[Quête : Tel est pris qui croyait prendre] Groupe 1

[Voyageuse]

Astrée vit avec désespoir la faille s'ouvrir encore plus grande. Leur ultime espoir venait de s'envoler. Alastair était mort, sa compagne aussi probablement, troptôt pour que son sacrifice ait été utile.
Stupéfaite, elle vit Streen se jeter dans la faille - sacrifice très probablement inutile, mais le pauvre homme devenait sans doute à moitié fou face à l'étrangeté de cette situation... Elle n'avait rien pu tenter pourl'enempêcher. Elle aida Zaïu à mettre Damant à l'abri, tenta à nouveau de le ranimer, et sursauta en entendant hurler l'elfe. Il n'avait pas tort...
Quant à elle, elle se sentait soudain complètement perdue, sans espoir de s'en sortir. A quoi bon fuir si cette magie anéantissait l'île ? Oui mais tout de même, rester ici était suicidaire...
- Est-ce qu'on a encore un moyen, un espoir, que la faille se referme ? Si on ne peut plus rien, mieux vaut fuir...
Elle n'y croyait plus... Et surtout, elle se savait impuissante à faire quoi que ce soit pour changer la situation, n'étant guère utile qu'à tenter de ranimer leur compagnon inconscient... mais à quoi bon?

[Bat]

Dorian se remit sir ses -vastes- pieds une fois de plus. il se demandait si on était encore dans une salle magique ou bien sur un champs de bataille, étant donné le nombre d' explosions qui se succédaient. Ce "spectacle" rappelait au bon vampire ces batailles homériques opposant des dizaine voire des centaines de milliers de combattants, au cours desquelles des hordes de mages s' affrontent de part et d' autre en se jetant des rafales de boules de feu.

Il fut content de voir que ses compagnons Astrée, Zaïu et Damant étaient indemnes et même avaient pu se replier vers un mur. Pour le reste la situation ne s' améliorer pas vraiment : si la sinistre main monstrueuse avait eu le bon esprit de retourner là d' où elle venait, en revanche, la faille était toujours aussi menaçante.

Il y avait du bon sens dans le cri de Zaïu qui venait d' interpeller les mages pour que ces derniers interviennent enfin contre ce terrifiant phénomène.

"Zaïu dit vrai" cria le bon vampire. "Messires les mages, créez un écran magique de protection ou bien téléportez nous ailleurs. Maintenant".

Tout en s' adressant aux Elfes sauvages, le bon vampire se dirigeait comme ses compagnons vers le mur porteur. Plus pour se remettre un peu que dans l' espoir d' échapper à la faille si d' aventure la situation devenait incontrôlable.

[Kasumi]

La situation dégénérait de plus en plus vite malgré la fin de la menace mortelle que représentait la présence des mages renégats. Le groupe de Luménien et d'elfes avait subi un grand nombre de pertes sans pour autant faire cesser l'assaut des clones. Et, alors que les blessés s'accumulaient dans leurs rangs, le sacrifice incompréhensible de Streen fut un nouveau choc. Kasumi, sonné par la lourdeur des événements s'entendit parler sans avoir pris conscience d'avoir formé la moindre parole sans son esprit :

- Il faut vite évacuer nos blessés !

Prenant un peu de recul par rapport au combat, le rôdeur chercha frénétiquement une issue libre de combattants pour assurer la retraite.

[Taliesin]

-Et que voulez vous qu'on fasse ? cria Ridculle en réponse aux appels de ses compagnons.Vous avez vu ce que les sortilèges provoquent ! Quant à fuir, c'est inutile : si une catastrophe se produit, elle nous emportera tous, où que nous soyons sur cette île !
-Exact, enchaîna Ioreth. On peut tout au plus entourer la faille et essayer de la contrôler, si nous sommes encore assez nombreux et s'il n'est pas trop t...
Il fut interrompu par une nouvelle détonnation provenant de l'intérieur de la colonne d'énergie. Celle-ci se dilata, brilla d'un éclat encore plus vif que précédemment. L'instant suivant, elle projeta des rayons de lumière : certains s'en allèrent percuter les clones de Streen toujours vivants, tandis que d'autres, bien plus nombreux, partirent vers le haut et traversèrent le plafond. Quelques secondes plus tard retentit une clameur insupportable qu'on aurait dit provoquée par des dizaines, des centaines de voix hurlant à l'unisson. S'ensuivit une nouvelle explosion, un flash proprement aveuglant...
Puis ce fut l'obscurité. Absolue.
Et le silence. Un silence si profond qu'il en paraissait assourdissant.
-La faille... La faille est toujours là, mais elle a été refermée... murmura Ioreth, incrédule.

HRP : Damant, ton personnage peut revenir à lui !

[Kasumi]

Kasumi n'en croyait pas ses yeux - ou plutôt ses autres sens - étant donné le noir absolu qui privait même le membres nyctalopes de la vue. Le demi-elfe, nerveux malgré le retournement de situation de dernière minute, reprit la parole :

- Vite, quelqu'un a de l'amadou ? Il nous faut de la lumière et filer d'ici avant que la voûte ne s'effondre !

