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[Quête] Hors des pistes
- Galathée
- Élu de Mystra
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Quête : Equité
Reynald opina du chef, souriant.
" Je suis heureux si j'ai pu égayer votre soirée. Et je n'ai pas dit que tout cela était très rationnel : après tout, nous parlons de traditions anciennes, propres à la Trouée. C'est quelque part un paradoxe que cette religion liée à la steppe et aux chevaux, qui a perdu beaucoup de son pouvoir avec l'arrivée des croyances fééruniennes, aille chercher une strophe dans une ballade qui parle de Lathandre, le dieu conquérant d'Hélonna. Ou bien c'est une manière de se conserver une certaine légitimité, je ne sais pas. Mais un cheval béni à la fois par les esprits antiques des lieux et par la jeune divinité vigoureuse du moment, ma foi... Oui, vous êtes mal tombée, Astrée. Bien mal tombée. Mais votre compagnon a l'air de valoir tous les sacrifices, je devine que vous partagez avec lui plus que l'affection parfois un peu extrême qui unit un cavalier à sa monture. Dans quelques mois, tout cela sera terminé. Et je pense que dans les montagnes, vous serez moins importunée. Les Pics des Orcs sont presque en territoire elfique, à la limite des Landes. Les gens de là-bas sont moins cavaliers. Dans les deux sens du terme."
Reynald opina du chef, souriant.
" Je suis heureux si j'ai pu égayer votre soirée. Et je n'ai pas dit que tout cela était très rationnel : après tout, nous parlons de traditions anciennes, propres à la Trouée. C'est quelque part un paradoxe que cette religion liée à la steppe et aux chevaux, qui a perdu beaucoup de son pouvoir avec l'arrivée des croyances fééruniennes, aille chercher une strophe dans une ballade qui parle de Lathandre, le dieu conquérant d'Hélonna. Ou bien c'est une manière de se conserver une certaine légitimité, je ne sais pas. Mais un cheval béni à la fois par les esprits antiques des lieux et par la jeune divinité vigoureuse du moment, ma foi... Oui, vous êtes mal tombée, Astrée. Bien mal tombée. Mais votre compagnon a l'air de valoir tous les sacrifices, je devine que vous partagez avec lui plus que l'affection parfois un peu extrême qui unit un cavalier à sa monture. Dans quelques mois, tout cela sera terminé. Et je pense que dans les montagnes, vous serez moins importunée. Les Pics des Orcs sont presque en territoire elfique, à la limite des Landes. Les gens de là-bas sont moins cavaliers. Dans les deux sens du terme."
- Voyageuse
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- Élu de Mystra
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Quête : Equité
- Je serai plus tranquille une fois en montagne, c'est vrai, sourit Astrée. Et j'ai bien de la chance d'avoir trouvé de vous avoir trouvés, Tybert et vous, sur ma route, pour arriver jusque-là sans trop d'anicroches.
Et comment diable faisait-il pour suspecter que Prince était davantage qu'une monture pour elle ? Elle réalisa au moment même où elle se posait la question que s'il avait été juste une monture, elle aurait sans doute été tentée d'accepter ces offres extravagantes.
Elle laissa le silence s'installer, un peu songeuse encore, sa main cherchant machinalement à grappiller une fraise des bois, oubliant qu'il n'y en avait déjà plus. Reynald avait l'air de bien connaître toute la région. Et les légendes également. Peut-être saurait-il quelque chose sur la plante qu'elle recherchait ? Il faudrait qu'elle lui demande, vraiment... Mais il se faisait tard, elle n'osait pas se lancer dans un questionnement qui risquait de les entraîner fort avant dans la soirée. Ou peut-être avait-elle peur de paraître ridicule d'accorder le moindre crédit à cette légende. Bah, elle aurait bien le temps le lendemain...
- Je serai plus tranquille une fois en montagne, c'est vrai, sourit Astrée. Et j'ai bien de la chance d'avoir trouvé de vous avoir trouvés, Tybert et vous, sur ma route, pour arriver jusque-là sans trop d'anicroches.
Et comment diable faisait-il pour suspecter que Prince était davantage qu'une monture pour elle ? Elle réalisa au moment même où elle se posait la question que s'il avait été juste une monture, elle aurait sans doute été tentée d'accepter ces offres extravagantes.
Elle laissa le silence s'installer, un peu songeuse encore, sa main cherchant machinalement à grappiller une fraise des bois, oubliant qu'il n'y en avait déjà plus. Reynald avait l'air de bien connaître toute la région. Et les légendes également. Peut-être saurait-il quelque chose sur la plante qu'elle recherchait ? Il faudrait qu'elle lui demande, vraiment... Mais il se faisait tard, elle n'osait pas se lancer dans un questionnement qui risquait de les entraîner fort avant dans la soirée. Ou peut-être avait-elle peur de paraître ridicule d'accorder le moindre crédit à cette légende. Bah, elle aurait bien le temps le lendemain...
- Galathée
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Quête : Equité
Mais Reynald n'en avait pas fini avec elle.
" Je vais sûrement me montrer indiscret, mais c'est un travers que je n'ai jamais réussi à museler convenablement... commença-t-il sur un ton d'excuse. Et vous n'aurez peut-être pas envie d'en parler, auquel cas sentez-vous libre de m'envoyer sur les roses, ce ne sera ni la première, ni la dernière fois..."
Il releva son regard clair sur elle et pinça une seconde les lèvres.
" Puis-je m'enquérir de vos origines ? Vous avez dit être arrivée sur Hélonna suite à un... à un deuil douloureux..."
Mais Reynald n'en avait pas fini avec elle.
" Je vais sûrement me montrer indiscret, mais c'est un travers que je n'ai jamais réussi à museler convenablement... commença-t-il sur un ton d'excuse. Et vous n'aurez peut-être pas envie d'en parler, auquel cas sentez-vous libre de m'envoyer sur les roses, ce ne sera ni la première, ni la dernière fois..."
Il releva son regard clair sur elle et pinça une seconde les lèvres.
" Puis-je m'enquérir de vos origines ? Vous avez dit être arrivée sur Hélonna suite à un... à un deuil douloureux..."
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Quête : Equité
Bon, elle avait sans doute loupé une bonne occasion de rester discrète. Elle aurait dû se douter qu'avec un bavard impénitent comme lui, doublé d'un curieux hors pair, la moindre parcelle d'information donnerait lieu à questionnement et approfondissement interminable. Bah, elle n'avait rien à cacher, après tout. Les mois puis les années passant avaient adouci la souffrance, pansé les plaies, les réduisant presque au murmure de souvenirs, qu'elle tentait tout de même la plupart du temps de garder enfouis au fond d'elle-même.
Mais Reynald était sympathique et bienveillant, elle n'hésita donc que quelques secondes avant de lui répondre.
- Et bien... Je suis native de Dorrandin, sur la côte est. J'ai aussi vécu assez longtemps au coeur de la Cordillère du Faucon. J'y avais rencontré Gwendal, un barde. On est tombés amoureux... on était jeunes, on avait la vie devant nous, on a beaucoup voyagé sur le continent... Et on a été heureux, on a même eu un enfant...
Bien malgré elle, elle sentit sa voix s'altérer. Elle avait beau savoir cette souffrance enfouie profondément en elle, elle ne pouvait l'empêcher de resurgir lorsqu'elle évoquait ces moments. Elle prit sa gourde, but une gorgée d'eau.
- Ils sont tombés malade. Une épidémie. Personne n'a pu les soigner, conclut-elle brièvement. Je...je suis restée quelques temps... Puis j'ai décidé de partir ailleurs pour oublier, fuir toute cette souffrance, essayer de retrouver le goût de vivre. J'ai choisi Hélonna par hasard. Un peu à cause de Lathandre. Tout simplement, aussi, parce que c'était de l'autre côté de la mer que je voyais depuis chez moi...
Et elle y était arrivée, finalement...
- Voilà, vous savez tout. Le hasard a voulu que je rencontre quelqu'un, que je retrouve le chemin du bonheur. Que je revive.
Elle sourit au clerc.
Elle savait que ce bonheur fragile ne serait jamais celui qu'elle avait connu. Elle avait perdu cette insouciance de la jeunesse qui se croit immortelle, qui voit l'amour éternel et la vie comme un long fleuve tranquille...Certes, elle avait retrouvé le goût de vivre, la joie, le plaisir. Mais elle savait, désormais, que tout est éphémère, qu'il faut profiter des moments de bonheur lorsqu'ils sont là, et que tout peut disparaître, à tout instant. Et que pourtant on s'en relève...
