[Quête : Tel est pris qui croyait prendre] Groupe 2

[Taliesin]

-Il y a de la cohérence, oui... répondit l'amazone. Concernant les buts des mages, ils me semblent évidents : ils veulent s'échapper de l'île. Pour retrouver leur liberté définitive... ou pour se venger. Et, pour atteindre cette liberté ou cette vengeance, ils sont prêts à tout, et d'abord à éliminer tous ceux susceptibles de s'opposer à leurs projets.
Elle observa le groupe dans son ensemble.
-Les stratégies que vous suggérez sont intéressantes. Mais les objections soulevées par ce jeune elfe - elle désigna Zaiu - sont pertinentes. Et j'en ai d'autres à vous opposer. Messire... - elle regarda Damant -, vous semblez partir du principe que nos hommes sont possédés, utilisés comme des marionnettes. Or, nous n'en croyons rien. Nous avons au contraire tout lieu de penser qu'ils agissent en grande partie de leur propre chef. Et il n'est pas impossible que si les mages les informent qu'une partie d'entre nous les attaque, ils y voient une possibilité... de s'en prendre à notre village, dont le nombre de défenseurs serait réduit. Ensuite, vous postulez que votre groupe, grossi de quelques-unes des nôtres, serait susceptible de détruire les mages. Là encore, je ne suis pas d'accord. Ils seraient à peine moins nombreux que nous ; de plus, ils ont été capables d'annihiler ou de soumettre une garnison importante, entraînée, aux aguets. Notre seule chance de les vaincre est donc de marcher sur eux avec toutes nos forces.
Elle soupira.
-Mais marcher sur eux de toutes nos forces suppose que nous sachions nos arrières sûres. Et elles ne le seront pas tant que rôdera la menace de nos mâles. C'est donc à elle qu'il faut nous en prendre en priorité : en les éliiminant, nous assurerons la sécurité de nos filles, de nos anciennes. Nous nous assurerons qu'ils ne viendront pas renforcer les troupes des mages. Nous nous donnerons toutes les chances de triompher de l'ennemi.

[Kasumi]

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

La dernière intervention de la chef des elfes laissa un sentiment de doute glacer le dos du rôdeur. Il n'était plus question d'effectuer quelques reconnaissances voire de récupérer des artefacts. Il n'était pas non plus question de brouiller les pistes en évitant que des pisteuses faire l'aller-retour entre les deux campements. L'elfe suggérait bien d'éliminer toute menace et il n'y avait qu'un moyen d'y parvenir à en juger par l'hostilité qui régnait entre les deux communautés. Dès lors, Kasumi ressentit un abattement qui le dissuadait d'intervenir à nouveau. De toutes façons, les décisions semblaient prises pour le meilleur ou certainement pour le pire. Le rôdeur connaissait bien ce sentiment d'invulnérabilité qui caractérisait ce qui souhaitait la vengeance et qui poussait à de terribles erreurs. Il l'avait partagé étant adolescent et plus récemment lors de l'occupation de Luménis. A chaque fois, un carnage s'en était soldé.

[Arthur de Faisanlys]

Arthur avait écouté les stratégies successives se dessiner sans réellement savoir où fixer sa concentration. Il n'avait jamais été très calé en grands plans de bataille et autres. Gamin, il n'avait jamais aligné des soldats de bois dans la boue du jardin pour inventer de titanesques batailles sous les massifs de rhododendrons. Non, il était partisan de foncer dans le tas et de viser les yeux. Dans une forêt très enchevêtrée, c'était la catastrophe assurée : il y avait toujours une liane, un scorpion ou une flèche empoisonnée pour contrecarrer votre charge.
Il percevait cependant les humeurs belliqueuses des uns et les envies de temporisation des autres. Il ne comprenait pas bien pourquoi Astrée et Kasumi doutaient de la parole des elfes. Lui-même était convaincu de leur honnêteté... Avaient-elles dit ou fait des choses propres à les faire hésiter ? Ou bien répugnaient-ils simplement à l'idée de se battre ?
Arthur était persuadé d'une chose : rester inactif alors qu'une injustice, un meurtre, était en train de se commettre sous nos yeux, c'était être complice. C'était être coupable. Assister sans bouger. Au nom de quoi ? La justice avait besoin d'implication, de courage, d'abnégation, de sacrifices. Ces elfes avaient été massacrées par des fous. Ils devaient cesser de nuire.
Alors pourquoi tergiversaient-ils ? Cela semblait presque criminel.

[Zaiu]

L'esprit de Zaiu travaillait furieusement, ce qui était pour lui plutôt inhabituel ... Mais passons ... Que savait-il ? Il poursuivit sa réflexion à haute-voie, absorbée par le nœud gordien à défaire ... Sinon à trancher !

Les mages ne sont pas tous seuls dans leur tête ...
... Ils sont puissants ....
... ... Ils veulent s'échapper et se venger ... Ils ont réussit à diviser une tribus d'elfes...

... Il y a une seule ville sur cette île ...

Quel casse-tête ...

... Ils veulent la ville ?!