Le rôdeur était aussi impatient de voir ce qu'il était advenu de ses compagnons, et principalement de sa compagne qu'il avait perdu de vue à la fin du combat.

[Damant]

Damant se redressa sur un coude en grognant, la clameur l'avait sorti du néant comme on sort la tête de l'eau en étant à deux doigts de se noyer et il avait pris une inspiration suffoquée, ébloui par l'éclat de la colonne, avant de se retrouver à nouveau dans le noir.
Puis il entendit Ioreth alors qu'il s'asseyait péniblement. Il plaisanta (à sa façon, comme d'habitude) d'une voix éraillée.

Merci qui?

Et toussa un bon coup en tentant de prendre appui sur un mur ou autre pour se relever.
Il se trouvait que quelqu'un devait s'occuper de lui pendant qu'il était dans les vapes car sa main rencontra une forme indéfinie dans le noir bien qu'indéniablement voluptueuse.

hem...

L'éclat aveuglant de la faille suivi de l'obscurité avait éprouvé son infravision, il ferma les yeux et se frotta les paupières quelques secondes afin que les volutes dansantes de résidus de lumière s'estompent enfin.

[Zaiu]

Si, dans un ou deux jours, quelqu'un pourra expliquer tout ce qu'il s'est passé ici dans un ordre à peu prés logique, Zaiu est preneur.

Toujours est-il qu'il n'avait point d'ustensile pour créer de la lumière, aventurier débutant qu'il était ... Bon en même temps, à ce stade de l'aventure, sa tunique était complétement déchirée, il n'avait plus d'armes (chose qui semblait être récurrente chez lui), et de nombreuses douleurs commençaient à apparaître du fait de son relâchement. Il était aussi heureux que Damant revienne à lui et allait l'exprimer quand soudain :

Hey ! Qui tripotes Zaiu en profitant de l'obscurité !
Astrée, contrôle des ardeurs !

[Bat]

Dorian comme ses compagnons fut confronté à la disparition brutale de la colonne de lumière dans une grande explosion. Ce fut si inattendu et si violent que dans un premier temps, le bon vampire fut incapable de réagir. Même si ses réflexes lui avaient permis de fermer les paupières quasi instantanément, le vampire fut affecté comme le reste du groupe par l' intensité de l' explosion lumineuse. Il chancela, se recula un peu et passa une main devant ses yeux. Sa vue allait sans doute revenir très vite, aussi aiguisée qu' auparavant. Dans l' immédiat toutefois, il fallait agir...avec les autres sens. Dorian donc ouvrit ses oreilles : il entendit les remarques de ses compagnons : celle de Zaïu (qui se plaignait de certains...gestes déplacés sur sa personne) le fit bien rire mais beaucoup plus inquiétante était celle de Kasumi le rôdeur.

Dorian - - -> ouïe elfico-vampirique - - -> détection auditive - - -> le plafond

Effectivement un grondement un peu sinistre venait du plafond. Les aventuriers devaient agir vite : ce serait idiot de périr écraser par les pierres après avoir survécu à une catastrophe localisée certe mais quasi apocalyptique.

"Kasumi a raison" fit le vampire luménien en élevant la voix. "Il nous faut partir d' ici maintenant. "

Fouillant dans ses poches, Dorian saisit de l' amadou et un briquet afin d' allumer une torche et d' offrir un peu de lumière au groupe...

[Voyageuse]

HRP: fallait pas m'attendre !

Le noir complet et le silence assourdissant, succédant au vacarme de la bataille et aux éclairs de lumière, firent craindre un moment à Astrée d'être devenue sourde et aveugle. Sonnée par l'explosion, elle se sentait l'esprit complètement engourdi, et son coeur se serrait d'angoisse - peut-être était-elle seule survivante ? Elle fut grandement soulagée d'entendre des voix autour d'elle. Au moins n'était-elle pas sourde, même si elle avait l'impression que les voix lui parvenaient à travers un monceau de coton. Et elle n'était peut-être pas aveugle non plus, apparemment, ou alors ils l'étaient tous...
- Hey, j'ai rien fait moi ! parvint-elle à protester en réponse à Zaïu. Il faisait tellement noir qu'elle ne savait même pas vraiment dans quelle direction se tourner pour lui parler.
Elle était soulagée d'ententre la voix de Kasumi prouvant qu'il était en vie, trop loin d'elle cependant pour qu'elle puisse s'en approcher dans le noir complet sans risque. Ses autres compagnons semblaient indemnes eux aussi. Elle n'osait pas bouger, craignant aussi bien de se heurter à l'un de les clones peut-être encore en vie, que de tomber dans une crevasse créée par l'explosion. Et pourtant, ses compagnons avaient raison, il fallait filer avant que tout s'écroule... Elle se redressa prudemment, écarquillant des yeux dans le noir, tendant les bras en avant.... Jamais elle n'avait été aussi soulagée d'entendre le bruit familier du briquet d'amadou.

