[Quête : Tel est pris qui croyait prendre] Groupe 2 - Damant

[Taliesin]

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

La grande rousse le conduisit en bordure du village. Elle s'arrêta au pied d'un arbre tortueux, dont le tronc était dépourvu de branches jusqu'à une hauteur incroyable. c'est pourtant à celui-ci qu'elle lui ordonna de grimper.
L'ascension promettait d'être rude : les prises étaient rares, l'écorce glissante. C'était à se demander pourquoi, parmi tous les autres, apparemment bien plus accessibles, l'amazone avait choisi d'établir sa demeure au sommet de celui-là, précisément. Sans doute aimait-elle l'exercice...

[Damant]

Avec un sourire, Damant ressera les sangles de son sac de voyage.
Sa jeunesse dorée au Calimshan lui avait été bénéfique en bien des points.
S'il avait une grande gueule, ce qu'il admettait quelquefois par autodérision, il avait aussi passé d'innombrables heures à cotôyer et aider les serviteurs de parents bien trops occupés pour lui porter toute l'attention qu'il réclamait. Les secrêts des tâches ménagères, s'ils ne les pratiquait guère, ne lui était pas inconnus.

Il regarda là cîme de l'arbre, s'avança et pris un appui stable ; après une bonne inspiration pour se concentrer, il amorça son ascension avec aisance et régularité, une main et un pied, puis l'autre main et l'autre pied, chaque prise éprouvée d'une poussée avant de s'y maintenir.

Il sourit à nouveau.

Les murs du domaine de ses parents étaient aussi malaisés à gravir pour le néophyte ; il avait dû s'entrainer longtemps...

[Taliesin]

Il parvint au sommet sans embûches, quoi que l'effort ait été fatiguant : aussi entraîné fût-il, il avait le souffle court.
En prenant pied sur la plateforme entourant la demeure de l'amazone, il trouva cette dernière nonchalamment appuyée contre sa porte. Elle avait dû gravir le tronc - étonnamment large - par une autre face... et en un temps record. Malgré tout, elle ne se ressentait pas le moins du monde de son effort.
-Bon, pour que les choses débutent sur de bonnes bases... commença-t-elle sans lui laisser le temps de respirer. De tous, vous êtes la plus grande gueule, n'est-ce pas ? Et bien moi, je n'aime pas les grandes gueules. Alors, jusqu'à ce que je vous en donne l'autorisation, interdiction vous est faite de parler. Pour vous exprimer, utilisez vos mains, des grognements, je n'en ai cure, mais n'agitez pas votre langue ou je la tranche. Est-ce bien clair ?

[Damant]

Il reprit sa respiration en souriant, la fixant tout du long dans les yeux, puis hocha la tête pour acquiescer avant de la pencher sur le côté en accompagnant son geste de la main, une façon de dire :
"Je vous suis"

Bien qu'il l'eût exprimé à haute voix sans problème s'il avait été seul à devoir répondre de ses actes. Mais bon, les morts les disparitions, les regards de reproches, les explications à donner... tout cela était épuisant d'avance... qui plus est, elle l'avait demandée poliment et en le vouvoyant malgré tout... Il fallait bien se fendre d'un effort face à une fille si... rousse... Toute athlétique soit-elle...

[Taliesin]

L'amazone se détourna, ouvrit la porte et pénétra à l'intérieur de sa maison, invitant, d'un geste, Damant à la suivre.
Elle alluma une bougie qui dissipa quelque peu les ténèbres qui y régnaient. Pas beaucoup, malheureusement. Mais c'était suffisant pour sa vue elfique...
A la lumière ténue, dansante de la flamme, le naufragé put néanmoins constater que la pièce était emplie d'arcs, dont certains étaient en cours de fabrication. De flèches, aussi. Beaucoup.
-D'où venez-vous ? demanda-t-elle en se tournant à nouveau vers lui. Et quel est votre métier ?

[Damant]

Damant se redressa et pénétra à la suite de l'elfe dans l'atelier.

Il se massa l'épaule et essuya la sueur de son front avec son avant bras, en parcourant l'endroit du regard.
Il se tenait près d'une table de travail et avait pris entre deux doigt une pointe de flèche qu'il tenait à hauteur de son oeil pour apprecier l'ouvrage.

Belle technique...

Je m'appelle Damant Fenetdjo, je viens des déserts du Sud.
De la région du Calimshan.

Il reposa la pointe délicatement et se délesta de son sac, qu'il posa à un endroit libre de la table, farfouilla quelques instant et sorti deux parchemins et un morceau de velin avant de fixer à nouveau sa ravisseuse.

Cartographe.
Sourit et s'explique
Je suis un aventurier comme tant d'autres qui parcourent les royaumes. Mais je profite de mes voyages pour établir des cartes, coucher mes observations sur le papier et assurer ainsi mes vieux jours.
Voici le travail que j'ai effectué depuis mon départ de Luménis, les relevés astrals qui indiquent le chemin de l'île et le peu de ce que nous en avons parcourus jusque là.

Devant l'air suspicieux de la jeune femme.

Vous pouver les garder ou les détruires, nous devons prouver notre bonne volonté et je suppose que vous ne voudriez pas voir arriver d'autres étrangers sur vos terres.

Hausse les épaules, toujours souriant.

Personne ne le pourras faire à partir de mes travaux, considérez cela comme un gage de bonne volontée.

[Taliesin]

-Me voilà renseignée, fit elle en examinant les cartes. Néanmoins, un point m'interpelle...
Elle releva les yeux sur Damant, le dévisageant de son regard vert, pénétrant.
-Quand vous ais-je autorisé à parler ? Il me semblait pourtant avoir été claire sur ce point : ne pas utiliser votre langue tant que je ne vous en aurais pas explicitement donné la permission. Ce que je n'ai pas fait, ce me semble. Et, à dire vrai, j'étais curieuse de voir comment un bavard comme vous pourrait m'expliquer tout cela sans ouvrir la bouche.

