[ailleurs] Quête : Voyage au bout de la nuit
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Quête : voyage au bout de la nuit
Ainsi, elle avait vraiment eu l'intention de...
Victor tombait des nues.
Même s'il avait eu douze ou treize ans, il aurait été beaucoup plus jeune qu'elle ! Trop jeune pour...
Victor était troublé, mais cela ne faisait pas le poids face à sa culpabilité, face à son désespoir de l'avoir déçue. A la question qu'elle lui posa, il faillit persister dans son mensonge. Il s'en abstint. Elle méritait la vérité... Et puis, peut-être qu'en avouant son véritable âge, elle serait encore plus impressionné par ses talents de comédien et lui en voudrait moins... Il y avait presque de quoi être fier, non ? Il avait fait preuve d'une grande maturité, elle l'avait dit elle-même...
Sans compter que cela lui donnerait un bon délai avant qu'elle ne songe à nouveau a ce qu'elle avait eu en tête jusqu'ici.
-Neuf ans... souffla-t-il.
Et d'attendre la suite, non sans angoisse.
Ainsi, elle avait vraiment eu l'intention de...
Victor tombait des nues.
Même s'il avait eu douze ou treize ans, il aurait été beaucoup plus jeune qu'elle ! Trop jeune pour...
Victor était troublé, mais cela ne faisait pas le poids face à sa culpabilité, face à son désespoir de l'avoir déçue. A la question qu'elle lui posa, il faillit persister dans son mensonge. Il s'en abstint. Elle méritait la vérité... Et puis, peut-être qu'en avouant son véritable âge, elle serait encore plus impressionné par ses talents de comédien et lui en voudrait moins... Il y avait presque de quoi être fier, non ? Il avait fait preuve d'une grande maturité, elle l'avait dit elle-même...
Sans compter que cela lui donnerait un bon délai avant qu'elle ne songe à nouveau a ce qu'elle avait eu en tête jusqu'ici.
-Neuf ans... souffla-t-il.
Et d'attendre la suite, non sans angoisse.
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Quête: Voyage au bout de la nuit.
L'elfe ouvrit des yeux ronds comme des soucoupes... juste l'espace d'un instant, avant de reprendre son sang-froid qu'elle semblait décidément rarement perdre - en dehors de la passion amoureuse.
- Ca nous laisse quelques années... D'ici là, tu auras le temps de cultiver tes muscles, ta culture... on fera de toi un barde parfait, et un athlète en plus. Avec un bon entraînement et un régime adapté... Oui, tu seras le meilleur...
Son ton était rêveur, comme si elle avait oublié sa présence. Elle faisait des projets pour lui sans même lui demander son avis.
Elle tira sur une petite cordelette et une cloche sonna. Elle se tourna vers lui.
- Tu sais, quelques années, pour moi, ce n'est rien... Rhabille-toi, Martha va te conduire...
Il n'y avait plus ni passion ni vraiment de tendresse dans sa voix et son regard. Juste la calme assurance de celui qui a fait des plans et compte bien les exécuter. Elle adoucit finalement son regard, pour un sourire amusé, avant de répéter.
- Tu es vraiment un excellent comédien.
L'elfe ouvrit des yeux ronds comme des soucoupes... juste l'espace d'un instant, avant de reprendre son sang-froid qu'elle semblait décidément rarement perdre - en dehors de la passion amoureuse.
- Ca nous laisse quelques années... D'ici là, tu auras le temps de cultiver tes muscles, ta culture... on fera de toi un barde parfait, et un athlète en plus. Avec un bon entraînement et un régime adapté... Oui, tu seras le meilleur...
Son ton était rêveur, comme si elle avait oublié sa présence. Elle faisait des projets pour lui sans même lui demander son avis.
Elle tira sur une petite cordelette et une cloche sonna. Elle se tourna vers lui.
- Tu sais, quelques années, pour moi, ce n'est rien... Rhabille-toi, Martha va te conduire...
Il n'y avait plus ni passion ni vraiment de tendresse dans sa voix et son regard. Juste la calme assurance de celui qui a fait des plans et compte bien les exécuter. Elle adoucit finalement son regard, pour un sourire amusé, avant de répéter.
- Tu es vraiment un excellent comédien.
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Quête: Voyage au bout de la nuit.
Victor renfila sa tunique avec un soulagement certain. Et, ce faisant, il ne put s'empêcher de constater que les choses s'étaient moins mal passées qu'il ne l'avait craint : certes, son épouse était déçue, mais... Il s'était libéré de son mensonge et elle ne l'avait pas renvoyé. Mieux, elle lui offrait la possibilité de se rattraper... Une chose était certaine, il ferait tout son possible pour devenir un barde exceptionnel, tout son possible pour devenir un athlète... Elle serait fière de lui !
Lorsqu'il fut habillé, il trouva le courage de lui adresser un sourire. Au moment de partir, il lui adresserait des adieux bien tournés... et irait se coucher pour jouir d'un repos bien mérité.
Victor renfila sa tunique avec un soulagement certain. Et, ce faisant, il ne put s'empêcher de constater que les choses s'étaient moins mal passées qu'il ne l'avait craint : certes, son épouse était déçue, mais... Il s'était libéré de son mensonge et elle ne l'avait pas renvoyé. Mieux, elle lui offrait la possibilité de se rattraper... Une chose était certaine, il ferait tout son possible pour devenir un barde exceptionnel, tout son possible pour devenir un athlète... Elle serait fière de lui !
Lorsqu'il fut habillé, il trouva le courage de lui adresser un sourire. Au moment de partir, il lui adresserait des adieux bien tournés... et irait se coucher pour jouir d'un repos bien mérité.
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Quête : Voyage au bout de la nuit.
L'elfe alla rechercher sa tunique dans le salon, lui faisant signe de la suivre, et se rhabilla. Martha apparut peu après. Elle ne parut pas autrement surprise de les voir habillés et plutôt distants, et s'inclina devant l'elfe.
- Un peu trop jeune, fit simplement celle-ci.
- Les filles me l'ont dit, répliqua la vieille servante avec un haussement d'épaules.
- Je vais devoir attendre quelques années... Mais il est prometteur, je tiens à le garder. J'en ferai un barde, je pense... Je vous laisse lui trouver une chambre confortable, il risque d'y passer de longues années. Et il faudra lui programmer des séances de sport également, dans les jours à venir. Et... envoyez-moi Lucas, j'ai à lui parler...
Elle était nettement plus distante qu'elle l'avait jamais été... Comme s'il n'était plus rien... qu'un objet ? Mais la fumée et l'alcool l'empêchaient de se laisser trop aller à ce genre de pensée négative.
L'elfe alla rechercher sa tunique dans le salon, lui faisant signe de la suivre, et se rhabilla. Martha apparut peu après. Elle ne parut pas autrement surprise de les voir habillés et plutôt distants, et s'inclina devant l'elfe.
- Un peu trop jeune, fit simplement celle-ci.
- Les filles me l'ont dit, répliqua la vieille servante avec un haussement d'épaules.
- Je vais devoir attendre quelques années... Mais il est prometteur, je tiens à le garder. J'en ferai un barde, je pense... Je vous laisse lui trouver une chambre confortable, il risque d'y passer de longues années. Et il faudra lui programmer des séances de sport également, dans les jours à venir. Et... envoyez-moi Lucas, j'ai à lui parler...
Elle était nettement plus distante qu'elle l'avait jamais été... Comme s'il n'était plus rien... qu'un objet ? Mais la fumée et l'alcool l'empêchaient de se laisser trop aller à ce genre de pensée négative.
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Quête : Voyage au bout de la nuit.
La distance désormais affectée par son épouse peinait profondément Victor. Et l'idée qu'elle allait recevoir Lucas - ce si désagréable Lucas - n'avait rien pour le réjouir. Il avait l'impression que, sous peu, il deviendrait la risée du château tout entier. Déjà que certaines personnes auxquelles il ne préférait pas repenser l'avaient traité avec hauteur...
Non, les jours, les semaines, les années à venir ne seraient pas très drôles.
Sauf, évidemment, s'il se moquait de l'avis d'autrui. Seul comptait celui de la dame. Il s'exercerait dans tous les domaines, travaillerait avec acharnement... A tel point qu'elle finirait par oublier cette déception, ne songerait plus à cette impossibilité d'obtenir de lui, avant des années, ce qu'elle désirait : elle se concentrerait sur ses qualités, et il rentrerait à nouveau dans ses bonnes grâces.
Alors, oui, il travaillerait. Sans mesurer ses efforts.
Quelque peu rasséréné, le gamin salua courtoisement l'elfe, puis suivit la servante vers ce qui allait devenir sa chambre.
La distance désormais affectée par son épouse peinait profondément Victor. Et l'idée qu'elle allait recevoir Lucas - ce si désagréable Lucas - n'avait rien pour le réjouir. Il avait l'impression que, sous peu, il deviendrait la risée du château tout entier. Déjà que certaines personnes auxquelles il ne préférait pas repenser l'avaient traité avec hauteur...
Non, les jours, les semaines, les années à venir ne seraient pas très drôles.
Sauf, évidemment, s'il se moquait de l'avis d'autrui. Seul comptait celui de la dame. Il s'exercerait dans tous les domaines, travaillerait avec acharnement... A tel point qu'elle finirait par oublier cette déception, ne songerait plus à cette impossibilité d'obtenir de lui, avant des années, ce qu'elle désirait : elle se concentrerait sur ses qualités, et il rentrerait à nouveau dans ses bonnes grâces.
Alors, oui, il travaillerait. Sans mesurer ses efforts.
Quelque peu rasséréné, le gamin salua courtoisement l'elfe, puis suivit la servante vers ce qui allait devenir sa chambre.
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Quête : Voyage au bout de la nuit.
L'elfe le salua d'un sourire rassurant et amical. Certes, elle était plus distante. Mais nullement hostile.
La servante l'entraîna à l'étage inférieur,là où se trouvaient les cuisines et les logements des domestiques. Elle s'arrêta devant une large porte, seule ouverture visible d'un mur immense, et tourna une clé dans la serrure. Elle entra, laissant Victor le suivre.
La grande porte donnait dans un grand salon, où quelques fauteuils confortables entouraient de petites tables basses, sur lesquelles étaient posés les reliefs du repas. Un grand feu flambait dans la cheminée, et l'odeur de menthe de la fumée était omniprésente, et un joyeux brouhaha régnait. A chaque table se trouvaient quelques jeunes garçons en train de discuter, de jouer aux cartes, ou à des jeux sur plateau que Victor n'était pas certains de connaître. Pablo et Lucas étaient présents eux aussi. Ils étaient peut-être quinzaine au total, tous jeunes, athlétiques, au visage avenant. La majorité humains, avec deux ou trois demi-elfes. Le plus âgé ne devait pas avoir plus de vingt-cinq ans. C'est à lui que s'adressa Martha.
- Kilian... Il faudrait installer ce jeune garçon dans une bonne chambre, la Dame l'ordonne... Je vous laisse lui expliquer les règles...
