[ailleurs] Quête : Voyage au bout de la nuit
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Quête : voyage au bout de la nuit
Victor était déjà retourné près du feu pour surveiller la cuisson.
-Rien n'empêche d'en mettre des morceaux sur la pierre, répondit-il. En plus, il est déjà tout découpé, suffira de retirer la peau... Cuisses de vautour et saucisson de serpent, si ça c'est pas du repas !
Manger les bestioles qui les avaient attaqués, n'était-ce pas un juste retour des choses ?
Victor était déjà retourné près du feu pour surveiller la cuisson.
-Rien n'empêche d'en mettre des morceaux sur la pierre, répondit-il. En plus, il est déjà tout découpé, suffira de retirer la peau... Cuisses de vautour et saucisson de serpent, si ça c'est pas du repas !
Manger les bestioles qui les avaient attaqués, n'était-ce pas un juste retour des choses ?
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Quête : Voyage au bout de la nuit.
Pablo s'exécuta avec enthousiasme, s'appliquant à déposer quelques morceaux de viande sanguinolente sur la pierre. Les effluves de la fumée bleue leur tournaient de plus en plus la tête, et ses gestes étaient moins précis. Victor, en outre, avait l'impression que son bras droit refusait de lui obéir depuis la morsure du serpent. Il fut incapable de s'en servir pour retourner la viande. Le froid envahissait lentement son organisme, et malgré la chaleur étouffante, il aurait volontiers enfilé une veste s'il en avait eu une à sa disposition. Il commençait vaguement, au fond de lui, à comprendre qu'il était malade et avait probablement de la fièvre. Mais si peu... Ce n'était rien, certainement !
Son état euphorique persistait, l'empêchant de s'inquiéter trop sérieusement des symptômes. Et l'odeur de viande frillée lui mettait l'eau à la bouche : malgré son malaise, il avait une faim de loup. Peut-être là aussi un effet de la fumée qui amplifiait certaines sensations?
Pablo ne s'était bien sûr rendu compte du rien, trop occupé à écraser les scorpions qui revenaient à l'assaut. Il en mit même deux à griller.
- Allez, je fais le service... je sais pas pour toi, mais moi je pourrais avaler des tonnes de viande ! Tu commences par quoi, poulet ou serpent? Ou tu veux goûter du scorpion?
Pablo s'exécuta avec enthousiasme, s'appliquant à déposer quelques morceaux de viande sanguinolente sur la pierre. Les effluves de la fumée bleue leur tournaient de plus en plus la tête, et ses gestes étaient moins précis. Victor, en outre, avait l'impression que son bras droit refusait de lui obéir depuis la morsure du serpent. Il fut incapable de s'en servir pour retourner la viande. Le froid envahissait lentement son organisme, et malgré la chaleur étouffante, il aurait volontiers enfilé une veste s'il en avait eu une à sa disposition. Il commençait vaguement, au fond de lui, à comprendre qu'il était malade et avait probablement de la fièvre. Mais si peu... Ce n'était rien, certainement !
Son état euphorique persistait, l'empêchant de s'inquiéter trop sérieusement des symptômes. Et l'odeur de viande frillée lui mettait l'eau à la bouche : malgré son malaise, il avait une faim de loup. Peut-être là aussi un effet de la fumée qui amplifiait certaines sensations?
Pablo ne s'était bien sûr rendu compte du rien, trop occupé à écraser les scorpions qui revenaient à l'assaut. Il en mit même deux à griller.
- Allez, je fais le service... je sais pas pour toi, mais moi je pourrais avaler des tonnes de viande ! Tu commences par quoi, poulet ou serpent? Ou tu veux goûter du scorpion?
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-Pareil, j'ai une faim de loup ! répondit-il. Les scorpions, doit pas y avoir grand chose à manger dedans, pis ça doit être super long à décortiquer, comme les crustacés... J'aurai pas la patience, là, tout d'suite : trop faim ! Bref, serpent d'abord, ensuite vautour, et enfin scorpions s'il me reste un p'tit creux.
Son état ne l'inquiétait pas du tout, et il ne le reliait même pas à l'éventuel venin du reptile. Pour son bras, le serpent avait pu mordre un nerf, ou quelque chose du genre. Quant à la fièvre... Il avait peut-être attrapé froid en plongeant dans le bassin ou en restant avec des habits trempés sur le dos. Bref : tout s'expliquait facilement, et nul doute qu'avec l'estomac rempli, il irait mieux !
-Pareil, j'ai une faim de loup ! répondit-il. Les scorpions, doit pas y avoir grand chose à manger dedans, pis ça doit être super long à décortiquer, comme les crustacés... J'aurai pas la patience, là, tout d'suite : trop faim ! Bref, serpent d'abord, ensuite vautour, et enfin scorpions s'il me reste un p'tit creux.
Son état ne l'inquiétait pas du tout, et il ne le reliait même pas à l'éventuel venin du reptile. Pour son bras, le serpent avait pu mordre un nerf, ou quelque chose du genre. Quant à la fièvre... Il avait peut-être attrapé froid en plongeant dans le bassin ou en restant avec des habits trempés sur le dos. Bref : tout s'expliquait facilement, et nul doute qu'avec l'estomac rempli, il irait mieux !
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Quête : Voyage au bout de la nuit.
Pablo tendit à Victor une "assiette" bien remplie, l'assiette en question n'étant autre qu'une petite pierre plate. Mais le jeune garçon fut bien en peine de la saisir : son bras droit ne lui obéissait plus. Et quand il voulut tendre la main gauche, il s'aperçut que ce bras-ci aussi se mouvait avec difficulté. Tant et si bien qu'il fit tomber la viande. Son estomac émit un grondement de dépit. Il commençait à se sentir vraiment mal... et en même temps, il avait terriblement faim.
- Hey, arrête de gaspiller ! Tu veux quand même pas que je te donne la becquée ?
Pablo, qui s'apprêtait à avaler sa première bouchée, interrompit brusquement son geste.
- Et pourquoi tu trembles comme ça ? Y'a un dragon derrière moi ? T'es tout blanc !
Pablo tendit à Victor une "assiette" bien remplie, l'assiette en question n'étant autre qu'une petite pierre plate. Mais le jeune garçon fut bien en peine de la saisir : son bras droit ne lui obéissait plus. Et quand il voulut tendre la main gauche, il s'aperçut que ce bras-ci aussi se mouvait avec difficulté. Tant et si bien qu'il fit tomber la viande. Son estomac émit un grondement de dépit. Il commençait à se sentir vraiment mal... et en même temps, il avait terriblement faim.
- Hey, arrête de gaspiller ! Tu veux quand même pas que je te donne la becquée ?
Pablo, qui s'apprêtait à avaler sa première bouchée, interrompit brusquement son geste.
- Et pourquoi tu trembles comme ça ? Y'a un dragon derrière moi ? T'es tout blanc !
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Quête : Voyage au bout de la nuit.
Le gamin sourit.
-C'est rien, dit-il avec aplomb. Je me sens bizarre depuis que le serpent m'a mordu, juste avant que j'en fasse du saucisson. Mais ça a peut-être rien à voir, j'ai peut-être juste pris froid...
Il ne se sentait pas bien, mais il n'arrivait pas vraiment à s'inquiéter. En résumé, il ne jouait pas la comédie en se montrant rassurant. Il était convaincu.
Le gamin sourit.
-C'est rien, dit-il avec aplomb. Je me sens bizarre depuis que le serpent m'a mordu, juste avant que j'en fasse du saucisson. Mais ça a peut-être rien à voir, j'ai peut-être juste pris froid...
Il ne se sentait pas bien, mais il n'arrivait pas vraiment à s'inquiéter. En résumé, il ne jouait pas la comédie en se montrant rassurant. Il était convaincu.
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Quête: Voyage au bout de la nuit
- Ma parole, t'es une femelette ! Prendre froid ici ? Je te croyais plus costaud que ça ! Allez, mange donc, ça va te requinquer.
Victor aurait été bien en mal d'obtepérer : ses mains semblaient refuser de lui obéir. Et il avait même du mal à parler, à trouver ses mots. Au point que Pablo s'impatienta.