Bon, elle avait sans doute loupé une bonne occasion de rester discrète. Elle aurait dû se douter qu'avec un bavard impénitent comme lui, doublé d'un curieux hors pair, la moindre parcelle d'information donnerait lieu à questionnement et approfondissement interminable. Bah, elle n'avait rien à cacher, après tout. Les mois puis les années passant avaient adouci la souffrance, pansé les plaies, les réduisant presque au murmure de souvenirs, qu'elle tentait tout de même la plupart du temps de garder enfouis au fond d'elle-même.
Mais Reynald était sympathique et bienveillant, elle n'hésita donc que quelques secondes avant de lui répondre.
- Et bien... Je suis native de Dorrandin, sur la côte est. J'ai aussi vécu assez longtemps au coeur de la Cordillère du Faucon. J'y avais rencontré Gwendal, un barde. On est tombés amoureux... on était jeunes, on avait la vie devant nous, on a beaucoup voyagé sur le continent... Et on a été heureux, on a même eu un enfant...
Bien malgré elle, elle sentit sa voix s'altérer. Elle avait beau savoir cette souffrance enfouie profondément en elle, elle ne pouvait l'empêcher de resurgir lorsqu'elle évoquait ces moments. Elle prit sa gourde, but une gorgée d'eau.
- Ils sont tombés malade. Une épidémie. Personne n'a pu les soigner, conclut-elle brièvement. Je...je suis restée quelques temps... Puis j'ai décidé de partir ailleurs pour oublier, fuir toute cette souffrance, essayer de retrouver le goût de vivre. J'ai choisi Hélonna par hasard. Un peu à cause de Lathandre. Tout simplement, aussi, parce que c'était de l'autre côté de la mer que je voyais depuis chez moi...
Et elle y était arrivée, finalement...
- Voilà, vous savez tout. Le hasard a voulu que je rencontre quelqu'un, que je retrouve le chemin du bonheur. Que je revive.
Elle sourit au clerc.
Elle savait que ce bonheur fragile ne serait jamais celui qu'elle avait connu. Elle avait perdu cette insouciance de la jeunesse qui se croit immortelle, qui voit l'amour éternel et la vie comme un long fleuve tranquille...Certes, elle avait retrouvé le goût de vivre, la joie, le plaisir. Mais elle savait, désormais, que tout est éphémère, qu'il faut profiter des moments de bonheur lorsqu'ils sont là, et que tout peut disparaître, à tout instant. Et que pourtant on s'en relève...
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Quête : Equité
Le clerc l'avait écoutée sans rien dire. Quand elle en eut terminé, il pinça les lèvres et posa la main sur son genou.
" Je suis désolé de vous avoir fait évoquer ces souvenirs difficiles. Ma curiosité est parfois mauvaise conseillère mais l'âge ne me rend pas plus sage en ces matières. Cependant... cependant j'ai le sentiment que vous avez progressé sur cette voie difficile, et peut-être est-il temps, désormais, de conjurer plus souvent la mémoire de ceux qui sont partis trop tôt... Votre mari était barde, et vous êtes sans doute sensible au pouvoir de ces mots qui interdisent l'oubli, même quand il semble salvateur."
Il ne put cependant poursuivre car Tybert fit son apparition, musant à mi-voix, rayonnant d'une énergie douce, presque visible, mais qu'Astrée eut la sensation de percevoir comme une onde tiède et apaisante glissant un instant sur sa peau.
" Merci d'avoir partagé un peu de vous avec moi." dit simplement Reynald.
Il se leva, s'époussetant les genoux, et sourit à son compagnon.
" Alors, elle était bonne ?
— Glacée et merveilleuse, comme toujours." répondit l'Eldathien, bonhomme.
Son regard clair s'arrêta cependant une seconde sur Astrée, comme s'il tentait de jauger l'effet que Reynald avait eu sur elle, avant qu'il ne se tourne vers ses couvertures et se prépare à se coucher.
Le clerc l'avait écoutée sans rien dire. Quand elle en eut terminé, il pinça les lèvres et posa la main sur son genou.
" Je suis désolé de vous avoir fait évoquer ces souvenirs difficiles. Ma curiosité est parfois mauvaise conseillère mais l'âge ne me rend pas plus sage en ces matières. Cependant... cependant j'ai le sentiment que vous avez progressé sur cette voie difficile, et peut-être est-il temps, désormais, de conjurer plus souvent la mémoire de ceux qui sont partis trop tôt... Votre mari était barde, et vous êtes sans doute sensible au pouvoir de ces mots qui interdisent l'oubli, même quand il semble salvateur."
Il ne put cependant poursuivre car Tybert fit son apparition, musant à mi-voix, rayonnant d'une énergie douce, presque visible, mais qu'Astrée eut la sensation de percevoir comme une onde tiède et apaisante glissant un instant sur sa peau.
" Merci d'avoir partagé un peu de vous avec moi." dit simplement Reynald.
Il se leva, s'époussetant les genoux, et sourit à son compagnon.
" Alors, elle était bonne ?
— Glacée et merveilleuse, comme toujours." répondit l'Eldathien, bonhomme.
Son regard clair s'arrêta cependant une seconde sur Astrée, comme s'il tentait de jauger l'effet que Reynald avait eu sur elle, avant qu'il ne se tourne vers ses couvertures et se prépare à se coucher.
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Quête : Equité
L'espèce d'aura qui se dégageait de Tybert était agréable, apaisante. Astrée s'étonna de la ressentir aussi fortement. Mais après tout, c'était la première fois qu'elle côtoyait un prêtre juste après qu'il ait communié avec son dieu. Elle n'arrivait pas à imaginer ce qu'un prêtre pouvait ressentir à ces moments-là.
Un peu embarrassée, elle ne sut comment réagir au regard qu'il posa sur elle. Que cherchait-il donc à jauger ainsi ? Ou alors... qu'imaginait-il ? Bah, c'était sans importance : il était tard et elle ferait mieux d'aller dormir.
Elle tendit son hamac le plus solidement qu'elle put, entre l'arbre et l'un des murs. Elle tourna le dos aux deux hommes pour ôter ses chausses et sa tunique de laine, et garda ses vêtements de corps : même si elle était certaine que les deux hommes avaient assez de galanterie pour ne pas chercher à voir ce qu'ils n'étaient pas sensés voir, il faisait vraiment trop froid en cette saison. Et à son tour, elle se glissa sous ses couvertures.
L'espèce d'aura qui se dégageait de Tybert était agréable, apaisante. Astrée s'étonna de la ressentir aussi fortement. Mais après tout, c'était la première fois qu'elle côtoyait un prêtre juste après qu'il ait communié avec son dieu. Elle n'arrivait pas à imaginer ce qu'un prêtre pouvait ressentir à ces moments-là.
Un peu embarrassée, elle ne sut comment réagir au regard qu'il posa sur elle. Que cherchait-il donc à jauger ainsi ? Ou alors... qu'imaginait-il ? Bah, c'était sans importance : il était tard et elle ferait mieux d'aller dormir.
Elle tendit son hamac le plus solidement qu'elle put, entre l'arbre et l'un des murs. Elle tourna le dos aux deux hommes pour ôter ses chausses et sa tunique de laine, et garda ses vêtements de corps : même si elle était certaine que les deux hommes avaient assez de galanterie pour ne pas chercher à voir ce qu'ils n'étaient pas sensés voir, il faisait vraiment trop froid en cette saison. Et à son tour, elle se glissa sous ses couvertures.
- Galathée
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Quête : Equité
La nuit les engloutit tous trois, et Astrée s'endormit au son du crépitement des braises, de la respiration calme de ses compagnons et du mouvement, au dehors, des ânes. Avant qu'elle n'ait vraiment sombré, elle sentit une petite chose poilue sauter sur ses pieds puis venir se nicher dans le creux de son cou : Prince était rentré au bercail.
Elle s'éveilla des heures plus tard, dans la lumière grisée de l'aurore, au son d'une douce mélopée, chantée à mi-voix. Prince avait disparu ainsi que Reynald. Tybert dormait toujours, paisiblement, le visage parfaitement détendu.
