[One-shot]Zombies

[Zyl]

Deniston était une ville voisine de Wichita, Kansas. Deniston avait toujours été une ville tout à fait banale et inintéressante, et un lieu de vie comme il y aurait pu en avoir des milliers d'autres aux Etats-Unis pour la famille Gomez, aussi peu remarquable que la ville où elle résidait. Les Gomez auraient peut-être dû mieux choisir. Mais comment auraient-ils pu ? Il y avait bien trente ans de cela, Monsieur et Madame n'avaient guère prévue d'élever leurs enfants près de ce qui deviendrait le plus grand foyer de la terrifiante épidémie qui ravageait à présent les Etats-Unis. Tout avait commencé par les infos téléviseés, qui parlaient d'une nouvelle grippe avec le sensationnalisme habituel des journalistes. Les Gomez n'y avaient guère prêté attention. Ce n'était pas la première fois qu'ils s'emballaient pour ce genre de choses. Quand les rapports de comportement étrange des malades avaient commencé à fleurir, les Gomez avaient probablement levé les yeux au ciel, bien sûr qu'ils allaient se comporter un peu bizarrement s'ils se sentaient mal, ces malades, tout le monde sait ce qu'est une grippe. Et puis...
Et puis, presque du jour au lendemain, on parlait d'émeutes à Wichita, Topeka, et beaucoup d'autres villes de l'état. Des émeutes étranges, sans que les choses ne soient toujours précises.
Lorsque la panique finit enfin par atteindre Deniston, ses habitants s'aperçurent que l'épidémie l'avait devancée.
Mais la ville ne comprit vraiment l'ampleur de la catastrophe que lorsque des voisins aimables commencèrent à se muer en monstres assoiffés de sang qui contaminaient des quartiers entiers. Tout de suite, ça mettait plus la puce à l'oreille.
Comme beaucoup d'autres, les Gomez se précipitèrent vers la voiture après avoir empaqueté tout ce qu'ils pouvaient empaqueter.
Et comme tous ceux qui avaient fait de même, les Gomez se retrouvèrent coincés dans une file interminable de voitures à la sortie de Deniston. Mais vraiment, vraiment coincés. Il fallait dire que la bonne vingtaine de véhicules emboutis et renversés par un conducteur de poids lourd qui avait eu la bonne idée de succomber au virus au milieu de l'autoroute bloquait efficacement la sortie Nord. Et que les autres conducteurs, paniqués, en apprenant la situation, avaient pour la plupart déserté leurs véhicules, qui formaient maintenant un barrage très efficace contre toute nouvelle tentative de s'échapper par cette voie.
Ce fut à grande peine et dans l'angoisse que la famille Gomez revint chez elle à pied pour s'y calfeutrer.
La télévision régionale parlait de situations similaires dans toutes les villes du coin, et une fin de journal inquiétante mit l'accent sur l'état de dévastation spectaculaire de toute la moitié de la ville, au Sud et à l'Est, par coïncidence là où les routes avaient encore été un peu dégagées.
Pour beaucoup, il était devenu à présent impossible de fuir, et les Gomez ne faisaient pas exception. Ils commencèrent à se terrer chez eux en espérant aveuglément que l'épidémie ne parvienne pas à leur quartier.
Puis la télévision cessa de fonctionner.
Puis le courant sauta pour ne plus se rétablir.
Les vivres commencèrent à se faire mince, et les voisins de plus en plus silencieux.

Ce qui était toujours mieux que "frappant aveuglément la porte d'entrée en grognant comme un animal".
Cela finit par arriver.
Sylvia Jenkins avait toujours été une voisine très agréable, discrète mais du genre à spontanément proposer d'arroser les plantes vertes pendant les vacances.
Maintenant.
Maintenant, Sylvia tambourinait à la porte des Gomez avec insistance, rageant et bavant. Et elle ne resterait pas longtemps seule. La Horde viendrait et les Gomez devaient faire quelque chose.