- Oh, mais t'es un vrai bébé ! Bon ben tu l'auras voulu, je te donne la becquée ! Allez ! Une cuillerée pour... Heu... Pour maman...
Il avait pris un morceau de viande de serpent et la lui tendait, à hauteur de la bouche. Ne restait plus qu'à mordre dedans. Ou à refuser d'être ainsi humilié...
- Ma parole, t'es une femelette ! Prendre froid ici ? Je te croyais plus costaud que ça ! Allez, mange donc, ça va te requinquer.
Victor aurait été bien en mal d'obtepérer : ses mains semblaient refuser de lui obéir. Et il avait même du mal à parler, à trouver ses mots. Au point que Pablo s'impatienta.
- Oh, mais t'es un vrai bébé ! Bon ben tu l'auras voulu, je te donne la becquée ! Allez ! Une cuillerée pour... Heu... Pour maman...
Il avait pris un morceau de viande de serpent et la lui tendait, à hauteur de la bouche. Ne restait plus qu'à mordre dedans. Ou à refuser d'être ainsi humilié...
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- Ma parole, t'es une femelette ! Prendre froid ici ? Je te croyais plus costaud que ça ! Allez, mange donc, ça va te requinquer.
Victor aurait été bien en mal d'obtepérer : ses mains semblaient refuser de lui obéir. Et il avait même du mal à parler, à trouver ses mots. Au point que Pablo s'impatienta.
- Oh, mais t'es un vrai bébé ! Bon ben tu l'auras voulu, je te donne la becquée ! Allez ! Une cuillerée pour... Heu... Pour maman...
Il avait pris un morceau de viande de serpent et la lui tendait, à hauteur de la bouche. Ne restait plus qu'à mordre dedans. Ou à refuser d'être ainsi humilié...
- Ma parole, t'es une femelette ! Prendre froid ici ? Je te croyais plus costaud que ça ! Allez, mange donc, ça va te requinquer.
Victor aurait été bien en mal d'obtepérer : ses mains semblaient refuser de lui obéir. Et il avait même du mal à parler, à trouver ses mots. Au point que Pablo s'impatienta.
- Oh, mais t'es un vrai bébé ! Bon ben tu l'auras voulu, je te donne la becquée ! Allez ! Une cuillerée pour... Heu... Pour maman...
Il avait pris un morceau de viande de serpent et la lui tendait, à hauteur de la bouche. Ne restait plus qu'à mordre dedans. Ou à refuser d'être ainsi humilié...
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Quête: Voyage au bout de la nuit
Victor lui tira la langue, geste spontané mais désagréablement difficile.
-Tu devrais manger... pendant que c'est chaud... articula-t-il péniblement. Mais laisse-m'en un peu... Je mangerai quand j'irai mieux...
Il sourit tant bien que mal.
-En fait... j'ai pas dû attra-per froid... expliqua-t-il. Je crois que c'est la morsure de serpent... Je dois réagir bizarrement... Ma... Maman elle dit que ça arrive avec... des pi-qûres d'insectes ou... des morsures... Tu sais, comme les gens qui... gon-flent quand ils sont piqués... par une guêpe. Moi... Je gon-fle pas... mais j'arrive presque... plus... à bou-ger. Mais ça... ça va... pa-sser..
Oui, ça ne pouvait que passer. Il n'en doutait pas un seul instant.
Victor lui tira la langue, geste spontané mais désagréablement difficile.
-Tu devrais manger... pendant que c'est chaud... articula-t-il péniblement. Mais laisse-m'en un peu... Je mangerai quand j'irai mieux...
Il sourit tant bien que mal.
-En fait... j'ai pas dû attra-per froid... expliqua-t-il. Je crois que c'est la morsure de serpent... Je dois réagir bizarrement... Ma... Maman elle dit que ça arrive avec... des pi-qûres d'insectes ou... des morsures... Tu sais, comme les gens qui... gon-flent quand ils sont piqués... par une guêpe. Moi... Je gon-fle pas... mais j'arrive presque... plus... à bou-ger. Mais ça... ça va... pa-sser..
Oui, ça ne pouvait que passer. Il n'en doutait pas un seul instant.
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Quête : voyage au bout de la nuit.
- Ainsi, voici donc nos jeunes amis... Dorés à points et délicatement embaumés de fumée parfumée...
La voix venait d'au-dessus de leur tête, en haut de la falaise, à une dizaine de mètres peut-être. Victor eut bien du mal à laver la tête vers sa propriétaire. Celle-ci était une elfe, la plus belle que Victor ait sans doute jamais vue. Vêtue de soieries, avançant avec une grâce quasi divine, elle entamait la descente, par des marches qu'ils n'avaient pas remarquées, à peine marquées dans le roc.
Pablo se précipita soudain.
- je vais vous aider, ô gente dame. Laissez-moi essuyer les marches pleines de poussières, indignes de recevoir l'empreinte de vos pieds. Surtout, faites attention à ne pas tomber !
La beauté de l'elfe était telle que Victor aurait certainement eu la même réaction s'il avait été capable de bouger. Mais ses jambes ne le soutenaient plus. Son immobilité forcée lui permit de remarquer un détail que son compagnon n'avait certainement pas vu : sur l'épaule de la merveilleuse apparition se trouvait... le vautour qui les avait attaqués.
- Ainsi, voici donc nos jeunes amis... Dorés à points et délicatement embaumés de fumée parfumée...
La voix venait d'au-dessus de leur tête, en haut de la falaise, à une dizaine de mètres peut-être. Victor eut bien du mal à laver la tête vers sa propriétaire. Celle-ci était une elfe, la plus belle que Victor ait sans doute jamais vue. Vêtue de soieries, avançant avec une grâce quasi divine, elle entamait la descente, par des marches qu'ils n'avaient pas remarquées, à peine marquées dans le roc.
Pablo se précipita soudain.
- je vais vous aider, ô gente dame. Laissez-moi essuyer les marches pleines de poussières, indignes de recevoir l'empreinte de vos pieds. Surtout, faites attention à ne pas tomber !
La beauté de l'elfe était telle que Victor aurait certainement eu la même réaction s'il avait été capable de bouger. Mais ses jambes ne le soutenaient plus. Son immobilité forcée lui permit de remarquer un détail que son compagnon n'avait certainement pas vu : sur l'épaule de la merveilleuse apparition se trouvait... le vautour qui les avait attaqués.
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Quête : voyage au bout de la nuit.
Victor ne mit qu'un instant à s'expliquer la présence du volatile sur l'épaule de l'elfe : il avait été séduit. Comme Pablo. Comme lui-même. Car comment ne pas tomber instantanément sous le charme d'un être si magnifique, empreint de tant de grâce, de tant de majesté ? L'elfe était plus belle que les dryades, plus belle que les nymphes, plus belle que les dames-fées qui peuplaient les contes...
Il aurait voulu courir au devant d'elle, faire tout ce que faisait l'adolescent. Mais il en était incapable, et son immobilité forcée manqua le rendre fou.
Cependant, il n'était pas sans ressources. Pablo pouvait bouger. Mais lui pouvait parler, et mieux que ne le ferait jamais le garçon, puisqu'il vivait avec un barde.
Alors, il parla. Il s'employa à le faire correctement, à effacer autant que possible les traces de sa difficulté à articuler. Surtout, il mit dans son ton toute la courtoisie, toutes les inflexions enjôleuses qu'il put émettre, comme le faisait Taliesin quand il espérait obtenir les faveurs de quelqu'un. Et, naturellement, il fit en sorte d'utiliser un vocabulaire digne de son interlocutrice.
-Ma Dame, vous me voyez fort marri de ne pouvoir vous accueillir comme je le devrais. Pour ma défense, je ne puis arguer que de la morsure d'une serpentine créature qui m'a traitreusement privé de ma liberté de mouvement. Il m'est encore possible de m'exprimer, toutefois, quoi que je ne sache pour combien de temps. Alors, avant qu'il ne soit trop tard, je vous prie d'agréer mes sincères salutations, et d'accepter, comme témoignage de la joie que me procure votre visite, ces humbles et maladroites paroles de bienvenue.
Il se tut. L'effort avait été si grand qu'il se sentait épuisé. Cependant, il n'était pas mécontent de lui. Peut-être le jeu en vaudrait-il la chandelle...
