[Bâtiment] La Capitainerie du Port

[Zaiu]

Et en effet, heureux Zaïu l'était.
Haaaa ! La jubilation du travail accompli ! Un travail accompli à moindre frais d'ailleurs puisque un seul placage à l'ancienne avait suffit à faire avancer l'affaire ... Ou pas. Toujours est-il que le boulot d'enquêteur demeurait mystérieux pour l'elfe natif des forets de Très Loin Par Là-Bas. Mais récompense il méritait. Il avait alors signifiait l'Amiral qui souhaitait prendre part à la guerre en préparation. Il trouvait aussi étrange qu'avoir accès à un formulaire d'enrôlement soit une rémunération pour le fait de contrecarrer des actes terroristes. A la seconde question de Longuehunes, il avait donc répondu qu'une jolie épée ferait l'affaire, à condition qu'elle soit jolie. Et oui, pas tout le monde est un vampire paladin.
Le duo de choc retrouva donc Sylveneige dans l'entrée de la capitainerie. Même si cette dernière semblait intérioriser nombre d'émotions, il pouvait comprendre que faire un long voyage pour donner un cadeau puisse ne pas laisser quiconque de marbre au moment de le délivrer.
Le trio quitta donc les quais animés pour se rendre à la forge du vampire. Travaillait-il la nuit ? Chose difficile à définir d'autant plus que grand amis des forces de l'ordre, Dorian ne devait pas être inquiété par la délit "tapage nocturne" au sens strict. Ce détail inintéressant évacué, le petit groupe disposait dorénavant de temps pour mieux se connaitre. Et là, c'est le drame ! Pour Dorian en tout ! Car tout vampire qu'il était, il marchait encadrer par 2 elfes ! Et qu'est-ce que ça peut parler 2 elfes !

Diantre ! Zaïu n'eut point eu à espérer de climat plus doux pour qu'une nouvelle aventure ne débutât !
La votre commença en notre capitale si Zaïu ne s’abusât ?

[Bat]

Pendant que Zaïu liait conversation avec Sylveneige, Dorian montrait aux deux elfes auxquels il était partiellement apparenté par ses origines, le chemin de la Forge Flamboyante.

Le demi-elfe marchait en connaisseur dans les rues de Luménis qu' il connaissait si bien. De toutes manières, la Forge n' était pas loin de la Capitainerie du Port.

Après quelques minutes de marche, ils arrivèrent tous les trois devant l' établissement dirigé par Dorian, dont les employés vaquaient à leurs occupations.

La suite ici : http://www.baldursgateworld.fr/lacouron ... te-11.html

HRP : Si vous le désirez Féérune et Zaïu, vous pouvez continuer papoter ici puis rejoindre la Forge ensuite .

[Ugo]

Quête : Traque et matraques 2 - épilogue

Après le quartier des taudis, celui où se trouvait la Capitainerie du Port faisait luxueux à côté. Galariel se retenait de presser le pas pour ne pas devancer les hommes de la patrouille avant d'entrer dans le bâtiment.

HRP: non, je parlais du moment où les "nains" avaient du remettre leurs armes dans le dernier repaire de Gundann.

[Kasumi]

Quête : Traque et matraques -> La guerre en Dorrandin - Luménis

HRP : en quoi souhaites-tu que j'édite mes messages ?

Libérée de son fardeau et soigneusement baignée et changée, la guerrière se présenta aux portes de la Capitainerie où, après avoir révélé son identité, elle fut conviée à entrer et à s'installer dans un fauteuil confortable situé devant le bureau d'un quartier-maître :

- Ah oui, dame Galariel, je présume ? Le conseiller Longuehune va vous recevoir dans un instant. Puis-je faire quelque chose pour vous être agréable le temps que vous devrez patienter. Ce ne sera pas long, je vous assure. Vous a-t-on informé de la raison de cet entretien ?

[Zaiu]

D'un pas gaillard et rapide, Zaïu franchit le seuil de la porte tenant fermement un parchemin enroulé et passablement froissé dans sa main.
Il se présentant au bureau du quartier-maître qu'il avait croisé à de nombreuses reprises ces derniers jours. Après un bref salut accompagné d'un large sourire, le jeune elfe lui déroula sa missive sous les yeux pour "réclamer son affectation provisoire" dans la garde de quelque chose qui devait être un minimum important, sinon, il n'y aurait pas besoin de protection. La lettre mentionnait la garde de conseil... Étrange le fait saugrenue que de mettre des idées dans une boîte nécessitant garde rapprochée. Ca devait être de fichtrement bonnes trouvailles.