[Damant]

Hausse les épaules

Je ne me rapelle pas que le terme "explicite" ait été explicitement mentionné... J'ai donc pris vos questions pour une autorisation implicite.

Soupire et s'adosse au plan de travail en croisant les bras

Mais soit, je vais donc me taire à nouveau et attendre cette fois ci votre accord Explicite puisque la chose est entendue...

[Taliesin]

HRP : Désolé pour le changement de couleur je reviens à la première et j'édite les anciens posts...

Elle parut hésiter... puis hocha la tête, comme pour elle-même.
-Très bien. Alors... j'aimerais que vous me... décriviez votre pays d'origine. Sans la langue, évidemment. Sans entrer dans le moindre détail, j'avoue qu'un bref exposé m'agréerait. J'ai toujours eu beaucoup de curiosité pour les contrées lointaines.

[Damant]

Damant sourit pour lui même et inspira profondément, frottant son index contre son bouc en réfléchissant.

Il prit la bougie et dégagea un pan de table, puis versa la cire en une nappe gondolée. Il reposa la bougie à côté et attrapa la pointe de flèche qu'il tapota contre son torse pour signifiait qu'elle le figurerait, puis la plante sur la cire fondue.
Regarde autour de lui, attrape de la sciure de bois et en saupoudre les "dunes" avant de s'éponger une nouvelle fois le front du dos de la main, puis un sourcil relevé, regarde une grosse goutte sur sa phalange et la fait glisser sur la pointe de fer le représentant, avant de se placer derrière la bougie, de la sciure dans une main.
Ainsi placé, avec la bougie devant lui, puis derrière la bougie, sa représentation du désert, il regarda l'elfe et feignant la chaleur en tirant sur son col avec une mine essouflée ; oriente la flamme de la bougie plus près encore de la scène avant d'ouvrir devant sa bouche sa main pleine de sciure et d'en souffler le contenu en imitant le bruit d'un vent chaud de tempête de sable.
Le feu proche de la flamme, faisant grésiller la sueur qui y avait été déposée.

Damant se relève en souriant, puis révèle une pleine poignée de sciure qu'il avait prise à terre après s'être accroupi à hauteur de table.
Peut être eut-elle crû qu'il allait la lui jeter en pleine figure car il crû discerner un imperceptible frémissement chez sa nouvelle geôlière

Sans s'en préoccuper d'avantage, il jette d'un geste large le contenu de sa main sur le plan de travail, puis se rabaisse au niveau de la table en mettant sa main en visière, figurant ainsi l'immensité et l'horizon de sable qu'il avait connu sur sa terre natale.

[Taliesin]

La rousse jeune femme l'avait observé avec attention et lorsqu'il en eut terminé, elle se fendit d'une moue dubitative.
-Quelle enfer cela doit être... murmura-t-elle. Comment des gens ont-ils pu vouloir s'installer là ? Comment a-t-on même pu y bâtir une nation ? Du sable a perte de vue et du vent. Au regard de cela, la forêt que bien des êtres craignent, et aussi rude fût-elle, paraît un paradis. Ou, au moins, un endroit où on ne s'ennuie pas comme un rat mort.

[Damant]

Damant haussa de nouveau les épaules et réfléchi un instant puis alla farfouiller dans son sac, en tira une de ses cartes, une bourse dont il tira une poignée de pièces et une des flasques d'eau qu'il tenait du coq et qu'il avait remplie à la source plus tôt dans la journée.

Il fit tinter la monnaie dans sa main, et la tendit à la rouquine qui après un instant tendis sa paume pour recevoir l'argent.
Il posa ensuite la flasque près du coin de table après lui avoir fait longer le bord pour figurer une rivière, et déposa enfin l'argent sur le désert factice qu'il avait construit.

Puis il fixa l'elfe, qui n'avait pas bougée, lui pris une pièce de la main, la posa sur la le désert, y pris la carte et la mit entre les mains de la guerrière ; il se tourna à nouveau vers sa "terre natale", y amenant par poses successives la flasque et interverti les pièce et le liquide.
La transaction était terminée...

Il réprima un soupir en se rendant compte de la stupidité d'une telle "vie"... Lui même n'arrivait pas à s'expliquer pourquoi les gens s'attachaient de la sorte à une terre si rude. Mais c'était la leur, voila tout. Même lui ne pouvait se défendre d'une affection pour ces paysages mordorés de sables infinis où chaque coucher de soleil semblait embraser le paysage entier de pourpres et d'ocres si lumineux qu'ils coloraient comme une peinture mouvante les murs si blancs des bâtisses.
Cependant, il doutait que ces élans poétiques soient une raison suffisante pour une population entière.
Le commerce et les guerres lucratives contre les barbares et les tribues orques valaient leur pesant d'or, endiguer le flot de ces envahisseurs antipathiques et restreindre leurs débordement loin des zones plus "faciles à vivre" était certainement une raison plus valable pour chaque crétins pétris de bravoure et de patriotisme que comptait les citées des sables.

Il balaya la sciure du revers de la main et s'adossa à la table. Après un instant, il repris des mains de l'elfe le parchemin, défit le rouleau et après l'avoir rapidement compulsé, le réenroula à l'envers, laissant visible à son extremité l'emblème Orque qui y était apposé et qui désignait un territoire peau-verte. Il souligna cette marque en la désignant et de cette extremité il tapota autour du désert en une demi douzaine de points circonscrits en demi cercle puis lâcha la carte sur la représentation et fermant les poings, les entrechoquat à trois reprises en émettant pour chaque un grognement ostensiblement balourd et primitif, puis haussa à nouveau les épaules en fixant sa chaperonne d'un air blasé, avant de croiser les bras et d'hausser un sourcil au dessus de son oeil valide en attendant la suite.

