait d’Alice au pays des Merveille, lui aussi numéroté 357. Nouvelle observation, nouvelle réflexion, nouvelle conclusion.

-Soit la base de données est erronée, soit ce livre a été considéré comme perdu et on l’a remplacé. C’est l’un ou l’autre mais il ne faut pas chercher ailleurs, déclara la mère Lassiol.
-Clafoutis, tu l’as trouvé où, ce livre ? Ici ?

[Ailyn]

Clafoutis fut prise de cours.
Aie aie aie.

Où aurait-elle pu le trouver ? Pas dans son grenier, ça risquait de paraître louche, on pourrait croire qu'elle l'avait volé...

"euh, balbutia-t-elle en essayant de garder son calme. Je l'ai trouvé... à l'école. Près de la bibliothèque. Aujourd'hui."



HRP : je rappelle que le nom de mon personnage est Clafoutis . Au fait désolée pour le retard, je n'avais pas vu le nouveau sujet.

[Manfred]

La mère et la fille Lassiol continuèrent d’examiner le livre. La réponse de Clafoutis ne les avait pas vraiment aidées, le mystère restait donc entier. Au bout d’un moment, la ville femme mit un terme à la réflexion.

-Ce livre a l’air d’être passé entre beaucoup de mains. Il a sans doute été perdu avant que Clafoutis l’ai retrouvé. Les livres perdu, on les répertorie où déjà ? Je n’arrive jamais à m’en souvenir.
-C’est juste là. Tu clique sur le menu et… voilà.

L’ordinateur afficha la liste des ouvrages égarés. Elle était très courte. Après une brève consultation, la mère Lassiol constata que « Les contes du comte » ne s’y trouvait pas. Voilà qui titillait sa rigueur. Ce livre, elle l’avait numéroté, elle reconnaissait son écriture et donc, elle en avait forcément une trace quelque part. C’était obligatoire ! Maintenant, elle voulait savoir. De toute façon, elle n’avait rien de mieux à faire pour l’instant. Alors pourquoi ne pas résoudre cette pseudo-énigme qui insultait la perfection de sa minutie ?

-Je vais chercher dans mes archives, déclara-t-elle en quittant le bureau.

Sa fille la regarda s’éloigner d’un air dubitatif. Elle, elle était à présent persuadé qu’il s’agissait d’une erreur informatique même si c’était elle qui s’était chargé de réaliser la base de données. Mais elle ne dit rien, c’aurait été inutile. Quand sa mère avait une idée en tête, il était pratiquement impossible de la lui enlever. Les archives n’étaient pas bien loin. Elle se trouvait dans un placard situé au fond de la bibliothèque. Les recherches débutèrent.

Pendant ce temps, la seule chose intéressante à mentionné fut que Grégory demanda l’aide de Guillaume pour continuer ses devoirs. Le petit génie n’avait pas encore trouvé de quoi abreuver sa soif de lecture mais il vola tout de même au secours de son ami.

-Ha, voilà, je l’ai ! dit madame Lassiol en revenant à son bureau, un carnet dans ses mains. 357, Les contes du comte, emprunté en dernier par Henri Meunier en 1958. Et bien, ça commence à dater ! Clafoutis a retrouvé une véritable antiquité.

La fille Lassiol parut surprise. L’ouvrage n’était pas revenu à la bibliothèque pendant un demi-siècle et voilà qu’une enfant le trouvait par hasard à l’école. Incroyable ! En tout cas, il fallait à présent référencer le livre dans l’ordinateur et elle s’y employa. L’histoire été réglée, enfin, pour les bibliothécaires tout du moins…

HJ- Désolé pour le nom, je suis distrait. Et pas grave pour le temps de réponse. -HJ

[Ailyn]

Clafoutis resta interdite. 1958... 1958 ????
Comment diable cela était-il possible ???

Elle remercia distraitement les deux bibliothécaires et partit à la recherche de Scirprien dans les rayon de la bibliothèque, les yeux un peu dans le vague, ses pensées vagabondant dans ses souvenirs de la veille au soir.

