[Lieu-dit] Les rues commerçantes

[Manfred]

HRP : je viens de me rendre compte que j’avais loupé deux messages, la réponse de la bourgeoise et la réaction d’Asmodeus. J’en étais toujours au stade où l’élu divin avait le pied écrasé et ça se devine dans mes posts. Navré.

Le petit jeu n’avait guère duré. Sans doute Silmandel avait-il trop montré que quoi que dise ou fasse le commerçant, son choix était arrêté. Et il l’était d’autant plus qu’on cherchait à l’influencer. Son article payé et désormais plié sous son bras, l’elfe jeta un regard circulaire dans la boutique. Compte tenu de sa petitesse et du monde présent, cela ne le renseigna pas vraiment. Il se dit juste qu’il lui serait difficile de trouver un coin où se changer en ce lieu et que, de toute façon, mieux valait éviter de ne plus surveiller ses affaires même une poignée de secondes. L’ensorceleur n’avait pas oublié la présence de la jeune voleuse qu’il avait surpris un peu plus tôt. Il ne la revit pas, ni elle, ni l’orc. Par contre, il devinait toujours Asmodeus, un peu plus loin.

Qu’est-ce qui au fond le forçait à revenir vers l’élu divin et son guide ? Il avait ses nouveaux habits. Maintenant, il n’avait plus qu’à partir et c’est ce qu’il fit. Il ne se pressa pas, ne sa cacha pas. Même sans cela, le repérer n’était pas chose aisée. Et le voilà bientôt dehors, dans la rue obstruée de musiciens.

[Asmodeus]

L’élu divin se félicita de n’avoir pas eu à payer les achats du petit elfe. Ce dernier semblait avoir oublié qu’il s’était engagé à lui payer une nouvelle tunique et ce n’est pas lui qui allait le lui rappeler. Du reste, Asmodeus avait constaté que l’elfe était une possession d’une petite fortune ce qui avait toujours son utilité. C’est pour cela mais surtout pour éclaircir le mystère concernant les événements du temple, que l’élu divin suivit l’ensorceleur dans la rue :

- Asmodeus pense que vous devriez rester avec lui. Il souhaite entendre votre récit. En échange, il protégera vos secrets. Asmodeus pense aussi qu’il est imprudent de se balader seul surtout après avoir montré ostensiblement sa fortune.

[Manfred]

Tiens, Silmandel n’avait pas faussé compagnie à Asmodeus. Si cela avait été le cas, il ne l’aurait pas attendu. Mais puisque l’élu divin était là, il ferait avec et verrait bien. L’orc, par contre, ne montrait toujours pas le bout de son nez verdâtre. Bon débarrât. Sans se retourner, l’homme dans son dos, l’elfe répondit, aimable :

-Gagnons un endroit tranquille, que je puisse me changer. Cette cape disgracieuse m’insupporte.

Sur ses paroles, Songevent s’engagea dans la rue et, tant bien que mal, se fraya un chemin à travers la plèbe. Il ne fut pas mécontant de trouver une étroite ruelle un peu à l’écart. Peu fréquentée, il jugea l’endroit adapté et se changea, uniquement soucieux d’aller vite. Désormais couvert de cette élégante tenue de novice verdoyante, il prit quelques secondes pour s’observer et, relativement satisfait, reporta son attention sur Asmodeus.

-Bien. J’ai faim et soif, pas vous ? Une auberge conviendra à merveille pour satisfaire à la fois nos estomac et votre curiosité, qu’en dites-vous ?

[Asmodeus]

Asmodeus s'était retourné plusieurs fois en cherchant un éventuel signe qu'Olron les avait suivi mais il avait préféré ne pas perdre le petit elfe du regard. Celui-ci détenait en effet des informations qui pourraient s'avérer utiles pour la suite. Quant à la protection d'Olron, elle n'était plus aussi nécessaire d'autant plus que si l'orc ne parvenait pas à le retrouver, l'élu divin ferait l'économie de quelque monnaie qu'il devait encore à son guide. Et si jamais il recroisait l'orc, il improviserait une histoire crédible et lui remettrait son obole à ce moment. Pour l'heure, l'elfe avait toute son attention :

- Asmodeus est d'accord. Il boirait bien quelque chose après toutes ces péripéties. Avez-vous une bonne adresse en tête ?