[Taliesin]

La torche allumée par Dorian leur révéla que la salle avait moins souffert de l'explosion qu'ils ne l'auraient cru. Si elle devait s'effondrer, ce qui n'était pas certain, ils avaient un peu de temps devant eux. Néanmoins, tout n'était pas terminé, comme le rappela bientôt Adara.
-Bon, même si nous l'avons emporté et même s'il semble que nous ne devions pas recevoir le plafond sur la tête dans l'immédiat, il reste quelques "détails" à régler, lesquels impliquent que nous nous mettions en route sans tarder. D'abord, si je ne m'abuse, ce duo de dégénérés a parlé de prisonniers : m'est avis qu'ils apprécieraient d'être libérés. Ensuite, et surtout, il faudrait s'assurer que la bataille opposant nos forces à celles des mages, près du port, se soit terminée en notre faveur. Je n'ai guère de toute à ce sujet, surtout si les demi-elfes présents là-bas se sont volatilisés comme ceux d'ici. Toutefois, je préférerais en avoir le cœur net.

[Kasumi]

Après s’être approché d’Astrée pour s’assurer qu’elle n’avait pas reçu de mauvais coups au cours de la bataille sanglante qui venait de s’achever brutalement, le demi-elfe reprit son souffle et répondit à l’elfe qui venait de rappeler fort à propos les priorités du groupe. Le rôdeur se réjouissait que quelqu’un se montre suffisamment réfléchi pour prendre les choses en main et éviter que chacun ne s’enlise dans des discussions malvenues quant à la marche à suivre. La fin d’un combat éprouvant n’était jamais une occasion propice à ce genre de débat et des erreurs fatales pouvaient être commises quand tout un chacun pouvait se penser tiré d’affaire. Kasumi ne fit donc que confirmer les orientations d’Adara afin de renforcer sa position :

- Commençons par quitter cette salle en bon ordre pour explorer prudemment le complexe à la recherche de ces prisonniers. Je pense que nous pourrions envoyer directement des hommes s’enquérir de la situation de vos compatriotes. Il est inutile que nous restions tous ici : il ne doit plus rester guère d’ennemis à combattre.

[Bat]

Dorian approuva la suggestion de Kasumi. Lui aussi pensait que privés de leurs chefs (puisque les mages déments venaient d' être aspirés sans doute à jamais dans l' explosion de la colonne lumineuse), les demi-elfes sur le port n' étaient plus guère dangereux. Dans l' immédiat, il était plus indiqué de s' occuper avant tout des prisonniers.

"messire Kasumi a raison" fit le bon vampire. "Partons à la recherche de ces prisonniers au plus vite. Avez-vous une idée de l' endroit où ils peuvent se trouver ?" demanda Dorian à Ridculle et Adara. Si besoin était, Dorian pourrait les repérer dans ce donjon, par des moyens auditifs ou même... olfactifs.

[Voyageuse]

Astrée acquiesça, encore un peu secouée par les événements, et habituée inconsciemment à suivre les avis de son compagnon plus expérimenté. Puis, après réflexion, elle ajouta, se tournant vers l'elfe :
- Je pense que vous devez être impatient d'avoir des nouvelles des vôtres, là-bas au port, et de leur prêter main-forte si besoin. Pour libérer les prisonniers, nous n'avons pas besoin d'être aussi nombreux, il n'y a probablement plus aucun danger. Donc peut-être qu'un petit nombre d'entre nous peut suffire à s'en charger, pendant que vous gagnez le port... Nous nous rejoindrons là-bas...
Elle hésita, quêtant du regard l'assentiment de ses camarades.
- Enfin, sauf si vous pensez qu'il vaut mieux rester ensemble, qu'il y a encore du danger...

[Damant]

Se redressant avec une grimace, Damant fit écho à la dernière phrase d'Astrée après un soupir

Vous semblez oublier qu'il n'y avait pas qu'une paire de mage renégats enfermés ici. Il faudrait rester prudent et surtout discrets jusqu'à ce qu'on aie éliminés l'ensemble de ces racailles, non?

Il récupéra la dague qui lui avait servi à défaire le mage, Alastair, et accroupi près du corps de ce dernier, essuya celle ci sur les vêtements du thaumaturge, avant de chercher sur lui quelque objet utile, clé ou trésor.

[Zaiu]

Se relevant péniblement, Zaiu commençait à ressentir plusieurs douleurs un peu partout dans son petit corps.
Il avait de nombreuses contusions et courbatures. Avec l'accalmie,il s'était détendu et le besoin de repos se faisait urgent.
Il laissa son regard s'attarder sur les détails qu'offraient les lueurs vacillantes de l'amadou. Des corps partout, brûlés, déchiquetés, broyés. Des gémissements s'élevant dans la pénombre et se perdant aussitôt dans l'obscurité de sorte qu'il était difficile de localiser leur origine.

Le moral de Zaiu fit une descente brutale dans ses chaussettes autant du fait de son état que de toutes ces victimes et du paysages cauchemardesques qui se laissait à moitié deviner. C'était pour lui sa première bataille. Cotoyer la mort d'aussi prés et en si grand nombre était nouveau pour lui... Il était sur le point de s'enfermer en lui-même à ruminer des idées noires nouvelles pour lui quand les échos d'un nouveau débat entre ses compagnons.
C'est avec une petite voix qu'il s'adressa aux mages :

Streen ... A-t-il une chance de survie ? Doit-on trouver un moyen de le ramener ?
Pour ce qui est de la suite, Zaiu suit... Mais il préférait revoir le soleil et avoir un peu de calme ...

