Le Cimetière

[Walar]

Il existe des endroits où le mal et la noirceur règnent en maîtres absolus... Voici l'un d'eux...

Le sombre cimetière de Melandis est situé quasiment en pleine ville, mais peu osent y pénétrer. Il y règne de sinistres présences maléfiques et c'est un des lieux les plus dangereux de la cité... Les diverses tombes sont parfois anormalement vides, pour de bien ténébreuses raisons. Le cimetière en lui-même est gigantesque, immense, et la brume caractéristique de la zone est omniprésente, flottant machiavéliquement entre les tombes, cachant les atrocités perpétrées, ne laissant que les cris de douleurs et d'agonie dans un monde brumeux et orageux... Le cimetière semble être dans une nuit perpétuelle...

Les tombes sont quasiment toutes faites en pierre, mais il y a quelques exceptions, les terribles croix en bois solitaire n'augurent rien de bon... Le lieu est seulement gardé par les morts eux-mêmes, cela dissuade nombre de pillards. Mais, certains bravent les avertissements, leurs corps éventrés, mutilés, décapités et même parfois carbonisés sont là pour témoigner de la violence de certaines rencontres. Les morts et autres abominations vivant dans les parages ne font pas de cadeaux.

La terre semble vivante, elle semble bouger, prête à engloutir dans un bruit démoniaque le malheureux voyageur s'y aventurant... Ce n'est plus qu'une question de temps... Le bruit se rapproche, traquant le visiteur, il fuit, court, se perd dans la myriade nécromantique des tombeaux... Le bruit devient plus distinct... Il est tout proche, mais dans la brume il ne voit rien... Il est seul... Et sous la faible lueur cadavérique de la lune, il mourra... Le son s'éteint, son cadavre retourne à la terre, pour ressortir... Et à son tour chasser...

Un majestueux temple à la gloire de Kelemvor se situe en périphérie du cimetière, un prêtre y officie jour et nuit... C'est le seul endroit sécurisant parmi le labyrinthe perpétuel des pierres tombales... De terribles spectacles n'attendent que la visite des innocents.

Si un aventurier courageux s'avançait vers le centre du cimetière, luttant face à l'odeur opprimante des abominables charniers de corps en décomposition, il trouverait tout d'abord que certaines tombes, celles des nobles pour la plupart, sont en fait de petits mausolées. D'étranges tâches rougeâtres ornent leurs parois fréquemment, symboles de puissants glyphes diaboliques et destructeurs. Selon certaines légendes, il paraitrait que certains glyphes de pouvoir permettrait d'envoûter la victime pour lui absorber son âme, nourrissant les démons... La victime deviendrait un squelette décharné errant sans but... Tout ces petits édifices doivent certainement recéler de noirs trésors antiques.

Un bruit, signe fatidique d'une mort certaine... Continuant sa route rapidement, il apercevrait de nombreux petits édifices, semblant totalement abandonnés à la vue des gigantesques toiles d'araignées les couvrant. Les évitant soigneusement pour ne point rencontrer les créatures ayant tissés de pareilles monstruosités, il se retrouverait au centre de l'endroit. Le sentiment d'ignominie et de profond mal y atteint des degrés innommables... Il n'est pas rare de voir d'anciens hommes, mort depuis des générations, déambuler sans but parmi les tombes, des zombies... Ne vous en approchez pas, la chair des créatures à sang chaud est leur met favori. Et malgré leur apparence décharnée, nombre de fous se sont fait arracher des membres.

Mais, la principale caractéristique du centre de cette place est sans conteste l'étrange bâtiment s'y situant... L'étrange bâtiment qui abrite l'entrée des Antiques Cryptes...

***

Il n'existe à proprement parler pas de plan précis du cimetière, son état est trop instable et chaotique... Seul les mystérieux fossoyeurs s'y retrouvent avec une aisance déconcertante... Malheureusement, il est parfois difficile de faire confiance à des êtres dotés d'une pareille perfidie. Néanmoins, celui qui parvient à obtenir leur confiance - ou à les soudoyer - pourrait avoir la chance d'accéder à un document fort intéressant : le Journal du Cimetière.

[Walar]

Journal du cimetière

(ce journal est tenu par divers fossoyeurs depuis la création du cimetière, malheureusement, certaines parties sont devenues illisibles avec le temps. Mais le document reste un énorme volume fourmillant d'informations)


(Il s'agit de la première partie lisible)...et le dédalle funèbre s'agrandit rapidement, pour notre plus grand bohneur... Ah, si Voldgerath(*) savait cela, il trépiderait de joie dans son caveau ! Heureusement que... (la fin de la page a été arrachée)
(*: D'après diverses recherches effectuées, nous avons réussi à trouver dans le grand livre d'Arkherias écrit par la confrérie de la Tour Noire plusieurs passages concernant ce fameux Voldgerath. Il aurait creusé la première tombe du cimetière, l'inaugurant par la même occasion, il serait mort étranglé par un lacédon majeur selon la légende. Son cadavre fût enterré on ne sait oû et encore aujourd'hui les fossoyeurs le cherchent, ne sâchant même pas s'il réside dans le cimetière où dans les cryptes... Leur seul moyen de le reconnaître serait un énorme trou dans son crâne, marque d'une ancienne trépanation ainsi qu'un riche pendentif en or, littéralement fixé dans son lobe frontal... Les fossoyeurs feraient n'importe quoi pour le possèder).


