[Lieu] Au cÂœur des montagnes

[Voyageuse]

RP : Retour à l'abri

Astrée rougit. Elle ressentait elle aussi l'exceptionnelle poésie de l'endroit, et l'irréalité du moment.
- Moi aussi, je t'aime, murmura-t-elle en se tournant vers lui. Et j'ai de la chance de t'avoir... et que tu m'aies retrouvée. Je ne te remercierai jamais assez...
Elle l'embrassa tendrement, l'enlaçant pour le plaisir de sentir la chaleur de son corps contre le sien. Elle en avait oublié les nomades, qui, peut-être, pouvaient les avoir suivis à distance, les soupçonnant d'avoir volé Prince des Frelons. Pourtant, elle avait eu l'impression d'être épiée... Au moins au début de leur parcours. Mais ici, elle se sentait à nouveau en sécurité.
Ils restèrent enlacés de longues minutes, n'osant bouger ni parler de peur de rompre la magie du moment.

Prince devait ressentir la même sérénité. Jaillissant de sa capuche, il s'éloigna, grimpant au chêne le plus proche à la recherche d'un gland oublié, puis disparu à leur vue.... avant de réapparaitre peu après, hennissant joyeusement pour leur faire partager la joie de sa liberté retrouvée.
Midi approchaient, et ils décidèrent d'un commun accord de s'installer au bord du ruisseau pour casser la croûte.
Mais au moment où ils ouvraient le papier enveloppant le pâté en croûte, Première neige dressa les oreilles, en alerte.. et presque aussitôt, une flèche vint se planter près d'eux alors qu'une voix s'élevait.
- Pas de geste brusque ! Dites à votre cheval de nous rejoindre et il ne vous arrivera rien...

[Kasumi]

RP : Retour à l’abri

Alors qu’il aurait du craindre ce nouveau danger, Kasumi sentit un sentiment d’exaspération et d’indignation l’envahir face à cette nouvelle attaque. Après les esclavagistes, les brigands et les fantômes qui s’étaient dressés sur son chemin, ce nouveau coup du sort était de trop. Il aurait pu en rire si ne s’en était pas autant voulu d’avoir laissé retomber sa vigilance au point de ne pas percevoir la présence de ceux qui les suivaient. Leur identité ne faisait aucun doute pour le rôdeur qui avait pourtant craint cette attaque. Ses réflexes prirent cependant le dessus et il se plaça instinctivement devant Astrée. Il demanda mentalement à Première Neige de se faire oublier et de lui indiquer si elle percevait la présence des agresseurs. Savoir combien ils étaient et leur position lui permettrait peut être d’agir, voire de tenter de récupérer l’arc accroché à la selle d’Ombrage.

[Voyageuse]

RP : Retour à l'abri.

Première Neige se fraya discrètement un chemin à travers le sous-bois, s'approchant de l'endroit d'où provenait la voix. Elle eut tôt fait de repérer leur agresseur... ou plutôt leurs agresseurs. Ils étaient deux, l'un armé d'un arc, avec une flèche pointée en direction des rôdeurs. L'autre ne semblait pas avoir d'armes à distance, en tout cas ni arc ni arbalète. Il tenait une hache à la main. Aucun d'eux ne portait la moindre armure. L'archer était même quasiment torse nu. Ils étaient à une dizaine de mètres des deux rôdeurs, cachés derrière un bouquet d'arbres.
- Alors ? Gardez vos mains bien en évidence... et reculez lentement. Laissez vos deux montures où elles sont... Ou, mieux, dites-leur d'approcher !

Astrée grimaça, et jeta un coup d'oeil interrogateur vers Kasumi. On voyait à son regard qu'elle n'avait pas du tout envie d'obtempérer. Les sourcils froncés, elle cherchait désespérément une idée pour s'en sortir sans casse.

[Kasumi]

RP : Retour à l’abri

Kasumi estima que les deux hommes ne seraient pas difficiles à éliminer s’ils n’avaient pas été eux-mêmes dans une situation aussi désavantageuse. Loin de leurs armes et aussi près du tireur, ils s’exposeraient à un drame en cas d’attaque mal préparée. Le rôdeur écarta ses mains de la garde de son épée en un signe de bonne volonté mais murmura en un souffle à Astrée :

- Y-a-t-il un animal pour nous aider ?


Il s’adressa alors aux voleurs pour tenter de les distraire de la louve qui contournait furtivement leur position. Le rôdeur pointait volontairement son regard dans une direction approximative pour donner à penser qu’il ne savait pas exactement où se trouvait le tireur.