[Voyageuse]

Astrée n'écoutait pas les réflexions à voix haute de Zaïu. Les elfes voulaient massacrer ceux qui avaient été leurs époux, leurs frères, leurs pères, leurs fils. Comment avaient-ils pu en arriver là ? Ironie du sort, ce faisant, elles condamneraient leur clan, leur lignée, ne pouvant avoir de descendance. Elle aurait aimé connaître l'engrenage qui les avait amenées à ça, elle aurait voulu comprendre... Quel rôle les mages avaient-ils joué ? Quel était véritablement l'état d'esprit actuel des hommes ? Non, elle ne voulait pas s'engager à un massacre aveugle qui était sans doute davantage mu par un esprit de vengeance qu'un esprit de protection. Et elle avait soigneusement écouté les arguments de Damant, meilleur stratège qu'elle : il était irraisonné de ne pas s'attaquer d'abord aux plus forts de leurs ennemis.
Bien sûr, elle comprenait les arguments des elfes, de leur point de vue. Etant donné la vision qu'elles avaient de la situation, leur stratégie se justifiait. Mais leur visoin de la situation n'était-elle pas déformée par la rancoeur nourrie à l'égard de leurs hommes ? Ceux-ci étaient-ils réellement prêts à s'attaquer à elles, à les éliminer ? En un sens, si la haine entre les deux factions était telle que les femmes étaient prêtes à éliminer les hommes... l'inverse pouvait être vrai.

Elle soupira. Elle ne voyait pas quel argument opposer, même si elle était convaincue que les elfes faisaient fausse route, qu'elles se trompaient de priorité. Que pouvait-elle dire, que pouvait-elle faire ? Elle ne voulait pas participer à un massacre....
- Je persiste à penser qu'il vaut mieux attaquer les mages avec toutes nos forces intactes, je pense que vous faites fausse route en vous focalisant ainsi sur les hommes de votre clan. Même si je comprends votre colère. Mais... j'ai peur de participer à un massacre injustifié, j'ai peur que parmi ces hommes se trouvent des innocents qui n'ont fait que suivre le mouvement par crainte de représailles, de peur qu'on s'en prenne à eux pour se venger de ce qui avait été fait par les autres. Je ne veux pas participer à une vengeance aveugle...

Cela n'apportait rien au débat. Elle allait sans doute se retrouver mise à l'écart de l'action. en avouant ainsi ses réticences. Mais tant pis.

[Damant]

Damant acquiesca de nouveau.

En dehors de l'aspect éthique qui pourrait rebuter certains d'entre nous ; je pense qu'effectivement, si l'un des deux camps ennemis doit se préparer à notre venue parce que nous seront en train d'attaquer l'autre et qu'il le sauront ; je préfère que ce ne soit pas les mages...

Vous vonnaissez vos hommes, ou plutôt votre peuple. S'il vous sera possible de détecter ou deviner les pièges préparés par ceux là s'attendant à notre venue. Il sera éminement plus difficile de prévoir et détecter les pièges que des mages avertis poserons à notre attention particulière. Personne ne connait le fond de leurs motivations et personne ne peux savoir à quoi s'attendre venant de la magie en ces lieux...

[Taliesin]

L'expression de l'amazone s'était faite plus dure en entendant les paroles d'Astrée. Mais c'est à Damant qu'elle répondit en premier.
-Je suis d'accord que les mages ont des pouvoirs plus imprévisibles. Mais donc, vous proposez d'attaquer lesdites puissances imprévisibles avec toutes nos forces, tout en laissant derrière nous, prête à s'abattre sur nos filles et nos anciennes, prête à nous prendre à revers, la puissance prévisible d'une armée de cent elfes meurtriers, prêts à toutes les extrémités ? Vous voulez que nous nous jetions tête baissée dans cet étau ?
Elle reporta son attention sur la rôdeuse.
-Un massacre injustifié ? Une vengeance aveugle ? Mais avez vous compris ce qui s'est passé ici, par tous les dieux ? Votre compagnon vous a-t-il raconté l'histoire de l'elfe qui l'avait mis à l'épreuve ? De ce qu'avait fait le fils de celle-ci ? Vous souvenez-vous que j'ai perdu ma mère, assassinée par mon père et mon frère ? Le fait que nous ayons été attaquées, massacrées avec une sauvagerie sans nom vous laisse-t-il de marbre ? Et ces prétendus innocents dont vous parlez, s'ils se sont joints à la curée, s'ils ont rougi leurs mains au sang des nôtres, ne sont-ils pas aussi coupables que tout le reste ? Sachant ce que nous avons vécu, sachant de quoi sont capables nos hommes, vous voudriez que nous partions en guerre en laissant sans défenses celles de nos enfants que nous avons pu sauver de l'hécatombe ? Vous savez ce qui s'est produit, vous avez pu écouter nombre de témoignages dont la sincérité n'a pu manquer de vous toucher, vous avez passé du temps parmi nous, avez appris à nous connaître, à voir, je crois, que nous n'étions pas maléfique... Et pourtant, malgré tout cela, vous parlez de problèmes éthiques ? De... vengeance aveugle ? Je vais le dire comme je le pense : face à vos hésitations, face à... votre indifférence à nos maux, c'est à se demander si vous êtes du côté des victimes... ou des bourreaux.

[Voyageuse]

Astrée sentit la chaleur lui monter au visage durant l'exposé de l'elfe. Elle devait être écarlate. Mais l'indignation la saisit en entendant la dernière phrase. Elle s'obligea à se calmer en inspirant profondément avant de répondre.