La famille Gomez -Josephine, Pedro, Anna-Lysa, Guillermo et Alonzo- se trouvait au milieu du salon, qui, malgré tous les efforts d'Anna-Lysa, avait décidément perdu de son aspect cozy et savamment décoré ces quelques derniers jours. Les Gomez avaient dû vivre totalement reclus, à cinq et sans pouvoir sortir, dans le pavillon qui n'abritait d'ordinaire que le couple et Josephine. L'eau courante et l'électricité avaient cessé de circuler depuis déjà deux jours, et, à cause des fenêtres bloquées, ils vivaient dans une semi-pénombre.
Ils n'avaient encore jamais vus d'infectés, ou seulement de loin, mais les coups qui résonnaient à présent à leur porte laissaient à penser que ce ne serait plus le cas pour très longtemps. Vaguement, très vaguement, on reconnaissait la voix d'une voisine, mais ses cris de rage et ses gargouillis inhumains laissaient à penser qu'elle ne venait pas demander le sel.
Elle tambourinait depuis déjà quelques instants, quand quelques grognements plus lointains se firent entendre.

[Althéa]

Prouut.
C'est bien sur le derrière de Josephine qui s'exprima de la manière la plus distinguée possible.

"Dites donc, Mona-Lysa, c'est vous qui faites tout ce bruit, là ? Si oui, il faudrait articuler, ma grande."

Elle prit son journal - encore ouvert à la rubrique nécrologique - et abattit froidement une mouche.

"En voila une de crevée. Bon, c'est pas cette vieille bique de voisine. Elle est un peu bizarre, depuis qu'elle s'est mise au Hard-Rock, vous ne croyez-pas ? Hé dis, l'petit en soutane, fais attention parce que le hard-rock, c'est la musique du diable. Elle va te sataniser les oreilles."

Elle éclata de son habituel rire dément.

"Purée, c'qu'on s'ennuie ici. Depuis qu'y a plus la télé."

[Vel Cheran]

Pedro cru bon d'essayer d'expliquer une nouvelle fois à sa mère ce qu'il se passait réellement. Délicatement, il lui cria (comme à chaque fois qu'il tentait de communiquer avec elle) :

ELLE N'ECOUTE PAS DU HARD-ROCK, ELLE S'EST TRANSFORMEE EN ZOMBIE ET VEUT NOUS MANGER ! C'EST POUR CA QU'ON S'EST BARRICADES DANS LA MAISON !

Se tournant vers Ana-Lysa, il ajouta :

J'espère qu'on n'a pas perdu son sonotone de rechange avec toute cette agitation...

[Oriane]

Avec une nervosité palpable, Anna-Lysa s'efforçait de remettre un peu d'ordre dans tout ce chaos. Après avoir redonné un peu de volume à tous les coussins de la maison, elle s'était attaquée aux napperons, qu'elle réajustait les uns après les autres. Elle s'arrêta un instant pour répondre à son mari, soupirant comme s'il interrompait un travail de la plus haute importance.

"Il était dans sa commode la dernière fois que je l'ai vu."

Elle jeta un coup d'oeil en direction de Joséphine.

*Mais c'est pas d'un sonotone qu'elle aurait besoin cette vieille bique écervelée. Une bonne dose de barbiturique par contre...*

"Alonzo, mon grand, tu peux aller voir ?"

[Taliesin]

"Ça s'appelle un t-shirt, maman. Je porte une soutane uniquement lorsque je célèbre la messe."

Guillermo avait répondu machinalement, comme il l'avait déjà fait un bon millier de fois. Et comme il l'avait déjà fait un bon millier de fois aussi, il s'apprêtait à prendre la défense du hard-rock lorsque son frère intervint. Trop fort à son goût.

"Madame Jenkins est peut-être trop occupée à crier pour nous entendre, mais je crois quand même que nous devrions baisser de volume, reprit-il d'un ton doux. Sinon, on risque d'attirer encore plus de personnes infectées."

[Vel Cheran]

T'as peut-être raison. Après tout, c'est toi le spécialiste des trucs mystiques et tout. Enfin, toi et le gamin, quoi.

Pedro se lissa la moustache. C'était une manie qu'il faisait lorsqu'il réfléchissait. Ou, tout du moins, lorsqu'il voulait faire croire qu'il réfléchissait. Il était persuadé que ça lui donnait un air intelligent.

Alors, du coup, ça veut dire que ces choses peuvent encore entendre ? C'est bon à savoir.

[Elarion]

Alonzo s'assit sur une chaise, leva les yeux au ciel et soupira :

- Bon à savoir...tu parle ! Si seulement ils pouvaient se décomposaient de manière à ce que JUSTEMENT ils n'entendent rien, ça nous aiderai beaucoup plus que de simplement savoir qu'ils peuvent nous entendent ! Si leurs oreilles pouvaient pourrir de façon instantanée, ce serait super...enfin, autant au soleil de ne pas se lever le matin, faut pas rêver !