Victor ne mit qu'un instant à s'expliquer la présence du volatile sur l'épaule de l'elfe : il avait été séduit. Comme Pablo. Comme lui-même. Car comment ne pas tomber instantanément sous le charme d'un être si magnifique, empreint de tant de grâce, de tant de majesté ? L'elfe était plus belle que les dryades, plus belle que les nymphes, plus belle que les dames-fées qui peuplaient les contes...
Il aurait voulu courir au devant d'elle, faire tout ce que faisait l'adolescent. Mais il en était incapable, et son immobilité forcée manqua le rendre fou.
Cependant, il n'était pas sans ressources. Pablo pouvait bouger. Mais lui pouvait parler, et mieux que ne le ferait jamais le garçon, puisqu'il vivait avec un barde.
Alors, il parla. Il s'employa à le faire correctement, à effacer autant que possible les traces de sa difficulté à articuler. Surtout, il mit dans son ton toute la courtoisie, toutes les inflexions enjôleuses qu'il put émettre, comme le faisait Taliesin quand il espérait obtenir les faveurs de quelqu'un. Et, naturellement, il fit en sorte d'utiliser un vocabulaire digne de son interlocutrice.
-Ma Dame, vous me voyez fort marri de ne pouvoir vous accueillir comme je le devrais. Pour ma défense, je ne puis arguer que de la morsure d'une serpentine créature qui m'a traitreusement privé de ma liberté de mouvement. Il m'est encore possible de m'exprimer, toutefois, quoi que je ne sache pour combien de temps. Alors, avant qu'il ne soit trop tard, je vous prie d'agréer mes sincères salutations, et d'accepter, comme témoignage de la joie que me procure votre visite, ces humbles et maladroites paroles de bienvenue.
Il se tut. L'effort avait été si grand qu'il se sentait épuisé. Cependant, il n'était pas mécontent de lui. Peut-être le jeu en vaudrait-il la chandelle...
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Quête: Voyage au bout de la nuit
L"apparition tourna un bref instant les yeux vers Victor, puis son regard revint à Pablo qui entamait son ascension, avant de se tourner subitement vers Victor comme si le sens de ses paroles venait de la frapper. Elle inclina la tête - geste de salut ou de compréhension ? - et s'adressa à l'adolescent.
- Je vous serais infiniment reconnaissante de bien vouloir venir en aide à votre jeune compagnon, qui, si mon expérience des serpents ne me trompe pas, n'a plus que quelques minutes à vivre, une dizaine peut-être.
Pablo parut seulement se souvenir de la présence de Victor.
- Quoi, ce gamin ? Mais pourquoi vouloir vous encombrer ainsi ? Alors que tous les deux, nous pourrions...
- Ne m'interrompez pas, jeune homme.
La voix restait d'une douceur infinie, et le moindre ordre paraissait une simple requête auquel seul un monstre sans coeur aurait refusé de répondre.
- Il suffit de lui donner à manger de la chair du serpent qui l'a mordu, c'est un remède souverain. J'ai cru comprendre que vous l'aviez vaillament combattu...
La voix était enjôleuse, et Pablo ne chercha pas à rectifier en avouant ne pas être l'auteur du meurtre du reptile. Avide de plaire à la Dame, il se précipita vers leur pierre de cuisson et enfourna de force un énorme morceau de viande de serpant dans la bouche de Victor. Lequel manqua s'étouffer... Mais se sentit instantanémnt beaucoup mieux.
L"apparition tourna un bref instant les yeux vers Victor, puis son regard revint à Pablo qui entamait son ascension, avant de se tourner subitement vers Victor comme si le sens de ses paroles venait de la frapper. Elle inclina la tête - geste de salut ou de compréhension ? - et s'adressa à l'adolescent.
- Je vous serais infiniment reconnaissante de bien vouloir venir en aide à votre jeune compagnon, qui, si mon expérience des serpents ne me trompe pas, n'a plus que quelques minutes à vivre, une dizaine peut-être.
Pablo parut seulement se souvenir de la présence de Victor.
- Quoi, ce gamin ? Mais pourquoi vouloir vous encombrer ainsi ? Alors que tous les deux, nous pourrions...
- Ne m'interrompez pas, jeune homme.
La voix restait d'une douceur infinie, et le moindre ordre paraissait une simple requête auquel seul un monstre sans coeur aurait refusé de répondre.
- Il suffit de lui donner à manger de la chair du serpent qui l'a mordu, c'est un remède souverain. J'ai cru comprendre que vous l'aviez vaillament combattu...
La voix était enjôleuse, et Pablo ne chercha pas à rectifier en avouant ne pas être l'auteur du meurtre du reptile. Avide de plaire à la Dame, il se précipita vers leur pierre de cuisson et enfourna de force un énorme morceau de viande de serpant dans la bouche de Victor. Lequel manqua s'étouffer... Mais se sentit instantanémnt beaucoup mieux.
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Quête: Voyage au bout de la nuit
En d'autres circonstances, Victor l'aurait sans doute remercié. Mais en l'instant, il n'en avait pas du tout envie.
D'abord, Pablo n'avait pas été très... doux. Ensuite, il n'avait agi qu'à la demande expresse de la Dame. Enfn, il l'avait traité de gamin, avait laissé entendre qu'il ne fallait pas s'encombrer avec lui.
S'encombrer... L'adolescent aurait-il oublié que, sans son intervention, il serait toujours au fond de son trou ?
Certes, Victor le comprenait : il faisait son malin pour capter toute l'attention de leur visiteuse - il paraissait ne même plus avoir mal à la cheville - et, de fait, que pouvait-on faire d'autre, face à elle, sinon essayer de s'attirer ses faveurs ? Elle était si... Elle était tellement...
Bref, Victor comprenait Pablo. Mais ce n'était pas pour autant qu'il allait lui laisser le champ libre, oh non ! Lui aussi voulait que l'elfe s'intéresse à lui ! Et rien qu'à lui !
Quand il se sentit suffisamment remis, il se leva, s'étira, remit autant d'ordre que possible dans sa tenue - être en pyjama devant une telle personne, quelle honte ! Quoi qu'en la matière, il était presque mieux loti que Pablo avec ses haillons. Puis il se fendit d'une profonde révérence. Lorsque Taliesin lui avait montré ce genre de simagrées, il les avait trouvées absolument ridicules. Mais, maintenant, elles lui paraissaient on ne peut plus appropriées.
-Si je ne me suis point mépris sur vos paroles, noble dame, commença-t-il de son ton le plus charmeur et le plus charmant, je vous dois non seulement le fait de pouvoir bouger, mais aussi celui de pouvoir respirer. En un mot, je vous dois la vie, et ma gratitude vous concernant n'a d'égale que la dette que j'ai contracté à votre égard.
Et de gratifier son interlocutrice du sourire le plus éclatant qui soit.
En d'autres circonstances, Victor l'aurait sans doute remercié. Mais en l'instant, il n'en avait pas du tout envie.
D'abord, Pablo n'avait pas été très... doux. Ensuite, il n'avait agi qu'à la demande expresse de la Dame. Enfn, il l'avait traité de gamin, avait laissé entendre qu'il ne fallait pas s'encombrer avec lui.
S'encombrer... L'adolescent aurait-il oublié que, sans son intervention, il serait toujours au fond de son trou ?
Certes, Victor le comprenait : il faisait son malin pour capter toute l'attention de leur visiteuse - il paraissait ne même plus avoir mal à la cheville - et, de fait, que pouvait-on faire d'autre, face à elle, sinon essayer de s'attirer ses faveurs ? Elle était si... Elle était tellement...
Bref, Victor comprenait Pablo. Mais ce n'était pas pour autant qu'il allait lui laisser le champ libre, oh non ! Lui aussi voulait que l'elfe s'intéresse à lui ! Et rien qu'à lui !
Quand il se sentit suffisamment remis, il se leva, s'étira, remit autant d'ordre que possible dans sa tenue - être en pyjama devant une telle personne, quelle honte ! Quoi qu'en la matière, il était presque mieux loti que Pablo avec ses haillons. Puis il se fendit d'une profonde révérence. Lorsque Taliesin lui avait montré ce genre de simagrées, il les avait trouvées absolument ridicules. Mais, maintenant, elles lui paraissaient on ne peut plus appropriées.