- Si j’étais vous, je ne ferais pas ça. La moitié de la garnison nous a vus partir dans cette direction avec ma monture. Vous ne pourrez pas passer près de Haute Roche sans être interrogés. A supposé que vous l’atteignez vivants en traversant notre forêt. Et si vous songez à nous faire du mal pour vous en tirer, il ne faut même pas y compter. Le mieux que vous ayez à faire serait de retourner avec les vôtres avant qu’il n’arrive malheur. Vous n’auriez pas du vous approcher si près d’une fourmilière, vous n’avez pas idée de la souffrance qu’une colonie peut infliger avant que la victime ne meure. A moins que le danger ne vienne du ciel ou des plantes sur lesquelles vous marchez...

[Voyageuse]

RP : Retour à l'abri

Le discours du rôdeur eut au moins le mérite de distraire ses adversaires. Avec un bel ensemble, ils baissèrent un instant la tête, à la recherche de la fourmillière ou des plantes en question, l’air totalement paniqués. Aucun d’eux ne prêta attention au léger mouvement trahissant le déplacement de la louve… Ou plus exactement, ils semblaient terrorrisés par le moindre mouvement, même le léger balancement des branches dans le vent.
L’archer releva bien vite la tête.
- De toute façon, on n’en a rien à faire de votre monture. C’est l’autre qui nous intéresse, le cheval magique… Et n’allez pas nous faire croire n’importe quoi, on ne risque rien ici ! C’est vous qui êtes en mauvaise posture… Dépêchez-vous de reculer, et ordonnez à votre cheval de s’approcher de nous. Et vite. Sinon… je serai contraint de faire un trou dans votre belle tunique…. Et dans celle de votre copine également !

Première Neige s’était tapie dans un fourré, à moins d’un mètre de l’archer. D’un bond, elle pouvait être sur lui. Par ses yeux, Kasumi put voir que le second homme paraissait nerveux, son regard parcourant furtivement les environs, sans doute toujours à la recherche d'une fourmillière inexistente- savait-il seulement à quoi cela ressemblait ?
D’un haussement d‘épaule désolé, Astrée fit comprendre à Kasumi qu’elle n’avait rien trouvé d’exceptionnel parmi les animaux alentours. Bien sûr, elle pouvait toujours les distraire en ordonnant à un corbeau de lâcher une fiente juste sur leur tête, voire d’en attaquer un. Mais elle pouvait aussi ordonner à Prince des Frelons de se transformer pour capter leur attention un instant.

[Kasumi]

RP : Retour à l'abri

Kasumi ne se démonta pas, conscient que le moindre signe de faiblesse affiché maintenant pouvait lui être fatal. Il tourna son regard dans la direction des bandits mais légèrement à l’opposé d’où se terrait Première Neige. Il les interpella pour couvrir les paroles qu’il susurra à Astrée en lui demandant d’être prête à plonger à l'abri :

- Vous ne nous laissez guère le choix. Malheureusement, le cheval n’en fait qu’à sa tête. Je veux bien lui demander de s’approcher de vous mais il risque d’avoir peur de l’ours qui approche sur votre gauche. Maintenant !

Le rôdeur intima alors l’ordre à Première Neige d’attaquer le bras armé de l’archer pendant qu’il tentait d’immobiliser les deux adversaires.

Kasumi --->Voleurs--->Enchevêtrement

La louve avait pour ordre de porter une seule attaque la plus handicapante possible avant de bondir hors d’atteinte de la zone affectée par le sort.

[Voyageuse]

RP : Retour à l'abri.

Si l'archer ne se laissa pas berner une seconde par la feinte de Kasumi, le regard du second homme s'était instantanément porté sur sa gauche, à la recherche de l'ours en question. Il ne vit donc pas la louve bondir sur son complice, et ne put intervenir pour lui venir en aide. Celui-ci laissa filer la flèche encochée sans se préoccuper de sa direction - quelque part dans les nuages-, et, en un geste de défense dérisoire, leva les deux bras devant lui et recula d'un pas. Il se prit le pied dans les ronces, et déséquilibré, tomba en arrière alors que les crocs de la louve se refermaient sur son bras droit. Il hurla de douleur... et se retrouva instantanément paralysé par les racines qui jaillissaient de toute part. Son complice, qui tentait de se précipiter à son secours, fut lui aussi pris dans les racines.