[Taliesin]

La dernière scène dépeinte par Damant, et surtout la manière dont il l'avait dépeinte, semblaient avoir beaucoup amusé l'amazone qui s'efforçait cependant de garder son sérieux.
-La présence de ces orques aux environs me confirme encore dans mon idée que s'installer au Calimshan relève de la folie ou du masochisme. S'y installer, ais-je dit : y naître, c'est différent. Quand on naît quelque part, d'abord, on n'a pas le choix, ensuite, on reste attaché à ces lieux. Enfin bref, je m'égare... Des orques et du commerce, donc. En plus du désert. Le commerce, je comprends que cela attire du monde : la soif de l'or, l'alléchante perspective de faire de juteux bénéfices... Ce sont des motivations aussi stupides que vaines, évidemment, et une énorme perte de temps, puisque le troc serait bien plus efficace et équitable... Mais la gente masculine succombe très facilement aux dites motivations. Comme à tant d'autre choses.
Elle soupira, l'air fataliste.
-En parlant de motivations... Pourquoi êtes-vous devenu cartographe ? Le plaisir du voyage ? La joie de dessiner des cartes précises et de contribuer à la connaissance du monde ? Le bonheur de les vendre un prix exorbitant aux personnes incapables de les tracer elles-mêmes ?

[Damant]

Il haussa une nouvelle fois les épaules, une nouvelle façon de s'exprimer bien commode, et acquiesca. Oui, laisser sa trace dans l'histoire de féérune, ne serait-ce qu'en paraphant une carte reconnue pour son exactitude, lui plaisait assez ; et disposer de liquidités était assez plaisant également. Mais il y avait autre chose et puisqu'il devait jouer franc jeu et que dans un cas comme dans un autre il n'aurait pas à rendre de compte de ses autres motivations (par la mort ou le départ de cette île où personne n'irait parler de lui)...

Il ôta son bandeau en grimaçant, mi grognant, mi marmonnant un mot qu'elle n'arrivat pas à saisir. Mot qui activa son artefact en lui faisant courir un frisson le long du l'échine ; prolongé par la sensation à découvert de sa cicatrice.

Il lui tendis avec un sourire en coin son avant bras découvert. zèbré d'estafilades diverses et hérissé de poils, une juste représentation du frisson de l'aventure selon lui.

Il jeta un coup d'oeil au bureau qu'il distinguait plus nettement et entrepris de répondre à la réponse qu'elle avait sous entendue ne pas comprendre, les orcs et le désir de s'en approcher. De façon succinte.
Il pris deux ou trois pointes de flèches non finalisées, les fit partir des dunes pour aller jusqu'à l'emblème orque, puis après avoir entaillé ce dernier de la pointe d'un des triangles effilés, les fit revenir à la cité représentée avant d'utiliser encore une pointe pour s'entailler légèrement l'avant bras. Receuillant le sang sur la pointe pour l'étendre en une ligne sur sa joue, figurant cette fois une blessure.
Il fit "parader" la pointe sur la cité de sciure et figura ensuite lui même le guerrier s'enorgueillissant de sa blessure en esquissant un pas martial et redondant, le menton haut et les sourcils froncés, torse bombé, avant de se laisser retomber de dos contre la table en se maintenant avec les mains, se voulant détendu bien que l'effet nauséeux qui accompagnait l'infravision de son artefact fut plus intense que d'habitude, ce qui le troublait un brin.

Toutefois, il avait répondu aux questions posées, elle ne pourrait l'en blâmer.
Il fronça les sourcil en la fixant de son oeil valide, la pierre noire sphérique nichée dans son orbite droite semblant dégager par une lente pulsation une légère et sombre aura rougeoyante aux subtiles variations pourpres.

[Taliesin]

Si l'elfe avait suivi les nouvelles démonstrations de Damant, son attention, comme l'on pouvait s'y attendre, s'était majoritairement concentrée sur l'artefact fraîchement dévoilé.
-Il pourrait vous attirer des ennuis, vous savez... dit-elle sur le ton de la conversation, en le désignant d'un geste de la main. Sans doute aurions-nous dû soulever votre bandeau bien plus tôt, mais il faut croire que nous ne sommes pas aussi indélicates que vous aimez à le penser.
Elle fronça le sourcils, concentrée.
-Outre vous permettre de voir dans le noir, a-t-il d'autres fonctions ? Quelqu'un d'autre peut-il voir au travers en même temps que vous ? Vous avez le droit de me répondre en parlant.

[Damant]

Il se massa la tempe du côté droit en répondant, après un vague sourire d'excuse.

Vous n'auriez pas pu savoir... D'ailleurs je ne me serais moi même pas attendu à tel objet si je n'avais eu à le porter.

Cet objet m'à été remis peu après la perte de mon oeil, par une amie de mes parents, magicienne. L'artefact est en pierre d'obsidienne, apparemment prédisposé à certaines formes d'énergies de la toile.
Il me permet d'avoir une aussi bonne vue que la vôtre, et ce pendant les six heures qui suivent son déclenchement. Il peut en outre être chargé d'autres sorts, comme un bâton de foudre peut l'être, ou un parchemin de transmutation par exemple.
Je les déclenches par une sorte de mot de pouvoir associés à la pierre.
Mais le fait que ce joyau soit encastré dans mon crâne me provoque quelques effets indésirables. Une vague sensation de nausée pour l'infravision habituellement...
Je suis resté dans les vapes plusieurs heures après l'utilisation d'un sortilège d'éclair que j'avais fait mettre en attente.

