[Quête] Un visage borgne et ridé

[Elzen]

En l'occurrence, et hélas pour Armand, si l'intelligence de l'homme en question était certes limitée, sa vivacité était plus importante que ce que l'on aurait pu croire : il recula soudainement, et le seul résultat concret de l'attaque fut un accroc de plus à ses habits déjà en mauvais état. Cela semblait l'avoir échaudé, cependant, et il hésita avant de contre-attaquer. Fort heureusement, d'ailleurs, car cela avait eu l'effet inverse sur son camarade, qui lui était désormais en train de charger, l'arme levée : c'est maintenant à lui qu'il faudrait faire face en priorité.

Armand n'avait qu'une fraction de seconde pour prendre une décision : reculer, en espérant que le coup le manquerait, ce qui serait sans doute le plus simple ? Parer, et peut-être en profiter pour avancer vers la sortie de l'impasse ? Ou, peut-être, profiter de ce que son adversaire semble en mesure de ne parer aucun coup pour le prendre de vitesse et frapper le premier ?

HRP : je prends un peu mon temps sur le début du combat ; mais on ne va pas non plus faire des pages entières juste sur les premiers coups, je te rassure ; ça s'accélérera bientôt

[Armand]

Il était inutile de verser le sang si cela n'étais pas nécessaire, armand tenta une parade afin de s'avancer plus avant vers une issue. Resserrant ses deux mains sur le manche de son arme, il se mit de position de coté afin de repousser l'adversaire sur son flanc.

[Elzen]

Les deux armes se rencontrèrent dans un bruit assez désagréable – l'arme de son adversaire avait dû être endommagée, et il serait peut-être possible à Armand de la faire voler en éclats en cas d'entrechocs violents et prolongés. Elle restait, pour l'heure, en un seul morceau, et l'homme qui la maniait également, bien qu'il ait été, au cours de la manœuvre, assez facile de le dépasser.

Armand se trouva un instant entre ses deux adversaires, et le second type ne manqua pas d'en profiter : il se lança sur lui à son tour, l'arme levée, mais fut accueilli de la même façon avant que l'autre n'ait eu le temps de frapper, et le résultat fut le même : si les deux brigands semblaient maintenant prêts à combattre, plus rien ne séparait plus leur cible de l'entrée de la ruelle. Le choix était simple : maintenir sa position, et les affronter tous deux – ce qui ne serait, au vu des quelques coups échangés jusque là, pas si difficile – ou tourner les talons et quitter les lieux rapidement.

[Armand]

Tourner le dos à ses adversaires n'auraient pas été très prudent, c'est pourquoi Armand tenta une stratégie un peu différente. Faisant mine de vouloir ferrailler, il faisait tinté la pointe de son épée contre celle de ses adversaires. D'un pas cadencé, il avançait, il reculait, il avançait, il reculait, mais son objectif restait clair pour un œil averti : se rapprocher davantage de l'entrée et tenter de faire suffisamment de bruit pour attirer l'attention.

[Elzen]

Espérer attirer l'attention semblait vain dans ces ruelles peu fréquentées, mais la tactique d'Armand semblait fonctionner pour le reste : piètres adversaires, les deux hommes se gênaient mutuellement et perdaient du terrain, et ne semblaient pas en mesure de s'apercevoir que leur adversaire se rapprochait toujours plus de la sortie de l'impasse.

Alors qu'il allait l'atteindre, cependant, les coups répétés d'une arme contre l'autre finir par avoir un effet : le gourdin endommagé de l'un des deux hommes vola en éclats, et les pointes de fer qui le hérissaient jaillirent dans des directions variées. Les trois hommes furent atteints – Armand, situé plus loin, s'en tira mieux que les deux autres, avec de simples éraflures au bras.

[Armand]

C'étais l'occasion rêvé de filer discrètement, il courut en direction de la place principale. Il fallait qu'il en apprenne un peu plus sur cet endroit avant de pouvoir prendre une décision. Ma foi peut être y avait-il une part d'illusion dans tout ça, sa jambe ne lui faisait même plus mal...

[Elzen]

Sa jambe ne le tourmentait certes plus ; mais la douleur due à sa légère blessure au bras, d'abord négligeable, amplifiait progressivement. Si la blessure était très superficielle, elle avait été faite par un objet passablement sale et rouillé : les risques d'infection pouvaient être grands si aucun soin ne lui était apporté ; et son corps se chargeait à sa manière de lui rappeler cette réalité.