[Manfred]

-Hum, le Luménien Noyé était pas mal, mais c’est un peu loin sur les docks. J’ai testé un autre établissement, en fait celui où je vous ai croisé la première fois. A part ça et un tripot peu recommandable dans les bas-fonds, je n’ai pas d’adresse.

Et encore, avoir des adresses, c’était un bien grand mot vu le sens de l’orientation de Silmandel. Il jeta un coup d’œil à la cape d’orc gisant pour l’instant à ses pieds. Il se demanda quoi en faire et se dit qu’elle pouvait fort bien rester dans cette ruelle. Il retourna donc à la présente discussion.

-De toute façon, les auberges, ce n’est pas ce qui manque. Du moment qu’il n’y a pas foule, elle m’ira. Je vous suis.

HRP : s’il y a changement de topic,, il est plus prudent de me faire signe par MP.

[Asmodeus]

L'élu divin transportait toutes ses affaires et changer d'auberge réduisait les risques qu'Olron ne vienne le trouver pour réclamer son salaire aussi Asmodeus fit signe à son nouveau guide de prendre le mener à ce fameux Luménien Noyé au nom intrigant.

- Asmodeus pense que de grandes choses vont se produire si tu restes avec lui. Elles ont commencé au temple mais un événement de cette ampleur en appelle toujours bien d'autres.

[Manfred]

-Fort bien. En route alors. Je devrais retrouver cette auberge assez facilement. Enfin, j’espère. La dernière fois que j’ai fais le trajet, je mesurais plus que ça. Mine de rien, ça change l’angle de vue.
Sur cette belle réflexion, Silmandel prit les devants en direction des docks.

HRP : la suite ici.

[Manfred]

Quête : Relique du Passé

En provenance de

Une fois les rues marchandes atteintes, l’ensorceleur se mit à flâner au gré de ses envies, sans but précis. Il était ici en touriste, reprenant au final une visite débutée plusieurs jours plus tôt et interrompue par une fameuse partie de cartes merveilleuses. Il avait sur lui beaucoup d’or et se savait de nature dépensière. Que diable allait-il pouvoir s’offrir ? Peut-être était-il judicieux d’ignorer les habits. Normalement, sous peu, si tout se passait bien, il allait retrouver sa taille ordinaire. Mais en attendant, il y avait du temps à tuer.

[Mornagest]

Tandis qu'il déambulait tranquillement dans les ruelles, à la recherche d'une quelconque source d'intérêt, Silmandel ouï un "Psst !" insistant. C'est alors qu'il remarqua que c'était la troisième fois qu'on tentait de l'appeler ; n'étant guère attentif, il n'avait rien remarqué jusqu'alors. Il tourna la tête à la recherche de celle ou celui qui pouvait bien lui vouloir quelque chose, mais personne, autour de lui, ne semblait s'intéresser à lui. D'ailleurs, la rue était pratiquement vide : il n'était pas encore au cœur du marché.

"Psst !" Cela vint d'en-dessous de lui. Il baissa les yeux et vit un chat, tout de noir velu, qui l'interpellait, le fixant droit dans les yeux.

[Manfred]

Silmandel, qui avait fait halte, resta un instant interdit. En presque cent ans d’existence, combien de fois avait-il été appelé par un chat ? Hum, zéro. Oui, c’était ça, pas une seule. Fixant le matou, il cligna des yeux et conclut à un jeu de son imagination. A moins que ce soit là l’œuvre d’un magicien métamorphosé, il était impossible que cet animal l’ait ainsi accosté.

« De mieux en mieux. Va t’amuser ailleurs, sac à puces. », fit-il, d’un ton léger.

Persuadé que l’échange allait s’arrêter là, il fit mine de reprendre sa route. Ho, l’incident n’avait rien de désagréable. A vrai dire, il risquait d’en rire quand il allait y repenser.

[Mornagest]

"Eh ! Sac à puces toi-même !" fit l'intéressé, l'air dédaigneux à l'encontre de l'elfe. "Je me lave, moi. Tout le monde ne peut pas en dire autant, avec l'odeur que tu dégages..."

L'air outré, le chat fit mine de s'en aller en fouettant l'air de sa queue, symbole de dédain chez les félidés.