[Kasumi]

Le quartier-maître dut bien avouer son ignorance des questions soulevées par Zaiu. Le conseiller Longuehune était parti lui-même aux quais militaires pour superviser directement les dernières opérations d'embarquement. Le militaire fut tout de même utile en lui confiant que la garde du conseil n'était autre que la troupe de protection des trois conseillers de la cité. L'elfe était ainsi destiné à rester près de l'amiral durant la traversée. Il s'agissait d'un honneur insigne.

[Ugo]

Quête : Traque et matraques -> La guerre en Dorrandin - Luménis

Dame Galariel! Diantre! La guerrière se demandait bien pour quelle raison on lui donnait ce titre, certes mineur mais premier pas dans l'ascension sociale tout de même. D'habitude c'est le genre d'attitude qu'elle attendait de la part des mâles, elle avait été éduquée ainsi, mais la surprise la saisit quand même. Elle répondit aux questions du fonctionnaire:

- J'ignore la raison de cet entretien mais cela doit avoir un rapport avec l'arrestation de ce gnome criminel.

Avant que l'homme n'ouvre la bouche, elle ajouta:

- Mon épée est restée dans le repaire de Gundann et je voudrais la récupérer, l'égarer est un grave manquement aux règles de mon ordre. Savez-vous si elle a été récupérée?

hrp: Tu verras, dans le post où Galariel sous forme de nain remet son arme avant de voir Gundann je l'ai modifié en conséquence. Tu n'auras peut-être pas besoin de faire quoi que ce soit.

[Kasumi]

Le lieutenant sortit une liste de son bureau et la consulta avant de répondre à la guerrière d'un ton incertain :

- Voyons, il y avait un sac contenant diverses affaires de campement, des vêtements de femme, diverses potions et crèmes hydratantes, un miroir, une éponge, des raviolis et du papier toilettes. Ah non, attendez, ce n'est pas la bonne liste ! Ah oui, voici. Vos compagnons ont récupéré une épée maudite. Elle a été transportée avec le reste sous protection magique. Ce n'est tout de même pas celle-ci que vous cherchez ?

[Ugo]

La guerrière se mit la main devant la bouche pour dissimuler le sourire malicieux qui lui était venu aux lèvres, son arme avait du réserver de mauvaises surprises aux personnes qui avaient tenté de s'en saisir sans précautions. Se reprenant elle confirma ce que l'officier luménien venait de dire:

- Si elle est de la même couleur que mon armure ici présente, oui il s'agit bien de mon arme

[Kasumi]

L'officier regarda à nouveau l'armure en question puis la liste avant d'affirmer d'un ton catégorique :

- Oui, c'est bien cela. Enfin, si j'en crois ce document. Bref, vous voudrez sans doute récupérer vos effets avant l'audience ? Ou alors après ? L'amiral devrait ne plus tarder à vous recevoir et je crains que le tout ne soit resté au Grand Fort. L'entretien ne devrait pas s'éterniser, surtout étant donné l'agenda comble du conseiller Longuehune avec les préparatifs du grand départ.

[Ugo]

Galariel voulait bien sûr récupérer son arme, mais en même temps elle s'interrogeait sur les raisons qui poussaient un amiral à vouloir lui parler.

-De quels grands préparatifs parlez-vous? demanda t-elle curieuse.

[Kasumi]

L'officier écarquilla les yeux comme s'il n'en croyait pas ses oreilles. Il fallait avoir passé les dernières semaines à l'autre bout de Toril pour ne pas avoir entendu parler des événements récents... Mais après tout, comme c'était plus ou moins le cas de la guerrière, il prit sur lui de lui faire un résumé de la situation :

- Luménis part en guerre évidemment ! Les Mélandiens se sont mis en tête de ravager Dorrandin et nos alliés de Manost. Nous partons les soutenir et profiter de l'occasion unique de voir cette engeance en terrain découvert, en dehors de leur maudit désert. Quelques traîtres comme ce Gundann entendent profiter de la situation en nous affaiblissant par des opérations de sabotages. Nous avons pu faire concorder les sources et remonter jusqu'à lui. Et Ithillion toujours derrière, encore une fois.

[Ugo]

La guerrière se demandait bien pourquoi cela la concernait, elle essaya d'en savoir plus:

-Et en quoi cette guerre me concerne t-elle? Luménis voudrait-elle que j'y participe?