Il contient actuellement un sort de dissipation de la magie, qu'un de nos compagnons disparus avait incanté à mon attention avant notre départ. Et en dehors de la vue dans le noir, inhérente à la pierre ; je ne peux avoir qu'un seul sort chargé à la fois.

Soupire en s'asseyant à demi sur le bord de la table, essayant de trouver les mots qui résumeraient le mieux.

Je ne suis pas très versé en techniques magiques. Je me contenterais de vous répeter ce que celle qui me l'a posé m'a dit. Cette pierre au vu des circonstance dans lesquelles j'en aie eu besoin à été faite de manière à pouvoir acceuillir un sortilège unique, comme un fourreau n'acceuille qu'une épée. Elle à étée enchantée de manière à me permettre de voir dans l'obscurité également. Pour pouvoir avant tout prendre soin de moi dirons nous ; dans le même désir, elle à été rendue perméable à toute tentative de manipulation ou de divination. Son seul défaut est de luire, certe faiblement, mais assez pour être remarquée dans l'obscuritée totale.
De l'endroit que je vous décrit depuis tout à l'heure, l'orgeuil martial et la grandiloquence de la bravoure et de la "dévotion" sont les valeurs les plus abouties. Si cela attire le commerce, cela attire également la convoitise de ceux qui n'ont pû s'enrichir par leurs propre faits d'armes... Le désert à ses danger et ma cité abrite également les siens.

Après un nouveau sourire à sa geôlière :

Quant à dire que j'aime à penser que vos méthodes sont une définissions en elles mêmes de votre caste, loin s'en faut. Ce n'était là que constatations et réactions âpres autant que les vôtres auprès de nous de prime abord.

Hausse les épaules.

Mais la réalité est un concept inhérent à la vision qu'en à l'observateur, très subjectif. Et l'objectivité arrive peu à peu avec la connaissance du sujet.

[Taliesin]

-C'est exactement pour cela que vous êtes à ma garde, répondit-elle d'un ton neutre. Pour que j'apprenne à connaitre le sujet que vous constituez, et pour que, le moment venu, je rende vous concernant des conclusions aussi objectives que possible.
Elle lorgnait toujours son œil artificiel.
-Je ne sais pas si vous avez remarqué... les propriétés de cette île, l'influence qu'elle exerce sur la magie. Si oui, je m'étonne que vous consentiez à garder à un endroit si stratégique de votre personne un objet si dangereux, potentiellement. Qui sait s'il ne va pas se détraquer ? Fonctionner de manière totalement imprévue ? Sinon exploser, purement et simplement ? Sans parler des effets secondaires insidieux qu'il pourrait avoir sur vous...

[Damant]

Damant afficha un petit sourire en coin et passa sa main dans ses cheveux pour les repousser en arrière et dégager son visage.

La pierre à été posée pour les raisons que j'ai évoqué, après que j'aie perdu mon oeil. Plus que de remplir mon orbite, elle me sert à ne pas me retrouver pris en désavantage façe à certaines personnes qui pourraient voir en moi une continuitée fâcheuse de ceux qui étaient opposés à leurs malversations...
Cet artefact ne peut être soumis au caprices d'un sorcier voulant par son intermédiaire m'atteindre ; et elle à été conçue en ce sens selon les préceptes de la toile.
Ici, la toile elle même est remise en cause, fusionnée, fragmentée ou que sais-je?
Il se peut effectivement que ses propriétés aient "mutées" comme me l'indique ce mal de tête persistant qui aurait déjà disparu en temps normal.

Haussant les épaules

Quoiqu'il en soit, depuis le temps que je la porte... La pierre fait partie de moi, au sens propre comme au sens figuré, m'en défaire ne me viendrait pas à l'idée, ce serait comme vous recommander de vous arracher l'estomac parce qu'une flèche dedans vous tuerais certainement. Elle fait partie des "règles du jeu" me concernant, elle m'a sauvée la mise un bon nombre de fois ; si elle doit causer ma perte, elle le fera, ça rétablit l'équilibre des choses.

[Taliesin]

Elle haussa les épaules et écarta les mains, l'air de dire "Faites donc comme vous voulez". Ce qu'elle dit, d'ailleurs, quoi que sous une forme un peu différente.
-A votre guise. Néanmoins, ne vous étonnez pas si cela, en plus de toute le reste, vous attire un surcroît de méfiance de la part de mes sœurs. Ne serait-ce que parce qu'elles n'auront pas envie d'exploser avec vous, le moment venu.
Elle se détourna enfin de l'artefact.
-Vous parlez de l'équilibre des choses... Seriez-vous l'un de ceux qui le croient primordial ? Qui essaient de le préserver à tout prix ?

[Damant]

Il écarta ses mains à son tour avec un sourire

Je n'ai jamais aménagé mes voyages pour d'autres que moi, chacun apporte son lot d'aptitudes et de risques, celui qui grimpe le plus vite aux arbres est aussi celui qui à le plus de chance de faire se casser la branche qui vous rompra le cou.

La migraine passait enfin, il l'observa un instant dans l'étrange rougeoiment qui la recouvrait sous l'effet de l'infravision.
Il haussa un sourcil en réfléchissant rapidement et pencha la tête de côté.

Disons que je ne serais pas fervent admirateur d'un guerrier de deux mêtres de haut capable de jeter trois éclairs et deux boules de feu au même instant...