[Taliesin]

-Impossible de dire ce qu'il est advenu de votre ami, fit Ioreth en réponse à la question de Zaiu. Pour être franc, je suis fort pessimiste quant à ses chances de survie. Néanmoins, comme ce passage ouvrait sur plusieurs plans à la fois, il se peut qu'il soit arrivé en un lieu moins dangereux que la résidence du démon qui, bien malgré lui, nous a prêté son concours.
-Quoi qu'il en soit, nous ne pouvons rien faire pour lui, ajouta Idril. Nous ne pouvons courir le risque de rouvrir cette faille, ni aucune des autres présente sur l'île. Si vous tenez vraiment à vous lancer à la recherche de Streen, les mages de Luménis seront sans doute capables de vous envoyer dans les plans. Mais ils sont nombreux, et vous n'avez aucun moyen de savoir dans lequel il a atterri, ni même s'il est encore en vie...
-Vous aurez tout le temps de discuter de cela en remontant, intervint Adara, impatiente. Car nous avons des milliers de marches à affronter...
De fait, pour se mettre en quête des prisonniers, ils leur falait d'abord quitter les profondeurs de la terre, où il n'y avait plus âme qui vive, en dehors d'eux. Ils se lancèrent donc dans l'ascension de l'interminable escalier en colimaçon, après que Damant ait fouillé le corps d'Alastair, n'y découvrant, en guise de trésor, qu'un trousseau de clefs. Suite à ce qui leur parut une éternité, les survivants épuisés, qui avaient prudemment décidé de rester groupés, atteignirent la salle de clonage où tous, à l'exception de Damant et Zaiu, alors déjà arrivés près de la faille, avaient livré combat à des mages et à des demi-elfes.
Ils éteint parvenus sous le donjon de l'Hospice, et ils décidèrent de commencer par visiter ses niveaux supérieurs. Ce fut une bonne initiative. Au premier étage, enfermé dans dans des cellules que les clefs découvertes par le cartographe permirent d'ouvrir, se trouvaient les prisonniers. Il y avait là les deux derniers survivants de l'ancienne garnison luménienne, des guerriers-mages que les sorciers fous avaient allègrement cloné. Il y avait aussi le capitaine Longuehune et une bonne partie de l'équipage de la Nébuleuse : comme le clonage reproduit les capacités physiques mais non le savoir faire et les compétences acquises, le couple maléfique avait tenté de forcer ces hommes à former certains de leurs serviteurs à la navigation, de manière à ce qu'ils soient capables de conduire leur flotte presque achevée jusqu'à Hélonna. Mais les courageux marins avaient refusé, malgré les tortures et l'exécution, sous leur yeux, de plusieurs de leurs compagnons.
Avec ceux qu'ils avaient libéré, les Luméniens et leurs alliés gagnèrent la cour et s'apprêtaient à explorer les autres bâtiments lorsqu'une cinquantaine d'elfes sauvages pénétrèrent dans la forteresse par la grand-porte béante. Ils étaient porteurs de bonnes nouvelles : la bataille près du port avait été acharnée, causant des pertes non négligeables, mais ils étaient déjà en passe de la remporter lorsque leurs adversaires survivants, humains comme demi-elfes, c'était soudainement volatilisés. Les chefs elfes avaient alors décidé d'envoyer des guerriers à l'Hospice, pour prêter main forte au commando ; chemin faisant, ils étaient tombés sur quelques vieux mages qui tentaient de fuir les lieux et les avaient capturés.
Il y avait toutefois une ombre à ce tableau des plus positifs. Alors que la bataille faisait rage, Thyrésias d'Aprecoeur, le nécromant, avait quitté sa tour à la tête de son armée et l'avait conduite jusqu'au port. Ils avaient pris soin de se tenir à l'écart des combats ; ce qui les intéressait, c'était la Nébuleuse. Ils étaient emparés du navire et, aussitôt, avaient levé l'ancre sans que les elfes, trop affairés, ne puissent les en empêcher.
Ils étaient désormais au large, hors d'atteinte. La seule consolation, dans cette affaire, était qu'il restait un autre bateau utilisable, le seul que les mages déments et leurs séides avaient eu le temps d'achever complètement. Astrée, Damant, Dorian, Kasumi, Zaiu et les autres n'étaient donc pas condamnés à demeurer des mois durant sur l'Île Mouvante.