...Le nouveau mausolée que les esclaves ont mis tant de temps à bâtir est une véritable petite merveille, et nos meilleurs artistes peintres n'ont jamais aussi bien réussit les magnifiques fresques recouvrant la coupole du petit temple funéraire... Ah décidément, ce nouvel objet, sorte de corde rigide est une petite révolution... Comment l'appelle-t-on déjà ? Ah oui, le fouêt... Que Talos veille sur le Seigneur marchand Thalis De Waertrand pour avoir importé une telle merveille. Revenons-en à notre petite fabulosité architecturale, les magnifiques ficelles de crânes en obsidienne s'enroulant autour des colonnes sont du meilleur goût... Et le caveau, situé directement sous le mausolée également. Pour soulever la lourde trappe, il a fallu plus d'une dizaine d'esclaves... Et Greador n'aurait pas dû s'amuser à en pousser un dans la fosse, le prix des esclaves a augmenté à force... Enfin, l'heureux prisonnier tiendra compagnie à Thalis de Waertrand... D'ailleurs quel dommage qu'il soit mort si vite, foudroyé. Enfin, Talos devait être pressé de l'accueillir ! Mais je m'éloigne de l'objet de mon écrit, les sculpteurs ont finement ciselé la pierre des gargouilles, de façon à insérer de fins filaments argentés... Cet aspect reste néanmoins terrifiant et mystérieux... Je... (l'écriture arrondie du fossoyeur s'arrête là)


(Plus loin, une autre reprend, beaucoup plus crochue et intimidante)

Ah, ce Greagoriansan était un véritable idiot, doté d'une telle incompétence... Il a fallut le tuer à coup de pelle, "triste" histoire... Son cadavre enrichira la grandissante collection du Grand Ossuaire(*). Nous rencontrons actuellement de plus en plus de problèmes avec les goules, deux de nos collègues ont été retrouvés hier, en mauvais état. Pour retrouver les corps, il a fallut littéralement suivre la piste de leurs intestins... Quelle bande d'idiots, quand comprendront-ils que l'on ne s'aventure pas dans les mausolées de la famille Whetman lorsque l'on est des nabots inexpérimentés ! La mort reste un châtiment trop doux pour de pareilles ignares... J'ai malheureusement battu à mort un de mes esclaves aujourd'hui, cet idiot s'était permit de toucher à un cercueil lustré et poli... Fadek m'a averti, il faut que j'arrête cette surconsammation d'esclaves, depuis l'enterrement de la familles bourgeoise qui a péri dans un mystérieux incendie dernièrement, j'ai "perdu" cent septante-quatre prisonniers... Et ils se plaignent de ça... Dans quel monde vit-on ? (quelques étranges symboles sont littéralement gravés dans le papier, l'écriture ne reprend qu'une dizaine de centimètres plus bas)

(* : Cette gigantesque place souterraine reste relativement ignorée dans les divers écrits, le seul en date parlant de ce sujet à être répertorié est celui d'un l'ancien esclave ayant réussit à s'échapper des cryptes, voici quelques passages de son écrit. Malheureusement, certains sont incohérents dûs certainement à une folie causée par un enfermement prolongé dans d'obscures grottes :
Ces salopards ont tué Haydrant devant moi, je donnerai n'importe quoi pour le venger... Mais je dois survivre, faire connaître ce lieu afin de le faire détruire, pulvériser, anhiller, et il faut que je me dépêche, les gémissements des nombreux braves emprisonnés à mes côtés me glacent le coeur d'effroi...
Hahaha, je viens de réussir à tuer mon géôlier, il n'aurait jamais dû me donner cette pioche ! Maintenant reste à savoir comment je vais m'orienter dans ce gigantesque charnier... Tout va de mieux en mieux, nous sommes maintenant une petite troupe d'esclaves rebelles à chercher la sortie, je voue un profond respect pour mes compagnons, cette présence humaine me fait le plus grand bien... ... ...........Je suis sûr que nous sômmes sur la bonne voie !.... ... .... Je suis à nouveau seul, c'est terrible. Aucun de nous n'a vu le vampire se glisser dans notre dos. Sa présence ne fût décelée qu'à cause du bruit de la nuque de Beardath en train de se briser. A peine nous étions nous retournés qu'un nouveau prisonnier tombait sur le sol dans une mare de sang... Alors, mon instinct de survie a pris le dessus et j'ai fuit, jamais je me le pardonnerai. Mais, il faut que je trouve la sortie, je deviens fou ici... Fou ! Fou ! FOu ! ... Que ces chiens galeux pourrissent dans les abysses à jamais ! Je veux partir, le jeu est fini ! ... Le sentiment d'enfermement commence à avoir raison de mon état mental et psychique, il va falloir que je trouve rapidement une solution si je veux rester sain d'esprit... Je ne peux plus, j'ai l'impression que ma tête va exploser, à l'aide, pitiez !... Survivre, nourriture, mais le lapin ne veut plus venir, le noir fait peur à moi... Sortir, sortir, sortir, sortir, sortir (le mot sortir est répété sur une dizaine de pages) Sortir ! Udak? ! Incroyable ! Vivant ! Ramerrr'jgh?! Elle est là ! L'attend moi ! Elle est là ! Guider-moi ! Udak? !!! Incroyable ! Dremor sauvé ! Elle est là ! Bredor sauf ! L'attend moi ! Ange ! Nananana ! Clou délivré ! (l'auteur s'extasie durant plusieurs dizaines de pages, il aurait réussi à sortir du Grand Ossuaire. Nul ne sait comment et il emporta son secret dans la tombe)