- Je suis du côte de la justice... Je sais les horreurs que vous avez vécues, même si j'ai du mal à comprendre l'engrenage qui a permis d'en arriver là. Je sais la gravité de ce qu'ils ont commis, je sais les horreurs que vous avez traversées, et je comprends votre colère. J'ai juste du mal à croire... qu'ils soient tous mauvais, tous coupables. Je suis désolée, je peux vous paraître naïve, mais je crois généralement qu'il existe du bon en chacun... Et je ne peux m'empêcher d'imaginer que peut-être certains ont seulement été trop lâches pour s'opposer aux autres, sans prendre part par eux-mêmes aux violences... ce qui les rend complices, certes, mais ce n'est pas tout à fait pareil. Enfin, je n'étais pas là, je ne peux pas juger. C'est simplement... que je peine à imaginer un tel carnage, une telle violence généralisée. Un tel mal. A moins d'être téléguidés par les mages, mais vous dites que ce n'est pas le cas. Ca me semble tellement... tellement horrible, d'en arriver là...
Elle secoua la tête, baissa les yeux.
- Je manque sans doute d'expérience...

Mais qu'était-elle donc venue faire dans cette galère ? Elle ne voulait tuer personne... Ces individus devaient être jugés, un par un, par une autorité impartiale, et condamnés en fonction de ce qu'ils avaient fait, individuellement. Pas tous exécutés sans distinction. Mais c'était impossible sur cette île qui ne semblait relever d'aucune juridiction supérieure. Qu'allait-il se passer ? Que pouvait-elle faire au milieu de tant de haine ?

[Kasumi]

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

Le rôdeur tiqua devant l'insulte faite par l'elfe à sa compagne. Il s'avança pour se placer à côté d'elle après qu'elle eut répondu :

- Nous sommes tous prêts à nous battre pour défendre les plus faibles d'entre vous. Mais aller directement à la rencontre de vos anciens compagnons et tous les massacrer est une autre affaire. La plupart d'entre nous ne sont pas des soldats, tous comme les vôtres sans doute, bien que nous ayons tous connu de nombreux combats. Peut être devrions nous nous en tenir au plan initial : celui de récupérer les anciens artefacts de votre peuple. Quelles pourraient être nos chances de surprendre les elfes sur leur propre territoire ? S'il y a la moindre chance de les capturer sans recourir à de telles extrémités.

[Damant]

Avec un nouvel haussement d'épaules, avant que le débat ne s'enlise encore plus.

... Ou alors peut être faut il décider sur l'instant de qui restera en arrière pour protéger les plus faibles d'un éventuel détachement et de qui est près à prendre la responsabilité de tuer tout ce qui porte une arme dans le camp adverse sans se soucier de la culpabilité réelle du personnage dans ces tristes évènements.

Fais part de la deuxième possibilité avec un relent de détachement surjoué.

De toute façon, que les hommes décimes les femmes ou que les femmes annihilent les hommes, dans quelques centaines d'années, il n'y aura plus personne sur ce caillou ; autant aider celles qui nous ont acceuillies et dont la légitimité de conscience est compréhensible.
Le temps que les ans mettra à prouver qu'il n'y aura au bout du compte que des perdants dans cette guerre, nous serons rentrés sur le continent pour assister à des centaines d'autres situations fratricides aussi stupidement insoluble que celle-ci.


Sentant être allé un peu loin, rajoute a l'attention de la chef de clan en la fixant.

Je respecte votre façon de penser, comme j'ai du respect pour la "tutrice" à laquelle j'ai été affilié ; cependant, il faut bien avouer qu'au delà de la vengeance et de la prévention d'un nouveau massacre, cette situation fais de personnes aussi interressantes qu'Adara ou vous même de tristes pantins de tragédie. De ce genre de tragédie qui ne finira bien pour aucun des acteurs sur la longueur.
... Mais je ne suis pas là pour discuter du bien fondé de vos désirs. Si telle est à vos yeux la seule solution possible et qu'il faille passer par ce massacre pour achever notre "mission" et pouvoir retourner sur les continents, ma lame est vôtre.

[Zaiu]

Zaiu pense qu'Astrée se pose trop de questions ... Mais en même temps, vous n'avez pas l'air de vous être trop posée au moment d'accepter cette aventure ... Etrange ...

Les elfes sauvages avaient donc un plan tout ... sauvage et qui servirai en plus d'exutoire. Si bataille il y a, elle serait féroce et impitoyable. Le couple devait le savoir d'où leur réticence. Pour Zaiu, bien sur, la vision de la chose était plus simple : "Distribution de Gnons sous les tropiques", "Sauvages Savatages de derrières" et "grande fête avec les amazones" (un héros peut-il se permettre de laisser un peuple si fier s'éteindre ?!)
Après une grande claque dans le dos d'Arthur :

On est prés à châtier du vilain contre une nouvelle soirée avec nos juges respectives Houarf houarf houarf !

Tentative de détente d'atmosphère ...