-Si je ne me suis point mépris sur vos paroles, noble dame, commença-t-il de son ton le plus charmeur et le plus charmant, je vous dois non seulement le fait de pouvoir bouger, mais aussi celui de pouvoir respirer. En un mot, je vous dois la vie, et ma gratitude vous concernant n'a d'égale que la dette que j'ai contracté à votre égard.
Et de gratifier son interlocutrice du sourire le plus éclatant qui soit.
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Quête : Voyage au bout de la nuit
L'elfe lui lança un regard appréciateur.
- Il semblerait que je me sois trompé sur votre âge, jeune damoiseau. Je vous avais imaginé moins... mature.
Le ton de sa voix était chaud, envoûtant.
- Mais c'est un gamin ! protesta vigoureusement Pablo. Ne vous fiez pas à ce qu'il dit, il répète juste les mots d'un bouquin sans les comprendre. Moi... en revanche, je saurai satisfaire vos moindres désirs.....
Il se précipita à nouveau vers l'"escalier", bien décidé à ne pas laisser un môme lui voler la première place.
- Du calme, jeune jouvenceau. N'ayez crainte, je ne vous oublie pas....
Pablo entamait déjà la montée.
L'elfe lui lança un regard appréciateur.
- Il semblerait que je me sois trompé sur votre âge, jeune damoiseau. Je vous avais imaginé moins... mature.
Le ton de sa voix était chaud, envoûtant.
- Mais c'est un gamin ! protesta vigoureusement Pablo. Ne vous fiez pas à ce qu'il dit, il répète juste les mots d'un bouquin sans les comprendre. Moi... en revanche, je saurai satisfaire vos moindres désirs.....
Il se précipita à nouveau vers l'"escalier", bien décidé à ne pas laisser un môme lui voler la première place.
- Du calme, jeune jouvenceau. N'ayez crainte, je ne vous oublie pas....
Pablo entamait déjà la montée.
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Quoi ? Pablo le traitait encore de gamin ? Et il l'accusait de ne pas comprendre ce qu'il disait ? Mais pour qui se prenait-il, celui là ?
Victor éprouva l'envie dévorante d'adresser à l'adolescent une remarque bien sentie. Il se contint pourtant : il ne voulait pas entrer dans ce petit jeu, celui des gamineries qui discréditaient ceux qui s'y livraient. Ce n'était pas cette image qu'il voulait offrir de lui à l'elfe.
Il ne se précipita pas non plus à sa rencontre : il n'aurait pu rattraper l'adolescent. Mieux valait donc employer une stratégie différant de la sienne. Sur tous les plans.
-Je n'aurai point l'orgueil de prétendre pouvoir satisfaire tous vos désirs, dit-il, d'un ton modeste. Mais je puis vous assurer de mon indéfectible dévouement et vous jurer que j'essaierai de combler la moindre de vos attentes de toutes mes forces, de toute mon âme. Parlez, ma dame, et je vous obéirai sur l'heure. Car aux mots, qui n'engagent à rien, je préfère les actes. Et, par ceux-ci, je vous prouverai ce que j'avance.
Quoi ? Pablo le traitait encore de gamin ? Et il l'accusait de ne pas comprendre ce qu'il disait ? Mais pour qui se prenait-il, celui là ?
Victor éprouva l'envie dévorante d'adresser à l'adolescent une remarque bien sentie. Il se contint pourtant : il ne voulait pas entrer dans ce petit jeu, celui des gamineries qui discréditaient ceux qui s'y livraient. Ce n'était pas cette image qu'il voulait offrir de lui à l'elfe.
Il ne se précipita pas non plus à sa rencontre : il n'aurait pu rattraper l'adolescent. Mieux valait donc employer une stratégie différant de la sienne. Sur tous les plans.
-Je n'aurai point l'orgueil de prétendre pouvoir satisfaire tous vos désirs, dit-il, d'un ton modeste. Mais je puis vous assurer de mon indéfectible dévouement et vous jurer que j'essaierai de combler la moindre de vos attentes de toutes mes forces, de toute mon âme. Parlez, ma dame, et je vous obéirai sur l'heure. Car aux mots, qui n'engagent à rien, je préfère les actes. Et, par ceux-ci, je vous prouverai ce que j'avance.
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Le sourire qu'il reçut en retour aurait fait fondre le coeur du plus endurci des hommes.
- Bien... Très bien même, jeune damoiseau.. Nous allons bientôt vérifier si vos paroles reflètent bien le fond de votre âme, cela dit.
- Mais moi aussi, j'ai promis de satisfaire vos moindres désirs !
- Oui, je l'ai bien entendu, jeune homme. Mais montez donc me rejoindre dans mes quartiers...
Elle s'adressa à nouveau à Victor.
- Je vous attend là-haut également, cela va de soi.
Pablo avait entamé l'ascension, et, malgré sa cheville blessée, semblait se voir pousser des ailes.
L'elfe se recula de quelques mètres, devenant invisible aux yeux des deux jeunes gens.
Le sourire qu'il reçut en retour aurait fait fondre le coeur du plus endurci des hommes.
- Bien... Très bien même, jeune damoiseau.. Nous allons bientôt vérifier si vos paroles reflètent bien le fond de votre âme, cela dit.
- Mais moi aussi, j'ai promis de satisfaire vos moindres désirs !
- Oui, je l'ai bien entendu, jeune homme. Mais montez donc me rejoindre dans mes quartiers...
Elle s'adressa à nouveau à Victor.
- Je vous attend là-haut également, cela va de soi.
Pablo avait entamé l'ascension, et, malgré sa cheville blessée, semblait se voir pousser des ailes.
L'elfe se recula de quelques mètres, devenant invisible aux yeux des deux jeunes gens.
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Quête : Voyage au bout de la nuit
Victor ne se le fit pas dire deux fois. Il se sentait encore un peu patraque, mais il y remédia en s'envoyant une grande rasade d'eau fraiche et une poignée de rondelles de serpent, histoire de calmer sa soif et sa faim. L'instant suivant, il se lançait dans l'ascension, avec une énergie renouvelée et une détermination sans failles. Il ne voulait pas faire attendre l'elfe, et ne plus l'avoir sous les yeux lui était cruellement douloureux... Dès lors, inutile de dire qu'il déploya des prouesses pour gagner, le plus rapidement possible, le sommet de la falaise.
Victor ne se le fit pas dire deux fois. Il se sentait encore un peu patraque, mais il y remédia en s'envoyant une grande rasade d'eau fraiche et une poignée de rondelles de serpent, histoire de calmer sa soif et sa faim. L'instant suivant, il se lançait dans l'ascension, avec une énergie renouvelée et une détermination sans failles. Il ne voulait pas faire attendre l'elfe, et ne plus l'avoir sous les yeux lui était cruellement douloureux... Dès lors, inutile de dire qu'il déploya des prouesses pour gagner, le plus rapidement possible, le sommet de la falaise.
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Quête : voyage au bout de la nuit.
Le jeune garçon grimpa aussi vite qu'il le put. Maintenant que les effets du poison s'étaient estompé, il était nettement plus agile que pablo, d'autant que celui-ci avait une cheville blessée.
Néanmoins il rencontra un obstacle de taille au moment où il touchait au but. Un pied écrasa subitement la main qu'il venait de poser sur le sommet de la falaise.
- Toi, tu redescends ! Elle est à moi... Ne rêve pas, tu es beaucoup trop jeune pour l'intéresser, gamin. Alors... fais-toi oublier, redescend bien gentiment avant que je ne sois obligé de t'y forcer...
Le jeune garçon grimpa aussi vite qu'il le put. Maintenant que les effets du poison s'étaient estompé, il était nettement plus agile que pablo, d'autant que celui-ci avait une cheville blessée.
Néanmoins il rencontra un obstacle de taille au moment où il touchait au but. Un pied écrasa subitement la main qu'il venait de poser sur le sommet de la falaise.
- Toi, tu redescends ! Elle est à moi... Ne rêve pas, tu es beaucoup trop jeune pour l'intéresser, gamin. Alors... fais-toi oublier, redescend bien gentiment avant que je ne sois obligé de t'y forcer...
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Quête : voyage au bout de la nuit.