L'aménagement continue... La pierre basculante de la tombe du banquier Edward Reichelp menant aux cryptes est enfin prête, cela nous facilitera l'accès...

[Taliesin]

[Quête : De flamme et d'os]

Leur trajet depuis les abords du Luménien Noyé s'était déroulé sans anicroche et, comme l'avait annoncé Clémentine, il restait moins d'une heure avant le coucher du soleil lorsqu'ils parvinrent près du cimetière. Au-delà de son mur d'enceinte, que perçaient des grilles encore ouvertes, la nécropole s'étendait, immense, sinistre. Les ombres projetées par les tombes, les chapelles mortuaires et les mausolées de toutes tailles et de tous types paraissant s'allonger à vue d’œil.
-Bienvenue au cimetière de Melandis ! lança la jeune femme d'un ton dégagé.
Seul Silmandel, qui commençait à bien la connaître, nota que sa voix tremblait très légèrement, signe que revenir en ces lieux n'était pas sans lui causer un certain trouble.

[Asmodeus]

Troublé, Asmodeus ne l’était certainement pas ou alors pas pour les mêmes raisons. Savoir qu’il n’aurait pas plus d’une heure dans le meilleur des cas l’avait incité à presser le pas mais le plus étonnant était qu’il se sentait à peine essoufflé. C’était comme si le fait de suivre les injonctions qui le poussaient ici avait facilité sa marche, l’avait porté en quelque sorte. Et maintenant qu’il se trouvait devant la nécropole tant désirée, il avait bien de la peine à masquer sa satisfaction qui se manifestaient par un regard un peu plus brillant qu’à l’accoutumée et même l’ombre d’un sourire.

- Il ne fait pas perdre plus de temps. Asmodeus se demande quels sombres secrets abritent ces demeures des morts. Peut-être plus que l’on pourrait en exhumer en une seule misérable vie, c’est bien probable.

[Manfred]

Quête : de flamme et d’os

Marcher détendit un peu l’atmosphère dans le quatuor... enfin Silmandel en eu l’impression. Pour sa part, la perspective de l’aventure dans laquelle ils se lançaient lui fit un peu oublier les derniers événements. La providence leur avait fait trouver un allié de circonstance de plus, cet Eldurvellir... un sacré caractère de plus avec lequel composer tant bien que mal. Mais bon, le mage pouvait sans doute être utile. Qu’il fasse ses preuves et déjà l’elfe le verrait sous un autre œil. En attendant, voilà le groupe arrivé à destination.

« Ok, c’est immense... plus encore que ce que j’imaginais. »

L’ensorceleur perdit un instant son regard au milieu des innombrables tombes et mausolées. Puis, il reprit :

« Faisons mine de rendre visite à un ami mort depuis peu. Comme ça, au cas où... »

[Eldurvellir]

Eldurvellir sentit une vague d'excitation parcourir son échine. Les cryptes ! Béroalde lui en avait longuement parlé, lorsqu'il lui avait demandé quelles sectes sévissaient à Melandis.

ll aimait les cimetières, leur ambiance lourde et silencieuse. Les gens qu'on y trouvait, qui rendaient hommage à leurs défunts, le mage ne les pensait pas tristes, mais plutôt entrant dans un état qui transcendait à la fois la vie et la mort.

Il aurait aimé partager son sentiment, mais se retint. Et s'en tint à son idée de parler plutôt à Clémentine.

- Damoiselle Clémentine, je vous en prie, soyez sur vos gardes mais ne craignez rien. Nous sommes quatre ! quatre à être aux aguets, quatre à percevoir toute chose étrange éventuelle, quatre enfin pour nous défendre en cas d'attaque. Est-ce ici le lieu où vous avez été capturée par la secte ?