[Taliesin]

Mais l'amazone, loin d'aller dans le sens de Zaiu, resta grave et sérieuse.
-Je vous sais gré de songer à l'avenir de notre peuple, dit-elle à Damant. Vous imaginez bien, cependant, que nous avons cette question à l'esprit. D'ailleurs, comme j'ai pu le dire à plusieurs reprises, nous comptons bien épargner les plus jeunes garçons, ceux qui ne sont coupables de rien. Nous avons bon espoir qu'ils puissent, à nouveau, intégrer la communauté. Pour le reste...
Son regard balaya le groupe, s'attarda un moment sur Kasumi et Astrée.
-Je crains que les considérations éthiques ne soient trop prégnantes dans vos stratégies. Or, nous sommes en guerre : il nous faut donc nous montrer du plus froid pragmatisme. Sans quoi, nous courrons à la défaite.
Elle se détourna, alla ouvrir un coffre dont elle tira deux dagues, puis piocha une grosse pomme écarlate dans une corbeille de fruits. Enfin, elle revint près de la table.
-Parlons donc pure stratégie. Imaginez que cette surface représente l'île. Les dagues sont les deux armées pour l'heure distinctes de nos ennemies : celle de nos mâles, celle des mages. La pomme figure nos forces conjointes.
Elle disposa les objets sur la surface de bois : l'une des dagues au sud, l'autre à l'est. La pomme au nord.
-Voici, en gros, nos positions respectives... Nous avons tout lieu de croire que les mages - elle désigna la dague est - sont restés dans leur partie de l'île, celle qu'occupaient les Luméniens, avec la prison, le village, les vieilles tours de pierre. Nous avons tout lieu de croire, aussi, qu'ils ne s'aventureront pas dans nos jungles profondes : ils ne les connaissent pas, y courraient trop de dangers en plus de celui que nous représentons. Il nous faudra donc aller les chercher sur leur terrain. Mais si nous le faisons tout de suite...
Elle déplaça la pomme.
-...nous courrons le risque d'être pris en étau. D'avoir face à nous les mages et leurs anciens geôliers, s'ils les ont "convertis. D'avoir derrière nous nos mâles, qui pourraient décider de nous prendre à revers, si leurs maîtres ont vent de notre approche et leur en font part.
Elle déplaça les dagues, enserrant le fruit.
-Je vous laisse imaginer le résultat : nous serions massacrés. Aucun général ne prendrait le risque de se mettre dans une telle position... De surcroît, il y a la possibilité que nos mâles, même s'ils ne répondent pas à l'appel des mages, s'en prennent à notre village sans défenseurs. Bien sûr, nous pourrions scinder nos troupes : envoyer un groupe attaquer les mages, laisser l'autre au village. Mais ce serait potentiellement catastrophique : si tous les mâles attaquent nos forces restées ici, ils seront en surnombre, triompheront. S'ils prennent à revers le groupe envoyé face aux mages, le carnage sera encore plus expéditif que si nous étions tous allés dans cette direction.
Elle remit fruits et armes dans leur position initiale.
-En revanche, si nous attaquons d'abord nos mâles, en combinant toutes nos forces...
Elle déplaça la pomme vers la dague sud.
-Nous pourrions bénéficier de l'effet de surprise ; nous bénéficierions, en tout cas, de votre apport, auquel nos mâles ne s'attendent pas. Et les mages ne voleraient pas à leur secours : pourquoi quitteraient-ils leurs positions, pourquoi se découvriraient-ils, pourquoi risqueraient-ils la périlleuse traversée des montagnes puis de la forêt ? Bref : nous n'aurions qu'un ennemi. Dont nous pourrions triompher.
Elle balaya la dague qui tomba au sol.
-Débarrassés de cette menace latente sur notre village et sur nos arrières, nous pourrions marcher sur les mages, sans plus risquer d'être pris en étau. Nous aurions récupéré les artefacts, de surcroît. Et déjà remporté une victoire retentissante. Bref : nous mettrions toutes les chances de notre côté.

[Voyageuse]

Tactiquement, le plan proposé se justifiait parfaitement. Et s'obstiner à le contredire n'aurait mené à rien, Astrée le savait. Les dés étaient jetés, ils allaient attaquer les elfes avant les mages.
Elle baissa la tête et ne dit mot. Elle n'était pas venue pour ça. Pas pour tuer des gens probablement envoûtés, pas pour risquer de tuer parmi eux des innocents. Elle craignait le massacre.

Lorsque Damant avait parlé, elle avait failli répondre qu'elle ferait partie de ceux qui resteraient en arrière pour protéger les plus faibles. Elle avait hésité. Et elle hésitait toujours. Bien sûr, cela lui éviterait de participer à une bataille dont elle ne voulait pas... mais c'était faire l'autruche, puisque la bataille aurait lieu de toute façon, qu'elle y soit ou non. Cela lui évitait juste d'avoir à tuer. Mais si elle proposait de rester en arrière... cela la séparerait de Kasumi. Or, elle avait suivi l'expédition simplement pour ne pas se ronger les sangs en se demandant s'il était en danger, pour être avec lui et pouvoir le secourir en cas de besoin. C'était sans doute illusoire, certes, mais c'était la seule raison de sa présence dans cette île de malheur. Si elle le laissait partir au combat et restait en arrière, elle serait malade d'inquiétude. Mais si elle l'accompagnait au combat... qu'y ferait-elle, puisqu'elle ne voulait tuer personne ? Peut-être pourrait-elle soigner des blessés... Mais si elle se retrouvait au cœur du combat, elle risquait de se retrouver obligée d'y participer. Ne serait-ce que pour défendre ses compagnons.

Tout à son dilemme, elle se ferma à ce qui l'entourait, les yeux fixés au sol. La décision était prise, alors peu importait les arguments qui seraient échangés maintenant. Elle devait décider si elle suivait, ou pas. Mais avait-elle vraiment le choix ? Au fond d'elle-même,elle savait qu'elle ne pourrait pas rester en arrière si Kasumi y allait. La situation était sans issue...

[Zaiu]

Comment comptez-vous nous employer ? Formerons-nous une troupe à part entière ou serons-nous réparti dans vos forces ? Zaiu n'a jamais participé à une opération d'une telle envergure ... Il est un peu excité et nerveux aussi ...