Il regarda un instant son frère et reprit :

- Tu devrai en effet baisser un peu le son Guillermo, pas besoin de les attirer, on ne sais pas encore comment on peut éviter la contagion...et puis, des zombis, c'est pas rien, dans Dark Messiah (jeux vidéo dont il en est fou) ils sont sacrément costauds, alors je ne me risquerai pas à les chatouiller (gloup) ! En plus ils crachent du poison, sous forme d'une espèce de nuage verdâtre...sans doute nauséabond...beurk !

[Althéa]

Josephine se leva avec un effort exagéré du fauteuil qu'elle occupait la plupart du temps. Ses pieds laissèrent une nouvelle fois des empreintes sur la table basse récurée il y a peu par Anna-Lysa.

"Ben, y a qu'à envoyer Bana-Lysa voir ce qui se passe là-bas. Ou mon petit prêtre. Peut-être que toi, tu as moins peur de mourir parce que tu as ton Jésus qui t'attend ... Oh, je n'aurais jamais dû te faire garder par ce prêtre, tu sais. Pedro, mon petit chéri, tu veux bien aller me chercher un wisky s'il-te plait ?"

Elle jeta un sourire mauvais à sa bru avant de reprendre.

"Le sonotone, c'est pas ce que Aba-lysa a tenté de me faire manger, hier matin ?"

*prout*

[Elarion]

Alonzo se retourna vers sa grand mère :

-D'accord...je vais te chercher ça, c'est pas ce qui manque ici !
*Je déteste quand elle m'appelle "mon petit chéri", à croire que j'ai encore 10 ans...et puis elle devrai boire de l'eau et non du whisky à son âge...*

Alonzo fouilla dans l'armoire mais il n'y avait plus aucune bouteille, fallait aller à la cave! Mince alors ! Il retourna dans le salon et demanda ironiquement :

- qui veut m'accompagner à la cave ?

[Vel Cheran]

HRP : le nom de ton personnage, c'est Alonzo, Pedro c'est mon gros moustachu.

Son père continua de se lisser la moustache, mais cette fois-ci, ses méninges carburaient à plein régime. Toute cette agitation et ce stress lui avait donné soif. Et dans la cave se trouvait son trésor : le réfrigérateur à bières.

Le quinquagénaire s'empara de sa lampe-torche, vérifia qu'elle fonctionnait, et, d'un grand sourire, il répondit :

J'arrive, je passe devant. Attention, la 4e marche est cassée et les deux dernières sont glissantes.

[Taliesin]

"Sincèrement, je ne vois pas ce qu'il y a de mystique dans cette histoire, et je doute que la situation soit exactement la même que dans un jeu vidéo, avait répondu Guillermo à son frère et à son neveu. Ces gens ne sont pas des zombies : ils sont juste victimes d'une épidémie qui modifie leur comportement, sans doute en déréglant leur système nerveux... C'est assez terrifiant, d'accord, surtout vu l'ampleur que ça prend, mais de là à invoquer le surnaturel..."

A dessein, il n'avait pas répondu à la remarque de sa mère. Le prêtre auquel elle l'avait confié en une occasion était du genre tellement traditionaliste qu'il avait suscité en lui, plutôt que la foi, un profond ennui. Il avait donc faussé compagnie au curé à la première occasion histoire de retrouver des amis...

"Allez y doucement sur la bouteille, reprit-il au moment où Pedro et Alonzo se dirigeaient vers la cave. Il faut rester lucides au cas où ça dégénère..."

Lui-même n'aurait pas été contre fumer un petit quelque chose, mais il avait la nette impression que sa belle-sœur n'apprécierait pas. Il s'abstint donc.

[Elarion]

Alonzo se retourna et fit un clin d'oeil à Guillermo,

-T'inquiète, on s'en servira pour désinfecter ces zomb..heu...comment dirai-je...malades dégénérés . A tout de suite !

Alonzo s’appéta à suivre son père déjà dehors, quand soudain se retourna et demanda en rigolant :

- Qui veut que je passe demander des nouvelles à la voisine ???

Comme personne ne rit de sa blague, il referma la porte et suivi son père.
*C'est mon imagination ou papa vient de lever les yeux au ciel ?*pensa t-il.