[Manfred]

Etait-ce possible ? Avait-il bien entendu ? Trop clairement pour en douter. Ce chat, en plus de parler, venait d’être fort désagréable. Silmandel refit face à l’animal. L’espace d’un instant sa franche surprise le réduisit au mutisme. Mais il se reprit. La rue, presque vide, l’incitait à ne point prendre de précautions particulières. Et puis, peu lui importait qu’on le considère comme un fou. Il n’allait pas se laisser insulter, surtout pas par un matou !

« Mais je ne vous permet pas ! Pour qui diable vous prenez-vous ? Je veux des excuses, chat ! »

[Mornagest]

"Humpf ! Même pas en rêve, elfe. Tu n'es qu'un vulgaire magicien de bas étage qui doit faire appel à des tours de passe-passe pour changer d'apparence... pfeh ! Et tu crois que je vais me faire pardonner auprès de toi, alors que tu m'as insulté le premier ? Ce serait plutôt à toi de t'excuser ! Surtout si tu tiens à entendre ce que je comptais te dire... mais je vais sans doute me raviser, finalement."

Il s'éloigna de quelques pas, ne lui jetant même plus un coup d'œil.

[Manfred]

Silmandel se gratta la tête, un peu perdu. Le chat n’avait pas tort au fond. Et qu’avait-il à lui dire ? Voilà la curiosité de l’ensorceleur attisée. N’étant pas excessivement fier, il se résolut sans trop de mal à ne pas persister sur la voie de l’opposition.

« Ok, ok, je m’excuse. Qu’as-tu à me dire ? »

[Mornagest]

"Ah.", fit-il, un semblant de sourire aux lèvres, que Silmandel ne pouvait pas voir au vu de sa posture. D'autant qu'un chat ne pouvait techniquement pas facilement sourire - voire pas du tout. Le chat se retourna et lui fit face, tout en s'asseyant sagement sur les pavés.

"La curiosité est un vilain défaut... mais tu dois le savoir, prudent comme tu l'es. Bien. Je t'ai vu changer d'apparence, tout à l'heure. Ça m'a intrigué, et je t'ai suivi. Non sans avoir... averti quelques personnes de mon entourage, qui se chargeront de toi si je venais à disparaître prématurément, tu me suis, je suppose ? Et comme JE suis curieux, moi aussi, j'ai voulu en savoir plus. Et comme tu as l'air perdu, et méfiant, et curieux, tout ça à la fois... as-tu besoin d'aide ?"

[Manfred]

Silmandel observa le chat noir de la pointe des oreilles à celle de la queue. Déjà que parler avec lui était étrange, la teneur de ses propos avait en plus de quoi éveiller son intérêt. Ho, quel amusant événement ! Mélandis était décidément pleine de surprise ! Ainsi le matou avait des amis. Très vite, dans l’esprit de l’ensorceleur, une question s’imposa et elle ne tarda pas à dépasser ses lèvres.

« De l’aide ? Oui, c’est possible. Mais d’abord, tu es qui exactement ? »

[Mornagest]

"Ah. Bonne question. Je serais tenté de dire "un chat", mais je pense que tu as compris que ce n'était pas tout à fait le cas... je suis métamorphe. Je peux prendre quelques apparences différentes, mais ma préférée reste celle-ci. Plus discrète, tu ne trouves pas ?"

Il était certain que si : Silmandel ne l'avait pas remarqué avant qu'il insistât lourdement pour que l'elfe daignât regarder dans sa direction - vers le bas, donc.

"Et donc, je peux me faufiler un peu de partout... pratique, non ?"

Il regarda à gauche et à droite. Dans la ruelle, quelques personnes semblaient s'agiter, un peu plus loin. Il serait peut-être opportun d'aller faire un tour ailleurs, dans un coin plus discret, pour poursuivre une conversation du genre surréaliste.

[Manfred]

Un Métamorph ? Pourquoi pas après tout. Silmandel observa lui-aussi les environs avant de déclarer :

« Je te suis. »

La tournure des événements commençait à lui plaire beaucoup. C’était délicieusement imprévisible et, peut-être aussi, assez prometteur. Qui sait, l’aide tant recherché par Asmodeus se trouvait peut-être là. En tout cas, l’elfe était disposé à suivre le chat.