Etait-il possible que ce fantôme soit... Henri Meunier ? Disparu depuis si longtemps ? Essayait-il de la mettre en garde contre tout ce qui avait eu lieu d'anormal ces derniers temps ???

[Armand]

Après avoir rangé les livres à leur place habituel, sciprien ne tarda pas à se laisser guider malgré lui au rayon religion/esotérique où se trouvait tous les bouquins traitant de mythes et legendes.

Il accordait une attention particulière aux différentes divinités des temps anciens... C'était parfois un peu compliqué mais il aimait ces personnages qui naissait adulte, qui avait des pouvoirs inné et un role prédéfini dans l'existence... Notament la mythologie nordique où ils étaient tous forts et brave !

Comme il arrivait souvent, sciprien ne tarda pas à se retrouver entouré d'une foule de livres entrouverts. Il se plongeait dans des histoires de géants, de héros mystiques, de monstre des glaces, de guerrier qui se relevait d'entre les morts pour un dernier combat... Il buvait littéralement toutes les informations qu'il pouvait trouver sans cesser de faire référence au dictionnaire à chaque fois qu'il tombais sur un mot qu'il ne comprenait pas (ce qui arrivais assez souvent).

Tout occupé qu'il était à farfouiller dans ses livres il en avait completement oublié la présence de clafoutis qui devait roder dans les parages. Les livres avait sur lui un peu même effet que les jeux videos sur d'autres; il occultait completement la réalité...

[Ailyn]

Clafoutis parcourait les rayons sans parvenir à un résultat. Elle n'arrivait même plus à déchiffrer leurs noms et courraient partout, repassant devant les mêmes plusieurs fois de suite.

Son cœur affolé battait à la chamade tandis qu'elle s'engouffrait à l'ombre des livres, passant devant des tables de travail et des gens en pleine lecture. Elle n'osait pas appeler de peur de se faire réprimander par les adultes qui la regardait déjà d'un œil mauvais.

Au détour d'un rayon, elle découvrit Guillaume penché par dessus Grégory et son cahier. Elle se précipita vers eux, et leur demanda, affolée :

"Vous savez où est Sciprien ???"

[Manfred]

Guillaume se redressa, un peu surprit.

-Heu… Sciprien ?

Il jeta un coup d’œil aux alentours, n’aperçut pas la personne recherchée, puis il observa un bref instant Clafoutis. Elle avait l’air un peu affolée. Que se passait-il donc ? Grégory, lui-aussi, était intrigué. Il l’était d’autant plus que maintenant qu’il faisait ses devoir, il avait une folle envie de s’intéresser à autre chose.

-Je vais t’aider à le chercher. Il ne peut pas être bien loin.
-Moi aussi, j’arrive ! ajouta Gregory.
-Non, toi tu finis ton problème. La troisième question, c’est comme la seconde. Procède de la même manière et ça ira tout seul. Tu verra.

Gregory réprima un soupir et se repencha sur sa feuille. Guillaume, lui, commença à chercher Sciprien en compagnie de Clafoutis. Moins d’une minute plus tard, ils étaient à côté de Courtet.

-Et voilà. Si je peux faire autre chose, n’hésite pas.

Le petit génie attendit donc de voir s’il pouvait encore être utile. Et puis, il était tout de même un peu curieux de savoir ce qui se passait…

[Zyl]