La louve, pour sa part, avait bondi de côté, cherchant à échapper à l'emprise du sort... Mais elle ne bondit pas assez loin et se retrouva immobilisée avant d'avoir pu sortir de la zone du sort. Heureusement pour elle, elle se trouvait hors de portée des deux hommes, tous deux pris dans un tel enchevêtement de racines qu'ils ne pouvaient plus faire un geste.

Astrée, obéissant à l'injonction du rôdeur, avait bondi de côté, roulant à terre en direction d'un buisson proche de Prince des Frelons. Mais celui-ci, conscient sans doute d'être au coeur de la situation, s'était... volatilisé. Sans doute sous une autre de ses formes... Abeille, finit-elle par comprendre. Et il s'éloignait d'eux de toute la vitesse de ses ailes d'insectes.

[Kasumi]

RP : Retour à l’abri

Après avoir vérifié qu’Astrée allait bien, Kasumi ne perdit pas une seule seconde et siffla Ombrage pour qu’il se rapproche de lui avant que les hommes ne parviennent à se dégager pour menacer Première Neige. Le cheval ne fit pas le difficile pour une fois et le rôdeur put décrocher son arc et son carquois. Il encocha une flèche et s’approcha des deux hommes empêtrés dans les racines, menaçant principalement l’homme qui était toujours debout.

- Je me suis montré conciliant tout à l’heure mais ma patience a des limites. Jetez immédiatement votre hache devant vous. Au moindre geste agressif, vous serez le premier à mourir aujourd’hui. Si vous vous montrez un peu moins stupide que tout à l’heure, il se pourrait que nous vous laissions regagner votre campement vivants et en liberté. Sinon, personne ne pleurera la disparition de deux voleurs de chevaux.

[Voyageuse]

RP : Retour à l'abri

- Qu'est-ce qui me prouve que vous n'allez pas nous tuer ?
La question était stupide, et l'homme parut s'en rendre compte : les deux rôdeurs avaient l'avantage et Kasumi pouvait l'achever d'un trait bien placé s'il le souhaitait. Ils étaient à leur merci...
Il obtempéra donc, laissant tomber sa hache à terre. Il jetait des regards anxieux à la louve, inoffensive pour l'instant, et paraissait n'avoir qu'une envie : fuir au plus vite.

Son compagnon intervint alors, sur un ton hargneux.
- Vous osez nous traiter de voleurs de chevaux ? Et qu'êtes-vous donc alors ? C'est bien vous qui êtes venus hier soir nous voler une bête nous appartenant ! Nous, on a rien à se reprocher. On l'a trouvé qui errait dans les montagnes, sans personne, et on l'a recueilli. Et vous osez nous accuser de vol....
- Laisse tomber, tu sais bien que de toute façon c'est eux qu'on croira, et pas nous.
- Ouais, c'est toujours la même chose. Si un voyageur vole un gadjo, on le met en prison. Si un gadjo vole un voyageur... Ben c'est toujours le voyageur qui se retrouve au ch'tar.
- Allez, tirez-vous maintenant. Vous avez ce que vous voulez, non ? Alors fichez-nous la paix...

Astrée s'était approchée silencieusement dans le dos de son compagnon. Elle posa sa main sur son bras en signe d'apaisement.
- Viens, souffla-t-elle. Laisse tomber....

[Kasumi]

RP : Retour à l’abri

Le rôdeur n’était pas satisfait. Il savait que son sort durerait au mieux quelques minutes, un laps de temps pas assez suffisant pour dissimuler efficacement leurs traces face à des pisteurs expérimentés. Le fait que les deux voyageurs aient pu les suivre et les surprendre laissait trop de doute quant à leurs capacités. Il baissa cependant son arc pour montrer qu’il n’avait pas l’intention d’user de violence.

- Ce cheval appartient à ma compagne et nous avons une lettre qui le prouve si vous décidez de recourir à un juge. Vous nous avez menacés de mort même si je dois reconnaître que vous n’avez pas usé de violence contre nous. Si je vous laisse partir maintenant, je n’ai aucune assurance que vous ne chercherez pas à nous suivre encore. Je vous ferai confiance si vous nous permettez d'acheter vos armes et vos bottes.