Aussi ...

Et il désigna la tenue amazone qu'il portait.

Zaiu ne saurait aller au combat vêtu ainsi, il ne voudrait pas salir la jolie tunique de Lyriael ... Oh ouui ! Des tatouages ! Zaiu en veut pour être protégé contre le Mal ! Certaines tribus de Lorien le font ! Et vous ?! ... Pas dans la mienne nous pour des obscures raisons ... Je crois que nos anciens ont le torse velu ! C'est pour ça qu'ils interdisent les tatouages !! Quel manque de discernement...

Zaiu s'imaginait déjà en pourfendeur sauvage et zélé semant la mort sur la champs de bataille par la puissance de son cri de guerre et par l'horreur qu'inspireraient ses tatouages à l'ennemi ! Il ne manquait qu'une chose de plus percutant que quelques décibels s'échelonnant dans une gamme d'aigu avec quelques soubresauts incontrôlés.

... Des armes seraient aussi bienvenues : mes gnons sont plein de vertus mais ne tranchent pas ... Ou alors il faudrait cogner longtemps sur la même personne et au même endroit ...

[Damant]

Le discour (et le train du rp ) s'enlisait, après la dernière intervention de l'elfe, puis celle de Zaïu, il fit un pas en avant vers la table après avoir ramassé la dague balayée à terre et, après l'avoir retournée adroitement et nonchalemment entre ses doigts, la planta dans la pomme et l'abandonna en l'état pour se tourner vers l'assemblée.
Puisque nous n'avons apparemment pas d'autre alternative, autant se mettre au travail tout de suite...

Avec un regard à Astrée qu'il sentait contrariée, exprimant ainsi à haute voix sa pensée précédente :

Comme dans toute guerre il y aura des morts, autant ne pas en faire partie. Refuser le combat est un point de vue qui se défend, en d'autres circonstance j'aurais laissé ce peuple laver son linge sale en famille ; mais coincés sur ce caillou, nous n'avons pas de rel choix, c'est donnant donnant et ces mâles sont autant un danger pour nous dans notre entreprise et nos chances de retour aux continents que pour elles.
Et puis, en tuer certains c'est parfois en protéger plus encore...

[Voyageuse]

Astrée n'avait rien à répondre à ceci. Elle comprenait les raisons, elle comprenait la logique du plan. mais elle se voyait mal se lancer dans une discussion philosophique sur la valeur de la vie humaine, sur le fait que rien ne justifiait jamais qu'on tue... Vision apparemment trop peu partagée à en juger par le nombre de guerres ici-bas. Et certainement pas partagée par Damant ni les amazones. Mais c'était sa conviction, à elle, et elle se refusait à tuer quiconque... sauf éventuellement dans l'urgence, pour sauver une vie... Et encore !

Elle se contenta donc d'acquiscer légèrement de la tête à l'attention de Damant, pour signifier qu'elle comprenait son point de vue... mais pas pour signifier qu'elle le partageait. Et tant pis s'il l'interprétait ainsi. Ce n'était ni le moment ni le lieu pour débattre, et de toute façon le débat aurait été peine perdue : ils avaient des opinions si diamétralement opposées qu'aucun des deux ne convaincrait jamais l'autre.

[Kasumi]

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

Kasumi était de plus en plus mal à son aise par la tournure des débats. Il sentait la tension évidente de sa compagne ce qui ne faisait rien pour arranger son humeur. Bien qu'il crut les amazones sincères quant aux exactions commises par leurs compagnons qu'elles leur avaient rapportées, le demi-elfe sentait toujours une réserve par rapport à toute cette histoire. La coïncidence avec l'arrêt des communications de la garnison et la possible mutinerie des mages était un peu trop parfaite pour ne pas avoir influencé les évènements. Avec des mages tout était possible pour ce qu'il en savait, peut être même avaient-ils manipulés les souvenirs des elfes. Le rôdeur craignait de se faire l'acteur d'une tragédie qui aurait pu être évitée. Pour autant, les arguments et le plan d'attaque étaient logiques et la seule façon d'avoir une chance de réussite.

[Arthur de Faisanlys]

Arthur percevait les tensions dans la pièce, mais il était habitué à obéir aux ordres, sans trop les discuter, surtout quand ils débordaient de bon sens et de rectitude. La justice le démangeait. Il avait écouté Elwen, il la savait blessée, il était de son devoir de venger son peuple. C'était une nécessité, comme respirer, boire et manger. Et dormir, aussi. Il espérait que tôt ou tard, les plus réticents de ses compagnons comprendraient qu'à ménager le Mal, on le laisse fructifier. La seule pensée d'un nouvel assaut des mâles lui donna un haut le coeur. Leur vilenie avait été sans bornes. Alliés aux mages, ils trouveraient bientôt les moyens de quitter cette île, et Talos seul savait ce qui adviendrait alors des communautés côtières lorsqu'ils poseraient le pied sur Hélonna.
Quoiqu'avec un peu de chance, c'était peut-être sur Dorrandin qu'ils iraient s'échouer. Peut-être finalement n'était-ce pas une si bonne idée de les neutraliser... S'ils allaient semer leur démence jusqu'à Mélandis... Mauvaise idée ! Ils se joindraient certainement aux forces démoniaques de la cité pervertie, renforçant encore les forces maléfiques qui rampaient dans les environs. Non ! Il fallait agir !
" Quand nous mettons-nous en route ?" demanda-t-il.

