[Quête] Un vieux temple et beaucoup de sable

[Galathée]

Mais Gérold lui tendit une pomme rouge et ronde, avec une courbette.
" Je peux manger en selle, mauvaise langue."
Les chevaux que les brigands s'étaient harnachés regardèrent les deux jeunes gens s'approcher avec la curiosité blasée d'animaux qui en ont déjà vu beaucoup d'autres. Bien qu'il fasse terriblement chaud, ils ne rechignèrent pas lorsque les Mélandiens les enfourchèrent.
" Mais je ne t'ai peut-être pas assez remerciée, Claris, reprit Gérold tandis qu'ils guidaient leurs montures vers la limite des arbres. Alors je te remercie encore. Je sais que ta famille est plus puissante et plus illustre que la mienne, que vous avez une multitude d'alliés et que tu es bien entourée. Néanmoins, si jamais, un jour, tu avais besoin de mon aide, ou de mon avis, ou de ma présence, pour une raison ou une autre, sache que tu peux venir me trouver... Non, ce ne serait sans doute pas digne... Tu peux me faire mander. Je viendrai. Je pense que tu es une... personne dangereuse. Mais je sais ce que je te dois."

[Claris de Corvimande]

« Oh, quel joli cadeau. On sent l'inspiration d'Osiris. »

Claris prit la pomme en gratifiant son camarade d'un rire moqueur, puis, sitôt en selle, s'efforça de guider sa monture – et celle de Gérold, par la même occasion – dans la direction qui lui semblait être celle de la tour.

La suite de la tirade fut… surprenante. Les de Vainevie n'étaient pas particulièrement plus mal placés que les de Corvimande dans la haute société mélandienne, et surtout, ils étaient affiliés aux Boissuaires, qui étaient l'une des familles les plus puissantes, et n'avaient donc pas à rougir de leur propres alliés. L'enfant de Reuel supposa qu'il s'agissait d'une sorte de flatterie… qui fonctionna, d'ailleurs. Sa réponse fut accompagnée d'un grand sourire.

« D'accord… si j'ai besoin d'un homme de main pour explorer une vieille ruine pleine de serpent, je saurais à qui m'adresser. »

Un autre rire plus tard, son ton redevint plus sérieux.

« Je n'aurais pas avancé tellement loin sans ton aide… je pense te devoir quelque chose, moi aussi. Alors, de ton côté, si tu as besoin d'une personne dangereuse… je devrais pouvoir faire quelque chose. »

Quelque chose de totalement stupide qui mettra ses compagnons en danger, sans doute.

[Galathée]

" Je tâcherai de m'en souvenir." fit-il cependant, avec un sourire.
Ils entreprirent le trajet qui les séparait de la tour, Claris en tête, Gérold sur ses traces. Les chevaux soufflaient sous le soleil écrasant et la fraîcheur de l'ombre fut oubliée en quelques toises. Les flancs se couvrirent d'écume, les fronts de sueur, et le sable dégringolait sous le pas mal adapté des animaux. Ils suivirent d'abord la crête d'une colline, puis se réfugièrent dans le creux de la suivante, leurs montures passèrent au pas, soufflèrent, naseaux au sol, tandis que la tour se rapprochait peu à peu.
" Qu'est-ce que c'est que ce vieux bazar..." dit le nécromancien.
Il y eut alors un cri aigu, assourdissant, venant des hauteurs. Levant les yeux, Claris ne vit absolument rien mais dut rapidement les baisser, car le soleil était aveuglant.

[Claris de Corvimande]

« La tour ? C'est notre destination. »

Ce cri… Il aurait sans doute été trop demander que la créature soit encore éloignée de son nid. Claris eut un sursaut de dégoût en repensant à celui-ci ; et dégaina son arme à tout hasard.

« Gaffe, on dirait qu'il y a une bestiole dans le coin qui a faim… »

Le combat monté était très loin d'être sa spécialité, et face à une créature volante qui pouvait surgir de n'importe quelle direction, ce serait sans doute très mal engagé. Leur meilleur espoir était de parvenir à la porte le plus vite possible…

[Galathée]

Ils pressèrent donc les chevaux qui, ayant également entendu le cri de la bête, ne se firent pas prier pour accélérer la cadence. Claris et Gérold gardèrent cependant les yeux vers le firmament, espérant repérer l'oiseau qui semblait se servir du soleil pour se dissimuler aux regards.
Puis il fondit.
La Mélandienne eut juste le temps d'apercevoir une masse de plumes grises et noires filant vers elle et ne put lui opposer qu'une lame maladroite. Des serres gigantesques se refermèrent sur la croupe rebondie de son cheval, lui arrachant un hennissement de douleur avant de le soulever du sol. La jeune femme glissa dans le sable tandis que sa monture était emportée par un vautour colossal, le cou nu marbré de sang séché, dégageant une odeur épouvantable. Gérold n'eut pas davantage de chance : même si l'animal semblait satisfait de sa prise et s'éloignait cahin-caha, alourdi par le poids de sa proie, le cheval rescapé entra dans une telle panique qu'il cabra, rua, vida son cavalier et fila dans le désert sans demander son reste.
Pour l'heure, le vautour semblait ne plus s'intéresser aux humains et ne pas remonter vers la tour : il n'aurait pu en franchir l'ouverture avec son fardeau gigotant.

[Claris de Corvimande]

Belle bête… sale, puante, monstrueuse, mais qui semblait être une machine à tuer assez impressionnante.

Claris se releva tant bien que mal, sa fierté plus atteinte que son corps – le sable, heureusement, amortissait bien les chocs. Inutile de s'attaquer à la créature, sans doute, qui serait déjà bien occupée pour son repas. Dans ces circonstances, la seule chose qui leur restait à faire était de finir le chemin à pied…

[Galathée]

Ils se remirent en marche, accablés par le soleil, trébuchant dans le sable glissant qui se dérobait parfois sous leurs pas. Au début, Gérold eut l'air de trouver ça plutôt drôle, mais il finit par insulter le désert à l'aide de jurons imagés. Lorsqu'ils parvinrent au pied de la tour, le volatile monstrueux s'était posé loin sur leur gauche et dépeçait tranquillement sa victime. Les deux jeunes gens étaient couverts de sueur et éreintés, mais la porte se tenait toute proche, promesse de victoire... ou de déception.
Le nécromancien se garda bien de poser la main sur la poignée et laissa cet honneur à Claris, tout en l'observant, curieux. Il s'attendait peut-être à une formule magique ou l'utilisation d'une clé enchantée... Il n'en fut rien. Et quand la Mélandienne ouvrit la porte... elle découvrit l'entrée de l'Antre du Façonneur, exactement comme elle l'avait espéré...

( Félicitations ! J'espère que tu t'es bien amusé et que cette petite quête t'aura permis de prendre Claris en main Tu gagnes évidemment un niveau, et pour le reste, tu t'arranges avec le Façonneur ! Gérold reste dans ton ombre, je le jouerai au besoin pendant votre incursion dans cette poche mystérieuse d'entre les plans...).

[Claris de Corvimande]

La nervosité se fit un instant sentir au moment d'ouvrir la porte. Cela fonctionnerait-il, cette fois ? Devoir faire demi-tour et retourner au temple à pieds serait… mais sa crainte se dissipa en voyant l'Antre du Façonneur apparaître. L'aventure touchait à son terme. Il était temps de rentrer à Melandis.

Adressant à Gérold un sourire victorieux, Claris franchit la porte.

Merci
J'espère que Claris n'a pas été trop insupportable
En tout cas, cette quête était assez chouette, et oui, je cerne un peu mieux le personnage
On remettra ça