[Taliesin]

[Quête : De flamme et d'os]

-Non, messire. Ils nous... Ils m'ont capturée chez moi, alors que je dormais. Puis assommée, si bien que je n'ai aucune idée du chemin qu'ils ont emprunté pour me ramener jusque dans leur antre. En revanche, je sais très bien par où j'en suis sortie...
Elle se tourna ensuite vers Asmodeus et Silmandel.
-Oui, l'endroit est gigantesque et recèle une foule de secrets. Mais vous ne voyez là que sa partie émergée : sous terre, c'est encore plus grand. Et il n'y a pas qu'un seul niveau, évidemment... Enfin, pour l'heure, nous allons nous contenter d'un repérage en surface. Suivez-moi : l'entrée que je connais se trouve à l'intérieur d'un vieux monument en ruines, dans l'une des plus anciennes parties du cimetière.
A nouveau, elle prit la tête du groupe, pénétrant dans la nécropole et se dirigeant sans hésiter parmi le labyrinthe d'allées. Sans hésiter, certes, mais avec une vigilance manifeste. Il faut dire que même quelqu'un ne connaissant pas la terrible réputation de ces lieux se serait méfié, tant l'ambiance y était lourde, tant on croyait, à chaque instant, percevoir des bruits qu'on n'aurait normalement pas dû entendre, en des parages censés n'abriter que des morts inanimés...

[Asmodeus]

Si l’ambiance était suffocante pour tout être normalement constitué, Asmodeus se sentait étonnamment à sa place dans ces allées labyrinthiques. Et pourtant il ne pouvait pas vraiment se satisfaire de cette vague exploration de surface, la curiosité et un appel plus primal, plus intime, lui enjoignant de s’enfoncer dans les cryptes, à la découverte d’un monde de silence trompeur, de mort qui n’était qu’une renaissance, d’un monde bien loin de celui si chaotique et si vain des vivants. Et pourtant si proche… Il suivait Clémentine avec l’intuition que chaque pas le rapprochait de sa destination, de son destin. Avec entrain et une pointe d’impatience.

- Est-ce encore loin ? Le soleil décline déjà, bien trop vite. Que de temps perdu !

Le reproche à l’adresse d’Eldurvellir mais aussi de Clémentine et de Silmandel était manifeste mais l’élu divin avait prononcé ces paroles comme on énonce un simple constat et ne semblait déjà même plus s’en soucier, comme absorbé dans ses propres pensées.

[Eldurvellir]

- Et le temps perdu...
Ne se rattrape plus, chantonna Eldurvellir.

Il s'arrêta brusquement, conscient qu'il n'en faudrait peut-être pas beaucoup pour faire naître un agacement parmi ses compagnons, alors qu'une grande attention aux environs était indispensable.

Qu'allait-on trouver, dans ce cimetière ? Probablement des choses terribles. Clémentine était certes une personne sensible, mais il ne pensait pas qu'elle ait peur de tout et de rien. C'était plutôt courageux, à l'approche de la nuit, d'accepter de les guider ici.

- Messire Silmandel, je me permets une suggestion... Il vaudrait mieux ne pas laisser damoiselle Clémentine seule devant nous. Si vous vous mettiez sur son côté, en cas d'attaque inopinée, vous sauriez la défendre sur le champ. Si elle reste seule devant, je n'ai qu'une petite dague - arme de jet certes - mais je peux rater l'ennemi. Et le temps, même très bref, que vous montiez à son côté pour la protéger peut suffire pour qu'elle reçoive un mauvais coup.

[Manfred]

Quête : de flamme et d’os

Un aventurier digne de ce nom aimait généralement ce que détestait le paisible citoyen. Les grottes obscures, les sinistres souterrains, les châteaux en ruines, les terres sauvages, les donjons tortueux, les forêts maudites... les cimetières oppressants. L’ambiance de ce dernier était des plus réussies. Silmandel, malgré son excitation, eut un soupçon d’appréhension. Ce lieu pouvait en être fier car rares étaient ceux qui pouvaient se venter d’un tel effet sur Songevent. Il y avait sans doute des morts-vivants là-dessous. Squelettes, zombies, voir bien pire... Et puis une secte démoniste aussi... Que de joyeuseté ! Sur ce coup là, mieux valait ne pas se louper.

« Et bien, Asmodeus, je peine à vous reconnaitre. Cet empressement ne vous ressemble pas, ou alors je me suis fait sur vous une opinion trop hâtive. »

Ce n’était pas une critique, à peine une moquerie, la remarque était surtout amusée. La suggestion d’Eldurvellir laissa l’elfe un instant pensif. Ce quatuor était très déséquilibré et pour preuve, c’était à lui, le svelte ensorceleur, qu’on demandait d’aller en première ligne. Avec sa rapière, il pouvait tenir en respect un mage prit au dépourvu, mais face à plus coriace, c’était une autre histoire. L’élu divin était un homme des plus fragiles et Eldurvellir, visiblement, n’était même pas de taille à pouvoir rivaliser avec Silmandel, arme au poing. En fait, et ce serait très drôle, c’était peut-être la fille la plus solide de tous. Après tout, que savait-on de ses talents ? Peu, si ce n’était qu’elle semblait très bien se débrouiller et être discrète. Mais Silmandel l’imaginait mal être une guerrière, comme l’était par exemple son ancien compagnon nain. Bien sûr, il pouvait se tromper.