[Bat]

Ainsi donc la victoire des Luméniens et de leurs alliés les Elfes Sauvages était complète, ce qui ne manqua pas de réjouir Dorian. Les mages déments avaient perdu sur tous les fronts et leurs projets sinistres mis en échec. Une seule ombre au tableau effectivement : la fuite de Thyrésias d'Aprecoeur le nécromant et de ses quelques complices. Heureusement il restait une copie de la Nébuleuse quasiment achevée et de surcroît une partie de l' équipage du navire Luménien était toujours de ce monde. C' est pourquoi le bon vampire exposa son idée :

"Les nouvelles excellentes se multiplient" fit Dorian avec satisfaction. "Partout nos ennemis sont écrasés : mais pourquoi ne pas compléter notre victoire en nous embarquant et en nous lançant à la poursuite sur la mer de ceThyrésias d'Aprecoeur. Avec la science nautique d' un capitaine aussi expérimenté que messire Longuehune cela devrait être faisable. Ainsi notre victoire serait totale. Bien entendu nous pouvons aussi rentrer directement à Luménis".

Dorian ne savait pas si ses compagnons Luméniens ou Elfes sauvages désiraient avant tout partir ou bien combattre le mal jusque au bout.

[Kasumi]

Kasumi partageait en partie l'euphorie de son compatriote forgeron mais les pertes récentes et considérables subies par les elfes qui les avaient accueillis et d'une majorité de la garnison luménienne incitait le rôdeur à contenir sa joie d'avoir obtenu la victoire. Les retrouvailles avec l'équipage de la Nébuleuse fut néanmoins d'un grand soulagement. Leur disparition l'avait beaucoup affecté sans compter qu'ils étaient les seuls à pouvoir réellement les aider à rentrer chez eux. Après ces semaines intenses en émotions, cette perspective restait encore irréelle et abstraite bien que le calvaire touche bientôt à sa fin. Mais il ne fallait pas négliger le danger représenté par un seul des mages renégats et le demi-elfe le fit savoir :

- Il faut avant tout prévenir les autorités luméniennes de ce qui s'est passé ici et du fait qu'un de leur navire est au mains de l'ennemi. Avec ce pavillon, le nécromant pourrait surprendre n'importe quel patrouilleur ou pire, débarquer n'importe où sur Hélonna et y provoquer une catastrophe.

[Voyageuse]

Astrée hocha la tête. Ses compagnons avaient raison, il fallait faire quelque chose pour éviter que ce nécromant ne tente une action dangereuse... prévenir Luménis ou l'arraisonner, peu importait. Même si en son fort intérieur elle préférait largement retourner à Luménis enfin plutôt que se retrouver embarquée dans une bataille navale, elle n'allait certainement pas admettre cette lâche préférence...

- Attaquer ce navire pour capturer ce mage, oui... mais je ne sais pas si nous serions de taille à le faire ; il faudrait demander au capitaine ce qu'il en pense, il saura mieux que nous évaluer la situation... Peut-être est-il plus prudent de prévenir les autorités pour obtenir du renfort.
Voilà qui n'aiderait guère à prendre une décision... mais elle ne se sentait pas la compétence pour privilégier une stratégie plutôt qu'une autre.

Elle jeta un regard au capitaine Longuehune, non loin, et son esprit se tourna vers Léo. Savait-il déjà que son père état en vie ? Sans doute pas, sans quoi il serait déjà là... Elle-même avait senti un tel soulagement en voyant le capitaine vivant -elle avait dû se pincer pour être sûre de ne pas rêver- qu'elle n'avait qu'une hâte, partager cette nouvelle avec son fils. Pauvre Léo qui avait tant souffert de le croire mort...

[Zaiu]

Zaiu pense que tout le monde est très fatigué ...

Avec une moue désapprobatrice militante, il poursuivit :

Longuehune et ses hommes viennent juste de revoir la lumière du jour et vous désirez les faire appareiller tout de go ? ... Ce paysage dévoile la victoire et l'ennemi en déroute, mais aussi de nombreux et vaillants guerriers qui sont blessés et tombés... Peut-être devrions nous aider nos hôtes. Et puis Zaiu est las à dire vrai.

Le regard du jeune elfe se perdit un temps dans le ciel, puis sur l'horizon et sur la petite forme de la nébuleuse qui semblait immobile. S'asseyant sur la pierre froide d'un créneau, jambes ballantes dans le vide, il ajoute d'une voix faiblarde :

Ils n'arriveront pas demain matin... Et peut-être que nos amis magiciens ont un moyen pour faire parvenir des messages à Lumenis ou ailleurs...

Le corps fourbu de Zaïu le rappelait à l'ordre, il avait fournit beaucoup d'efforts et, avec la fin de la bataille, tout son être se relâchait. Ses paupières s'alourdissaient, ses muscles étaient douloureux, se brûlurent aux avant-bras le tourmentait et de nombreuses contusions et autres petites coupures bénigne assaillaient soudainement sa conscience. Il commença à dodeliner de la tête et se sentait attirer par la déesse du sommeil qui, même si elle n'était pas présente au panthéon officiel, devait bien exister malgré tout. Il est cependant certain qu'un créneau de château n'était pas le meilleur endroit pour s'assoupir...