[Voyageuse]

RP : Retour à l'abri

Les deux hommes se regardèrent, interloqués, et s'esclaffèrent soudain.
- Voir un juge ? Non mais il nous a regardés !
- Les juges, ils nous mettent en prison, ils nous écoutent jamais !
- Et même si vous étiez réellement les propriéraire du cheval... Vous l'avez abandonné, il errait tout seul... Donc il ne vous appartenait plus !
- Et vous croyez qu'on va vous laisser nos bottes ? On en a besoin pour marcher dans ces fichues montagnes... Et nos armes... On y tient, imaginez si un animal sauvage nous attaque...
- Remarquez, si vous voulez, moi je vous vends ma hache... Mais 50 pièces d'or ! C'est un ami nain qui me l'a forgée lui-même parce que je l'avais aidé à combattre des gobelins, elle est toute neuve.
L'arme, à moitié rouillée, ne valait clairement pas une telle somme...

[Kasumi]

RP : Retour à l’abri

Le rôdeur leur jeta un regard menaçant et leva son arc à nouveau pour le pointer dans la direction des voyageurs toujours prisonniers. Il parla d’un ton calme et froid :

- Ces allégations sont une insulte à l’honneur de mes parents nains. Comme nous ne ferons pas affaire, je me vois contraint de prendre des mesures plus directes.

En un mouvement fluide, il baissa son arme et décocha son trait qui vint se ficher dans le sol brisant au passage la corde de l’arc du nomade dont le bois se détendit.

- Je suis désolé pour votre arc mais cela vous donnera peut être à réfléchir à ce que vous encourrez si vous avez dans l’idée de partir dans la mauvaise direction en quittant cette clairière. Il va sans dire que je vous surveillerai par les yeux d’un animal pour m’en rendre compte. Je ne saurais que trop vous conseiller de vous reposer ici une petite heure pour vous remettre de vos émotions.

Il tourna ensuite ostensiblement le dos aux deux voyageurs et se permit un bref clin d’œil à sa compagne pour tenter de la rassurer sur ses intentions véritables.

- Allons-y si tu veux bien !

[Voyageuse]

RP : retour à l'abri.

La réaction du propriétaire de l'arc ne se fit pas attendre : il se répandit en insultes et en plaintes, beuglant qu'il n'avait pas les moyens de s'acheter une nouvelle corde, mais que ces s**** de gadjé n'en avaient rien à faire, qu'ils ne savaient pas ce que c'est que de ne rien avoir pour vivre, et que Kasumi avait intérêt à surveiller ses arrières durant les années à venir parce que s'il le croisait un jour il lui planterait une dague entre les omoplates sa,s sommation, qu'il apprendrait ce qu'il en coûtait de s'attaquer à un Ziegler, qu'il appliquerait la justice des nomades, et que même ses enfants, après sa mort, vengeraient son honneur, que....

Les deux rôdeurs, s'éloignant, n'en entendirent pas davantage. Il n'était même pas certain qu'au milieu de ces hauts cris, il ait entendu les menaces du rôdeur. Mais il était peu probable qu'ils les suivent.
Astrée, quand à elle, si elle était rassurée sur les intentions réelles de son compagnon, gardait l'air sombre.
- Tu n'avais pas besoin de faire ça... Tu sais, il suffisait de les menacer de lâcher sur eux le corroux des bêtes sauvages, ils en ont peur. Une corde d'arc, ça copûte cher, pour eux...

[Kasumi]

RP : Retour à l’abri

Kasumi arborait maintenant une expression peinée et penaude devant la mine réprobatrice de sa compagne. Il stoppa sa progression avant de quitter la clairière et crut bon de se justifier vis-à-vis d’elle afin qu’aucun malentendu ne demeure entre eux :

- Je suis désolé pour cette comédie cruelle. Je ne sais pas traiter avec ceux de leur culture alors j’ai du improviser des mesures pour les retarder. Je n’avais pas l’intention de les humilier ou de les ruiner mais je devais prendre des mesures pour les retarder et nous laisser suffisamment d’avance pour les semer. Je n’ai pas envie de regarder sans cesse derrière mon dos. Crois-tu que je les insulterais si je laissais de quoi payer une nouvelle corde pour leur arc ?

Il était manifeste que le rôdeur regrettait l'attitude qu'il avait du afficher et entendait ne pas commettre de nouvel impair.

[Voyageuse]

RP : Retour à l'abri.

Astrée hésita.
- Oui, ils ne dédaignent jamais une pièce d'or... C'est étrange en fait : qu'on leur fasse l'aumône, c'est en soi quelque chose d'humiliant, et pourtant ils le recherchent sans cesse, c'est pour certains leur principal moyen de subsistance. Mais je vais leur donner moi-même…Et ne t’inquiète pas, ils ne me feront rien, ils savent qu’ils sont vulnérables et qu’on est plus fort qu’eux. Ils vont râler, tempêter, menacer… Mais ce ne sont que des mots, tout un cinéma en fait. Un peu comme un animal qui tenterait de se rendre plus impressionnant qu’il n’est pour faire fuir ses prédateurs.