Ça, c'était le pompon ! Ce foutu prétentieux voulait l'empêcher de monter ! Décidément, il aurait dû le laisser au fond de son trou... Et s'il l'avait pu, là, tout de suite, il l'aurait attrapé par sa cheville baissée pour le déséquilibrer. Mais c'était impossible. Il fallait donc ruser.
Et ça tombait bien : il était beaucoup plus malin que ce nigaud !
-Si tu penses vraiment ce que tu dis, si je suis qu'un gamin trop jeune et tout, tu devrais rien avoir à craindre de moi, non ? Tu devrais me laisser passer sans t'inquiéter... Mais si tu m'en empêches, ça veut dire que tu as peur de moi ! Peur d'un gamin !
Son ton se fit doucereux.
-Et puis.. Tu as dit que tu satisferais le moindre de ses désirs, non ? Est-ce qu'elle a pas clairement dit qu'elle voulait que je vienne aussi ? Si j'arrive pas à cause de toi, tu lui déplairas... Et tu n'as pas envie de lui déplaire, n'est-ce pas ? Si ça se trouve, si elle voit ce que tu es en train de faire - et les elfes, ça a de sacrément bons yeux ! - elle est déjà en colère contre toi. Les dames, ça aime les gens loyaux, pas les traîtres ou les magouilleurs ! Et même si elle te voit pas... Elle doit t'entendre ! Les elfes, ça entend tout ! D'ailleurs... Si je me mettais à crier, là, tout de suite, à crier que tu m'empêches de lui obéir... Tu serais disqualifié immédiatement ! Elle voudrait plus de toi !
Il eut un sourire mauvais.
-Je vais compter jusqu'à trois. Si tu m'as pas laissé passer avant, je hurle que tu la trahis en m'empêchant de monter. Et tu auras tout perdu. TOUT ! Elle te regardera même plus... Tu es prévenu ! Et donc, je compte !
Il prit une profonde inspiration
-Un !
Un très brèf silence.
-Deux !
Ça, c'était le pompon ! Ce foutu prétentieux voulait l'empêcher de monter ! Décidément, il aurait dû le laisser au fond de son trou... Et s'il l'avait pu, là, tout de suite, il l'aurait attrapé par sa cheville baissée pour le déséquilibrer. Mais c'était impossible. Il fallait donc ruser.
Et ça tombait bien : il était beaucoup plus malin que ce nigaud !
-Si tu penses vraiment ce que tu dis, si je suis qu'un gamin trop jeune et tout, tu devrais rien avoir à craindre de moi, non ? Tu devrais me laisser passer sans t'inquiéter... Mais si tu m'en empêches, ça veut dire que tu as peur de moi ! Peur d'un gamin !
Son ton se fit doucereux.
-Et puis.. Tu as dit que tu satisferais le moindre de ses désirs, non ? Est-ce qu'elle a pas clairement dit qu'elle voulait que je vienne aussi ? Si j'arrive pas à cause de toi, tu lui déplairas... Et tu n'as pas envie de lui déplaire, n'est-ce pas ? Si ça se trouve, si elle voit ce que tu es en train de faire - et les elfes, ça a de sacrément bons yeux ! - elle est déjà en colère contre toi. Les dames, ça aime les gens loyaux, pas les traîtres ou les magouilleurs ! Et même si elle te voit pas... Elle doit t'entendre ! Les elfes, ça entend tout ! D'ailleurs... Si je me mettais à crier, là, tout de suite, à crier que tu m'empêches de lui obéir... Tu serais disqualifié immédiatement ! Elle voudrait plus de toi !
Il eut un sourire mauvais.
-Je vais compter jusqu'à trois. Si tu m'as pas laissé passer avant, je hurle que tu la trahis en m'empêchant de monter. Et tu auras tout perdu. TOUT ! Elle te regardera même plus... Tu es prévenu ! Et donc, je compte !
Il prit une profonde inspiration
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Un très brèf silence.
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Quête : Voyage aui bout de la nuit
La colère flamboya dans les yeux de Pablo aux premiers mots du jeune garçon. Il écrasa un peu plus fort la main sous son pieds. Puis se figea en entendant les arguments qui suivaient. Malgré son esprit embrumé par la fumée, il devait bien se rendre compte que Victor n'avait pas tort....
- D'accord, je te laisse monter, finit-il par maugréer, ses yeux lançant des flammes. Mais je te préviens... Tu restes en arrière !
Il ôta son pied du dessus de la main de Victor et, sans un regard en arrière, disparut à son tour à la vue du jeune garçon.
Lorsque celui-ci arriva à son tour au sommet de la falaise, un instant plus tard, il aperçut son compagnon et l'elfe à quelques mètres en retrait. Bien sûr, auprès de la grâce de celle-ci, l'adolescent paraissait tout dégingandé, mais cela ne l'empêchait pas de se tenir aussi près d'elle que la décence l'autorisait... et peut-être même un petit peu plus.
Son attention était tellement focalisée sur le couple qu'il ne fit guère attention au paysage, tout aussi désertique que celui qu'il venait de quitter : un immense plateau rocailleux et aride. Avec, au loin, un filet de fumée dont il ne pouvait estimer la provenance.
L'elfe inclina gracieusement la tête vers lui, avec un sourire. Puis se détourna, se dirigeant en direction du filet de fumée. Elle ne vérifia même pas s'ils suivaient, comme si c'était une évidence. Pablo, bien entendu, lui emboita le pas... et lui offrit même son bras.
La colère flamboya dans les yeux de Pablo aux premiers mots du jeune garçon. Il écrasa un peu plus fort la main sous son pieds. Puis se figea en entendant les arguments qui suivaient. Malgré son esprit embrumé par la fumée, il devait bien se rendre compte que Victor n'avait pas tort....
- D'accord, je te laisse monter, finit-il par maugréer, ses yeux lançant des flammes. Mais je te préviens... Tu restes en arrière !
Il ôta son pied du dessus de la main de Victor et, sans un regard en arrière, disparut à son tour à la vue du jeune garçon.
Lorsque celui-ci arriva à son tour au sommet de la falaise, un instant plus tard, il aperçut son compagnon et l'elfe à quelques mètres en retrait. Bien sûr, auprès de la grâce de celle-ci, l'adolescent paraissait tout dégingandé, mais cela ne l'empêchait pas de se tenir aussi près d'elle que la décence l'autorisait... et peut-être même un petit peu plus.
Son attention était tellement focalisée sur le couple qu'il ne fit guère attention au paysage, tout aussi désertique que celui qu'il venait de quitter : un immense plateau rocailleux et aride. Avec, au loin, un filet de fumée dont il ne pouvait estimer la provenance.
L'elfe inclina gracieusement la tête vers lui, avec un sourire. Puis se détourna, se dirigeant en direction du filet de fumée. Elle ne vérifia même pas s'ils suivaient, comme si c'était une évidence. Pablo, bien entendu, lui emboita le pas... et lui offrit même son bras.
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Quête : Voyage aui bout de la nuit
Rester en arrière ? Va te faire cuire un œuf ! pensa le gamin.
Et aussitôt, il rejoignit le duo, se positionna du côté libre de la Dame. Mais il ne lui proposa pas son bras. Pablo jouait les audacieux, mais il courrait le risque que l'elfe le trouve envahissant. Alors, il préféra lui-même jouer les timides respectueux, prêt à aider, à faire plaisir, mais soucieux de ne pas s'imposer. La délicatesse et la courtoisie, les filles trouvaient ça charmant, non ?
Rester en arrière ? Va te faire cuire un œuf ! pensa le gamin.
Et aussitôt, il rejoignit le duo, se positionna du côté libre de la Dame. Mais il ne lui proposa pas son bras. Pablo jouait les audacieux, mais il courrait le risque que l'elfe le trouve envahissant. Alors, il préféra lui-même jouer les timides respectueux, prêt à aider, à faire plaisir, mais soucieux de ne pas s'imposer. La délicatesse et la courtoisie, les filles trouvaient ça charmant, non ?
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Quête : voyage au bout de la nuit
L'elfe ne paraissait pas trouver désagréable de donner son bras à Pablo. Mais elle adressa également un sourire appréciateur à l'enfant dont l'attitude proclamait le désir de faire plaisir.