[Damant]

Damant profita du bref entretien avec les envoyés du port pour se reposer un instant. Dorian et les autres avaient raison en un sens, mais le bretteur sentait bien que malgré tout, leur fatigue allait occulter une partie de l'équation.
Et pourtant, il aurait été le premier à revendiquer le droit au repos, ou a passer les deux prochaines semaines à profiter de l'île et de son climat.
Un dernier regard sur la sculpturale Adara lui confirma qu'il allait regretter ses paroles :

Je pense que nous devrions partir à la poursuite d'Aprecoeur... Il n'y a pas que Luménis en danger, imaginez qu'il vogue sous pavillon Luménien et attaque toute les villes côtières sur sa route...
Il pourrait déclencher une guerre totale entre les royaumes.

Puisqu'il est impossible de prévenir l'ensemble de Toril
Pouvons nous endosser cette responsabilité?

[Taliesin]

Le danger représenté par Aprecœur était bien réel, et se lancer à ses trousses aurait été la meilleure solution, tout le monde en convenait. Malheureusement, ils n'étaient pas en état de le faire, comme l'avait si justement souligné Zaiu : Longuehune et son équipage, éprouvés par des semaines de captivité et de mauvais traitements, n'étaient pas en mesure de prendre la mer séance tenante ; c'était également le cas pour les membres du commando et pour tous leurs alliés qui, épuisés, fourbus, parfois blessés, ne seraient pas d'une grande efficacité sans un repos bien mérité. De surcroît, le navire sur lequel ils comptaient embarquer n'ayant encore jamais navigué, il serait hasardeux de le lancer vers le large sans l'avoir, au préalable, testé sur les flots plus calmes de la baie.
Si rattraper le nécromancien était inenvisageable, il se pouvait en revanche que prévenir rapidement Luménis de la menace qu'il faisait planer sur elle soit possible. En effet, avant la mutinerie, la garnison disposait de moyens magiques pour communiquer avec la cité : les sorciers déments les avaient peut-être détruits, certes, mais ils avaient également pu se contenter de les bloquer temporairement... Aussi Ridculle et Salazar proposèrent-ils de poursuivre la fouille de l'Hospice. Moins d'une heure plus tard, dans les appartements que s'étaient octroyés les meneurs de la rébellion, on découvrit un imposant miroir pourvu de signes cabalistiques. Un rapide examen mené par les deux mages de guerre luméniens révéla que l'objet était enchanté et qu'un sortilège en empêchait pour l'heure l'utilisation. Toutefois, ils assurèrent qu'il ne leur faudrait pas plus d'une journée pour en venir à bout.
Emportant cette précieuse découverte, le groupe quitta la forteresse et prit la direction de Port-Cabanes, où les elfes sauvages étaient en train d'établir leur camp. A proximité du village, les membres du commando aperçurent le champ de bataille : bien que la lutte ait été acharnée, les cadavres se révélaient moins nombreux qu'on n'aurait pu le croire, à cause de la disparition subite des demi-elfes, fruits des unions spirituelles d'Alastair Crowley et de Méwien Sombrefeuille. Seuls demeuraient les dépouilles des clones qu'ils avaient fabriqués et celles des elfes tombés au combat. On était en train d'entasser les premières sur un bûcher funéraire : création et créatures des mages renégats, condamnés à leur obéir aveuglément, ces êtres ne méritaient pas qu'on les laisse aux corbeaux. Les secondes, quant à elles, devaient être rapatriées dans le village du clan afin d'y être inhumées, selon les rites appropriés, aux côtés de leurs ancêtres.
L'arrivée à Port-Cabanes fut marquée par les touchantes retrouvailles entre le capitaine Longuehune et son fils. Le mousse avait le bras en écharpe et le crâne entouré de bandages. Malgré la surveillance dont il faisait l'objet, on n'avait pu l'empêcher de se jeter dans la mêlée où il avait abattu un ennemi... et récolté quelques blessures de guerre.
-Fallait bien qu'un Luménien participe à la bataille ! J'pouvais pas laisser toute la gloire aux elfes... avança-t-il en manière d'excuse.
Alors que le soleil se couchait sur la mer paisible, une cérémonie dirigée par Ioreth et Idril fut célébrée en mémoire des défunts. Puis l'on songea aux vivants : on fêta la victoire par un grand banquet présidé par Aëdanwë et par son épouse, les deux chefs réconciliés de la tribu réunifiée, et où Astrée, Damant, Dorian, Kasumi, Zaiu ainsi que tous les autres membres du commando occupèrent les places d'honneur. Enfin, après que l'on eut bien mangé et bien bu, chacun put profiter de longues heures d'un sommeil réparateur.
Les seuls à ne pas dormir furent Ridculle et Salazar. Lorsque les autres s'éveillèrent, ils leur annoncèrent fièrement que le miroir fonctionnait de nouveau et qu'ils avaient pu entrer en contact avec Luménis. Le capitaine Longuehune fit son rapport aux autorités de la capitale et leur signala la fuite d'Aprecœur. Les dirigeants elfes s'entretinrent également avec leurs homologues luméniens, et il fut décidé qu'une ambassade du clan, dirigée par Adara, se rendrait sur Hélonna pour discuter d'un traité dont les grandes lignes étaient déjà dégagées : Luménis reconnaîtrait la souveraineté des elfes sauvages sur l'ïle Mouvante tandis que ces derniers lui accorderaient Port-Cabanes en tant que comptoir commercial.
Dans la matinée, l'équipage de la Nébuleuse examina le navire qui devait appareiller pour le continent. Les marins en revinrent porteurs de bonnes nouvelles : quelques jours seulement seraient nécessaires avant que le signal du départ ne puisse être donné.