Alonzo suivi son père jusqu'à la cave quand un cri s'éleva dans la rue...un cri assez sinistre...curieusement, quand on a peur, tout ce qui nous viens à l'esprit sont des trucs un peu débiles...pas souvent utiles...

- Euuuuuh, papa ? Je me souviens qu'Anna-Lysa m'avait demandé de chercher le sonotone de grand mère dans la commode...je...je crois que je devrais aller le...(gloup)...chercher, tu ne crois pas ?

[Zyl]

(HRP : Elarion, si tu veux éditer ton message, tu peux, c'est préférable plutôt que de mettre deux posts à la suite. Essayez de respecter l'ordre de postage aussi, c'est plus lent, mais ça garantit qu'aucun joueur ne se fasse léser. L'ordre de postage est : Althéa, Vel Cheran, Oriane, Taliesin, Elarion. Là, Oriane n'a pas pu poster, on va donc reprendre avec elle.)

La cave était humide, très sombre, beaucoup plus qu'à l'accoutumée, quand elle était au moins éclairée par l'ampoule nue qui pendait au plafond. D'un petit soupirail perçait toutefois la lueur de l'aurore naissante, faible et orangée.
La cave paraissait vide, et ce de manière relativement logique : les bouteilles de bière vides qui traînaient dans les coins n'allaient pas se transformer subitement en zombies. Le frigo à bières se trouvait au fond de la pièce, entre deux vieux balais et un horrible vaisselier défoncé offert par une tante rancunière.
La lumière de la lampe torche de Pedro fit bouger à terre quelques ombres grouillantes, aux yeux brillants, qui partirent se réfugier en couinant sous les deux meubles ; vaisselier et frigo.
Les Gomez n'avaient jamais eu de problème de rats. Les nouveaux locataires étaient récents. Et, visiblement, nombreux.

Pendant ce temps, le bois de la porte d'entrée commençait à gémir, dans un son de mauvais augure, toujours entrecoupé des râles furieux de Mme Jenkins.

[Oriane]

Avec un soupir exaspéré, Anna-Lysa entra dans la cuisine. Elle en ressortit au bout de quelques secondes, armée d'un chiffon, et se dirigea vers la table basse. Elle essuya vigoureusement les traces de pieds laissées par sa belle-mère en lui décocha son regard le plus noir. Si seulement son mari l'avait écoutée...Joséphine serait alors installée dans une maison de retraite. Pas trop cher. Et loin, très loin d'eux. Peut-être aurait-elle été contaminée...

Une expression inquiète sur le visage, la maîtresse de maison jeta un coup d'oeil en direction de la porte. Mme Jenkins commençait à insister lourdement. Anna-Lysa regarda autour d'elle et grimaça. Malgré tous ses efforts, le salon était dans un état lamentable. Elle respira plusieurs fois, lentement puis, prenant sur elle, se tourna vers son beau-frère.

"Nous devrions...mieux bloquer la porte. En déplaçant la commode peut-être..."

Sans l'attendre, elle se dirigea jusqu'à la commode et commença à déplacer sa collection de tortues en porcelaine vers un autre meuble, dans l'espoir de limiter les dégâts.

[Taliesin]

Guillermo avait observé sa belle-sœur tenter de redonner au salon le visage qui était ordinairement le sien. Il aurait pu lui dire que c'était inutile mais s'en garda bien : il connaissait ses habitudes et se doutait que s'y adonner lui permettait de garder son calme malgré les circonstances.

Quand elle proposa de "barricader" la porte, il acquiesça vigoureusement : c'était une bonne idée. Il entreprit donc, avec précautions, de l'aider à déplacer les tortues. Vu comme elle y tenait, ce n'était pas le moment d'en casser une...

[Elarion]

Alonzo se tenait derrière son père qui lui avait vigoureusement intimé de rester... Ils se tenaient à présent devant la cave grand ouverte.L'obscurité de la cave n'avait rien d’accueillant, les rats qui y grouillaient non plus d’ailleurs...

- C'est quoi ces bestioles à la cave, beurk ! C'est dégoutant ! Des rats !!! S'écria Alonzo

- C'est que des rats fiston, dit Pedro en se frottant la moustache.*Enfin, c'est quand même bizarre, Y en a jamais eu avant faut pas qu'Anna-Lisa l'apprenne sinon elle va devenir folle !*

Alonzo et Pedro entrèrent, collés l'un à l'autre, et allèrent ouvrir le frigo à bière...