Ils marchèrent ainsi un moment. Pablo avait tenté de démarrer une conversation, mais il faut bien avouer qu'il n'était pas très doué pour cela, et les réponses de l'elfe furent plutôt laconiques. Mais données avec un tel sourire...
Bientôt, Victor put découvrir la source du filet de fumée : une immense tente de forme circulaire était dressée là. La fumée, d'une singulière couleur bleutée, s'échappait d'un simple trou au sommet. Et son odeur rappelait celle de leur feu de camp, quoique bien moins prononcée. Autour, il n'y avait rien. Le désert. Et d'étranges formes rocheuses, comme celles qu'ils avaient vues précédemment.
- Voici ma demeure, fit simplement l'elfe. Pour un temps du moins. J'espère que vous me ferez l'honneur de vous joindre à moi pour un petit en-cas ? Je crains d'avoir interrompu votre repas tout à l'heure.
Elle se tourna vers Pablo, puis vers Victor, avec un sourire enjôleur. L'adolescent émit une réponse tellement précipitée qu'elle était difficilement compréhensible, mais son regard disait sa gratitude.
L'elfe ne paraissait pas trouver désagréable de donner son bras à Pablo. Mais elle adressa également un sourire appréciateur à l'enfant dont l'attitude proclamait le désir de faire plaisir.
Ils marchèrent ainsi un moment. Pablo avait tenté de démarrer une conversation, mais il faut bien avouer qu'il n'était pas très doué pour cela, et les réponses de l'elfe furent plutôt laconiques. Mais données avec un tel sourire...
Bientôt, Victor put découvrir la source du filet de fumée : une immense tente de forme circulaire était dressée là. La fumée, d'une singulière couleur bleutée, s'échappait d'un simple trou au sommet. Et son odeur rappelait celle de leur feu de camp, quoique bien moins prononcée. Autour, il n'y avait rien. Le désert. Et d'étranges formes rocheuses, comme celles qu'ils avaient vues précédemment.
- Voici ma demeure, fit simplement l'elfe. Pour un temps du moins. J'espère que vous me ferez l'honneur de vous joindre à moi pour un petit en-cas ? Je crains d'avoir interrompu votre repas tout à l'heure.
Elle se tourna vers Pablo, puis vers Victor, avec un sourire enjôleur. L'adolescent émit une réponse tellement précipitée qu'elle était difficilement compréhensible, mais son regard disait sa gratitude.
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Quête : voyage au bout de la nuit
Alors ça... Non seulement l'elfe était belle, mais en plus, elle était gentille, attentionnée... Semblable rencontre, était-ce possible, en ce monde de laideur et de souffrances ?
Devant tant de beauté, devant tant de bonté, Victor crut qu'il allait défaillir. Il parvint cependant à ne pas bafouiller, et à exécuter une révérence somme coute réussie.
-Votre visite, noble dame, valait tous les festins, fit-il, tentant de mettre dans sa voix toute la gratitude et toute l'admiration qu'il éprouvait. Votre offre généreuse fait à nouveau de moi votre obligé, et je prie pour que l'avenir m'offre l'occasion de vous en remercier de la plus appropriée des manières.
Alors ça... Non seulement l'elfe était belle, mais en plus, elle était gentille, attentionnée... Semblable rencontre, était-ce possible, en ce monde de laideur et de souffrances ?
Devant tant de beauté, devant tant de bonté, Victor crut qu'il allait défaillir. Il parvint cependant à ne pas bafouiller, et à exécuter une révérence somme coute réussie.
-Votre visite, noble dame, valait tous les festins, fit-il, tentant de mettre dans sa voix toute la gratitude et toute l'admiration qu'il éprouvait. Votre offre généreuse fait à nouveau de moi votre obligé, et je prie pour que l'avenir m'offre l'occasion de vous en remercier de la plus appropriée des manières.
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Quête : Voyage au bout de la nuit.
L'elfe lui lança un nuveau regard, reflétant cette fois-ci l'étonnement... et l'appréciation.
- J'ai rarement entendu d'aussi belles paroles dans la bouche de quelqu'un d'aussi jeune, fit-elle remarquer. Mais peut-être me suis-je trompé sur votre âge, jeune damoiseau ?
- Mais non, c'est juste un gamin qui joue à être grand, intervint Pablo sans laisser le temps à Victor de répondre.
Il se tut subitement sous le regard réprobateur de l'elfe, et baissa la tête, soudain mutique. Avec un regard en coin féroce à l'adresse de Victor. L'elfe avait elle aussi tourné les yeux vers le jeune garçon, attendant une réponse.
L'elfe lui lança un nuveau regard, reflétant cette fois-ci l'étonnement... et l'appréciation.
- J'ai rarement entendu d'aussi belles paroles dans la bouche de quelqu'un d'aussi jeune, fit-elle remarquer. Mais peut-être me suis-je trompé sur votre âge, jeune damoiseau ?
- Mais non, c'est juste un gamin qui joue à être grand, intervint Pablo sans laisser le temps à Victor de répondre.
Il se tut subitement sous le regard réprobateur de l'elfe, et baissa la tête, soudain mutique. Avec un regard en coin féroce à l'adresse de Victor. L'elfe avait elle aussi tourné les yeux vers le jeune garçon, attendant une réponse.
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Quête : Voyage au bout de la nuit.
Et vlan, dans les dents !
Voici ce que pensa Victor. Mais il n'en dit rien, comme il se garda d'afficher le large sourire réjouit qui illuminait son visage intérieur. L'elfe, ainsi qu'il s'y était attendu, réprouvait l'hostilité de l'adolescent. Il était donc bien décidé à employer une toute autre stratégie, à jouer les grands seigneurs, malgré son envie dévorante de l'enfoncer plus encore.
-Je sais que je semble beaucoup plus jeune que je ne le suis en réalité, fit-il, modeste. Et les apparences ont beau souvent être trompeuses, qui peut prétendre ne jamais s'y être laissé prendre ? De surcroît, il me faut vous dire que ce genre de taquineries nous sont coutumières, à mon ami et à moi-même. Elles tiennent de la franche camaraderie et ne recèlent nulle malice ou mauvaise intention.
Masquer sa rancœur envers Pablo et, surtout, parler comme un livre - ou comme un barde - lui demandaient un effort de plus en plus démesuré. Mais cela valait le coup, et il comptait bien continuer sur cette voie.
Et vlan, dans les dents !
Voici ce que pensa Victor. Mais il n'en dit rien, comme il se garda d'afficher le large sourire réjouit qui illuminait son visage intérieur. L'elfe, ainsi qu'il s'y était attendu, réprouvait l'hostilité de l'adolescent. Il était donc bien décidé à employer une toute autre stratégie, à jouer les grands seigneurs, malgré son envie dévorante de l'enfoncer plus encore.
-Je sais que je semble beaucoup plus jeune que je ne le suis en réalité, fit-il, modeste. Et les apparences ont beau souvent être trompeuses, qui peut prétendre ne jamais s'y être laissé prendre ? De surcroît, il me faut vous dire que ce genre de taquineries nous sont coutumières, à mon ami et à moi-même. Elles tiennent de la franche camaraderie et ne recèlent nulle malice ou mauvaise intention.
Masquer sa rancœur envers Pablo et, surtout, parler comme un livre - ou comme un barde - lui demandaient un effort de plus en plus démesuré. Mais cela valait le coup, et il comptait bien continuer sur cette voie.
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Quête : Voyage au bout de la nuit.
A nouveau, son regard se fit appréciateur. Et si Victor n'avait pas été à ce point subjugué par le charme de l'elfe, peut-être l'aurait-il jugé un brin calculateur.
- Bien, très bien, cela....
Pablo, quant à lui, le fusilla du regard. Mais il préféra ne rien dire, craignant sans doute la réprobation de l'elfe.
- Vous me serez finalement peut-être utiles plus tôt que... je voulais dire plus que prévu.
Elle avait marmonné cette phrase pour elle-même. Visiblement, elle ne leur était pas vraiment destinée.