HRP : N'hésitez pas à me signaler si vous désirez encore jouer un peu sur l'île. Dans le cas contraire, je vous amènerai à Luménis dans mon prochain post !

[Zaiu]

Finalement, il n'y a pas que les histoires d'Ashterisk et OBh'Elix, 2 nains moustachus et héros des enfants, qui se terminent par des banquets.
Les elfes sauvages avaient le sens de la ripaille ... En tout cas, en apparence. Il ne pouvait échapper à chacun que cette peuplade avait beaucoup souffert des récents évènements. Ainsi, si une joie ostentatoire et exubérante n'était pas palpable, le soulagement était bien réel. Zaiu partageait cet état d'esprit. De sombres tableaux étaient à présent gravés dans son jeune esprit qui avait vieilli de quelques années en quelques semaines. Il n'en restait pas moins quelqu'un d'impulsif et, l'alcool aidant, il ponctua la soirée d'un auto-reversement de chaise impromptu lorsqu'apparu dans son sillage la douce et tendre compagne qu'il l'avait chaudement accueilli ... juste une nuit ...
Ces jours de repos furent une bénédiction pour lui ! A tel point qu'il ne s'était même pas proposé pour aider à appareiller le navire. En fait, il s'était éclipser à plusieurs reprises pour vagabonder autour de Port-Cabanes et profiter de l'île en tant que terrain non hostile. Il médita aussi (oui oui) sur ce qu'avait engendré son exil et s'estima heureux de simplement être toujours là pour pouvoir simplement y songer. Il semblait donc que sa prochaine destination serait Luménis ! Une ville ... dont il ignorait à peu prés tout à part le nom, et le fait qu'elle était pleine d'humain...


\\\ Allons-y let's go///

[Bat]

Dorian avait écouté les remarques des uns et des autres sur l' impossibilité de poursuivre le nécromant en fuite et les comparses qui lui restaient. Tant pis se dit le bon vampire avec philosophie. Un jour ou l' autre, ces forbans seraient attrapés et jugés...ou bien tués sur le champs. Dans l' immédiat, alors que ses compagnons de combat et le capitaine Longuehunes récupéraient paisiblement de leurs blessures diverses, Dorian conversa aimablement avec ses compagnons de voyage Zaïu, Damant Kasumi Eomer et tous les autres, ainsi qu' avec les elfes sauvages bien sûr. Il explora un peu l' île sauvage/...sans prendre de risques inconsidérés cependant.

En même temps il aida spontanément à la préparation du voyage de retour à Luménis, notamment quand il fallut remettre en état le navire qui devait transporter les Luméniens.

HRP : Dorian est prêt à retourner à Luménis.

[Damant]

Le monde est bien vaste et il reste tant de choses à y découvrir et à y redouter ; Damant profita cependant de son temps sur cette île mystérieuse pour s'immerger totalement dans le cadre de vie des elfes sauvages ayants à faire avec la nature hybride de l'endroit, doutant qu'il lui soit possible par la suite de revenir si facilement sur ces terres voguants entre plusieurs plans.
Il retourna au "village sapphique" et utilisa les outils d'Adara pour nettoyer et polir les armes qui avaient sonnées le glas d'Alastair, ayant une pensée amère pour la rancoeur que lui avait valu son impulsivité au combat.
Puis il s'investit le reste du temps à vivre au même rythme enivrant que sa "compagne" pour laquelle il avait dévellopé au moins autant de respect que d'attrait ; refaisant chaque matin le fameux parcours d'endurance, s'astreignant à jouer le prédateur en chasse, tentant de synthétiser discrétion, souplesse et puissance dans ses efforts, gardant à l'esprit avec un sourire les muscles roulants sous la peau luisante de l'elfe en plein effort.
Il prit aussi à coeur de terminer son apprentissage elfique de la flèche parfaite et en conçu une bonne quantité jusqu'à ce que le navire soit près à prendre la mer et que tout le monde ne soit près à partir.

[Voyageuse]

Astrée avait observé avec émotion les retrouvailles entre Léo et son père.
Oh, bien sûr, elle n'avait pu s'empêcher de prendre le jeune mousse à part pour le tancer vertement sur sa prise de risque inconsidérée, sur la souffrance qu'aurait été celle de son père si jamais il avait retrouvé son fils mort. Elle était persuadée, au fond d'elle, que le jeune mousse avait pris tout ces risques uniquement parce que sa souffrance était trop grande, considérant que mourir en se battant était finalement une bonne façon d'y mettre fin. Et tant pis si le jeune garçon prétendait avoir seulement voulu jouer les héros... les deux n'étaient pas incompatibles.
Le jeune Léo, bien entendu, ne fit aucun cas de ses remontrances, la toisant d'un air goguegnard comme le préadolescent qu'il devenait. La joie des retrouvailles avec son père lui donnait encore plus de morgue qu'à l'accoutumée.