Leia jouait son rôle d'espionne auto-proclamée avec toujours autant d'application. Elle longeait les murs, la langue tirée par la concentration, ses pauvres macarons en désordre frottant contre la pierre en l'échevelant encore plus qu'elle ne l'était déjà, si seulement c'était possible. Hé, on s'amusait comme on pouvait! Leia était une enfant unique, et pas la plus sociable de l'école, loin de là (que des abrutis ou des mauviettes, ses deux acolytes mis à part, mais ils ne savaient pas s'amuser, eux!).
Leia dut résister à la Tentation. L'affreuse, l'oppressante, la violente Tentation de se mettre à courir dans les escaliers bruyants. Une goutte de sueur perla à son front. Ils faisaient un si joli bruit... Bon, d'accord, pas joli. Mais Leia adorait déranger les gens en courant dans les escaliers. Alors les escaliers d'une bibliothèque, vous pensez bien. Leia repoussa la Tentation avec toute sa volonté. Elle ne devait pas se faire voir. Elle était comme une jedi envoyée pour espionner l'Empire, qui menaçait de corrompre la République avec des bouquins ennuyeux sur l'élevage des chèvres à poils longs et le fonctionnement du moteur à explosion. Sans compter les affreux livres d'horreur. Leia gravit les escaliers sur la pointe des pieds. Elle était trop occupée pour se sentir ridicule, et, croisant un autre élève, elle se contenta de lui lancer un froncement de sourcil féroce. Une fois dans la place, Leia sauta sur le rayonnage des bandes dessinées. Ce n'était pas qu'elle lisait mal, en fait. Elle aimait beaucoup les comics de son père (qui tournaient la plupart du temps autour d'un seul sujet, qui devrait être familier au lecteur, maintenant). Mais les romans, pfff... C'était long. Il se passait jamais rien. Après s'être saisie d'un Valérian un brin fatigué mais qui arborait un joli vaisseau spatial en couverture -et Leia avait l'œil pour les vaisseaux spatiaux. De toute manière, s'il était ennuyeux, c'était pas grave. Elle était ici pour une mission de la plus haute importance! Leia se planta dans un fauteuil et jeta un coup d'œil suspicieux (et un peu forcé) à l'ensemble de la salle. Il y avait quelque chose de bizarre avec Clafoutis. Enfin, il y avait *toujours* quelque chose qui clochait avec cette fille, mais elle avait l'air affolée. Leia se cala dans son fauteuil, étendit les bras devant elle et ouvrit sa bédé, qu'elle se mit à lire distraitement tout en écoutant les murmures autour d'elle. Ça n'était pas évident, mais scrogneugneuh, elle allait pas abandonner maintenant que les choses devenaient intéressantes!

[Ailyn]

Clafoutis reprit doucement son souffle lorsque Guillaume lui eut permit de retrouver Sciprien.
Elle ne savait plus par où commencer ni quoi dire ni quoi faire, ni comment le dire. Sa bouche refusait d'articuler les sons tels qu'elle aurait voulu les prononcer.

"Je... euh, balbutia-t-elle en regardant par terre. Je ne... tu sais, le livre..."

Elle leva les yeux vers Scirprien et sa pile d'ouvrages.

"Il... enfin, le livre quoi, il a été perdu... en 1958."

Elle s'arrêta, avala péniblement sa salive et poursuivit :

"par Henri... Meunier".

Elle s'arrêta une nouvelle fois, vrillant son regard dans celui de Scirprien. Puis, sans crier gare, elle explosa, indifférente à la présence de Guillaume derrière elle. Elle comprenait que le fantastique venait enfin de prendre pied dans la réalité, et là, elle n'avait pas assez d'informations en sa possession pour maîtriser quoi que ce soit sur le phénomène. Elle brûlait d'en savoir et d'en comprendre plus, et tous ses sentiments mêlés eurent un ainsi un effet dévastateur sur ses nerfs.

"Comment ??? comment tu as su ? Comment ???"

[Armand]

Sciprien tourna des yeux ensomeillés vers aylin. Elle l'avait interrompu en plein milieu d'une histoire passionnante ou le soleil avalait des étoiles...

Aylin gesticulait dans tous les sens et s'était jeté sur lui sans ménagement. Il ingurgitait les informations dans le désordre un peu comme il pouvait : henri, 1958, perdu.... Il se frotta les paupiéres une énième fois avec la paume des mains accentuant encore un peu les grosses marques rouges qui entourait ses yeux. On aurait presque cru qu(il vait pleuré).