La nuit les engloutit tous trois, et Astrée s'endormit au son du crépitement des braises, de la respiration calme de ses compagnons et du mouvement, au dehors, des ânes. Avant qu'elle n'ait vraiment sombré, elle sentit une petite chose poilue sauter sur ses pieds puis venir se nicher dans le creux de son cou : Prince était rentré au bercail.
Elle s'éveilla des heures plus tard, dans la lumière grisée de l'aurore, au son d'une douce mélopée, chantée à mi-voix. Prince avait disparu ainsi que Reynald. Tybert dormait toujours, paisiblement, le visage parfaitement détendu.
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Quête : Equité
Astrée écouta quelques instants la douce mélodie, laissant vagabonder son esprit là où la musique l'entraînait. Puis elle s'étira, sans un bruit pour ne pas réveiller Tybert, et descendit en souplesse de son hamac. Elle enfila ses vêtements et sortit de la chaumière discrètement, juste pour trouver un coin tranquille pour un besoin pressant.
Puis, encore mal réveillée, elle se dirigea vers l'origine du chant. L'idée la traversa que c'était peut-être était-ce ainsi que Reynald communiait avec son dieu, et que peut-être il ne voulait pas être dérangée. Mais son chant était si beau qu'elle avait envie, simplement, de s'asseoir à proximité pour l'écouter. Elle veillerait à ne pas troubler sa concentration.
Du coin de l’œil, elle chercha également à repérer Prince : dans une étendue aussi plane et vide, sa disparition aurait tôt fait d'alerter ses compagnons et elle se voyait mal prétexter qu'il était dans un bosquet imaginaire. Et elle le connaissait assez pour savoir qu'il oubliait souvent toute prudence et pouvait se trahir sans même en avoir conscience.
Astrée écouta quelques instants la douce mélodie, laissant vagabonder son esprit là où la musique l'entraînait. Puis elle s'étira, sans un bruit pour ne pas réveiller Tybert, et descendit en souplesse de son hamac. Elle enfila ses vêtements et sortit de la chaumière discrètement, juste pour trouver un coin tranquille pour un besoin pressant.
Puis, encore mal réveillée, elle se dirigea vers l'origine du chant. L'idée la traversa que c'était peut-être était-ce ainsi que Reynald communiait avec son dieu, et que peut-être il ne voulait pas être dérangée. Mais son chant était si beau qu'elle avait envie, simplement, de s'asseoir à proximité pour l'écouter. Elle veillerait à ne pas troubler sa concentration.
Du coin de l’œil, elle chercha également à repérer Prince : dans une étendue aussi plane et vide, sa disparition aurait tôt fait d'alerter ses compagnons et elle se voyait mal prétexter qu'il était dans un bosquet imaginaire. Et elle le connaissait assez pour savoir qu'il oubliait souvent toute prudence et pouvait se trahir sans même en avoir conscience.
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Quête : Equité
Mais Prince s'était montré raisonnable, pour une fois, et elle l'aperçut, broutant les fleurs non loin, son dos caramel reflétant les premiers rayons du soleil. En contournant la chaumière en ruine, elle finit par trouver Reynald qui s'était avancé dans le pré, encore en tenue de nuit, et chantait, manifestement en plein recueillement. Il sembla à Astrée qu'une légère lueur dorée l'englobait, comme un petit vent personnel, décrivant des volutes autour de lui au rythme de sa mélodie. Mais ça aurait tout aussi bien pu être une illusion, tant la lumière était ténue.
Les paroles de la mélopée étaient à peine audibles, mais la rôdeuse comprit qu'il s'agissait de louanges destinées à Milil, probablement comme tous les hymnes propres à renforcer le lien entre un clerc et sa divinité. Elle prit fin quelques minutes plus tard et le prêtre se retourna, le sourire aux lèvres. Lorsqu'il découvrit Astrée, il ne sembla pas s'en offusquer et vint à sa rencontre.
" J'espère que vous avez bien dormi dans notre auberge un milliard d'étoiles, dit-il avec bonne humeur. Dès que ce feignant de Tybert sera debout, nous pourrons prévoir notre itinéraire d'aujourd'hui. Je devine que si vous étiez solitaire, vous auriez déjà franchi quelques milles à cette heure tardive, et vous devez être impatiente de vous remettre en route !"
Mais Prince s'était montré raisonnable, pour une fois, et elle l'aperçut, broutant les fleurs non loin, son dos caramel reflétant les premiers rayons du soleil. En contournant la chaumière en ruine, elle finit par trouver Reynald qui s'était avancé dans le pré, encore en tenue de nuit, et chantait, manifestement en plein recueillement. Il sembla à Astrée qu'une légère lueur dorée l'englobait, comme un petit vent personnel, décrivant des volutes autour de lui au rythme de sa mélodie. Mais ça aurait tout aussi bien pu être une illusion, tant la lumière était ténue.
Les paroles de la mélopée étaient à peine audibles, mais la rôdeuse comprit qu'il s'agissait de louanges destinées à Milil, probablement comme tous les hymnes propres à renforcer le lien entre un clerc et sa divinité. Elle prit fin quelques minutes plus tard et le prêtre se retourna, le sourire aux lèvres. Lorsqu'il découvrit Astrée, il ne sembla pas s'en offusquer et vint à sa rencontre.
" J'espère que vous avez bien dormi dans notre auberge un milliard d'étoiles, dit-il avec bonne humeur. Dès que ce feignant de Tybert sera debout, nous pourrons prévoir notre itinéraire d'aujourd'hui. Je devine que si vous étiez solitaire, vous auriez déjà franchi quelques milles à cette heure tardive, et vous devez être impatiente de vous remettre en route !"
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Quête : Equité
Astrée avait veillé à ne pas troubler la concentration du clerc. C'était étrange, cette impression de subtile aura autour de lui. Un peu comme celle de Tybert, la veille. Mais après tout, cela n'était peut-être qu'un produit de son imagination : en s'attendant à voir quelque chose se passer lors de ces moments de prière, elle voyait ce qu'elle voulait voir.
La remarque de Reynald lui arracha un petit rire.
- Et bien vous devinez mal... Je n'ai nul besoin de me hâter, je n'ai aucune échéance urgente et personne ne m'attend là-bas. Donc il n'est pas nécessaire que je m'oblige à des étapes trop longues, au contraire. Je préfère m'économiser un peu et ménager ma monture.
Elle sourit en direction de Prince, puis se tourna à nouveau vers le clerc.
- Je vais nous préparer un bon petit déjeuner. J'ai du thé, et il me reste même un peu de lait, si ça vous tente... Cela devrait réveiller Tybert !
Astrée avait veillé à ne pas troubler la concentration du clerc. C'était étrange, cette impression de subtile aura autour de lui. Un peu comme celle de Tybert, la veille. Mais après tout, cela n'était peut-être qu'un produit de son imagination : en s'attendant à voir quelque chose se passer lors de ces moments de prière, elle voyait ce qu'elle voulait voir.
La remarque de Reynald lui arracha un petit rire.
- Et bien vous devinez mal... Je n'ai nul besoin de me hâter, je n'ai aucune échéance urgente et personne ne m'attend là-bas. Donc il n'est pas nécessaire que je m'oblige à des étapes trop longues, au contraire. Je préfère m'économiser un peu et ménager ma monture.
Elle sourit en direction de Prince, puis se tourna à nouveau vers le clerc.
- Je vais nous préparer un bon petit déjeuner. J'ai du thé, et il me reste même un peu de lait, si ça vous tente... Cela devrait réveiller Tybert !
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" Dans ce cas, fit Reynald avec un haussement d'épaules. Je m'en vais essayer de localiser la source dont il parlait... Quelques ablutions ne seront pas de trop pour me faire regagner le monde des vivants. Et j'en profiterai pour remplir les outres."
Sur un sourire, il s'esquiva dans les hautes herbes, fredonnant un nouvel air, plus enjoué que son hymne matinal. Toute trace d'aura avait disparu. Tybert émergea peu après, attiré par les craquements des branches sèches dans le feu que la rôdeuse avait allumé et il farfouilla dans ses fontes pour en sortir des fruits secs et des flocons d'avoine. Il la rejoignit ensuite pour l'aider à préparer leur pitance, tranquille et serviable, mais toujours silencieux. Ils commencèrent ainsi leur petit déjeuner en silence, sous les rayons tranquilles d'un soleil valeureux, au milieu des oiseaux chanteurs et des insectes que les fleurs avaient séduits.