- C'est quoi cette odeur demanda Alonzo, on dirait de la charogne !

- Aucune idée répondit Pedro, mais j'aime pas ça, tiens prends les six bouteilles de whisky, les trois portos, moi je prend les bières et le vin blanc, allez, plus vite, j'ai soif moi !

Ils se dirigèrent rapidement vers la sortie, et là...

[Althéa]

Josephine regarda Ana-Lysa s'activer avec sa valse lente des tortues avec perplexité. Elle finit par exprimer ce qu'elle avait sur le cœur

"Vous savez, quand j'étais jeune, on se passait très bien de tous ces engins sexuels. On avait pas besoin de toutes ces tortues, là. Et pas besoin non plus des canards pour prendre le bain. Dès que le père avait le dos tourné, j'allais courir dans les champs. Oh là, là, c'était le bon temps. Vous avez pas connu ça, vous. Ah si, je suis bête, vous avez pondu mon incapable de petit fils ..."

Elle s'approcha et commença faire migrer les tortues vers le frigo débranché.

"Comme ça, elle seront au frais"

[Zyl]

Une petite ombre grise et téméraire fila entre les jambes d'Alonzo et fonça droit dans le salon. D'autre rats suivirent, et soudain toute la colonie dépassa Alonzo et Pedro pour se diriger, comme un seul rat, vers l'intérieur de la maison, dans des couinements furieux et des bruits de piétinements minuscules.
En quelques fractions de secondes, les rats s'éparpillèrent chez les Gomez, un bon nombre d'entre eux, sûrement affamés, fonçant vers la cuisine, et ce qui restait de provisions à la famille (des boîtes de conserves, mais surtout des biscuits secs...). Ils étaient maigres, mais d'une bonne longueur, efflanqués, sales, et un certain nombre d'entre eux avaient la fourrure poisseuse d'une substance désagréablement rouge.
La porte d'entrée, pendant de temps, tentait de tenir bravement sous les assauts de Mme Jenkins, mais la poignée avait pris un angle bizarre et paraissait sur le point de se déchausser à chaque secousse comme si la créature mort-vivante de l'autre côté était sur le point de l'arracher. Il allait falloir se débrouiller rapidement, avec la commode...
Les rats ne paraissaient plus s'intéresser aux humains, se goinfrant des biscuits en se battant, parfois à mort, pour en empiffrer le plus possible. Mais ils allaient bientôt achever ce qui restait de provisions...

HRP : A Vel Cheran.

[Vel Cheran]

S'emparant d'une planche de bois qui traînait dans la cave, Pedro se mit à poursuivre les rats pour essayer d'en aplatir le plus possible avant qu'ils ne puissent atteindre les provisions. Soudain, il sentit une vague de nostalgie déferler sur lui, et, attrapant un rat par la queue, il le lança en l'air et le frappa avec force à l'aide de sa planche. La pauvre bête alla s'écraser contre un mur du salon, laissant une trace rouge sur le papier peint.

La tête basse, Pedro sentit qu'il avait fait une erreur, et attendit, inquiet, les remontrances de son épouse. C'était à se demander s'il ne craignait pas davantage Ana-Lysa à sa voisine et aux rats.

[Oriane]

Anna-Lysa s'était mordue la lèvre pour ne pas répondre à son insupportable belle-mère. Elle n'avait pas l'intention de lui faire ce plaisir. La vieille bique. Elle avait continué à déplacer sa précieuse collection sans dire un mot, mais n'en pensait pas moins.

Elle avait dans les mains sa dernière tortue, une pièce superbe en porcelaine, l'une de ses favorites, lorsqu'une chose non identifiée lui passa sous le nez pour aller s'écraser contre le mur. Elle réalisa rapidement que la chose était un rat, et qu'il avait laissé une tache de sang gigantesque sur son nouveau papier peint. Les yeux écarquillés, elle lâcha sa tortue qui alla s'écraser sur le sol et éclata en mille morceau.

"QUI A FAIT ÇA ?!"

Elle n'eut pas besoin d'aller chercher le coupable très loin. Son mari, penaud, tenait encore l'arme du crime dans sa main. Sur le point d'exploser, elle parvint néanmoins à se maîtriser, serrant les poings si forts que ses jointures en étaient toutes blanches. Elle reprit, entre ses dents.