Cette idée n'était pas pour déplaire à Galariel, une guerre était un bon moyen de s'illustrer et d'apporter gloire et fierté à son ordre.

[Kasumi]

Mais cette fois, ce ne fut pas le quartier-maître qui répondit : un homme d'un certain âge à en juger par sa barbe blanche mais à l'aspect massif et très digne venait de s'encadrer dans la porte située derrière le bureau de la capitainerie.

- C'est en effet une éventualité eu égard à la réussite de votre mission précédente. Je suis le conseiller Longuehune, je crois que nous n'avons pas encore été présentés mais j'ai suivi avec attention vos exploits. Votre groupe a permis d'interpeler un ennemi du nom de Gundann. Un gnome dont la dernier méfait en date était dirigé contre l'armée en partance. Pour cala, la Cité vous est reconnaissante. Mais si vous voulez bien me suivre dans mon bureau, nous évoquerons la manière dont il convient de récompenser cette bonne action. Et aussi des conditions d'éventuels autres missions qui pourraient vous convenir.

[Ugo]

Galariel ne dit rien, se contentant d'hocher la tête pour marquer son approbation. Elle se leva pour suivre le conseiller qui s'en allait dans l'autre pièce.

[Kasumi]

HRP : On va résumer un peu vu qu'on est un peu pris de court par le temps mais n'aie crainte : tu pourras tout à fait décrire plus en détail ce que ton personnage a fait après coup une fois sur le bateau.

Le conseiller mena donc Galariel jusqu'en son bureau provisoire à la capitainerie. La guerrière comprit rapidement qu'elle avait affaire à un homme plutôt jovial malgré le pouvoir qu'il représentait et l'autorité dont il pouvait faire preuve quand ça s'avérait nécessaire. Il commença par raconter à la guerrière que ses compagnons s'en étaient tous tiré et étaient rentrés en ville grâce à un portail magique après avoir fouillé le repère de Gundann et récupéré nombre de précieux documents compromettant certaines opérations fomentées contre Luménis et ses intérêts. En conséquence, la ville était heureuse de récompenser Galariel par une somme plutôt rondelette de 200 pièces d'or auxquelles venaient s'ajouter une part du butin récoltés par les aventuriers équivalente à 100 pièces d'or en gemmes diverses. En outre, la guerrière se voyait offrit la possibilité d'obtenir la citoyenneté d'honneur de Luménis si tel était son souhait. Le conseiller finit son exposé en louant les talents de la guerrière qui n'étaient plus à prouver et en affirmant que ses talents seraient encore une fois précieux à la Cité si elle décidait de rejoindre son navire et les troupes en partance pour défendre leur allié manostien en Dorrandin.

Si Galariel acceptait cette proposition, elle était la bienvenue aux quais militaires avant la nuit où une place d'honneur l'attendrait sur la Vague Déferlante. Outre lui laisser le temps de réfléchir à la proposition de l'amiral, ce délai lui permettait de récupérer ses affaires au Grand Fort, d'y saluer ses compagnons d'armes et même de rendre visite à ses amis des beaux quartiers. Cependant, la flotte ne pourrait attendre au-delà.

HRP 2 : Galariel peut prendre un niveau étant donné son assiduité dans les aventures précédentes.

[Féérune]

Quand même, cet officier était un bourrin, d'après Sylveneige.

Qu'il reste insensible à ses longs cils de velours passe encore, qu'il refuse d'enquêter était absurde. Carrément.

Ce fut une Sylveneige pensive qui quitta la Capitainerie.

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[Galathée]

Quête : Equité

A cette heure de la journée, la Capitainerie était noire de monde, et, quittant le débarcadère, Astrée réalisa rapidement qu'à moins de rester postée à l'entrée et de se fier aux apparences, elle n'avait aucune chance de croiser le capitaine de la frégate mercenaire. D'autant que rien ne lui prouvait que le capitaine du navire soit aussi le chef de la bande, et qu'elle n'avait aucune idée de son signalement. Le hall d'entrée, vaste et brillamment éclairé, grouillait de marins et de douaniers, mais n'était pas surveillé. Personne ne l'empêcha d'y entrer. Il y avait des portes, des salles, des guichets, des escaliers, et beaucoup de bruit.