Le jeune homme inclina la tête, et jeta un regard plus curieux qu'amical à Victor. Il ne dit rien, et se dirigea vers un coin de la salle. Victor s'aperçut alors que ses affaires s'y trouvaient.
- Suis-moi, jeta-t-il par-dessus son épaule. A moins que tu comptes dormir debout ici ?
Martha, elle, se dirigeait déjà vers Lucas.
Il l'entraîna vers une porte - le jeune garçon réalisa que chaque mur comportait au moins cinq ou six portes, relativement rapprochées.
- Voici ta chambre. Je te laisse t'installer? J'était en pleine partie de cartes... tu n'as qu'à nous rejoindre après...
La chambre en question n'était pas grande, et n'avait rien du luxe de celle de la Dame. Mais le lit semblait confortable, et des draps étaient de lin propres étaient pliés par-dessus la couverture. Une petite table et une chaise occupaient un angle de la pièce. Un coffre et une étagère complétaient le mobilier. La pièce n'avait qu'une minuscule fenêtre grillagée en hauteur.
L'elfe le salua d'un sourire rassurant et amical. Certes, elle était plus distante. Mais nullement hostile.
La servante l'entraîna à l'étage inférieur,là où se trouvaient les cuisines et les logements des domestiques. Elle s'arrêta devant une large porte, seule ouverture visible d'un mur immense, et tourna une clé dans la serrure. Elle entra, laissant Victor le suivre.
La grande porte donnait dans un grand salon, où quelques fauteuils confortables entouraient de petites tables basses, sur lesquelles étaient posés les reliefs du repas. Un grand feu flambait dans la cheminée, et l'odeur de menthe de la fumée était omniprésente, et un joyeux brouhaha régnait. A chaque table se trouvaient quelques jeunes garçons en train de discuter, de jouer aux cartes, ou à des jeux sur plateau que Victor n'était pas certains de connaître. Pablo et Lucas étaient présents eux aussi. Ils étaient peut-être quinzaine au total, tous jeunes, athlétiques, au visage avenant. La majorité humains, avec deux ou trois demi-elfes. Le plus âgé ne devait pas avoir plus de vingt-cinq ans. C'est à lui que s'adressa Martha.
- Kilian... Il faudrait installer ce jeune garçon dans une bonne chambre, la Dame l'ordonne... Je vous laisse lui expliquer les règles...
Le jeune homme inclina la tête, et jeta un regard plus curieux qu'amical à Victor. Il ne dit rien, et se dirigea vers un coin de la salle. Victor s'aperçut alors que ses affaires s'y trouvaient.
- Suis-moi, jeta-t-il par-dessus son épaule. A moins que tu comptes dormir debout ici ?
Martha, elle, se dirigeait déjà vers Lucas.
Il l'entraîna vers une porte - le jeune garçon réalisa que chaque mur comportait au moins cinq ou six portes, relativement rapprochées.
- Voici ta chambre. Je te laisse t'installer? J'était en pleine partie de cartes... tu n'as qu'à nous rejoindre après...
La chambre en question n'était pas grande, et n'avait rien du luxe de celle de la Dame. Mais le lit semblait confortable, et des draps étaient de lin propres étaient pliés par-dessus la couverture. Une petite table et une chaise occupaient un angle de la pièce. Un coffre et une étagère complétaient le mobilier. La pièce n'avait qu'une minuscule fenêtre grillagée en hauteur.
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Quête : Voyage au bout de la nuit.
Le petit garçon avait marché dans les pas de Martha sans dire un mot, se contentant de constater, la mort dans l'âme, que sa chambre se situait à l'étage où étaient installés les serviteurs.
Son chagrin ne fit que s'accroître lorsqu'il découvrit la salle commune, derrière la porte close, puis la pièce, sans doute semblable à toutes celles qui devaient la voisiner, où il était relégué.
Et dont la fenêtre était presque similaire à celle d'une prison.
-Je crois que je vais dormir. Mais merci pour la proposition, avait-il répondu à son nouveau guide avant que celui-ci ne retourne à ses jeux.
Puis, sans trop réfléchir, il avait fait son lit, et s'y était glissé tout habillé.
Il était épuisé, la tête lui tournait.
Il avait du mal à comprendre ce qui lui arrivait.
Il savait qu'il était profondément blessé du traitement qu'on lui réservait. N'était-il pas l'époux de la dame, et non un simple domestique ? N'aurait-il pas mérité des appartements à lui, plutôt qu'une chambre anonyme parmi toutes celles réservées aux jeunes serviteurs ?
Il savait également qu'il préférait fuir la compagnie de ces derniers. Il ne voulait pas qu'on lui pose de questions, pas qu'on se moque de lui. Ce qui ne manquerait sans doute pas, puisque c'était ici, aussi, que vivaient Pablo, Lucas.
Il savait enfin que, pour indigne qu'il fût, ce sort était mérité. Il avait menti, déçu l'elfe. Et elle aurait pu plus mal réagir... Il lui incombait de faire ses preuves, de se racheter, de lui montrer qu'il était digne d'elle. Cela commencerait par endurer sans broncher l'humiliation... Cela continuerait par devenir le meilleur barde du monde, le plus grand athlète...
L'épreuve cruciale venait de commencer. Il n'appartenait qu'à lui d'en triompher. Et il s'en croyait capable.
C'est en se raccrochant à cette pensée, en étouffant sa tristesse latente qui de toute façon peinait à lutter contre l'étrange euphorie suscitée par l'alcool et la fumée, que Victor tenta de s'endormir.
Le petit garçon avait marché dans les pas de Martha sans dire un mot, se contentant de constater, la mort dans l'âme, que sa chambre se situait à l'étage où étaient installés les serviteurs.
Son chagrin ne fit que s'accroître lorsqu'il découvrit la salle commune, derrière la porte close, puis la pièce, sans doute semblable à toutes celles qui devaient la voisiner, où il était relégué.
Et dont la fenêtre était presque similaire à celle d'une prison.
-Je crois que je vais dormir. Mais merci pour la proposition, avait-il répondu à son nouveau guide avant que celui-ci ne retourne à ses jeux.
Puis, sans trop réfléchir, il avait fait son lit, et s'y était glissé tout habillé.
Il était épuisé, la tête lui tournait.
Il avait du mal à comprendre ce qui lui arrivait.
Il savait qu'il était profondément blessé du traitement qu'on lui réservait. N'était-il pas l'époux de la dame, et non un simple domestique ? N'aurait-il pas mérité des appartements à lui, plutôt qu'une chambre anonyme parmi toutes celles réservées aux jeunes serviteurs ?
Il savait également qu'il préférait fuir la compagnie de ces derniers. Il ne voulait pas qu'on lui pose de questions, pas qu'on se moque de lui. Ce qui ne manquerait sans doute pas, puisque c'était ici, aussi, que vivaient Pablo, Lucas.
Il savait enfin que, pour indigne qu'il fût, ce sort était mérité. Il avait menti, déçu l'elfe. Et elle aurait pu plus mal réagir... Il lui incombait de faire ses preuves, de se racheter, de lui montrer qu'il était digne d'elle. Cela commencerait par endurer sans broncher l'humiliation... Cela continuerait par devenir le meilleur barde du monde, le plus grand athlète...
L'épreuve cruciale venait de commencer. Il n'appartenait qu'à lui d'en triompher. Et il s'en croyait capable.
C'est en se raccrochant à cette pensée, en étouffant sa tristesse latente qui de toute façon peinait à lutter contre l'étrange euphorie suscitée par l'alcool et la fumée, que Victor tenta de s'endormir.
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Quête : Voyage au bout de la nuit.
S'endormir n'était pas chose facile, compte tenu de la journée riche en émotions qu'il venait de vivre. Il entendait des bruits de conversation, des rires, venant de la pièce voisine. Et il lui sembla entendre son prénom plusieurs fois : il devait être l'objet de bien des conersations....
Au moment où la fatigue allait l'emporter, alors qu'il se sentait sombrer, on frappa à sa porte, et, sans même attendre son autorisation, on l'ouvrit.
- Hey, tu comptes faire la tête toute la soirée tout seul dans ton coin ?
C'était la voix de Pablo, légèrement moqueuse, mais avec comme un soupçon de sympathie. Deux autres silhouettes se déoupaient à contre-jour derrière lui.
- Viens donc boire un coup avec nous, il reste de la bière... Rien de tel pour se changer les idées, tu verras....
Non, décidément, sa voix n'avait rien d'hostile.
S'endormir n'était pas chose facile, compte tenu de la journée riche en émotions qu'il venait de vivre. Il entendait des bruits de conversation, des rires, venant de la pièce voisine. Et il lui sembla entendre son prénom plusieurs fois : il devait être l'objet de bien des conersations....
Au moment où la fatigue allait l'emporter, alors qu'il se sentait sombrer, on frappa à sa porte, et, sans même attendre son autorisation, on l'ouvrit.
- Hey, tu comptes faire la tête toute la soirée tout seul dans ton coin ?
C'était la voix de Pablo, légèrement moqueuse, mais avec comme un soupçon de sympathie. Deux autres silhouettes se déoupaient à contre-jour derrière lui.
- Viens donc boire un coup avec nous, il reste de la bière... Rien de tel pour se changer les idées, tu verras....
Non, décidément, sa voix n'avait rien d'hostile.
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Quête : Voyage au bout de la nuit.
Victor fut pris d'une vive poussée de colère.
Pablo. Il fallait que ce soit ce maudit Pablo qui vienne l'emmerder !
Ah, il devait jubiler, cet imbécile ! Cet imbécile à cause de qui tout était arrivé !
S'il n'avait pas tenté de le rabaisser constamment face à la dame, il n'aurait pas été obligé de mentir à celle-ci, de jouer les adolescents !
Ses poings se serrèrent.
S'il n'y avait pas eu les deux autres silhouettes, le petit garçon aurait envoyé balader son ennemi d'une façon bien sentie... D'autant plus que l'intéressé jouait les gentils pour mieux le narguer... C'était proprement insupportable !
Mais la présence des autres le forçait à plus de modération. Aussi tourna-t-il sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler.
-C'est vraiment très gentil de m'inviter, et je t'en remercie sincèrement, dit-t-il, d'une voix encore ensommeillée. Mais... J'ai eu une longue journée, j'ai déjà bien trop bu... Il vaut mieux que je dorme. Et puis, il y aura d'autres soirées, je ne vais pas partir de sitôt...
C'était là pure vérité.
Victor fut pris d'une vive poussée de colère.
Pablo. Il fallait que ce soit ce maudit Pablo qui vienne l'emmerder !
Ah, il devait jubiler, cet imbécile ! Cet imbécile à cause de qui tout était arrivé !
S'il n'avait pas tenté de le rabaisser constamment face à la dame, il n'aurait pas été obligé de mentir à celle-ci, de jouer les adolescents !
Ses poings se serrèrent.
S'il n'y avait pas eu les deux autres silhouettes, le petit garçon aurait envoyé balader son ennemi d'une façon bien sentie... D'autant plus que l'intéressé jouait les gentils pour mieux le narguer... C'était proprement insupportable !