[Taliesin]

-Dès que possible... répondit l'amazone. Demain, probablement. Après-demain, si d'aventure les préparatifs prenaient plus de temps que prévu. D'ici là, vous êtes libres de vaquer dans le village comme bon vous semblera. Et ceux qui désireront ne pas participer à l'expédition en auront également la latitude : ils pourront demeurer ici jusqu'à ce que cette première menace soit éliminée.
La réunion était manifestement terminée.

HRP : si vous voulez faire quelque chose de particulier avant le départ, allez-y ! Sinon, en route pour de nouvelles aventures !

[Damant]

Après la réunion, le bretteur retourna avec ses compagnons dans leur cahute pour manger un morceau, vérifia es affaires et sorti faire un tour après avoir posé son sac sur sa couche.
Il avait pris son arbalète, décidé à faire changer la corde par une de celles qu'utilisait Adara.
Il se tourna sur le seuil de la porte pour voir si quelqu'un d'autre voulait se rendre "en ville"

(pour répondre le temps que tout le monde soit près pour le départ, s'il y a du rp solo on le reprend dans les topics persos utilisés avant pour nos épreuves? ce sera moins brouillon)

[Kasumi]

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

Kasumi ne prononça pas un mot pour sa part tout en suivant le reste du groupe. Il se sentait extrêmement mal à l'aise par la situation dans laquelle il se retrouvait. Une fois de plus depuis le désastre du naufrage, il se demanda ce qui l'avait poussé à tout risquer pour se rendre sur cette île. Evidemment, il se sentait une attache et des responsabilités envers Luménis et avait jugé noble la cause pour laquelle il s'était engagée. Mais il n'avait pas prévu de se retrouver confronté à un génocide et à se retrouver embraqué par la vengeance de ses survivantes. Malgré tout, il se sentait incapable de rester en arrière pendant que ses compagnons prendraient le risque d'accompagner les guerrières. Animé de sentiments contradictoires, il aurait voulu pouvoir se retrouver loin de tout cela, seul avec Astrée qu'il sentait encore davantage perturbée par toute cette sombre histoire.

[Voyageuse]

Astrée suivit le groupe, tête basse. Elle n'arrivait pas à se résoudre à participer à une telle action, animée, il lui semblait, davantage par un esprit de vengeance qu'un esprit de justice. Elle tournait et retournait les arguments dans sa tête. Bien sûr, elle comprenait les raisons des amazones. Mais elle ne se voyait pas se lancer là-dedans, sachant que ce serait probablement un massacre. Peut-être ferait-elle mieux de rester en arrière. Et tant pis si ça passait pour de la lâcheté.
Elle n'osait regarder pas Kasumi. Lui était habitué à ce genre de mission. Il avait déjà eu à tuer, souvent sans doute. Elle le voyait subitement sous un autre jour... Bien sûr, il ne s'engageait que pour des causes justes, mais ensuite... il allait jusqu'au bout ! Ils en avaient déjà parlé, d'ailleurs. Une fois ou deux. Cela lui paraissait si loin...

Elle se dirigea vers sa couche. La nuit porte conseil... Demain, elle déciderait si, oui ou non, elle les accompagnerait. Si elle le faisait, elle tenterait de rester en arrière, en soutien, pour soigner les blessés... et de veiller sur Kasumi. Ou alors, elle le laissait aller seul, après tout c'était son boulot, ce genre de mission, elle ne lui servirait à rien, il connaissait son affaire. Mais elle ne serait pas tranquille si elle restait ainsi en arrière... Il fallait qu'elle suive...
Pour la millième fois, elle se demanda ce qu'elle était venu faire ici. Et ne trouva pas de réponse.

Et Léo, se demanda-t-elle soudain ? Qu'allait-il faire au milieu de tout ça ? Peut-être ferait-elle mieux d'aller prendre de ses nouvelles. Elle espérait que son désespoir morbide serait un peu passé, mais en doutait fort. Et s'il allait mieux, ou faisait semblant... voudrait-il se joindre à la mission ? Elle priait pour qu'il ne fasse pas cette erreur.
- Je dois aller voir Léo, souffla-t-elle à Kasumi. Je reviens vite....
Elle préférait ne pas mettre tout le groupe au courant de l'état du jeune garçon, et se contenta de saluer Damant discrètement d'un signe de tête avant de s'éloigner, dans la direction opposée. Elle réfléchirait au retour...

[Zaiu]

L'humeur massacrante d'Astrée et Kasumi était à elle seule un attentat de la pire espèce contre le moral des troupes luméniennes pourtant peu nombreuses ... Zaiu commençait à être sérieusement agacé et le fit savoir en faisant mine de se questionner à voix haute durant le trajet :

Zaiu se demande pourquoi certaines personnes décident d'arborer des armes ... Peut-être n'ont-ils pas entendu l'histoire Gustav Fermou ... Un guerrier humain tellement empli de principes et de complexes qu'il a essayé de négocier avec des trolls qui assiégeaient son village au motif qu'ils mourraient de faim ...

Là-dessus, le jeune elfe toujours plein d'histoires à deux pièces d'or, obliqua pour quitter le groupe.

Zaiu va réviser son direct du droit !