En apprendre davantage sur la région pourrait effectivement être une idée intéressante. Mais par où commencer ? Armand errait présentement dans les bas quartiers de la ville, sans beaucoup de moyens de se repérer. Les passants étaient peu nombreux là où il se trouvait, mais un peu plus loin devant lui semblait s'ouvrir une petite place, où il serait peut-être possible de trouver davantage de personnes à qui s'adresser. L'échoppe d'un marchand occupait son champ de vision, mais il y en avait sans doute d'autres alentour. Il y aurait certainement là des personnes à qui poser ses questions…

HRP : et comme nous avons décidé de co-meujeuhiser avec Echo, je lui laisse la prochaine réponse

[Armand]

Le plus urgent était sa blessure il se mit donc en quête d'un herboriste voir d'un apothicaire. Les primaires étaient certes loin d'être avant gardistes dans le domaine des soins mais il devrait bien trouver quelqu'un susceptible de l'aider.

[Echo]

Nulle trace d'herboriste ou d'apothicaire dans les environs et les pérégrinations d'Armand le poussèrent toujours plus loin dans les bas-fonds, arpentant des rues et ruelles qui se ressemblaient toutes.

Puis il perçut un bruit sur sa droite, comme un cri étouffé.

- Allez, laisse-toi faire, ce s'ra pas long...

C'était une voix d'homme, menaçante, et seul un sanglot lui répondit.

[Armand]

Armand jeta un bref coup d’œil sur sa droite, pour se rendre compte d'où provenait le bruit ? Qui parlait et surtout combien était-il ?

[Echo]

Sur sa droite s'étendait une étroite ruelle faiblement éclairée par la lumière blafarde de la lune. Tout au bout de cette ruelle se tenait une jeune femme aux boucles brunes, le corsage à moitié défait et un morceau d'étoffe dans sa bouche, l'étouffant presque. Elle était plaquée contre le mur par un homme de taille moyenne, visiblement seul ; ses bras n'étaient pas très musclés mais sa force était suffisante pour maîtriser cette petite demoiselle sans défense. Sans doute aurait-il eu beaucoup plus de mal à tenir tête à un autre homme.

Il n'était pas difficile de deviner ses intentions alors qu'il pressait sur ses cuisses afin de les écarter. La jeune femme sembla apercevoir la silhouette d'Armand se dessiner à l'autre bout de la ruelle et pendant un instant, son regard d'un bleu glacé capta le sien, implorant.

[Armand]

Armand s'avança vers la brute sans mot dire, visiblement dans le but de le prendre par surprise en le saisissant à la gorge.

[Echo]

L'effet de surprise était total. L'homme émit un son étranglé tandis qu'Armand le saisissait à la gorge, l'éloignant de la jeune femme qui s'était mise à pleurer, de peur autant que de soulagement. Rapidement, elle cracha l'étoffe sale qu'il lui avait fourré dans la bouche et, les jambes encore tremblantes, s'écarta des deux hommes.

- C'est... c'est on ! 'ai... ompris, m'en vais ! 'âche-moi j'te dis !

L'homme n'opposait pas de résistance, il devait savoir qu'il ne faisait pas le poids face à Armand et craignait certainement que ce dernier lui brise la nuque.

[Armand]

Armand lui susurra quelque mots à l'oreille, tel un prêtre psalmodiant un discours déjà cent fois répété.

"La peau des jeunes filles est comme celle des porcs; elle est douce et fragile. Et toi est-ce que tu veux sauvez ta peau ?"

Armand resserra un peu plus son étreinte,

[Echo]

L'homme se raidit alors qu'il sentait la prise d'Armand se resserrer. Il commença à hocher la tête frénétiquement et la sueur suintait de son visage apeuré. Il était étonnant qu'il n'ait pas encore mouillé son pantalon.

De l'autre côté, la jeune fille observait la scène de ses yeux embués de larmes, visiblement trop choquée pour s'enfuir.

[Armand]

L'homme comprenait, le bien se recelait parfois en des caches insoupçonné (la capacité d'analyse d'armand nous surprendra toujours).

"Pars hors d'ici dans ce cas, trouve toi une femme qui t'aimera et aime la tendrement. Fais lui des beaux enfants et nous pourrons partager le pain et le vin et non la lame et le sang."