Et sans attendre la permission de son compagnon, elle revint vers la clairière, déchaînant une litanie de paroles agressives… qu'elle coupa court :
- Nous ne voulions pas vous priver durablement de votre arc. Simplement être sûr que vous ne nous poursuivrez pas pour tirer sur nous quand le sort aura fini d’agir…
- Oui mais en attendant c’est ce que vous avez fait… il va nous falloir un temps fou pour trouver de quoi nous payer une nouvelle corde.
- Non, vous pourrez la payer avec cette pièce.
- Rien que ça ! Mais ça coûte au moins le double !
- Ne me prenez pas pour une imbécile. Je sais parfaitement le prix d’une corde d’arc…
- Bon, d’accord… Mais on ne vous aurait pas poursuivi, même si on avait l’arc, on a bien compris que vous étiez plus forts…
- On sait bien qu’on doit se méfier des gens qui parlent aux bêtes…
- Oui, on ne vous voulait pas de mal, on voulait juste récupérer notre cheval...
- On savait pas qu'il était à vous...

Astrée n’en écouta pas davantage et rejoignit son compagnon.
- Ne te fie pas à ce qu’ils disent, souffla-t-elle. Certes, ils ne nous suivront pas, ils savent qu’ils ont perdu… Mais ils ont la rancune tenace, et mieux vaut ne pas les croiser dans les jours à venir…

[Kasumi]

RP : Retour à l’abri

Kasumi n’avait pas perdu grand-chose de l’échange entre la rôdeuse et les nomades, à l’affut du moindre danger pour sa compagne. Lorsqu’elle le rejoignit finalement, il lui adressa un sourire admiratif et l’entraîna hors de la clairière avant de répondre :

- Je ne pense pas pouvoir leur faire confiance surtout après le préjudice que nous leur avons fait subir. Je suis impressionné par ton aisance à traiter avec eux. Tu sais vraiment comment t’y prendre pour désamorcer les conflits. Je crois que je vais t’observer de bien plus près pour apprendre comment tu fais ou si c’est juste lié à ton charme naturel.

Les deux rôdeurs s’éloignèrent rapidement malgré les dénégations des Ziegler concernant leur intention de les suivre. Kasumi contacta Première Neige pour l’inciter à s’éloigner d’eux pour les rejoindre dès que la végétation qui l’emprisonnait lui laisserait le loisir de le faire.

[Voyageuse]

RP : Retour à l'abri

Astrée eut un sourire un peu embarassé.
- Non... C'est simplement que j'ai passé quelques jours avec des nomades, et donc je connais un peu leur mode de penser. Ils souffrent beaucoup du dédain et des préjugés dont ils sont l'objet. Et adorent marchander, même de façon complètement disproportionnée ou inattendue. Ils ont besoin qu'on les écoute, même quand ils font de l'esbrouffe... En fait il faut être à l'écoute de leur opinion, accepter leur façon de voir les choses, ils se sentent si rarement écoutés et compris.... et surtout ne jamais leur donner l'impression de leur faire la morale ou de les mépriser. Et il n'en faut pas beaucoup pour qu'ils se vexent... parfois, un simple regard....
Elle rougit, consciente que son enthousiasme à évoquer ce qu'elle connaissait des nomades pouvait peut-être être mal interprété par son compagnon. L'histoire avec Barrack restait entre eux.....

Première Neige, heureusement, vint bientôt faire diversion, l'air assez vexée d'avoir été laissée en arrière... Ils poursuivirent leur route encore un momet, prenant bien soin de masquer leurs traces du mieux possible. Ils avaient quitté le chemin principal, profitant qu'ils traversaient une zône de pâturage où Ombrage pouvait circuler à l'aise, et espéraient ainsi semer leurs éventuels suiveurs.
Astrée rompit le silence qui commençait à s'installer.
- Et avec tout ça, on n'a rien mangé... Il ne nous reste plus qu'à se trouver un petit coin aussi paradisiaque que celui qu'on vient de quitter.