- 1958 ? Tu es sure ? Ca fais....

Il commença à compter sur ses doigts puis se ravisa.

- Ca fais beaucoup de doights il me faudrait ma calculette.

Sciprien se releva pour mieux réfléchir. Ou plutôt il essaya. Rester à genoux aussi longtemps pouvait souvent donner de mauvaises surprises. Et ainsi l'inévitable se produisit les jambes de sciprien cédèrent et il tomba à la renverse, chuta contre l'étagére qui se trouvait derriére lui, provoqua la chute innatendu de plusieurs livres et fini par être pris en sandwich dans un amas de livres.

Le choc passé il ne put s'impêcher d'avoir un rire étouffé; on se serait cru dans une pisicine de livres comme onc'picsou avec ses piécettes. Ca allait chauffé pour sa petite frimousse, il le sentait !

[Manfred]

Guillaume ne sut que penser en voyait le comportement étrange de Clafoutis. Il se demandait vraiment ce qui se passait. Mais très vite, une autre pensée vint à son esprit. Il eut peur que le bruit et le désordre occasionné par la chute de Sciprien poussent les bibliothécaires à sévir. L’espace d’un instant, il fut tenté de s’éloigner, de faire comme si il n’avait rien à voir avec cet événement, ce qui était vrai, mais il repoussa cette idée. Il s’approcha et aida Courtet à se dégager des livres.

-On est en 2008, ça fait 50 ans, dit-il simplement.

Un livre perdu pendant 50 ans, c’était presque une antiquité ! Enfin, ça, le petit génie y penserait plus tard car déjà des pas s’approchaient. La fille Lassiol, une fois sur place, fut stupéfaite, autant par l’ampleur du désordre que par ceux qui en étaient à l’origine.

-Clafoutis, Guillaume, Sciprien, mais qu’est-ce que vous fabriquez ?! demanda-t-elle, à mi-chemin entre la surprise et la sévérité.

S’il n’avait pas s’agit de trois rats de bibliothèques, la surprise aurait été remplacée par la colère et la jeune femme se serait exprimée d’une tout autre manière.

-Heu… c’est juste un petit accident, rien de plus, tenta d’expliquer Guillaume, tout de même soucieux de ne pas ternir sa réputation en un lieu si important pour lui. Sciprien est tombé. C’est rien, vraiment.

L’explication laissa la bibliothécaire perplexe. Il lui semblait bien avoir entendu des éclats de voix suspects avant la chute des livres. Mais bon, elle laissa aux enfants le bénéfice du doute, cette fois-ci tout du moins.

-Rangez-vite ça et plus un bruit, ok ?

Gonbert acquiesça et commença à ranger. Il s’autorisa néanmoins un regard sévère en direction de Grégory qui avait accourut. Ce regard était presque celui d’un professeur, il signifiait : « et ton exercice ? » Curieusement, Grégory battit en retraite. Pauline, elle-aussi, était venue. Elle ne pausa pas une question et aida au rangement.

-Heu… au fait, c’est quoi cette histoire de livre perdu pendant 50 ans ? ne put s’empêcher de demander Guillaume au bout d’un moment.

[Ailyn]

L'exaspération de la Clafoutis atteignit des sommets. Qu'est ce qu'il avait encore trafiqué pour perdre l'équilibre comme ça ?
Elle secoua la tête, se disant que décidément, les garçons, elle n'y comprendrait jamais rien et que les filles non plus d'ailleurs...
Y avait que les esprits qu'elle comprenait ne serait ce qu'un peu.