Et voilà Songevent prit d’un rire qui, heureusement, resta discret. Dans sa tête, il voyait Clémentine le mettre KO, lui et les deux autres. La scène, totalement exagérée, poussait à l’hilarité. Or le moment était mal choisi, il fallait se calmer, ce que fit l’aventurier. Au moins le groupe n’allait pas être à court de sortilèges. Silmandel s’avança effectivement, mais d’avantage pour questionner la fille. Il parla bas, presque en chuchotant. Ce n’était pas pour cacher quoi que ce soit à ses compagnons. Néanmoins, ici, des oreilles indiscrètes pouvaient trainer. Autant éviter de hurler.

« Au fait, savez-vous vous battre ? Il est utile qu’on le sache avant que nous soyons forcés de livrer bataille. Puis, à Eldurvellir : Vous êtes mage, d’après vos dire. C’est quoi votre domaine ? Vous pouvez servir à quoi ? »

[Taliesin]

[Quête : De flamme est d'os]

-Disons que je sais me défendre en cas de besoin, répondit Clémentine, à mi-voix. C'est indispensable, à Melandis. A moins bien sûr de grandir dans un palais et d'être protégé par une cohorte de gardes du corps.
L'instant suivant, elle s'immobilisait et tendait la main, désignant un monument à colonnades qui, malgré sa décrépitude et sa taille modeste, conservait une allure des plus orgueilleuse.
-L'entrée se trouve là-dedans. Il faut descendre un escalier menant dans une chapelle souterraine, puis actionner un levier dissimulée dans une alcôve. Cela fait pivoter un sarcophage et apparaître une ouverture dans le sol. Ensuite, il y a un autre escalier... et ce sont les cryptes.
Ils pouvaient envisager de jeter un coup d’œil à l'intérieur, mais il leur faudrait être prompts : le soleil avait presque atteint l'horizon.

[Asmodeus]

Clémentine avait raison comme Asmodeus avait largement pu en juger après seulement quelques jours passés en ville : ici, ceux qui ne savaient pas se défendre finissait dans les lieux tels que celui-ci pour les plus chanceux et bien pire encore pour les autre, sans doute innombrables qui n’avaient même pas le réconfort d’une sépulture décente. Il était toutefois superfétatoire de s’intéresser à ce genre de réflexions aussi l’élu divin intervint en premier :

- Nonobstant l’heure tardive, souhaitez-vous que plusieurs groupes soient formés pour moins attirer l’attention ? Asmodeus suggère toutefois de nous rapprocher rapidement du tombeau et d’y aviser si d’autres groupes semblent s’y intéresser.

[Eldurvellir]

- Damoiselle Clémentine, est-il souhaitable, est-il nécessaire d'entrer dans ces cryptes ce soir ?

Eldurvellir eut un haussement d'épaules.

- Je ne vais pas chercher à justifier ma présence à vos côtés ni mon "utilité". Tout ce que je souhaite, ce sont des informations sur la secte, que vous pouvez probablement me donner.

Le mage fixa Silmandel droit dans les yeux.

- Mon amie m'a parlé des cryptes et de leurs dangers. D'après elle, un groupe qui serait efficace comprendrait quelques guerriers nains. Tout simplement parce que les cryptes se composent de couloirs aux plafonds bas et que les guerriers de grande taille se retrouvent gênés dans leurs mouvements... Par ailleurs, parmi les qualités des nains, leur constitution particulièrement robuste leur permet une bonne résistance aux agressions et pièges. Avons-nous un voleur connaisseur dans la détection et le désarmorçage des pièges parmi nous ?

Il secoua la tête, quelque peu découragé.

- Mes qualités résident essentiellement dans la magie de transmutation et la composition de potions et onguents (de soins entre autres). Or je n'ai plus rien sur moi ! je n'ai pas eu l'occasion de refaire des potions avant de quitter l'auberge. Ne vous méprenez pas, je ne suis pas lâche. Mais je ne suis pas suicidaire non plus !

Eldurvellir eut son demi-sourire à l'attention d'Asmodeus.

- Mais peut-être avez-vous des capacités intéressantes, messire Asmodeus. Pour ma part, je vous assène la vérité sur mes capacités... Mieux vaut être honnête et caler ce que nous pouvons faire sur nos possibilités réelles, plutôt que s'avancer là où notre prétention nous mènera... C'est à dire à l'échec !

Le mage sourit franchement à Clémentine.

- Damoiselle Clémentine, où comptez-vous nous guider exactement ? Je vous aiderai autant que je pourrais.

[Manfred]

Quête : de flamme et d’os

Bon, cette fois c’était sûr, Clémentine n’était pas l’une de ces demoiselles uniquement douées dans l’art de crier quand il ne fallait pas et de tomber lors des courses-poursuites. Sitôt qu’elle eut désignée le bâtiment, Silmandel se mit à l’observer, une bonne partie de son attention étant désormais tournée vers ce qu’il cachait. De ce fait, Eldurvellir n’eut droit qu’au reste de cette attention, pas grand-chose. L’elfe ne s’embêta pas à soutenir son regard ou quoi que ce soit d’autre. Il pouvait en sembler injurieux. Néanmoins, il était juste distrait. Il fallait s’y faire.