[Mornagest]

Ils trouvèrent rapidement une impasse tranquille dans laquelle ils pourraient discuter de façon bien plus discrète. Au pire, de loin, Silmandel donnerait l'impression de réprimander un vulgaire matou...

"Bon, c'est pas mal, je pense. Alors... à toi de me dire ce que tu veux ! Je sais plein de choses sur cette cité... depuis le temps que j'y suis, tu penses..." S'il avait pu, le chat aurait bombé le torse en essayant de se donner de l'importance. Mais son anatomie le lui interdisait...

[Manfred]

A nouveau, Silmandel considéra le chat. Pouvait-il lui faire confiance ? A vrai dire, ce n’était pas la seule question qui tournoyait dans sa tête, ni la plus pressante. C’était la toute première fois qu’il s’adressait à un Métamorph. Il mourait d’envie d’en savoir plus à son sujet, juste comme ça, par curiosité. Il adorait ce genre de choses et c’était bien là la seule raison qui pouvait éventuellement le conduire à lire des livres. Après quelques secondes de réflexions, l’ensorceleur se lança.

« Et bien, voilà. Je convoite un objet très particulier mais il est aux mains de tout un groupe de cultiste. Seul, je n’ai que peu de chance d’arriver à mes fins. C’est aussi simple que ça. »

Il sourit. Il n’avait pas tout dit, loin de là.

« Au fait, qui sont tes amis, d’autres Métamorph ? »

[Mornagest]

"Ah, l'affaire se corse, je vois. D'où le déguisement, je suppose, pour essayer de les berner ? Pas bête... ni elfique, évidemment !" fit-il en gloussant un instant de sa propre blague.

"Mes amis ? La plupart sont des chats. De vrais chats, je veux dire. Je peux parler le chat. C'est facile... les centres d'intérêts des chats sont assez limités, leur vocabulaire est donc en conséquence."

Il se tut, fixant Silmandel d'un air curieux. "Je me demande bien pourquoi tu cherches à frayer avec des cultistes... enfin bon, des trucs bizarres, j'en vois tout le temps. Cette nuit, c'étaient une tieffelin timbrée qui me prenait pour un rat, avec sa copine blonde à forte poitrine qui est tombée du haut d'une pile de tonneaux... je ne te raconte pas l'histoire. Bref. Je ne peux pas te proposer d'aide directe... mais je peux peut-être te trouver des informations sur ces gens ?"

[Manfred]

Silmandel, loin de s’offusquer de la blague du métamorph, retrouva toute sa guetté. Il répondit sur l’instant :

« Cette ville est, j’en suis sûr à présent, la plus bizarre qu’il m’est été donné de voir. Qui sait, je vais peut-être m’y attarder plus que je ne l’escomptais. »

Le récit du chat était évocateur. L’étrange ne se contentait pas de graviter autour de l’ensorceleur, il y en avait de partout. De quoi considérer la cité comme amusante, donc digne d’intérêt. Pourquoi chercher l’aventure plus loin si elle se présentait entre les murs ? L’elfe en revint à l’affaire qui l’intéressait.

« Cet objet a des facultés magiques tout à fait uniques. Sans compter qu’il pourra me rendre ma vraie taille, il pourra m’offrir tout un tas d’autres choses dont je n’ose à peine rêver. Oui, le jeu en vaut la chandelle. J’admets que ton déguisement est d’une rare efficacité, bien plus pratique que les miens. Si tu pouvais faire en sorte d’espionner ma bande de cultiste, cela pourrait m’arranger. Je n’ose pas y aller moi-même. Enfin, toi ou tes amis. Mais au fait, est-ce là une proposition gratuite de ta part ? Tu me proposes ton aide, c’est gentil, mais pourquoi ? »

[Mornagest]

"Je suis curieux, moi aussi. Je voulais savoir ce qui te poussait à cacher ainsi ta véritable identité... hum. Des cultistes qui convoitent un objet puissant. Je ne sais pas si tu atteindras ton but, mais avec un petit coup de pouce, ce sera peut-être plus facile. Où sont tes gens ? Si tu veux que je les espionne, il faut que je sache à quoi ils ressemblent."

Il s'étira paresseusement, à la manière caractéristique des chats, puis se dressa sur ses quatre pattes et commença à marcher en direction de la rue principale - une ruelle guère plus large que l'impasse qu'ils occupaient présentement, en fait. Elle était également déserte.