[Voyageuse]

L'endroit paraissait aussi immense et son fonctionnement aussi complexe que les administrations auxquelles Astrée avait eu affaire la veille, et elle resta un moment désemparée, cherchant sans succès à mettre de l'ordre dans ses idées. Si seulement Reynald ne s'était pas fait arrêter à l'entrée de la ville, elle aurait peut-être une certitude sur ce qui était arrivé à Byron, sur l'endroit où il se trouvait. Là, elle devait chercher complètement à l'aveuglette... et pourtant elle ne pouvait pas abandonner. Il fallait qu'elle trouve ce capitaine. Elle aurait pu demander son signalement aux deux gardes de la frégate, mais ils étaient peu coopératifs et l'auraient probablement envoyée bouler.
Vu la foule qui se pressait ici, sa seule chance était d'être aiguillée par un douanier. Aussi se mit-elle en quête d'un guichet ressemblant à un accueil, espérant qu'ils aient une idée du bureau où pouvait se trouver l'homme qu'elle cherchait...

[Galathée]

Le préposé au guichet parut surpris.
" Heu... Vous avez la moindre idée de la raison pour laquelle votre capitaine avait affaire en nos murs ? Parce que... s'il n'embarque pas de marchandises, a priori, il peut partir quand il veut. Mais il avait peut-être du matériel en quarantaine ? Ou alors une amende à payer ? Il y a eu des réparations à effectuer ? Il s'inquiète du temps ? Il cherche un clerc de bord ? Vous voyez... Mon boulot, c'est d'aiguiller chaque personne vers le bon service... Mais je ne sais pas qui va où, si les gens ne passent pas par chez moi..."

[Voyageuse]

" Je ne sais pas, avoua Astrée. Les gardes du bateau m'ont dit qu'il était à la capitainerie, et le douanier qui m'avait indiqué la frégate m'a parlé de derniers documents à signer avant de prendre la mer. Je n'en sais pas plus..."
C'était trop maigre, elle en avait conscience. Peut-être qu'en lui exposant le motif qui la poussait à chercher cet homme, l'agent comprendrait au moins l'urgence de la situation ?
" Je dois impérativement le voir avant qu'il quitte le port... Parce que j'ai un ami qui a disparu brutalement, un centaure, et il a été vu pour la dernière fois cette nuit en compagnie des centaures qu'il transporte. Je pense qu'ils l'ont emmené contre sa volonté, et il est possible qu'ils l'aient amené à bord. Et je suppose que je n'aurai pas le temps de déposer une plainte et d'obtenir qu'on fouille le bateau avant son départ...

[Galathée]

" S'il y avait eu du grabuge sur le port cette nuit, nous serions au courant, dame, la garde aurait fait un rapport. J'imagine qu'un... centaure, comme vous dites, c'est relativement gros et ça doit faire du bruit quand ça n'est pas content..."
Il haussa les épaules.
" A part déposer plainte à la garde, je ne vois pas bien ce que vous pourriez faire. C'est le bureau d'en face. Mais sachez quand même qu'il y aura des frais importants, si vous les mobilisez pour rien."

[Voyageuse]

Astrée hésita quelques instants. Elle n'avait aucune certitude que Byron ait été emmené contre son gré. Bien sûr, on avait pu l'envoûter magiquement, mais pourquoi ? Pour fournir un mercenaire de plus ? Les centaures sans-hardes auraient-ils pu considérer qu'ils devaient "libérer" l'un des leurs de l'emprise de sa harde ? Peut-être... mais c'était tout de même assez peu probable.
D'un autre côté, le fait qu'il parte sans prévenir alors qu'il avait une mission aussi importante à accomplir ne collait pas avec ce qu'elle savait de lui. C'était complètement impensable. Certes, elle l'avait vu évoluer beaucoup en moins d'une veille, devenir plus impulsif, plus confiant aussi... mais aurait-il pu changer à ce point ? Bien sûr, elle avait cru comprendre qu'un centaure, loin de sa harde, était un peu perdu, pouvait perdre ses repères, être influencé... mais se laisser griser par la liberté à ce point, c'était inimaginable, non ?
Elle soupira.
" D'accord... Merci pour les informations", fit-elle, distraitement, au préposé au guichet, en sortant du bureau.
Déposer une plainte, c'était juste là... mais s'il était parti de son plein gré, c'était stupide. Elle se fichait éperdument que ça lui coûte cher, en revanche elle serait mortifiée d'avoir accusé quelqu'un à tort et d'avoir causé du dérangement. Mais s'il avait vraiment été enlevé... Bah, de toute façon, le temps qu'ils l'interrogent, la réinterrogent, se décident à faire un mandat, la frégate serait partie. Et sans doute s'organiseraient-ils dans ce cas pour intervenir à sa prochaine escale.
Non, ce qu'elle avait de mieux à faire, c'était de retourner à toutes jambes au bateau et de guetter leur capitaine. En espérant que son aller-retour à la capitainerie ne lui ait pas fait perdre trop de temps et qu'ils soient toujours amarrés...
Elle refit donc le chemin en sens inverse, aussi vite qu'elle le pouvait malgré la foule, pour retrouver la frégate.