« Bon. Je propose qu’on aille jusqu’au passage secret. Ce sera un bon début. Après, on s’en va. »

Il jeta un coup d’œil au soleil. En fait, le plus raisonnable serait de partir dès à présent, mais si Songevent était raisonnable, ce ne serait plus Songevent. Il était bien trop curieux pour s’arrêter là. La suite de sa réplique fut pour le mage :

« Des potions de soin ? C’est très utile. Combien en avez-vous ? »

Oui, en effet, il était loin d’avoir tout saisi des dires d’Eldurvellir.

[Asmodeus]

Asmodeus intervint à nouveau de son ton relativement impatient quoique détaché maintenant qu’ils se trouvaient enfin au cimetière :

- Asmodeus pense que deux alternatives sont possibles : aller à ce passage secret, découvrir ses mystères et aviser de la suite ou continuer à bavarder inutilement de ce qu’il est possible ou non de faire en comparant l’étendue des… capacités de tout un chacun. Inutile de vous préciser quel est son choix en la matière.

Puis, pour couper court au débat, il commença à s'avancer vers la bâtisse désignée par Clémentine.

[Taliesin]

[Quête : De flamme et d'os]

-Messire Asmodeus, attendez-nous ! l'interpella la jeune fille. Je suis d'accord avec vous sur le fait qu'il faille se hâter. Mais il serait plus prudent de ne pas s'éloigner les uns des autres, aussi peu que ce soit. Je doute que cette entrée soit surveillée par les membres de la secte, car elle est très éloignée de l'endroit où ils se sont établis. En revanche, il est possible que certaines créatures n'attendent pas la nuit noire pour s'éveiller...
Puis, s'adressant à Eldurvellir :
-Je suis désolé, messire, mais votre amie s'est trompée : s'il y a bien des galeries très basses, d'autres sont de hauteur normale, et nous n'aurons guère à nous courber quand nous nous dirigerons vers le temple des démonistes. Quant aux pièges, n'ayez crainte, j'ai repéré leur emplacement et vous l'indiquerai. Cependant, tout cela sera pour un autre jour : il est trop tard pour s'aventurer dans les cryptes.
L'instant suivant, elle emboîtait le pas à l'élu divin.

[Eldurvellir]

Eldurvellir réprima juste à temps un ricanement sarcastique. Il se fichait pas mal qu'Asmodeus et Silmandel le perçoive, mais il tenait à ne pas mettre Clémentine mal à l'aise. Non qu'il se soucie des états d'âme de la jeune fille, mais il avait besoin des informations qu'elle détenait. Et avait aussi toujours à l'idée une possible distraction amoureuse.

Qu'allait dire Asmodeus sur le report de la visite des cryptes au lendemain ? Il allait se venger verbalement, sans nul doute, ce prétentieux ! le mage laissa un sourire vaguement moqueur se dessiner sur ses lèvres.

Afin d'éviter le discours pompeux et pénible qui risquait de leur tomber dessus, Eldurvellir s'adressa de nouveau à Silmandel.

- Je disais que malheureusement je n'ai pas de potions prêtes sur moi. Mais si finalement nous repoussons la visite de la crypte au lendemain, j'aurais le temps d'en préparer.

Eldurvellir sourit franchement en emboîtant le pas à Clémentine.

[Manfred]

Quête : de flamme et d’os

« Très bonne idée, Eldurvellir. On ne sera jamais assez préparé. »

Silmandel était si intéressé par le bâtiment, si intrigué par l’empressement d’Asmodeus, qu’il en avait oublié d’être désagréable avec le mage. De toute façon, ce petit jeu n’était guère amusant. L’elfe ne se laissa pas distancer, suivant le mouvement. La main sur la garde de sa rapière, un sortilège à l’esprit, il était prêt en cas de mauvaise surprise. Il ne chercha pas pour autant à prendre la tête du groupe. Il resta au côté de Clémentine puisqu’il y était déjà. Si l’élu divin voulait être devant, qu’il en soit ainsi.

[Taliesin]

[Quête : De flamme et d'os]

Jadis, une solide chaîne avait maintenu close la grille du petit mausolée ; mais le temps, la rouille et, peut-être, un maraudeur en avaient triomphé, car elle était à présent brisée. Le quatuor n'eut donc aucun mal à pénétrer à l'intérieur du moment, où la chiche lumière dispensée par d'étroites fenêtres leur permit de distinguer des sarcophages s'alignant le long des murs ainsi que, dans un coin, un escalier en colimaçon s'enfonçant dans les profondeurs de la terre. Le sol, lui, était couvert de poussière et de débris divers. Si Clémentine avait laissé une piste en s'évadant, celle-ci s'était depuis longtemps effacée.

[Asmodeus]

Asmodeus fut à la fois rassuré et intrigué par l’absence de traces de pas dans la poussière. Après avoir observé l’intérieur du mausolée pendant une minute et sans doute avoir réfléchi à l’opportunité de poser la question qui l’intriguait ou de taire ses soupçons tant qu’il n’aurait pas plus de preuves. D’ordinaire, il aurait opté pour le second choix mais, inexplicablement, il se sentait gagné par une euphorie l’incitait à faire montre de moins de réserve. Et mieux valait éclaircir le mystère avant qu’ils ne s’engagent plus avant, dans un piège potentiel. Après tout, le vieux tour de la jeune fille en détresse appelant des aventuriers à venir secourir un « petit frère » pour les entraîner vers ses complices était éculé comme le monde. Il s’exprima néanmoins d’un ton neutre, masquant ses interrogations soupçonneuses :

- Tiens, il n’y a pas de traces au sol. On dirait que les lieux ne sont guère fréquentés. C’est une chance ! Depuis combien de temps êtes-vous passé par ici, Clémentine ?