Mais la présence des autres le forçait à plus de modération. Aussi tourna-t-il sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler.
-C'est vraiment très gentil de m'inviter, et je t'en remercie sincèrement, dit-t-il, d'une voix encore ensommeillée. Mais... J'ai eu une longue journée, j'ai déjà bien trop bu... Il vaut mieux que je dorme. Et puis, il y aura d'autres soirées, je ne vais pas partir de sitôt...
C'était là pure vérité.
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Les trois adolescents s'entreregardèrent. Les deux jeunes gens qui accompagnaient Pablo devaient avoir une bonne quinzaine d'années.
- Ah, non, tu vas pas t'en tirer aussi facilement, gamin!, lança l'un d'eux. Il n'y avait pas d'agressivité dans sa voix, juste une sorte d'hilarité, comme si tout cela n'était qu'une joyeuse farce.
- Y'a des règles ici, pour tous les nouveaux venus ! Tu n'y couperas pas !
- Surtout que t'es quand même le premier môme aussi jeune à rejoindre le harem... Je parie que tu savais même pas trop ce qui t'attendais. Je te revois encore, tout naïf au moment de franchir le portail... Et maintenant, le pauvre gosse fait la tête.
Le ton de Pablo était moqueur, vaguement méprisant..
- Laisse tomber, Miguel... Le but c'est pas de l'enfoncer davantage... Mais faut respecter les traditions ! Allez, viens, gamin !
Les trois adolescents s'entreregardèrent. Les deux jeunes gens qui accompagnaient Pablo devaient avoir une bonne quinzaine d'années.
- Ah, non, tu vas pas t'en tirer aussi facilement, gamin!, lança l'un d'eux. Il n'y avait pas d'agressivité dans sa voix, juste une sorte d'hilarité, comme si tout cela n'était qu'une joyeuse farce.
- Y'a des règles ici, pour tous les nouveaux venus ! Tu n'y couperas pas !
- Surtout que t'es quand même le premier môme aussi jeune à rejoindre le harem... Je parie que tu savais même pas trop ce qui t'attendais. Je te revois encore, tout naïf au moment de franchir le portail... Et maintenant, le pauvre gosse fait la tête.
Le ton de Pablo était moqueur, vaguement méprisant..
- Laisse tomber, Miguel... Le but c'est pas de l'enfoncer davantage... Mais faut respecter les traditions ! Allez, viens, gamin !
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Le regard qu'il accorda à Pablo fut l'un des plus noirs, des plus haineux, des plus assassins qu'il eut jamais jetés.
Alors, les choses étaient telles qu'il les avait imaginées. Sinon pires encore.
Non content de savourer intérieurement sa disgrâce, l'adolescent, qui pour quelque obscure raison se faisait donner un nouveau nom - un nom qui lui rappelait quelque chose sans qu'il puisse dire quoi - avait monté les autres serviteurs contre lui. Désormais, ils s'entendaient pour lui donner du "môme", du "gosse", du "gamin". Ils s'entendaient pour le mener en bateau, lui raconter des histoires abracadabrantes sur un harem... Et, surtout, ils s'entendaient pour le soumettre à de prétendues règles dont le but, évidemment, serait de l'humilier...
La colère menaça de le déborder. Mais il la contint.
Il ne leur ferait pas se plaisir. Il ne protesterait pas, ne laisserait rien transparaître de ses émotions. Il endurerait tout avec dignité. Il leur montrerait de quel bois il était fait.
Jouer la comédie, à nouveau. Cela allait être difficile... Pourtant, il était bien décidé, encore une fois, à triompher de cette épreuve.
Poussant un profond soupir - intérieur -, il rejeta ses couvertures et se leva, prêt à suivre ses tourmenteurs.
Le regard qu'il accorda à Pablo fut l'un des plus noirs, des plus haineux, des plus assassins qu'il eut jamais jetés.
Alors, les choses étaient telles qu'il les avait imaginées. Sinon pires encore.
Non content de savourer intérieurement sa disgrâce, l'adolescent, qui pour quelque obscure raison se faisait donner un nouveau nom - un nom qui lui rappelait quelque chose sans qu'il puisse dire quoi - avait monté les autres serviteurs contre lui. Désormais, ils s'entendaient pour lui donner du "môme", du "gosse", du "gamin". Ils s'entendaient pour le mener en bateau, lui raconter des histoires abracadabrantes sur un harem... Et, surtout, ils s'entendaient pour le soumettre à de prétendues règles dont le but, évidemment, serait de l'humilier...
La colère menaça de le déborder. Mais il la contint.
Il ne leur ferait pas se plaisir. Il ne protesterait pas, ne laisserait rien transparaître de ses émotions. Il endurerait tout avec dignité. Il leur montrerait de quel bois il était fait.
Jouer la comédie, à nouveau. Cela allait être difficile... Pourtant, il était bien décidé, encore une fois, à triompher de cette épreuve.
Poussant un profond soupir - intérieur -, il rejeta ses couvertures et se leva, prêt à suivre ses tourmenteurs.
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On l'entraîna vers l'une des tables, où on lui servit un grand verre de bière. Les autres garçons avaient apparemment tous cessé leursjeux pour venir assister au spectacle.... et les commentaires allaient bon train.
- Tiens, bois ça, petit. On lui mit d'office le verre dans les mains, et le jeune garçon qui l'avait servi escomptait visiblement qu'il obtempère.
- Hey, fais pas cette tête-là, on va pas te manger !
- Mais il a quel âge ce gosse ? C'est pas possible, elle a pas pu épouser quelqu'un de si jeune !
- Il prétendait avoir plus que son âge, expliqua Pablo-Miguel avec assurance aux curieux. Et elle s'y est laissé prendre....
- Ca me surprend pas, plus le temps passe et plus elle les choisit jeunes. Mais quand même, elle a dû être surprise quand elle l'a déshabillé !
Un éclat de rire salua la remarque.
- Dis, petit, t'as fait comment ? Ne me dis pas que tu as réussi à... tu sais bien quoi ?
-Il en a peut-être une plus grosse qu'il n'en a l'air !
- Ben non, réfléchi, s'ils avaient conclu, il serait pas venu ici avant demain matin !
- Bizarre qu'elle se rabatte sur Lucas....
- Allez, petit, raconte-nous tout... Elle t'a sorti le grand jeu, champagne et tout ? Et quelle tête elle a fait quand elle a compris que ça servait à rien ?
- La tradition, ici, c'est qu'on doit raconter la première nuit, dans tous les détails.... Alors bon, pour toi, c'est un peu raccourci...
-Y'a rien à raconter tu veux dire !
- Mais c'est pas grave, on t'écoute quand même !
On l'entraîna vers l'une des tables, où on lui servit un grand verre de bière. Les autres garçons avaient apparemment tous cessé leursjeux pour venir assister au spectacle.... et les commentaires allaient bon train.
- Tiens, bois ça, petit. On lui mit d'office le verre dans les mains, et le jeune garçon qui l'avait servi escomptait visiblement qu'il obtempère.
- Hey, fais pas cette tête-là, on va pas te manger !
- Mais il a quel âge ce gosse ? C'est pas possible, elle a pas pu épouser quelqu'un de si jeune !
- Il prétendait avoir plus que son âge, expliqua Pablo-Miguel avec assurance aux curieux. Et elle s'y est laissé prendre....
- Ca me surprend pas, plus le temps passe et plus elle les choisit jeunes. Mais quand même, elle a dû être surprise quand elle l'a déshabillé !
Un éclat de rire salua la remarque.
- Dis, petit, t'as fait comment ? Ne me dis pas que tu as réussi à... tu sais bien quoi ?
-Il en a peut-être une plus grosse qu'il n'en a l'air !
- Ben non, réfléchi, s'ils avaient conclu, il serait pas venu ici avant demain matin !
- Bizarre qu'elle se rabatte sur Lucas....
- Allez, petit, raconte-nous tout... Elle t'a sorti le grand jeu, champagne et tout ? Et quelle tête elle a fait quand elle a compris que ça servait à rien ?
- La tradition, ici, c'est qu'on doit raconter la première nuit, dans tous les détails.... Alors bon, pour toi, c'est un peu raccourci...
-Y'a rien à raconter tu veux dire !
- Mais c'est pas grave, on t'écoute quand même !
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Quête : voyage au bout de la nuit.
Victor enrageait intérieurement.
Pablo avait rudement bien mené son affaire ! Toutes ces insinuations scandaleuses, toutes ces allusions révoltantes... Comme si son épouse avait couché avec chacun d'entre eux, comme si elle avait convoqué Lucas pour autre chose que discuter !
Bien sûr, il se prit à douter, un instant. Il y avait beaucoup d'adolescents dans l'entourage de l'elfe, et elle n'avait pas mis longtemps avant de passer aux choses sérieuses, avec lui... Mais ce doute ne fit qu'augmenter son courroux. La Dame n'était pas ainsi ! Avancer le contraire était chose infamante, révoltante !
Tout ça n'avait qu'un seul but : le forcer à raconter son humiliation, pour que chacun s'en repaisse !
Il fut tenté de les envoyer paître et, plus sérieusement, de mentir, de décrire autre chose que la vérité. Mais cela n'aurait sans doute fait qu'empirer son cas. Or, il avait envie d'en finir au plus vite...
Aussi, après s'être envoyé quelques copieuses lampées de bière - pour montrer qu'il était plus gaillard qu'il n'en avait l'air -, après s'être concentré... Il raconta ce qui s'était passé. Sans s'attarder, mais sans omettre de détails.
Ce faisant, il se sentit gagner par la honte, s'efforça malgré tout de demeurer de marbre. Il ne fallait pas qu'il leur donne davantage de prétextes pour se moquer de lui. Son récit leur en offrait déjà assez.
S'étant acquitté de sa tâche, il but à nouveau. Peut-être allaient-ils, enfin, le laisser tranquille ? Peut-être pourrait-il se retirer, cacher son chagrin et son humiliation ? Il avait coopéré, après tout. Il leur avait offert ce qu'ils demandaient...
Victor enrageait intérieurement.
Pablo avait rudement bien mené son affaire ! Toutes ces insinuations scandaleuses, toutes ces allusions révoltantes... Comme si son épouse avait couché avec chacun d'entre eux, comme si elle avait convoqué Lucas pour autre chose que discuter !
Bien sûr, il se prit à douter, un instant. Il y avait beaucoup d'adolescents dans l'entourage de l'elfe, et elle n'avait pas mis longtemps avant de passer aux choses sérieuses, avec lui... Mais ce doute ne fit qu'augmenter son courroux. La Dame n'était pas ainsi ! Avancer le contraire était chose infamante, révoltante !
Tout ça n'avait qu'un seul but : le forcer à raconter son humiliation, pour que chacun s'en repaisse !
Il fut tenté de les envoyer paître et, plus sérieusement, de mentir, de décrire autre chose que la vérité. Mais cela n'aurait sans doute fait qu'empirer son cas. Or, il avait envie d'en finir au plus vite...