[Kasumi]

RP : Retour à l’abri

Kasumi, loin de s’inquiéter des connaissances de la rôdeuse sur le peuple nomade, l’écoutait avec une attention manifeste. Ces informations pouvaient se révéler intéressantes et jetaient un nouvel éclairage sur ses rapports passés avec les voyageurs. Le demi-elfe se remémora son attitude d’alors et comprit quelles avaient été ses erreurs. Astrée dut se méprendre sur la cause de son froncement de sourcil mais, lorsqu’elle changea de sujet, le rôdeur se saisit avec plaisir de la diversion :

- Nous approchons de chez nous et il me semble que nous sommes enfin seuls. Pour moi, tous les endroits que nous traverserons ensemble seront paradisiaques.

[Voyageuse]

RP : Retour à l'abri

Décidément, tout était prétexte à compliment avec lui. Astrée rosit légèrement, avant de lancer, joyeusement :
- Je suis pas sûre que tu dises la même chose une fois chez moi. Le confort des grands hôtels luméniens et de le petite auberge de haute Roche va bien vite te manquer dans le froid des montagnes. Surtout quand tu t'apercevras qu'il faut tout faire soi-même, de la chasse à la cueillette en passant par la cuisine et la fabrication des meubles... On n'a pas le temps de s'ennuyer !

Elle sourit.
- Bon, tu as de la chance d'arriver au printemps... Parce que la montagne est effectivement paradisiaque en cette saison, avec mille et une fleurs et la nature qui se réveille. Tu déchanteras en hiver...
Les alpages qu'ils étaient en train de traverser confirmaient sa description. La lumière de ce début de printemps faisait merveilleusement ressortir le vert de l'herbe tendre, les couleurs des fleurs. Au loin, les cloches d'un troupeau annonçaient la présence de bergers, sans doute originaires de haute Roche.

La déclivité de la route s'accentuait, et ils s'élevaient rapidement en altitude. Plus haut, ils devinaient un peu de neige. Et la route continuait à monter, monter... vers un col, sans doute, où ils espéraient arriver avant la nuit. Heureusement qu'on leur avait fourni quelques vêtements chauds et une bonne couverture...

[Kasumi]

RP : Retour à l’abri

Lors de la traversée des pâturages, Kasumi avait laissé Ombrage s’éloigner de la route pour brouter à loisir en compagnie de Prince des Frelons. Les deux animaux semblaient s’entendre comme larrons ce qui n’était au final guère étonnant pour qui connaissait leur esprit malicieux. Que les deux animaux profitent de l’herbe verte convenait bien aux rôdeurs qui, s’ils pressaient le pas, prenaient tout de même le temps d’admirer le paysage grandiose et bucolique. Le rôdeur s’était défendu de s’être habitué au confort de façon irrémédiable et en avait profité pour souligner d’un ton taquin qu’il préférait largement passer l’hiver avec la femme qu’il aimait plutôt que de poursuivre des monstres pour le compte de Luménis comme l’hiver passé.

- J’espère que tu ne m’as pas invité à partager ton abri uniquement pour disposer d’un nouvel apprenti et pour que je déneige devant ta porte tous les matins.

[Voyageuse]

RP : Retour à l'abri

- Si, c'est pour ça, répliqua Astrée du tac au tac. Entre autres... Et aussi pour que tu fasses le bois pour l'hiver, que tu me fasse de beaux meubles sculptés, pour que tu m'aides à porter l'eau depuis la rivière, pour que tu chasses de gros gibiers... Tu sais, toutes ces tâches qui incombent d'habitude aux hommes grands et forts...

Malicieusement, elle fit mine de vérifier l'état des biceps de son compagnon, avec une moue dubitative.
- Hmmm... je crois bien qu'il va falloir que je te nourrisse un peu mieux que ce qu'on a mangé ces derniers jours pour te remplumer... Parce que là, je ne sais pas si tu serais utile à quoi que ce soit...
Son sourire moqueur démentait ses paroles, et elle déposa un léger baiser sur les lèvres du rôdeur pour l'empêcher de protester.

[Kasumi]

RP : Retour à l’abri

Le rôdeur renvoya un regard amusé à la rôdeuse lorsqu’elle s’écarta après son baiser. Lorsqu’il put répliquer, il ne s’en priva pas, se réjouissant que la rôdeuse soit d’une humeur joueuse :

- Oh, je ne vais pas me plaindre si tu m’imposes quelques exercices pour m’endurcir pour l’hiver. En attendant, je pense pouvoir me montrer utile à une ou deux choses. Je te donnerai une démonstration détaillée lorsque nous aurons atteint notre prochain campement.

La lueur dans son regard et son ton badin ne laissait planer aucun doute sur les idées qu'il avait en tête...