Oui, j'aime que les choses et les chances soient équilibrées...
Que la main du barbare soit plus forte que celle du sorcier mais son esprit plus faible et plus lent, que l'arbalête soit plus puissante, mais plus longue à recharger que l'arc, que celui qui porte des bottes de rapidité soit plus vite fatigué que les autres. J'aime que le chasseur qui est adroit chasse un gibier capable de l'encorner plutôt que celui qui ne pourra se défendre.
J'aime être le plus agile comme j'aime ne pas être le plus fort, parce qu'à vaincre sans péril on triomphe sans gloire comme le disent certains ; ou plutôt parce qu'à vaincre sans péril il n'ya pas ce petit frisson qui fait que l'aventure mérite de porter ce nom.

Pour cela également, je suis reconnaissant du fait qu'utiliser mon "plus" m'apporte un moins comme ces maux de tête, proportionnellement au sort préparé également. Si je reste sur le carreau une bonne heure après avoir été forcé d'utiliser le sortilège de dissipation, ce ne sera qu'un juste retour des choses...

La regarde un instant et devant son air extatique, de conclure :

Ces mages ont leur magie mais aussi l'aveuglement de leur rancoeur.
Nous avons nos compétences variées mais aussi très peu d'informations.
Dans cette situation comme dans n'importe quelle autre à vivre, j'aime sentir que les choses sont équilibrée, que chacun à ses chances..
Qu'un paysan soit capable de renverser un tyran ou qu'un loup puisse se débarrasser de ceux qui le chassent.

[Taliesin]

Elle eut un sourire indéchiffrable.
-Si j'ai bien saisi votre... philosophie, vous devez donc trouver tout naturel que votre grande gueule vous attire nombre d'ennuis, et qu'elle soit en partie cause de votre situation actuelle ? Vous devez même trouver dans celle-ci, dans les incertitudes quant à sa conclusion, le frisson qui donne tout leur sel à vos pérégrinations ? Et quelle désavantages, quelle compensation voyez-vous dans notre position qui, ce me semble, est bien plus assurée que la votre, que celle de vos compagnons ?

[Damant]

HRP : j'ai édité mon age dans ma fiche, 21 ans c'était trop juste et jouer mon personnage comme je le fait avec un âge si jeune faisait un peu redondant, il a donc 25 ans, comme ça, ça se rapproche de mon vrai âge et du coup ça fait un peu plus crédible

Il lui sourit d'une pareille façon en acquiescant.

J'adore m'attirer des ennuis... d'aucuns diront que ça vient du manque d'attention que me portaient mes parents, mais quoiqu'il en soit c'est une habitude que j'ai prise depuis un moment.
Et puis en m'attirant des ennuis j'entretient régulièrement mes capacitées pour m'en sortir.

En outre, nous parlions peu avant de ces terres auxquelles nous sommes attachés, de cette "patrie"... Je n'ai plus accès à la mienne ; alors je voyage et je m'adonne aux activitées les plus interressantes que l'on puisse vivre, dangereusement ou non.
Puisque je n'ai plus de point d'attache où me rendre, me reposer et retrouver des amis proches, je vit en veillant à ne pas avoir à me retourner à aucun moment sur ma vie en la jugeant pas assez remplie.

Hausse les épaules.

Je ne ferais sûrement pas de vieux os ; ou peut être dans quelques années aurais-je trouvé une certaine stabilité auprès d'une contrée ayant un petit "plus" qui m'aurat touché, ou auprès d'une personne bien particulière.
Mais pour l'instant, ce ne sont là que prospections du possible...

Relevant le regard vers elle.

Quant à ce que nous sommes en train de vivre et ce seront la des paroles subjectives je vous l'accorde.
Il me semble que pour notre part, le désavantage est d'être majoritairement pourvus d'appareils reproducteurs externes, l'avantage lui, est d'être encore en vie après une attaque d'un équipage de pirates plutôt étrange, un naufrage, une attaque de méduse géante et le conseil farouche d'amazones non moins farouches..
Pour votre part et selon mon avis personnel et tout aussi subjectif. Votre avantage est dans votre force de caractère, de conviction et votre solidarité féministe ; qui sait combien de femmes des continents n'auraient pas levées le petit doigt face aux réactions machistes que vous avez vécues.
Personnellement et sans chercher à vous caresser dans le sens du poil, je pense que si un homme lève la main sur une femme qui n'est pas une guerrière disposée à se battre, celle ci est en droit, voire même en devoir de lui briser une chaise sur le crâne.
L'égalité qui est parfois utopique selon les régions où l'on se trouve est pourtant dans la lignée de l'équilibre que j'aime retrouver. Les femmes qui me plaisent sont celles capable de vivre la même vie que la mienne, de m'en apprendre comme je peux en apprendre à d'autres.
Il me semble que cette citation est à propos, pour la femme et l'homme : "Ce n'est pas derrière les barreaux d'une cage mais dans la pureté, la force et la vivacité de son état sauvage que l'on admire un tigre"
Avec un sourire amusé en la regardant
... ou une tigresse... si vous préférez.

Après un temps

Je vous comprend comme je viens de le dire en ce sens qu'une femme derrière ses fourneaux n'est pas pour me plaire ; nous devons tous manger, peu importe qui chasse ou qui cuisine tant que chacun est capable et en mesure de faire et l'un et l'autre.

Pour ce qui est du désavantage de votre position, je dirais qu'elle se situe dans le fait de devoir toujorus être sur le qui vive, de se montrer toujours en facade du mode de vie que vous prônez au lieu de le vivre simplement et enfin de n'avoir pas à votre disposition cette sérénité de vivre en paix comme chacun le voudrait au fond de soi, de sentir le danger pour vous ou pour vos soeurs chaque fois que la forêt s'agite.
Dit comme cela, ça peut sembler peu de chose, mais avec le recul et le temps, c'est éreintant.

Désignant du pouce sa confection.