Aussi, après s'être envoyé quelques copieuses lampées de bière - pour montrer qu'il était plus gaillard qu'il n'en avait l'air -, après s'être concentré... Il raconta ce qui s'était passé. Sans s'attarder, mais sans omettre de détails.
Ce faisant, il se sentit gagner par la honte, s'efforça malgré tout de demeurer de marbre. Il ne fallait pas qu'il leur donne davantage de prétextes pour se moquer de lui. Son récit leur en offrait déjà assez.
S'étant acquitté de sa tâche, il but à nouveau. Peut-être allaient-ils, enfin, le laisser tranquille ? Peut-être pourrait-il se retirer, cacher son chagrin et son humiliation ? Il avait coopéré, après tout. Il leur avait offert ce qu'ils demandaient...
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Quête : Voyage au bout de la nuit.
- Rien que ça ?
- Ton zizi l'a pas impressionnée alors ? Faudra que tu nous le montre... Il doit pas être gros !
- Attends, pas tout de suite... mais c'est prévu ! En général, on fait ça à la douche du matin... C'est pas sa faute s'il est pas venu au petit matin !
- Allez, vois le côté positif des choses... D'ici que tu sois en âge de faire ce qu'elle attend... on aura eu tout le temps de t'apprendre tout ce qu'il faut savoir pour faire grimper une femme aux rideaux !
- Et... Elle veut faire de toi son barde?
Le jeune garçon qui s'exprimait avait une vingtaine d'année, ce qui le classait parmi les plus âgés de la bande.
- C'est moi son barde ! Ca veut dire qu'elle veut te donner ma place ?
Il paraissait outré. Et subitement très angoissé.
- Fais pas cette tête, Matthieu. Elle veut peut-être deux bardes, peut-être même que vous ferez un orchestre à vous deux !
- Non, je crois pas... j'ai toujours su qu'elle me trouvait nul... Qu'est-ce que je vais devenir ?
- Te bile pas pour ça. Tiens, bois un coup, respire à fond... Après tout, tu es un de ses amants préférés, non ?
- Tu parles... Ca fait au moins un mois qu'elle m'a pas appelé! Ces derniers temps y'en a que pour Miguel et Jonathan... D'ailleurs, on ne l'a pas revu depuis son retour, Jonathan... Je me demande ce qui lui est arrivé.
- Tu sais, tu passes trop de temps avec Lucas, il te déteint dessus... Tu vois tout en noir.
- Tu vois, Victor... ici on est une comme grande famille. Tous unis autour de notre belle Dame. Tu verras, tu seras comme chez toi... Bienvenue au harem !
- Bienvenue à Victor ! Le plus jeune séducteur du harem!
- Rien que ça ?
- Ton zizi l'a pas impressionnée alors ? Faudra que tu nous le montre... Il doit pas être gros !
- Attends, pas tout de suite... mais c'est prévu ! En général, on fait ça à la douche du matin... C'est pas sa faute s'il est pas venu au petit matin !
- Allez, vois le côté positif des choses... D'ici que tu sois en âge de faire ce qu'elle attend... on aura eu tout le temps de t'apprendre tout ce qu'il faut savoir pour faire grimper une femme aux rideaux !
- Et... Elle veut faire de toi son barde?
Le jeune garçon qui s'exprimait avait une vingtaine d'année, ce qui le classait parmi les plus âgés de la bande.
- C'est moi son barde ! Ca veut dire qu'elle veut te donner ma place ?
Il paraissait outré. Et subitement très angoissé.
- Fais pas cette tête, Matthieu. Elle veut peut-être deux bardes, peut-être même que vous ferez un orchestre à vous deux !
- Non, je crois pas... j'ai toujours su qu'elle me trouvait nul... Qu'est-ce que je vais devenir ?
- Te bile pas pour ça. Tiens, bois un coup, respire à fond... Après tout, tu es un de ses amants préférés, non ?
- Tu parles... Ca fait au moins un mois qu'elle m'a pas appelé! Ces derniers temps y'en a que pour Miguel et Jonathan... D'ailleurs, on ne l'a pas revu depuis son retour, Jonathan... Je me demande ce qui lui est arrivé.
- Tu sais, tu passes trop de temps avec Lucas, il te déteint dessus... Tu vois tout en noir.
- Tu vois, Victor... ici on est une comme grande famille. Tous unis autour de notre belle Dame. Tu verras, tu seras comme chez toi... Bienvenue au harem !
- Bienvenue à Victor ! Le plus jeune séducteur du harem!
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Quête : Voyage au bout de la nuit.
Victor avait de plus en plus de mal - l'alcool n'aidait pas - à se contenir, à demeurer silencieux.
Ces âneries, ces mensonges le hérissaient au plus haut point. Comment osaient-ils ? Accuser la Dame de tenir un harem, de garder sous la main des garçons pour son seul plaisir... C'était immonde, ignominieux ! Et ils osaient dire qu'il était des leurs, qu'il partageait ce prétendu lot commun !
Cette mascarade ne durait que trop à son goût. D'autant que, malgré lui, elle le troublait. Ils paraissaient tous d'accord, trop d'accord peut-être pour s'être simplement préparés à lui tenir un discours unanime... Quoi qu'une telle préparation demeurait plausible, surtout sachant que Pablo y était impliqué. Toutefois, il n'y avait dans leurs assertions aucune incohérence, aucune dissonance, en dehors de ce prénom de "Miguel" attribué à son ennemi juré... Pire : ils semblaient sincères, surtout cet adolescent - ou plutôt cet homme - qui s'inquiétait... Enfin, qu'y avait-il d'étonnant à ce que la Dame demande à l'un de ses serviteurs de devenir barde ? Peut-être usait-il d'une véritable peur de la concurrence pour donner plus de poids à son mensonge...
Oui, ils jouaient avec des bribes de vérité pour mieux le faire flancher. Ce devait être cela.
Et pourtant...
Bref, fatigué, enfumé, plus qu'à demi ivre, Victor avait de plus en plus de mal à s'y retrouver. C'était sans doute pourquoi il peinait à repousser ses doutes... et à maîtriser sa colère.
C'était une mascarade. Cela ne pouvait être que cela. Il devait s'en convaincre. Au pire, il pouvait juste s'agir de fantasmes de la part de domestiques jaloux qui cherchaient à le tromper... D'ailleurs, l'elfe n'aurait-elle pu leur demander de le faire ? Pour le punir, voire pour tester sa fidélité, sa foi en elle...
Qu'importe, au fond. Il ne voulait pas les croire. Il ne les croyait pas.
Le seul côté positif, dans tout cela, c'est qu'emportés dans leurs discussions, aucun des garçons ne songeait à lui poser de question, à le forçait à répondre. Il pouvait donc, tout entier, tâcher de museler ses émotions, tenter de préserver les apparences...
Il poussa même l'effort jusqu'à adresser un sourire aux fourbes qui lui souhaitaient "bienvenue". Mais pas à Pablo. Lui eut droit à un regard acéré. Il ne fallait pas non plus exagérer !
Le gamin avala une nouvelle gorgée de bière. Avec un peu de chance, tout ça finirait bientôt. On le laisserait aller se coucher. Demain serait un jour nouveau...
Bon, d'accord, un jour qui commencerait par cette douche du matin où il se ferait reluquer et moquer par ce ramassis de crétins jaloux. Ce qui promettait d'être assez pénible... Mais, après ce qu'il avait vécu aujourd'hui, Il se sentait de taille à affronter l'épreuve. Quel poids, d'ailleurs, pouvaient avoir les sarcasmes de gens qu'il méprisait ? Ces histoires de longueur, de grosseur, ça lui passeraient au-dessus de la tête.
Il l'espérait, en tout cas. Même s'il devait avouer qu'il s'en serait bien... passé.
Victor avait de plus en plus de mal - l'alcool n'aidait pas - à se contenir, à demeurer silencieux.
Ces âneries, ces mensonges le hérissaient au plus haut point. Comment osaient-ils ? Accuser la Dame de tenir un harem, de garder sous la main des garçons pour son seul plaisir... C'était immonde, ignominieux ! Et ils osaient dire qu'il était des leurs, qu'il partageait ce prétendu lot commun !
Cette mascarade ne durait que trop à son goût. D'autant que, malgré lui, elle le troublait. Ils paraissaient tous d'accord, trop d'accord peut-être pour s'être simplement préparés à lui tenir un discours unanime... Quoi qu'une telle préparation demeurait plausible, surtout sachant que Pablo y était impliqué. Toutefois, il n'y avait dans leurs assertions aucune incohérence, aucune dissonance, en dehors de ce prénom de "Miguel" attribué à son ennemi juré... Pire : ils semblaient sincères, surtout cet adolescent - ou plutôt cet homme - qui s'inquiétait... Enfin, qu'y avait-il d'étonnant à ce que la Dame demande à l'un de ses serviteurs de devenir barde ? Peut-être usait-il d'une véritable peur de la concurrence pour donner plus de poids à son mensonge...
Oui, ils jouaient avec des bribes de vérité pour mieux le faire flancher. Ce devait être cela.
Et pourtant...
Bref, fatigué, enfumé, plus qu'à demi ivre, Victor avait de plus en plus de mal à s'y retrouver. C'était sans doute pourquoi il peinait à repousser ses doutes... et à maîtriser sa colère.
C'était une mascarade. Cela ne pouvait être que cela. Il devait s'en convaincre. Au pire, il pouvait juste s'agir de fantasmes de la part de domestiques jaloux qui cherchaient à le tromper... D'ailleurs, l'elfe n'aurait-elle pu leur demander de le faire ? Pour le punir, voire pour tester sa fidélité, sa foi en elle...
Qu'importe, au fond. Il ne voulait pas les croire. Il ne les croyait pas.
Le seul côté positif, dans tout cela, c'est qu'emportés dans leurs discussions, aucun des garçons ne songeait à lui poser de question, à le forçait à répondre. Il pouvait donc, tout entier, tâcher de museler ses émotions, tenter de préserver les apparences...
Il poussa même l'effort jusqu'à adresser un sourire aux fourbes qui lui souhaitaient "bienvenue". Mais pas à Pablo. Lui eut droit à un regard acéré. Il ne fallait pas non plus exagérer !
Le gamin avala une nouvelle gorgée de bière. Avec un peu de chance, tout ça finirait bientôt. On le laisserait aller se coucher. Demain serait un jour nouveau...
Bon, d'accord, un jour qui commencerait par cette douche du matin où il se ferait reluquer et moquer par ce ramassis de crétins jaloux. Ce qui promettait d'être assez pénible... Mais, après ce qu'il avait vécu aujourd'hui, Il se sentait de taille à affronter l'épreuve. Quel poids, d'ailleurs, pouvaient avoir les sarcasmes de gens qu'il méprisait ? Ces histoires de longueur, de grosseur, ça lui passeraient au-dessus de la tête.
Il l'espérait, en tout cas. Même s'il devait avouer qu'il s'en serait bien... passé.
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Quête : Voyage au bout de la nuit.
- Hey, regarde, il pique du nez, le môme !