" Dans ce cas, fit Reynald avec un haussement d'épaules. Je m'en vais essayer de localiser la source dont il parlait... Quelques ablutions ne seront pas de trop pour me faire regagner le monde des vivants. Et j'en profiterai pour remplir les outres."
Sur un sourire, il s'esquiva dans les hautes herbes, fredonnant un nouvel air, plus enjoué que son hymne matinal. Toute trace d'aura avait disparu. Tybert émergea peu après, attiré par les craquements des branches sèches dans le feu que la rôdeuse avait allumé et il farfouilla dans ses fontes pour en sortir des fruits secs et des flocons d'avoine. Il la rejoignit ensuite pour l'aider à préparer leur pitance, tranquille et serviable, mais toujours silencieux. Ils commencèrent ainsi leur petit déjeuner en silence, sous les rayons tranquilles d'un soleil valeureux, au milieu des oiseaux chanteurs et des insectes que les fleurs avaient séduits.
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Quête : Equité
La rôdeuse n'était pas bavarde de nature, préférant laisser à d'autres le soin de faire la conversation. Elle ne fit donc rien pour rompre le silence, profitant simplement de l'instant présent.
La journée s'annonçait magnifique, et la nature alentour l'était tout autant. Les chants des oiseaux, la douce chaleur du soleil, la beauté des fleurs, tout cela revigorait Astrée, qui songea pour la millième fois à quel point elle se trouvait mieux ici qu'à Luménis. Suivant machinalement du regard une petite colonne de fourmis, elle se répéta une nouvelle fois qu'il lui faudrait vraiment songer à remercier Miranda et Isudë pour lui avoir donné le prétexte dont elle avait besoin pour fuir la ville.
La rôdeuse n'était pas bavarde de nature, préférant laisser à d'autres le soin de faire la conversation. Elle ne fit donc rien pour rompre le silence, profitant simplement de l'instant présent.
La journée s'annonçait magnifique, et la nature alentour l'était tout autant. Les chants des oiseaux, la douce chaleur du soleil, la beauté des fleurs, tout cela revigorait Astrée, qui songea pour la millième fois à quel point elle se trouvait mieux ici qu'à Luménis. Suivant machinalement du regard une petite colonne de fourmis, elle se répéta une nouvelle fois qu'il lui faudrait vraiment songer à remercier Miranda et Isudë pour lui avoir donné le prétexte dont elle avait besoin pour fuir la ville.
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Quête : Equité
Reynald revint un peu plus tard, toujours sifflotant, et s'installa entre eux.
" Par les dieux, j'ai un instant cru que vous vous étiez enfuis en me laissant tout seul... Tout ce silence, c'était inquiétant ! Et j'ai presque failli me perdre, je comptais me repérer sur vos voix pour me guider jusqu'ici !
— C'est certain qu'avec des hautes herbes t'arrivant au genou, c'était extrêmement risqué."
Le Sorlyn rit de bon coeur.
" Bon, j'ai réfléchi... Froide, l'eau, d'ailleurs, au passage, quelle horreur."
L'Eldathien se contenta de hausser lentement les épaules.
" Je propose que nous procédions comme hier. Astrée peut partir en éclaireur devant... Je pense qu'il vaut mieux que nous convenions de plusieurs points de rencontre, cependant. Si nous nous contentons du point de bivouac et qu'il arrive quoi que ce soit, nous pourrions nous perdre, ce qui n'est encore l'objectif de personne, je suppose."
Reynald revint un peu plus tard, toujours sifflotant, et s'installa entre eux.
" Par les dieux, j'ai un instant cru que vous vous étiez enfuis en me laissant tout seul... Tout ce silence, c'était inquiétant ! Et j'ai presque failli me perdre, je comptais me repérer sur vos voix pour me guider jusqu'ici !
— C'est certain qu'avec des hautes herbes t'arrivant au genou, c'était extrêmement risqué."
Le Sorlyn rit de bon coeur.
" Bon, j'ai réfléchi... Froide, l'eau, d'ailleurs, au passage, quelle horreur."
L'Eldathien se contenta de hausser lentement les épaules.
" Je propose que nous procédions comme hier. Astrée peut partir en éclaireur devant... Je pense qu'il vaut mieux que nous convenions de plusieurs points de rencontre, cependant. Si nous nous contentons du point de bivouac et qu'il arrive quoi que ce soit, nous pourrions nous perdre, ce qui n'est encore l'objectif de personne, je suppose."
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Astrée acquiesça. Partir en éclaireur était une bonne idée : Prince serait ravi de galoper à son aise, et elle-même profiterait pleinement de ces instants de solitude. Et elle acquiesça encore plus vigoureusement lorsque le prêtre suggéra de faire quelques étapes.
"Oui, je préférerais qu'on se retrouve régulièrement... "
Bon, elle n'avait pas vraiment peur de se trouver seule. Du moins en temps ordinaire elle n'avait jamais peur d'être seule dans la nature. Mais là, les circonstances étaient tout de même un peu différentes. Et elle se voyait mal, en cas de mauvaise rencontre, répondre une histoire inventée de toute pièce avec le même aplomb que le Sorlyn.
"Vous qui connaissez un peu la région... Y a-t-il des points de chute faciles à reconnaître, que je ne passe pas devant sans m'arrêter ? Il me semble qu'il faut au moins nous retrouver aux alentours de midi, et en milieu d'après-midi. Peut-être aussi dans la matinée ? Je ne sais pas si la région est très fréquentée ou s'il y a un risque de s'égarer... Et surtout, ça dépend des endroits que vous connaissez..."
Voilà qu'elle semblait prendre autant d'initiative que l'aurait fait Kasumi ! Elle était la première surprise d'oublier ainsi sa timidité naturelle, alors qu'elle ne connaissait ses interlocuteurs que depuis la veille. Peut-être voulait-elle faire bonne impression, prouver qu'elle était apte à se débrouiller seule ?
Astrée acquiesça. Partir en éclaireur était une bonne idée : Prince serait ravi de galoper à son aise, et elle-même profiterait pleinement de ces instants de solitude. Et elle acquiesça encore plus vigoureusement lorsque le prêtre suggéra de faire quelques étapes.
"Oui, je préférerais qu'on se retrouve régulièrement... "
Bon, elle n'avait pas vraiment peur de se trouver seule. Du moins en temps ordinaire elle n'avait jamais peur d'être seule dans la nature. Mais là, les circonstances étaient tout de même un peu différentes. Et elle se voyait mal, en cas de mauvaise rencontre, répondre une histoire inventée de toute pièce avec le même aplomb que le Sorlyn.
"Vous qui connaissez un peu la région... Y a-t-il des points de chute faciles à reconnaître, que je ne passe pas devant sans m'arrêter ? Il me semble qu'il faut au moins nous retrouver aux alentours de midi, et en milieu d'après-midi. Peut-être aussi dans la matinée ? Je ne sais pas si la région est très fréquentée ou s'il y a un risque de s'égarer... Et surtout, ça dépend des endroits que vous connaissez..."
Voilà qu'elle semblait prendre autant d'initiative que l'aurait fait Kasumi ! Elle était la première surprise d'oublier ainsi sa timidité naturelle, alors qu'elle ne connaissait ses interlocuteurs que depuis la veille. Peut-être voulait-elle faire bonne impression, prouver qu'elle était apte à se débrouiller seule ?
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" J'espère que vous avez bonne mémoire..." fit Reynald en se levant.
Il se dirigea vers ses fontes et en sortit un parchemin replié plusieurs fois, qui se révéla être une carte de belle taille, minutieusement annotée et détaillée de multiples petits dessins. Elle représentait la Trouée de Rohan à Lunaros et Correlliah, sur la côte est d'Hélonna.
" Bon, on est ici..."
Il désigna une minuscule petite maison, dans la campagne à droite de Rohan. La route passait loin au nord.
" On devrait pouvoir arriver jusque là..."
Il désigna un étang ovoïde agrémenté de quelques roseaux et se tourna vers Tybert. Celui-ci opina du chef.
" Donc les étapes pourraient être... après ces collines, là, à cette ancienne entrée de mine... Pour la mi-journée, environ. Vous devrez fatalement nous attendre, nous aurons probablement une bonne heure de retard sur vous. Nous définirons le second point de rendez-vous à ce moment-là. Et je vous contacterai s'il y avait quoi que ce soit. C'est le genre de choses dont les clercs sont capables."