"Nous reparlerons de ça plus tard. Pour l'instant, il faudrait bloquer cette porte."

[Taliesin]

Guillermo avait observé, les yeux écarquillés, l'invasion des rats et le geste aussi imprévu que salissant de Pedro. Il se demandait vaguement si son frère n'était pas en train de perdre pied mais... ce n'était pas vraiment le moment d'y penser.

"Je m'occupe de déplacer la commode, dit-il en empoignant fermement le meuble. Par contre, ce serait pas mal si quelqu'un fermait la cuisine. Ce n'est pas pour dire, mais ces rats m'ont l'air vraiment... affamés. Si d'aventure ils s'en sont déjà pris à des personnes infectées, et si le mal peut se transmettre par morsures... enfin, vous voyez le topo."

[Elarion]

Alonzo qui était tombé et avait cassé la quasi totalité des bouteilles d'alcool se releva. Quel gâchis ! Neuf bouteilles cassées et...des rats écrasés en dessous, beurk ! Alonzo entendit un grand "PAN" puis un bruit...comment dire...de citrouille ou de tomate éclatant par terre... Le jeune homme sortit mais un rat, un tout petit rat, enfin plus petit que les autres, bouchait la sortie...

Seulement Alonzo, lui, le voyait énorme, avec des dents aiguisées, des griffes acérées et de gros yeux rouges ! Sans réfléchir il fonça en hurlant sur la pauvre bête qui poussa un petit cri strident lorsqu'Alonzo lui atterri dessus. Il y eut un gros SPLATCH, puis un gros BOUM ! Alonzo venait de se casser la figure en glissant sur la tête du rat maintenant applatie !

-Ouh là là ! Ça fait mal...

Il se releva et sortit de la cave en boitant légèrement et en jurant, tout en se massant le bas du dos.[/I]

[Althéa]

Josephine s'était approchée de Anna-Lysa et lui avait gentiment rétorqué.

"Moi, je persiste à croire que vous devriez que vous devriez vous mettre devant la porte et parler aux zombis. Ils auront tellement peur qu'ils n'oseront plus venir."

Elle s'éloigna en dodelinant, chantonnant une chanson paillarde. Arrivée devant la cuisine, elle mit un gros coup sur la porte.

"Voila, fermée. Reste plus qu'à la bloquer."

[Vel Cheran]

Pedro renversa la table du salon et la traîna par un pied en direction de la cuisine. Il entreprit ensuite de la caler du mieux qu'il pu contre la porte afin de bloquer celle-ci. Soufflant comme un phoque, il se dit qu'il n'était vraiment plus fait pour les efforts physiques.

Voilà, porte bloquée ! Enfin, j'ai fait du mieux que j'ai pu, hein.

Il se serait bien assis dans le canapé à regarder la télé afin de récupérer de l'effort fourni. Ah, si seulement il n'y avait pas la voisine qui griffait la porte d'entrée... Il jeta tout de même un coup d'œil alentours, mais il y avait trop de monde pour qu'il puisse discrètement s'asseoir devant le poste. Tant pis.

HRP : j'espère que vous n'attendiez pas que je poste... Sinon il fallait m'envoyer un MP. Désolé, si c'est le cas, d'avoir bloqué le RP.

[Oriane]

Anna-Lysa avait prit le parti d'ignorer son insupportable belle-mère. L'exercice, d'ordinaire bien plus ardu, était grandement facilité par la tension ambiante et les coups répétés de la voisine. La cuisine étant condamné, elle attrapa un gilet de Joséphine qui, comme d'habitude, traînait dans le salon, et s'en servit comme d'une serpillère improvisée pour rassembler les éclats de porcelaine et les pousser dans un coin. Son travail effectué, satisfaite, elle se dirigea vers une petite fenêtre située à côté de la porte, en hauteur. L'ouverture avait en grande partie masquée par un grand carton et une triple dose de ruban adhésif, mais un petit interstice permit néanmoins à Anna-Lysa de jeter un coup d'oeil rapide à l'extérieur, dans la rue.

[Zyl]

HRP : J'aurai du mal à me connecter ces jours-ci. Problèmes d'internet. Ah, et Elarion, il n'y a plus d'électricité, donc pour ce qui est de la télévision, c'est un écran éteint que ton personnage contemplera.