Il arpenta alors le village à la recherche d'équipement, et de quelques guerrières voulant bien faire quelques passes d'armes avec lui ... Ou tout autre de chose d'un peu physique d'ailleurs

[Damant]

Après que Zaïu les eus quittés et qu'il eu répondu au hochement de tête d'Astrée par un sourire, il regarda tour à tour Kasumi, Arthur et les Luméniens pur souche avant de s'en aller dans les ruelles du village à son tour.
C'est là qu'il apprit, en s'approchant d'une cabane plus grande que les autres, éclairée et animée d'un incessant va et vient, que c'était un genre d'infirmerie et que Joon, allité, avait contracté une fièvre tropicale et était tombé dans une inconscience lourde et tenace.
(comme ça c'est fait à lui de décider s'il guérira au cour du jeu, s'il repasse dans le coin)

Après s'être enquis de son état de santé, il flatta Outshi d'une caresse et sorti, croisant le chat de la nébuleuse assis sur le rebord d'une "fenêtre" d'un air impérieux et somnolant.

Il arriva enfin au pied de l'arbre de l'archère et, distinguant de la lumière, entreprit son ascension après avoir passé la sangle de son arbalète à son épaule.

http://www.baldursgateworld.fr/lacouron ... amant.html

[Arthur de Faisanlys]

Les décisions avaient été prises, Arthur était rasséréné. Il sentait tout son être se préparer à la bataille. Ce n'était pas la première fois qu'il fallait mener un combat désespéré. Ils avaient pris les armes contre les Morféens. Beaucoup avaient péri. Mais ils avaient vaincu sans frémir. Ils n'avaient pas hésité. Lathandre avait illuminé leur voie. Les choses en seraient ainsi, aujourd'hui, sur cette île. La lumière avait besoin de bras vigoureux, déterminés, il en ferait partie. Peut-être mourrait-il. Mais ce serait un sacrifice bien mince s'ils l'emportaient contre la lie qui pervertissait ces lieux enchanteurs. Il songea au panorama somptueux, à la forêt immense, qu'Elwen lui avait fait découvrir dans les branchages du grand arbre. C'était suffisant pour donner ce qu'il avait de plus cher, et d'unique, son existence. Et arrêter les mages... Luménis entière comptait sur eux. Le conseil. Des hommes, des femmes, des enfants innocents. Son père. Il frémit.
Il devait s'entraîner. Et se trouver une épée moins encombrante que son arme énorme. Il s'en fut donc musarder entre les cabanes des elfes, à la recherche d'un semblant d'armurerie. Après, il lui faudrait enchaîner suffisamment de pompes pour rattraper toutes celles qu'il avait omises ces derniers jours.

[Zaiu]

Une bien énergique après-midi s'écoula. De-ci de-là, les gens s'affairaient à préparer l'assaut imminent : armes, projectiles, vivres, remèdes anti-tourista pour les luméniens etc ... Zaiu avait fini par trouver quelques guerrières qui peaufinaient leurs techniques en des joutes autant endiablées que respectueuses. Il se joignit à elle et peu de temps après, Arthur fit son apparition avec sa nouvelle arme de paladin perdu dans la jungle (une épée moins longue). Il fit quelque passe d'arme avec Zaiu qui lui, essayait une paire de lames courtes (ce type de combat l'avait grandement aidé sur la Nébuleuse). On ne parla bientôt plus que des deux escrimeurs dont la notoriété venait du paladin dont les aisselles arboraient des exubérances velues assez cocasses. De son côté, Damant avait pu tendre et détendre sa corde ... la nouvelle hein ! Celle de son arbalète bien sûr ! le reste ne pouvant s'exprimer librement sur un forum tout public. Tandis qu'Astrée avait réussi à traverser cette longue mi-journée sans se créer un ulcère, Kasumi avait repoussé la limite de sa placidité naturelle : plus de 5 heures sans qu'un sourcil ne bouge. Quant aux autres personnes, leur qualité de pnj font qu'ils peuvent se passer de résumé de la "journée de préparatifs"; qualité qui en feront aussi sans doute des futures victimes, ce qui permettra aux survivants de déchainer une juste fureur vengeresse !

Après encore d'autres détails que chacun prendra soin de notifier dans son prochain post, l'armée des amazones étaient en branle (si je suis dire) !


HRP : BAAAAAAAAAAAAAAAAASTON !!!!!
Je ne sais pas si je fais bien de prendre ainsi les devant mais c'est un electro-choc anti pataugeage !

[Taliesin]

HRP : Hum, théoriquement, c'est au mj de décrire ce genre de choses Mais comme globalement, ça rejoint ce que j'avais prévu. Je vais enchaîner...

Les amazones n'ayant pas été avares en matière de fournitures diverses, les rescapés se retrouvèrent bien mieux pourvus qu'ils ne l'avaient été depuis leur naufrage. Vêtements de rechange, armures pour ceux qui le désiraient - de cuir, exclusivement, mais d'excellente facture -, armes de corps à corps - fabriquées à partir du métal récupéré sur le Rivage des Ossements -, armes de jet pour qui en voulait - leurs arcs n'avaient pas leur pareils - et jusqu'à des traits variés, dont certains étaient empoisonnés. En revanche, Damant ne put obtenir les deux carreaux spécifiques qu'il espérait : les amazones étaient peu coutumières de ce genre de manipulations, lesquelles, de surcroît, compte tenu des propriétés étranges de l'île, pouvaient s'avérer particulièrement dangereuses... Si le bretteur désirait malgré tout obtenir lesdits traits, il faudrait qu'il tente de les réaliser par lui-même.
Un après-midi et une soirée bien chargés, ainsi qu'une trop courte nuit, s'écoulèrent. Puis ce fut l'aube, le rassemblement de l'armée, les prémisses du départ.
Si certains Luméniens désiraient rester en arrière, c'était le moment où jamais.