Elle souleva le pan de toile qui faisait office de porte, les invitant à entrer dans une somptueuse pièce... qui ne ressemblait en rien à l'intérieur d'une tente. Le sol était recouvert de tapis de fourrure épaisse et confortable. Des soieries et des tentures de velours masquaient la toile de la tente. Un fauteuil confortable, ainsi que quelques sièges matelassés, entouraient une table à la nappe brodée. Tout ici évoquait le luxe et le confort. Même la tenture plus épaisse, qui les séparait de la "pièce" voisine, semblait en velours d'une douceur infinie.
Un petit feu brûlait devant cette tenture, ne semblant pas l'endommager le moins du monde. Il s'en dégageait la même fumée bleutée et la même odeur que celle de leur propre feu. Une espèce de conduit métallique évacuait la majeure partie de la fumée à l'extérieur, par un trou dans le toit. Un chaudron et une bouilloire étaient suspendus au-dessus des rares flammes. Le peu de chaleur qui s'en dégageait, ajoutée à la température extérieure, rendait l'atmosphère difficilement supportable.
L'elfe ôta ses chaussures à l'entrée et les invita à la suivre, tandis qu'elle marmonnait quelques mots à la tonalité musicale, une sorte d'incantation : l'air sembla fraîchir un peu. Puis elle se dirigea vers le foyer et soupira devant le feu mourant.
- Mon cuisinier est décédé tout récemment... Et je n'ai plus le moindre domestique. La vie n'est pas facile, seule dans le désert...
A nouveau, son regard se fit appréciateur. Et si Victor n'avait pas été à ce point subjugué par le charme de l'elfe, peut-être l'aurait-il jugé un brin calculateur.
- Bien, très bien, cela....
Pablo, quant à lui, le fusilla du regard. Mais il préféra ne rien dire, craignant sans doute la réprobation de l'elfe.
- Vous me serez finalement peut-être utiles plus tôt que... je voulais dire plus que prévu.
Elle avait marmonné cette phrase pour elle-même. Visiblement, elle ne leur était pas vraiment destinée.
Elle souleva le pan de toile qui faisait office de porte, les invitant à entrer dans une somptueuse pièce... qui ne ressemblait en rien à l'intérieur d'une tente. Le sol était recouvert de tapis de fourrure épaisse et confortable. Des soieries et des tentures de velours masquaient la toile de la tente. Un fauteuil confortable, ainsi que quelques sièges matelassés, entouraient une table à la nappe brodée. Tout ici évoquait le luxe et le confort. Même la tenture plus épaisse, qui les séparait de la "pièce" voisine, semblait en velours d'une douceur infinie.
Un petit feu brûlait devant cette tenture, ne semblant pas l'endommager le moins du monde. Il s'en dégageait la même fumée bleutée et la même odeur que celle de leur propre feu. Une espèce de conduit métallique évacuait la majeure partie de la fumée à l'extérieur, par un trou dans le toit. Un chaudron et une bouilloire étaient suspendus au-dessus des rares flammes. Le peu de chaleur qui s'en dégageait, ajoutée à la température extérieure, rendait l'atmosphère difficilement supportable.
L'elfe ôta ses chaussures à l'entrée et les invita à la suivre, tandis qu'elle marmonnait quelques mots à la tonalité musicale, une sorte d'incantation : l'air sembla fraîchir un peu. Puis elle se dirigea vers le foyer et soupira devant le feu mourant.
- Mon cuisinier est décédé tout récemment... Et je n'ai plus le moindre domestique. La vie n'est pas facile, seule dans le désert...
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Quête : Voyage au bout de la nuit.
En entendant ces mots, Victor sentit son cœur se serrer et des larmes lui monter aux yeux. Pourquoi le destin s'acharnait-il sur l'elfe ? Pourquoi tant de malheurs l'accablaient-ils ? Une telle injustice était inconcevable, inacceptable !
-Madame, vous n'êtes plus seule à présent... fit-il, la voix vibrante d'émotion, Et si je puis vous être utile de quelque manière que ce soit, vous n'avez qu'un mot à dire. Vous serez obéie dans l'instant.
Pas de long discours, cette fois. Mais il s'en sentait incapable : il était trop révolté, trop peiné pour réfléchir et parler longtemps. Cependant, la plus profonde sincérité avait habité sa courte tirade. La plus profonde détermination, aussi.
Le petit garçon, imitant leur hôtesse, avait retiré ses bottes. Mais ce n'est qu'avec hésitation qu'il la suivit. Il se sentait déplacé au milieu de tant de magnificence, avait honte de l'image qu'il présentait. S'il avait pu prévoir cette rencontre, il aurait fait fi des créatures hostiles de l'oasis, se serait frotté jusqu'à reluire, aurait lavé ses vêtements pour en faire disparaître les tâches de sang, le sable incrusté... Mieux ! Il aurait laissé Pablo au fond du trou et, au lieu de sacrifier les frusques données par les nains, il les aurait enfilées. Elles n'étaient pas bien pimpantes d'accord : elles auraient toutefois mieux valu que son pyjama déchiré par les becs acérés des vautours.
Mais il n'avait pu prévoir cette rencontre. D'ailleurs, qui en aurai été capable ? Elle tenait du miracle ! Alors, il devait se contenter de son indigne tenue de nuit. Ce qui le réconfortait, c'est qu'elle était malgré tout plus respectable que les sordides loques de l'adolescent !
Désirant pousser encore un peu plus cet avantage, il profita que l'elfe ait le dos tourné pour remettre de l'ordre dans ses habits et dans ses cheveux trop en bataille. L'amélioration serait minime... mais ce serait toujours une amélioration !
En entendant ces mots, Victor sentit son cœur se serrer et des larmes lui monter aux yeux. Pourquoi le destin s'acharnait-il sur l'elfe ? Pourquoi tant de malheurs l'accablaient-ils ? Une telle injustice était inconcevable, inacceptable !
-Madame, vous n'êtes plus seule à présent... fit-il, la voix vibrante d'émotion, Et si je puis vous être utile de quelque manière que ce soit, vous n'avez qu'un mot à dire. Vous serez obéie dans l'instant.
Pas de long discours, cette fois. Mais il s'en sentait incapable : il était trop révolté, trop peiné pour réfléchir et parler longtemps. Cependant, la plus profonde sincérité avait habité sa courte tirade. La plus profonde détermination, aussi.
Le petit garçon, imitant leur hôtesse, avait retiré ses bottes. Mais ce n'est qu'avec hésitation qu'il la suivit. Il se sentait déplacé au milieu de tant de magnificence, avait honte de l'image qu'il présentait. S'il avait pu prévoir cette rencontre, il aurait fait fi des créatures hostiles de l'oasis, se serait frotté jusqu'à reluire, aurait lavé ses vêtements pour en faire disparaître les tâches de sang, le sable incrusté... Mieux ! Il aurait laissé Pablo au fond du trou et, au lieu de sacrifier les frusques données par les nains, il les aurait enfilées. Elles n'étaient pas bien pimpantes d'accord : elles auraient toutefois mieux valu que son pyjama déchiré par les becs acérés des vautours.
Mais il n'avait pu prévoir cette rencontre. D'ailleurs, qui en aurai été capable ? Elle tenait du miracle ! Alors, il devait se contenter de son indigne tenue de nuit. Ce qui le réconfortait, c'est qu'elle était malgré tout plus respectable que les sordides loques de l'adolescent !
Désirant pousser encore un peu plus cet avantage, il profita que l'elfe ait le dos tourné pour remettre de l'ordre dans ses habits et dans ses cheveux trop en bataille. L'amélioration serait minime... mais ce serait toujours une amélioration !
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Quête : Voyage au bout de la nuit
L'elfe eut un sourire empli de gratitude - après un regard un peu trop appuyé, un peu trop inquisiteur, comme si elle cherchait à savoir jusqu'à quel point cette promesse serait respectée. Mais l'odeur de la fumée, à nouveau présente, ne laissait guère aux deux adolescent le loisir de s'interroger sur la situation.
- Vous pouvez compter sur moi également, intervint Pablo, soucieux de ne pas être en reste. Je suis prêt à me mesurer à n'importe quel monstre qui oserait attaquer cette tente !
- Je n'ai pas le moindre sur votre sincérité, jeunes gens. Certes, je ne peux pas savoir jusqu'à quel point votre fidélité m'est acquise - elle leva la main pour couper court à toute protestation - mais je gage que vous ne me décevrez pas.