- Et oui, c'est un peu tard pour aller au dodo, mon poussin... lança un adolescent, sarcastique.
- Nan mais c'est votre faute, vous avez vu tout ce qu'il a bu ! intervint Kilian, le "doyen" de l'assemblée. C'est qu'un gosse, quand même !
- Ouais, t'as raison... Faut pas boire tant, gamin !
- Bon, on fait quoi, on le laisse dormir ? Parce que là, il va sombrer !
- Laissez-le donc dormir un peu... Les traditions attendront bien demain...
Les plus jeunes n'étaient pas tout à fait de cet avis, mais leurs aînés finirent par leur faire entendre raison.
- Allez, file au lit, gamin. Tu en as bien besoin... Il va te falloir des forces demain !
- Rhoooo, lui dit pas tout ! C'est une surprise....
- Bonne nuit quand même !
- Hey, regarde, il pique du nez, le môme !
- Et oui, c'est un peu tard pour aller au dodo, mon poussin... lança un adolescent, sarcastique.
- Nan mais c'est votre faute, vous avez vu tout ce qu'il a bu ! intervint Kilian, le "doyen" de l'assemblée. C'est qu'un gosse, quand même !
- Ouais, t'as raison... Faut pas boire tant, gamin !
- Bon, on fait quoi, on le laisse dormir ? Parce que là, il va sombrer !
- Laissez-le donc dormir un peu... Les traditions attendront bien demain...
Les plus jeunes n'étaient pas tout à fait de cet avis, mais leurs aînés finirent par leur faire entendre raison.
- Allez, file au lit, gamin. Tu en as bien besoin... Il va te falloir des forces demain !
- Rhoooo, lui dit pas tout ! C'est une surprise....
- Bonne nuit quand même !
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Quête : Voyage au bout de la nuit.
Victor fut tenté de rester, par défi, de leur dire qu'il n'était pas fatigué, qu'il valait mieux commencer ces "traditions" dès maintenant. Au moins, elles auraient été plus vite terminées... Mais il était vraiment épuisé et réellement ivre, cette fois. Et puis, de toute façon... Ils n'auraient pas accepté, se seraient encore moqués de lui. Tout ce qu'il faisait était prétexte à moqueries.
Alors, sans plus tergiverser - mais après avoir cependant terminé son verre de bière, manière de défi symbolique -, il se leva, souhaita un "bonne nuit" général puis s'en fut sans un regard en arrière.
Il regagna sa chambre, son lit, et poussa un profond soupir.
Le sommeil ne pouvait tarder, cette fois... Surtout avec ce qu'il avait bu...
Tant mieux. Il n'avait pas envie de veiller. Pas envie de penser. Ni à ce qui s'était passé ce jour-là, ni à ce qui l'attendait le lendemain.
Victor fut tenté de rester, par défi, de leur dire qu'il n'était pas fatigué, qu'il valait mieux commencer ces "traditions" dès maintenant. Au moins, elles auraient été plus vite terminées... Mais il était vraiment épuisé et réellement ivre, cette fois. Et puis, de toute façon... Ils n'auraient pas accepté, se seraient encore moqués de lui. Tout ce qu'il faisait était prétexte à moqueries.
Alors, sans plus tergiverser - mais après avoir cependant terminé son verre de bière, manière de défi symbolique -, il se leva, souhaita un "bonne nuit" général puis s'en fut sans un regard en arrière.
Il regagna sa chambre, son lit, et poussa un profond soupir.
Le sommeil ne pouvait tarder, cette fois... Surtout avec ce qu'il avait bu...
Tant mieux. Il n'avait pas envie de veiller. Pas envie de penser. Ni à ce qui s'était passé ce jour-là, ni à ce qui l'attendait le lendemain.
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Quête : Voyage au bout de la nuit
Il entendit les bruits assourdis des conversations alors qu'il sombrait petit à petit dans le sommeil. Il se doutait bien que certaines discussions tournaient autour de lui. Mais il était bien trop fatigué, et bien trop ivre, pour pouvoir vraiment s'en préoccuper.
Le réveil fut brutal : on lui arracha ses couvertures sans ménagement, et, alors qu'il peinait à ouvrir les yeux, aveuglé par la lumière des bougies, il entendit une voix déçue.
- Mince, il dort tout habillé !
- Et dans la tunique de mariage en plus ! Ca se fait pas, gamin ! C'est du gâchis, un véritable sacrilège !
- Bon, allez, petit, quitte tout... Tu vas quand même pas te doucher tout habillé, non ?
Il y avait trois des adolescents dans sa chambre. Il reconnaissait vaguement leurs voix, mais tous avaient une sorte d'écharpe enroulée autour de la tête, pour dissimuler leur visage. Tous la même écharpe de soie, aux couleurs rouge et or du chateau.
- Allez, déshabille-toi !... Plus vite... Tu veux p't'être qu'on t'aide ?
Il entendit les bruits assourdis des conversations alors qu'il sombrait petit à petit dans le sommeil. Il se doutait bien que certaines discussions tournaient autour de lui. Mais il était bien trop fatigué, et bien trop ivre, pour pouvoir vraiment s'en préoccuper.
Le réveil fut brutal : on lui arracha ses couvertures sans ménagement, et, alors qu'il peinait à ouvrir les yeux, aveuglé par la lumière des bougies, il entendit une voix déçue.
- Mince, il dort tout habillé !
- Et dans la tunique de mariage en plus ! Ca se fait pas, gamin ! C'est du gâchis, un véritable sacrilège !
- Bon, allez, petit, quitte tout... Tu vas quand même pas te doucher tout habillé, non ?
Il y avait trois des adolescents dans sa chambre. Il reconnaissait vaguement leurs voix, mais tous avaient une sorte d'écharpe enroulée autour de la tête, pour dissimuler leur visage. Tous la même écharpe de soie, aux couleurs rouge et or du chateau.
- Allez, déshabille-toi !... Plus vite... Tu veux p't'être qu'on t'aide ?
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Quête : Voyage au bout de la nuit
Victor, les paupières battantes, les yeux éblouis par les flammes dansantes, mit quelques instants à reprendre pied dans la réalité. Il ne sut d'abord ni où il se trouvait, ni ce qui se passait, ni qui étaient ces garçons sinistrement masqués. Il n'arrivait pas même à comprendre ce qu'ils lui voulaient.
Puis, quand l'ordre fut réitéré, le voile protecteur du sommeil acheva de se déchirer, et tout lui revint à l'esprit avec une incroyable violence. Sa disgrâce, sa relégation dans les quartiers des serviteurs, leur prétendue histoire de harem. Et, bien sûr, leurs "traditions" auxquelles devaient se soumettre les nouveaux arrivants avec, au premier chef, cette fameuse douche matinale...
Victor se sentit alors gagné par l'angoisse. Ce qu'on lui avait dit de cette épreuve était rien moins que réjouissant. Il avait vaguement imaginé des ablutions collectives au cours desquelles il serait la risée des autres, mais ce tableau déjà fort sombre paraissait très éloigné de la réalité. Non, pas d'ablutions collectives... Juste une farce cruelle dont il serait la seule victime, l'unique centre d'intérêt. Les prémisses qu'il était en train de vivre ne lui laissaient que trop bien entrevoir la teneur que revêtiraient les événements. La douche ne serait que la première étape. La suite irait en empirant. N'avait-on pas laissé entendre qu'il aurait besoin de forces pour affronter ces traditions ?
Traditions qui ne devaient pas exister, d'ailleurs. Ces serviteurs jaloux lui en voulaient parce qu'il avait été choisi et profitaient de sa déchéance provisoire pour lui faire payer son bonheur. Ils allaient s'en donner à cœur joie, sans retenue.
Ils avaient déjà commencé.
A l'angoisse se mêla brusquement la colère. Pourquoi devrait-il obéir ? Pourquoi lui fallait-il se soumettre ? Il pouvait résister, se battre ! Rien ne l'obligeait à jouer les moutons dociles...
Ah oui ? Et comment comptait-il faire le poids face à une meute d'adolescents décidés à le mettre plus bas que terre ? La colère ne parvenait pas à le rendre aveugle, à lui cacher la vérité de sa situation. Il ne pouvait échapper à son triste sort.
Dès lors, mieux valait jouer la soumission, endurer sans rien dire. S'il se rebellait, s'il refusait, les choses n'iraient qu'en s'aggravant.
La douloureuse conscience de son impuissance, de l'inéluctabilité de son destin se mêla à sa peur grandissante, achevant de le miner, l'entraînant douloureusement vers le fond. Pourtant, il ne pouvait pas, ne devait pas craquer. Il refusait de leur faire se plaisir. Il fallait qu'il tienne bon, qu'il garde la tête haute. Et pour cela, il fallait qu'il se raccroche à une pensée positive.
Plus facile à dire qu'à faire, malheureusement.
Même songer à la dame, à la punition légitime qu'elle lui infligeait pour son mensonge, même se concentrer sur son rachat ne l'aidait guère.
Il n'avait plus le temps de réfléchir, toutefois. Ses bourreaux s'impatientaient, il le sentait. Il devait s'exécuter sur l'heure, s'il ne voulait pas qu'ils emploient la manière forte.
Soyez maudits...
Étouffant à grand peine un soupir déchirant, faisant un effort surhumain pour dissimuler sa détresse, Victor acquiesça donc sans piper mot. Il se leva, entreprit de défaire les boutons de sa tunique. Mais ses doigts, encore engourdis, trop tremblants, aussi, peinaient terriblement. Alors, serrant les dents, vouant en son for intérieur les adolescents aux gémonies, il fit passer le vêtement par dessus sa tête.
Voilà, j'suis à poil, vous êtes contents ? pensa-t-il en laissant tomber la tunique nuptiale sur le lit et en faisant face, aussi bravement que possible, aux trois jeunes gens.
Il dut cependant lutter pour ne pas flancher. Lutter pour ne pas céder à un réflexe, ne pas se dissimuler avec ses mains.
Ils auraient été trop heureux.
Que la fête commence... songea-t-il encore, la mort dans l'âme.
Victor, les paupières battantes, les yeux éblouis par les flammes dansantes, mit quelques instants à reprendre pied dans la réalité. Il ne sut d'abord ni où il se trouvait, ni ce qui se passait, ni qui étaient ces garçons sinistrement masqués. Il n'arrivait pas même à comprendre ce qu'ils lui voulaient.
Puis, quand l'ordre fut réitéré, le voile protecteur du sommeil acheva de se déchirer, et tout lui revint à l'esprit avec une incroyable violence. Sa disgrâce, sa relégation dans les quartiers des serviteurs, leur prétendue histoire de harem. Et, bien sûr, leurs "traditions" auxquelles devaient se soumettre les nouveaux arrivants avec, au premier chef, cette fameuse douche matinale...
