[RP] Guerre des Plaines Brûlantes - armée mélandienne

[Elzen]

Bon ; vu le nombre de flèches qui arrivaient sur eux, continuer de tirer n'était de toute façon pas une excellente idée. Mieux valait, en effet, chercher un autre refuge… et ce serait difficile avec une prêtresse blessée et de mauvaise humeur restant en plan derrière lui – les animaux blessés étaient toujours les plus dangereux.

Le tieffelin interrompit donc ses tirs, et se pencha sur la prêtresse. Il espérait vivement qu'une fois la flèche retirée, elle pourrait se soigner elle-même : c'était loin d'être la situation idéale pour commencer à la recoudre. Et puis, c'était le genre d'opération qu'il préférait réserver à certaines personnes. On ne savait jamais quels pouvaient en être les effets secondaires.
Bref, il saisit la flèche et tira du mieux qu'il put, essayant de la retirer de la plaie.

[Mornagest]

La flèche n'était évidemment pas très solide, et même en s'y prenant sans rien y connaître en soins, Elzen put briser le bois et extraire les deux morceaux de flèche du bras de la prêtresse, qui grognait sous l'effet de la douleur. Elle saignait abondamment, mais cela s'arrêta rapidement lorsqu'elle utilisa un sortilège de soins pour se débarrasser de cette plaie gênante.

Asteamma ---> soins des blessures légères ---> Asteamma

"Merci", marmonna-t-elle, surprise de son aménité. "Fichons le camp d'ici. Il y a fort à parier qu'ils sont plus nombreux que prévu... cet imbécile d'éclaireur va m'entendre, quand on rentrera."

Cependant, pour s'en aller, il fallait encore trouver une autre cachette...

"Essaie de repérer un autre taillis, quelque chose."

[Elzen]

Vu la situation, Elzen commençait à hésiter à faire appel à son sortilège de chaos pur… son ultime recours habituel. Mais les choses n'étaient peut-être pas encore désespérées ; après tout, ils n'avaient fait que recevoir un peu plus de flèches que ce qui avait été initialement prévu.

Il était manifeste que le buisson actuel ne leur apporterait bientôt pas plus de protection que ce que rester à découvert offrirait… ce qui n'était cependant pas une raison pour se mettre totalement à découvert, bien sûr. Il fallait trouver un meilleur abris, tout simplement ; à titre personnel, et malgré le soutient apporté par la prêtresse, Elzen aurait même préféré un abris où il n'aurait pu tenir que seul. Mais il n'était pas spécialement en situation de faire le difficile.

Tentant de se remémorer la disposition des lieux, qu'il avait eu le temps de voir avant de plonger là où il se trouvait présentement, il porta son regard dans la direction où, lui semblait-il, il y avait eu le plus de taillis quand les flèches avaient commencé à pleuvoir. Il était prêt à bondir, pour se réfugier derrière le plus proche qui lui semblerait inoccupé. Ensuite, il se poserait la question de savoir s'il était opportun, ou non, de se déplacer de nouveau.

[Mornagest]

Elzen semblait avoir trouvé un abri, à peine quelques mètres plus loin. Avec un peu de chance, ils ne seraient pas vus au sein de celui-là, qui paraissait plus épais et grand que celui qu'ils occupaient en ce moment. Évidemment... c'était un risque à prendre...

"Vas-y d'abord, je te suis juste après", souffla Asteamma. Elzen s'élança, suivi pratiquement aussitôt par la prêtresse. Ils ne furent pas touchés lors de leur course rapide, mais ils entendirent les flèches siffler non loin d'eux... il s'en était fallu de peu.

Sautant pratiquement tête en avant dans le taillis, Elzen arriva au même moment qu'Asteamma, qui semblait plutôt douée pour les sprints courts. Un large taillis, plus dense, qui aurait permis d'abriter au moins deux personnes de plus sans soucis. Sauf que là où ils venaient de mettre les pieds, il n'y avait pas de sol ; seulement un grand trou béant et noir.

Ils chutèrent quelques secondes, puis atterrirent sur une surface dure, froide et humide. Heureusement, ils ne tombèrent pas l'un sur l'autre : la prêtresse aurait pu l'écraser sous son poids...