Elle ne précisa pas en quoi ils pourraient ou non la décevoir.
- Mais je crois que vous êtes affamés... Il faudrait simplement que l'un de vous accepte d'aller me couper un peu de bois pour ranimer le feu, c'est juste à droite en sortant...
Pablo lança un regard interrogateur à Victor. Sans doute espérait-il que le gamin se proposerait, et en profiter pour rester seul avec l'elfe...
L'elfe eut un sourire empli de gratitude - après un regard un peu trop appuyé, un peu trop inquisiteur, comme si elle cherchait à savoir jusqu'à quel point cette promesse serait respectée. Mais l'odeur de la fumée, à nouveau présente, ne laissait guère aux deux adolescent le loisir de s'interroger sur la situation.
- Vous pouvez compter sur moi également, intervint Pablo, soucieux de ne pas être en reste. Je suis prêt à me mesurer à n'importe quel monstre qui oserait attaquer cette tente !
- Je n'ai pas le moindre sur votre sincérité, jeunes gens. Certes, je ne peux pas savoir jusqu'à quel point votre fidélité m'est acquise - elle leva la main pour couper court à toute protestation - mais je gage que vous ne me décevrez pas.
Elle ne précisa pas en quoi ils pourraient ou non la décevoir.
- Mais je crois que vous êtes affamés... Il faudrait simplement que l'un de vous accepte d'aller me couper un peu de bois pour ranimer le feu, c'est juste à droite en sortant...
Pablo lança un regard interrogateur à Victor. Sans doute espérait-il que le gamin se proposerait, et en profiter pour rester seul avec l'elfe...
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Quête : Voyage au bout de la nuit.
Victor saisit parfaitement ce regard et ce qu'il impliquait.
L'idée de ne plus être avec la Dame et celle de laisser Pablo avec elle le plongeaient dans une profonde détresse. Pourtant, n'était-ce pas une épreuve ? Par ce moyen, l'elfe ne voulait-elle pas voir s'ils étaient capables de faire passer ses besoins avant leur plaisir ?
Oui, ce devait être ça. Et cette épreuve, il était bien décidé à la passer victorieusement ! Son chagrin avait dû être visible : qu'importe, son dévouement n'en toucherait que plus leur hôtesse !
-J'y vais dans l'instant, dit le gamin en s'inclinant profondément.
Aussitôt, il gagna l'entrée de la tente, remit ses bottes et sortit dans le désert brûlant.
Victor saisit parfaitement ce regard et ce qu'il impliquait.
L'idée de ne plus être avec la Dame et celle de laisser Pablo avec elle le plongeaient dans une profonde détresse. Pourtant, n'était-ce pas une épreuve ? Par ce moyen, l'elfe ne voulait-elle pas voir s'ils étaient capables de faire passer ses besoins avant leur plaisir ?
Oui, ce devait être ça. Et cette épreuve, il était bien décidé à la passer victorieusement ! Son chagrin avait dû être visible : qu'importe, son dévouement n'en toucherait que plus leur hôtesse !
-J'y vais dans l'instant, dit le gamin en s'inclinant profondément.
Aussitôt, il gagna l'entrée de la tente, remit ses bottes et sortit dans le désert brûlant.
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Quête: Voyage au bout de la nuit.
La luminosité intense, après l'ombre de la tente, éblouit Victor quelques instants. Une fois ses yeux à nouveau accoutumés à la lumière, il aperçut le vautour qui volait, bas au-dessus de la tente, semblant le surveiller.
Il n'eut aucun mal trouver la réserve de bois. Prenant à droite en sortant de la tente, comme on le lui avait indiqué, il aperçut une formation rocheuse plus large que les autres, dans laquelle était aménagée une cavité. Un tas de gros bois, dont on pouvait se demander d'où il provenait, s'y trouvait. Et un tas de petit bois également, provenant du même type de buisson épineux que celui qu'ils avaient eux-même coupé. Une hache attendait, bien en évidence.
Une autre cavité, au-dessus de la première, contenait de la paille et de menus branchages, ainsi que des restes animaux. Le vautour s'y posa et émit une sorte de sifflement rauque. Il guettait visiblement l'enfant, l'air prêt à attaquer. Apparemment, c'était... son nid. Une échelle, posée contre le roc, permettait d'y accéder.
La luminosité intense, après l'ombre de la tente, éblouit Victor quelques instants. Une fois ses yeux à nouveau accoutumés à la lumière, il aperçut le vautour qui volait, bas au-dessus de la tente, semblant le surveiller.
Il n'eut aucun mal trouver la réserve de bois. Prenant à droite en sortant de la tente, comme on le lui avait indiqué, il aperçut une formation rocheuse plus large que les autres, dans laquelle était aménagée une cavité. Un tas de gros bois, dont on pouvait se demander d'où il provenait, s'y trouvait. Et un tas de petit bois également, provenant du même type de buisson épineux que celui qu'ils avaient eux-même coupé. Une hache attendait, bien en évidence.
Une autre cavité, au-dessus de la première, contenait de la paille et de menus branchages, ainsi que des restes animaux. Le vautour s'y posa et émit une sorte de sifflement rauque. Il guettait visiblement l'enfant, l'air prêt à attaquer. Apparemment, c'était... son nid. Une échelle, posée contre le roc, permettait d'y accéder.
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Quête: Voyage au bout de la nuit.
Le petit garçon ne perdit pas de temps et n'accorda pas la moindre attention au vautour ou à son nid. Il voulait faire vite : savoir Pablo seul avec l'elfe l'emplissait d'angoisse et de jalousie. Que pouvaient-ils faire, en son absence ? L'adolescent n'en profiterait-il pas pour prendre un avantage certain sur lui ?
Il devait faire confiance à la Dame, se fier à sa bonté, à son jugement équitable. Après tout, il s'était sacrifié pour lui être agréable.
Faire confiance, donc. Mais aussi se dépêcher.
Il s'approcha de la réserve et hésita un instant. Après l'effort qu'il allait consentir, il serait aussi dégoulinant de sueur qu'avant de s'être baigné à l'oasis. Et sa tenue, déjà pitoyable, s'en ressentirait cruellement. Ne pouvait-il, au moins, ôter sa tunique le temps de la coupe du bois ?
Il jeta un regard au vautour, puis secoua la tête. Vu la passion que ces bestioles semblaient avoir pour les tissus, sans parler de leur malignité, mieux valait ne pas prendre de risque. Si l'oiseau lui volait sa tunique, il devrait se présenter torse nu devant leur hôtesse. ce qui serait encore plus indigne, pour le coup.
Alors, sans plus tarder, il se mit à l'œuvre, coupant gros puis petit bois. Quelques minutes plus tard, soufflant, transpirant, les bras chargés de sa récolte, il se hâta vers la tente.
Le petit garçon ne perdit pas de temps et n'accorda pas la moindre attention au vautour ou à son nid. Il voulait faire vite : savoir Pablo seul avec l'elfe l'emplissait d'angoisse et de jalousie. Que pouvaient-ils faire, en son absence ? L'adolescent n'en profiterait-il pas pour prendre un avantage certain sur lui ?
Il devait faire confiance à la Dame, se fier à sa bonté, à son jugement équitable. Après tout, il s'était sacrifié pour lui être agréable.
Faire confiance, donc. Mais aussi se dépêcher.
Il s'approcha de la réserve et hésita un instant. Après l'effort qu'il allait consentir, il serait aussi dégoulinant de sueur qu'avant de s'être baigné à l'oasis. Et sa tenue, déjà pitoyable, s'en ressentirait cruellement. Ne pouvait-il, au moins, ôter sa tunique le temps de la coupe du bois ?
Il jeta un regard au vautour, puis secoua la tête. Vu la passion que ces bestioles semblaient avoir pour les tissus, sans parler de leur malignité, mieux valait ne pas prendre de risque. Si l'oiseau lui volait sa tunique, il devrait se présenter torse nu devant leur hôtesse. ce qui serait encore plus indigne, pour le coup.
Alors, sans plus tarder, il se mit à l'œuvre, coupant gros puis petit bois. Quelques minutes plus tard, soufflant, transpirant, les bras chargés de sa récolte, il se hâta vers la tente.
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