[Galathée]

Quête : Equité

Astrée quitta donc les quais, retraversa la foule, qui s'écarta en partie devant sa mine furibarde, pénétra dans la capitainerie et alla jusqu'au guichet de la garde du port. Il y avait là quelques personnes qui attendaient, dont un marin qui saignait abondamment de l'arcade sourcilière et un marchand qui semblait scandalisé. Au guichet, un préposé prenait note des doléances d'une femme qui était manifestement une prostituée et qui semblait raconter une histoire à grands gestes. La fureur d'Astrée passa inaperçue : personne ne paraissait avoir envie de lui céder la place.

[Voyageuse]

Oh punaise. Tous ces gens avant elle... Combien de temps avant que la frégate décide de lever l'ancre ? Elle avait bien fait de revenir sur ses pas tout à l'heure, elle aurait perdu trop de temps et ils auraient eu le temps de filer. Il restait à espérer que la frégate attende. Pas sûr du tout que le douanier puisse les empêcher de partir puisqu'il n'avait pas de mandat. Pas sûr du tout que le capitaine attende très longtemps. Il avait l'air certain de ne rien risquer... Était-ce une façade, pour l'éloigner et ensuite, au bout d'un temps d'attente raisonnable, filer ? Était-ce simplement parce que Byron avait bel et bien signé cet engagement de son plein gré ? C'était absurde, jamais il ne ferait ça dans son état normal. Mais hier soir, il n'était pas tout à fait dans son état normal. Est-ce que le papier avait une valeur dans ce cas ? Mais même ainsi... S'il avait changé d'avis, ils ne pouvaient pas le contraindre à rester ! Il y avait forcément une clause expliquant les modalités de renoncement, de démission... Enfin, il lui semblait. Elle n'y connaissait pas grand-chose en contrat, en réalité. Et l'autre semblait si sûr de son fait... Elle sentait le doute l'envahir. Mais elle était sûre d'une chose : il avait crié et était retenu à bord contre sa volonté, tout l'indiquait. Et ça, c'était illégal. Enfin, elle l'espérait...

Elle faisait les cent pas, observant les gens devant elle. Bien sûr, tous étaient aussi énervés qu'elle... mais son cas était urgent, vraiment urgent. Le bateau risquait de partir. Pourvu qu'ils se dépêchent... Non, elle ne pouvait pas attendre. Elle finit par intervenir, interpellant le préposé avec désespoir.
" Je vous en supplie... Je viens pour une urgence... ils sont en train de kidnapper un de mes amis et les douaniers ne peuvent intervenir sans mandat. Ils vont lever l'ancre..."
Ça n'était pas son genre de ne pas attendre son tour. Pas du tout son genre. Mais il fallait qu'ils agissent vite, absolument...

[Galathée]

Le présupposé la regarda, la mine chagrine, tandis que tous les autres requérants s'insurgeaient que leur cas était tout aussi urgent. Une porte finit par s'ouvrir sur le côté, et une femme en uniforme fit signe à Astrée d'approcher. Le marin blessé tenta de passer devant elle, mais le regard meurtrier que lui décocha la jeune femme l'en dissuada.
Elle la fit entrer dans une petite salle où travaillaient une demi-douzaine de personnes, puis l'introduisit dans un petit bureau.
" Bon. Racontez-moi ça en deux mots. Ça a l'air sérieux, mais vous n'avez pas idée du nombre de jeunes femmes qu'on voit défiler. Un marin, c'est un marin, damoiselle. Il est lié à son patron et ses promesses sont généralement aussi vides que le ciel. S'il doit aller au bout de sa période d'engagement, il ne pourra pas s'en délivrer avant son terme."

