[RP] Villa des Sanzunron

[Dreiyan]

Les elfes ne convoitaient sans doutes pas les richesses de la famille Sanzunron*. Des assassins, pas des voleurs. Pourquoi avoir mis fin aux jours de cette famille? Sans doutes une histoire d'enjeux politiques, ou économiques, dont il ne souhaitait pas savoir davantage. Peut-être pourrait-il en tirer profit: lui et Merlon pouvaient à présent fouiller le manoir à leur guise.

Dreiyan entra dans la pièce dont était sortie la femme en robe de chambre. Probablement la chambre à coucher, pensa-t-il, où les bourgeois cachaient sans doutes leurs richesses.


* Jeu de mots copyright Mornagest, nous déclinons toute responsabilité.

[Mornagest]

Le spectacle qui attendait le prêtre déchu ne le déçut guère. Une jeune enfant gisait à terre, baignant dans son sang. Son visage était marqué par la terreur qui l'avait habitée pendant ses derniers moments de vie, avant d'être poignardée à moult reprises, à un point tel que sa chemise de nuit n'était plus qu'un lambeau collé par le sang qui commençait à coaguler.

Détournant la tête, Dreiyan put apercevoir, du coin de l'œil, plusieurs meubles encourageants quant à la fouille en perspective.

De son côté, Merlon s'était attaqué au rez-de-chaussée.

[Dreiyan]

Tueurs d'enfants...

La violence n'avait jamais spécialement gêné Dreiyan - du moins lors qu'elle n'était pas appliquée sur lui-même. Mais la vue de cet enfant assassiné lui tordit le ventre. Ca, il ne cautionnait pas. Un sentiment d'amertume lui emplit l'esprit. Il aurait voulu régler leur compte aux deux assassins. Leur infliger une sentence à la hauteur de leur ignominie. Mais c'était trop tard. Les assassins avaient eu leur compte, même si leur trépas avait été un peu trop... doux à son goût.
Par soucis de pudeur, mais également pour cacher à ses yeux ce triste spectacle, il recouvrit le corps de l'enfant des draps froissés du lit.
Il se sentit ridicule. Lui, un apprenti assassin, effrayé par la vision d'un cadavre...

Peu importait. Il devait se concentrer sur sa tâche, et se concentra sur les différents meubles de la pièce. En prenant le maximum de précautions possibles, il s'attela à la fouille de la pièce.

[Mornagest]

Faire le tour des meubles et de leur contenu fut une formalité. Le nouvel "assassin" ne se faisait pas d'illusions ; personne n'aurait été assez stupide pour cacher des objets de valeur dans des endroits aussi simplistes. Par acquis de conscience, il chercha après d'éventuels panneaux amovibles, mais le mobilier était en chêne massif et ses coups ne résonnaient pas.

Il y avait également des tableaux aux murs... de quoi chercher. Du plancher, également. Dans le matelas, dans... hum, mieux valait ne pas songer fouiller la gamine, tout de même. Dreiyan inspecta minutieusement toute la pièce, mais il fut bredouille. L'heure avançait, et ils n'auraient plus beaucoup de temps avant que l'aube n'arrivât, et que les meurtres fussent découverts.

Évidemment, il restait la cuisine, le boudoir, les combles, les caves... Il fallait choisir.

[Dreiyan]

Merlon fouillant le rez de chaussée, Dreiyan resta à l'étage. Il sortit de la chambre à coucher et entra dans la pièce adjacente, une petite pièce qui semblait être le boudoir. D'un air presque résigné, Dreiyan entama la fouille de cette pièce.Trouver les richesses des bourgeois ne semblait pas si aisé qu'il aurait pu le croire. Ceux-ci semblaient cacher leurs biens aussi efficacement que des écureuils.

[Mornagest]

La fouille se poursuivait, et les minutes s'égrenaient trop rapidement. Nerveux quant à l'approche de l'aube, Dreiyan essayait de repérer les endroits les plus évidents, là où les nobles n'auraient pas cachés leurs valeurs. Ailleurs... il déchiqueta les coussins d'un splendide canapé en velours bleu royal, mais n'y trouva que des plumes et de la paille. Du travail gâché par une lame d'assassin débutant.

Sous le tapis, il aurait pu déceler une trappe, mais aucune lame de parquet ne semblait mobile, malgré ses efforts. Il commençait à suer à grosses gouttes, de peur et de fatigue physique. Le temps pressait...

Il eut l'idée de regarder derrière un lourd meuble rempli de bibelots tous plus laids les uns que les autres. Eurêka. Une sorte de mécanisme dépassait légèrement du mur. Restait à l'atteindre pour l'actionner et... ensuite, quoi ?