Victor se sentit alors gagné par l'angoisse. Ce qu'on lui avait dit de cette épreuve était rien moins que réjouissant. Il avait vaguement imaginé des ablutions collectives au cours desquelles il serait la risée des autres, mais ce tableau déjà fort sombre paraissait très éloigné de la réalité. Non, pas d'ablutions collectives... Juste une farce cruelle dont il serait la seule victime, l'unique centre d'intérêt. Les prémisses qu'il était en train de vivre ne lui laissaient que trop bien entrevoir la teneur que revêtiraient les événements. La douche ne serait que la première étape. La suite irait en empirant. N'avait-on pas laissé entendre qu'il aurait besoin de forces pour affronter ces traditions ?
Traditions qui ne devaient pas exister, d'ailleurs. Ces serviteurs jaloux lui en voulaient parce qu'il avait été choisi et profitaient de sa déchéance provisoire pour lui faire payer son bonheur. Ils allaient s'en donner à cœur joie, sans retenue.
Ils avaient déjà commencé.
A l'angoisse se mêla brusquement la colère. Pourquoi devrait-il obéir ? Pourquoi lui fallait-il se soumettre ? Il pouvait résister, se battre ! Rien ne l'obligeait à jouer les moutons dociles...
Ah oui ? Et comment comptait-il faire le poids face à une meute d'adolescents décidés à le mettre plus bas que terre ? La colère ne parvenait pas à le rendre aveugle, à lui cacher la vérité de sa situation. Il ne pouvait échapper à son triste sort.
Dès lors, mieux valait jouer la soumission, endurer sans rien dire. S'il se rebellait, s'il refusait, les choses n'iraient qu'en s'aggravant.
La douloureuse conscience de son impuissance, de l'inéluctabilité de son destin se mêla à sa peur grandissante, achevant de le miner, l'entraînant douloureusement vers le fond. Pourtant, il ne pouvait pas, ne devait pas craquer. Il refusait de leur faire se plaisir. Il fallait qu'il tienne bon, qu'il garde la tête haute. Et pour cela, il fallait qu'il se raccroche à une pensée positive.
Plus facile à dire qu'à faire, malheureusement.
Même songer à la dame, à la punition légitime qu'elle lui infligeait pour son mensonge, même se concentrer sur son rachat ne l'aidait guère.
Il n'avait plus le temps de réfléchir, toutefois. Ses bourreaux s'impatientaient, il le sentait. Il devait s'exécuter sur l'heure, s'il ne voulait pas qu'ils emploient la manière forte.
Soyez maudits...
Étouffant à grand peine un soupir déchirant, faisant un effort surhumain pour dissimuler sa détresse, Victor acquiesça donc sans piper mot. Il se leva, entreprit de défaire les boutons de sa tunique. Mais ses doigts, encore engourdis, trop tremblants, aussi, peinaient terriblement. Alors, serrant les dents, vouant en son for intérieur les adolescents aux gémonies, il fit passer le vêtement par dessus sa tête.
Voilà, j'suis à poil, vous êtes contents ? pensa-t-il en laissant tomber la tunique nuptiale sur le lit et en faisant face, aussi bravement que possible, aux trois jeunes gens.
Il dut cependant lutter pour ne pas flancher. Lutter pour ne pas céder à un réflexe, ne pas se dissimuler avec ses mains.
Ils auraient été trop heureux.
Que la fête commence... songea-t-il encore, la mort dans l'âme.
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Quête: Voyage au bout de la nuit
On le poussa sans ménagement hors de sa chambre, et une huée de sifflets l'accueillit. Les jeunes gens, tous masqués, avaient formé un semblant de haie d'honneur entre la porte de sa chambre et une porte du mur d'en face. Il criaient, huaient, sifflaient, applaudissaient, tandis qu'il avançait aussi bravement que possible. Le salon ne lui avait pas paru aussi large la veille...
Les commentaires allaient bon train sur sa carrure d'enfant, sur ses muscles inexistants, sur son torse imberbe, sur la taille de son sexe. Le ton n'était pas méchant, plutôt rigolard, un brin moqueur, et les rires ponctuaient son avancée.
L'un des jeunes gens, que Victor identifia à Kilian au son de sa voix, l'attendait près de la porte d'en face.
- S'est-il montré brave durant la traversée? interrogea-t-il d'une voix forte.
- Ouiiiii ! hurlèrent en choeur les autres et tapant des pieds.
- Bien. C'est un bon début, jeune Victor. Redresse la tête, sois fier de ton appartenance à la Dame du chateau !
Il ouvrit la porte. Une salle d'eau tout ce qu'il y a de plus ordinaire s'offrit à la vue du jeune garçon. Deux baquets plein d'eau l'attendaient. L'un fumait, l'autre non...
- D'ordinaire, tout ça se passe juste après la nuit de noce, souffla discrètement Kilian à Victor. Mais bon, on va pas changer les traditions sous prétexte qu'elle n'a pas eu lieu.
- Le bain, le bain !, scandaient les autres.
Kilian reprit d'une voix forte :
- Le premier bain suivant la nuit de noce revêt tout un symbole... Se nettoyer de la transpiration, des odeurs, des impuretés de la nuit... On y apporte donc un soin tout particulier. Il se déroule en deux temps. D'abord, avec du savon dans un bac d'eau très chaude, où un volontaire va se charger de te frotter le dos avec cette brosse - la brosse en question ressemblait à une brosse à étriller les cheveaux. Ensuite rinçage dans le bac d'eau froide... à température extérieure, donc glaciale! Ca va te mettre dans une forme olympique et c'est excellent pour la peau ! On te laisse entrer dans l'eau, vas-y... et j'appelle un volontaire pou l'étrillage!
On le poussa sans ménagement hors de sa chambre, et une huée de sifflets l'accueillit. Les jeunes gens, tous masqués, avaient formé un semblant de haie d'honneur entre la porte de sa chambre et une porte du mur d'en face. Il criaient, huaient, sifflaient, applaudissaient, tandis qu'il avançait aussi bravement que possible. Le salon ne lui avait pas paru aussi large la veille...
Les commentaires allaient bon train sur sa carrure d'enfant, sur ses muscles inexistants, sur son torse imberbe, sur la taille de son sexe. Le ton n'était pas méchant, plutôt rigolard, un brin moqueur, et les rires ponctuaient son avancée.
L'un des jeunes gens, que Victor identifia à Kilian au son de sa voix, l'attendait près de la porte d'en face.
- S'est-il montré brave durant la traversée? interrogea-t-il d'une voix forte.
- Ouiiiii ! hurlèrent en choeur les autres et tapant des pieds.
- Bien. C'est un bon début, jeune Victor. Redresse la tête, sois fier de ton appartenance à la Dame du chateau !
Il ouvrit la porte. Une salle d'eau tout ce qu'il y a de plus ordinaire s'offrit à la vue du jeune garçon. Deux baquets plein d'eau l'attendaient. L'un fumait, l'autre non...
- D'ordinaire, tout ça se passe juste après la nuit de noce, souffla discrètement Kilian à Victor. Mais bon, on va pas changer les traditions sous prétexte qu'elle n'a pas eu lieu.
- Le bain, le bain !, scandaient les autres.
Kilian reprit d'une voix forte :
- Le premier bain suivant la nuit de noce revêt tout un symbole... Se nettoyer de la transpiration, des odeurs, des impuretés de la nuit... On y apporte donc un soin tout particulier. Il se déroule en deux temps. D'abord, avec du savon dans un bac d'eau très chaude, où un volontaire va se charger de te frotter le dos avec cette brosse - la brosse en question ressemblait à une brosse à étriller les cheveaux. Ensuite rinçage dans le bac d'eau froide... à température extérieure, donc glaciale! Ca va te mettre dans une forme olympique et c'est excellent pour la peau ! On te laisse entrer dans l'eau, vas-y... et j'appelle un volontaire pou l'étrillage!
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Quête: Voyage au bout de la nuit
Durant ce long, trop long trajet, Victor s'était concentré sur sa marche, sur l'allure de son pas. Il ne devait pas aller trop vite, sous peine de s'attirer d'autres ennuis, mais ne voulait pas non plus lambiner.
Il le voulait d'autant moins que l'épreuve était rude. Il n'était pas pudibond, savait qu'ils en rajoutaient volontairement... Malgré tout, c'était humiliant de se balader tout nu devant ces adolescents, d'être ainsi détaillé, scruté, de subir tant de commentaires désobligeants. Lesquels, à force d'être répétés, ne manquaient pas de l'atteindre : il n'avait jamais, jusqu'ici, fait de complexe sur son anatomie, mais vu la réaction de la Dame, la veille, le sujet était devenu sensible, et il devait lutter pour ne pas se laisser gagner par la honte, par l'envie de masquer aux regards l'objet de sa disgrâce.
J'ai peut-être un tout petit zizi, mais vous, vous avez un tout petit cerveau, se prit-il ainsi à penser après un commentaire particulièrement vexant. Et il ne grossira jamais, lui.
Encore se félicita-t-il de ne pas avoir prononcé le commentaire à voix haute.
Parvenu dans la salle de bain, il écouta vaille que vaille les explications qu'on lui donnait. Pour la deuxième fois en deux jours, on allait le laver. Enfin, "l'aider" à se laver. Et cette fois, tout en étant aussi gênante, la chose promettait d'être beaucoup moins agréable...
Il pénétra cependant dans le baquet d'eau chaude, laquelle s'avéra moins brûlante qu'il ne l'aurait cru. Puis il attendit la suite, doutant fort que l'épreuve consiste en un simple frottage de dos. Qu'allaient-ils encore inventer pour l'humilier ?
Durant ce long, trop long trajet, Victor s'était concentré sur sa marche, sur l'allure de son pas. Il ne devait pas aller trop vite, sous peine de s'attirer d'autres ennuis, mais ne voulait pas non plus lambiner.
Il le voulait d'autant moins que l'épreuve était rude. Il n'était pas pudibond, savait qu'ils en rajoutaient volontairement... Malgré tout, c'était humiliant de se balader tout nu devant ces adolescents, d'être ainsi détaillé, scruté, de subir tant de commentaires désobligeants. Lesquels, à force d'être répétés, ne manquaient pas de l'atteindre : il n'avait jamais, jusqu'ici, fait de complexe sur son anatomie, mais vu la réaction de la Dame, la veille, le sujet était devenu sensible, et il devait lutter pour ne pas se laisser gagner par la honte, par l'envie de masquer aux regards l'objet de sa disgrâce.
J'ai peut-être un tout petit zizi, mais vous, vous avez un tout petit cerveau, se prit-il ainsi à penser après un commentaire particulièrement vexant. Et il ne grossira jamais, lui.
Encore se félicita-t-il de ne pas avoir prononcé le commentaire à voix haute.
Parvenu dans la salle de bain, il écouta vaille que vaille les explications qu'on lui donnait. Pour la deuxième fois en deux jours, on allait le laver. Enfin, "l'aider" à se laver. Et cette fois, tout en étant aussi gênante, la chose promettait d'être beaucoup moins agréable...
Il pénétra cependant dans le baquet d'eau chaude, laquelle s'avéra moins brûlante qu'il ne l'aurait cru. Puis il attendit la suite, doutant fort que l'épreuve consiste en un simple frottage de dos. Qu'allaient-ils encore inventer pour l'humilier ?