Sonnés, il leur fallut un bon moment avant de reprendre leurs esprits. Asteamma jurait tout bas, se massant la tête.

hrp : ton équipement t'a heureusement suivi

[Elzen]

Humpf.

« On voulait être à l'abris des flèches… au moins, on l'est. »

Il n'y avait rien d'enthousiaste dans la voix du tieffelin, au contraire. Sur tous les taillis accessibles, il avait peut-être choisi le seul à couvrir l'entrée d'une caverne. Alors qu'ils avaient une belle bataille pour s'occuper.

Se relevant tant bien que mal, Elzen rangea son arc – au moins, ses possessions l'avaient suivi, ce qui était déjà quelque chose de réconfortant – et se saisit de sa hache, au cas où. On ne savait jamais vraiment ce que ces endroits souterrains pouvaient abriter comme bestioles. Puis il regarda autour de lui. Ressortir par le trou par lequel ils étaient passé ne serait sans doute guère pratique, si c'était seulement envisageable, aussi fallait-il vérifier s'il y avait une autre issue.

[Mornagest]

L'ouverture se trouvait à quatre mètres environ au-dessus de leur tête. Difficile d'accès car les parois qui y menaient étaient inclinées dans le mauvais sens... à moins d'être doté de pattes d'araignée, ils ne pourraient remonter par là.

La caverne était petite, mais un orifice menait dans une autre salle bien plus grande dans les trois dimensions. Elle s'enfonçait dans les profondeurs de la terre. Ils marchaient sur du calcaire ; c'était très vraisemblablement l'ancien lit d'un ruisseau qui avait dévié sa course suite au passage du temps, et avait laissé derrière lui cette grotte humide.

"Prudence. On n'est peut-être pas seuls ici." Elle avait dégainé son épée et observait les alentours avec attention. "Bon sang. J'espère que ces crétins vont réussir à tuer ces manostiens... s'ils parviennent à s'échapper et à donner l'alerte, on est mûrs pour se prendre une troupe entière sur la gueule." Elle fit quelques pas en direction de la salle plus imposante. Celle-ci faisait au moins vingt mètres de long sur le double de large, et un point d'eau claire trônait en son centre. Pour l'atteindre, il fallait descendre une pente glissante mais relativement faible. De toute manière, ils n'avaient pas beaucoup de choix... Il y avait sans doute une issue plus loin dans cette salle.

Asteamma s'avança prudemment, manquant glisser à quelques reprises. Elle se tenait du bout des doigts sur la paroi, mais c'était davantage symbolique qu'utilitaire : si elle chutait, elle ne pouvait se raccrocher à rien. Cela étant, la chute n'aurait pas été très douloureuse ; juste gênante.

"Tu viens ?"

[Elzen]

« Il faut bien. »

Il semblait n'y avoir, de toute façon, qu'un seul moyen de quitter les lieux. Encore fallait-il espérer que la lumière pénétrant dans la grotte serait suffisante – le tieffelin ne se souvenait plus si son sac contenait, ou non, une torche, et les circonstances ne l'encourageaient guère à vérifier immédiatement. Ce ne serait de toute façon sans doute pas nécessaire : un sortilège pouvait très bien faire également l'affaire, et ils étaient tous deux capables d'en lancer.

Une main sur sa hache, l'autre prenant appui sur le mur, comme l'avait fait la prêtresse – c'était, sans doute, inutile ; mais le geste venait naturellement –, Elzen commença à descendre à son tour. Tous ses sens étaient aux aguets : avant de se préoccuper de l'état dans lequel ils retrouveraient le champ de bataille, il fallait en effet s'assurer de parvenir à ressortir, et les éventuelles mauvaises rencontres pouvaient s'avérer dangereuses.

Le sortilège lancé plus tôt par la prêtresse ferait-il encore effet ? Le tieffelin était intrigué de savoir ce que cela aurait comme effet s'il fallait se battre au corps à corps.

[Mornagest]

Ils firent le tour de la salle. Elle recelait plusieurs endroits où il valait mieux avancer prudemment pour éviter une mauvaise chute, et des stalactites qui arrivaient à hauteur de tête, et sur lesquelles on pouvait facilement se cogner. En revanche, nulle issue de ce côté. La grotte n'était pas très grande, et ils avaient à peu près tout exploré. Par où pourraient-ils sortir ?