"Est-ce que tu peux me porter dans ton sac ? Je n'aurais rien contre l'idée de te suivre, mais ce n'est pas dans les habitudes de mes congénères... les gens risquent de trouver ça bizarre. Tout le monde n'a pas l'habitude de converser avec des chats..."

[Manfred]

Quête : Relique du Passé

« Très juste. Il doit bien rester assez de place dans mon sac pour vous. »

Silmandel déposa donc son sac au sol, l’ouvrit et invita l’insolite félin à y entrer. Après, il n’aurait plus qu’à se rendre dans les bas-quartiers afin d’indiquer le repaire des cultistes. Ce serait du même coup l’occasion de voir s’il arrivait enfin à le trouver grâce à son repérage de la veille. Songeur, il se demandait par contre s’il n’y avait pas meilleur moyen d’utiliser l’aide du métamorph. Asmodeus, sans doute, aurait eu plus d’idée que lui en la matière. De toute façon, il allait lui en parler ce soir quand ils se retrouveraient à l’auberge.

[Mornagest]

Quête : relique du passé

Laissant à peine la tête sortie du sac à dos de Silmandel, le chat se tint coi tandis qu'ils passaient tous deux dans des rues plus fréquentées. Inutile d'attirer l'attention sur eux. Même si Melandis regorgeait de choses étranges, la magie trop ostensible ou les curiosités comme ce chat n'étaient pas forcément bien acceptées de tous.

Ils arpentèrent ainsi le quartier marchand pendant un bon moment, puis le quittèrent pour s'enfoncer progressivement dans les ruelles mal famées des bas quartiers, toujours en dédale inextricable garni de façades sales, de pavés défoncés et peuplée de crapules en tous genres. Cette fois, cependant, l'ensorceleur ne fut pas agressé par quelque naïf malandrin.

Durant le trajet, le chat s'agita quelques fois, lorsqu'ils passaient non loin d'un autre représentant de la race féline. Silmandel ne pouvait le voir sans se tourner, mais le chat faisait quelques signes à peine visibles aux concernés. Quant à savoir ce qu'ils voulaient dire...

Finalement, l'elfe parvint, avec quelques petits ajustements, à retrouver la ruelle du repaire des cultistes. Aucun doute, c'était bien là.

En route vers

[Echo]

- Vous savez Auguste...

- Augustin, rectifia t-il alors que la tieffeline admirait son reflet dans une vitrine et ne l'écoutait guère.

- Depuis que je vous ai rencontré, j'ai compris une chose fondamentale sur la vie et la mort. Parfaitement : toujours être bien habillé, quelles que soient les circonstances, ça évite de devoir passer le reste de sa non-vie avec des vêtements pourris. Oh, je ne disais pas ça pour vous alors arrêtez de faire cette tête. Hum...

- Elle ne met pas vraiment vos fesses en valeur, cette tenue, répondit-il un peu vexé.

- Pardon ?!

Elle avait écumé les boutiques tout l'après-midi durant pour se trouver cette tenue, se débarrassant au passage des vêtements trop grands et trop colorés d'Elzen, avec un pincement au coeur au début, rapidement remplacé par un plaisir sadique. Si ce tieffelin de malheur avait tenté de la recontacter, il aurait pu les récupérer. Hélas pour lui, il ne s'était plus jamais manifesté depuis leur séparation, il y avait déjà trois semaines, peut-être plus. Sans doute avait-il quitté la ville, laissant derrière lui une Chance un peu déçue mais surtout très vexée. De lui, elle n'avait gardé que la cape qu'elle portait sur les épaules et le souvenir d'une nuit torride dans la haute ville. Torride, à cause de la fièvre bien sûr...

Le soleil commençait à lentement décliner à l'horizon et il était temps pour Chance d'aller traîner ses guêtres ailleurs. Dans les bas-fonds de Melandis peut-être ?

[Elzen]

Hélas pour elle… peut-être la chance qui, en accord avec son prénom, l'avait accompagnée depuis sa rencontre avec l'autre tieffelin – notamment, en lui assurant un succès remarquable à l'action qui, pour toute personne à l'esprit clair, aurait semblé suicidaire, qui lui avait permit de rencontrer son compagnon actuel – avait été imprégnée dans ces vêtements. Dès lors qu'elle s'en fut débarrassée, les choses tournèrent davantage en sa défaveur.