Nos murs d'albâtres peuvent sembler aussi réconfortants que possible, il n'empêche que tout le monde sait que les orques peuvent nous mettre en pièce le jour où ils auront compris qu'en s'alliant ils nous détruiront. Cela se ressent comme un grondement sourd en fond sonore de votre vie.
La différence étant que vos "orques" sont ou étaient vos familles.

[Taliesin]

La grande rousse éclata de rire.
-La comparaison est osée... mais pas dénuée de sens. Nos mâles sont aussi brutaux que des orques, et, en matière de stupidité, ils n'ont rien à leur envier. Ils doivent déjà s'être divisés entre clans rivaux, s'occuper à se combattre les uns les autres... A moins que les mages ne les gardent fédérés.
Elle redevint sérieuse.
-Vous parliez à l'instant de solidarité féminine. Permettez-moi de vous détromper : nous ne sommes pas les seules à l'éprouver. Il en va ainsi de part le monde. Simplement, dans vos contrées, les hommes veillent à garder les nôtres sous contrôle, à les surveiller afin qu'en se serrant les coudes, elles ne puissent renverser leur domination. Ajoutez à cela l'éducation qu'on leur impose : on en fait des servantes, des esclaves, des épouses soumises. Mais l'éducation à ses limites... Je gage que, partout, des femmes ne s'en laissent pas compter et prennent le contrôle de leur propre existence.

[Damant]

Il hocha la tête, apparemment ses réponses avaient étées satisfaisantes puisqu'elle abordait maintenant un autre sujet.

Vous ne me détrompez pas ; comme je l'ai énoncé à votre chef, j'ai déjà rencontré une autre tribue de femmes aux valeurs similaires aux vôtre, bien que moins oppressantes car moins oppréssées.

Les femmes des royaumes sont ce qu'elles se donnent les moyens d'êtres par ailleurs.

J'ai vu autant de femmes au foyer maintenue à leur place par de gros rustres que de maris aimants malheureux auprès d'épouses castratrices, vénales ou infidèles.

Et comme j'aime côtoyer ce genre de personnes, j'ai également vu nombre de femmes au caractère flamboyant, à la personnalité marquée et capable de rivaliser d'astuce, d'ardeur et de courage avec n'importe quel être pensant des royaumes.
Il suffit juste de s'abolir non pas des lois ou du juste, mais des conventions ancrées dans l'esprit collectif.

Ma peau est dorée et brunie par le soleil, mais il existe plus au sud encore des terres des hommes dont la peau est presque aussi noire que celle des drows.
Si en cheminant sur la côte mitoyenne à l'épine dorsale du monde j'ai eu affaire aux brimades des peuples à la peau laiteuse, ces hommes à la peau noire sont jugés par certains comme un peuple inférieur, égal aux peaux-vertes.
Il n'empèche qu'en face de leurs détracteurs, ils font montre d'autant de savoir, de culture ou de talent que n'importe qui.
Ils se donnent les moyens d'être plus que ce que l'on pourrait attendre d'eux en faisant fi des préjugés, et sans avoir à massacrer les autres pour imposer leur vision.

Pour exemple, certaines camarades d'aventure imposent tout naturellement le respect par leur assurance assumée que si certains gros lourdeaux s'avisaient de les railler, ils se retrouvaient rossés dans l'instant sous les vivats d'une foule paritaire..


Sourit pour lui même à cette évocation

[Taliesin]

Son regard s'était durci.
-Ces hommes dont vous vantez l'attitude... Ne tentez-vous point de les ériger en exemple que vous me conseillez de suivre, sous couvert de simplement les louer ?
Elle se redressa contre le dossier de sa chaise.
-Et, pour revenir à ce que vous avez dit précédemment... Se libérer des conventions est chose relativement facile, quand on est un homme. L'esprit d'aventure, la désobéissance ou, au moins, la turbulence de la jeunesse sont relativement bien vus, les concernant. On ne les encourage pas toujours, les anciens, les parents maugréent, mais... Somme toute, ces jeunes intrépides sont des hommes, n'est-ce pas. Turbulents, aventureux, ils le sont par nature. Il faut juste attendre que se jeunesse se passe pour les voir rentrer dans le rang. Et si elle ne se passe pas, ma foi, qui dit que, sur cette voie périlleuse, ils ne trouveront pas la gloire ? Malheureusement, tous ces traits de caractère ne sont pas tolérés, pour les jeunes filles. On les brime, on les ramène dans le rang, on les renvoie à leurs responsabilités de futures épouses, de futures mères. Rares sont celles qui parviennent, malgré toute la pression qui pèse sur elle, à suivre leur instinct, a faire ce qu'elles veulent. Les autres... sont brisées, même si elles ne le montre pas. Où essaient de tirer le meilleur profit de leur sort. Il n'y a pas d'autre explication à la sous représentation des femmes parmi les explorateurs, les aventuriers, les marins, les militaires...

[Damant]

Il se redressa pour faire quelques pas dans la pièce en s'étirant.

Nous allons dissiper un malentendu, j'usais du terme "hommes noirs" d'une façon générique. Le terme peuple eut été plus approprié, car les deux sexes étaient représentés parmis ceux qui firent réviser le premier jugement réducteur les concernants

Après un instant

Je vous l'accorde, les hommes ont plus facilement l'absolution de leurs ainés concernant leurs coups d'éclats.
Mais écoutez vous les réponses aux questions que vous me posez ou vous contentez vous d'entendre le son de ma voix?

La fixe un peu plus intensément

Chaque personne est ce qu'elle se donne les moyens d'être.
Qui peux vous forcer à vous marier? à vous restreindre? à accepter l'inacceptable?
Que ce soit regrettable ou naturel, c'est la loi de la nature qui prévaut.
Si le rustre lève la main sur la femme, elle doit le frapper plus fort, s'il réitère son erreur, il faut qu'elle le frappe plus fort encore. Et si cet âne tente de lui intimer sa conduite par la violence, qu'elle lui montre donc la force de ses convictions.