Pour chasser la mélancolie qui menaçait de l'envahir chaque fois que les souvenirs du combat venaient la hanter - ce qu'ils faisaient avec régularité, peuplant ses nuits de cauchemars et ses journées de tristes rêveries -, elle décida d'explorer la forêt à la végétation si luxuriante. Elle passa donc ces quelques jours de liberté à parcourir l'île, observant le comportement des animaux pour tenter d'en déduire les vertus de certaines plantes, confrontant ses interprétations avec celles de Kasumi, faisant appel souvent aux talents olfactifs de son fidèle Prince des Frelons. Il y avait tant à découvrir qu'elle serait volontiers restée bien plus longtemps sur place, mais elle savait que ses compagnons de mission, Kasumi le premier, avaient certainement d'autres obligations et hâte de rentrer...

Se sachant pressée parle temps, elle n'hésita pas à amasser une bonne quantité d'échantillons, cueillant et faisant sécher certaines fleurs, mettant d'autres plantes en pot. Elle se retrouva à la fin du séjour avec un volume de bagages dix fois supérieur à ceux de quiconque : une véritable pépinière ambulante, doublée d'une herboristerie miniature... Il y en avait beaucoup trop pour qu'elle puisse espérer les transporter une fois de retour, même en utilisant leurs trois montures, mais elle n'en avait cure : elle n'allait tout de même pas laisser perdre une telle richesse ? Une fois à Luménis, elle trouverait bien un moyen... Mais pour l'heure, il lui fallait surtout l'autorisation du capitaine Longuehune d'embarquer sur son bateau une telle quantité de plantes et arbustes en pots, sans compter les fleurs qui séchaient et devaient impérativement être stockées à l'abri de l'humidité... Un vrai casse-tête pour un marin.
Se souvenant du caractère intransigeant du père de Léo, elle était dans ses petits souliers lorsqu'elle osa enfin lui quémander une entrevue.

HRP : suis prête à rentrer (tu me dis juste si je peux embarquer tous ces "bagages"... )

[Kasumi]

Kasumi trompa son impatience de retrouver enfin la sérénité - toute relative- d'Helonna en se joignant fréquemment aux explorations de sa compagne. Somme toute, il ne trouva pas cet interlude si désagréable même s'il ne partageait pas la passion presque compulsive d'Astrée pour les plantes indigènes étranges de l'île. Le temps qu'il ne passa pas avec la rôdeuse, il choisit de le consacrer aux préparatifs du départ et notamment aux travaux sur leur moyen de transport. Après tout, il était familier du travail du bois même si ses compétences en la matière furent vite dépassées.

HRP : je suis prêt aussi à retourner à Luménis !

[Taliesin]

Après vingt-quatre heures de repos complet, les marins et ceux venus leur prêter main forte commencèrent à s'affairer à bord du bâtiment. Comme l'avait révélé leur inspection, le gros œuvre était achevé et il ne restait guère à accomplir que quelques travaux de finition dont ils vinrent à bout en à peine trois jours. On put alors procéder, comme le voulait la coutume, au baptême du navire, lequel fut nommé le Comte d'Aiglepierre en mémoire du défunt commandant de l'expédition. Suivirent ensuite les premières sorties en mer, d'abord simples virées dans la baie puis cabotage le long des côtes voisines, que vinrent conclure deux tours complets de l'île. Ces expériences s'avérèrent concluantes : selon Longuehune, sans valoir les fleurons des chantiers navals de Luménis, le bateau était de bonne facture et tout à fait apte à affronter le grand large.
Charger à bord les vivres et l'eau nécessaires au trajet de retour vers Hélonna fut une affaire rondement menée : les elfes sauvages avaient amené tout ce qu'il fallait à Port-Cabanes. L'opération fut cependant rallongée par le transport des "bagages" d'Astrée : si le capitaine avait volontiers accepté sa demande, certains matelots affectés à cette tâche ronchonnèrent, se fendirent de remarques sur "les femmes qui ne savent pas voyager léger". Toutefois, ces remarques n'avaient rien d'acerbe et tenaient davantage de plaisanteries bon enfant que de véritables récriminations.
Tout était désormais paré pour le départ. Celui-ci eut lieu une semaine après la fermeture de la faille. C'était l'aube ; le disque orangé du soleil entamait lentement son ascension dans un ciel dépourvu de nuage et dardait ses rayons déjà chauds sur la petite foule amassée sur les quais étroits du port. Idril et Ioreth, Aëdanwë et sa compagne ainsi que tous les membres du clan elfe qui n'étaient pas retournés auprès de leur famille étaient présents. Il n'y eut pas de longs discours, simplement des souhaits de bon voyage et, pour certains, des promesses de retrouvailles prochaines. Bientôt, les amarres furent larguées, l'ancre levée, les voiles déployées. Le Comte d'Aiglepierre s'éloigna du ponton, s'avança dans la baie et, comme les rivages de l'île Mouvante rapetissaient, mit le cap vers Luménis.