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Quête : Voyage au bout de la nuit.
- Assieds-toi, voyons, mets-toi à l'aise !
- Allez, détends-moi un peu ces muscles tout cripés !
Deux mains empoignèrent ses épaules pour un massage des plus virils.
- Allez, on nettoie la crasse !
Et la brosse d'entrer en action... vigoureusement et sans aucune pitié pour ses tressaillements de douleur. Sa peau devait certainement se marbrer de rouge sous les griffures répétées.
Les remarques sur sa peau fine et douce de bébé, qui devait certainement beaucoup plaire à la Dame, l'aidèrent peut-être à trouver le temps moins long... en tout cas, le supplice lui parut durer moins longtemps que prévu. Il avait le dos en feu, mais ils n'avaient pas frotté jusqu'au sang.
- Debout maintenant, qu'on te frotte les cuisses.
Ils l'aidèrent à se relever, trouvant sans doute qu'il n'obtempérait pas assez vite.
- Ouah les muscles ! Il doit faire de la course à pied ce gosse, il a de bons mollets !
- Mwouais... enfin, quand même, un peu maigrichons encore....
La brosse glissa sur ses cuisses et ses mollets, rêche.
- Bon, et maintenant, si tu nous montrais un peu ton engin?... Parce qu'on t'a pas dit, mais il faut qu'on le mesure... après massage, cela va de soi, sinon y'a rien à mesurer. Kilian tient un tableau très précis de nos mensurations respectives... Tour de biceps, tour de poitrine, et surtout... longueur et tour de pénis ! Mais rassure-toi, si tu n'es pas satisfait de tes performances, si l'un quelconque de tes muscles s'est développé, tu peux demander une nouvelle mesure quand tu veux, devant témoins bien sûr pour qu'elle soit homologuée !
- Le record c'est 32cm... mais son détenteur est parti en retraite il y a quelques mois.
- Rhooo, arrête, tu vas le complexer, à son âge il aura pas cette longueur !
- Bon, tu nous le fait voir, ton p'tit bout ? Promis, on le mangera pas !
- Assieds-toi, voyons, mets-toi à l'aise !
- Allez, détends-moi un peu ces muscles tout cripés !
Deux mains empoignèrent ses épaules pour un massage des plus virils.
- Allez, on nettoie la crasse !
Et la brosse d'entrer en action... vigoureusement et sans aucune pitié pour ses tressaillements de douleur. Sa peau devait certainement se marbrer de rouge sous les griffures répétées.
Les remarques sur sa peau fine et douce de bébé, qui devait certainement beaucoup plaire à la Dame, l'aidèrent peut-être à trouver le temps moins long... en tout cas, le supplice lui parut durer moins longtemps que prévu. Il avait le dos en feu, mais ils n'avaient pas frotté jusqu'au sang.
- Debout maintenant, qu'on te frotte les cuisses.
Ils l'aidèrent à se relever, trouvant sans doute qu'il n'obtempérait pas assez vite.
- Ouah les muscles ! Il doit faire de la course à pied ce gosse, il a de bons mollets !
- Mwouais... enfin, quand même, un peu maigrichons encore....
La brosse glissa sur ses cuisses et ses mollets, rêche.
- Bon, et maintenant, si tu nous montrais un peu ton engin?... Parce qu'on t'a pas dit, mais il faut qu'on le mesure... après massage, cela va de soi, sinon y'a rien à mesurer. Kilian tient un tableau très précis de nos mensurations respectives... Tour de biceps, tour de poitrine, et surtout... longueur et tour de pénis ! Mais rassure-toi, si tu n'es pas satisfait de tes performances, si l'un quelconque de tes muscles s'est développé, tu peux demander une nouvelle mesure quand tu veux, devant témoins bien sûr pour qu'elle soit homologuée !
- Le record c'est 32cm... mais son détenteur est parti en retraite il y a quelques mois.
- Rhooo, arrête, tu vas le complexer, à son âge il aura pas cette longueur !
- Bon, tu nous le fait voir, ton p'tit bout ? Promis, on le mangera pas !
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Quête : Voyage au bout de la nuit.
Victor sentit sa respiration se bloquer dans sa poitrine, et un goût de bile lui envahir le fond de la gorge.
Il avait pressenti que les choses empireraient. Mais il n'avait pas imaginé que ce serait à ce point là.
Pourtant, il savait que les adolescents étaient généralement bêtes, très bêtes, horriblement bêtes. N'empêche, il avait du tomber sur les pires de l'univers... Ils avaient vraiment décidé de le pousser dans ses derniers retranchements. Après ça, ils ne pourraient rien inventer de pire, assurément.
Quoi qu'avec eux, on ne pouvait être sûr de rien...
Mieux valait donc ne pas y penser.
A nouveau, il fut tenté de protester. Mais... à quoi bon ? Ils n'en seraient que plus cruels.
Alors, se mordant les lèvres, il pivota pour leur faire face.
Victor sentit sa respiration se bloquer dans sa poitrine, et un goût de bile lui envahir le fond de la gorge.
Il avait pressenti que les choses empireraient. Mais il n'avait pas imaginé que ce serait à ce point là.
Pourtant, il savait que les adolescents étaient généralement bêtes, très bêtes, horriblement bêtes. N'empêche, il avait du tomber sur les pires de l'univers... Ils avaient vraiment décidé de le pousser dans ses derniers retranchements. Après ça, ils ne pourraient rien inventer de pire, assurément.
Quoi qu'avec eux, on ne pouvait être sûr de rien...
Mieux valait donc ne pas y penser.
A nouveau, il fut tenté de protester. Mais... à quoi bon ? Ils n'en seraient que plus cruels.
Alors, se mordant les lèvres, il pivota pour leur faire face.
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Quête: Voyage au bout de la nuit.
L'épreuve ne dura heureusement pas très longtemps. Il se raidit en sentant les mains se poser sur lui, tenta d'ignorer les commentaires sans vraiment y parvenir.
- Hey, fais-nous un sourire, c'est sensé être agréable normalement ! je m'y prends si mal ?
- Faut croire que tu manques d'entraînement....
- Allez, là, avoue que tu aimes ça !
- Ben il a pas vraiment l'air...
Un objet froid le fit tressaillir.
- 12 cm! Record inférieur battu !
- Normal, c'est qu'un gosse... Il a bien le temps de grandir....
- Allez, les biceps et le torse maintenant! Fais pas cette tête, tu vois bien qu'il est toujours là, ton p'tit bout....
Une grande claque dans le dos manqua le faire tomber.
- C'est bon, j'ai tout noté! Allez, au rinçage maintenant... On te laisse y aller tout seul, petit, à moins que tu aies peur de glisser ?
Le ton était goguegnard. Kilian, pendant ce temps, annonçait fièrement à l'assistance les mensurations obtenues
L'épreuve ne dura heureusement pas très longtemps. Il se raidit en sentant les mains se poser sur lui, tenta d'ignorer les commentaires sans vraiment y parvenir.
- Hey, fais-nous un sourire, c'est sensé être agréable normalement ! je m'y prends si mal ?
- Faut croire que tu manques d'entraînement....
- Allez, là, avoue que tu aimes ça !
- Ben il a pas vraiment l'air...
Un objet froid le fit tressaillir.
- 12 cm! Record inférieur battu !
- Normal, c'est qu'un gosse... Il a bien le temps de grandir....
- Allez, les biceps et le torse maintenant! Fais pas cette tête, tu vois bien qu'il est toujours là, ton p'tit bout....
Une grande claque dans le dos manqua le faire tomber.
- C'est bon, j'ai tout noté! Allez, au rinçage maintenant... On te laisse y aller tout seul, petit, à moins que tu aies peur de glisser ?
Le ton était goguegnard. Kilian, pendant ce temps, annonçait fièrement à l'assistance les mensurations obtenues
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Quête : Voyage au bout de la nuit.
Victor ne répondit rien. Il ne les regarda même pas.
Il avait trop honte. Était trop en colère.
Il ne savait pas comment, en si peu de temps, il avait pu passer du rêve au cauchemar. Mais ce qu'il savait, en revanche, c'est qu'il les haïssait, tous autant qu'ils étaient.
Ne pas leur montrer ses sentiment devenait de plus en plus difficile. Sinon presque impossible. Alors, lorsqu'ils parlèrent du baquet d'eau froide, il n'hésita pas, se dirigea vers lui sans relever leurs énièmes sarcasmes.
Le pire, dans tout cela... C'est qu'il ne savait pas quand l'humiliation prendrait fin.
Victor ne répondit rien. Il ne les regarda même pas.
Il avait trop honte. Était trop en colère.
Il ne savait pas comment, en si peu de temps, il avait pu passer du rêve au cauchemar. Mais ce qu'il savait, en revanche, c'est qu'il les haïssait, tous autant qu'ils étaient.
Ne pas leur montrer ses sentiment devenait de plus en plus difficile. Sinon presque impossible. Alors, lorsqu'ils parlèrent du baquet d'eau froide, il n'hésita pas, se dirigea vers lui sans relever leurs énièmes sarcasmes.
Le pire, dans tout cela... C'est qu'il ne savait pas quand l'humiliation prendrait fin.
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Quête : Voyage au bout de la nuit.
L'eau était glaciale, tétanisant ses muscles. Il eut besoin de toute sa volonté - du moins de tout ce qui en restait - pour y entrer. On lui appuya sur les épaules pour l'encourager à se plonger entièrement dedans... et le froid faillit bien lui bloquer la respiration.
Puis la pression se relâcha. Une main anonyme lui tendit une grande serviette de tissu éponge.
- Alors, ça fait du bien ? Ca réveille, non ?
- C'est excellent pour la peau, pour la santé, pour l'immunité face aux maladies....
A peine s'était-il blotti dans la serviette qu'on l'entraîna au-dehors, où Kilian déclama d'une voix forte.
- Voici Victor ! Nouveau venu aux harems de Peyreglace, qui vient de se purifier le corps. Il demande son intronisation.
- Qu'il prouve sa valeur !
- Et comment le fera-t-il ?
- Par des épreuves de courage et de force !
- Et qui décidera de ses deux épreuves ?
Plusieurs mains se levèrent. Cinq jeunes gens masqués étaient volontaires. Leur foulard était si bien ajusté que Victor ne pouvait même pas déterminer s'il s'agissait d'humains ou de demi-elfes. L'un d'eux était petit et fluet, et deux d'entre eux semblaient au contraire de vraies armoires à glace..
- Victor... Puisque tu ne connais aucun d'entre nous, c'est toi qui va devoir décider quels seront tes deux "parrains" parmi les volontaires. Avance-toi et fais ton choix !
L'eau était glaciale, tétanisant ses muscles. Il eut besoin de toute sa volonté - du moins de tout ce qui en restait - pour y entrer. On lui appuya sur les épaules pour l'encourager à se plonger entièrement dedans... et le froid faillit bien lui bloquer la respiration.
Puis la pression se relâcha. Une main anonyme lui tendit une grande serviette de tissu éponge.