Les seules personnes pouvant nous empêcher de vivre selon nos aspirations sont celles que l'on croise dans les miroirs.

S'appuie dos au mur face à l'elfe, les bras croisés

Je n'ai pas plus valeur à me battre à la place des opprimés que vous. Il est malheureux que nombres de femmes se soient laissées aller à prendre pour argent comptant ce qui ressort du carcan des habitudes, mais c'est à elles de se montrer plus fortes encore et à elles d'assumer leur désir de liberté.
Se battre ici contre les hommes qui vous ont flouées est une juste réaction.
Tenter de briser des étrangers comme mes compagnons pour "venger" celles qui souffrent ailleurs n'aideras en rien ces dernières...

Parcourant la pièce du regard un instant avant de se refixer sur sa compagne par la force des choses

Ma mère était de ces femmes qui ont su claquer les portes et porter des coups. Elle à assumée ses désirs et était déjà aventurière avant que mon père ne se lance sur la même voie et qu'il s'y rencontrent. Elle a fait de sa vie ce qu'elle en a voulue, même au moment de fonder une famille et de s'installer durablement. Mon père m'a appris à tenir une épée, ma mère...

Déliant un bras pour se gratter le menton, fais siffler l'air d'une flexion rapide et maîtrisée du poignet, laissant passer un instant pendant lequel la lame qui venait de se ficher entre les pieds de la sculpturale rouquine vibra avec un son clair.

...ma mère m'as appris à lancer le couteau...

Levant les mains avec un sourire pour prouver qu'elles étaient vides, les poses ensuite sur ses hanches :

Ainsi qu'à lire, à écouter, à comprendre et à connaitre...
C'est à une femme, cette femme que si telle avait étée mon intention je devrais mon salut ou que vous devriez votre trépas.
Car c'est à elle que je dois ma vocation.
C'est également elle qui m'a confectionnée ces vêtements, sur sa propre initiative et selon ses propres connaissances. Et si vous vous donnez la peine de ramasser cette lame et d'apprécier en professionelle sa qualité indéniable, sachez que c'est à l'aide de sa seule volontée et de quelques semaines d'observation chez un artisan forgeron puis d'applications dans son propre atelier que la même femme à étayée ses connaissances d'idée personnelles pour arriver à se résultat.

Je sais de quoi je parle lorsque je dis que l'accomplissement est un acte de pure volonté.

Sourit de façon plus détendue, un peu pour lui même.

[Taliesin]

L'amazone, nullement impressionnée par sa démonstration, le toisait désormais avec une mine hostile et ne se donna pas la peine de ramasser l'arme.
-Vous étiez moins insupportable quand vous vous contentiez de pantomimes, lâcha-t-elle sèchement. Sitôt qu'on laisse à votre langue le loisir de s'agiter, vous devenez aussi pontifiant qu'un prêtre prosélyte. L'assurance est une qualité, si elle est modérée ; mais dans votre cas, elle confine à l'aveuglement crasse et à la pure prétention. Du haut de vos, quoi ? trois décennies, vous assénez des avis péremptoires qui paraîtraient encore déplacés dans la bouche d'un sage plusieurs fois centenaire. Écouter, comprendre, connaître ? Voilà des choses dont vous semblez bien incapable.
Elle croisa les bras sur son opulente poitrine.
-Un jour, peut-être, vous ouvrirez les yeux et verrez que, non, tout n'est pas qu'une question de volonté et que, malgré tous les efforts déployés, tous les moyens mis en œuvre, on ne peut pas toujours parvenir à être ce que l'on voudrait. Il y a bien des contraintes, bien des éléments objectifs, bien des forces contraires qu'on ne peut écarter d'un revers de main. Vous parlez de loi de la nature ? Croyez-vous que nous mériterions le titre d'être pensants, si nous nous contentions de cela ? Croyez vous que des civilisations auraient réussi à naître, à s'épanouir, à prospérer, si l'on s'en était tenu à la loi du plus fort ? La civilisation a justement pour but de palier à cet état primitif des choses, de ménager, à chacun, les mêmes chances de parvenir à ses fins... sans pour autant écraser les autres. La volonté est une part non négligeable de chaque être, évidemment. Mais, seule, elle ne suffit pas. Pas toujours. En réalité, elle suffit rarement : pour quelques réussites, combien d'échecs ? Et ceux qui ont échoué ne le doivent-ils qu'à leur propre incompétence ? Non. Je le disais, il y a des contraintes, il y a des forces, il y a des dieux. Les plus méritants ne sont pas toujours récompensés ; les moins méritants suivent parfois des routes pavées d'or. Et, en général, ce sont eux qui se targuent d'être arrivés où ils sont par leurs simples efforts. Eux qui en appellent à la loi de la nature. Eux qui se gardent bien de songer aux autres... Qui veut peut, disent-ils. Dites-vous. On tient le discours qui nous arrange, n'est-ce pas ? Ce serait trop dangereux de se remettre en cause... Mais sachez que si nous avions appliqué cette loi de la nature... Nous nous serions servis de vous et de vos compagnons pour nous reproduire. Puis nous vous aurions massacrés sans merci. Heureusement que tout le monde n'agit pas de la manière que vous prônez...
Elle sourit.
-Votre mère semble être une femme d'exception, bourrée de qualités. Je comprends votre fierté à son égard, et j'en suis heureuse, quelque part. Néanmoins, aussi forte et parfaite soit-elle, elle a commis une grave erreur : elle a omis de vous apprendre l'humilité. J'espère pour elle que vous ne ferez pas cet apprentissage au seuil immédiat de la mort.