Après quoi il relâcha son étreinte.

[Echo]

L'homme se mit à détaler comme s'il avait la mort aux trousses, sans demander son reste. La jeune fille n'avait pas bougé, elle restait là, à regarder Armand de ses grands yeux bleus, avec un mélange de fascination et... d'adoration. Sans un mot, elle s'approcha et se jeta contre lui, enlaçant son torse de ses bras.

- Vous... Vous m'avez sauvée ! Merci, merci, merci...

Ses longs cheveux bruns dégageaient un subtil parfum de fleurs et d'orange. Ses bras se resserrèrent autour de son sauveur comme si sa vie en dépendait et même si sa force était dérisoire en comparaison de celle d'Armand, elle semblait déterminée à ne plus le lâcher. Elle sanglotait.

- Ne me laissez pas, ne me laissez pas toute seule, je vous prie. Restez avec moi...

[Armand]

Armand la fit reculer un peu afin de mieux la regarder dans les yeux.

"Raconte moi, que s'est-il passé ?"

[Echo]

- C'est mon père, hoqueta t-elle, il est très malade alors je suis sortie pour... pour trouver quelqu'un qui pourrait l'aider. Je sais que les rues ne sont pas sûres la nuit mais... je devais prendre le risque !

Elle baissa les yeux.

- Et puis il y a eu cet homme, il m'a coincée dans cette ruelle et m'a dit qu'il me tuerait si je restais pas tranquille. Alors j'ai pas bougé. J'avais tellement peur !

Elle releva soudain la tête, plongea ses yeux dans ceux d'Armand et un sourire illumina son visage.

- Et vous êtes arrivé ! Je ne sais pas ce qu'il se serait passé si vous n'étiez pas intervenu mais je vous dois sûrement la vie. Vous êtes mon héros !

A nouveau, elle se jeta dans ses bras.

- Vous voulez bien m'aider ? Vous devez voir mon père, vous pourrez peut-être le guérir ? Dîtes moi oui, s'il vous plaît, supplia t-elle.

[Armand]

Enfin ! Enfin il y avait une once de vertu dans ce nid de perdition, enfin une âme pure et étincelante daignait se montrer à visage découvert.

"Mais avec plaisir mon jeune enfant, tu n'a plus rien à craindre désormais car la lumière du juste accompagne tes pas. Le monde n'est pas rempli que de créatures nauséabond qui souille tout ce qu'ils touchent, mène moi vers ton père et peut être sauront nous nous mêler dans une confiance réciproque..."

Il continua ainsi un moment mais hélas la suite a un caractère trop mièvre pour que cela puisse être entendu par des oreilles humaines. Toujours est-il qu'une fois son discours terminé il se laissa guider par la jeune fille vers je ne sais quel endroit sinistre de la vieille ville.

[Echo]

Bien qu'elle ne comprenne pas vraiment tout ce qu'il lui disait, l'admiration se lisait sur son visage alors qu'elle écoutait le discours d'Armand. Peut-être était-elle simplement hypnotisée par la façon dont il bougeait ses lèvres, ou peut-être admirait-elle encore l'éclat de ses dents blanches dans la nuit ?

Elle le guida à travers ruelles sombres et coupe-gorges avant de s'arrêter devant la porte en bois d'une masure à peine visible au milieu des autres. Lorsqu'elle poussa la porte, une odeur nauséabonde s'en dégagea. L'intérieur de la maison était très modeste et se composait principalement d'une seule pièce qui regroupait cuisine, salle à manger et chambre. Malgré l'odeur presque insupportable, elle semblait plutôt bien tenue et même un bouquet de fleurs ornait la grande table de la pièce.

La jeune femme s'approcha doucement d'un lit qui semblait occupé par un homme, mais lorsqu'Armand s'approcha davantage, il remarqua que le pauvre bougre était mort depuis quelques jours et qu'il était probablement à l'origine de cette odeur pestilentielle.

- C'est lui, dit-elle tout bas en écartant doucement une mèche sur le front du cadavre. Ça fait quelques jours qu'il est comme ça, il ne veut rien manger, rien boire. Il m'inquiète beaucoup.

Était-ce le déni qui empêchait cette pauvre fille de remarquer que son père était mort ? Probablement, car si l'odeur piquait les yeux et la gorge d'Armand, elle ne semblait pas en être incommodée.