"Faits comme des rats..." grogna Asteamma. "On ne va pas pouvoir remonter par là-haut comme ça. A moins que je ne te lance en l'air... hé hé" fit-elle, pince-sans-rire.

Elle s'assit près du plan d'eau, songeuse.

[Elzen]

Bon. Auraient-ils été dans une vieille ruine, un temple ancien enfouis sous le sable, qu'il y aurait peut-être eu des mécanismes cachés, de la magie oubliée, ou quoi que ce soit d'autre qui aurait été susceptible de leur permettre d'aller ailleurs. Mais, contrairement à d'autres, ils se trouvaient dans ce qui semblait être une grotte tout ce qu'il y a de plus naturelle et innocente.
Néanmoins, le tieffelin prit le temps d'inspecter les murs. Sa vision dans l'obscurité était meilleure que celle de la plupart des humains, et peut-être y verrait-il quelque chose qui aurait échappé à la prêtresse – par exemple, une partie du mur suffisamment fragile pour qu'il soit envisageable de s'y attaquer…

Si cet endroit avait servi de lit à une rivière souterraine, si de l'eau s'y trouvait encore, alors il y avait, très probablement, une issue, quelque part. Peut-être sous la surface de ce qui semblait une faible étendue liquide ?
Elzen ne disait rien, s'efforçant de laisser la prêtresse à ses réflexions. Mais il cherchait, lui aussi, avec ses sens autant qu'avec son esprit.

[Mornagest]

Apparemment, la grotte était entièrement naturelle. Nulle trace de vie, nul mécanisme. Uniquement de l'humidité suintant le long des parois glissantes en calcaire friable. S'ils voulaient creuser, ils en auraient pour un long moment... surtout sans les outils adéquats.

Elzen regarda la pièce d'eau. Elle faisait environ deux mètres de diamètre et était grossièrement circulaire. L'eau n'était pas stagnante : des ondes troublaient sa surface, et elle semblait claire et pure. En l'examinant de plus près, le tieffelin pourrait sans doute essayer d'y trouver une issue.

Pendant ce temps, la prêtresse marmonna quelques mots incompréhensibles puis se leva.

"Tu penses à ce que je pense ?" fit-elle.

[Elzen]

Question à laquelle il était toujours délicat de répondre, puisque précisément, s'il savait à quoi lui pensait, il n'avait pas accès à l'esprit de la prêtresse.

« Si ça implique de plonger là-dessus, peut-être… »

Depuis combien de temps n'avait-il pas fait un peu de natation ? Les occasions de s'attarder dans l'élément liquide s'étaient faites rares dans l'armée de Melandis. En fait, la dernière fois qu'il avait eu l'occasion de prendre un bain en bonne et due forme, ça avait été à la Mélandienne d'Argent. Et si la compagnie y avait été fort agréable, l'envie de faire trempette avait été quelque peu douchée par le fait que ladite compagnie sortait tout droit des égoûts, où elle avait semblait-il pataugé un certain temps.

Que devenait-elle, d'ailleurs ? Le tieffelin espérait que sa comparse s'était trouvée un patron, comme il le lui avait conseillé, et que par conséquent, elle était à l'abris tant des poursuivants que des mauvaises rencontres. Qu'elle mangeait à sa faim, qu'elle avait de quoi s'amuser, qu'elle avait auprès d'elle une agréable compagnie… hum. Peut-être pas trop agréable, si c'était possible.
Bref, il valait mieux cesser d'y penser dans l'immédiat.

Elzen s'approcha de l'eau, se pencha, et y plongea la main, pour juger de la température ; il y plongea également son regard, à la recherche d'un indice sur la direction dans laquelle elle s'écoulait. À moins que la prêtresse n'ait autre chose de prévu, il allait sans doute y pénétrer…

[Mornagest]

"C'est toi qui vois si tu veux essayer de trouver un passage. De toute façon, si c'est la seule issue, on se mouillera tous les deux, va."

Le tieffelin ne voyait pas bien à cause des ondes à la surface. Le fond de la pièce n'était pas très loin, mais il ne parvint pas à le toucher en plongeant seulement le bras. Peut-être pourraient-ils passer par là... il lui semblait voir une zone plus sombre, de l'autre côté. Une ouverture ? Il devrait rentrer dans l'eau, qui n'était pas spécialement chaude, tout de même, sans être glacée.