[Damant]

Perdant son sourire, s'avance vers elle et s'accroupit à l'endroit où sa dague s'est fichée pour reprendre cette dernière avant de toiser l'elfe à la chevelure flamboyante de sa position avec un regard étrangement sombre.

Ne faites pas semblant de ne pas comprendre ce que je veux dire en détournant mes phrases de leur sens premier.
Le pouvoir change de main et est distribué partout dans le monde parce que des personnes pleines de volontées savent marcher de concert et faire valoir leurs idées sans que sang et larmes ne soient versés systématiquement. Mes paroles sont peut-être pompeuses en un sens, mais les vôtres le sont tout autant.
Vous vivez en harmonie avec votre environnement mais pourtant louez avec une intriguante sureté les mérites d'une civilisation qui là où elle passe troquerait chaque parcelle de verdure pour un pavage censé relever la qualité du "pauvre sol" que la nature lui offre ; sans respecter celle ci.
Vous vous portez en hérauts d'une égalité et d'un équilibre très juste de chacun et chacunes, mais pourtant vous réfutez le fait que pour se sauver des griffes de mâles imbus d'eux même et de leur "supériorité", il faille faire montre d'une volontée assez forte pour se rebeller, alors même que vous l'avez toutes faites vous même!

Qui ne se retrouve pas dans les paroles qu'il prononce? Pas moi en tout cas!

Plus sec.

Et ma mère... N'avait rien omis de m'apprendre...
Je suis fier d'être le fils d'une telle femme, fier des valeurs qu'elle et mon père mon transmises et fier également de savoir que mon avis est le reflet de celui de celle qui m'as mis au monde. Ma forfanterie pourras me couter aussi cher qu'elle l'à déjà fait, mais au moins ne serait-je pas surpris de ce qu'il pourrait m'arriver à cause d'elle.
Une des dernières choses que je tient de mes parents est qu'il ne faut jamais, homme ou femme, se montrer faible ou douter de sa valeur et de celle de ses convictions façe au danger ; que l'humilité est à garder pour les personnes qui méritent que l'on se permette d'être soi même auprès d'elles car elles ont prouvées leur amitié.

Et si je ne m'abuse, c'est dans la pérénnité de ce même conseil avisé que vous vous comportez envers moi en cet instant.

[Taliesin]

-Je me contente d'agir comme vous agissez, de vous renvoyer ce que vous affichez. Vous êtes arrogant, je suis arrogante. Tout à l'heure, vous étiez agréable, je l'étais également. C'est une belle illustration de l'expression "l'on récolte ce que l'on sème. Pour le reste...
Elle le gratifia d'une moue méprisante.
-La notion de "nuance" vous semble totalement étrangère : je n'ai pas nié l'importance de la volonté. Je l'ai juste relativisée. Pareil en ce qui concerne la civilisation : oseriez-vous traiter les elfes d'être non civilisés ? Avez-vous souvent visité leurs villes ? Aussi développées soient-elles, elles ne s'imposent en rien à la nature : elles s'y inscrivent. Quant à l'humilité, là encore, vous manquez cruellement d'expérience et de recul. Être humble ne signifie pas forcément baisser les yeux et courber l'échine. C'est surtout se remettre en cause, accepter que l'on n'a pas toujours et d'emblée raison. Cela permet d'apprendre de ses erreurs, notamment, chose fort utile. En ce sens, moi et mes sœurs nous montrons humbles : nous vous offrons l'opportunité de nous prouver que notre prime jugement, vous concernant, était mal fondé.

[Damant]

Pris d'une écrasante lassitude, fais pivoter sa cheville droite pour se laisser couler dans un soupir sur son séant, en avant sur la gauche de l'elfe.

Vous avez raison, c'était arrogant... Pardon...

Avec un sourire faible.

Je suis un humain, et mes deux décénnies et demi si elles ne m'ont données la science infuse, peuvent au moins me donner l'assurance de savoir de quoi je parle car ne parlant que de ce que je sais...
N'y voyez pas là une nouvelle forfanterie.
Je sais ce que la vie tend à me réserver, de la façon par laquelle je la vis.. Mais je n'ai aucune envie de la vivre autrement.
Et de mon "jeune" point de vue, c'est le fait de relativiser encore et encore qui empèche bon nombre de personnes, de femmes, de se donner les moyens de vivre la vie qui leur plairait, d'aimer les personnes qu'elles désirent aimer ou d'avoir comme je préfère le faire des regrets sur mes actes plutôt que des regrets de n'avoir pas tenté telle ou telle chose.

Pour ce qui est des cités... Je suis un humain et vous m'opposez des visions relatives à ceux de ma propre race pour étayer vos paroles, je parlait donc des cités humaines.
Bien que je pourrais prendre pour exemple le fait que les peuples elfiques ne tentent pas d'inculquer le respect de la nature aux hommes en leur déclarant la guerre mais en ouvrant les yeux des seuls responsables.

Ici, vous et moi en ce moment même nous ne sommes plus deux êtres en hostilité l'un envers l'autre.
Tout à l'heure devant le village entier, votre "humilité" de nous laisser vous prouver notre différence, nous avons pu la réclamer au terme d'une impressionante série de palâbres alors que vous aviez déjà décidées de nous éxécuter.

Ce qui tend vers le conseil qui m'avait été donné, l'humilité n'est d'aucune connivence avec l'hostilité. Et alors, jusqu'à cet instant, nous étions encore inscrits dans les termes de l'hostilité. Dictée par la raison et la prudence, mais effective.

La fixe alors, sourcil relevé, le regard moins dur.