Elle regarda autour d'elle affolée, aidant Guillaume à relever Scirprien le plus vite possible, et se précipita sur les livres éparpillés sur le sol, tâchant de les remettre par pile, pour faciliter le rangement.
Elle avait à peine commencé que la fille Lassiol débarquait déjà, sûrement alertée par le bruit.
Guillaume tentait déjà de s'expliquer, Clafoutis ajouta simplement avec un petit rire nerveux :
"Vous savez, c'est que Scirprien est plutôt maladroit ! Ne vous inquiétez pas !"
Elle se retourna aussitôt, soucieuse de ne pas s'attirer d'ennuis supplémentaires, car non seulement elle risquait de se faire remarqur par les Lassiol, mais en plus, il y avait des chances pour qu'ils aient accidentellement dérangé les esprits qui vivaient dans la bibliothèque...
Elle avait appris dans un certain nombre d'ouvrages, que les esprits aimaient s'installer dans les bibliothèques car ils ne supportaient pas les bruits provoqués par les mortels... D'où leur prédilection pour les tombeaux, les bâtiments religieux, les musées, les bibliothèques...
Pour éviter de leur attirer le mauvais oeil, Calfoutis posa son index sur sa bouche et récita une courte incantation pour les intimer au calme, puis elle s'épousseta trois fois chaque épaule, avant de reprendre rapidement le rangement des étagères, bientôt aidée par Pauline qui avait accourut.

Lorsque Guillaume posa la question fatidique, son sang se glaça dans ses veines. Elle ne savait pas si elle pouvait lui répondre ou pas, ou bien si il risquait de se moquer d'elle. Lorsque Clafoutis faisait partager à d'autres personnes ses considérations sur les esprits et sur les différentes formes de monstres qui pouvaient exister, ce n'était que moqueries et ricanements qui suivaient ses paroles.
Pourtant, ce qu'elle avait vécu dans la nuit était si vrai, tant attendu ! Toute sa vie elle avait attendu de voir, de constater, en vrai, l'existence des esprits ! Et voilà qu'elle avait vécu une vraie histoire avec ces derniers ! Elle ne pouvait pas rester silencieuse puisque ce qu'elle avait vécu n'était que la réalité !

"Dans la nuit, je crois... je crois que... quelque chose... je ne sais pas exactement quoi m'a rendu visite. Cette chose m'a laissé un livre. Ce livre... Je l'ai rendu tout à l'heure. Il a été emprunté pour la dernière fois il y a 50 par un certain Henri Meunier. Depuis, il a été perdu. Je crois qu'un esprit me l'a apporté pour essayer... peut être, de me dire quelque chose. Je ne sais pas encore quoi."

[Zyl]

Elle avait laissé tomber sa bande dessinée. Les intellos qui se mettaient à s'agiter, c'était déjà notable, mais quand en plus ils fichaient en l'air tout un rang de bouquins, il y avait des questions à se poser. Leia poussa en arrière son fauteuil pour se rapprocher du groupe encore un peu. Elle se leva et ramassa son Valérian, puis se rassit et replongea le nez dedans avec une application beaucoup trop exagérée pour être naturelle. D'autant qu'elle le tenait à l'envers. S'en apercevant, elle le retourna en rosissant, puis jeta un coup d'œil aux bibliothécaires. Franchement, les bibliothèques auraient presque été des endroits sympathiques s'il n'y avait pas eu des rabat-joies. On pouvait sûrement trouver beaucoup de choses intéressantes à faire dans une bibliothèques, comme courir entre les rayonnages, se cacher, se lancer des bouquins à la figure, mais elles étaient toutes rendues impossibles par la présence de ces oiseaux de proie. L'image de Luise Pougon flotta un instant devant les yeux de Leia. Bon, d'accord, les bibliothécaires présentes n'étaient peut-être pas les pires personnes au monde.
Il était question d'un bouquin, ça elle l'avait compris rapidement. Un bouquin de 50 ans ? Elle fronça les sourcils. Qu'est-ce-qu'ils pouvaient bien fiche avec ça ? Bon sang. Une conspiration de l'Empire, sûrement !