[Elzen]

De toute façon, si c'était la seule issue, il faudrait passer par là avec tout son équipement : inutile, donc, de chercher à se dévêtir. Nager avec un arc et une hache n'était guère agréable, mais c'était toujours mieux que de les laisser derrière soi. Cependant… si la hache pourrait éventuellement lui servir en cas de mauvaise rencontre, l'arc n'aurait aucune utilité sous l'eau ; et celle-ci pourrait peut-être l'endommager. Il devrait, de toute façon, remonter prévenir la prêtresse, s'il trouvait un passage, aussi, après lui avoir répondu d'un hochement de tête, se débarrassa-t-il de l'arme et du carquois qui l'accompagnait. Il y avait peu de chances qu'elle fasse le sale boulot, évidemment, alors il devrait s'en charger. Puis, aussi vaillemment que possible, il s'enfonça dans les flots et nagea en direction de ce qu'il imaginait être une possible sortie.

[Mornagest]

La tache sombre sous l'eau s'avéra bien être une issue. Tant bien que mal, Elzen l'emprunta, et espéra vivement que le boyau qui se dessinait maintenant devant lui ne serait pas trop long. Il nagea quelques instants sans rencontrer d'obstacles. En revanche, le boyau était tout sauf régulier, et il devait vraiment faire attention à ne pas se cogner la tête ou les membres un peu partout. Au début, l'exploration le faisait encore descendre davantage vers les profondeurs, mais rapidement, le boyau remonta vers le haut.

L'instant d'après, il faisait face à un amoncellement de détritus végétaux lourds et solides qui lui barraient la route. Il avait suffisamment de place pour faire demi-tour et retourner à la caverne, mais il devait faire vite : son souffle n'était pas éternel.

[Elzen]

Elzen s'empressa effectivement de faire demi-tour. Sa hache aurait peut-être pu réduire ces branchages et creuser un passage, mais, s'il s'y attelait ainsi, sans préparation, le souffle lui manquerait avant qu'il ne soit arrivé. Et puis, la prêtresse aurait peut-être un sortilège permettant de déblayer le passage sans effort, ce qui serait toujours bon à prendre.

Nageant aussi rapidement que la plus élémentaire des prudences face à ce boyau irrégulier le lui permettait, il s'efforça donc de regagner la surface. Et je suppose qu'il y parvient ; mais on annule ce qui suit si tu en décides autrement.

Parvenu à l'air libre, il commença par prendre quelques instants pour remplir ses poumons et reprendre son souffle, avant de s'approcher du bord et de s'y accrocher… sans sortir, cependant, car cela ne ferait sans doute que le frigorifier pour rien s'il replongeait rapidement.

« On devrait pouvoir sortir par là ; mais, pour le moment, le passage est obstrué. Des débris végétaux, on dirait ; à l'air libre, ce ne serait pas compliqué de se frayer un passage là-dedans, je pense ; mais sans air, cela risque d'être plus compliqué. »

Son regard était fixé sur la prêtresse, attendant de voir sa réaction…

[Mornagest]

Elle grimaça. La voie ne serait pas facilement dégageable sous l'eau, et cela prendrait du temps...

"Je peux toujours lancer des sortilèges pour respirer sous l'eau, mais il faut que je me repose, dans ce cas. Et de toute manière, ce ne sera pas plus mal : je commence à tomber à cours de sorts..."

Évidemment, il leur faudrait passer un certain temps ici, pour ce faire. Sans nourriture ni chauffage. Mais ils n'avaient sans doute pas d'autres solutions, sinon risquer de se noyer en restant trop longtemps sous l'eau, ou se blesser durant la manœuvre en voulant aller trop vite.

[Elzen]

Humpf. Cela simplifierait grandement les choses ; mais cela signifierait également rester coincé ici plus longtemps que prévu… enfin, s'il n'y avait pas d'autres moyens…

« J'espère qu'ils sauront se débrouiller sans nous, là dehors. »

Le tieffelin se hissa hors de l'eau et se secoua autant qu'il le put, pour chasser le plus d'eau possible de ses vêtements. Il lui faudrait essuyer sa hache, également, pour éviter la rouille. Et puis, il pourrait être intéressant qu'il prenne lui-même du repos, après tout.

