[Quête] Cojum : Veillée d'arme

[Althéa]

Ce fut une sensation de chaleur qui la réveilla. Un peu de fièvre, peut-être. Mais surtout, on avait étendu une couverture sur elle. Quelqu'un l'avait suivi, quelqu'un qui ne lui voulait manifestement pas de mal ou qui ne voulait pas qu'elle meure.

Non loin d'elle, une forme assise sur l'un des bancs attira son regard. Elle la voyait, enveloppée dans une cape à capuchon. Elle l'entendit chanter. Une chanson qu'elle reconnût sans mal. Celle que sa mère avait l'habitude de lui chanter quand elle était petite.

[Elanor]

Une étrange sensation de chaleur, l’envahit. Son environnement lui paraissait flou, sa tête était embrouillée. Une douce chanson lui arriva au oreille : cet air, elle le connaissait……

« Maman…. » murmura –t-elle pour elle-même.

Cela était impossible, sa mère était restée à Manost. La paladine regarda autour d’elle, et finit par apercevoir, assise non loin d’elle, une personne. Elle ne pouvait distingué son visage, celui-ci était à demi caché derrière une capuche. Quelque soit cet individu, il ne lui voulait pas de mal, il avait pris soin de la recouvrir d’une couverture. Elle essaya de prononcer quelques mots, sans succès, sa voix ressemblait à un murmure. Elle était trop faible pour bouger.

[Althéa]

La forme s'était tournée vers elle, dévoilant son visage. Il s'agissait bel et bien de sa mère dans l'habit qu'elle portait quand elle l'avait quitté. Il y avait toujours cette flamme vivante dans ses yeux qui ne s'éteignait jamais. Mais quand elle parla à sa fille, les mots sonnèrent comme un funeste glas :

"Je viens te voir parce que je suis morte. Les escaliers dans la boutique ... Je n'ai pas eu de chance, tu sais ?"

Il sembla à la paladine que les contours de celle qui lui avait donné le jour s'estompaient un peu. Mais toujours planait sur son visage son sourire. Un sourire doux et triste.

"Et je voulais aussi que tu t'apprêtes. Car ma fille, je suis ici pour te chercher. Nous ferons ce voyage ensemble."

[Elanor]

"Non, cela ne se peut" Ces mots échappèrent à la paladine.
(HRP, Gandalf.......cela ne se peut, vous êtes tombé )

Elanor rassembla ces idées, cette situation lui semblait invraisemblable, elle ne pouvait y croire. Elle prit le temps de réfléchir, elle respira profondément pour ralentir son rythme cardiaque accéléré par l'émotion des mots de cette entité. Elle se redressa vivement malgré la fatigue, sa tête bourdonna, elle voyait la chapelle vaicller autour d'elle. Elle ne devait pas lâcher prise, pas maintenant, pas après l'épreuve du méphyte. Rassemblant toute son énergie, elle s'exprima d'une voix ferme:

"Vous n'êtes pas ma mère, je le sens, tout mon être me dit que ma mère n'est pas morte, je le perçois. Disparissez, illusion, vous n'existez pas"

[Althéa]

Sa mère avait souri. Puis, son sourire s'était soudain étiré et hérissé de crocs. Elle attrapa la jeune femme par les épaules et se mit à hurler.

"Qui te fait dire que je ne suis pas ta mère ? C'est peut-être cela, que je suis devenue. Tu nous a abandonnés. Cette nuit, un incendie s'est déclenché dans la boutique pendant que nous dormions. Nous n'avons pas pu sortir. Et nous sommes morts, tous. Et tout est de ta faute."

Les mains se crispèrent autour des épaules d'Elanor, et se mirent à chercher son cou.

[Elanor]

Elanor était en très mauvaise posture, sans équipement, et serrée de près par une créature prête à l’étrangler.

« Vous divaguez. Je ne les ai pas abandonné. Je poursuis ma formation de paladin. Ma mère ne penserais jamais ça » dit-elle d’un ton froid et cassant.

Elle profita de cette joute verbale pour repérer son matériel. Il était surement resté dans le débarra au quel elle tournait le dos. L'entité l'avait malheureuse déplacé hors de la pièce pendant son sommeil.

De toutes ses forces, elle projeta son pied gauche en avant afin de viser un des genoux de son adversaire.

[Althéa]

Mais son pied gauche ne rencontra que le vide. Précipitée par l'élan, la paladine se retrouva sur le dos, s'assommant presque au passage. Elle s'attendit à des coups, une attaque mais rien ne vint. Elle était de nouveau seule dans la chapelle.

Dans la pièce flottait un étrange parfum, fait de fleurs mortes et d'odeur de tombeau. Dehors, le vent soufflait, hurlant au monde se complainte folle. Puis tout à coup, il s'arrêta. Un silence pesant s'installa, entourant la chapelle. La paladine comprit que le calme apparent masquait quelques événements sinistres. La nuit était loin d'être finie.