" J'espère que vous avez bonne mémoire..." fit Reynald en se levant.
Il se dirigea vers ses fontes et en sortit un parchemin replié plusieurs fois, qui se révéla être une carte de belle taille, minutieusement annotée et détaillée de multiples petits dessins. Elle représentait la Trouée de Rohan à Lunaros et Correlliah, sur la côte est d'Hélonna.
" Bon, on est ici..."
Il désigna une minuscule petite maison, dans la campagne à droite de Rohan. La route passait loin au nord.
" On devrait pouvoir arriver jusque là..."
Il désigna un étang ovoïde agrémenté de quelques roseaux et se tourna vers Tybert. Celui-ci opina du chef.
" Donc les étapes pourraient être... après ces collines, là, à cette ancienne entrée de mine... Pour la mi-journée, environ. Vous devrez fatalement nous attendre, nous aurons probablement une bonne heure de retard sur vous. Nous définirons le second point de rendez-vous à ce moment-là. Et je vous contacterai s'il y avait quoi que ce soit. C'est le genre de choses dont les clercs sont capables."
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Astrée détaillait la carte, se concentrant intensément pour tenter de mémoriser la partie correspondant à leur trajet. Elle visualisa mentalement l'évolution du relief, les endroits où l'interminable plateau laissait place à des collines, les cours d'eau. Les paysages semblaient monotones et n'aideraient pas à se repérer, d'autant qu'ils n'avaient pas la moindre route à suivre. Mais elle avait une certaine habitude des cartes et savait les traduire en relief et végétation. Oui, elle devrait pouvoir trouver l'endroit...
La dernière phrase du prêtre lui fit ouvrir des yeux ronds comme des soucoupes.
"Me contacter ? Mais comment... ? Je veux dire... Je ne savais pas que c'était possible. C'est une sorte de télépathie ? "
Ce pouvoir l'intriguait. Et l'inquiétait également : entendre la voix de quelqu'un d'autre, comme ça, sans prévenir, dans son esprit.... Brrrr, ça devait faire tout drôle.
Astrée détaillait la carte, se concentrant intensément pour tenter de mémoriser la partie correspondant à leur trajet. Elle visualisa mentalement l'évolution du relief, les endroits où l'interminable plateau laissait place à des collines, les cours d'eau. Les paysages semblaient monotones et n'aideraient pas à se repérer, d'autant qu'ils n'avaient pas la moindre route à suivre. Mais elle avait une certaine habitude des cartes et savait les traduire en relief et végétation. Oui, elle devrait pouvoir trouver l'endroit...
La dernière phrase du prêtre lui fit ouvrir des yeux ronds comme des soucoupes.
"Me contacter ? Mais comment... ? Je veux dire... Je ne savais pas que c'était possible. C'est une sorte de télépathie ? "
Ce pouvoir l'intriguait. Et l'inquiétait également : entendre la voix de quelqu'un d'autre, comme ça, sans prévenir, dans son esprit.... Brrrr, ça devait faire tout drôle.
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Reynald grimaça devant sa mine interloquée.
" Ce n'est pas très spectaculaire. Et ce n'est pas douloureux, commença-t-il. Mais oui, c'est une forme de télépathie. Vous m'entendrez brièvement et vous pourrez me répondre, tout aussi brièvement. Aussi, si cela devait se produire, prenez le temps de réfléchir à ce que vous voulez me dire : vous n'avez droit qu'à trente mots, pas plus. Je sais, pourquoi trente mots ?"
Il sourit.
" Les voies divines sont impénétrables !"
Il replia ensuite précautionneusement la carte et retourna la glisser dans ses fontes, avant de reprendre son petit déjeuner. Ils furent bientôt tous trois repus et prêts à reprendre la route. Le soleil au dehors était radieux même si la température restait fraîche.
" Faites bonne route, Astrée. Galopez, musardez, et rendez-vous à l'entrée de la mine. Je vous déconseille d'y pénétrer, cependant. Les galeries y sont instables et pas toujours bien fréquentées."
Reynald grimaça devant sa mine interloquée.
" Ce n'est pas très spectaculaire. Et ce n'est pas douloureux, commença-t-il. Mais oui, c'est une forme de télépathie. Vous m'entendrez brièvement et vous pourrez me répondre, tout aussi brièvement. Aussi, si cela devait se produire, prenez le temps de réfléchir à ce que vous voulez me dire : vous n'avez droit qu'à trente mots, pas plus. Je sais, pourquoi trente mots ?"
Il sourit.
" Les voies divines sont impénétrables !"
Il replia ensuite précautionneusement la carte et retourna la glisser dans ses fontes, avant de reprendre son petit déjeuner. Ils furent bientôt tous trois repus et prêts à reprendre la route. Le soleil au dehors était radieux même si la température restait fraîche.
" Faites bonne route, Astrée. Galopez, musardez, et rendez-vous à l'entrée de la mine. Je vous déconseille d'y pénétrer, cependant. Les galeries y sont instables et pas toujours bien fréquentées."
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Astrée sourit.
"Rassurez-vous, l'intérieur d'une mine ne m'attire absolument pas. Je resterai dehors !"
Elle chargea ses quelques bagages sur le dos de Prince, se hissa à son tour, et lui fit faire volte-face, devinant qu'il n'attendait qu'une chose : galoper dans la lumière dorée du petit matin.
"A tout à l'heure !"
Et elle laissa Prince s'élancer au galop. Il aimait courir ainsi, elle le savait, et elle-même commençait à y prendre goût. Elle qui avait souvent dédaigné monter, préférant marcher paisiblement aux côtés de sa monture pour ne pas avoir la sensation de réduire l'animal à la servitude, découvrait le plaisir de se laisser griser par la vitesse. Peut-être était-ce Prince qui lui communiquait peu à peu ses goûts, ses envies... Dans tous les cas, c'était fort agréable.
Elle en oubliait même la vague angoisse de se retrouver seule face à des personnes malintentionnées. Elle n'aurait aucun moyen de prévenir ses compagnons, elle... Bah, cela ne lui ressemblait pas de s'inquiéter ainsi de mauvaises rencontres. Ce n'était probablement qu'un simple reflet de ses peurs du printemps précédents.
Astrée sourit.
"Rassurez-vous, l'intérieur d'une mine ne m'attire absolument pas. Je resterai dehors !"
Elle chargea ses quelques bagages sur le dos de Prince, se hissa à son tour, et lui fit faire volte-face, devinant qu'il n'attendait qu'une chose : galoper dans la lumière dorée du petit matin.
"A tout à l'heure !"
Et elle laissa Prince s'élancer au galop. Il aimait courir ainsi, elle le savait, et elle-même commençait à y prendre goût. Elle qui avait souvent dédaigné monter, préférant marcher paisiblement aux côtés de sa monture pour ne pas avoir la sensation de réduire l'animal à la servitude, découvrait le plaisir de se laisser griser par la vitesse. Peut-être était-ce Prince qui lui communiquait peu à peu ses goûts, ses envies... Dans tous les cas, c'était fort agréable.
Elle en oubliait même la vague angoisse de se retrouver seule face à des personnes malintentionnées. Elle n'aurait aucun moyen de prévenir ses compagnons, elle... Bah, cela ne lui ressemblait pas de s'inquiéter ainsi de mauvaises rencontres. Ce n'était probablement qu'un simple reflet de ses peurs du printemps précédents.
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Les deux journées suivantes se déroulèrent sans événements notables. Astrée galopait en tête, ralliant les points de rendez-vous en éclaireuse, tandis que les deux clercs cheminaient plus lentement sur ses traces. Elle pouvait ainsi répondre à ses besoins de solitude et de communion renouvelée avec la nature environnante, satisfaire les appétits de vitesse et de fleurs sauvages de son pétillant destrier et bénéficier de la compagnie des deux hommes à la nuit noire. Elle ne rencontra aucun être humain, à l'exception d'un berger et de son troupeau le premier après-midi, et d'un groupe de chasseurs le lendemain, qu'elle observa de loin tandis qu'ils grimpaient à l'assaut des hauts plateaux. Par contre, les créatures sauvages de la Trouée étaient nombreuses, curieuses souvent, fantastiques de temps en temps. Elle aperçut ainsi des troupeaux d'antilopes et de chèvres sauvages, mais aussi de grands félins dont le dos affleurait à peine au sommet des hautes herbes, des oiseaux gigantesques volant en huit dans le ciel bleu, et il lui sembla, une fois, deviner un animal plus énorme encore, peut-être un griffon, dans les rochers escarpés qui bordaient son chemin. Aucun ne lui prêta grande attention et elle n'eut pas à s'en défendre. La pluie se mêla à sa cavalcade à la fin de la seconde journée et elle atteignit leur abri, les ruines d'une petite tour, passablement trempée. Le soleil déclinait doucement, la température avait chuté, le printemps demeurait capricieux.