Dehors, la situation ne se présentait... Pas précisément bien. Une dizaine d'infectés sales et sanguinolents, qu'Anna-Lysa pouvait presque tous reconnaître comme des habitants du quartier (le livreur de lait, le gamin insupportable des Kovac, accompagné de sa mère dont la perruque blonde lui était tombée sur l'épaule, poisseuse de sang...), titubaient juste devant la maison des Gomez. Les fenêtres masquées n'attiraient guère leur attention, mais par contre, plus d'une tête aux yeux morts s'était tournée vers la furie qui tentait toujours à qui mieux mieux de défoncer la porte, ses efforts contrecarrés par la commode ne valant désormais plus grand-chose. Attirés par le bruit, certains, la démarche raide, commençaient également à s'approcher de l'entrée... Ou à inspecter la maison avec dans le regard toute l'intelligence propre aux zombies (c'était à dire aucune). Comme une meute d'animaux désorganisée mais affamés, ils commençaient à former, lentement mais sûrement, un cercle autour de l'habitation, ne s'interrompant que pour gratifier le voisin d'un coup de griffe s'il s'approchait trop.

Et puis il y avait ce spectacle un peu étrange (et carrément glauque) du corps d'un cheval mort jeté en travers de la rue un peu plus loin, la chair grignotée au niveau des jambes et du ventre, deux pieds humains immobiles dépassant à peine de sous sa carcasse. Les infectés ne paraissait pas, ou plus, s'intéresser au cadavre de l'animal et à celui qui pouvait se trouver en dessous. Les yeux blanchis se tournaient vers la maison, certains paraissant parfois croiser directement le regard furtif d'Anna-Lysa.

[Althéa]

Josephine vint la pousser impétueusement du coude. Elle gratifia sa bru d'un air goguenard avant d'ajouter.

"Avouez que ça vous titille, tous ces gens là. Une petite piqûre et pffuit, plus rien. Je suis sûre qu'ils vous écouteraient, vous. En attendant, faudrait peut-être qu'on sorte. Vous en pensez-quoi, vous autres ? Mona pourrait partir en éclaireur"

Elle commençait à s'ennuyer ferme, maintenant que la télévision était une grande fenêtre sur le vide.

[Elarion]

HRP : je suis de retour pour la semaine seulement.

Alonzo, qui était rentré de la cave se massait les côtes d'une main et tenait la dernière bouteille de vin intacte dans l'autre. Il se dirigea vers la fenêtre et regarda à son tour.

- Hou la la...ils sont nombreux, et pas beaux ! Pires que des lépreux ! Faut le faire quand même, on se croirais dans un film d'horreur ou dans une des histoires de Lovecraft ! Oh ! beuark...c'est répugnant..celui là bas ! Il a le bras qui n'est plus tenu que par ses ligaments...Je...je crois que je vais vomir...le cheval...

Alonzo se dirigea d'un pas titubant vers un fauteuil où il se laissa tomber. sa peau avait soudain prit une teinte verdâtre, son teint était cireux...Il déboucha la bouteille à la main (Il s'était entraîné bien des fois à le faire sans tire-bouchon, car ce dernier était toujours en possession de son père) et porta le goulot à ses lèvres. (Rien de tel qu'un petit remontant pour calmer les émotions fortes).

[Taliesin]

"Excepté Herbert West, réanimateur, je ne me souviens pas que Lovecraft ait consacré beaucoup de nouvelles aux zombies, intervint Guillermo. En revanche, je te l'accorde, on se croirait vraiment plongés dans l'un des films de Romero."

Lui aussi avait jeté un coup d’œil par la fenêtre et le moins que l'on puisse dire, c'est que le spectacle ne lui avait pas plu.

"Quoi qu'il en soit, tu as sans doute raison, maman, il faudra qu'on sorte. Il ne nous reste plus grand chose à manger, déjà, et le peu qui a échappé aux rats... reste sous leur garde. Personnellement, je n'ai pas envie de les affronter. Je n'ai pas non plus envie de me frotter à ces personnes infectées mais si nous attendons trop, nous ne pourrons plus les éviter. Hum, et à force d'acharnement, qui sait s'ils n'arriveront pas à entrer ?"

Il soupira.

"Le seul souci - il est de taille - c'est savoir où nous pourrions aller."