[Eldurvellir]

Eldurvellir, malgré sa prudence, se sentait une envie folle de descendre dans les profondeurs des cryptes. Non seulement ils y trouveraient les membres de cette fichue secte, mais il se souvenait des merveilles dont lui avait parlé Béroalde : la bibliothèque et le laboratoire du sorcier Pendragath, qui ne manquaient pas de le faire rêver.

En attendant, on ne savait jamais sur quoi ils risquaient de tomber... Asmodeus semblait avoir eu une pensée pas mauvaise... Pourquoi n'y avait-il aucune trace de la fuite de la jeune fille ? Il était assez douteux que les adeptes de la secte se soient amusés à faire le ménage...

Il était heureux que Silmandel ait l'air de commencer à l'apprécier. Au moins cette balade n'était pas trop désagréable.

Pourquoi la poussière du sol était-elle si homogène ? Effectivement cela ne paraissait pas cadrer avec la fuite précipitée d'une prisonnière. Ou la paranoïa d'Asmodeus était-elle contagieuse ?

Silmandel, lui, n'avait aucunement l'air tracassé par la situation. Cependant mieux valait profiter de ce moment où l'atmosphère était moins tendue pour poser quelques questions à Clémentine.

- Damoiselle Clémentine, comment êtes-vous entrée en relation avec cette secte ? Connaissiez-vous quelqu'un qui cherchait à vous initier et n'a pas réussi ? Qui a ensuite organisé votre enlèvement en guise de vengeance ?

Tiamandis montra le bout de son museau. Eldurvellir la cajola, puis la poussa à rentrer à l'abri dans la poche qu'il portait autour de son cou.

- Je rejoins également messire Asmodeus, quand il s'étonne du peu de traces de votre fuite.

[Manfred]

Quête : de flamme et d’os

« Non mais je rêve ! Qu’est-ce qui vous prend, vous deux ? »

Silmandel avait mis un terme à sa contemplation du lieu sépulcral pour faire face à ses compagnons. On le sentait surpris par cette soudaine avalanche de questions. Il se mit en devoir d’y répondre lui-même tant les réponses lui semblait évidentes.

« Clémentine n’a pas pris contact avec la secte, elle a été enlevée. Et sa fuite ne date pas d’hier, mais de plusieurs mois. »

Il chercha l’approbation dans le regard de la jeune femme. Cette aventure était prometteuse, il fallait cesser de se perdre en futilité ! Si les autres n’étaient pas contents, ils n’avaient qu’à partir.

[Taliesin]

[Quête : De flamme et d'os]

-De deux mois et quelques jours, compléta le jeune fille. De plus, j'ai essayé de masquer mes traces au mieux, n'ayant aucune envie qu'ils puissent me pister : je préférais qu'ils me croient morte, quelque part au beau milieu du labyrinthe que constituent les cryptes... Pour le reste, croyez bien, messire Eldurvellir, que je me serais particulièrement tenue sur mes gardes si un tel groupe m'avait approchée, car je n'ai pas exactement pour habitude de fréquenter des adorateurs de diables ou de démons. Non, ils m'ont attaquée sans crier gare, au beau milieu de la nuit, sans que je n'ai rien vu venir. Les dieux savent pourtant que je suis vigilante : c'est une question de survie, quand on habite les quartiers pauvres.

[Asmodeus]

Les réponses de Clémentine étaient sensées et cohérentes, il fallait au moins lui reconnaître cela. Sans compter qu’elle n’avait montré nulle trace d’hésitation dans sa réponse. Enfin, pour faire bonne mesure, Silmandel avait décidé de prendre sa défense corps et âmes, semblait-il. Soucieux de ne pas se mettre à dos l’ensorceleur sans une bonne raison de le faire, Asmodeus décida donc de laisser le bénéfice du doute à Clémentine et le fit savoir, sans trace de remords ou d’excuses toutefois :

- Personne ne peut vous reprocher ces mesures de prudence. Bon, il ne reste plus qu’à descendre cet escalier et voir ce qu’il y a en bas, n’est-ce pas ?

[Eldurvellir]

- Damoiselle Clémentine, pardonnez-moi, je croyais que vous vous étiez enfuie très récemment.

Eldurvellir lui adressa un sourire contrit. Puis il reprit :

- Messire Silmandel, croyez bien que je ne voulais pas agresser votre amie ! mais s'il est important de repérer les lieux, savoir ce que nous pouvons y trouver - au plus précis des souvenirs de damoiselle Clémentine - il est également important de savoir à quoi nous attendre... Plus nous serons informés, plus nous saurons parer les dangers.