Les deux journées suivantes se déroulèrent sans événements notables. Astrée galopait en tête, ralliant les points de rendez-vous en éclaireuse, tandis que les deux clercs cheminaient plus lentement sur ses traces. Elle pouvait ainsi répondre à ses besoins de solitude et de communion renouvelée avec la nature environnante, satisfaire les appétits de vitesse et de fleurs sauvages de son pétillant destrier et bénéficier de la compagnie des deux hommes à la nuit noire. Elle ne rencontra aucun être humain, à l'exception d'un berger et de son troupeau le premier après-midi, et d'un groupe de chasseurs le lendemain, qu'elle observa de loin tandis qu'ils grimpaient à l'assaut des hauts plateaux. Par contre, les créatures sauvages de la Trouée étaient nombreuses, curieuses souvent, fantastiques de temps en temps. Elle aperçut ainsi des troupeaux d'antilopes et de chèvres sauvages, mais aussi de grands félins dont le dos affleurait à peine au sommet des hautes herbes, des oiseaux gigantesques volant en huit dans le ciel bleu, et il lui sembla, une fois, deviner un animal plus énorme encore, peut-être un griffon, dans les rochers escarpés qui bordaient son chemin. Aucun ne lui prêta grande attention et elle n'eut pas à s'en défendre. La pluie se mêla à sa cavalcade à la fin de la seconde journée et elle atteignit leur abri, les ruines d'une petite tour, passablement trempée. Le soleil déclinait doucement, la température avait chuté, le printemps demeurait capricieux.
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Astrée démonta devant la vieille tour en frissonnant, trempée jusqu'aux os. Comme d'habitude, elle déchargea rapidement ses bagages et prit le temps de bouchonner sa monture avant de le laisser libre de ses gestes. Vu le temps qu'il faisait, elle s'attendait à ce que Prince des Frelons se réfugie dans sa capuche, et ne reprenne sa forme équine qu'à l'arrivée de leurs compagnons.
Selon un rituel maintenant bien établi, ses tâches du soir consistaient à faire du feu et commencer à préparer à manger en attendant ses compagnons. Et si possible trouver un point d'eau. La première tâche était parfois ardue : le bois était rare dans cette région, et du bois sec serait particulièrement difficile à trouver ce soir, constata-t-elle en jetant un coup d'oeil dubitatif à la plaine environnante. Mais un bon feu était indispensable, particulièrement ce soir. Quant à la nourriture, leurs provisions s'amenuisaient, et elle songea qu'il lui faudrait chasser ou pêcher un peu le lendemain. Elle trouverait bien le temps, en attendant Tybert et Reynald.
Restait à espérer qu'ils auraient au moins un emplacement au sec pour dormir et faire sécher leurs affaires. Hissant son sac sur son dos, elle entra dans la tour en ruine.
Astrée démonta devant la vieille tour en frissonnant, trempée jusqu'aux os. Comme d'habitude, elle déchargea rapidement ses bagages et prit le temps de bouchonner sa monture avant de le laisser libre de ses gestes. Vu le temps qu'il faisait, elle s'attendait à ce que Prince des Frelons se réfugie dans sa capuche, et ne reprenne sa forme équine qu'à l'arrivée de leurs compagnons.
Selon un rituel maintenant bien établi, ses tâches du soir consistaient à faire du feu et commencer à préparer à manger en attendant ses compagnons. Et si possible trouver un point d'eau. La première tâche était parfois ardue : le bois était rare dans cette région, et du bois sec serait particulièrement difficile à trouver ce soir, constata-t-elle en jetant un coup d'oeil dubitatif à la plaine environnante. Mais un bon feu était indispensable, particulièrement ce soir. Quant à la nourriture, leurs provisions s'amenuisaient, et elle songea qu'il lui faudrait chasser ou pêcher un peu le lendemain. Elle trouverait bien le temps, en attendant Tybert et Reynald.
Restait à espérer qu'ils auraient au moins un emplacement au sec pour dormir et faire sécher leurs affaires. Hissant son sac sur son dos, elle entra dans la tour en ruine.
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Le rez de chaussée de la tour était obscur et sec et il fallut un certain temps à la jeune femme pour s'habituer à la pénombre et commencer à en distinguer les replis. La base était large, un escalier partait dans un coin vers des hauteurs invisibles, car une vieille porte tenait encore dans ses gonds au bout d'une trentaine de marches. En pénétrant dans la bâtisse, Astrée dérangea un renard qui s'y était réfugié. L'animal la regarda, les yeux agrandis de frayeur, avant de se glisser hors de son abri via un trou à même le sol. Le plafond abritait quelques chauve-souris assoupies mais à part cela, les lieux constituaient une aubaine au regard du temps à l'extérieur. Elle devina d'ailleurs que la pluie s'était transformée en grêle lorsque les gouttes commencèrent à crépiter contre les murs et le toit, quelque part plus haut. Pas de traces de Prince : il dansait peut-être sous l'averse. Pas de traces des clercs non plus. Il était encore tôt.
Le rez de chaussée de la tour était obscur et sec et il fallut un certain temps à la jeune femme pour s'habituer à la pénombre et commencer à en distinguer les replis. La base était large, un escalier partait dans un coin vers des hauteurs invisibles, car une vieille porte tenait encore dans ses gonds au bout d'une trentaine de marches. En pénétrant dans la bâtisse, Astrée dérangea un renard qui s'y était réfugié. L'animal la regarda, les yeux agrandis de frayeur, avant de se glisser hors de son abri via un trou à même le sol. Le plafond abritait quelques chauve-souris assoupies mais à part cela, les lieux constituaient une aubaine au regard du temps à l'extérieur. Elle devina d'ailleurs que la pluie s'était transformée en grêle lorsque les gouttes commencèrent à crépiter contre les murs et le toit, quelque part plus haut. Pas de traces de Prince : il dansait peut-être sous l'averse. Pas de traces des clercs non plus. Il était encore tôt.
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Quête : Equité
Sous une simple averse, Astrée serait ressortie immédiatement pour chercher un peu de bois pour le feu. Mais sous la grêle, cela ne lui semblait plus si urgent. Mieux valait attendre que le temps se calme.
Elle eut une pensée pour ses compagnons qui devaient affronter le mauvais temps. Peut-être avaient-il trouvé un abri quelque part pour laisser passer la grêle ? Quoiqu'il en soit, elle ne pouvait guère leur être utile. La meilleure chose à faire était de se sécher le mieux possible et d'étaler ses vêtements humides en espérant qu'ils sèchent un peu pendant la nuit. Enfilant quelques vêtements de rechange et s'enroulant dans une couverture, elle revint vers la porte d'entrée, guettant une éclaircie qui lui permettrait de se mettre en quête de bois. Qu'au moins la grêle cesse...
Sous une simple averse, Astrée serait ressortie immédiatement pour chercher un peu de bois pour le feu. Mais sous la grêle, cela ne lui semblait plus si urgent. Mieux valait attendre que le temps se calme.
Elle eut une pensée pour ses compagnons qui devaient affronter le mauvais temps. Peut-être avaient-il trouvé un abri quelque part pour laisser passer la grêle ? Quoiqu'il en soit, elle ne pouvait guère leur être utile. La meilleure chose à faire était de se sécher le mieux possible et d'étaler ses vêtements humides en espérant qu'ils sèchent un peu pendant la nuit. Enfilant quelques vêtements de rechange et s'enroulant dans une couverture, elle revint vers la porte d'entrée, guettant une éclaircie qui lui permettrait de se mettre en quête de bois. Qu'au moins la grêle cesse...