[Manfred]

Guillaume se garda bien de commenter l’explication de Clafoutis qui ressemblait fort à une histoire à dormir debout. La fillette était de toute façon connue pour inventer de telles fables. Il ne fallait pas pour autant croire que le petit génie était dénué d’imagination. Il passait la majorité de son temps libre à s’immerger dans d’épiques romans d’aventures. Il aimait le fantastique, l’irréel. Il avait seulement du mal à concevoir que le surnaturel puisse surgir dans la réalité.

-Ouais, je vois, curieuse histoire, répondit-il simplement en cherchant à ne pas du tout paraitre dubitatif.

Les efforts des enfants eurent bientôt raison du désordre. Voilà les livres retournés à leur place. Paulien se redressa puis elle montra à son ami le roman qu’elle avait trouvé. Guillaume se rappela alors que lui-même n’avait encore rien trouvé pour occuper ses soirées et qu’il devait encore rendre les ouvrages présents dans son cartable.

-Heu… si j’peux être encore utile, n’hésite pas, lança-t-il à Clafoutis tout en s’éloignant.

Pauline, elle-aussi, s’éloigna.

[Armand]

Sciprien se regardai le bout des pieds, la tête basse. Il était encore passé pour monsieur maladroit... Enfin pour l'instant on ne l'avais pas encore mis au milieu de la piéce pour lui jeter des pierres, c'était plutôt bien parti. Il était seul avec clafoutis maintenant. Il commença timidement :

- Désolé j'en rate pas une moi...

Il se pincea les lèvres avant de reprendre.

- Et sinon pour le livre ? Vous avez trouvé quelque chose d'intéressant à l'intérieur ? Peut que la réponse à ce mystère est à l'intérieur,peut être "qu'henri meunier" nous a t-il laissé un indice...

Il rabattu les mèches qui lui barrait les yeux dévoilant sa tache de naissance puis eu un petit rire discret.

- Je me demande quand même comment m'est venu ce nom, peut être que j'ai entendu, ou lu quelque part.

Il haussa des épaules comme pour conclure.

[Ailyn]

Alors que Guillaume s'éloignait, la vue de Clafoutis se brouilla sous l'effet de la colère.

"Tu n'y crois pas ! Tu verras ! Tu verras ce qui arrivera ! Il arrive de nouvelles choses toutes les nuits !"

Elle se retourna vers Scirprien qui avait l'air tout contrit et un peu confus.
"Dans le livre... Il n'y avait rien... du moins pas grand chose hein, lui répondit-elle avec au haussement d'épaules. Des contes pour enfants quoi..."

Calfoutis regarda autour d'elle, et éprouva une furieuse envie de partir d'ici. Ils venaient déjà de se faire remarquer par les bibliothécaires, par peut être d'autres gens encore, elle n'avait aucune envie de rester là.

"Bon, assez de raffut pour aujourd'hui. On y va ?"

[Armand]

Sciprien ne put s'empêcher de rougir en voyant clafoutis s'énerver après guillaume : c'était une fille spéciale y'avais pas à dire ! Et comble de la joie, elle lui parlais. Cela l'intriguait. A tel point qu'il en venait à douter qu'elle s'intéressa réellement à lui. Et si toute histoire n'étais qu'une comédie ? Si on avait profité encore une fois de sa crédulité ?
A bien y réfléchir c'est vrai que c'était bizarre... Elle lui parlais et pile poil le lendemain elle trouvait ce mystérieux livre. C'étais un peu tordu mais...


- Pas de problème je te suis. Je crois pas qu'on nous regrettera aujourd'hui...