[Elanor]

Au moment où son pied allait atteindre son but, Elanor vit avec stupeur son adversaire disparaitre. Elle essaya de retrouver l'équilibre en se penchant en avant mais rien y fit, elle avait accompagné son geste de tellement de force, qu'elle ne put empêcher l'inévitable. Elle se retrouva sur le dos, vulnérable à la moindre attaque. Dans un bon elle se releva et se dirigea en courant vers le réduit du fond de la chapelle pour récupérer son équipement et son précieux sac à dos.

[Althéa]

La paladine ne vit plus ni n'entendit rien. Elle était à présent seule. Dehors, le vent mugit, emportant avec lui des flocons de neige glacée puis se tut soudain. Plus rien ne bougeait à l'extérieur. Petit à petit, la paladine commença à avoir chaud. Peut-être était-ce le soleil, sur le point de se lever qui balayait le froid de la nuit de ses rayons bienfaisants ? Mais le ciel était d'un noir d'encre. Et la chaleur montait, montait. Devint presque insupportable.

Et soudain, autour de la chapelle s'éleva un haut rideau de flamme. Des flammes dansantes et féroces, surgies de nulle part. Autour, l'air bruissait, se craquelait sous l'emprise de la chaleur. Était-ce une nouvelle illusion ?

[Elanor]

La chaleur devenait de plus en plus étouffante, quel était encore ce nouveau maléfice? Une ultime épreuve pour clôturer sa veillée? Elle n'avait pas le pouvoir d'arrêter un feu magique, la fièvre l'avait épuiser, elle décida de s'en remettre à Helm. Elle s'agenouilla et pria.

[Althéa]

Les flammes, grossirent, dansant par dessus les poutres et les briques, dansant sur le toit. La chaleur allait croissant. Et le cœur du brasier s'approchait inexorablement de la jeune femme en prière, l'entourant peu à peu. Minaudant, le feu se rapprocha encore et Elanor vit une flamme monter sur sa main. Curieusement, elle ne sentit aucune douleur. Plutôt une sensation étrange. Des picotements qui n'avaient rien de désagréable. Comme si la chaleur et la glace s'étaient soudain mêlés sur sa peau en une fugace étreinte.

Les flammes la submergèrent toute entière. Mais elle ne brûla pas. Peu à peu, comme une seconde peau, le feu se détacha en une multitude de petites étincelles qui tout doucement se mirent à tournoyer autour de la novice. Pluie d'étoile dans la nuit finissante.

[Elanor]

Elanor resta immobile et concentrée. Le feu l’environna mais chose étrange, elle ne ressentit rien d’autre qu’un léger picotement. D’un coup la sensation de chaleur disparut et la chapelle retrouva son calme habituel. Ce feu n’était qu’une illusion comme elle l’avait pressenti. Elle se leva et se risqua près de la porte. Enfin, le soleil à l’horizon, sa veillée touchait à sa fin.

[Althéa]

Doucement, tout doucement la lumière reprit ses droits. Les ombres s'évanouirent doucement, et avec elles, la froide haleine de la nuit. Peu à peu, Elanor vit les contours se préciser.

Peu à peu, le soleil s'éleva, énorme sphère orangée transperçant les nuages, dessinant dans le ciel un dégradé soyeux de roses. La nature s'éveillant fit entendre sa voix. Dans le lointain, résonna brièvement le doux chant d'un oiseau. Autour, plus aucune menace.

Ainsi s'était achevée la veillée d'arme.

[Elanor]

La lumière chassa les ombres et les doutes de la nuit. Les oiseaux se mire à chanter, tout reprenait vie autour d'elle. Il était temps d'aller retrouver le vieillard édenté à l'antenne de l'ordre. Elle allait devoir affronter le verdict final. Elle s'arma de courage, ramassa son paquetage, et sortit d'un pas décidé.

[Althéa]

Le vieil homme l'attendait, assis confortablement dans un fauteuil. Devant lui, un poêle diffusait une douce chaleur. Il ne prit pas la peine de se lever et gratifia simplement la jeune femme d'un hochement la tête.

"Alors, ça y est, vous allez devenir palladine. J'espère que vous êtes contente. Pourtant, vous êtes pas une greluche comme les autres."

Il cracha aux pieds de la novice et secoua la tête.

"Moi, je vais vous dire. Il vous mérite pas Helm."

[Elanor]

Elanor sourit au commentaire du vieillard. Elle se sentait sereine et détendue, même si le plus difficile reste à venir: elle allait devoir honorer son titre de paladin de l'ordre du cœur radieux.

"Pend mon épreuve, j'ai perçu que je devais rentrer à Manost. Des évènements d'une grande importance vous se produire."

Elle ramassa son sac à dos et partie sans se retourner.