Que pourrait-il faire de mieux ? Il n'y avait aucun sortilège de son registre habituel qui pourrait les tirer de ce mauvais pas… il pourrait peut-être invoquer une créature aquatique, mais qu'est-ce qu'un marsouin, ou un poulpe, pourraient faire pour aider ?

À moins que… bon. Il restait toujours une chose à tenter, on verrait bien.

« Je peux peut-être tenter quelque chose, mais je ne garantis aucunement le résultat : ça a une toute petite chance de nous faire sortir d'ici, et une très grosse de faire absolument n'importe quoi d'autre. »

Si la prêtresse ne semblait pas trop rétive à cette idée, il lancerait son sortilège chaotique…

[Mornagest]

"De toute façon, le combat doit être fini, maintenant, que ce soit dans un sens ou dans l'autre. Autant en profiter..." Elle n'en disait rien, mais sa froide colère était perceptible, en raison de la situation stupide qui était la leur. Coincés dans une caverne de calcaire... à quelques mètres seulement de la surface. Si ce n'était pas aussi lourd de conséquences possibles, elle en aurait ri. Mais...

Elzen continua à parler. Vaguement intéressée, Asteamma s'interrompit dans ses pensées pour écouter ce qu'il avait à lui dire.

"Une petite chance ? Qu'est-ce que tu envisages de faire ?"

[Elzen]

Il est vrai que la bataille avait dû s'achever, ou n'être pas loin de le faire. Qui avait gagné ? Et plus important, qu'avaient fait les vainqueurs ? Les manostiens, s'ils avaient gagné, avaient simplement dû regagner leur camp, sans pouvoir se rendre compte qu'il manquait deux victimes à leur tableau de chasse. Mais ce camp pouvait aussi bien être tout proche que très lointain. Les mélandiens, en revanche, n'auraient pas manqué de remarquer, sinon sa disparition à lui, au moins celle de la prêtresse. Seraient-ils restés pour la chercher ?

« Un sortilège de ma connaissance, qui provoque un effet totalement aléatoire. Si on a de la chance, ça peut peut-être ouvrir un passage vers l'extérieur, voire même nous y téléporter ; si on n'en a vraiment pas, ça peut faire monter le niveau de l'eau ou convoquer une bestiole pas très amicale. Pour ne citer que des effets possible qui auraient un effet sur notre situation. Le problème est qu'il est absolument impossible de prévoir les choses à l'avance, c'est pourquoi je préfère demander, avant de le lancer. Notre situation n'étant pas désespérée, on peut aussi s'en passer. »

Bien sûr, les effets étaient généralement proportionnels à la puissance magique du tieffelin : les chances étaient infimes, par exemple, que ça les envoie jusqu'à Manost – où que cette damnée ville puisse se trouver – ou que cela convoque une wyverne ou un tanar'ri. Mais, généralement, il se produisait tout de même quelque chose de notable, même si pas toujours en rapport avec la situation présente et les besoins qui y étaient liés…

[Mornagest]

"Humpf", fit-elle en guise de réponse. L'aspect aléatoire de la chose ne l'emballait guère. Les prêtres n'avaient pas coutume de s'en remettre à la chance... même les têtes brûlées comme elle.

"Ça m'a l'air risqué, ton affaire. Mieux vaut sans doute attendre tranquillement plutôt que de mourir noyés..." Elle n'avait aucun moyen de l'empêcher de tenter son coup, évidemment. Pour lui faire cependant comprendre qu'elle estimait plus sage de se reposer et lancer un sortilège adapté, elle ôta son surcot et son armure puis fit de son vêtement un oreiller sommaire. Elle s'allongea puis ferma les yeux. La méditation prendrait du temps, et elle n'aurait peut-être pas le sommeil facile au vu des circonstances.