[Manfred]

Guillaume fut embêté de s’être attiré la colère de Clafoutis. Il aurait voulu ajouter quelque chose mais quoi ? Il ne pouvait pas mentir. Il ne croyait pas à cette histoire, il ne pouvait pas le nier. Alors il décida de ne rien dire de plus et il retourna auprès de Grégory qui, tout fier, lui annonça qu’il avait terminé ses devoirs.
-Au fait, qu’est-ce que tu as fais pour que Clafoutis te cri dessus ? ajouta-t-il juste après.
-Ho, rien. Elle m’a raconté une autre de ses histoires.
-C’était quoi cette fois ? Vampire, loup-garou, esprit ?
-Henri Meunier… répondit d’un air pensif l’intello.
-Henri Meunier ? C’est qui ?
-Je crois que j’ai déjà lu ce nom quelque part.
Grégory se rendit enfin compte que Guillaume ne l’écoutait plus. Ce dernier était perdu dans ses réflexions mais il revint vite au moment présent. Il n’arrivait pas à se souvenir dans quoi il avait rencontré ce nom. En même temps, il avait lu tant de chose que ce n’était pas très étonnant.
-Bon, faut que j’aille rendre mes libres et après, je crois que j’vais y aller. Je me passerais de lecture ce soir.

[Ailyn]

Arrivée sur le pas de la porte de la bibliothèque, Clafoutis soupira d'aise. Il était temps de sortir de là, parce qu'avec tout ce qu'il s'était passé, il y avait eu beaucoup d'émotions d'un coup.
Non pas que Clafoutis trouvait cela inintéressant, mais il fallait bien dire que ça en faisait pas mal pour 24 heures, et cela pour n'importe quel enfant, qu'il soit passionné par les monstres ou pas.

Elle jeta un dernier coup d'œil par la fenêtre de la bibliothèque et aperçut Guillaume qui virevoltait entre les rayons. La fillette eut un sifflement de mépris, et se tourna bien vite vers Scirprien.

"Il va commencer à être tard je suppose, donc, je pense que nous ferions mieux de rentrer à la maison. En tous cas, à mon avis, ma mère ou alors mon père ne va pas tarder, donc, je pense qu'il va falloir que j'y aille."

Elle marqua une pause puis commença à sortir une feuille de son cartable. Elle griffonna quelque chose dessus avec une grosse écriture ronde qui ressemblait à des bulles.

"Tiens voilà mon adresse et mon numéro de téléphone. Comme demain c'est mercredi, on aura un peu plus le temps d'enquêter sur les fantômes (elle fit une petite grimace). J'aimerai bien que tu viennes un peu voir le grenier chez moi. Tu auras peut être autant d'inspiration que tout à l'heure."

Le soleil déclinait doucement à l'horizon, les baignant dans sa dernière tentative de lutter contre l'obscurité par laquelle il finirait inévitablement dévoré.

[Manfred]

Une fois ses livres rendues, Guillaume quitta à son tour la bibliothèque, suivit par Grégory et Pauline. Cette dernière avait trouvé de quoi lire. Elle dévorait du regard la couverture de son romantique roman alors que le petit groupe émergeait dans la rue.
-Prends-toi pas un poteau en le lisant ! fit Grégory en riant.
-Heu… t’en fais pas pour moi.
-Bon et bien à demain.
-Oui, à demain vous deux ! lança la fillette en comandant à s’éloigner.
-Hé ! Essaye de voir ce que ton frère avait de si important à faire ! ajouta Grégory qui n’avait pas oublié l’empressement d’Eric à la sortie de l’école.
-J’y penserais !
Les garçons regardèrent un instant leur amie disparaitre au coin de la rue, puis ils prirent le chemin de chez eux. Ils habitaient tout deux le vieux Pont-l’Espoir et une bonne partie du trajet leur était commun. C’était une occasion de plus pour bavarder, ce dont ils ne se privèrent pas. Ce fut évidemment l’incident avec Clafoutis et Sciprien qui fut le sujet majoritaire, même si Gonbert essaya à quelques reprises de trouver autre chose à aborder. Il était toujours embêté que Clafoutis se soit énervée contre lui. Demain, il essaierait peut être d’arranger ça.

-Allez, à plus !
-A plus !
Voilà, il était temps que le jeune duo se sépare. Guillaume avait encore dix bonnes minutes de marche à travers les ruelles de la ville pour arriver à sa maison. Il entama ce trajet solitaire en s’abandonnant à ses pensées.