[Voyageuse]

RP : Retour à l'abri

Astrée ne trouva rien à répondre et se sentit rougir. Elle préféra détourner la tête, faisant mine de contempler Prince des Frelons qui batifolait joyeusement dans l'herbe, s'ennivrant des jeunes pousses printanières.
L'endroit était ensoleillé, et l'herbe tendre était tentante. Un petit ruisseau courait non loin, idéal pour abreuver les bêtes.

- Au lieu de dire des bêtises... Viens donc manger un morceau ! Je suis sûre que tu es aussi affamé que moi. Et je parle de faim physiologique, bien sûr... L'autre sorte de faim est un état d'esprit constant chez toi, je crois !

Déjà, elle fouillait dans les fontes d'Ombrage pour en extraire le pâté en croûte qu'ils n'vaaient pas pu entamer lors de leur précédente halte, qui s'était si mal terminée...

[Kasumi]

RP : Retour à l’abri

Kasumi partit d’un rire bon enfant sous la fausse remontrance d sa compagne et s’approcha d’elle après avoir soigneusement vérifié avec Première Neige que les lieux étaient cette fois-ci déserts. Rassuré, il s’exprima d’un ton qui renforçait l’ambivalence de sa réponse :

- Tu as raison ! Je meurs de faim.

Le demi-elfe n’avait pas menti et commença à dévorer à pleine dent sa part de pâté en croute. Ce dernier était frais et succulent à tel point que le rôdeur en avait presque les larmes aux yeux. Il se rendit enfin compte des privations qu’ils avaient subi lors des derniers jours et se retrouver ainsi à partager un simple repas à deux lui faisait espérer pouvoir enfin trouver la paix et la tranquillité avec la femme qu’il aimait.

[Voyageuse]

RP : Retour à l'abri.

Le repas était véritablement délicieux. Et leur besace était si pleine de bonnes choses qu'ils ne savaient plus où donner de la fourchette. Jambon, pâté, fruits, et même du pain frais.... Et du fromage en prime ! Etles fermiers avaient même insisté pour leur confier une petite bouteille de vin de leur fabrication, qui, une fois goûté, s'avéra tout à fait buvable.

Ils firent durer le repas un peu plus longtemps que d'habitude, profitant du paysage enchanteur, du soleil qui illuminait le paysage. Astrée finit par s'allonger à demi dans les bras de son compagnon, fermant les yeux.
- Il faut pas qu'on traîne trop longtemps... la route monte de plus en plus, et semble devenir particulièrement étroite par là-bas. J'espère qu'on arrivera au col avant la nuit, qu'on trouve un peu de platitude pour dormir. Mais... qu'est-ce qu'on est bien ici !, ajouta-t-elle dans un baillement.

[Kasumi]

RP : Retour à l’abri

Après le copieux pique nique qu’ils avaient ingurgité, Kasumi se sentait lui aussi tenté par une sieste digestive malgré la perspective de devoir se dépêcher pour éviter de voyager de nuit. Le silence apaisant qui régnait ici incitait vraiment à la détente et à l’insouciance et le demi-elfe laissa tendrement courir ses doigts sur les épaules de sa compagne.

- Je pense que nous avons bien mérité quelques minutes de repos. Dois-je te rappeler que tu ne m’as pas laissé dormir beaucoup la nuit dernière ? Je promets de te réveiller d’ici un quart d’heure si tu fermes les yeux.

[Voyageuse]

RP : Retour à l'abri

Astrée sourit, amusée.
- C'est plutôt toi qui ne m'a pas laissée dormir, fit-elle en riant.
Mais elle ne se fit pas prier pour fermer les yeux, laissant son esprit vagabonder au son des cloches du troupeau qu'ils entendaient plus loin.

Le stress de l'attaque surprise des voyageurs était retombé, et elle se sentait parfaitement détendue. Ils rentraient chez elle, dans ses montagnes, et elle se réjouissait de voyager aux côtés de celui qu'elle aimait - et son coeur battait toujours un peu plus vite à l'idée qu'il allait maintenant partager son modeste abri. Elle en était heureuse, et, quelque part, avait un peu le trac à l'idée de partager son quotidien, si simple et si paisible, avec lui. Peut-être se lasserait-il, lui qui aimait tant l'aventure... Il faudrait qu'ils songent à voyager, qu'ils aillent de temps en temps à Luménis, pour rompre la monotonie de leur existence.
Etrangement, elle ne parvenait pas à faire des projets à long terme. Enfin... ce n'était sans doute pas si étrange compte tenu du deuil qui l'avait frappée, un an et demi auparavant. Depuis, elle préférait vivre au jour le jour et ne pas songer à l'avenir...