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Au bout d'une demi-heure, la grêle fit place à une pluie serrée qui n'était pas beaucoup plus accueillante. Débiter la porte qui coiffait l'escalier commençait à devenir une alternative presque alléchante à une promenade sous l'ondée. Le ciel s'était assombri et Astrée entendit bientôt le roulement sourd du tonnerre, quelque part dans le lointain. Une abeille vint bourdonner à son oreille puis se posa sur son épaule avant de devenir écureuil. Prince ne semblait pas plus dérangé par le fracas du ciel que ça, mais il était trempé et s'ébroua consciencieusement.
Il y eut soudain un grand éclair de lumière, envahissant tout l'intérieur de la tour, suivi d'un craquement spectaculaire. De la poussière tomba sur une Astrée aveuglée et les chauve-souris s'envolèrent en piaillant. Quelque chose tomba à l'étage supérieur, ébranlant le vieux plancher. Puis il y eut... un immense éclat de rire. Pas inquiétant pour un sou. Un rire franc, joyeux, le rire de quelqu'un qui s'amuse magistralement.
Et Astrée crut reconnaître le timbre de Tybert dans cette manifestation d'hilarité.
" Ah bon sang ! suivit aussitôt la voix de Reynald. C'est bon ! Arrête !"
Tout ça venait, immanquablement, d'en haut.
Au bout d'une demi-heure, la grêle fit place à une pluie serrée qui n'était pas beaucoup plus accueillante. Débiter la porte qui coiffait l'escalier commençait à devenir une alternative presque alléchante à une promenade sous l'ondée. Le ciel s'était assombri et Astrée entendit bientôt le roulement sourd du tonnerre, quelque part dans le lointain. Une abeille vint bourdonner à son oreille puis se posa sur son épaule avant de devenir écureuil. Prince ne semblait pas plus dérangé par le fracas du ciel que ça, mais il était trempé et s'ébroua consciencieusement.
Il y eut soudain un grand éclair de lumière, envahissant tout l'intérieur de la tour, suivi d'un craquement spectaculaire. De la poussière tomba sur une Astrée aveuglée et les chauve-souris s'envolèrent en piaillant. Quelque chose tomba à l'étage supérieur, ébranlant le vieux plancher. Puis il y eut... un immense éclat de rire. Pas inquiétant pour un sou. Un rire franc, joyeux, le rire de quelqu'un qui s'amuse magistralement.
Et Astrée crut reconnaître le timbre de Tybert dans cette manifestation d'hilarité.
" Ah bon sang ! suivit aussitôt la voix de Reynald. C'est bon ! Arrête !"
Tout ça venait, immanquablement, d'en haut.
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Astrée sursauta lorsque tout s'illumina, et eut la sensation que son coeur manquait un battement. Le craquement au-dessus la fit bondir en arrière, s'éloignant le plus possible aussi bien de l'escalier que du centre de la pièce, retenant son souffle. Il y avait quelqu'un, ou quelque chose, là-haut... Et... Et peut-être que tout allait s'écrouler?
Plaquée contre un mur, prête à se précipiter vers la porte, Astrée n'en crut pas ses oreilles en entendant un éclat de rire. On aurait dit... Tybert ? Et maintenant, la voix de Reynald ? Comment avaient-ils...?
A la fois soulagée et intriguée, elle réprima l'avalanche de questions qui lui venaient à l'esprit et monta quatre à quatre l'escalier délabré.
"Tybert, Reynald ? Alors c'est vous, tout ce vacarme ?" lança-t-elle en tirant la porte à elle. Il fallait espérer qu'elle n'était pas condamnée après toutes ces années à l'abandon.
Astrée sursauta lorsque tout s'illumina, et eut la sensation que son coeur manquait un battement. Le craquement au-dessus la fit bondir en arrière, s'éloignant le plus possible aussi bien de l'escalier que du centre de la pièce, retenant son souffle. Il y avait quelqu'un, ou quelque chose, là-haut... Et... Et peut-être que tout allait s'écrouler?
Plaquée contre un mur, prête à se précipiter vers la porte, Astrée n'en crut pas ses oreilles en entendant un éclat de rire. On aurait dit... Tybert ? Et maintenant, la voix de Reynald ? Comment avaient-ils...?
A la fois soulagée et intriguée, elle réprima l'avalanche de questions qui lui venaient à l'esprit et monta quatre à quatre l'escalier délabré.
"Tybert, Reynald ? Alors c'est vous, tout ce vacarme ?" lança-t-elle en tirant la porte à elle. Il fallait espérer qu'elle n'était pas condamnée après toutes ces années à l'abandon.
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En réalité, la porte était complètement vermoulue et la poignée céda lorsqu'Astrée tira dessus, creusant un large trou dans la paroi de bois pourri. A travers cette issue improvisée, grande comme un halfelin ventripotent, la rôdeuse aperçut l'intérieur de la pièce, dont le plancher était heureusement solide. Tybert s'y trouvait, toujours assis sur son âne, tandis que Reynald, debout à côté de lui, s'époussetait le manteau d'un air passablement vexé. Le second âne était également avec eux et ils étaient trempés.
" Je n'ai pas encore la main, c'est tout !" s'exclama le clerc de Milil.
Tybert continuait à rire, joyeusement hilare, les larmes aux yeux. Reynald aperçut Astrée à travers la porte et grimaça.
" Dame Astrée ! Vous ici ! Heu... Nous avons eu une petite mésaventure de... transport."
En réalité, la porte était complètement vermoulue et la poignée céda lorsqu'Astrée tira dessus, creusant un large trou dans la paroi de bois pourri. A travers cette issue improvisée, grande comme un halfelin ventripotent, la rôdeuse aperçut l'intérieur de la pièce, dont le plancher était heureusement solide. Tybert s'y trouvait, toujours assis sur son âne, tandis que Reynald, debout à côté de lui, s'époussetait le manteau d'un air passablement vexé. Le second âne était également avec eux et ils étaient trempés.
" Je n'ai pas encore la main, c'est tout !" s'exclama le clerc de Milil.
Tybert continuait à rire, joyeusement hilare, les larmes aux yeux. Reynald aperçut Astrée à travers la porte et grimaça.
" Dame Astrée ! Vous ici ! Heu... Nous avons eu une petite mésaventure de... transport."
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L'hilarité de Tybert était contagieuse et Astrée pinça les lèvres pour résister tant bien que mal à l'envie de rire. En vain : elle se mit à pouffer dès qu'elle avisa la mine un brin déconfite de Reynald.
- Un simple... problème de transport ? articula-t-elle entre deux éclats de rire. Une erreur... d'altitude en fait ?
Un coup d'oeil à Tybert, toujours hilare, la fit éclater de rire à nouveau. Elle savait que que ça n'était pas très charitable de se moquer ainsi de la mésaventure du clerc, il allait finir par se vexer. Mais elle avait beau essayer de reprendre son sérieux, elle ne pouvait s'empêcher d'arborer un sourire bien trop large.
- Vous m'avez fait une sacré peur, en fait... avoua-t-elle finalement.
L'hilarité de Tybert était contagieuse et Astrée pinça les lèvres pour résister tant bien que mal à l'envie de rire. En vain : elle se mit à pouffer dès qu'elle avisa la mine un brin déconfite de Reynald.
- Un simple... problème de transport ? articula-t-elle entre deux éclats de rire. Une erreur... d'altitude en fait ?
Un coup d'oeil à Tybert, toujours hilare, la fit éclater de rire à nouveau. Elle savait que que ça n'était pas très charitable de se moquer ainsi de la mésaventure du clerc, il allait finir par se vexer. Mais elle avait beau essayer de reprendre son sérieux, elle ne pouvait s'empêcher d'arborer un sourire bien trop large.
- Vous m'avez fait une sacré peur, en fait... avoua-t-elle finalement.
- Galathée
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Quête : Equité
" Désolé, fit Reynald en jetant un nouveau regard courroucé vers son compagnon, qui peinait à se reprendre. C'est une chance que ce plancher soit encore solide... Vu l'état de la porte..."
Il grimaça.
" Nous devrions en détruire le restant, histoire de faire descendre les ânes. Tymora a été généreuse : nous ne sommes pas arrivés en travers d'un mur. Décidément, je ne suis pas doué pour ce sortilège... Je devrais laisser leurs prérogatives aux magiciens."
Tybert arriva derrière lui et posa une main sur son épaule.
" Merci, mon ami. J'avais oublié combien cela faisait du bien."