[Voyageuse]

Astrée avait passé la nuit à tourner et retourner le problème dans son esprit. Elle comprenait la logique du plan des elfes, elle comprenait leur blessure, leur colère, leur désir de vengeance. Et elle ne se faisait guère d'illusion sur ce qui se passerait : une fois engagée, la bataille serait sans merci tant la haine accumulée était vive. Si elle y allait, elle serait obligée de tuer, sans doute... peut-être que celui qu'elle tuerait avait tué avant, peut-être aussi qu'il serait innocent. Et même s'il ne l'était pas... non, jamais elle ne pourrait tuer.
Les yeux grands ouverts, elle avait observé Kasumi endormi à côté d'elle. Si elle le laissait partir seul là-bas, elle ne le reverrait peut-être pas. Il risquait d'être blessé, ou tué, sans qu'elle ait la moindre possibilité de lui venir en aide. Elle ne se le pardonnerait jamais... Et pourtant... Il l'avait fait si souvent, il avait participé à tant de combats... Il n'avait certes pas besoin d'un chaperon.

Au petit matin, la mort dans l'âme, elle annonça à son compagnon, puis à la cheftaine du village, qu'elle préférait rester en arrière à aider à protéger les plus faibles de la tribu contre une attaque éventuelle, quelle qu'en soit la source. Elle préféra taire la vraie raison, qui était qu'elle ne voulait pas - ne pouvait pas - se décider à participer à un combat qui risquait de tourner à une vengeance sanglante et aveugle. Elle ne se sentait pas capable de tuer un homme, et cela risquait d'être une gêne pour ses compagnons, qui ne pourraient pas compter sur elle comme compagnon d'arme. Elle risquait de devenir le point faible de leur équipe, et sa présence serait peut-être plus nuisible que bénéfique, si Kasumi en venait à négliger sa propre sécurité pour assurer la sienne. Non, il valait mieux qu'elle reste en arrière... et tant pis si elle se rongeait les sangs. Au pire, elle enverrait Prince des Frelons vérifier ce qui se passait si elle angoissait trop.

La suite ici

HRP : je suis absente à partir du 10 juillet au soir, pour 4 semaines environ, peut-être un peu plus. Mais je reviendrai, n'espérez pas être définitivement débarrassés d'Astrée

[Kasumi]

Quête : Tel est pris qui croyait prendre

La décision d'Astrée ne surprit pas tant que cela le rôdeur. Il avait passé une mauvaise nuit à ressasser les évènements depuis leur naufrage et leurs perspectives dangereuses du lendemain. Au matin, quand la jeune femme était venue le trouver, il avait immédiatement senti qu'il en avait été autant pour elle-même. Quand elle avait dit vouloir rester en arrière, il avait envisagé de rester avec elle mais elle l'en dissuada d'un simple regard. Bien que cela le navre de la quitter, ne fut-ce que pour quelques jours, il était soulagé d'une certaine façon. Il n'avait pas envie de la savoir en danger. Mais il se rendit compte aussitôt que si leur mission échouait, s'ils laissaient à leur adversaires une chance de riposter, Astrée pouvait très bien se retrouver seule à défendre le village. Cette pensée l'horrifia mais les décisions étaient déjà prises, irrévocables.

[Zaiu]

Zaiu fit de bien beaux rêves cette nuit-là : il chargea seul une ligne de mages psalmodiant, et, d'un seul passage, en décapitait la moitié ; puis, une trentaine d'elfes sauvages mâles fourbes et sadiques avaient profiter de cette instant pour s'en prendre à la cheftaine !! Malheur à eux ! Car dans son rêve, Zaiu est le bras armé de la justice ! Et celui-ci peut s'étendre à l'infini ! Ainsi, sans même faire un pas, son bras puissant s'allongea comme ... comme ... On va arrêté le songe ici parce qu'en se levant, Astrée s'était cogné contre le lit du jeune elfe. A moins que ce ne soit Arthur ou Damant qui ronflait trop fort.
Après quelques ablutions visant à être présentable face à toutes ses guerrières (oui, SES parce que Zaiu n'était pas encore tout à fait sorti de son rêve), il sorti hardiment de la cahute commune. Il avait revêtu une bien belle armure de cuir et ceignit ses deux épées courtes à la ceinture. Un sac contenant quelques provisions (ainsi que de la gnôle et de la citronnelle locale), un joli arc et son carquois, un bandeau frontal pour retenir le mèches rebelles qui ne voulait pas rester attaché avec les autres en une glorieuse queue de cheval (de bataille). Ouf ! Ca pèse un peu sur les épaules tout ça ... Surtout, ce sac de nourriture. Dans sa hâte, il n'avait pas demandé à quelle distance se trouvait la tribus mâle...
Voila donc le Zaiu avançant hardiment au milieu des femmes d'armes ainsi rassemblées, s'approchant au maximum de l'endroit où allait parler les chefs. Il était un soldat ! Il était parmi ses semblables, des gens de combat qui allaient lutter pour une noble cause ! La tension était palpable : une énergie féroce, sauvage et vindicative se lisait sur les visages. La peur était bannie.
Zaiu jugea qu'il était alors opportun de mettre une grande claque dans une fesse au hasard :

Alors les filles ! Vous êtes chaudes ?!