[Voyageuse]

Le soulagement d'Astrée fut immense. Ils avaient l'air de comprendre à quel point c'était urgent. La fin de la tirade de la préposée, en revanche, avait de quoi l'inquiéter. Est-ce que le contrat qu'avait peut-être signé Byron pouvait lui interdire de demander à le rompre ? Pourvu que non...
" Il ne s'agit pas d'un marin, répliqua-t-elle cependant aussitôt. Il s'agit d'en centaure, qui a été embarqué sur la frégate des mercenaires amarrée au bout du port. Ils le retiennent contre son gré, je l'ai entendu appeler... Et ils s'apprêtent à lever l'ancre. Bien sûr, leur capitaine prétend qu'il lui a fait signer un contrat. Mais je pense qu'il bluffe. Parce que je connais Byron, j'étais avec lui une heure avant sa disparition, il n'a jamais envisagé une seule seconde de devenir mercenaire. C'est contraire à ses valeurs, aux lois de sa harde. Et il a une mission extrêmement importante à remplir, en tant qu'ambassadeur de son peuple à Luménis. Non, vraiment, jamais il n'aurait signé ce genre d'engagement, j'en suis certaine. En tout cas, pas de son plein gré, pas en ayant conscience de ce qu'on le faisait signer. Ils le retiennent prisonnier, il faut le sortir de là avant qu'ils partent..."

[Galathée]

" Hum, fit la jeune femme. Vous réalisez que s'il a réellement signé ce document, il ne pourra probablement pas s'en dédire, même s'il a changé d'avis. Les contrats d'engagement dans la marine sont souvent de cet acabit et... souvent signés par de jeunes gens qui ont un peu abusé de la bouteille. Je ne sais pas comment ça fonctionne avec les centaures, mais pour les humains, en tout cas, c'est une tradition dans la profession. C'est une pratique qu'on appelle la Bouteille à la Mer. Il est très difficile voire impossible de faire casser ce type de contrat. Les nouveaux engagés sont embarqués pour un an, au général, au terme duquel ils ont le droit de redescendre à terre. C'est l'apprentissage à la brute, disent certains, et c'est une pratique interdite dans la marine luménienne. Mais elle n'est pas illégale. Et nous ne disposons pas de levier juridique pour libérer votre ami s'il a commis cette erreur de jugement. Même s'il était complètement ivre."

[Voyageuse]

Et merde... Ça fonctionnait réellement comme ça ? Si jamais ils avaient réussi à lui faire boire quelque chose... s'il avait signé sans lire... si..
- Il ne boit pas... Et en général il est plutôt du genre réfléchi, je ne m'explique pas comment il aurait pu signer un tel papier. Mais d'ailleurs, pour le moment, rien ne prouve qu'il ait réellement signé quoi que ce soit, en tout cas le capitaine ne m'a rien montré ! Si ça se trouve, il prétend ça juste pour que je lui fiche la paix en me précipitant ici pendant qu'il commence les manœuvres. Ils étaient en train de défaire les amarres...
Il était de toute façon hors de question qu'elle laisse Byron moisir sur ce bateau, même s'il avait signé. Ensuite... et bien ils aviseraient, ils se battraient en justice, ou ils fuiraient... ils trouveraient de toute façon un moyen de lui éviter ce nouvel esclavage !
- Écoutez... Il faut ce mandat, il faut qu'on le sorte de là. Et vite, avant qu'ils filent. On vérifiera cette histoire de papier après, mais je suis absolument certaine que cette histoire n'est pas nette. Je suppose qu'il faut que je dépose une plainte, que je signe quelque chose ?
Si tout avait été aussi net que le prétendait le capitaine, il lui aurait montré le papier... Enfin, sûrement...

[Galathée]

" Oui. Ecoutez, je vais déjà envoyer un groupe, pendant que nous rédigeons le document. J'imagine qu'il s'agit de la Fille du Kraken, la frégate du Capitaine Elias de Monnoye. C'est un navire élancé, avec une damoiselle accorte comme figure de proue."
Elle acquiesça.
" Honnêtement, je doute qu'il ait pris le risque de se mettre hors la loi... Il est plutôt populaire auprès des autorités, en ce moment. Mais comme ça, vous serez fixée. Au pire... au pire, vous devrez le laisser partir avec votre ami. Mais souvent, il y a une clause de résiliation."
Elle se leva, ouvrit une porte latérale et tendit un document à quelqu'un.
" Souvent, il s'agit d'une somme assez élevée. Si vous l'avez, vous pourrez le faire sortir de là. Pour autant qu'il ne soit pas ravi de sa nouvelle situation. Bon. Relisez ça... et signez ici... et ici..."