Il se tourna ensuite vers Astrée.
" Si vous voulez bien vous écarter, je vais nous ouvrir le passage."
" Désolé, fit Reynald en jetant un nouveau regard courroucé vers son compagnon, qui peinait à se reprendre. C'est une chance que ce plancher soit encore solide... Vu l'état de la porte..."
Il grimaça.
" Nous devrions en détruire le restant, histoire de faire descendre les ânes. Tymora a été généreuse : nous ne sommes pas arrivés en travers d'un mur. Décidément, je ne suis pas doué pour ce sortilège... Je devrais laisser leurs prérogatives aux magiciens."
Tybert arriva derrière lui et posa une main sur son épaule.
" Merci, mon ami. J'avais oublié combien cela faisait du bien."
Il se tourna ensuite vers Astrée.
" Si vous voulez bien vous écarter, je vais nous ouvrir le passage."
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Quête : Equité.
- Heu... oui, fit Astrée en descendant quelques marches, allez-y. Et ça nous fera du bois pour le feu, en prime...
Un nouveau regard vers les ânes trempés et complètement ahuris agrandit son sourire, et elle préféra s'éclipser tout à fait pour ne pas risquer un nouveau fou-rire.
- Si vous avez besoin d'aide, pour guider les ânes... Ils doivent être un peu secoués par le voyage, finit-elle par proposer, enfin sérieuse, d'un ton plein de sollicitude.
- Heu... oui, fit Astrée en descendant quelques marches, allez-y. Et ça nous fera du bois pour le feu, en prime...
Un nouveau regard vers les ânes trempés et complètement ahuris agrandit son sourire, et elle préféra s'éclipser tout à fait pour ne pas risquer un nouveau fou-rire.
- Si vous avez besoin d'aide, pour guider les ânes... Ils doivent être un peu secoués par le voyage, finit-elle par proposer, enfin sérieuse, d'un ton plein de sollicitude.
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Quête : Equité
Tybert termina de démolir la porte en quelques coups de pied bien placés, tout en gardant un visage parfaitement tranquille, comme si son esprit avait été à mille lieues de la violence de son geste. Il ramassa ensuite le bois et descendit tranquillement jusqu'au rez de chaussée et sourit à Astrée.
" Je pense que vous pourriez effectivement aller lui donner un coup de main : les ânes ne lui feront plus jamais confiance et je ne peux pas les blâmer."
Même si son sourire était pratiquement invisible, il y avait toujours une petite étincelle amusée dans son regard. Astrée entendit Reynald lâcher un juron imagé depuis les hauteurs. Il semblait effectivement que les baudets n'étaient pas prêts de descendre.
HRP : je te laisse improviser la descente des ânes !
Tybert termina de démolir la porte en quelques coups de pied bien placés, tout en gardant un visage parfaitement tranquille, comme si son esprit avait été à mille lieues de la violence de son geste. Il ramassa ensuite le bois et descendit tranquillement jusqu'au rez de chaussée et sourit à Astrée.
" Je pense que vous pourriez effectivement aller lui donner un coup de main : les ânes ne lui feront plus jamais confiance et je ne peux pas les blâmer."
Même si son sourire était pratiquement invisible, il y avait toujours une petite étincelle amusée dans son regard. Astrée entendit Reynald lâcher un juron imagé depuis les hauteurs. Il semblait effectivement que les baudets n'étaient pas prêts de descendre.
HRP : je te laisse improviser la descente des ânes !
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Ses yeux croisant le regard rieur du clerc, Astrée ne put réprimer un sourire amusé de connivence. Mais elle reprit son sérieux en entendant le juron de Reynald.
- J'arrive !
Elle monta l'escalier quatre à quatre pour retrouver un Reynald exaspéré et deux ânes bien décidés à ne pas bouger d'un poil.
- Ils sont juste sous le choc... se retrouver comme ça à l'étage d'une vieille tour inconnue, sans comprendre comment ils sont arrivés là... Et puis je ne sais pas, ce n'est peut-être pas agréable pour leur estomac, ce genre de mode de transport...
Elle sentit l'hilarité la gagner à nouveau et évita soigneusement de regarder le clerc, tentant de reprendre son sérieux. Elle avait du pain sur la planche et ferait bien mieux de s'activer en silence : les ânes, eux, n'étaient absolument pas sensibles au comique de la situation.
Doucement, elle s'approcha des ânes. Le plus proche eut un mouvement de recul mais elle saisit prestement son licol et l'empêcha de fuir davantage. Elle le caressa longuement, calmement, en lui parlant à voix basse. De tout et de rien, peu importaient les mots pourvu qu'elle ait un ton calme, apaisé, un brin monocorde. Et du temps devant elle. Elle ferma les yeux un moment et se concentra, essayant de partager leurs sentiments, puis de calmer peu à peu leur affolement par des images apaisantes d'écurie confortable et de vertes prairies. Elle fit de même pour le second qui avait fini par s'approcher de lui-même, poussé par la curiosité. Restait à les persuader que descendre un escalier était en tout point semblable à descendre un sentier escarpé.
- Passez devant, finit-elle par dire à Reynald, je pense qu'ils préféreront... Et comme ça ils verront que ce n'est pas dangereux.
Même ainsi, ce n'était pas gagné. Elle eut beau lui tendre une carotte, le premier âne, méfiant, ne fit que tendre le cou et refusa d'avancer. Il lui fallut encore des trésors de patience, beaucoup de murmures et toutes ses capacités de communication avec les bêtes pour qu'il avance une patte, puis l'autre. Puis, comprenant enfin qu'il ne risquait rien, il accéléra subitement l'allure et faillit la faire tomber. Son comparse, quant à lui, ne se fit pas prier pour suivre le même chemin.
Dès qu'elle ouvrit la porte donnant sur l'extérieur, les deux bêtes prirent le large sans demander leur reste.
- Ils reviendront, ne vous inquiétez pas...
Ses yeux croisant le regard rieur du clerc, Astrée ne put réprimer un sourire amusé de connivence. Mais elle reprit son sérieux en entendant le juron de Reynald.
- J'arrive !
Elle monta l'escalier quatre à quatre pour retrouver un Reynald exaspéré et deux ânes bien décidés à ne pas bouger d'un poil.
- Ils sont juste sous le choc... se retrouver comme ça à l'étage d'une vieille tour inconnue, sans comprendre comment ils sont arrivés là... Et puis je ne sais pas, ce n'est peut-être pas agréable pour leur estomac, ce genre de mode de transport...
Elle sentit l'hilarité la gagner à nouveau et évita soigneusement de regarder le clerc, tentant de reprendre son sérieux. Elle avait du pain sur la planche et ferait bien mieux de s'activer en silence : les ânes, eux, n'étaient absolument pas sensibles au comique de la situation.
Doucement, elle s'approcha des ânes. Le plus proche eut un mouvement de recul mais elle saisit prestement son licol et l'empêcha de fuir davantage. Elle le caressa longuement, calmement, en lui parlant à voix basse. De tout et de rien, peu importaient les mots pourvu qu'elle ait un ton calme, apaisé, un brin monocorde. Et du temps devant elle. Elle ferma les yeux un moment et se concentra, essayant de partager leurs sentiments, puis de calmer peu à peu leur affolement par des images apaisantes d'écurie confortable et de vertes prairies. Elle fit de même pour le second qui avait fini par s'approcher de lui-même, poussé par la curiosité. Restait à les persuader que descendre un escalier était en tout point semblable à descendre un sentier escarpé.
- Passez devant, finit-elle par dire à Reynald, je pense qu'ils préféreront... Et comme ça ils verront que ce n'est pas dangereux.
Même ainsi, ce n'était pas gagné. Elle eut beau lui tendre une carotte, le premier âne, méfiant, ne fit que tendre le cou et refusa d'avancer. Il lui fallut encore des trésors de patience, beaucoup de murmures et toutes ses capacités de communication avec les bêtes pour qu'il avance une patte, puis l'autre. Puis, comprenant enfin qu'il ne risquait rien, il accéléra subitement l'allure et faillit la faire tomber. Son comparse, quant à lui, ne se fit pas prier pour suivre le même chemin.
Dès qu'elle ouvrit la porte donnant sur l'extérieur, les deux bêtes prirent le large sans demander leur reste.
- Ils reviendront, ne vous inquiétez pas...
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