- Alors, ça fait du bien ? Ca réveille, non ?
- C'est excellent pour la peau, pour la santé, pour l'immunité face aux maladies....
A peine s'était-il blotti dans la serviette qu'on l'entraîna au-dehors, où Kilian déclama d'une voix forte.
- Voici Victor ! Nouveau venu aux harems de Peyreglace, qui vient de se purifier le corps. Il demande son intronisation.
- Qu'il prouve sa valeur !
- Et comment le fera-t-il ?
- Par des épreuves de courage et de force !
- Et qui décidera de ses deux épreuves ?
Plusieurs mains se levèrent. Cinq jeunes gens masqués étaient volontaires. Leur foulard était si bien ajusté que Victor ne pouvait même pas déterminer s'il s'agissait d'humains ou de demi-elfes. L'un d'eux était petit et fluet, et deux d'entre eux semblaient au contraire de vraies armoires à glace..
- Victor... Puisque tu ne connais aucun d'entre nous, c'est toi qui va devoir décider quels seront tes deux "parrains" parmi les volontaires. Avance-toi et fais ton choix !
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Quoi, ce n'était pas encore terminé ?
Il aurait dû s'en douter. En fait, ça ne l'étonnait même pas.
Par contre, ce qui l'étonnait, c'était le gigantisme de leur culot. Il n'avait jamais demandé à être intronisé ! Certainement pas ! Et c'était quoi, cette histoire de lui faire choisir ces bourreaux ?
Décidément, ils étaient d'une méchanceté sans bornes.
Mais, à nouveau, il ne pouvait leur échapper. Aussi obéit-il, et désigna de la main deux des volontaires. L'un des baraqués - il aurait de toute façon perdu les épreuves de force contre tous les membres de l'assistance - et l'un des autres. Il avait soigneusement évité le plus "petit", le plus "fluet" - choses toutefois très relatives. Il pouvait s'agir de Pablo... Et il refusait de se retrouver entre ses griffes.
Puis, soigneusement emmitouflé dans sa serviette - la seule amélioration, dans toute cette affaire était qu'il pouvait enfin se couvrir -, il attendit l'énoncé des épreuves.
Cela promettait d'être joyeux...
Quoi, ce n'était pas encore terminé ?
Il aurait dû s'en douter. En fait, ça ne l'étonnait même pas.
Par contre, ce qui l'étonnait, c'était le gigantisme de leur culot. Il n'avait jamais demandé à être intronisé ! Certainement pas ! Et c'était quoi, cette histoire de lui faire choisir ces bourreaux ?
Décidément, ils étaient d'une méchanceté sans bornes.
Mais, à nouveau, il ne pouvait leur échapper. Aussi obéit-il, et désigna de la main deux des volontaires. L'un des baraqués - il aurait de toute façon perdu les épreuves de force contre tous les membres de l'assistance - et l'un des autres. Il avait soigneusement évité le plus "petit", le plus "fluet" - choses toutefois très relatives. Il pouvait s'agir de Pablo... Et il refusait de se retrouver entre ses griffes.
Puis, soigneusement emmitouflé dans sa serviette - la seule amélioration, dans toute cette affaire était qu'il pouvait enfin se couvrir -, il attendit l'énoncé des épreuves.
Cela promettait d'être joyeux...
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Quête : Voyage au bout de la nuit.
Le plus baraqué des deux "parrains" s'avança.
- Moi, je me charge des épreuves de force ! Enfin, si tu n'y vois pas d'inconvénient ?
L'autre haussa légèrement les épaules, écartant les mains en signe d'accord.
Le premier - un vrai physique de brute - sembla évaluer la musculature du jeune garçon, hésitant.
- Oh, on va pas faire compliqué.... Vingt-cinq pompes, là, tout de suite, devant nous. Bon, tu as le droit d'enfiler des chausses avant, la serviette c'est pas très pratique pour le sport.
Une bonne âme tendait justement une paire de chausses tout ce qu'il y a de plus ordinaires. En simple toile de coton, similaire aux chausses de ses tortionnaires.
- Ensuite, tu passes dans la petite salle de sport qu'on a à côté, et on fera des exercices aux anneaux. Là c'est toi qui choisira d'y mettre fin... mais on vérifiera que tu vas bien au bout de tes forces !
- Ensuite, on verra pour ce qui est de ton adresse et de ton courage...
Le plus baraqué des deux "parrains" s'avança.
- Moi, je me charge des épreuves de force ! Enfin, si tu n'y vois pas d'inconvénient ?
L'autre haussa légèrement les épaules, écartant les mains en signe d'accord.
Le premier - un vrai physique de brute - sembla évaluer la musculature du jeune garçon, hésitant.
- Oh, on va pas faire compliqué.... Vingt-cinq pompes, là, tout de suite, devant nous. Bon, tu as le droit d'enfiler des chausses avant, la serviette c'est pas très pratique pour le sport.
Une bonne âme tendait justement une paire de chausses tout ce qu'il y a de plus ordinaires. En simple toile de coton, similaire aux chausses de ses tortionnaires.
- Ensuite, tu passes dans la petite salle de sport qu'on a à côté, et on fera des exercices aux anneaux. Là c'est toi qui choisira d'y mettre fin... mais on vérifiera que tu vas bien au bout de tes forces !
- Ensuite, on verra pour ce qui est de ton adresse et de ton courage...
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Quête : Voyage au bout de la nuit.
Victor enfila le vêtement avec soulagement... mais sans éprouver la moindre gratitude envers ses tourmenteurs. Il ne vit là aucune marque de sympathie ou de mansuétude. Ils avaient simplement dû se lasser du spectacle.
Quant aux épreuves annoncées... C'était un révélateur du niveau de ce ramassis de crétins. Après l'avoir contraint au jeu des mensurations, ils passaient au jeu de "qui c'est qu'est l'plus fort".
Décidément, plus il y pensait, plus il se disait que les adolescents étaient mille fois plus bêtes que les enfants. Un million de fois plus bêtes.
Mais, côté positif, pour ne pas être plus intelligentes que les précédentes, ces épreuves étaient un peu moins... humiliantes.
Ce qui l'ennuyait, cependant, c'est que son orgueil et son amour propre battus en brèche le poussaient à relever le défi, à tenter d'impressionner l'assistance. Il aurait pu faire les pompes tranquillement... mais non ! Il avait commencé trop vite... et peina beaucoup pour terminer.
Haletant, les muscles endoloris, se demandant si la stupidité n'était pas communicative, il se jura de ne pas se donner tant de mal aux anneaux.
Victor enfila le vêtement avec soulagement... mais sans éprouver la moindre gratitude envers ses tourmenteurs. Il ne vit là aucune marque de sympathie ou de mansuétude. Ils avaient simplement dû se lasser du spectacle.
Quant aux épreuves annoncées... C'était un révélateur du niveau de ce ramassis de crétins. Après l'avoir contraint au jeu des mensurations, ils passaient au jeu de "qui c'est qu'est l'plus fort".
Décidément, plus il y pensait, plus il se disait que les adolescents étaient mille fois plus bêtes que les enfants. Un million de fois plus bêtes.
Mais, côté positif, pour ne pas être plus intelligentes que les précédentes, ces épreuves étaient un peu moins... humiliantes.
Ce qui l'ennuyait, cependant, c'est que son orgueil et son amour propre battus en brèche le poussaient à relever le défi, à tenter d'impressionner l'assistance. Il aurait pu faire les pompes tranquillement... mais non ! Il avait commencé trop vite... et peina beaucoup pour terminer.
Haletant, les muscles endoloris, se demandant si la stupidité n'était pas communicative, il se jura de ne pas se donner tant de mal aux anneaux.
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Quête : Voyage au bout de la nuit
Les cris, les applaudissements et les sifflets rythmèrent son épreuve :aucun adolescent ne semblait avoir mieux à faire que de contempler ses efforts. On l'encouragea et on applaudit quand il démarra trop vite, certains annoncèrent qu'il ne tiendrait pas... et se mirent à ricaner quand il montra des signes de fatigue, vite suivis par les autres.
- Epreuve accomplie! C'est pas mal, gamin....
- Au gymnase, au gymnase !
On l'entraîna vers l'une des nombreuses portes donnant sur la salle commune. Derrière celle-ci se trouvait le fameux gymnase... avec toute une panoplie de haltères, trapèzes, anneaux, espaliers.... tout le nécessaire pour développer une musculature impressionnante.
Le géant qui lui servait de parrain se dirigea vers les anneaux, comme promis. Il effectua une série d'exercices variés, montée des jambes à l'équerre, montée en équilibre sur les bras, retournements répétés,une dernière pirouette en l'air avant de retomber pieds joints sur le sol, sous les applaudissements de ses condisciples. Il aimait visiblement épater la galerie par des démonstrations musclées.
Il report son attention sur le jeune garçon avec un brin d'hésitation.
- Bon... j'imagine que c'est la première fois que tu vois une salle de gym... je me doute bien que tu sauras pas faire aussi bien que ça... Mais bon, tu vois le genre de truc qu'on peut faire, après c'est selon l'inspiration. Et c'est très bon pour les abdominaux ! Enfin bref...je te laisse libre de faire ce que tu veux... Seule contrainte, tu dois tenir trois minutes complètes, pendu là-haut à faire des exercices. Ceux que tu veux ! Et tu peux faire plusieurs essais moins longs avant !
Les cris, les applaudissements et les sifflets rythmèrent son épreuve :aucun adolescent ne semblait avoir mieux à faire que de contempler ses efforts. On l'encouragea et on applaudit quand il démarra trop vite, certains annoncèrent qu'il ne tiendrait pas... et se mirent à ricaner quand il montra des signes de fatigue, vite suivis par les autres.
- Epreuve accomplie! C'est pas mal, gamin....
- Au gymnase, au gymnase !
On l'entraîna vers l'une des nombreuses portes donnant sur la salle commune. Derrière celle-ci se trouvait le fameux gymnase... avec toute une panoplie de haltères, trapèzes, anneaux, espaliers.... tout le nécessaire pour développer une musculature impressionnante.
Le géant qui lui servait de parrain se dirigea vers les anneaux, comme promis. Il effectua une série d'exercices variés, montée des jambes à l'équerre, montée en équilibre sur les bras, retournements répétés,une dernière pirouette en l'air avant de retomber pieds joints sur le sol, sous les applaudissements de ses condisciples. Il aimait visiblement épater la galerie par des démonstrations musclées.
Il report son attention sur le jeune garçon avec un brin d'hésitation.
- Bon... j'imagine que c'est la première fois que tu vois une salle de gym... je me doute bien que tu sauras pas faire aussi bien que ça... Mais bon, tu vois le genre de truc qu'on peut faire, après c'est selon l'inspiration. Et c'est très bon pour les abdominaux ! Enfin bref...je te laisse libre de faire ce que tu veux... Seule contrainte, tu dois tenir trois minutes complètes, pendu là-haut à faire des exercices. Ceux que tu veux ! Et tu peux faire plusieurs essais moins longs avant !
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