Décidément, il convenait de se méfier du paranoïde Asmodeus... Ou ses rapports avec le trop sensible Silmandel n'allaient finalement pas s'améliorer.

D'ailleurs, que pouvait-on attendre d'un type qui détestait si visiblement les animaux ? Son mépris vis à vis de sa petite Tiamandis était révélateur.

[Manfred]

Quête : de flamme et d’os

« Allez, il n’y a pas de mal. En avant, le temps presse ! »

Silmandel n’avait pas l’intention de s’attarder sur cet échange. Il mourait d’envie de continuer jusqu’au passage secret, comme annoncé plus tôt. Il s’engagea donc dans l’escalier, prenant désormais la tête du groupe. Bien sûr, il ne chercha pas à aller vite, conscient que les vieilles marches pouvaient être traitresses. Il dégaina sa rapière, au cas où, et garda l’œil bien ouvert. Etant un elfe, la pénombre ne le dérangeait guère.

[Asmodeus]

Une fois encore, les objectifs immédiats de Silmandel et d’Asmodeus semblaient concorder ce qui ne manqua pas d’alerter ce dernier quand il lui emboîta le pas dans l’escalier. L’élu divin posa une main sur l’épaule de l’ensorceleur lui intimant de faire preuve de prudence.

- Clémentine, puisque vous êtes déjà passée par ici, y a-t-il des pièges à éviter ? Vous seriez peut-être la plus apte à remarquer des signes suspects, si quelque chose a changé. Si vous voulez passer devant, Asmodeus n’y verra pas d’objection. Il restera pour protéger le mage, à l’arrière.

[Taliesin]

[Quête : De flamme et d'os]

-Il n'y avait pas de pièges lorsque je me suis enfuie, et je ne suis pas sûre que les membres de la secte soient capables d'en installer. Néanmoins, comme ils sont très nombreux, mieux vaut ne prendre aucun risque. Je vais donc passer devant, comme vous le suggérez. Laissez-moi juste un instant...
Écartant un pan de son manteau, elle prit une torche glissée à sa ceinture puis, tirant un briquet de sa poche, elle en battit pour l'allumer. Munie de cette précieuse source de lumière, elle s'engagea dans l'escalier et, quelques mètres plus bas, s'immobilisa au pied des marches.
-Les lieux m'ont l'air exactement dans le même état que la dernière fois, finit-elle par annoncer.
Lorsqu'elle se fut écartée, les trois autres purent leur tour pénétrer dans la chapelle souterraine. Ses murs étaient percés de niches où trônaient des urnes funéraires, tandis que sur le sol pavé, recouvert d'une épaisse couche de poussière, reposaient trois grands sarcophages sculptés.
-C'est celui du milieu qui pivote lorsqu'on tire le levier qui se trouve là, dit Clémentine, en indiquant une petite niche ménagée dans la paroi faisant face à l'escalier.

[Eldurvellir]

Eldurvellir grinça des dents en entendant Asmodeus prétendre le protéger. Avec une telle protection, avait-il encore besoin d'ennemis ? Cependant il se tut. Le mage savait se montrer plein de sagesse et de raison. Et il était passablement patient.

Par ailleurs, les effets euphorisants de la potion apportée par la petite Tiamandis avaient enfin disparu.

- Y'a t-il un piège en lien avec le fait d'actionner le levier, damoiselle Clémentine ? Sinon, nous pourrions le faire fonctionner et nous aventurer dans le passage ouvert.

Il se tut et attendit l'avis des autres. Pour sa part, il aurait préféré attendre le lendemain et partir en exploration muni de ses précieuses potions. Mais si Silmandel et Asmodeus étaient si pressés... Pardi, il fallait contenter la demoiselle ! et pénétrer dans cette pièce où les adeptes de la secte tenaient leurs réunions ne voulait pas dire explorer les parties les plus dangereuses des cryptes.

[Asmodeus]

Asmodeus n’avait eu aucune espèce de scrupule à céder sa place à la jeune Clémentine. D’une part, il ne nourrissait aucune pensée sexiste sur la répartition des risques, tant qu’ils étaient pris par d’autres. D’autre part, il jugeait ses arguments valables : elle serait mieux à même de détecter quoique ce fût de louche. Evidemment, il serait quelque peu dommage de la perdre avant qu’elle ait pu les mener à bon port ou révélé toutes les informations à sa disposition mais entre ça et prendre des risques lui-même, le choix était vite fait. D’autant que la jeune femme semblait savoir se débrouiller, encore un élément plaidant en la faveur de lui laisser prendre les devants.

Quand ils arrivèrent devant le sarcophage censé donner accès aux cryptes, l’élu divin fut partagé entre l’envie de poursuivre, écoutant ses envies, et son instinct qui l’avait maintenu en vie jusque-là lui dictant de faire montre de prudence.


- Asmodeus pense que le sarcophage sera toujours là demain. Le bouger risque de faire du bruit et obliger à avancer hors un peu de préparation supplémentaire ne serait pas superfétatoire.

Etait-ce pour contredire Eldurvellir qu’il avait pris le parti de la prudence ? Non, pas uniquement bien sûr. L’élu divin esquissa un sourire énigmatique.