[Elzen]

Grmblm. Évidemment ; ils étaient sans doute peu nombreux à trouver ce genre de choses amusantes. Le tieffelin était assez démanger d'essayer… mais mécontenter un prêtre était rarement une bonne idée, savait-il d'expérience. Il prit donc son mal en patience en s'asseyant contre le mur, aussi confortablement que les lieux le lui permettraient, non sans avoir fait son possible pour évacuer l'eau de ses vêtements. La situation n'était guère agréable, mais il faudrait faire avec… s'il feignait de dormir suffisamment longtemps, son corps finirait sans doute par se laisser prendre au jeu…

[Mornagest]

Le sommeil ne vint pas. Le froid commençait à lui mordre la peau, car ses vêtements humides mettaient un temps fou à sécher dans un endroit aussi frais et peu aéré. Sa peau prit un teint bleuté, et il serait sans doute obligé de bouger un peu pour éviter l'engourdissement complet.

De son côté, Asteamma ne dormait pas non plus. Ses yeux mi-clos étaient tournés vers le plafond de la grotte, tandis qu'elle murmurait pratiquement en permanence une litanie à l'adresse de son dieu, inconnu d'Elzen.

Au bout d'un temps qui parut interminable au tieffelin, la prêtresse se redressa.

"Allons-y. Je pourrai utiliser quelques fois un sortilège de respiration sous l'eau, mais on n'a pas intérêt à traîner..."

Elle s'assura qu'Elzen était en état de faire des efforts sans doute prolongés sous l'eau.

[Elzen]

L'inaction et le fait de ne pas trouver le sommeil lui avaient, sans doute, pesé autant que le froid. Plusieurs fois, il faillit lancer le sortilège, ne serait-ce que pour tromper l'ennui ; mais il parvint à s'en abstenir.

Sitôt que la prêtresse donna le signal du départ, il ne fut que trop heureux de sauter sur ses pieds et de se préparer à bouger davantage.

« De toute façon, le coin est sympa, mais je n'avais franchement pas envie de m'attarder. »

Il se prépara à retourner sous l'eau… emportant toutes ses affaires, cette fois, car il n'était pas vraiment question de faire demi-tour.

[Mornagest]

Asteamma voulait mettre toutes les chances de leur côté, aussi utilisa-t-elle deux sortilèges sur Elzen.

Asteamma ---> force du taureau ---> Elzen

Asteamma ---> respiration aquatique ---> Elzen

"Avec ça, tu devrais réussir à dégager le passage sans trop de soucis. Tu as largement le temps : tu pourras respirer sous l'eau pendant pratiquement une journée complète..."

Elle le regarda s'immerger dans la pièce d'eau fraîche, puis entreprit de rassembler les quelques affaires qu'elle avait avec elle pour se préparer à le suivre une fois le chemin libre. Elle s'enquit cependant : "Tu veux que je te suive directement ? Au cas où..."

[Elzen]

« Eh bien… le mieux serait sans doute qu'on gagne un peu de temps en y allant tous les deux, non ? »

Ce n'est pas que la perspective d'être accompagné, surtout par une prêtresse, l'enthousiasmait particulièrement, mais il n'avait guère envie de devoir rebrousser chemin, une fois l'œuvre accomplie, pour revenir la chercher. Et puis, il n'avait pas non plus entièrement confiance en la magie divine, et ne pas être seul serait également d'une certaine sécurité en cas de soucis.

Ramassant cette fois l'intégralité de son matériel, qu'il valait tout de même mieux ne pas abandonner derrière soi, le tieffelin retourna auprès de l'eau. Au moins, la sensation de froid ne serait pas la même s'il était entièrement immergé ; c'était l'air sur ses vêtements mouillés qui était le plus désagréable. Résolument, il entreprit donc de pénétrer de nouveau sous la surface pour retourner dans le passage.

[Mornagest]

Pouvoir respirer sous l'eau était déconcertant. On s'attendait à emplir ses poumons de liquide, mais tout se passait bien dès la première inspiration. Asteamma suivit Elzen de près, nageant en armure sans avoir besoin d'un sortilège augmentant sa force. Le poids de son équipement était diminué dans l'eau, et elle ne pourrait prêter main-forte au tieffelin pour dégager le passage, tant la place manquait.

Assez rapidement, ils arrivèrent au bouchon qu'Elzen avait trouvé quelques heures plus tôt. Plus loin, impossible de deviner ce qui pouvait se tapir dans une anfractuosité de roche calcaire. La pénombre était forte, et le boyau formait plusieurs coudes serrés qui empêchaient toute perspective.