Son chemin mena en effet Chance à proximité d'un groupe de truands des rues à l'allure louche, comme Melandis en comptait autant. Ceux-ci auraient pu simplement la regarder passer sans rien dire, mais quelque chose, peut-être, dans son attitude ou dans sa démarche, éveilla leur attention.

« Dis-donc, toi… tu caches quoi, sous ta cape, au juste ? »

En effet, deux sortes de gens se dissimulaient habituellement ainsi : certains mages aux redoutables pouvoirs et aux sombres desseins, qui ne manquaient pas de faire comprendre immédiatement à l'importun que sa question était déplacée, et les faibles fugitifs, qui faisaient des cibles idéales pour ce genre de malfrats. Malheureusement, Chance n'était pas dans la première catégorie, et ne put donc pas déchaîner de sortilèges sur les deux hommes qui s'avançaient, soupçonneux, dans sa direction – deux pour l'instant, mais d'autres de la même engeance semblaient roder un peu plus loin.

[Echo]

L'éternelle question. Pourquoi tous les gens qu'elle rencontrait s'intéressaient à ce qu'elle cachait sous sa cape ? Ça devenait vraiment bizarre. Loin de se dégonfler, Chance tint tête aux deux gaillards avec aplomb. Elle releva la tête vers eux, suffisamment pour leur laisser voir deux yeux jaunes se détacher de son capuchon. Une fois, ce simple effet de style avait suffi à mettre en déroute une gamine de dix ans qui lui avait posé la même question ; ce serait peut-être le cas encore cette fois-ci, qui sait.

- Dis-moi, c'est un très gros gourdin que tu as là, répliqua t-elle, éludant délibérément la question. J'ai bien deux trois suggestions à te faire, concernant l'endroit où tu pourrais te le mettre, mais je ne sais pas si tu vas vraiment apprécier.

Elle se retint d'éclater de rire et seul un sourire insolent ponctua sa réplique.

- Normalement ce n'est pas le moment où vous partez en courant ?

[Elzen]

Son regard d'ambre eut bien un effet sur les hommes… mais pas celui que Chance espérait. Les deux hommes la dévisagèrent, puis se regardèrent intrigués… puis semblèrent décider que, quelle que soit la créature qui avait de tels yeux, il n'était pas une bonne idée de la laisser ainsi déambuler dans les rues de leur ville. Tout brigands qu'ils soient, s'ils pouvaient avoir l'impression de faire une bonne action en détroussant les passants, ils n'allaient pas hésiter, si ?

Avant que Chance ait eu le temps de considérer la – fort judicieuse – suggestion d'Augustin, le gourdin en question s'était mis en action, mais bien sûr pas de la façon qu'elle allait proposer. Le brigand était étonnamment preste, et la tieffeline n'esquiva le coup que de justesse… mais elle ne put échapper aux mains de l'autre homme, qui se refermèrent sur sa cape. Dans le soleil couchant, un croassement sinistre se fit entendre, et l'ombre d'un oiseau passa au dessus d'eux, tandis que le brigand qui l'avait saisit l'attira à lui.

L'autre se retourna vers ses camarades restés en retrait.

« Eh, les gars ! Venez voir ce qu'on a attrapé ! »

Les autres en questions commencèrent à s'approcher. Si Chance ne parvenait pas à s'échapper rapidement, elle allait avoir de gros ennuis…

[Echo]

- Chance ! Derrière vous !

Alors que la tieffeline esquiva le premier coup de gourdin, son dos butta contre le torse d'un autre homme venu la surprendre par derrière. Avant qu'elle ne puisse réagir, elle se retrouva emprisonnée entre deux bras puissants et commença à se tortiller comme une anguille, rejetant son capuchon en arrière. La scène avait un air de déjà-vu, mais cette fois il n'y avait aucune blonde à forte poitrine pour lui venir en aide.

- Je vois, on n'a pas vraiment le sens de l'humour hein ?

Devant l'urgence de la situation, Chance bascula sa tête en arrière avec force, tentant de crever les yeux de son adversaire avec ses cornes. A défaut de lui occasionner des dégâts irréversibles, ses cornes étaient assez longues et assez pointues pour lui faire très mal, peut-être même assez pour qu'il lâche prise.