[Dreiyan]

Allez, il fallait bien tenter... Dreiyan empoigna le meuble du mieux qu'il le pouvait, et tenta de le faire pivoter doucement.
Il put ainsi atteindre l'étrange mécanisme. De sa main glissée derrière le meuble, il fit pression sur ce qui ressemblait à un levier en guettant le moindre bruit suspect.

[Mornagest]

Nul bruit, nul mécanisme... la main de Dreiyan se fit plus courageuse, et il saisit le genre de levier qu'il avait aperçu. Il essaya de le faire bouger, mais il restait immobile. Un mouvement de côté, vers le haut... il tira. Mal lui en prit. Le meuble se rapprocha du mur, pour se coller contre lui, écrabouillant le bras du malheureux au passage, dans un bruit d'os brisé des plus désagréables.

[Dreiyan]

"Merde!"

La voix tu melandien retentit dans la maison. Peut-être un peu trop. Dreiyan tenta de se dégager le bras en poussant le meuble, mais toute tentative d'utiliser son bras bloqué lui provoquait de grosses douleurs. Il tentait d'utiliser le poids de son corps pour faire pivoter le meuble, mais rien n'y faisait.
Il ne pouvait se dégager seul. L'aide de son compagnon d'aventure lui serait sans doutes salvatrice. Déplorant ce triste coup du sort*, il appela à l'aide.

"Merlon! Viens vite!"




*Comprendre : Sadisme du Meujeu

[Mornagest]

L'autre voleur accourut rapidement, et constata les dégâts : son collègue avec le bras réduit en miettes, et coincé derrière ce buffet. Il essaya de tirer, conjointement avec Dreiyan, mais le meuble semblait fermement bloqué contre le mur. Il jeta un coup d'œil derrière le buffet et parvint à comprendre ce qui s'était passé.

Par gestes, Merlon tenta d'expliquer au novice qu'il devait essayer d'actionner le levier dans l'autre sens.

[Dreiyan]

Pas facile. Son bras coincé derrière le meuble, il ne pouvait que difficilement le bouger. Ses os ayant été fissurés par le choc, tout mouvement lui causait une douleur intense. Il tenta néanmoins de remettre la main sur le levier, ce qu'il réussit relativement aisément. La respiration haletante, il fit légèrement pression sur le levier. Cela déclencha de vives douleurs dans son bras, mais il n'avait pas le choix. Soit il réussissait à abaisser ce levier, soit il passait la nuit le bras coincé derrière le meuble, pour être cueillit au petit matin par les miliciens...
Il respira un bon coup. Avant de mettre toute la force qu'il pouvait dans son bras meurtri, et d'abaisser ce fichu levier.
Comme prévu, il ne put retenir un cri de douleur.

[Mornagest]

Contre toute attente, il trouva encore suffisamment de force pour tirer le levier et faire ainsi suivre au meuble le chemin inverse de celui qu'il avait pris pour lui écraser le bras. Avec un nouveau grincement, le bras de Dreiyan fut libre. Il put constater que son coude pouvait maintenant se plier dans l'autre sens... il faillit tourner de l'œil. Merlon grogna, puis il sortit de sa poche une bourse qu'il avait trouvé alors que la nouvelle recrue s'amusait avec les pièges de la maison. Des petits cailloux roulèrent dans sa main lorsqu'il en vida le contenu. Ils brillaient dans l'obscurité, reflétant les quelques rais de lumière pâle que la lune daignait offrir à la nuit mélandienne.

Leur mission semblait accomplie, finalement... malgré la casse. Une famille massacrée, deux assassins inopportuns, et un bras réduit en miettes, c'était cher payé ; surtout pour les autres.

[Dreiyan]

La vue des pierres précieuses réconforta l'apprenti malfrat. Au moins ils ne rentreraient pas les mains vides, et l'honneur était sauf... même si son bête accident risquait de le faire passer pour le bleu qu'il était. Sans compter que son bras risquait d'être inutilisable un certain temps...

D'un signe de la main - la seule utilisable - il indiqua à Merlon qu'il était temps de déguerpir.

[Mornagest]

Retourner sur leurs pas ne fut pas évident : descendre dans les égouts avec un seul bras valide prit un temps fou à Dreiyan, qui s'affaiblissait rapidement à cause de sa blessure. Merlon devait fréquemment lui venir en aide pour lui éviter de glisser et chuter au fond du boyau. Mais ils parvinrent à atteindre le sol, et ils se remirent en marche vers la guilde.