[Elzen]

Bon. Restait à espérer que ce curieux sortilège durerait suffisamment longtemps. Elzen restait très méfiant par rapport à ce genre de choses, surtout quand elles venaient d'un prêtre. L'arc le gênait quelque peu dans ses mouvements, mais au moins, tant qu'il était sous l'eau, que ses affaires soient mouillées n'était pas dérangeant. Néanmoins, ce n'était pas une raison pour ne pas se dépêcher de retourner sur la terre ferme.
Dans les ténèbres environnantes, il fallait sans doute rester sur ses gardes ; mais le tieffelin était à peu près sûr que rien de menaçant ne surviendrait tant qu'il n'aurait pas ouvert un passage de taille suffisante, aussi s'y employa-t-il sans arrières-pensées particulières. D'abord démolir ce bouchon, ensuite penser à autre chose. L'autre sortilège qu'il avait reçu décuplait sa force, et sa hache était sans doute un instrument utile contre ces débris végétaux. Cela ne prendrait sans doute pas trop de temps, à condition de ne pas retenir ses coups…

[Mornagest]

Plus que la force nécessaire pour dégager le chemin, c'était l'exiguïté du boyau qui empêcha Elzen d'agir aussi rapidement qu'il l'eût souhaité. Cependant, le sortilège de respiration aquatique semblait durer un bon moment, et la prêtresse ne perdit pas patience ni ne s'affola durant le temps nécessaire pour finalement permettre le passage sans heurts.

La surface n'était pas très loin. Ils débouchèrent sans encombre dans une sorte d'étang d'où coulait un mince ruisseau se perdant dans les bois. Autour d'eux, le silence était opaque. Ou presque : quelques oiseaux et autres habitants du bois chuchotaient tranquillement, tandis qu'une brise légère bruissait dans les arbres. Nul bruit de combat ni conversation. Évidemment.

Asteamma émergea à côté d'Elzen, et tira les mêmes conclusions que lui : il ne devait plus y avoir grand-monde alentour.

"Prudence, quand même. Ils ne sont peut-être pas loin." Elle sortit de l'eau, dégouttant et pataugeant quelque peu maladroitement dans la vase près du bord. Elle tordit ses vêtements du mieux qu'elle pût, de même que ses cheveux. Il ne faisait pas froid à proprement parler, mais rester en vêtements trempés n'était pas particulièrement confortable.

[Elzen]

Respirer dans l'eau était une impression curieuse ; et revenir à l'air avait quelque chose de rassurant. Être mouillé des pieds à la tête n'était guère agréable ; mais au moins, il n'y avait plus de perspective de refaire trempette, et bouger lui donnerait tout loisir de sécher.

Les échos de la bataille, évidemment, s'étaient tus. Qui l'avait emporté ? Épineuse question, de laquelle dépendrait la prudence à avoir concernant leur retour au campement. En espérant que ledit campement n'ait pas été déménagé entre temps ; l'armée mélandienne, jusque là, avait clairement montré en être capable – cela faisait au moins une chose qui était dans ses cordes.

Après avoir de son mieux retiré de ses affaires le gros de l'eau, et surtout de la boue, qui les couvraient depuis sa sortie de la grotte – sa hache et son arc lui seraient certainement utiles prochainement ; et les laisser ainsi s'abimer n'était guère une bonne idée – Elzen tenta de situer l'endroit où ils se trouvaient. D'après le chemin parcouru sous terre, il lui serait sans doute possible de regagner – prudemment – l'endroit où s'était déroulé le combat. De là, retrouver le chemin menant au campement serait sans doute aisé ; mais ils pourraient, avant celà, étudier les traces laissées pour se faire une idée de ce qu'ils avaient manqué.

[Louve]

Peut-être avait-il été moins précis sur son trajet de retour qu'il ne l'aurait cru. Ou peut-être passèrent-ils à coté du camp sans le voir. Ils débouchèrent dans une clairière qu'ils n'avaient jamais explorée antérieurement. Elle tranchait des autres par sa topographie : il y avait en son centre une fosse de deux mètres de profondeur sur un de diamètre.

A ses cotés, quelques cadavres encore saignants dont le barde et la prêtresse ne purent déterminer l'origine. Mélandiens ou manostiens, difficile de le savoir. Et du trou sortit une petite voix plaintive.

"Aidez-moi !"