Les yeux fermés, elle sentait le doux massage des mains de son compagnon détendre son corps, petit à petit. Elle se sentait infiniment bien ici. Mais elle savait qu'ils devaient reprendre la route. Et au fond, ce n'était pas une corvée : il était tellement agréable de voyager avec Kasumi...

[Kasumi]

RP : Retour à l’abri

Plusieurs minutes passèrent alors que chacun laissait doucement dériver ses pensées, savourant ce simple moment de détente en silence. Kasumi interrompit les massages qu’il dispensait sur les épaules maintenant relâchées de sa compagne. Il se pencha légèrement en avant jusqu’à appuyer sa tête sur l’une d’entre elle et les rôdeurs restèrent encore un peu enlacés ainsi avant qu’il soit temps de reprendre la route.

- Nous devrions y aller ma belle dame. Je promets de recommencer dès ce soir et tous les suivants si tu me le demandes. Ce sera vraiment avec plaisir ! Ta peau est si douce.

Galamment, il aida la rôdeuse à se relever et en profita pour la gratifier d’un baise main au passage.

[Voyageuse]

RP : Retour à l'abri

Astrée rougit sous le compliment. C'était si agréable... Elle espérait qu'il ne se lasserait jamais de ce genre de petites phrases romantiques.
Ils se remirent en chemin, prenant plaisir à cheminer l'un à côté de l'autre, laissant leurs montures les suivre tranquillement. Petit à petit, le chemin s'élevait en altitude et devenait plus étroit, alors que le relief s'accentuait. Au bout de deux à trois heures, ils se retrouvèrent à longer un précipice à leur droite, tandis qu'un véritable mur de roche s'élevait à leur gauche. Le chemin semblait peu fréquenté, et n'était de toute façon pas praticable par des convois. Ils pouvaient cependant marcher à deux de front, tenant leurs montures par la bride.
Le paysage devenait plus minéral, mais la vue à leur droite était magnifique. Au loin, un peu en arrière, ils apercevaient encore le village qu'ils avaient quitté quelques heures auparavant. Puis la corniche sur laquelle ils se trouvaient contourna la montagne et ils le perdirent de vue. Plus loin, à encore deux bonnes heures de marche au moins, ils devinaient un col, qui leur fournirait un lieu idéal pour installer le campement - du moins ils l'espéraient. Ils pressèrent donc le pas pour l'atteindre avant la nuit, conscient qu'ils ne pourraient pas espérer dormir tant qu'ils se trouveraient sur la corniche.

Ils atteignirent le col peu avant le coucher du soleil. Une lumière dorée éclairait le paysage, magnifique, qui s'offrait à leur vue : un espace de pâturages verdoyants, sur quelques centaines de mètres, avec au milieu un lac qui étincelait de mille feux sous les rayons du soleil déclinant. Première Neige, Ombrage et Prince des Frelons, qui n'avaient pu trouver aucune herbe à brouter ni source d'eau depuis des heures, se précipitèrent immédiatement pour s'y désaltérer.
- C'est magnifique, souffla Astrée.
Le seul bémol était la température, très fraiche à cette altitude. Mais ils avaient de bonnes couvertures, et quelques buissons poussaient au bord du lac, certes un peu épineux, mais qui fourniraient un bois appréciable pour faire un feu. Une espèce d'arbustes qu'Astrée ne connaissait pas, mi-résineux, mi-feuillus. Quelques branches mortes jonchaient le sol, et elle commença à les rassembler.

[Kasumi]

RP : Retour à l’abri

Kasumi se laissait transporter par une sensation de liberté qu’il n’avait plus connue depuis des années. Curieusement, la perspective d’arriver au terme du voyage renforçait cette impression grisante. Il allait être accueilli chez la femme dont il était éperdument amoureux et pressentait déjà qu’il s’y sentirait chez lui. C’était là une notion qui n’avait plus revêtu de signification concrète depuis son enfance. Ce n’était pas le seulement le paysage magnifique qui le transportait de joie mais aussi le bonheur d’être accepté, d’être aimé et que sa présence soit désirée. Le demi-elfe rejoignit sa compagne mais plutôt que de l’aider à ramasser du bois, ne résista pas à l’impulsion de lui enserrer tendrement la taille. Lorsqu’elle se retourna vers lui, il l’embrassa longuement avant de pousser un soupir d’aise. Il répondit enfin sans la quitter des yeux :

- Oui, je n’ai jamais rien contemplé d’aussi magnifique.